Edito : Montel California

On dirait que l’équipe de Tellement vrai tient une nouvelle recrue.

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Montel a donc trouvé sa nouvelle victime. On aurait dû s’en douter, il s’agit de Kevin Anin. Quoi de mieux qu’un joueur de football à problèmes victime d’un gros accident routier alors qu’il ne conduisait même pas la voiture. Immédiatement le scanner de Patrick s’est mis en marche. L’histoire est triste donc il ne faudra pas se priver de dégouliner de bons sentiments. Un bon Montel ne s’écrit jamais sans une leçon de morale : le foot n’a plus de valeur.  L’occasion est trop belle, d’autant qu’en fouillant dans ses vieux France foot il découvre une interview de l’accidenté où on parle de sa dépression. Ce n’est pas que la vie privée du garçon, c’est aussi le moyen pour Montel de faire le lien entre le foot et ses problèmes psychologiques. Il souffre de la malhonnêteté de son entourage, tant mieux, cet accident arrive à point nommé pour qu’il retombe sur terre. Ou sur son fauteuil roulant n’osera pas Montel qui a osé tout le reste.

Au final on ne comprend rien du tout à ce papier, ni pourquoi il a été fait, ni le lien entres les idées et les faits exposés. L’impression curieuse qui en ressort est que Montel a juste voulu se faire plaisir pour ne pas dire mousser sur le dos d’un pauvre type et qu’il en a profité pour dire que le foot c’était pas un milieu très authentique, ni très sain. Après, que l’accident n’ait absolument rien à voir avec le monde du ballon rond ou avec sa dépression antérieure qui elle-même n’était pas forcément liée au sport, on s’en cogne un peu du moment que Montel a pu écrire sur son blog.  Et le pire c’est qu’il ne s’en rend même pas compte, bouffé par son orgueil ou son envie de sauver le monde ou les 2. A moins qu’en voulant étaler sa bonté il ne finisse juste par frôler la débilité, surement pas le voyeurisme. Mais peut-être est-il tout simplement retardé.  A vous de juger.

Anin jaune

Qu’est-ce qui est le plus regrettable : le pathos, la méconnaissance ou les poncifs vaseux ? Et si l’incompétence se résumait à un savant mélange d’un peu tout ça ? Sans transition, la dernière prolong de notre ami à mèche est un remarquable plaidoyer pour la vie d’un jeune footballeur. L’intention est sans doute bonne, ou alors il faut me virer ces lunettes et cette coupe de cheveux d’enfant de chœur. Mais l’intention, Kevin n’en a sans doute rien à foutre.

Ainsi donc, sans faire l’économie de préciser qu’il ne connaît pas personnellement le joueur, Patrick fait allègrement comme si. Ou comme psy. Un peu mystique en plus : « mais le hasard existe-t-il ? » dit Patrick, au motif qu’il a lu un article dans France Foot  sur Anin en mars, ce qui relève d’une étrange coincidence pour un journaliste sportif. Journaliste ? Sportif ? La carte de presse fait foi, bonne ou mauvaise. Ainsi donc on y apprend que Kevin est un affectif torturé, ce qu’à peu près tous les portraits de lui ont déjà dit. Nous sommes d’ailleurs tombés par hasard sur celui-là, celui-ci ou à défaut cette interview. Mais le hasard existe-t-il ?

Restons honnêtes, ce n’est pas parce qu’on n’apprend rien à personne qu’on raconte des conneries pour autant. L’immense connerie aurait été de faire croire que l’accident de la route était un épisode de plus après la dépression. Patrick ne tombe pas dedans, alors que d’autres y ont mis les deux mains et la carte de presse avec. Mais il n’hésite pas sur le reste : le garçon attachant, la sensibilité, les blessures intimes, tout y passe. On rappelle qu’il ne le connaît pas personnellement. Mais il connaît les raisons de la dépression, reprises bien sûr dans l’article d’un confrère : Anin ne supportait pas d’avoir hébergé des mecs qui ont profité de lui et qui donc n’étaient pas des potes, et acceptait assez mal « la froideur des règles du jeu, une mise en concurrence qui n’a que faire des amitiés adolescentes ». Peut-on mieux dire que quelqu’un de bien ne peut s’adapter au milieu des enculés de première ? Si seulement on avait su que le foot était fait de faux amis, d’intermédiaires douteux et assoiffés de pognon, cet article aurait été inutile, mais là, non.

