Tamgho champion du monde : 18 jump street

Le Vestiaire vous avait dit hier qu’il s’étonnait de ne pas entendre Tamgho annoncer qu’Edwards serait bientôt une merde ou un truc du genre. Du coup le Vestiaire vous avait prévenu de ce que vous alliez voir sur cette vidéo.

tamtam

Avant de se mettre nu sous un drapeau pour faire des photos avec sa maman, Teddy Tamgho a gagné un concours dans un grand stade sans toit. Quand il fait les choses dans l’ordre, il peut réussir comme les autres. Éviter le rap de la victoire avant le début de la compétition n’était pas le plus compliqué à comprendre, mais ça a tout changé. Tout à coup, Teddy a compris ce qu’il n’avait jamais compris : mordre 4 fois pour commencer un concours en rend souvent l’issue incertaine, et tenter le record du monde quand on n’est pas encore premier c’est pas si facile à faire. Alors il a découvert un tout nouveau réflexe : assurer sa planche au lieu d’être le premier homme à 19m50 avec un beau drapeau rouge en guise de récompense. La médaille on n’est pas obligé de la rendre aux juges comme les relayeuses du 4×100, c’est quand même plus intéressant à la longue. Le plus étonnant dans cette histoire c’est que tout ça n’a rien d’étonnant : Tamgho a sauté tellement de fois 18 mètres en mordant que l’exploit n’en est pas un. Le faire le bon jour, oui.

Un sportif peut donc changer, comprendre qu’il faut fermer sa gueule au lieu de casser celles d’une athlète qui passe par là, ou qu’il faut fermer sa gueule parce que ça vaut mieux que de l’ouvrir. Et soudain, des millions de téléspectateurs ont renouvelé leur confiance à Patrick Montel, qui peut bien dire bravo à tous ceux qui ont soutenu Teddy qui est un mec en or, fin connaisseur de son sport. Des années d’hagiographie verbale lui rapportent gros en un instant, même s’il l’a fait pour Baala, Tahri, Hurtis, Pognon, Lemaitre, Vicaut et peut-être même Christophe Cheval. Annoncer que Teddy saute pour la postérité, ce n’était pas la première fois mais quand ça fait 18,04m, les vidéos restent sur le net. Boyon peut bien réciter de tête que c’est le troisième homme au-delà des 18m, on n’entend que Patrick qui dit que c’est l’exploit de ces championnats du monde. Cette bande-là, il pourra se la regarder avec Bernard Faure en sirotant un Delerm, Monfort ne lui enlèvera pas.

Est-ce de voir le joli 15,17m de Yoann Rapinier qui lui a fait dire stop aux conneries ? On ne le saura jamais.

 

Moscou 2013 : Des valses et du Tamgho

2008, 2009, 2010, 2011, 2012. Une médaille de bronze européenne et même pas en free fight. Bandeau l’artiste ! En 2013, comme d’hab il pète tout en qualifs. Alors ça sera quoi cette année en finale : un jour sans, une fracture ou le record du monde ? Hélas une compétition qui compte ça se gagne plus au mental qu’à la gueule. Pour l’instant on l’a pas trop entendu et il semble s’être assagi. Souvenirs

« Je vais essayer de poser des bombes aux moments importants. » Janvier 2011 n’est pas encore terminé que Teddy Tamgho menace déjà. Deux fois 17,92m la même journée, il a tenu parole. Plutôt que de les réserver pour juillet ou août comme les champions, il a choisi l’hiver, une salle, avec comme seuls rivaux Compaoré et des Italiens. L’exploit, un tour d’honneur en marchant, sans sourire et en toisant la foule comme un grand champion repu de titres. Les Jeux Olympiques d’Eaubonne, de Bondoufle, d’Aubiere et de Sotteville-les-Rouen lui ont déjà souri. Mais il ne faut pas réduire Teddy à son bandeau de travers, à ses chaussettes relevées, à ses bastons avec des meufs, à ses vies de ma mère sur le sautoir, aux dunks, au rap, à ces putains de Harlem globe trotters, à ses blessures qui le privent d’Eurostar en 2012 ou à cette médaille de bronze aux Jeux Olympique d’Europe de Barcelone 2010, à deux rangs près c’était lui l’Euro Star. Daeguté ! Mieux vaut-il avoir du talent quand ça ne compte pas ou ne pas avoir de talent du tout ? Finalement le seul truc qui n’a jamais déclaré forfait chez lui c’est sa grande gueule.

Edwards aux mains d’or

Tamgho a déjà 23 ans quasi 24, déjà 4 voire 5 de plus que l’année de son titre mondial junior, en 2008. Il avait explosé son record le bon jour, avec 17,33m. Le bon jour, c’est vite dit : trois jours plus tôt ça aurait valu Pékin. Tant pis, il verra d’autres JO, ceux de New York et Doha qui permettent de dépasser 17,80m en toute confidentialité. Entre temps, il y a eu sa première grosse compétition en 2009, des vrais Mondiaux du mois d’août, enfin. La troisième place n’est qu’à 17,36m et la deuxième à 17,55m. Teddy claque successivement 17,37m puis 17,58m mais en février. Il terminera donc onzième avec 16,79m. Avec la petite douleur au mollet qui va bien. Il y a aussi eu l’hiver 2010, le premier record du monde dans le réconfort d’une salle qatarie, titre mondial à la clé. Comme Pierre Camara. Et presque en direct sur Direct8, Christophe Pacaud au commentaire.

Aujourd’hui, il est enfin à Mosou. Dans Rocky IV  Stallone aussi y était allé. Mais le méchant c’était pas lui et le méchant avait perdu.

Christophe Lemaitre : Un diamant, zéro Carraz

Diagana et Doucouré doivent doucement rigoler dans leur barbe. Hélas comme disait Pagnol, ils n’ont pas de barbe et ne rigolent pas du tout.

clem

 

Pourtant ils ont longtemps hésité entre le rire et les larmes face à la blessure de PML. Eux aussi ont connu ça dans leur temps mais ils avaient déjà pris l’habitude de figurer dans quelques finales mondiales et olympiques dès leur plus jeune âge. On va finir par croire que les analyses du Vestiaire sont pertinentes et qu’ils existe vraiment des lois du haut-niveau et qu’il n’est pas permis à tout le monde de les franchir. S’il ne faut pas accorder plus d’importance que ça à l’accident Lemaitre une nouvelle fois finaliste (c’est bien ça l’accident), certains l’imaginaient plus régulièrement bronzé lors de ses débuts il y a 3 ans déjà. Côté bronzage, Jimmy Vicaut n’aurait rien à apprendre de Silvio Berlusconi mais son plantage est extrêmement inquiétant pour la suite. Il était le plus fort depuis le début de saison, il est hyper musclé, et même pas qu’en salle. Et puis le jour J plus tant que ça. L’essentiel c’est qu’il se trouvait détendu avant la course.

Tout ça était avant la vraie blessure, celle du champion. Ce n’est pas donné à tout le monde : sauter de joie pour un centième dans la gueule de Vicaut à 18h, sauter sur un brancard à 19h50, faire sauter le pacemaker de Pierrot à 21h au moment d’annoncer qu’il a foutu en l’air le 200, le 4×100 et la durée de vie de son entraîneur. Pourtant Lemaitre avait tout pour lui : des départs pourris, des temps pourris et une confiance pourrie. Du coup en finale il a pris un départ pourri, il a fait un temps pourri et il avait tellement confiance qu’il a forcé sur ses ischios ou son quadri, enfin un muscle qui pète. Peu importe, tant que Bolt et Gay continuent à dire que s’il travaille bien et qu’il reste compétiteur il sera un redoutable concurrent dans les années à venir. Pour ceux qui ont vu l’Intérieur sport encore remarquablement senti sur la langue au cheveu d’or, qui venait de battre Gatlin à Rabat ou un truc comme ça qui a de la valeur, Pierrot disait aussi que si la saison se passait mal pour la deuxième fois de suite, il faudrait songer à changer quelque chose. Ce quelque chose s’appelle-t-il Pierrot ? Vicaut, lui, est dégoûté : être sorti de la finale pour un centième c’est cruel. Espérons que Pessonneaux et Sangouma se soient mieux échauffés.

Pendant ce temps-là, Robert Michon nous a fait rêver même si Montel ne croit toujours pas Boyon sur le jet à plus de 65m, c’est vrai qu’elle donne pas envie d’y croire. Une médaille à Lesueur de son front. Bosse sera-t-il le Mayer ? On n’espère pas pour lui.

