Combien de temps faudra-t-il encore ignorer le rôle de Jean-Luc Ettori dans le drame.
Toutes les générations qui ont grandi ou vécu avec les petits tacles coquins de Thierry Roland à l’égard des populations exogames, telles que les Portugais, les Yougos, les Asiatiques, les méditerranéens, les orientaux ou les Corses, connaissent bien Michel Hidalgo et un peu Jean-Luc Ettori. Même si personne n’a jamais répondu à la principale question qu’on se posait à son propos : deux t ou deux r dans son nom ? Car le reste, il faut bien le reconnaître, on s’en foutait. Qu’il ait occupé 40 ans les cages d’un stade vide, qu’il n’ait jamais trouvé l’adresse d’un barbier ou qu’il n’ait pas été au courant du changement de look de Cabrel, peu importe. En revanche, certains ne sont pas loin de penser que s’il n’avait pas existé, la France aurait déjà trois Coupe du monde à son palmarès.
Pour la première fois, le Vestiaire va donc remettre en cause la théorie officielle sur Séville 82. Pierre-Louis Basse paiera-t-il une nouvelle fois la taxe d’habitation de son loft des Alpilles avec ? Peut-être. En tout cas, on pensait que tout avait été dit sur ce match : le plongeon sans casque de Battiston, le Kata de Schumacher, le bisou de Platini à son ballon, la défense française catastrophique mais pas plus que d’habitude, le Tresor de Giresse et Rummenigge. Tout le monde a évidemment une part de responsabilité dans cet échec.
1982
Mais Ettori possède peut-être une petite part du gâteau supplémentaire voire une grosse qu’il partage avec Hidalgo qui en a fait son titulaire. Jean-Luc Ettori a 9 selections en bleu, dont un bon paquet lors de cette fameuse Coupe du monde qu’il a débuté comme son équipe par une branlée contre l’Angleterre. Sa responsabilité n’est engagée que sur le deuxième but comme le rappelle Dominique Le Glou. Mais ça aurait dû être suffisant pour l’écarter. En demie, ce qu’on lui reproche ce n’est pas de ne pas bouger un poil de son cul sur l’ultime tir au but de Hrubesch : ce serait injuste, il ne l’a pas fait non plus sur ceux de Kaltz et de Rummenigge. En fait il n’a plongé qu’une fois sur six. Le reproche n’est pas non plus la 108ème minute où peut-être occupé à apprécier le reflet de sa moustache dans ses bouclettes il choisit de ne pas intervenir sur le centre de Littbarski afin de permettre à Hrubesch de bien ajuster sa tête, avant de choisir de ne pas sortir au devant de Fischer qui a donc pris le temps de se retourner dos au but, de basculer en arrière, de tendre sa jambe droite vers le ballon le tout sous le regard admiratif de Jean-Luc. Avant de l’exécuter à bout portant, à l’aide d’un simple ballon rappelons-le pour lever l’ambiguïté. Si Goering avait su.
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