Et puisqu’il faut conclure sur une bonne note, quelques larmes ne font pas de mal. « Une autre vie commence. Une renaissance douloureuse.  Portée par d’autres valeurs, d’autres chaleurs. Kevin fera alors forcément le tri entre les relations superficielles et intéressées et les amitiés profondes. » C’est beau comme du Lopez.

Il ne reste plus qu’à faire le même billet sur les 27 000 autres hospitalisés après accident de la route comptabilisés en 2012. Il y a aussi eu 3 600 tués, mais il est vrai qu’ils n’étaient pas tous footballeurs sujets à des épisodes dépressifs, ce qui rend la chose beaucoup plus tragique et triste. Sinon pourquoi en parler ? Ça fait peut-être plaisir à la famille.

Tour de France : Les vices Hamilton

Le Vestiaire lit rarement plus d’un livre par an s’il n’est pas signé Diane Ducret. C’est pas qu’on soit dévoré par une passion pour les femmes de dictateur et on ne dit pas ça parce qu’elle couche avec Gaccio, mais c’est comme les films d’Eric et Ramzy quand le premier est une merde faut arrêter de penser que les 8 suivants seront différents. On a quand même fini par lire du Tyler Hamilton. Avant d’être écrivain il faisait du vélo, était passionné de haute-montagne et achetait probablement du matériel outdoor sur campz.fr pour ses reconnaissances en altitude.

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Tyler Hamilton aurait pu comme Ollivier Pourriol travailler pour le Grand Journal de Canal+. Les caresses de Denisot avec le balais à chiottes n’auraient pas été moins agréables que celles de Lance Armstrong lorsqu’il lui fouillait le colon avec la fourche de son Trek pour vérifier s’il n’avait pas caché de micro. Cette histoire n’est pas dans le bouquin d’Hamilton, ni dans celui de Pourriol d’ailleurs. Mais il y a le reste. Les menaces, la triche, la violence et surtout la folie et l’absence totale de valeurs autres que celle des contrats. Sans oublier cet amour immodéré du fric qui fait qu’on accepte ce qu’on regrette quand on s’est fait dégagé comme le vilain opportuniste que l’on est pour avoir accepté l’inacceptable au nom de l’argent. Ils ont tout vu, mais n’ont rien dit. L’US Postal utilisait bien de l’Actovegin pour se charger. Riis, le directeur sportif de Jalabert, connaissait bien l’adresse du Docteur Fuentes. Armstrong a bien faxé à l’UCI une fausse ordonnance médicale après son contrôle positif aux corticoïdes sur le Tour de Suisse. Bassons a bien été contraint d’abandonner sous la pression du Boss avant d’avoir des bosses. Denisot en a bien rien à foutre de tout et tout le monde. La seule différence c’est que Pourriol n’a jamais roulé 1500 km à travers les plus hauts sommets français avec une clavicule cassée. Lui c’était juste les couilles.

Pendant ce temps-là, notre chroniqueur vélo a visiblement les mêmes objectifs qu’Hamilton, Pourriol et le pigiste F1 puisqu’il exige lui aussi d’être sponsorisé.

Domenech/Sublet : Raymond, c’est avoue

A quoi sert de payer un conseiller en communication de crise ?