Lemaitre : La feuille de Marie-Rose

« Notre champion Teddy Tamgho ne s’était pas trompé en pronostiquant Taylor dès cet après-midi. » Bravo Teddy.

On ne savait pas trop si sa moustache était une coquetterie ou une négligence : on sait. Luyat a vite repris la main car la jeune Harnois disputait le bronze en taekwondo : ainsi s’est terminée l’aventure olympique de Christophe Lemaitre, puisque le relais ne sera comme d’habitude qu’une histoire de Pognon. Les longues secondes passées avachi sur le tartan à hausser les sourcils sans respirer et à demander son temps à son ami imaginaire, qui était juste là à côté sur la piste, ont eu raison du cheveu sur la langue. Qui sert toujours à dire « j’ai pas tout mis en demi-finale, j’ai eu ce que je méritais », et qui décomplexe aussi Montel au moment de dire « connaissant Christophe il est très déçu mais parler comme ça à Nelson c’est une attitude très digne ». Et plus ou moins obligatoire aux JO : ça vous classe un gentleman.

Rasta moustache

Mais le cheveu a ses limites. Cette fois, Bolt n’est pas venu déconner, on n’a pas eu de plan sur le sémillant Pierrot Carraz et son pote, car c’est seulement aux Europe. Jimmy Vicaut n’a pas pu montrer à la télé à quel point ses yeux sont asymétriques pour célébrer la course du grand Maitre. 20’’19 en finale après son 20’’03 en demie, ça fera au moins plaisir à la DTN : Lemaitre a tellement de prédécesseurs que le sprint français a, en fait, formé des dizaines de phénomènes du sprint français. Une vraie fabrique de nuggets mais les nuggets ça a jamais été français. Et quand on sait comment les manger sans que tout le monde ne voie la tache de sauce, on peut même faire 19’’84 en finale et finir devant ce nul de Spearmon. Mais Lemaitre ne saurait se moquer de celui qui lui a volé la 2e place de la demie. Elle était relevée, la demie, et puis le choix de ne pas doubler 100 et 200 était le bon, et puis des échos qu’on avait il était en super forme Christophe. L’Equatorien n’a pas résisté à sa dernière ligne droite.

On a quand même pu découvrir que le consultant taekwondo de France Télé s’appelle Vo. Ou Romera ?

Monfort / Montel : L’amical Nelson

Et le plus bel enfoiré ?
Le Vestiaire vous a déjà  présenté ces sympathiques personnages : Adam est hors concours, il est juste incompétent.
Votez sur equipe.vestiaire@yahoo.fr.


Juillet 2011

L’histoire d’amour entre la Chine et France télévisions avait débuté il y a 3 ans à Pékin. Tenue de marin de rigueur, on avait écumé tous les bars à putes avec Maximy sous prétexte de visites de la Chine secrète, celle où on crève la dalle mais où on est heureux. L’histoire s’est poursuivie à Shanghaï, cette ville baptisée par le démentiel Alex Boyon : cité de la démesure. C’est ici que la vedette des tartans a traîné ses guêtres, sa raie au milieu approximative et son épi. Preuve que son coiffeur serait toujours recherché par Interpol. Mais Montel, c’est aussi et surtout un débit de parole ininterrompu digne des plus beaux flows de Jay Z. Bienvenue dans le Shanghaï interdit, celui de Monsieur Lang.

Quelques instants auparavant, Boyon nous promettait de découvrir un paysage méconnu en décalage romantique avec les gratte-ciel dont il énumérera, sans note, les 174 chantiers en cours. On retrouve donc Montel planté à 200m des maisons dans un cadre couleur locale avec une guide bonne à crever moins couleur locale. C’est pas grave, elle est surtout ici pour nous raconter que la France a laissé des traces dans cette Chine-là. Elle n’aura pas le temps d’en dire plus ; tous les 52 mots de Pat, elle en placera 3, en télévision on appelle ça les bonheurs du montage à la serpe. On vous l’a dit, la star c’est Montel, même si les érections sont moins fournies.

Chine, Chine

Patou tourne les plateaux et laisse le soin aux cadreurs de filmer l’intérieur des habitations, on ne va pas non plus se dégueulasser pour une séquence de 4 minutes. Tant pis pour Monsieur Lang. Montel ne passera pas non plus par la piscine. En revanche, il se livrera a un karaoké sur le plus grand tube d’Hélène Rollès. Le seul. Mais ça ne lui suffira pas, il faut montrer que les rockers chinois aussi connaissent leur solfège, la guide n’aura pas le temps de nous dire si c’est révolutionnaire. C’est suant à grosses gouttes que les toits de Shanghaï accueilleront notre Montel national et pour le coup international dans le Bar rouge. On recolle les ambiances au mix est le tour est joué.

On aurait tout aussi bien pu le tourner sur Direct 8, ça n’aurait pas fait plus amateur, mais cette fois Pacaud n’était plus libre. Des séquences inoubliables ponctuées de main de maître par les études anthropologiques, sociétales et architecturales de Boyon : « Pour un demi-euro vous avez un plat, c’est d’ailleurs là qu’on s’est fait péter le ventre tout à l’heure. » Sympa l’occidental et toujours généreux mais au moins il ne juge pas, il respecte. Comme quand il taille un costard en polyuréthane aux Brésiliens en utilisant l’adjectif « dubitatif » à bon escient. Ne cherchez plus le meilleur d’entre nous.


Avril 2011

Familles recomposées, c’est pas gagné : Chamoulaud le sait, expliquer que piquer dans la caisse ce n’est pas respectueux de la vie en communauté c’est aussi compliqué avec son beau-fils qu’avec Monfort.

Le public a disparu, les jingles criards aussi. Aujourd’hui, Stade 2, c’est du reportage, de l’image, moins de bling bling et davantage de Romera, président de la société des journalistes. Le coup de pinceau est avant tout moral : Nelson est toujours là. Mais il ne parle plus de ses riches amis nucléaires, juste des questions web, d’internautes et de Lille peut-il être champion de France. Quand on est un vrai patriarche, on manie le compliment aussi bien qu’on évite le coiffeur. Chamoulaud a tout compris, pour la paix des ménages un duplex avec Peyron en vacances au large de la Catalogne est parfois un compromis nécessaire. Godard et Boyon sont aussi au large, mais chaque chose en son temps.

Du Boyon plein les fouilles

Du reportage, ils en voulaient, ils en ont eu. Ouvrir sur Thomas Bouhail confirme la tendance que le public en plateau n’est plus le bienvenu. Stade 2 revient aux sources, 32 minutes d’interview rugby juste à attendre que Saint-André daigne enfin féliciter son frère, c’est le service minimum et peut-être qu’un jour les gens connaîtront même la ProD2. Lartaud a pu acquiescer, ça prouve qu’à 18 ans on peut avoir vu le LOU. Le fantôme de Salviac, lui, a versé une larme. L’absence de danseuses en string et la présence d’une enquête sur la communication des sportifs sur Internet, avec Chabal qui tente de faire une phrase, c’est remuer le pathos dans la plaie.

Août 2009

Patrick Montel a tellement aimé la performance de Philippe Delerm à Pékin, qu’il a pris Boyon pour occuper le siège en trop. A quand le commentaire à dix abbeba ?

Si Bilalian ne veut pas lui faire présenter Stade 2, Stade 2 viendra à lui. Berlin 2009, Patrick Montel a débuté son terrible dessein, rassembler toute l’équipe des sports de France télévisions dans sa cabine de commentateur. Après avoir débauché les reporters de seconde zone qui n’auront jamais droit à la cabine, la première grosse victime est Alexandre Boyon. A force de l’entendre se vanter de savoir qu’Allen Johnson avait été aligné sur 4×400 à Athènes ou de reconnaître Juantorena avec 30 ans de plus, Montel s’est dit qu’il pouvait bien venir parler de ce qui n’intéresse personne. L’heptathlon, les lancers et un peu du reste des concours quand les types sont pas connus. Une fois Tamgho éliminé, Alex le nageur a tout loisir de commenter les sauts enregistrés de Nelson Evora. En plus, on peut le bizuter jusqu’à le faire chialer.

