PSG-Bordeaux : Gardiens de chèvres

Jamais Bordeaux n’avait réalisé une première mi-temps aussi mauvaise. Le grand PSG n’a pas eu le choix.

Après avoir balancé ses quelques saloperies habituelles sur la bande à Toulalan, le grand requin Blanc s’était rendu au parc des Princes pour tenter de trouver les remplaçants de Benzema. Le PSG avait donc aligné Hoarau pour l’occasion. L’occasion, c’est justement un mot que l’ancien meilleur buteur de Ligue 2 arrive mieux à assimiler que but. Du coup, avec ses compères Néné et Erding, ça faisait 20-0 à la mi-temps, mais le règlement est clair sur ce point : ça compte pas.

Le règlement est en revanche moins précis sur les hors-jeu, du coup Hoarau et Giuly ont eu droit à la mansuétude de M. Gauthier. Ou l’incompétence, c’est une question de placement. A part ça, il n’y a rien à dire sur le PSG, qui est toujours la même équipe, sauf que son gardien est pas bon, il est même très mauvais. En réalité, il est juste vieux, mais c’est irrespectueux de le dire à partir de 40 ans. Et en face, c’était le Bordeaux Blanc.

Blanc et Modeste

Et quand le Bordeaux Blanc décide de gagner, il gagne. La dernière fois, c’était un quart de finale retour de Ligue des champions. Simple hasard sans doute, c’était la même équipe, hormis Gourcuff et Chamakh, car Tigana avait cette fois décidé de jouer à onze. Le refrain est connu, nul besoin d’avant-centre ou de défenseurs. Vous mettez Fernando et Plasil à la construction, Diarra et Ciani à la finition et Carasso derrière, ça finissait rarement avec une victoire adverse.

Et si Planus revient un jour, Tremoulinas et Chalmé pourront même aller voir ce qui se cache derrière le rond central. Ils découvriront alors que Bordeaux joue aussi avec un ancien buteur de Ligue 2, mais que ça pourrait suffire, à la condition que l’ancien meneur rennais s’en aille. Mais si vous savez, son père est aussi dans le football de milieu de tableau. Sinon, le meilleur gardien français devra continuer à humilier Hoarau et tous ceux qui aimeraient jouer en bleu au même poste. Lloris sait ce qui lui reste à faire.

Pendant ce temps-là, Lille a obtenu un bon 0-0 à Sochaux.

Le roman du Bordeaux Blanc : Jaro gorille

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9 janvier 2010 : le club est en tête du championnat de France et qualifié pour les huitièmes de finale de Ligue des Champions. Trois mois après, rien n’a changé. Chronique d’une descente aux enfers annoncée.

Promis, le temps de l’arrogance est révolu. Son équipe en crise, Laurent Blanc fait profil bas. « Depuis 2010, il y a un peu de suffisance. C’est un vilain défaut. » Sa collection d’écharpes crème et de Levis sont au placard,  juré, il dira bonjour aux entraîneurs adverses, en tout cas à ceux qu’il reconnaîtra.

Pour l’instant, il y a une Coupe d’Europe à gagner, l’humilité est donc de retour. « C’est marrant parce que, bientôt, on va s’excuser d’avoir marqué à l’aller en Grèce. On peut le considérer comme un piège mais je crois qu’on a bien fait d’avoir ce piège-là. » Les journalistes sont sous le charme, le ton est à la confidence et à la séduction : « Si vous croyez que je vais répondre à cette question… (Rires) Vous voulez que je vous donne l’équipe ? »

Triaud de choc

Affronter l’Olympiakos est donc loin d’être le cadet de ses soucis, mais l’inquiétude n’est pas loin.  « Oui, on doute. Il n’y a qu’à voir notre manière de jouer. » « On » est un con, c’était après avoir vu sa réserve face à Auxerre. Mais Blanc n’est pas du genre à être agressif, la tape amicale à Bilic en témoigne. Quelques minutes après avoir été voir jouer la réserve au match suivant, et après avoir serré la main de l’entraîneur adverse, un moustachu qu’il avait déjà vu quelque part, Blanc a cette fois félicité ses joueurs. « On ne pouvait pas espérer beaucoup plus, mais ce point nous fait plaisir car dans la période délicate que nous traversons, il était important de rapporter quelque chose de Monaco. Au niveau de l’état d’esprit, de la rigueur et du respect des consignes, je suis très satisfait. » Gouffran a reçu le message : « J’ai été déçu de ne pas jouer, ça se passait plutôt bien pour moi depuis le début de l’année 2010. » C’est bien le principal.

