Manaudou, Bernard and co : quatre foies sans maître

Alexandre Boyon : « Il y a de la testostérone sur le plot de départ. » Il y a aussi des amphétamines, de l’heptaminol et un peu de clenbutérol si Cielo est passé par là.

On croyait la polémique définitivement enterrée, comme la moitié du parti travailliste norvégien. Alain Bernard avait fait la paix avec Yannick Agnel et Yannick Agnel avait fait la paix avec Alain Bernard. Bref, plus aucune « animosité » ne pouvait perturber notre belle équipe de France et, ces lopettes d’Américains allaient voir ce qu’ils allaient voir.

Les Australiens ont surtout vu qu’Alain Bernard pouvait nager presque une demi-seconde moins vite en finale qu’en séries. Heureusement, on avait eu cette fois la bonne idée de le placer en premier relayeur : c’est plus discret que de se faire remonter douze mètres par Lezak. Son bourreau américain était cette fois un Australien de vingt piges au nom suédois et ce n’est quand même pas sa faute si le cyclisme à visage humain n’est pas encore arrivé en natation.

Le gendarme le plus rapide de l’USM Montargis donnerait sa vie pour le collectif. N’a-t-il d’ailleurs pas trouvé « aberrante » l’impasse de Yannick Agnel sur le relais ? C’est en fait un peu l’allergologue qui se fout de la charité. Depuis 2008, Bernard s’intéresse autant au 4×100 m que Camille Lacourt à ce que raconte Valérie Bègue. Personne ne peut le blairer en équipe de France et Fabien Gilot, qui a bien failli reprendre à Sullivan les deux secondes perdues, ne fait même plus semblant : « Je ne suis pas en colère contre Alain, c’est Alain qui doit être en colère contre lui. »      

Fred est dispo

Combien de relais le VRP de Ventoline devra encore plomber avant qu’on ne le retire de l’équipe de France ? Un mec qui n’est pas capable de se qualifier pour la finale du 100 m au meeting EDF n’a rien à foutre aux Mondiaux. Il ne sait pas nager sans combinaison et les anneaux olympiques tatoués sur ses hanches perdent déjà de la couleur. Vivement le retour d’Amaury Leveaux au premier plan.

Heureusement, la première journée de compétition nous a aussi offert la médaille de bronze de Muffat, qui n’a plus été aussi souriante depuis la mort de Jean Boiteux. Yannick Agnel, lui, a bien fait de se concentrer sur les épreuves individuelles. Ex-aequo avec Rouault aux derniers championnats du monde en petit bassin, il lui a mis une seconde dans les dents cette fois pour prendre la sixième place. Excusez du peu. Autre enseignement : Fred Bousquet le tatoué se fait secouer par le « beauf » Florent Manaudou en pap. Et ça, ça fait presque aussi mal au cul que des hémorroïdes.

Championnats d’Europe juniors :
Yannick la peau lisse

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Jamais Le Vestiaire n’aurait pensé un jour perdre une matinée pour pondre un papier sur les championnats d’Europe juniors de natation. Il fallait pourtant bien rendre à Yannick Agnel l’hommage que sa précocité mérite.

Il s’était surtout distingué jusque-là par son goût pour les moule-bites et sa cage thoracique atrophiée. A 18 ans, un mois, une semaine et quelques heures, Yannick Agnel est rentré cette semaine dans une nouvelle dimension. Le grand blond au blanc bonnet écrase de tout son talent les championnats d’Europe juniors : quatre médailles d’or, déjà, et Dedieu sait où s’arrêtera la moisson.

Le petit prince de la natation française a surtout mis un sacré coup au record national du 400 mètres : 3’46’’26, c’est deux centièmes de mieux que la combinaison de Rostoucher et, à trois centièmes près, ce qu’il avait fallu à Ian Thorpe, en 1998, pour gagner son premier titre mondial seniors. A 15 ans et trois mois.

Les loups et l’Agnel

Mais Agnel n’est pas que le pubère précoce aux bras maigres que toute la France attendait depuis la grossesse de Manaudou : il a aussi décroché son bac S avec mention bien, une gageure à un âge où Ian Thorpe se contentait d’un titre olympique, en 3’40’’. La vie scolaire est une question de priorités.

Il faut pourtant le reconnaître, la comparaison est injuste. L’Australien nageait devant son public, à Sydney, quand le Niçois prend le risque d’aller jusqu’à Helsinki se frotter aux meilleurs juniors du continent. Il partage aussi avec la Torpille sa taille de chaussures et un goût prononcé pour le crawl : à quoi bon la polyvalence quand on a les relais pour doubler les médailles ?

Phelps pas le malin

Il y a aussi du Michael Phelps chez le Michael Phelps français, qui a battu Michael Phelps, en rattrapé, lors du dernier Open de Paris. L’Américain a d’ailleurs attendu ses 16 ans pour glaner son premier titre mondial, en 2001, sur 200 mètres papillon, et ses 18 pour en rajouter trois autres et cinq records du monde, à Barcelone, en 2003.

A part Bousquet et Bernard, qui n’ont compris que sur le tard les bienfaits des combis polyuréthanes et de la Ventoline, la natation n’est évidemment pas un sport où l’on éclot de bonne heure. Un sport dans lequel tout le monde est cramé à 25 ans après avoir inventorié deux fois par jour tous les carreaux du bassin. Une chance pour Esposito et Barnier : ils n’ont jamais su compter.

L’actu du mardi 5 mai

Au rayon boucherie

Cette délicieuse rétrospective de la rivalité entre Manchester United et Arsenal nous rappelle que Roy Keane et Patrick Vieira n’ont pas qu’en commun un départ à la retraite trop tardif. Les deux milieux de terrain défensifs figurent respectivement à la première et dixième places du classement des pire bouchers de l’histoire du football. Joey Barton, pour l’ensemble de son oeuvre, son tacle du week-end sur Alonso (vidéo) et son altercation avec Shearer n’y aurait sûrement pas volé sa place.

Wenger et Eydelie sur le grill

burruchaga

L’étiquette qui ressort

balmy

Coralie Balmy essaie la nouvelle génération de combinaisons.

Terminez la phrase

clement

Le Serbe ? Le service cuillère ? Ses émotions ?