Rugby, les aventures du Colonel Fabien, acte final : Data gueule

On avait beau se foutre de la moustache de Brunel ou des couinements de Saint-André, Galthié n’a donc pas fait mieux. Subissant le même genre d’humiliation, Teddy Riner avait sauvé les meubles en les recouvrant de bronze. Hélas les repêchages n’existent que dans les sports pratiqués en pyjama.

Le Colonel s’est enfin expliqué. Sans surprise les Data lui ont offert le titre de champion du monde. Mais ont-elle appris à Ramos et Jalibert les secrets du haut niveau ?

« Selon les datas, on aurait dû marquer 37 points« . La défaite en quart de finale des futurs vainqueurs de la Coupe du monde 2023 et 2027 est sans doute parfaitement résumée dans cette analyse du Colonel Fabien. Ce n’est plus Dieu qui décide du Destin des hommes mais les machines à calculer. Pascal, Blaise, pas Papé, n’aurait pas dit mieux. Débarassé des coudes de Vahaamahina et du Guirado médusé, le XV de France devait soulever le Trophée Webb-Ellis, c’était écrit dans les chiffres. Un arbitre, un ligament et un Namibien en ont décidé autrement. La vérité est sans doute ailleurs. Dans la chance, un peu, qui se tourne quand même souvent vers le camp des plus forts. Et les plus forts, ce n’étaient pas les Bleus, ce jour-là. Un quart de finale contre une équipe de haut niveau n’est pas un match comme les autres. Il se joue mentalement. Et un peu physiquement dans le cas de Fickou dépassé par le poids des printemps et des automnes ou Dupont tombé en panne de Deysel.

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Rugby, Coupe du Monde, Colonel Fabien, acte 10 : Un « Nami » qui vous veut du bien

World rugby autorisera-t-elle les Bleus à jouer à 7 sans attendre les JO ?

Une fois de plus le Colonel avait tout prévu. Alors pourquoi n’a-t-il emmené qu’un seul demi de mêlée ? Explications.

Depuis qu’il a pris en main les destinées du XV de France, Galthié n’a toujours pas commis le moindre faux pas. Mieux, le scenario de ses quatre années de mandat, écrit à l’avance dans l’intimité du vestiaire pendant l’agonie de Jacques Brunel a, jusqu’ici, été respecté à la lettre, même si on ne comprend pas toujours tout. Mais qui comprend vraiment Galthié ? A part peut-être Mathieu Lartot dont le feuilleton unijambiste a éclipsé l’arrivée du fantasque Guilhem Guirado au Super Moscato show. RMC avait bien besoin de l’expertise d’un ancien talonneur.

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Rugby, la légende Coupe du monde, 2007 : Dernier tango à Paris

C’était il y a 16 ans, le Vestiaire existait déjà ou à peine, la plume du mythique Peyo Greenslip avait dressé l’acte de décès de la génération Laporte qui ne gagnerait donc rien de plus que les précédentes et n’irait même pas en finale.

Première publication en septembre 2007 au lendemain de France-Argentine (12-17), en match d’ouverture de la Coupe du monde.

Par Peyo Greenslip

« Surtout ne pas se mentir ». Alors, mon bon Jo, puisque tu nous en pries, ne soyons pas Maso mais juste réalistes. L’équipe de France est passé au travers de son entrée en lice dans le Mondial, faisant ressurgir un avatar de ce mal si Français, l’incapacité de faire face à la pression d’une étiquette de favori si vite collée. On croyait les rugbymen préservés de cette affliction. Mais leur tour d’Ivoire de Marcoussis n’aura pas suffi à éloigner les affres d’une médiatisation inédite dans le monde de l’Ovalie. Au contraire, ça les a tués. Car si les Bleus se sont inclinés hier soir, ce n’est sûrement pas à cause de Pumas sobres mais, pour autant, loin du génie.

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Rugby, Coupe du monde, Colonel Fabien, acte 9 : Le pire Romain d’Occident

Les lunettes n’ont pas toujours fait l’intellectuel. Galthié doit néanmoins être capable de comprendre le jeu de mot. Même si spontanément il pensera à Teulet. Et pourquoi pas à Magellan. Le navigateur ou le génie qui a succédé à François Hollande ?