20e journée, Bordeaux – OM : 1-1

Bordeaux a du mal à se remettre en jambe et n’a que 70% de la possession de balle en première mi-temps, heureusement ce n’est que Marseille en face et Bordeaux ne mènera que jusqu’à la 82ème minute. Déchainés, les Marseillais forceront le destin sur une belle action initée par Chalmé et relayée par Planus, rouge de fierté. Blanc ne fera jouer Gouffran et Ramé qu’une mi-temps chacun. Les relations humaines c’est son truc, la poignée de main qui tourne mal avec Bilic était un accident. Le titre s’éloigne.

22e journée, Bordeaux – Boulogne : 0-0

Le titre s’éloigne, Bordeaux est incapable de dominer l’avant-dernier. Ambitieux, Blanc remplace pourtant Diarra par Cavenaghi. Un buteur de plus n’a jamais fait de mal, surtout si c’est un Argentin qui sort d’un triplé contre Ajaccio. Bédénik tient le choc, c’est à se demander comment.

23e journée, Rennes – Bordeaux : 4-2

Le titre s’éloigne. En pleine crise, Bordeaux enchaîne les défaites, la première depuis le 21 novembre. Rennes est trop fort : titularisation de Gouffran, but de Marveaux, blessure de Diarra. Transparent, Bordeaux n’a que 10 occasions d’égaliser.

Coupe de France, Bordeaux – Monaco : 0-2

Monaco créé l’exploit chez un champion en plein doute. Ciani, Tremoulinas, Fernando, Plasil et Gourcuff évoluent à leur niveau ; Ramé, Henrique, Jurietti, Jussiê, Cavenaghi et Bellion aussi. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

27e journée, Bordeaux – Montpellier : 1-1

Le titre s’éloigne. Bordeaux est bousculé par son dauphin, inexorablement lancé vers la succession.  Blanc qui ne sous-estime pas son adversaire remplace Sané qui remplace Diarra toujours blessé par Cavenaghi. Comme Boulogne, Montpellier vient de Ligue 2, il n’y a pas de raison de ne pas prendre un point contre les onze mêmes Bordelais, même à la 94e minute. Ce n’est pas comme si la charnière type n’avait joué que jusqu’à la 31ème. Montpellier s’envole.

25e journée, Bordeaux – Auxerre : 1-2

Le doute s’installe, le titre s’éloigne. Bordeaux n’y arrive plus et ne mène que jusqu’à la 64ème minute. Pourtant jusqu’à la 32ème c’est la charnière type, jusqu’à la 45ème Diarra est encore là, Henrique, Jussiê, Sertic, Bellion, Sané et Cavenaghi jusqu’à la 90ème. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

28e journée, Monaco – Bordeaux : 0-0

Le titre s’est éloigné mais après la gifle auxerroise, Bordeaux promet une réaction. Blanc aligne donc logiquement Sertic, Sané, Gouffran et Bellion, qui fête sa quatrième titularisation. Mais la défaite est impossible, en face c’est Monaco et Gourcuff recommença à courir. Dans la phrase « Gouffran rate l’immanquable », il y a Gouffran et immanquable. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

Le roman du Bordeaux Blanc : Le premier Roux du carrosse

Ecuss

Bordeaux-Rodez, Franck Rizzetto a vécu l’un des plus grands moments de sa carrière. A quelques mètres de lui, Laurent Blanc ne veut plus entendre parler de l’équipe de France. On dit ami sou ex-coéquipiers ?

