A l'occasion des Jeux Olympiques, Le Vestiaire inaugure une nouvelle rubrique entièrement consacrée au traitement médiatique. Car le grand duel de la quinzaine aura opposé comme tous les 4 ans France Télé, sans Thierry Clopeau parti faire les mauvais jours d'Europe 1, à Canal +, drivé par l'éternel adulescent Cyril Linette, qui a bien grandi.
Entre Bilalian qui interviewe Philippe Lucas sortant des toilettes et Chamoulaud qui annonce le forfait de Liu Xiang habillé en marin, aucun doute, cette année France Télévisions avait sorti l'artillerie lourde. L'objectif est toujours le même : rivaliser avec le nec plus ultra du sport, la quatrième chaîne, comme disait Jacques Marchand. Pour cette olympiade, l'innovation de la télévision publique aura été de pomper la concurrence, en moins bien, évidemment. A commencer par le plateau fil rouge où un Luyat à l'aise comme Olivier Sauton à table avec Gérard Miller ne peut rivaliser avec le porno de la chaîne cryptée. Rosso y tire les ficelles et Bayle le reste. Si Bilalian acceptait de diffuser parfois des finales en direct, papa, abonné depuis 1984, une fois le coeur léger, zapperait peut-être de temps à autres.
Autre spécialité partagée : le recyclage. Lizarazu qui va crier son admiration aux gymnastes, le nez penché dans les « fiches » de Le Pennec, Richardson qui fait semblant de se passionner pour l'haltérophilie et qui ne suit même pas le hand, ou Douillet qui trouve tout formidable, même son badge dont il ne parle plus, Canal s'est beaucoup dépensé pour justifier les notes de frais de Jean-Charles Sabbatier entre Jiang et Elena au sol. Il est polyglotte. Pendant ce temps-là, à Paris, les enfants appellent leur père Hervé. Allez comprendre. Sur France Télé, on n'a trouvé que Galthié dans le placard alors il va partout et remercie chaque contribuable de lui payer ses vacances. Il y a aussi Philippe Delerm qui tient chaud à Diagana, mais fait chier tout le monde. Heureusement, il reste les sports majeurs.
Douillet reste où ?
Pour le judo, le combat est serré. Canal avait ramené sa paire de champions droitiers : Thierry Rey, consultant cocardier devenu journaliste, associé à Douillet, consultant devenu consultant. Face à eux, la paire publique n'avait politiquement pas grand chose à leur envier avec une consultante bobo chic mère de famille rigide, encore plus à droite donc, chemisier à fleurs de rigueur. A ses côtés, Romera, malgré sa ceinture verte, ne peut faire que de la figuration, ce qui ne le change pas trop des reportages taekwondo au Vénézuela pour Stade 2 quand Marie-Christelle Maury est déjà prise pour le tumbling au Laos. Rien de bien différent au final. Ca balance et c'est partisan, le peuple aime ça.
Plus aussi Faure
L'athlétisme, c'est le point fort de France Télévisions. Près de 20 ans de compétitions internationales, le show est rodé. Sauf que le compagnon de toujours de Montel, craignant d'être enfermé dans les geoles chinoises, a préféré retourner auprès de Sébastien Carrat. Seul avec Diagana, Patrick le gueulard a perdu ses repères. Il fait des nuits complètes et imagine maintenant que 12″68 permettent un podium sur 100m haies. On préfèrerait presque retourner sur la 4 mais il y a Margotton, Galfione qui n'a passé 6 mètres qu'en salle malgré un titre olympique, et les leçons de Maitre Longuèvre. Doucouré n'aurait donc pas besoin de lui ?
Larusso
En natation, on pourrait croire qu'un duo Caron-Esposito constituerait le ticket gagnant. Mais voir le second chialer et ne rien apporter quand Phelps met 12 secondes à ses meilleurs temps antibois, ça donne envie d'écouter la voix lascive de Maracineanu même si Boyon n'était finalement pas la doublure du docteur Ross et Rousseau un champion.
Les cuisseaux de la petite reine
Canal a tout fait pour perdre la bataille du cyclisme sur piste en plongeant le vélodrome dans l'anonymat de la voix de Philippe Ermenault, mais France TV a encore un coup d'avance. Jean-René Godard, c'est déjà bien, mais un piquet de grève ça coupe rarement la parole. Jaja se balade dans la zone centrale, mais il ne trouve pas sa moto. Heureusement, les JO de Thierry Adam se sont finis sur le titre de Jérôme Pineau : il est recyclé au foot.
Pendant ce temps-là, Le Vestiaire avait annoncé la domination américaine au basket et tant d'autres événements plus prévisibles. Il a surtout été le seul média à anticiper la perf de l'ovni.