Un seul être vous manque, le crâne de Lucu reste dépeuplé. Le couperet est donc tombé sur celui de Brice Dulin, à sa hauteur, au ras de la pelouse. Le bourreau, d’une main leste et acérée, n’a pas tremblé lorsqu’il s’est agi d’appliquer l’extreme onction sur celui qui n’aura donc jamais réussi à percer le secret du très haut niveau. Du trop haut niveau.

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Rugby, Coupe du monde, Colonel Fabien, acte 8 : Brice délice

Par la force, d’un escroc, d’un Cadurcien de Mongesty et de distributeurs automatiques de boissons chaudes, le rugby est redevenu un sport attractif.

Il ne reste guère qu’un seul mystère à résoudre pour le Colonel avant de partir en mission. Doit-il emmener trois arrières ? Ou flinguer Jaminet.

Rappeler Brice Dulin, symbole d’une époque où le XV de France ne cassait pas encore trois pattes à un canard, fut-il boiteux, n’a rien d’anodin. Il est probable que son staff ait proposé à Fabien un florilège des sept derniers matchs de Melvyn Jaminet en bleu, puisqu’il ne joue pas en rouge-et-noir, c’est-à-dire depuis son chef d’oeuvre All-Blacks. Vérification faite, ce n’est pas beau à voir. Quelle destinée offrir à un joueur qui a peur du ballon quand il vient du ciel ? Garbajosa se faisait certes dessus mais juste face à Lomu, moins face au petit merdeux, pardon petit Berdeu.

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XV de France, N’Tamack : La fête à Lamaison

Il semble si loin le temps où l’on regrettait Camberabero. L’ouvreur qui jouait ailier lors du match du XXe siècle contre l’Australie en 1987.  Jalibert et N’Tamack ont déjà réussi plus de bons matchs en Bleu que Michalak durant toute sa carrière internationale au même poste. Et pour cause, il était bien meilleur en 9. Et du coup en 9 il est pas non plus dans le classement.  

Par Peyo Greenslip Jr

Alors qu’il y a un siècle Trinh-Duc avait  semblé prendre une belle roue d’avance grâce à une prestation correcte en dix ans, il a finalement explosé en vol. On attendait de voir si Jalibert, N’Tamack et Carbonnel avaient le niveau, on a vu. Au point d’appeler Hastoy pour la préparation Coupe du monde. Voici le nouveau classement des meilleurs ouvreurs de ces trente dernières années. 

6. Thomas Castaignède. Le Vestiaire lui avait déjà rendu l’hommage qu’il méritait. Etait-ce une raison suffisante pour l’écarter du Top 5 ? Désormais oui. La concurrence était telle qu’il était indiscutable. C’est d’ailleurs sans lui que la France est allée en finale de la Coupe du monde 1999. C’est donc grâce à lui que le numéro 1 est numéro 1.

5. Romain N’Tamack. Cinquième c’est déjà très bien pour un numéro 10 qui n’a remporté jusqu’ici qu’un Grand Chelem et surtout grâce à Dupont. Moins génial que Castaignède, moins chiant que Deylaud mais beaucoup plus que Mesnel, il ne lui manque qu’une finale de Coupe du monde pour passer devant tout le monde, ou presque, malgré un jeu au pied moyen. Finir devant Lamaison sera compliqué puisque le buteur s’appelle Ramos. Au final, on se demande vraiment ce qu’on lui trouve. Même si on se le demande moins depuis la dernière finale du Top 14.

4. Christophe Deylaud. Moins doué que Castaignède, mais plus durable, à Toulouse comme ailleurs. Il a remporté la Coupe du monde 1995, mais c’est Mesnel qui a disputé la troisième place. Comme quoi, finir sa carrière à Agen n’ouvre pas toutes les portes à part peut-être celles du journal Sud-Ouest.