Oh pas de télé Thomson

A part ça, Patrick a récupéré sa bouillotte et Diagana a le droit d’en placer une de temps en temps quand le patron décide qu’il peut apporter un oeil intéressant, mais jamais sur les haies, ça serait trop facile. Du coup, Montel peut se lâcher avec la certitude de ne pas être contredit. Il ressort les classiques : Jamaïque, Ethiopie, Kenya. On n’a pas la télé, on court sur les hauts plateaux et surtout on a les mêmes parents puisque l’on est tous frères. Bob et Mahiedine ne l’étaient pas depuis six mois, il le seront probablement l’année prochaine aux Europe de Barcelone grâce à l’indispensable Nelson Monfort, qui a découvert que la zone mixte ne signifiait pas que l’on pouvait mélanger les hommes et les femmes. Nelson aime les petites Ethiopiennes et n’hésite jamais à associer Montel à sa passion, les nuits n’en seront que plus animées. Personne ne reprochera à Patrick d’avoir dit « fureur » pour vendre des tee-shirts allemands, par contre les spectateurs les plus tendus pourront se plaindre de Déborah la guide, aussi sexuelle que la moustache de Jean-Pierre Durand, le photographe pote de Montel de passage dans la fameuse cabine.

Décastar ou Fréquenstar ?

Si démagogie a un sens, il ne s’applique pas à Patrick et ses autres potes, ceux de Facebook, persuadés qu’ils auront des places gratuites pour le prochain Sotteville-lès-Rouen. Il n’y ajoute pas le foutage de gueule quand il propose aux téléspectateurs plus mauvais les uns que les autres de prendre sa place, pour finir sur un gros plan de Diagana à deux doigts de l’apoplexie. Montel est encore là pour un long moment et heureusement car sa naïveté sincère nous manquerait. Quand Bolt méprise et humilie ses adversaires, ce n’est pas de l’arrogance, quand Tamgho crâne entre deux sauts mordus, ce n’est pas un frimeur et quand Fraser égale Christine Arron avec un appareil dentaire, c’est une grande championne. On ne lui en veut pas, c’est le meilleur même s’il appelle William Motti « Bill » et qu’il l’expédie en 1’30 après un mot sur l’athlétisme est-allemand et Talence. Bilou est dans la place.


Janvier 2009

Dimanche, Stade 2 n’a pas eu lieu. A la place du sport, Chamoulaud a préféré présenter Vivement Dimanche avec des intellectuels à la place de Darmon. Candeloro, Gallas, et même Alphand, le seul pilote du Dakar à rentrer vivant. Giesbert veut relancer Culture et Dépendances.

Malgré le départ de Clopeau, Bilalian n’a pas perdu la main. Lors de la séquence révolutionnaire des coulisses, qu’on n’avait pas vu depuis France 2 Foot, Chamoulaud est dans ses pantoufles. Sa chemise reste ouverte, son micro aussi pendant le premier sujet. Les centaines de téléspectateurs n’ont aucun mal à l’imaginer aller pisser, Lionel a la confidence facile. Guy Carlier est coincé dans son fauteuil, Vinoy et Lévêque tentent la désincarcération, Chamoulaud les enferme à double tour. Rien ne presse, Galthié est bourré, il fera aussi perdre Perpignan.

Surya Bonaldi

Puisqu’il n’y aura pas de pub après autant en faire pendant. C’est l’heure du live promotionnel de Candeloro, la séquence la plus longue de l’émission. Il n’y avait pas beaucoup d’actu ce week-end. Un spectacle qui n’a de sportif que les entrées payantes et Monfort, qu’on n’avait plus vu à pareille fête depuis C’est mon choix. « Franck Sinatra n’a qu’à bien se tenir », le taquine Chamoulaud. Boyon a dû se farcir la rétro. Mais pourquoi donc Sled a-t-il été viré ?  A son époque, Candeloro faisait les JO.

Le con…ducteur

Brève handball, ce n’est que le championnat du monde. Brève rugby, ça se défend. Pas de tennis, c’est Melbourne. Pas de judo, c’est les France. 18h20, le cirage de pompes hebdomadaire d’Armstrong n’attend pas. Luyat n’est donc là que pour le buffet, comme Kader Boudaoud à Nantes la veille. Il avait pourtant trouvé la question inédite pour Gourcuff : Bordeaux ou Milan ? Nicolas Geay, envoyé en Australie en première classe, prévient : « Pour le sport, il faudra attendre. » On avait remarqué. Il a raison d’être jaloux : Richard Coffin et Emmanuel Lefort se sont mélangés à Marie-Marchand Arvier et Ingrid Jacquemod dans un jacuzzi. Comme si ça ne suffisait pas, ils nous mettent la musique des Bronzés pour finir le sujet. Chapatte vient encore de mourir.

Carlier est au diapason, pas trop de second degré. Gallas n’a quand même pas tout compris. Ils ont invité Bastareaud pour l’épauler.


Aout 2008

Les Jeux sont finis et France Télévisions a pris un avantage définitif. Margotton, Galfione et Longuèvre, qui ne voit de dopage nulle part, n’y sont pas pour rien, le coup de génie de Bilalian y est pour beaucoup. Le porno soft de Canal était propre, mais trop lisse.

Fin des JO, Luyat se force à rire en voyant le seul plan off de Godard dépourvu d’insulte aux techniciens, pratique pour un bêtisier. La nostalgie, ça vient vite après les JO, mais au moins il arrêtera de lui casser les couilles avec Grenoble en L1. Ca sent le bilan, le retour des costards, mais comme Bilalian est un fin meneur d’hommes, il a aussi mis sa veste de marin. Ca ne l’empêchera pas de se réserver l’habituelle interview consensuelle de Rogge et l’honneur d’annoncer qu’à Londres, France Télé aura des caméras.

Soudain surgit Placido Domingo, même s’il chantera une heure et demie plus tard. Bilou raconte tout avant que ça se déroule, comme au cinéma. Il se moque des Chinois qui connaissent pas Led Zeppelin. Pas grave son consultant, Wang, entre deux messages de propagande, est en train de relire ses notes. Jimmy Page fait semblant de faire de la guitare, tout Lempdes est en fusion et Beckham tape dans un ballon, Bilou en chiale. Monfort, lui, se fout de la gueule du monde : c’est lui le grand gagnant des JO. La première semaine de Nelson avait été un tremplin. Il avait laissé son costume de journaliste dans le casier de Laure pour la faire parler. Rien ne dit qu’avec Baala ou Doucouré, il n’a pas été au bord de la récidive tellement les Français les aiment. Mais les relayeurs du 4×400 lui ont retrouvé sa carte de presse. Ils ont craché le morceau, Nelson est redevenu le meilleur d’entre nous même si l’ombre de son passage en cow-boy à C’est mon choix plane toujours au-dessus de la scolarité de sa fille. Il a même appris le métier à Montel. Dommage qu’il ne soit pas polyglotte. Montel a également découvert à ses dépens qu’écrire des bouquins n’apporte pas forcément à une compétition d’athlé.

Une journée en enfer

Sans sa muse, il s’est cru chez lui. Pas coiffé, refusant de porter le pyjama France TV, il a régulièrement demandé à Diagana de lui servir un café. C’est bien naturel, pour lui les Jamaïcains sont tous des « fils de Bob Marley », au moins autant que les Français des mangeurs de fromage. Bolt sur le podium du 4×100 était avec « ses frères ». Qui est le père biologique ? Jimmy Cliff peut-être, en tout cas pas Philippe Delerm, qui n’a pas repris Montel quand ce dernier se vantait d’avoir appris trois mots de la langue de Molière à Bekele dans une voiture. Et pour cause, le consultant new generation du service public était trop occupé à chercher quelque chose à dire. Sur place, il apportera une vision décalée de la compétition : « Je vais essayer d’amener un regard littéraire et passionné. » Ainsi était présenté le Jeremy Irons tricolore. Pour une fois, il ne tuera personne ou presque.

Au départ du 10.000 m féminin, il entrevoit une Ethiopienne et sans crier gare, la machine littéraire se lance : « On risque d’assister à une très belle course. » Au bout de 5 longues minutes, Diagana constate une course tactique, le rouleau compresseur décalé se remet en marche : « C’est d’autant plus étonnant qu’on a assisté à un 10.000 m rapide chez les hommes. » « En effet Philippe », lui rétorque sans cesse un Montel aux abois, torturé par l’erreur de casting qu’il devra justifier devant Bilou, qui se faisait une joie de s’emmerder, une fois mal réveillé. Parfois, le Romantique est lyrique, comme sur le 4×100 où il rappelle « qu’on est loin du relais avec Marie-Rose qui battit le record du monde en moins de 38 secondes ». Montel accepte de lui épargner que n’importe quel passionné d’athlé sait que le temps exact était de 37″79. Par contre, il lui rappelle poliment que, depuis, nombreuses ont été les perfs de très haut niveau des relais, comme un titre mondial par exemple. L’écrivain flamboyant ne lâche pas le morceau et commet l’irréparable. Il plonge l’auditoire en 1980 pour évoquer un relais avec les frères mescouilles (Barré dans l’état civil) du CA Neubourg, médaillés de bronze à Moscou. Et ça fait chier tout le monde, surtout Montel qui sévit alors et lui rappelle son vilain passé d’entraîneur d’athlé en Haute-Normandie comme pour mieux souligner l’incongruité du mutisme de son hôte.