Si vous vous posez cette question c’est que vous n’êtes pas Raymond Domenech. Au delà de tout le pognon qu’il a pris au poste de sélectionneur auquel il ne s’est accroché que « parce qu’il avait l’espoir de devenir champion du monde après être passé si près« , on a toujours besoin d’un petit supplément au million pris lors de son départ de la FFF. On ne sait jamais, si Estelle se fait encore augmenter.
Mais pourquoi avoir attendu 2 ans pour publier ses mémoires ? Pour Sublet, désireuse de coincer son interlocuteur comme Laurent Weil le fait si bien quand il demande à Luc Besson s’il a conscience d’être une légende, c’est qu’il a pris le temps de la réflexion. Mais Raymond avait une meilleure explication, il suffisait de lui demander : « Car l’éditeur a choisi le moment opportun pour buzzer et faire du fric. » Non, on déconne, il a dit qu’il avait envie d’oublier tout ça. Quelle meilleure façon de le faire que de publier un livre dans un moment où l’actualité sportive est si intense qu’on ne parlera que de ça. Au coeur de cette interview magique, il fallait bien à un moment en arriver au contenu du livre : quelles explications à son manque de résultat, à son manque d’autorité ? Incompétence ? Sublet intransigeante a préféré évoquer avec lui l’anecdote qu’il a inventé où son fils lui demandait s’il allait finir en prison. N’allez pas croire à une géniale instrumentalisation du petit Merlin pour lui éviter de sous-entendre que la presse le traitait comme un criminel. A moins que ça soit finalement bien ça, mais Alessandra en était déjà à lui demander s’il cuisinait et Raymond de rétorquer sans se démonter qu’il sait faire les pates et les tomates. Abdel le cuistot un poil plus professionnel a tiqué sur le « faire les tomates » qui ne voulait rien dire. Alessandra a su lui demander s’il voulait dire qu’il avait un potager et non qu’il essayait de se rendre sympathique alors qu’il en avait rien à foutre de la question. « C’est mignon, on en apprend des choses dans cette émission. »

Merlin l’emmerdeur

On apprend surtout que Raymond est aussi gentil qu’à l’époque où il se foutait ouvertement de la gueule du monde quand Sublet lance un magneto qu’il n’a pas le temps d’écouter ni de regarder : « Ca m’intéresse, mais ça à l’air très bon ce que vous avez préparé« . Ca avait l’air très bon aussi la reprise de Véronique Sanson par une humoriste à la fin de l’émission qui voulait que Raymond chante un peu, devant l’air un brin agacé de Domenech qui aurait encore préféré nettoyer les crampons d’Anelka comme à la grande époque. A part ça, son grand regret c’est de ne pas avoir le bac et que les joueurs gagnent trop aujourd’hui pour ne pas tout se permettre. On saluera au passage l’intervention de Vernon, exhumé pour l’occasion, qui a rappelé que Domenech avait révolutionné le poste de défenseur. Le fameux Raymond Beckenbauer c’était donc lui. Le boucher aussi même si « ce sont des histoires de journalistes qui n’ont rien à dire d’autres. » Et donc ce palmarès vierge ?

Pendant ce temps-là sans Domenech et Blanc on se fait quand même bien chier. Autant se lancer dans des paris sportifs.

Robert Pirès : Les connards savent très bien tacler

On peut être footballeur et ne pas forcément être bête à manger des chasubles. L’inverse peut aussi être vrai.

On avait de Robert Pirès une image assez  joviale, celle d’un bon camarade, simple. Simple, il l’est, peut-être même un peu trop. Avant de découvrir ses mémoires, qu’il n’a pas encore dû réussir à lire, les seules images qui avaient été diffusées de lui en dehors de Metz, Marseille et Arsenal étaient celles des Yeux dans les Bleus, où son sourire à peine niais et sa bonne humeur ne l’avaient jamais quitté.

L’équipe de France finira pourtant par le quitter. En son temps, Le Vestiaire avait décrit ce personnage exubérant qui semblait ne jamais pousser la réflexion trop loin. Nous étions bien en-deçà de la réalité. C’est un miracle que Robert soit parvenu aussi haut en réfléchissant aussi peu. C’est lui-même qui le dit, au-delà de son talent il n’avait rien. Trop gentil, trop fragile, trop neuneu. Le club Pirès sur Europe 1 avait quand même livré de larges indices, aux banalités succédaient les évidences, quand les lapalissades ne supportaient plus les pléonasmes. Du vide. Sauf quand il s’agissait de parler de Domenech.