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Chabal 2023 : Poivre et Sale

Il a longtemps été le sportif préféré des Français et il est pas loin de l’être encore alors que personne ne sait qui il est à part une brute à barbe. Une violence qui lui permet de continuer de montrer sa gueule sur TF1 en plus de Canal + même s’il est à la retraite et qu’il n’a jamais vraiment cotisé. Car un coup de poing dans la gueule d’un Agenais ça ne file pas de point. En plus c’était même pas Dubroca.

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 Il ne faut pas être injuste avec Sébastien Chabal. S’il n’a rien gagné sur le terrain, il a beaucoup gagné en dehors et continue apparemment de le faire sans forcément se soucier des règles. L’important pour un champion n’est-il pas de gagner avant tout ?

Personne n’a pensé à le surnommer le tiroir-caisse, la Banque de France ou la tirelire sauvage car Fabrice Santoro, Guy Forget  voire Arsène Wenger n’apprécieraient pas l’usurpation d’identité. Ce n’est pas très grave, l’anesthésiste lui va très bien. N’a-t-il pas réussi à endormir les médias et une bonne partie de l’hexagone sans même leur rentrer dedans. Il a aussi réussi à réveiller son conseiller financier. Mais tout n’était pas joué d’avance.

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Bernard Laporte : Oh capitaine, mes capitaux !

Notre héros, éternel présumé innocent, n’a cessé d’enrichir cet article par ses talents divers. Il reste qu’à force de le republier, bientôt, nos lecteurs nouvelle génération, instruits sur Instagram et Netflix, c’est à dire la plupart, n’auront plus la référence pour comprendre le titre. Vive les réseaux sociaux !

Personne n’a jamais vraiment été capable de dire qui était Bernard Laporte. Un joueur moyen, un sélectionneur incompétent ? Un ministre incompétent ? Un escroc incompétent ? L’entraîneur du champion d’Europe le plus riche de l’histoire du Top 14 ? Un président de fédération  incompétent ? Difficile à définir, mais une chose est sûre, il est Bernard Laporte, il a été réélu et tout le monde a entendu parler de lui.

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Rugby, France-Australie, Colonel Fabien, acte 7 : Canberra, blaireau

Le ballon ovale est bien le dernier sport où il est encore possible de naître à Montgaillard et de devenir l’un des meilleurs joueurs du monde. C’est pas plus pourri que de voir le jour à Lannemezan. Et à Cahors ?

De notre envoyé spécial au Manuka oval

Que valait vraiment Benoit Dauga ? Certains diront que c’était un bon joueur mais pas un très bon. Un sacré sauteur, pas façon Aaron Smith quand même. Mais côté travail on préférait largement Walter. A part ça, que peut-on encore raconter sur cette équipe de France, à part faire semblant comme l’ensemble de la presse sportive que l’écart entre le XV frappé du Wallaby et celui du coq qui fait déchanter n’est pas en tout point abyssal. Il faut dire que le pays-continent, comme on aime abusivement à le surnommer, n’était pas à l’abri de connaître un creux générationnel aussi intense et profond.

En effet, le match qui occupera tous les regards ce week-end en terre meridionale sera plutôt Australie-Afghanistan, affiche de la Coupe du monde. La seule qui compte vraiment.

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Rugby, France-Angleterre, Colonel Fabien, acte 6 : Suck my coq

Pour le dernier match de préparation avant la finale de la Coupe du monde, le Colonel a vu les choses en grand. Aligner son équipe B. C ?

Liquider les Anglais. 27 ans qu’il attendait ça.

Pendant vingt ans, voire trente, nous avons tous eu l’impression de ravaler sans cesse notre vomi. Il y eut certes cette demi-finale à Twickenham où le Colonel, déjà là, utilisa Richard Dourthe comme bélier pour enfoncer Lomu. Mais ce fut bien là le dernier soubresaut d’une véritable équipe de France conquérante, joueuse, belle comme une réception de Sadourny sous une chandelle de Rob Andrew ou de Mike Catt, on ne sait plus trop. L’acte de décès du rugby français fut donc constaté le 22 juin 1995 en infligeant une branlée monumentale à l’antepénultième grande équipe d’Angleterre qui nous avait tant martyrisés avant de se faire marcher dessus par le même Lomu. Et devinez quoi ? Le demi de mêlée s’appelait Fabien. Il s’agissait, déjà, du Colonel, alors simple caporal. La bande à Will Carling paya l’addition pour le quart de finale 91, le bisou de Mr Hilditch à Moscato, la propagande de Mandela et la montre en or de Derek Bevan. Mais, peu importe la troisième place. En même temps que la Coupe du monde, on venait de leur voler leur âme.