Blanc ne parlera plus de l’équipe de France. Jusqu’au 15 mai, c’est la date de la fin du championnat. Et même si Bordeaux est sacré champion de France en mars, même si Escalettes rajoute Claude Puel comme possible sélectionneur des Bleus, même si Gourcuff continue d’être titulaire en sélection, rien ne le fera anticiper sa nomination. Ce n’est pas comme s’il avait déjà annoncé qu’il se barrerait le plus vite possible. « Ca m’agace et c’est un manque de respect. »

En revanche, battre Rodez 1-0 sur un penalty de Wendel à la 75e, avec Sané, Sertic, Jurietti, Saivet, Ramé et un manteau marron, ce n’est pas un foutage de gueule pour le PSG, Nancy et le Maccabi. Gourcuff aussi était titulaire, dommage qu’Henrique soit encore absent. Ce n’est pas non plus se foutre de la gueule de Rodez de « s’attendre à un match difficile dû aux conditions climatiques et au fait qu’on soit en reprise. »

Le Chaban fou

Ce n’est toujours pas un foutage de gueule de « viser la Coupe de France », ni une façon de s’excuser par avance parce qu’on va tout ramasser même les compétitions pour les petits. Ce n’est pas un foutage de gueule de s’étonner « qu’aucun de ses joueurs n’ait gagné la Coupe de France« , ni une manière de dire qu’il a créé tout seul un monstre à partir de rien. Avant Noël, ce n’était déjà pas un foutage de gueule de se réjouir qu’en fait Toulouse ne gagne pas toujours le match quand il mène au score comme il croyait « l’avoir lu ». En tout cas, il n’a pas voulu aller voir jouer Marseille contre Trélissac à Périgueux et ce n’est pas pour se foutre de leur gueule puisque « c’est un match qui représente beaucoup d’intérêt mais le dimanche en famille c’est sacré ».

Pendant ce temps-là, Guy Roux entrera bientôt dans la Légende : « Blanc et Deschamps me décevraient beaucoup s’ils acceptaient. Ils sont au début de leur carrière. Jeune, il faut être entraîneur de club. En stratégie de carrière, ce serait une catastrophe pour après. » Laurent Blanc a déclaré que l’Equipe de France, ça peut se refuser, Roux peut être rassuré.

Le roman du Bordeaux Blanc, chapitre 2 : Cave crème

Ecuss

L’héritier de Christian Gourcuff est tout Blanc, mais c’est papa qui se fait porter pâle. Joli coup de poker, cette fois Lionel Rosso n’y est pour rien.

A quelques jours de Noël, avant de rendre visite au meilleur buteur et ses cinq buts, c’est Lorient, son armada, son meilleur jeu de France, son meilleur entraîneur de France. C’est le piège, il est béant, Marseille a failli s’y casser les dents quelques jours auparavant. Blanc hésite sur la composition d’équipe, il finit par trancher. Ciani pas revenu de ses vacances, Henrique en période de reprise depuis fin août, on pioche en DH et au milieu : ce sera Fernando-Sané. Sinon le grand classique Ligue des Champions : Traoré, Bellion et surtout Cavenaghi de retour après sa longue blessure. Blanc aurait pu faire tourner et aligner son équipe C, mais Saint-Etienne en avait fait les frais. Pierre Ducasse revient donc en Gironde chargé d’ambitions. Pourquoi n’avait-il pas été gardé ?

Franck Sosa

Blanc n’en dira pas plus etAbdou Traoré n’aura pas le temps de chercher la réponse que Bellion aura déjà donné deux buts d’avance. Dans le foot tout va vite, c’est sûrement ce que se dit Ciani dans les tribunes, venu incognito au cas où quelques Lorientais voudraient le saluer. C’est aussi ce que se dira Sosa : comment mettre un but contre son camp sur penalty ? Cavenaghi avait laissé traîner sa carcasse. Blanc ne manquera pas de le saluer : « Il faut féliciter les jardiniers qui ont fait du bon boulot, ça nous arrange dans le jeu. » Christian Gourcuff a certainement la réponse mais il ne l’avouera pas un soir d’humiliation, même son fils a finit par marquer et celui de Chamakh aussi.