Tentative d’Atlanta

Il ne comprenait pas, Robert. Il n’a jamais compris. Quand il faut écouter Raymond 30 secondes pour se rendre compte qu’il se fout en permanence de la gueule du monde, qu’il a sacrifié sans autre raison que son bon plaisir des générations de joueurs, Robert a toujours accepté les humiliations de son mentor. L’espoir fait vivre, l’idiotie peut tuer. La carrière de Pirès est morte contre Chypre mais en réalité elle était déjà décédée à Atlanta en 1996. Jacquet l’avait repêché mais il a fini par se noyer quand même. Robert est bien conscient de tout ça et le raconte. Une amende, un remplacement par Moreira, un rendez-vous planté, un mensonge de Domenech, un mensonge de Domenech, un autre mensonge de Domenech. Domenech aurait pu lui demander de virer tous les mois son salaire sur un compte numéroté propriété d’un certain RD, il l’aurait fait.

Un jour, Robert en a eu assez et s’est lâché dans la presse. Mauvaise méthode. Il n’y a pas de méthode, à part peut-être convaincre ses camarades de ne pas soutenir aveuglément Raymond en 2008. Des camarades dont il pointe gentiment l’hypocrisie dans son bouquin, sans pour autant appeler Patrick Vieira, Patrick Faux cul. Oui, Robert est gentil. Personne n’aimait Domenech, mais la règle c’était de ne pas le dire. Vieira prendra la porte dans la gueule deux ans plus tard. Il y a une justice pourrait dire Robert. Mais Robert est gentil.

Les secrets du Docteur tocard

Le Vestiaire inaugure une nouvelle rubrique, car désormais il sait lire. Ca valait presque le coup, ça fait toujours un article de plus.

Quand Bruno Godard ne vient pas se livrer sur Direct 8 à des affirmations péremptoires sur le titre assuré des Marseillais, l’écroulement lillois ou la qualification du PSG en Ligue des champions, il trouve le temps de délaisser Canot et Bagaria pour commettre des bouquins de merde aussi vides que le regard de Gourcuff au moment de  jouer à Ménibus la réplique la plus célèbre du cinéma français : « Oui, j’aime les filles. »

Bruno quetard

Le livre s’appelle Sexe football club et c’est déjà bien qu’on accepte de le citer. Il aurait aussi bien pu s’appeler revue de presse des rumeurs les plus connues du football. Ou les histoires dont on se fout, tellement on en a entendu parler. Zidane a-t-il eu une relation avec une star du R’n’B ? On ne saura pas, c’est pas grave, on ne savait déjà pas avant.

Qui est ce footballeur bien membré qui se tapait la fille de son entraîneur ? Tout le monde le sait, pas besoin de donner le nom, en plus ça évite les procès. Pourquoi Larios et Platini ne pouvaient pas se saquer ? Tout le monde le sait, pas grave on raconte quand même l’histoire racontée par Pierre-Louis Basse, racontée par Robert Herbin, racontée par Roger Rocher, racontée par mon prof de sport et racontée par moi à mon cousin. Et par les principaux intéréssés ? Ca aurait demandé un petit travail d’interview, bref, d’avoir sa carte de presse et qu’elle serve à autre chose qu’à se torcher.

Bruno jobard

Quel est ce footballeur qui s’est tapé une prostituée ? Ribéry. Révélations chocs. Et ce footballeur brésilien accusé de viol ? Brandao. Le courage du reporter de guerre. Gourcuff est-il gay ? Ben ça on sait pas, Tétu n’a encore rien dit. Quelles sont les boîtes de nuit à la mode ? Là par contre il y a les noms, mais le problème, c’est qu’on s’en branle. Un peu comme de Ginola. Et sur Domenech, sa femme et sa liste noire ? Rien, ça aurait demandé un travail d’enquête. Faut pas lui demander de se foutre de notre gueule et en plus d’être journaliste. Bordel.