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Rugby, France-All Blacks, Colonel Fabien, acte 5 : Wallis au pays des merveilles

Qui saurait placer Dumbéa sur carte du monde ? Sacré James Cook. Et la Nouvelle-Zélande c’est lui aussi.

La question était encore en suspens depuis le dernier épisode. Le Colonel donne-t-il plus de plaisir à son public que n’en prend Aaron Smith dans les aéroports ? Le débat semble clos.

Le malaise créé par le magicien Eric Antoine lorsqu’il parle ou esquisse un sourire ne parviendra jamais à égaler les tours du Colonel. Faire disparaître Anthony Bouthier de la surface de la Terre n’était déjà pas chose aisée, mais supprimer Brice Dulin pour le remplacer par un joueur de Pro D2 prénommé Melvyn tient du prodige. A Salem on l’aurait brulé vif. Que faire d’Eric Antoine ? Gardons la résolution de ce problème pour plus tard et enquêtons plutôt sur l’effroyable carnage réalisé par le Boucher de Montgesty qui n’a reculé devant rien pour détruire, ce qui était encore samedi matin, la plus belle équipe du monde. Car il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas un attentat isolé. Il s’agit clairement d’une déclaration de guerre à large échelle. Pearl-Harbour 1941 sera désormais qualifié d’amateurisme face l’organisation paramilitaire mise en place par Galthié pour remporter la Coupe du monde.

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Rugby, La Rochelle : Ouest side story

Contre toute attente le Vestiaire ne chroniquera pas l’excellent podcast de Yannick Agnel consacré au Esport. C’est quoi cette connerie ?

Pierre Salviac a-t-il déjà foutu les pieds au stade Marcel-Deflandre ? Mais au fait qui connait encore Pierre Salviac ?

Oser s’aventurer à la fête de quartier de Port-Neuf à une encablure du stade, c’est risquer de croiser des individus un peu particuliers. Parmi les soulards et autres familles au RSA draguées par des politiques toujours en campagne, il est possible de rencontrer Jean-Pierre Ellissalde et ses claquettes, déguisé en aimable vendeur de bière, sa propre bière. S’il fallait une seule scène pour résumer la Rochelle et son club de rugby ce serait bien celle-là. Des boomers, du pognon et un ballon ovale au beau milieu d’un quartier prolo qui fait des barbecue les jours de match adossé au camping-car.

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Rugby, Six Nations, Colonel Fabien, acte 4 : Le Crabos pince et dort

Il ne manquait plus que ça. Aveuglé par sa toute puissance le Colonel a décidé de s’en prendre directement au Covid. Lequel des deux survivra ? Après tout il est bien parvenu à ressusciter Dulin.

Pourquoi débuter un article avec une photo de Vahaamahina ? Qu’est ce qu’un Crabos ? Comment Galthié humilie-t-il l’Irlande sans deuxième ligne mais avec Gabin Villière ? Que retiendra-t-on de ce tournoi à part que Brice Dulin est très fort mais pas si malin ?

Tirer des leçons de ce cru 2020-2021 du XV de France, celui de Brice Dulin donc, n’est pas si aisé. Beaucoup s’y sont essayés, peu ont rendu une copie que l’on peut qualifier de propre. Commençons par le commencement. La dernière fois qu’un arrière a autant apporté à une équipe, Berbizier était encore vivant. C’était en 1994 au pays du long nuage blanc. Des terres où l’on peut faire du ski, du mountain bike, du rugby et, jusqu’à une époque récente, se noyer dans du jus de pvtiste.