Porter Cavenaghi en triomphe n’est pas sans conséquence. On finit par se faire appeler Barcelone. La critique est-elle si injuste ? Le Vestiaire y répondra.

Ligue 1, Bordeaux : Ca Planus pour moi

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Pénible vainqueur à l’arrachée d’un promu, Bordeaux semble avoir déjà perdu son trophée. Pendant le même temps, la meute a faim. Face à Grenoble, presque vice-champion de France de Ligue 2 en 2008, Mamadou voulait juste faire un foot. Comme au Parc Borély, il a dribblé tout le monde et ce n’était plus drôle pour personne au bout de deux minutes. Surtout, Lyon a décroché un nul dans un fauteuil chez le demi-finaliste de la Coupe de France 1999 et le PSG de Coupet a muselé le Montpellier de Valderrama, à 10 +Coupet contre 10.

C’est la crise à Bordeaux. A 60% de son potentiel, avec une équipe de départ pas si loin de l’équipe type en Coupe de la Ligue, Bordeaux est encore loin d’avoir trouvé ses marques. Lens en a bien profité, et à 1-1 on ne donnait pas cher de la peau des Bordelais. Invaincu depuis 34 matches de L1 à Chaban (26 victoires, 8 nuls), Bordeaux a encore du chemin pour ressembler au grand Lyon, qui même en jouant mal, mettait toujours des taules à la fin. On est loin de la grosse machine sûre d’elle qui bat des records.

Les observateurs de la L1 n’en espéraient pas tant. Le champion chahuté dès la première journée par un promu et l’OM, impitoyable à Grenoble, est déjà champion. Ou presque, nuancerait volontiers Sacco et son équipe, toujours soucieuse de ne pas raconter de conneries. Bordeaux inquiète, Bordeaux pas prêt, la Gourcuff-dépendance, l’affaire Chamakh, quand tout ça sera réglé, ça ira un peu mieux. Bordeaux finira la saison à combien de buts ?

Henrique va tous les Souley

Henrique, lui, s’en fout, il ne partira pas. Il a pourtant fait tout ce qu’il faut pour, de la glissade dès la 2e minute aux erreurs de marquage sur tous les coups de pied arrêtés. « Tant mieux, il faut de la communication. Les petits réglages, c’est normal à ce moment de la saison », remarquait un consultant bien connu de Canal. Planus, formé à Bordeaux, Henrique au club depuis trois ans, ça peut vraiment se régler ? L’espace d’un instant, Alou Diarra s’est transposé en Ligue des Champions, le responsable lui est apparu tout naturellement. La bonne nouvelle est venue du banc : en répondant aux questions de Canal+ par des phrases monosyllabiques, Mickaël Ciani a gagné sa place sur le terrain. Bordeaux est décidément une machine bien huilée : Henrique ne pouvait pas mieux lui souhaiter la bienvenue.

Disque de Platini

Gagner leur place, Chamakh et Gourcuff n’ont pas ce souci. Le premier était annoncé sur le banc, au profit de Bellion, par La Voix des Sports. Raté. Difficile de dire qui du Marocain ou de Bellion s’est senti le plus honoré. Chamakh a foiré sa première mi-temps et à peine mieux réussi sa deuxième. L’Equipe pense pareil, mais aussi que son but ne change rien. Le Vestiaire n’est pas tout à fait d’accord. Et Cavenaghi ?

Gourcuff, lui, continue son choix. Milan ou Bordeaux, il avait bien répondu à la première question. Maintenant, c’est une grande carrière ou pas. Si oui, il ne sera pas loin des 20 buts, de l’Afrique du Sud avec un numéro 10 et d’un club anglais ou espagnol dans un an. Attention, le train ne passe pas deux fois. Diomansy Kamara, assis face à l’horloge de Craven Cottage, ne comprend plus.

