Le score donne une idée des compétences respectives d’Andy Murray et Jean-Paul Loth, deux des plus grands champions de notre époque.
Cette fois c’est sûr, Roger Federer est bien de retour à son meilleur niveau. Après avoir humilié quelques top 100, après avoir humilié Tsonga, et après Murray, il ne lui manquait plus qu’une chose : en prendre une bonne contre Nadal. C’est à ça qu’on mesure son niveau de forme. L’important n’est plus de savoir comment Federer va battre Nadal, plus du tout, mais juste s’il va l’affronter. Ca veut dire qu’il est en demi-finale, et c’est la meilleure nouvelle pour tous les amoureux du beau jeu. Federer a perdu leurs cinq derniers matchs en Grand Chelem, et il ne l’a plus battu en cinq sets depuis Wimbledon 2007. Mais aujourd’hui il monte à la volée comme un Dieu, et après sept ou huit passings gagnants de Nadal, quand Roger en dépose une ça donne envie de chialer tellement c’est beau. Edberg a bien fait de venir.
Le souci c’est qu’à côté de la putain de volée amortie, pas grand-chose n’a changé à part l’âge de Roger dans cette histoire. Nadal pilonne toujours le revers de Roger, Roger résiste souvent bien dans la première manche, et puis à un moment il explose. A deux exceptions près : quand les matchs se jouent sur herbe, et quand il a moins de 28 ans. Ca ne laisse plus beaucoup de marge. Mais heureusement le genou de Nadal peut lui filer un coup de main. Parce qu’une ampoule purulente à la main, ça empêche Nadal de bien tenir sa raquette, mais pas de gagner en trois sets. Ca faisait bien longtemps que Roger n’avait pas erré sur le court sans trouver de solution, comme s’il voyait Mirka caresser la cuisse d’Edberg. Ca faisait longtemps, ça fait plaisir.
Pendant ce temps-là, on a pu reparler pendant deux jours de la rivalité Nadal-Federer. A 23-10 pour Nadal, et 9-2 en Grand Chelem, on pourra encore parler de rivalité longtemps, mais on ne sera plus obligé d’y croire.