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Le Colonel Fabien, acte 3 : Brice dévisse

Pour aller d’Agen à La Rochelle, il n’y a qu’un seul chemin et ce n’est pas l’autouroute.

Pour la première fois depuis une vingtaine d’années, Jean-Luc Sadourny a enfin pu faire une nuit complète. Dimanche, le Columérin a reçu la confirmation que son pote le Colonel n’aurait plus besoin de ses services. Se débarrasser une bonne fois pour toutes de Médard, c’est un soulagement. Mais en même temps c’est pour cela qu’il a été engagé : retrouver, quels que soient les moyens employés, la filière qui rend les joueurs bons comme ils l’étaient en 1995. Après avoir supprimé (lire nos épisodes précédents) le reliquat, le Colonel a choisi un par un ceux qui ressemblaient le plus à des joueurs de rugby. « Les pleureuses » comme on les surnomme affectueusement sans aucun sexisme ont donc désormais la chance de ne disputer que le Top 14 . Et la Coupe d’Europe pour les plus téméraires. Tous, sauf un. Le seul rescapé, ressuscité d’entre les morts, Brice Dulin. Ce n’est pas faute pour le Colonel d’avoir tenté de l’abattre comme les autres alors qu’il gambadait dans la campagne francilienne.

Brice du vice

Mais avec ses appuis singuliers le mètre 76 est parvenu à se faufiler entre les balles pour trouver refuge à quelques encablures des barres de Port-Neuf. Le quartier défavorisé de l’Ecole Descartes, qui donne sur la mer. Là-bas, coincé entre l’allée du Mail et l’excellente poissonnerie Moreau, Brice a enfin pu voir de près à quoi ressemblait un ballon ovale. Et ce qu’on pouvait faire avec. Il faut dire que quand Grégory Alldritt lui a fait découvrir la supérette U express et les marginaux qui la squattent, Brice a vite compris que l’argent ne faisait pas forcément le bonheur de jouer au rugby.

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La Légende Eastwood : Fidèle gastro

Si Clint Eastwood n’avait jamais existé, saurait-on vraiment qui était Mandela ? En tout cas il est bien bon ton Pienaar autant que ton Invictus est mauvais. Et le cas Richard Jewell ?

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Nelson Mandela restera-t-il dans l’Histoire comme le simple sujet d’un film baclé de Clint Eastwood ou tout au moins pas très réussi ? L’avenir nous le dira Clint s’en fout, ça lui a rapporté. Peut-être moins que quand il nous fait croire que Bobo Lorcy a une soeur, mais on peut pas à chaque fois trouver un moyen de recycler Morgan Freeman en vieux sage.

Cette fois tout est différent, Morgan Freeman joue un vieux sage, et le reste est une histoire vraie. Aurait pu en être une en tout cas. Car François Pienaar n’interprétera jamais Will Hunting ou Jason Bourne, mais Matt Damon deviendra bien troisième ligne du haut de ses 1m80, presque aussi grand qu’Olivier Merle après un ascenseur. Pour un peu François Berléand aurait échoué à 2 cm de la ligne d’essai en demi-finale. A quand les larmes de Dussollier en 1991 à Bari face à l’Etoile Rouge ? Au moins, Pienaar est devenu beau gosse, espérons que sa vraie femme ait pu en profiter.

Clint aurait pu s’arrêter là et se contenter de la version officielle, celle du conte de fée qui refuse trois essais à Durban. Mais il va plus loin en épousant aussi la thèse du piège Lomu. Celui sur le terrain, pas celui dans les chiottes de l’hôtel. Faute de Smecta, les Blacks aïe pissent. La meilleure équipe de toute l’histoire perdra donc la Coupe du Monde et Lomu n’est plus là pour répondre.

Si Morgan Freeman s’ennuie, un biopic de Don King serait en projet. Quel beau blond aux yeux bleus pourrait interpréter Tiozzo ?

La légende rugby : 9 et d’occasion

Après avoir presque tout essayé, on a peut-être fini par trouver : après Parra, Machenaud, Serin, Dupont et donc Machenaud et pourquoi pas Iribaren ou Lesgourgues, puis Serin, revoici Dupont. 