Jaro kiri

Dimanche, Chamakh et Gourcuff se sont réveillés en deuxième mi-temps. Bordeaux a construit sa victoire en deuxième mi-temps. Plasil, qui avait commencé dans la voie d’insertion, a totalement disparu de la circulation en deuxième période. Les coincidences sont parfois troublantes. Gouffran, sa pointe de vitesse et sa première passe décisive de la saison se marrent bien. Plasil peut rendre bien des services, mais on ne distingue pas vraiment lesquels, encore. On se doute juste qu’il peut en rendre plus que Traoré, sinon pourquoi serait-il là. Fernando n’a toujours pas la question, si seulement Blanc avait su qu’il restait. Même chose pour Cavenaghi. Blanc ne sait toujours pas si on le remarque sur le terrain parce qu’il redescend au milieu pour participer au jeu ou à cause de ses cheveux. La réponse est dans son nombre d’occasion voire de but.

Pendant ce temps-là, Alou Diarra et l’OL se rappellent leur aventure commune, quand il ne jouait pas. Qui des deux est le plus nostalgique ?

L1, Bordeaux : Les Bleus marinent

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Istanbul est un joli port de pêche. Parfois, ça sonne aussi Ligue des Champions, mais pas cette année. Bordeaux pourrait bien faire mieux qu’en 95, mais rien n’est jamais gagné d’avance.

Sans Aucun Doute et son juriste à l’œuf de poule sur le crâne n’auraient même pas vu le subterfuge. En prédisant « l’exploit de Bordeaux », il y a un mois, quiconque aurait volontiers imaginé un but de Gourcuff ou un quadruplé de Cavenaghi, voire un titre de champion de France déjà assuré fin mars. Et pour cause : Bordeaux survolait le championnat, en montrant même l’étoffe d’une bonne équipe. Comme le précisent Hoarau et Gignac, il faut croire que la Ligue 1 est un miroir déformant. Ca n’est pas une excuse pour Pedretti.

Ciao Menegazzo

Mais l’exploit girondin est encore plus grand. L’énoncé a quelque chose d’effrayant, de mythique. Bordeaux a réussi à se faire éliminer par Galatasaray. Les prémices avaient commencé il y a dix jours. 0-0 à Chaban Delmas, on pressent qu’il se passe quelque chose, en l’occurrence plus rien. Blanc parvient à s’en satisfaire, il ne regrettera pas la confiance accordée à son groupe. Toutes les grandes équipes connaissent un jour leur chef-d’oeuvre. Les Turcs étaient faibles, si faibles que le terreau était idéal. Le 1-0 miraculeux offert à Bellion dès la première minute, de 1-3 à 3-3 et finalement le quatrième but sur une énième offrande de Fernando dans les dernières secondes. Comme tous ses compatriotes brésiliens, ce dernier tutoie l’excellence cette saison, mais elle préfère visiblement être vouvoyée.

Fernando est donc le vrai mentor de cette équipe, Gourcuff est trop beau pour être un gourou. Comme lors du 1-1 à domicile contre Grenoble et les défaites 1-0 à Marseille, Paris et Valenciennes… Triaud a gueulé et réclamé l’arrêt immédiat de telles performances. C’est le dernier dernier avertissement, puisque le dernier datait de Paris. Mais cette fois, Bordeaux ne s’est même pas fait voler. Chamakh regrette l’ambiance des cross UNSS de Tonneins.

A l’intersaison, Wendel n’intéressait que Naples. Inquiétant, mais il y avait pire : Wendel s’intéressait aussi à Naples.

Lille de la tentation

52e minute, toujours 0-0. Franck Juriettti dépose Panucci sur la gauche. Les spectateurs romains s’impatientent, le lever-de-rideau des vétérans s’éternise. Puis Chamakh frappe, bizarrement il n’attrape pas le cadre. Un doute s’empare du Stade Olympique : et s’il n’y avait pas eu de lever-de-rideau ?