Apocalypse now

C’est un Montel aussi désespéré que le colonel Kurtz, qui, dans un mouvement de survie dont seul l’être humain a le secret, ne se rasera pas la tête mais lancera son Delerm d’ancien ami, sur le saut en hauteur féminin: « Philippe, ça en principe ça devrait vous inspirer ! » Et le passionné de répondre qu’il aime beaucoup Fosbury. On peut lui reconnaitre le mérite d’une prononciation exacte que ne s’est pas permise Carlier avec un Fox bury de bon aloi. La suite sera du hachis-parmentier. Entre un « Bolt il déconne, mais peut être serieux, il peut finir un 200 m », « les passages sont bons » et un « il est 6e, non 8e », notre Stendhal moderne confiera dans une de ses mythiques interventions, pour justifier la domination de Bolt sur Phelps, que c’est plus dur de gagner plusieurs médailles en athlé qu’en natation, puisqu’on ne peut pas doubler 100 et 10.000. Stoppant net là, son analyse, validée par Montel d’un « vous avez raison, Philippe » dévastateur, il a laissé la tâche à son successeur Bernard Faure de nous livrer le nom de ce fameux nageur qui a remporté à la fois le 50 m nage libre et le 1.500. Si les patrons de France 2 préparaient la diffusion de l’opéra en prime time, ils ne s’y prendraient pas autrement.

Ce n’est pas Patrick Montel qui nous contredira au moment de tirer sa révérence. Tel Monte Cristo, il ourdira sa vengeance avant d’executer lui-même les basses oeuvres. Il commencera par tendre un piège à Ladji et Leslie, deux ados qui passaient par là : « Alors les seigneurs, vous en pensez quoi du seigneur Bolt? » En manque de repères, il se croit au Moyen Âge. La question est cruelle, la réponse assassine : « C’est clair que c’est énorme ce qu’il a fait. 9″69 en décélerant sur les 80 derniers mètres » suivi d’un « il ne pratique pas le même athlétisme que nous ». Pour Montel, c’est un compliment. Sa dernière victime sera son consultant lettré au moment des adieux. Celui-ci choisit habilement la flagélation en public : « J’ai été très content d’être là et je remercie France 2 malgré mon manque de professionnalisme. » Montel jamais meilleur que pour porter le coup de grâce lui assenera un « Pourquoi vous dites ça ? » inexplicable, suivi d’une hagiographie en règle : « On vous connaissait surtout pour la littérature. » Pour ceux qui n’auraient pas compris. Bilalian a jeté tous ses livres.

A bout de souffle

Non loin de là, Godart finissait lui aussi son marathon olympique par la course d’Absalon, son copain précise-t-il entre deux formidablement véritablement. Alors qu’il s’enflamme à la vue d’un pansement sur le genou d’un Autrichien (Sauser) grand rival de son Julien, qui pourtant n’a pas de rival, Leboucher, sa consultante, lui fera remarquer sans violence qu’on n’en a rien à branler : « Oui , enfin ça va pas trop l’handicaper. » Jean-René le mal aimé, au bord de l’épilepsie, expliquera alors que ça « méritait d’être dit, d’être montré ». Il faudra sans doute encore des années à sa comparse pour se convaincre de cette idée. Pour se racheter, Godart se lancera alors à son tour dans la littérature, déclamant ses liens et ses sentiments pour Absalon, s’inspirant tantôt de Tolstoï, tantôt de Dostoïevski. Flamboyant, il fait vibrer l’auditoire. C’est vrai qu’il le connaît bien Julien : « Julien Absalon, qui est né a Saint-Amé et réside à Saint-Amé » suivi d’un « Ah non, il est né à Remiremont ». Son compatriote Jean-Chri finira deuxième, Leboucher confie avoir eu un pressentiment sur la question, Godart la félicitera alors pour son judicieux conseil. Les mots ont parfois un sens caché que seuls les vrais romantiques savent leur donner. D’ailleurs, Jean-René bouclera la boucle par un « Il y en a qui pleurent, c’est compréhensif. »

L’Edito : Une équipe à la Noah

Le défi le plus difficile pour l’équipe de France sera de trouver le moyen de ne pas remporter l’Euro. Insurmontable ? Pas pour Nando de Colo, mais pas certain que Traoré le laisse faire.

Ça devait finir par arriver. A force de jouer la nuit et de faire gagner des Serbes, le tennis est devenu moins populaire que le basket. Un raisonnement qui ne s’applique qu’à la France et uniquement pendant que Tony Parker séquestre Albicy à l’hôtel. Bilalian se renseigne déjà sur les tarifs de la finale : amour du sport et compétence.

Nous avons presque le même, la preuve : c’était le 20 juillet dernier, à plus d’un mois des championnats du monde, le spécialiste athlétisme du Vestiaire se livrait à l’une de ses plus belles demonstrations d’expertise depuis tous les déplacements de l’OM en CEI. Dans la catégorie « L’autre galaxie » il citait quatre noms. Trois d’entre eux feront podium, le quatrième était Tamgho, qui aurait évidemment pris le bronze, lui aussi, s’il avait bien voulu se donner la peine d’avoir un corps de sportif de haut niveau capable de gagner.

Le cheap Vicaut

En revanche, personne n’est parfait, notre spécialiste avait eu l’idée saugrenue de qualifier d’ « Européens » Mang, Kowal, Baala, Carvalho, Barras, Diniz et Soumaré. Allez savoir pourquoi, ils se sont tous plantés. Le niveau mondial est décidément impénétrable.

Un palier difficile à atteindre aussi quand vous avez fait la moitié de votre carrière à Arsenal et que vous ferez le reste à Manchester City. Heureusement, son concurrent Gourcuff porte encore mieux le costume de fantôme. Mais Nasri n’a pas le monopole de la nullité Outre-manche, puisqu’à Londres le légendaire Malouda, un bon match depuis janvier 2011 – information non vérifiée -, s’abîme dans la médiocrité de ses états d’âme. Bonne nouvelle, il ne devrait pas avoir à craindre de sa performance du soir, son requin de sélectionneur lui réserve une place assise, mais en business.

Pendant ce temps-là, une pendule du site http://fr.rugbyworldcup.com/ indique J-3. Et pour la V3 du Vestiaire, c’est combien Monsieur le webmaster ?

L’Edito : Tu te fous de la gueule Drummond ?

A force de jouer au con, on finit par lui ressembler.

Le nouvel amant platonique de Patrick Montel, Christophe Lemaitre, était bien au rendez-vous hier de la finale du 100m des Mondiaux. Comme d’hab, il y avait un couloir aménagé pour les gamins avec un très léger défaut de langage, 3m de cheveux en suspension, une belle allure d’Asperger. Ça ne pouvait pas être Boyon, il venait de donner le point culminant de la Belgique en direct de la tribune de presse. D’habitude, une fois ses deux-trois phrases dictées façon débile profond, la nouvelle star des lignes droites enquille sa course en moins de 10 secondes. Mais là, il a poussé son personnage de retardé au bout, en arrivant une bonne minute après Collins, troisième d’une course que Totophe devait évidemment remporter. Ça s’appelle courir comme s’il avait un ssfeux ssur la langue. Montel promet qu’on ne l’y reprendra plus, on peut lui faire confiance, il avait fait la même promesse pour Christine Arron.

Usain du nez

Pourtant, vers 11h40, à l’issue de la demi-finale, Christophe avait oublié quelques instants ses manies de triso spontané pour menacer Monfort s’il le gardait trop longtemps. Ça n’a pas suffi pour gagner sa place chez les Enfoirés, mais le 200 c’est pour bientôt. L’autre phénomène de foire s’est distingué lui aussi. Vous savez le mec qui s’entraîne avec huit des quinze derniers champions suspendus pour dopage. Le mec qui passe sa vie à crâner, enfin à respecter comme dit Montel. Ben oui, pointer du doigt ses adversaires en leur promettant la défaite avant d’utiliser un rasoir imaginaire, ça s’appelle le respect. Tenter 9 »40 en volant le départ c’est de la modestie. Ne plus vouloir s’exprimer une fois qu’on s’est vautré, ça s’appelle l’humilité, pardon l’humiliation. Cette fois Bolt aurait pu se montrer lui-même du doigt car le starter coréen a fini par lui demander de sortir. Comme disait Diagana, le haut-niveau c’est être présent dans les grands rendez-vous. Il n’y avait ni Gay, ni Powell, ni Bolt, ni Lemaitre et on a enfin pu voir de l’athlétisme humain même si c’est Blake qui a gagné. Vous savez le mec qui s’entraîne avec huit des quinze derniers coureurs suspendus pour dopage.