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Quand ça veut pas, ça veut pas. On se retrouve même avec Carbo dans le classement. Voici les 5 plus grands demi-de-mêlée français de ces 25 dernières années. Et contrairement aux 10, ça fait pas rêver.  A part peut-être le numéro 1 devenu depuis le colonel.

5. Carbonneau

Il n’a pas marqué l’histoire et c’est plus que mérité. Quelques bonnes passes mais seulement dans les chambres d’hôtel. Sinon c’était le préféré de Skrela qui a fini par préférer Galthié. C’est vraiment parce que Galthié apprenait encore son métier. Ça en dit long sur le réservoir qui était déjà bien sec. Une cinquième place quand même pour se souvenir de la dream team briviste.

4. Mignoni

Le Carbonneau du riche n’a pas laissé une trace beaucoup plus indélébile que son prédécesseur. Le riche c’était Laporte, ça veut pas dire qu’il est meilleur que Carbonneau. Mais Carbo n’a pas été humilié par des Gauchos à qui Florent Pagny avait filé leur semaine de congé annuel en 2007. Pourtant Clermont triple finaliste ça n’était que lui. Sacré Rougerie, merci Brock James.

 

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Le Colonel Fabien, acte 2, France-Angleterre: Dupont, la joie

Un seul être vous manque et tout est repeuplé. S’agit-il de Guirado, Vahaamahina, Medard, Huget ou Picamoles ?

Le XV de France n’est pas encore champion du monde, mais il n’en est plus très loin.

Le Colonel Fabien aurait pu choisir de calmer le jeu. Après un nettoyage aussi violent qu’humiliant de l’ancienne génération, rien ne l’obligeait à continuer les basses oeuvres avec le même cynisme, la même arrogance. Il faut croire que déposer les armes n’est pas son crédo et que seul l’orgueil le guide. Quand Eddie Jones s’est gentiment moqué des gosses sélectionnés par Galthié, le patron du rugby français aurait pu faire profil bas et dissimuler les ceintures de munitions qu’il venait de se procurer. Mais non. D’une part il a répondu avec son vocabulaire, certes limité, piochant parmi les 33 mots que son instituteur lui avait tant bien que mal inculqué durant ces longues matinées de dictées à Montgesty. D’autre part , il a demandé à Bernard Le Roux de répondre sur le terrain. Choisir Le Roux n’avait rien d’anodin.

Le Roux tourne
C’était le seul rescapé de l’ancienne époque et donc, de loin, le joueur le plus faible de cette équipe avec Willemse. Le Colonel n’a aucune confiance en Willemse, mais il sait qu’au moins lui ne dégommera pas un Anglais ou un Gallois à coup de coude, juste parce qu’il en a envie, en direct à la télé. A voir les tronches démolies des rosbifs à  la fin du match, il faut bien se rendre à l’évidence, les Bleus ont beaucoup progressé dans ce domaine là aussi.  C’est ainsi que le XV de la Rose est redevenu une sélection normale, voire moyenne, et à certains moments médiocre. Sans même avoir besoin d’utiliser Fickou ou Vakatawa en lance-roquettes. En trois réceptions, Bouthier a rappelé que s’il n’a pas la classe de Sadourny, il mesure trois fois Brice Dulin. Et bien-sûr, ultime outrage, c’est un talonneur de l’URC Dumbéa qui a terminé le match. Cela s’est un peu vu quand il a expédié une passe de maçon sur sa première touche.

Pendant ce-temps là, Jacques Brunel semble avoir 115 ans.

Retrouvez ici tous les épisodes du Colonel Fabien.

Six Nations, Galthié : Le colonel Fabien, acte 1

Il fut un temps où Colomiers était un vrai club de rugby. A cette époque, où le Groupe A ne s’appelait pas encore Top 14 puisque le Dacquois Olivier Roumat se présentait encore comme géomètre expert, il était difficile d’être certain que ce village n’avait rien à voir avec Coulommiers et que ce dernier n’avait qu’un lointain rapport avec le camembert. Le camembert n’étant pas originaire de la région toulousaine c’est bien de la patrie de Jean-Luc Sadourny et Fabien Galthié dont nous parlons aujourd’hui. Sur la photo, ci dessous, c’est le meilleur arrière français. Pas Sadourny mais Kylan Hamdaoui .