Vingt minutes plus tard, Rome mène 2-0. On aimerait dire sur deux inspirations de génie, mais Planus est modeste. David Astorga essaiera bien de réconforter Blanc. « Bordeaux pourra toujours se dire que la Roma a marqué sur ses deux seules occasions. » Trois répétitions en six matches, Blanc a failli lui balancer une droite. Sauf que cette fois, les Girondins n’ont pas dominé, n’ont pas joué. Il va sans dire qu’avec le Gourcuff rennais, le Chalmé lillois et le Gouffran habituel, la Ligue des Champions est un luxe qu’on ne peut se permettre. Bordeaux savait que s’il ne devait réussir qu’un seul match cette saison, c’était celui-là. Ils l’ont complètement raté.

Cave glissa

Par chauvinisme, Christian JP s’est risqué à un « un grand bravo aux Romains pour leur qualification ». La Ligue des Champions pourrait demander son renvoi. Bordeaux ne peut se réfugier ni derrière la fatigue, ni derrière l’opposition, ni derrière Darcheville. Il ne reste que le match sans. Même Lyon n’y a plus recours. L’ancien entraîneur bordelais a alors tout tenté. Jussie, Cavenaghi, s’il avait eu Valdeir et Ricardinho sous la main, ils auraient surement goûté à la Champion’s League. Même Bellion y a eu droit, comme à l’époque où il rentrait pour Manchester, à 5-0. A l’époque, tout était plus facile, ses contrôles en pleine course le faisaient déjà trébucher, mais personne n’y prêtait attention.

Pendant ce temps-là, les remplaçants lyonnais se préparent à jouer la première place. Et si Govou marquait un deuxième triplé au Bayern ?

Ligue des Champions : Qu’a fait Nagui ?

Malgré la qualification pour les huitièmes, Le Vestiaire exige le départ immédiat de Laurent Blanc. Pour la deuxième fois en deux semaines, Bordeaux n’a pas battu Lyon.

Jean-Louis Triaud pourra tenter toutes les dissimulations. Lettre de licenciement de Jurietti, contrat à temps partiel de Cavenaghi, renouvellement de pilule à la femme de Fred, rien n’y fera : Blanc ne resignera plus rien après Chelsea. La joie coïtale d’Alou Diarra a beau ressembler à celle de Dugarry contre le Milan AC, on subodore une différence. Deux semaines après Lyon, un mois et demi après la Roma, sans oublier Paris ou Nancy, l’affront d’hier soir ne passe pas. Bordeaux n’a pas battu une équipe de Chelsea qui en a moins fait que Cluj. Et le malheur de Blanc a été total : au lieu de Praud et Ginola, il n’avait qu’Astorga. Et si seulement il avait eu Ginola sous la main.

Tholot de source

Pour Blanc, à moins qu’il estime vraiment que son équipe peut finir par conclure, il est temps de faire ses valises. Ses joueurs ont écrasé des Anglais pathétiques, mais Lyon ne fait pas match nul avec des Roumains. Pourtant, le niveau était là : la technique de Gourcuff a parfois mis au supplice la défense. Son double râteau sur Terry suffit pour signer où il veut en Angleterre l’an prochain. Mais ses défauts en ressortent plus forts que jamais. Chelsea avait fait un pari, certainement en compilant le début de saison bordelais : ne pas se fatiguer pour rien, donc ne pas jouer. Avec deux certitudes : Marouane Chamakh terminerait le match sans avoir foulé la surface de Cech et la rigueur bordelaise offrirait tôt ou tard soit une expulsion, soit un but. Le gagnant du jour est Jurietti, mais il ne pensait pas qu’Alou Diarra passerait l’éponge. Battre la pire Roma de ces dix dernières années offrira la qualification. Et si Bordeaux préférait l’UEFA ?

Pendant ce temps-là, David Astorga se prend à rêver du poste de commentateur. Il a fait ce qu’on lui a demandé : être chauvin. « Et Anelka y a été de son petit but. » Le FC Antilles a trouvé ses héros. Et la Ligue des Champions pourrait être rebaptisée Ligue 1.