A force de jouer au con, on finit par lui ressembler.

Mekhissi / Baala : Mes directs du droit

C’était le 19 août 2008. L’intrépide Mehdi, qui n’a pas encore rencontré Mike Tyson termine quatrième du 1.500 m pékinois dans le retentissant chrono de 3’34″21, à peine cinq secondes au-dessus de son record personnel. Ce temps lui offrira même une médaille de bronze un an et demi plus tard. Plus que deux tricheurs à débusquer et il deviendra le premier champion olympique français du demi-fond. Le jeune homme, d’à peine 31 ans, présenté depuis 2000 comme espoir, depuis 2002 comme successeur d’El Guerrouj, depuis 2003 comme principal adversaire du même Hicham et depuis 2006 comme le patron du 1.500, est enfin à la hauteur de son statut de favori. Voici les 3 conditions sine qua non pour devenir le meilleur miler du monde et avant de se faire humilier un vendredi soir à Monaco.

Courir régulièrement au dessus de 3’30 »

Entre 2000 et 2011, Baala n’est parvenu que lors de la fameuse saison 2003 à descendre sous les 3’30 », ce que l’on pourrait arbitrairement et injustement qualifier de limite du top niveau. Poussé par un public, aspiré par un lièvre et en forme, il est donc capable de courir en 3’28″98 maxi. C’est pas mal, mais certains, grâce au dopage ou au talent, comme on veut, seraient capables d’un tout petit peu mieux, un tout petit plus souvent. Comme Morceli et El Guerrouj pour n’humilier personne, ou Lagat. Certains osaient même le faire pour gagner.
Désormais, il est 22ème performeur mondial, Florian Carvalho est devant lui et Mekhissi ne l’a pas touché une seule fois en 4 tentatives.

Ne pas remporter de titres planétaires

En Europe, Medhi Baala était le boss. Le premier continental des bilans derrière lui s’appellait Juan Carlos Higueiro, il avait le même âge et beaucoup de mal à descendre sous les 3’32 ». Sans même avoir recours à une tactique monstrueuse, Mehdi n’avait qu’à avoir la forme et courir vite, il finirait toujours premier. Lorsqu’il a fallu affronter le niveau mondial, être favori fut un statut plus difficile à assumer quand on est moins rapide que les autres et que l’on ne gagne quasiment jamais de meeting ou de compétitions officielles. Parfois, c’est la stratégie qui flanche, sans doute la faute au dopage, parfois il est en finale quand même mais le dopage le coince, parfois il peut aussi monter sur le podium, le rôle du dopage est plus difficile à circonscrire dans ce cas-là. Faut-il le montrer du doigt ou s’en réjouir ? Souvent aussi il est juste nul.

Ne pas trop réfléchir

Avant lui, Jan Ullrich et Hicham El Guerrouj, de temps en temps, usaient de la même tactique : ne pas en avoir. Après lui, Andy Schleck a repris le flambeau. Baala a professionnalisé la méthode au point de construire sa saison au diapason. Peu de meetings, impasse sur les championnats de France, quatre courses suffisent largement. La Fédé, habituée à ses non-résultats, lui fait confiance et c’est parti.  En course, il ne court donc jamais comme un favori mais davantage comme un débutant avec une confiance équivalente, ce qui lui permet de se faire parfois sortir en demi-finale. Et quand il est en finale, on cherche toujours le patron, mais le patron a pris sa retraite.

Mondiaux 2011 : Le Daegu des autres

Commenter les résultats à plus d’un mois d’une compétition a-t-il un intérêt ? On le fait quand même.

Les vieilles gloires

Christine Arron : La sprinteuse la plus rapide de tous les temps vient de battre  le record du monde du 200m mais c’était sur 100m.

Ladji Doucouré : Malgré un temps supérieur à Coco-Viloin cette année, le champion du monde 2005 détrône désormais Stéphane Diagana avec une sixième saison blanche consécutive. Il finira peut-être un jour par se débarrasser de ce qui ne fonctionne pas : son corps c’est difficile, mais le type qui passe son temps à parler dans un micro subventionné par Vivendi pourquoi pas ?

Muriel Hurtis : Elle n’a pas couru un 200 en moins de 23″ depuis 3 ans, mais elle en parcourt 400 en moins d’une minute. Hélas ce n’est pas de la natation.

L’autre galaxie

Teddy Tamgho : Raconter qu’on peut frôler les 18m quand on veut n’interdit pas de passer les 17m le reste du temps. Quand on n’est pas blessé bien sûr.

Christophe Lemaître : Pognon a montré que les noms de famille ne prédestinent pas toujours. Pas toujours.

Renaud Lavillénie : Galfione était souvent le meilleur, Mesnil ne l’était jamais, 4 médailles planétaires quand même à eux deux. Lui en plus il saute le plus haut.

Mahiedine Mekissi : Courir comme un Kenyan et faire un temps de Kenyan sur une discipline de Kenyan, mais quel est le métal préféré des Kenyans ?

Les Européens

Myriam Soumaré: Elle ne demande qu’à appartenir à l’autre galaxie.

Garfield Darien et Dimitri Bascou. Etre 21ème ou 22ème mondial dans les bilans n’interdit pas de rêver de demi-finale car il n’y aura pas 14 Américains. Peut-être même qu’un jour ils descendront sous les 13″30. Philibert y est bien parvenu.

Véronique Mang: Privée de finale, elle pourra tout miser sur le relais. En plus cette fois, Arron ne viendra pas tout foutre en l’air.

Romain Barras : Il se croit le plus nul, il avait raison il y a 5 ans, désormais il peut être le meilleur. Le plus dur sera de le convaincre. Insurmontable ?

Kafetien Gomis: Il en a bien profité l’année dernière. On l’espère pour lui en tout cas.

Yoann Kowal: Dans le 1500 actuel, même Mehdi Baala pourrait viser une médaille mondiale. Florian Carvalho le fera mais en 2014.

L’Edito : Levet si tard

Une selection nationale aurait pu devenir une des plus grandes équipes de France de l’histoire. Mais c’était du basket, du basket féminin et en plus elle a fini troisième. 

Djokovic aurait pu rejoindre Nadal et Federer dans le club des meilleurs joueurs de l’histoire. Avec trois tournois du Grand Chelem de suite la même saison, 51 victoires, aucune défaite et donc neuf tournois remportés. Ça aurait eu de la gueule. Sauf qu’un joueur aux abois atteint du plus gros melon de tous les temps en a décidé autrement. Et voilà comment on se retrouve avec seulement trois victoires en Grand Chelem à 24 ans. Murray fait donc une très grosse carrière.  

Nicolas Geay aurait pu obtenir le grade B de Cambridge en interviewant Levi Lepheimer. Mais il aurait fallu bosser un peu plus au collège, sans penser uniquement à se taper la soeur du correspondant. Ca aurait évité : « Could you tell us what do you feel about this performance ? » Livai a répondu « fort combat« , « c’est tres vite dans la course », « c’est un signe bien ». Les échanges avec la Sorbonne devaient être aussi complets.

Refaire un Nene

La Copa America aurait pu donner envie aux Qatari d’acheter encore une bonne dizaine de pépites cariocas. Mais ils ont vu Pato, Neymar, Fred, Ganso et Robinho affronter le Venezuela. Le Brésil se prépare à des années difficiles. Ca tombe bien, la prochaine, c’est chez eux. 

Avec 16m83, Teddy Tamgho aurait pu réaliser deux sauts à plus de 17m dans la même semaine, mais il ne faut pas trop lui en demander, sinon il finira comme Cesar Cielo. Vous savez celui qui a fait comme Fred Bousquet car Alain Bernard a une ordonnance. Des fois on se demande pourquoi Philippe Gilbert ne fait pas de la natation.