Capitaine, cela ne lui suffisait pas. Il voulait être Colonel, avoir le port d’armes et le permis de tuer.  Fabien avait signé pour ça, quand il a accepté d’organiser l’euthanasie de son prédécesseur.  Six mois qu’il attendait ce 8 janvier 2020. Peut-être beaucoup plus. La première cartouche a été la bonne. Vahaamahina et Guirado l’avaient senti venir. Guirado, Lauret, Medard ou Guitoune sans doute moins. Galthié les a éxecutés froidement d’une seule décharge. Et cette fois sans utiliser le micro de France TV.  Dégommer les médiocres : ce que personne n’avait osé faire depuis dix ans. Quoiqu’il arrive désormais, le Colonel Fabien a déjà réussi sa mission. Trente ans qu’il s’y prépare.

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Top 14, UBB, Urios : Bordeaux beugle

Le Top 14 n’avait pas attiré notre attention depuis quelques mois. 28 ans exactement. Le temps qu’il a fallu pour que Bègles trouve un successeur à Sébastien Conchy qui fut joueur avant d’être cité dans les articles relatant la compétence de Bernard Laporte.

Par Peyo Greenslip Jr

Consultant vainqueur du Brennus auprès d’Isabelle Ithurburu quand elle ne promène l’un des gosses de Maxime Nucci dans les squares du 18ème, manager de clubs issus de la France périphérique, et type qui n’articule pas vraiment, pouvait-on faire confiance à Christophe Urios ? Apparemment oui.

Si nous avions écrit cet article il y a quinze jours, il n’y aurait pas eu une ligne sur le robuste coach girondin. Teddy Thomas, Finn Russell, Virimi Vakatawa, Cedate Gomes Ca et Wenceslas « Grout » Lauret avaient alors, croyait-on, appris à jouer au rugby ensemble. Samedi, c’est ensemble qu’ils ont été humiliés, bien aidés par le pied tordu d’Iribaren mais surtout par le talent de Cameron Woki qui a, semble-t-il, un Lauret dans chaque mollet. Une bonne nouvelle pour Galthié qui ne pouvait pas décemment se contenter de Gregory Aldritt pour former une troisième ligne complète. Inutile de continuer d’énumérer les joueurs uns par uns, on finirait par se rendre compte qu’un fils  Roumat était sur le terrain et qu’un fils NTamack ne rivalise pas avec un Jalibert. Après tout c’est presque Jalabert.

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Rugby, Coupe du monde : Le jour où Lamaison est tombé sur le chien

En 2011 comme en 1999, l’équipe de France était presque aussi mauvaise que la génération actuelle. Mais l’histoire a fini un tout petit peu mieux et le doit beaucoup à la dernière prestation correcte d’un numéro 10 bleu.

C’est le 31 octobre que la Coupe du monde 1999 a vraiment commencé pour l’équipe de France.

Ce jour-là le futur ex quinze le plus nul de tous les temps a rendez-vous avec l’histoire. Skrela-Villepreux explosés par Lomu, tout un peuple attend ça depuis la cuillère de bois du dernier Tournoi où les Bleus avaient tout de même écrasé l’Irlande 10-9.  Mais une autre Irlande, sans O’Driscoll. La promesse est belle, le staff a mis les joueurs pour : Garbajosa, Bernat-Salles, et Dourthe derrière, Lièvremont, Juillet, Pelous, Tournaire, Ibanez et Soulette devant. Ce n’est pas une blague. Aux manettes, Galthié encore simple bouche-trou columérin et Lamaison en 10, Aucagne était sur répondeur. Sinon il y aussi de vrais joueurs comme N’Tamack, Dominici, Magne et Benazzi, suffisant pour prendre 70 points, du jamais-vu en demi-finale. Sauf qu’au commentaire c’est Christian Jeanpierre.

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