Canal+ : L’instinct Grégoire


On peut donc être une vedette de Canal+ sans pour autant abuser du gel dans les cheveux. Romain Del Bello, Dominique Armand et leur boss Hervé Mathoux auraient sans doute dû mieux travailler à l’école. Avec son sourire de fayot, ses oreilles légèrement décollées, sa coiffure sans forme et ses costards bon marché mal taillés, on se demande comment celui qu’on a toujours traité, et qu’on continue de traiter, de petit intello, a pu devenir le numéro un de la chaine cryptée. D’ailleurs, lui aussi se demande parfois ce qui l’a mené là. « J’étais un malade de politique, avoue-t-il. Je regardais tous les débats télévisés et pendant les études je faisais la sortie du Conseil des ministres.«  On comprend maintenant mieux pourquoi Grégoire ne traîne pas dans les soirées VIP de Panam avec ses petits copains de la chaîne, entre trois putes et une ligne de sucre en poudre. Comme le chante son homonyme, toi + moi, ça fait deux.

Grégoire Margo-thon

Mais il n’y a pas de hasard, Grégoire n’est pas le commentateur vedette de Canal pour rien. Il aime le sport, surtout le basket et l’athlétisme, discipline qu’on lui donne parfois le droit de commenter pour le récompenser de ne pas cafter tous les écarts de conduite de ses collègues. En revanche, l’esprit Canal, lui, il s’en fout. Le Gai Luron du Paf n’en peut plus du rire « communicatif » de la Rouille, il a assez donné quand ils commentaient les matches ensemble. Le second degré des Del Bello, Thouroude ou Guy ne lui arrachent pas un seul rictus, d’ailleurs il ne comprend jamais leurs blagues et se demande pourquoi ils dépensent autant d’énergie en enfantillages. Il supporte encore moins les déguisements et les pitreries de Jean-Charles, son exact opposé. Commenter les matches, c’est son boulot, un point c’est tout. Il aurait pu être prof de lettres – comme maman – ou encore notaire, mais il est devenu commentateur de foot, au grand dam de son père qui ne manque pas de lui reprocher ses fréquentations gominées à chaque repas de famille.

Grégoire m’a tuer

Malgré tout, Grégoire Margotton a tout pour être heureux. Il exerce un métier de rêve et peut en plus se targuer d’être le meilleur à son poste. Il a aussi prêté avec un grand professionnalisme sa voix à la série des PES sur consoles de jeux, signe de reconnaissance de son talent même si la participation de Franck Sauzée au dernier FIFA a sacrément remis en cause cette distinction. Le manque de fantaisie serait-il le seul point faible de notre héros ? Malheureusement, comme tout premier de la classe il n’est pas que nul en cours de sport, il partage avec ses congénères intellos un autre talon d’Achille : les femmes le paralysent.

Conscients de cette petite faiblesse et désireux de se payer sa tête, Hervé Mathoux et consorts ont alors eu une idée mesquine : proposer à Margotton de présenter la grande soirée de Ligue des champions. Avec Nathalie Ianetta. Ils se sont sûrement bien marrés, le petit Greg beaucoup moins, qui a eu droit à une double sanction : il voit Christophe Josse commenter le Barça et Manchester alors que lui se tape Lorient ou Bordeaux mais surtout il croise le regard pétillant de Madame Sabattier et cela le rend tout chose. Et voilà comment le meilleur en cabine de presse perd tous ses moyens et se retrouve en plateau avec les mains moites et le sourire niais de celui qui est amoureux de la copine de son camarade de classe le plus idiot.

J.-C., le vrai titulaire du poste, n’a heureusement aucun mouron à se faire. D’une part ses cheveux se sont barrés depuis longtemps, d’autre part Grégoire ne déclarera jamais sa flamme brûlante à son inclinée, même quand elle lui raconte, privilège du confident, toute sa vie sexuelle. Notamment ses parties fines avec Doudouce, qui porte bien mal son surnom avec elle. De toute façon, il n’est vu que comme une bonne copine et un grand professionnel qui pourrait peut-être refiler ses prochaines notes ou sa veste lors du prochain direct à Gelsenkirchen.

Championnats d’Europe, Barcelone :
Le Daegu des autres

Ils sont les nouveaux maîtres de l’Europe. Avec combien d’entre eux Bolt partagera ses médailles et ses nuggets aux Mondiaux l’an prochain ?

Christophe Lemaitre. Ses temps ne lui auraient pas donné de médaille à Berlin, mais l’année prochaine, c’est en Corée.

Martial Mbandjock. La star de ces championnats est entrée dans le panthéon très fermé des coureurs moyens multimédaillés. Voire très moyens ? Moyen.

Garfield Darien. Il faudra qu’un jour quelqu’un se dévoue pour lui dire que le record de France, c’est pas 13″30.

Dimitri Bascou. Il faudra qu’un jour quelqu’un se dévoue pour lui dire qu’il ne suffit pas de courir plus vite que Samuel Coco-Viloin.

Ladji Doucouré. C’est Ladji Doucouré, c’est donc aussi un peu Renaud Longuèvre.

Véronique Mang. Le jour où les contrôles seront autorisés en Jamaïque et aux Etats-Unis, elle pourra s’intéresser à ses propres performances. Les contrôles de quoi ?

Myriam Soumaré. Et si on arrêtait le 100 mètres ?

Christine Arron. Courir à 37 ans est une chose pas banale, coûter l’or en relais l’est devenu.

Yoann Kowal. C’est une vanne.

Renaud Lavillénie. Le Mesnil du riche.

Romain Mesnil. Romain Mesnil ou presque.

Damiel Dossevi. Jérôme Clavier espère aussi passer un jour 5m80.

Romain Barras. Blondel non plus ne ramenait jamais de médailles quand ça comptait vraiment. Mais il avait quand même Heike Dreichsler.

Teddy Tamgho. Edwards, Harrison, Quesada ou Idowu préféraient tous attendre les grands rendez-vous pour aller plus loin que d’habitude. Chacun son truc.

Leslie Djhone. C’est la première fois qu’il fait preuve de suffisance, mais il promet le podium à Londres. On peut bien continuer à lui faire confiance.

Mahiedine Mekissi et Bouabdellah Tahri. Les deux Kenyans font des courses de Kenyans et des temps de Kenyans. Ca émeut suffisamment Monfort pour en appeler un Bob.

Kafétien Gomis. Enfin la consécration de Sdiri.

Hind Dehiba. On n’est pas obligé d’écrire une ligne sur chacun ?

Yohann Diniz. Toujours postier.

Pendant ce temps-là, Alexandre Boyon n’est toujours pas patron du service des sports. Ça ne l’empêche pas de connaître la date de naissance de Romain Barras.

Championnats d’Europe, Barcelone : Bondé Barras

Que retiendra-t-on de Barcelone 2010 ? Que la France a figuré comme à chaque fois depuis 20 ans, excepté 98, dans les quatre meilleures nations du continent ? Que même l’Azerbaïdjan a chopé du bronze ? Que Patrick Montel est capable d’attendre les 10 derniers mètres d’un 200 pour apercevoir qu’il y a quelqu’un au couloir 8 ? Ou rien du tout car rien n’a changé, si ce n’est le DTN qui a su faire oublier qu’il n’avait pas été le plus grand lutteur de l’histoire.

8 médailles en 2006, 18 en 2010. Cherchez l’erreur. On dirait plus du double et pourtant c’est pareil. Comme d’habitude à l’issue des championnats d’Europe d’athlétisme, la France repart avec ses plus fols espoirs. Comme d’habitude, les dix médailles étaient l’objectif, comme d’habitude en faire moins de quinze eut été un échec. Cette année, ç’aurait même été carrément scandaleux. D’ailleurs, à part les deux ou trois surprises, chaque médaillé devait l’être, même Gomis. En 2008 et 2009, la France n’avait pas réussi à faire rentrer ses espoirs en Chine et en Allemagne, et ce même si l’espace Schengen est aussi en vigueur à Berlin. L’athlétisme tricolore va donc plutôt bien, surtout quand un 200m se court en plus de 20 secondes, ou qu’un décathlon se gagne à 8400 points. Ce monde merveilleux est un continent qui s’appelle l’Europe.

Le Diagana du vide

D’aucuns concluraient que c’est tout de même un vrai championnat et que la gagne s’apprend partout. Mehdi Baala le croyait aussi en son temps, sa fonderie d’or a depuis fait faillite. A croire que le plus haut niveau n’est pas qu’une question de performance mais aussi d’attitude. De là à dire que les Europe ne servent qu’à garnir des palmarès qui autrement seraient aussi fournis que les sauts de Dossevi au dessus de 5,80m, ce serait abusif. Car Diagana a été champion du monde, Pérec aussi. De là à dire que les Europe ne préparent absolument pas aux compétitions planétaires autrement plus difficiles à appréhender sur tous les plans, le serait un peu moins. A Berlin 2009, seuls la Russie, la Pologne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Norvège, l’Espagne et la Croatie avaient devancé  la France. Ah oui, la Slovénie était aussi devant.

Le championnat d’Europe n’a jamais été aussi fort et le niveau mondial aussi faible. Perche, Soumaré, 3000m steeple, relais, Diniz, Tamgho : ça fera dix médaillables possibles au Mondiaux, donc six maximum. Vivement la nouvelle ère, se disent Arron, Pérec, Diagana et Doucouré.

Championnats d’Europe de Barcelone : Papa, Tamgho, Charlot

Août 2009, le spécialiste athlé du Vestiaire prononce une sentence aux allures définitives : son chouchou ,Teddy Tamgho, ne sera jamais en or dans un championnat planétaire. Il ajoute : « ces choses-là, ça se décide très jeune et sans douleurs au mollet « .

Mea culpa. L’optimisme avait à l’époque pris le dessus comme rarement, puisqu’il semble subitement devenu difficile de gagner même un championnat continental, voire européen. Et cette fois, pas qu’à cause de son physique, mais aussi de son niveau. Heureusement, ces critères ne sont pas essentiels pour devenir un champion puisqu’il faut juste avoir le boulard. Tamgho l’avait bien compris, en tout cas jusqu’au premier saut. Puis l’orgueil a pris le dessus, Teddy n’était déjà plus premier. Pas le genre à craquer sous la pression, à réaliser ses meilleurs sauts en meeting ou dans des compétitions sans intérêt en salle. Teddy, la grenade dégoupillée, va exploser, mais en vol. Frôlant parfois les 17m40, taquinant même les 17m50.

Triple sot

Le destin est parfois farceur, ses concurrents avaient choisi le même jour pour aller un peu plus loin, être au top. Du coup, il aurait pu demander à sauter la semaine prochaine, ou des adversaires un peu moins bons voire l’interdiction du bandeau sur cheveux rouges. Il s’est rêvé joueur de NBA sur un playground, il a vu débouler Dennis Rodman, comment ne pas perdre ses moyens ? Mais il a préféré crâner en qualifs, puis crâner en finale. Sinon, il peut toujours continuer à crâner, puisqu’il reste le meilleur dans cette discipline annexe qui consiste à faire des chorégraphies ridicules avec son pote Compa, qui consiste  aussi à raconter que les 18m seront en danger grâce à son pote Compa.

Il avait pas tort là-dessus, les 18m étaient pas loin, mais Compa avait mal aux pieds. Blessé en 2009, troisième en 2010, champion du monde en salle, ça doit être ça, assumer son statut de favori quand ça compte vraiment. Après tout, la Roumanie a toujours été une grande nation du triple-saut. Se faire planter au cinquième saut quand notre spécialiste est le 6e, ça peut rendre fou. Ou modeste. Comment s’écrit humiliation ?

Chpts d’Europe de Barcelone, Lemaitre, Mbandjock : La cour Martial

Cela faisait bien longtemps qu’un athlète français n’avait pas réussi un authentique exploit en finale internationale.

Qui a dit que les championnats d’Europe d’Athlétisme ne servaient à rien ? Courir tous les ans sous les 10 »16 depuis 2007 était donc un signe. Martial Mbandjock, l’ancien Lemaitre, ou peut-être l’ex-futur Sangouma, a enfin la reconnaissance qu’il cherchait. Pour lui, l’exploit est de taille, d’autant plus que personne n’avait misé de Pognon sur lui. Alors, ce bronze européen, il le doit un peu à John Smith, mais à 10 »18 un peu seulement. Pour autant, Mbandjock est-il scandaleusement mauvais ? Si Ronald Pognon lui-même serait bien embêté de répondre, ce n’est pas seulement parce qu’il a égaré toutes ses breloques européennes.

Lemaitre et talons

C’est aussi parce que le 100 m en France n’offre pas souvent de vrai finaliste, y compris en championnat de France. Alors un troisième, ça frise l’accident. « Quatre coureurs en 10 »18, c’est un 100 m historique », s’est même enthousiasmé le champion, pas effrayé d’humilier ses parents et amis dans la presse. Ce n’est pas une raison suffisante pour lui enlever sa médaille, même européenne. Car Dossevi, Darien et Bascou en savent quelque chose, c’est pas donné à tout le monde. Sauf quand on a du talent, évidemment, car de  Baala à Blondel en passant par Diagana, tous les Français ont finalement gagné un jour les Europe, mais aucun ne courait avec un maillot moulant bleu-blanc-rouge. Même face à la dent argentée de Chambers, ça donne l’air con.

Evidemment, Christophe Lemaitre aurait pu s’épargner un tour d’honneur en prenant connaissance des temps.

Chpts d’Europe, Ladji Doucouré :
La lésion d’honneur

Par notre spécialiste en Ladji Doucouré, Patrick Mataule

Mérite-t-il d’être sélectionné ? Détrompez-vous, cette question ne concerne ni Bascou, ni Darien. Car aux championnats d’Europe, tout est permis.

Ladji Doucouré a-t-il ses chances ? La question aurait été saugrenue il y a une semaine. Elle est désormais aussi sérieuse que la retraite de Medhi Baala. Et pourtant, son meilleur temps se situe au-delà de la douzième place, au-delà même du Grec Douvalidis. Oui, le Grec Douvalidis. Le Grec Douvalidis. Et pourtant, Doucouré est derrière Bascou et Darien. La légende raconte que Dan Philibert aurait attenté à ses jours pour moins que ça. Mais Dan Philibert n’est pas Doucouré, même s’il se réservait lui aussi régulièrement une des huit places de finalistes en compétition planétaire.

Car Doucouré s’est déjà réservé une première place et peut-être le chrono propre le plus rapide de l’histoire. Une raison largement suffisante pour le dispenser à jamais des critères de sélection. Car Ladji a trois particularités qui le placent loin devant les autres : il se blesse régulièrement comme un être humain normal qui ferait du sport de haut-niveau, il a le mental et le talent naturel pour revenir au sommet et son entraîneur casse les couilles à tout le monde.

Alors, peut-il d’ores et déjà s’échauffer pour la finale et préparer ses larmes pour le podium ?

Au regard de la concurrence, il est certain qu’il n’y aura pas vraiment de lutte. Ses plus coriaces adversaires seront Bascou et Darien, quant au meilleur performeur européen, il n’a fait que 13″27. En d’autres temps, c’est le meilleur Français qui partait avec aux Jeux Olympiques. Les quinze meilleurs se tiennent donc en trente centièmes, Doucouré (13″54) a une semaine pour en gagner dix. Ce sera plus simple pour lui de le faire, que de voir un jour Bascou et Darien courir régulièrement en 13″30, le temps autour duquel se jouera sans doute le titre. Le podium sera donc accessible pour tout le monde, pour les anciens champions du monde comme pour les champions de France.

Allen et les garçons

Il restera cependant un obstacle à franchir, celui du physique. Entre le 3 et le 11 juillet 2008, Ladji Doucouré est descendu de 13″64 à 13″51. Le 18, il atteignait 13″35 pour monter en puissance jusqu’à sa quatrième place pékinoise un mois plus tard. Il sait donc faire descendre les chronos dans un laps de temps aussi réduit que les places d’honneur de Coco-Viloin en grand championnat. Mais à l’époque, il enchaînait les courses et cela n’avait pourtant pas suffi pour revenir au top. Comme Jean Alesi, il n’avait pas la caisse. Doucouré ne l’aura pas cette année non plus, encore moins alors qu’il n’aura couru que deux fois. Ça n’arriverait pas à David Oliver, qui se jetterait sur les nuggets de Bolt pour compenser. Il y a champion et champion.

L’Edito : Riis en rebondissements

La polémique Ferrari à Hockenheim aurait profondément ému les deux amis Contador et Schleck. Ils étudieraient la possibilité de recourir à une accolade Massa-Alonso.

ASO, le dopage,  John Gadret et le cyclisme français, Thierry Bisounours ou le Tour lui-même : au lendemain de l’arrivée sur les Champs, on ne sait toujours pas qui est le vrai vainqueur du Tour de France. En tout cas, pas Contador, le vainqueur n’a quasiment pas attaqué et remporté aucune étape, il n’est même plus sûr d’avoir connu son pic de forme cette année. Vivement l’année prochaine, le Top 30 du contre-la montre sera sa priorité. Schleck, lui, ne désespère pas, il pourra bien reprendre ces 39 secondes dans l’Alpe d’Huez l’an prochain.

Avant que l’ennui nugget

En parlant de nuggets, Usain Bolt ne sera pas champion d’Europe, à moins qu’il n’épouse Merlene Ottey. Les jeunes Français ont donc toutes leurs chances cette semaine à Barcelone, à tel point que France 3 prend tous les risques en remplaçant Plus belle la vie par Montel tous les soirs. Pourvu que Tamgho réussisse à sauter, que Lemaître fasse 10 »05, Lavillénie 5,80m et Doucouré 13 »40, ça pourrait suffire. Sinon, après Pékin, Londres n’échappera pas à Philippe Delerm.

En parlant d’intellectuel, Grégory Coupet serait descendu du car, l’OM n’encaisserait pas de but sans Mbia, Govou serait parti de Lyon. La reprise de la Ligue 1 approche et avec elle son lot de fausses rumeurs, mais on peut se tromper. On entend aussi dire que le PSG serait séduisant en matches amicaux, Le Vestiaire complètera dans les jours prochains ce que le Legia Varsovie a déjà dit à ce propos.

Pendant ce temps-là, le roi Richard est de retour à Gstaad, après seize mois sans compétition .

Les G.O. de Barcelone :
Lemaitre bien profond

bia

A deux semaines des premiers championnats d’Europe d’athlétisme de Ghani Yalouz, le spécialiste lutte gréco-romaine du Vestiaire vous présente les successeurs de Mehdi Baala. Et ce n’est pas une injure.

Le Kenyan

Bob Tahri. Il n’y aura même pas de vrais Kenyans à côté.

Les survivants

Leslie Djhone. Une dernière place d’honneur avant Daegu ?

Yohann Diniz. Mal au ventre ? Mal aux jambes ? Trop chaud ? Disqualifié ? Ou on s’y remet ?

Les kamikazes

Teddy Tamgho. En attendant son deuxième échec mondial l’année prochaine, le plus gros globe de l’équipe de France possède aussi les meilleures chances de titre, d’autant qu’il n’y a aucune concurrence au dessus de 17m40. Le problème, c’est d’arriver à sauter aussi loin en compétition, une vraie évidemment. On verra donc ça l’année prochaine.

Renaud Lavillénie. Il ne passera jamais 6m14, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande.

Les disparus

Christine Arron. La sprinteuse la plus rapide de l’histoire a l’honneur de vous annoncer que même quand on est Jamaïcaine et qu’on a mal aux dents il faut s’enfiler quelques vitamines pour courir aussi vite qu’elle. A part ça, les chronos descendent, il reste quinze jours.

Ladji Doucouré. Même Diagana se portait mieux, mais peut-on vraiment leur en vouloir d’être les derniers représentants d’un athlétisme humain au plus haut-niveau ?

Muriel Hurtis. La retraite a parfois du bon, 30 ans à tenir.

Les nouveaux

Christophe Lemaitre. Comme Chambers, ça compte pas, sauf faux-départ, il aura deux marches à monter et deux de plus avec un bâton. C’est amusant d’avoir une progression si linéaire quand Bolt préfère la brutalité. Mais après-tout, c’est quand même le deuxième athlète de l’histoire régulièrement en dessous des dix secondes. C’est bien ça au moins ?

Véronique Mang. 26 ans, 11″20, ça peut servir pour le relais.

Yoann Kowal. Et dire qu’il aurait pu jouer le titre si la course ne se déroulait pas en Espagne. Vanne ou pas vanne ?

L’Edito : Low actually

becken

Les lois du sport sont impénétrables. Quid des veines des cyclistes ?

Le Vestiaire aurait pu plaisanter sur le palmarès de Thomas Voeckler, nouveau champion de France, sa 22e victoire déjà en neuf ans de carrière, dont le tour du Poitou et une étape sur la Grande Boucle. Mais nous aurions alors occulté les cent autres qu’il aurait mérité si Hein Verbruggen et Jean-Marie Leblanc avaient accepté de les valider.

Le Vestiaire aurait aussi pu se gausser du retour en 11″39 de Christine Arron. Mais nous aurions alors occulté qu’elle est toujours la plus grande sprinteuse de l’histoire, mais qu’elle ne le sera jamais vraiment et pas qu’à cause de Piasenta, Ontanon ou Caristan.

Le Vestiaire aurait aussi pu faire une analyse de la branlée de Buenos Aires, en expliquant pourquoi Marc Lièvremont n’est pas l’homme de la situation. Mais nous serions alors obligé de rappeler une fois de plus que Jo Maso non plus, mais que tout le monde s’en fout.

Le Vestiaire aurait pu raconter le Grand Prix de Formule 1, mais nous serions alors obligé de négliger les yeux bouleversés de Franck Lampard, qui comprend que son but ne sera jamais validé. Le Vestiaire aurait même pu se moquer du but d’Higuain, des défenses catastrophiques qui peuplaient ces huitièmes de finale ou analyser le niveau des uns et des autres. Mais nous aurions alors dû faire semblant qu’il y ait eu des matches aujourd’hui et que leur résultat ait eu un sens.

Il n’y a rien à dire. On a autorisé Laurent Brochard à devenir champion du monde à San Sebastian malgré un joli taux d’hématocrite, on vient d’ autoriser onze joueurs et onze joueurs à rentrer chez eux sans être certains d’avoir vraiment été éliminés de la Coupe du monde.

Mondiaux : Tahri beau, Mehdi cale

mehdi

« Il faut une course lente et un Mehdi hardi. Mais j’ai peur pour Mehdi car sa préparation a été insuffisante. » Bernard Faure ne se trompe qu’une fois sur deux.

C’était la grande polémique du printemps dernier sur Le Vestiaire. Notre spécialiste athlétisme avait brillamment tracé le portrait de Mehdi Baala, ce qui avait choqué beaucoup de monde. Qu’avions nous dit ?  Que notre miler n’était pas le meilleur, qu’il ne maîtrisait que modérément la tactique de course, qu’il n’avait pas remporté beaucoup de titres planétaires et qu’il n’était pas capable de courir régulièrement sous les 3’30 ». Pourtant hier, c’est un refrain collectif bien connu qu’ont entonné tous les observateurs. Comme quoi le chat échaudé est plus résistant qu’on ne le croit à l’eau froide. Ce n’était que sa septième compétition mondiale ou olympique. Avec Mehdi Baala, il se passe toujours quelque chose : la blessure, la chute, la disqualification (la sienne ou celle du vainqueur), la quatrième place, la médaille, le titre européen et l’élimination, bien sûr. Hier, il avait l’embarras du choix, il ne pouvait plus inventer grand-chose, il a choisi la septième place.

Baala mou

Comme à Pékin, la course n’était absolument pas relevée, contrairement à la rumeur qui avait été inventé pour palier la future faillite du champion pas champion. Le meilleur engagé était Lagat et sa performance datait de 2001. Ensuite, c’était Baala, en 2003. Depuis le départ d’El Guerrouj et la fin hâtive de son successeur, il n’y a plus de leader chronométrique, presque tout le monde a le même niveau et donc sa chance. On appelle ça une course dense et ouverte où Mehdi a de fortes chances de ne pas être le plus fort. Que serait une course pas relevée, Mehdi à 3’30 et les autres à 3’40 ?

Baala, à l’inverse de 2008, est arrivé moins bien préparé mais plus rapide. Sa demi-finale était claire, son finish n’existait pas. Il aurait dû tenter d’asphyxier ses adversaires dès la mi-course, et essayer de resister. 7 e ou 7e, quelle différence cela aurait-il fait, à part qu’il aurait essayé ? A quoi bon, mieux valait s’enfermer, faire des efforts pour revenir et craquer. Et surtout marquer Kiprop, le grandissime favori d’une course où personne n’est favori. Mehdi ne pouvait pas savoir que le Kenyan avait opté pour copier sa tactique de Pékin. Un classique du Mehdi loser. A quand le Mehdi courant en champion ? El Guerrouj, Lagat et Morceli commençaient-ils au fond du paquet ? Mais Baala n’est pas El Guerrouj, même si la France veut continuer d’y croire. Il fallait donc une course rapide, elle a été lente, Mehdi Baala n’avait plus aucune chance parce qu’il ne se l’est pas donnée dès le départ. Tactique de course à part, pour une fois il n’avait pas la caisse pour tenir et ça, pour une fois, ça n’était pas de sa faute.

Baala ne pouvait pas, Tamgho a du boulot, Lavanne a bien fait de venir.