Lyon : La dernière décote du Rhône (2/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération.  Deuxième partie : le recrutement, pathétique.

« Qui ne saute pas est Lyonnais. » C’est ce que l’on pourrait constater au regard des années d’errements, qui n’ont pourtant pas modifié le système de recrutement à la lyonnaise. Jean-Michel  Aux as a revendu très chers quelques stars amassées dans la Ligue 1 (Essien, Malouda, Benzema). Il a même breveté une utilisation révolutionnaire des centres de formation : sortir des jeunes estampillés « OL », les faire passer pour des espoirs (ce qu’il n’avait pu faire avec Bardon) et les survendre à des clubs gogo. Bergougnoux, Berthod, Clément, Rémy, Tafer ont ainsi signé des contrats pros que leurs parents n’auraient pu imaginer à l’époque de l’équipe C en pupilles à 7. François Clerc, lui, a poussé l’escroquerie jusqu’à l’équipe de France. Florian Maurice, déguisé en Papin par Aulas, c’était il y a onze ans déjà. Tout ce système OL est économiquement génial, mais pour le palmarès, c’est une catastrophe industrielle. Car Lyon n’a jamais élargi son ambition. Ca lui a coûté la Coupe d’Europe dans un cycle hyper favorable. Une simple preuve : la plus grande star qui ait signé à Lyon est Sonny Anderson. Et il n’était une star que pour les Français, après avoir laissé le même souvenir de lui à Barcelone que Dugarry au Milan AC. Le niveau mondial l’affublerait simplement du doux surnom de tocard. Est-ce la peine d’évoquer Lisandro qui aurait bien récupéré le maillot de Benzema mercredi dernier car il y a encore dans la place à côté de ses 7 maillots ramenés de sélection.

francisperrin.jpgfred2.jpg

A l’origine, Aulas veut dominer la France. Timidement d’abord, alors qu’aucun club n’est le numéro 1 incontournable. Caveglia, Grassi, Cocard, Dhorasoo arrivent à la fin des années 90. Le gros coup, qui change l’image de Lyon, c’est l’arrivée d’Anderson depuis le Barça en 1999, en même temps que Laigle et Vairelles. Ce dernier illustre le début d’une nouvelle ère : Lyon recrute pour affaiblir ses rivaux. En attirant Papin pour le mettre au placard, le Milan AC aussi le faisait. Mais à l’échelle européenne. Riche et attractif comme Wiltord, rien ne lui résiste désormais dans l’Hexa-gone : Carrière (joueur clé du Nantes champion de France en titre), Luyindula et Née en 2001, Dhorasoo qui redevenait bon en 2002, Malouda et Essien alors convoités par toutes les grosses écuries en 2003 – même si Drogba snobe la surenchère de l’OL visant à humilier Marseille -, Abidal et Frau en 2004, avant le criant exemple de Pedretti en 2005, qui n’était d’aucune utilité pour l’OL, Kallström, Alou Diarra et Toulalan en 2006 puis Bodmer, Keita et Belhadj. Avant Bastos, Pjanic, Gomis et Briand. Au passage, quelques fins de carrières sont accélérées au nom de la gloire : Caveglia, qui vola la Coupe de France à Calais, Née, qui connut le syndrôme Ouedec de retour à Bastia, Luyindula l' »escroc » ultime de Ligue 1 puisqu’il a arnaqué Marseille et Paris. Et Pedretti, mais que pouvait-on faire pour lui ?

Les joueurs de L1 constituent encore le fonds de commerce lyonnais. Jean-Michel Aulas a beau déclarer, quand il recrute des Lillois, qu’il promeut le championnat français en gardant ses meilleurs éléments, ceux-ci ne sont pas plus forts que ce que l’OL a déjà. Donc Lyon ne progresse pas. L’autre partie du recrutement est étranger, et notamment la filière brésilienne que Saint-Etienne a tant falsifié. Soyons clairs : Cris, Juninho, voire Edmilson et Cacapa, c’est fort. Mais ça l’est devenu à Lyon, ils ne sont pas arrivés comme des valeurs confirmées. Voilà ce qui empêche Lyon d’avancer : depuis l’opportunité Anderson, qui ne jouait de toute façon plus à Barcelone, jamais JMA n’a cassé sa tirelire pour faire venir une star. Il a bien tenté de nous le faire croire, mais Elber n’avait plus que le bouc de sa grande époque bavaroise (qui sont deux termes antinomiques), Baros n’a jamais été bon, à y regarder de plus près, et John Carew n’a jamais remplacé Tore Andre Flo dans les coeurs norvégiens. Certes, Lyon a approché Trezeguet, Mancini ou Joaquin, mais sans jamais dépasser le contact par Foot Transferts interposés.

 

Ce manque d’ambition a été criminel à l’époque où Lyon avait réussi l’essentiel : en 2005-2006, Lyon attaque la saison avec un vrai groupe. Essien est parti, Tiago est arrivé et Lyon sait très vite qu’il n’a pas perdu au change sur ce poste-là. L’instant du crime se produit à l’été 2005. Le précédent John Carew n’est pas assez vieux pour prendre conscience de la plus grosse erreur de l’histoire du recrutement lyonnais. A part sa tronche d’acteur français sur le retour, Fred a tout pour donner le change : il est Brésilien, il a une feuille de stats à faire pâlir Christophe Sanchez (mais pas Anderson), il est costaud, contrairement à Nilmar, et Wiltord s’invite souvent chez lui, preuve d’une bonne entente dans le vestiaire. La terreur va frapper, la nuit du 4 avril 2006. Gérard Houiller n’utilise plus le terme de criminel, pourtant la performance de Fred est ginolesque : il donne le ballon à un Milan inexistant pour l’ouverture du score d’Inzaghi. Lyon revient à 1-1, et Fred vendange une occasion sur un centre de Juninho. Au final, Milan marquera deux fois entre la 88e et la 93e, avec la complicité de Clerc et d’Abidal. Pour honorer la mémoire d’avoir été le plus mauvais, il fait encore pire onze mois plus tard, jour pour jour, contre la Roma à Gerland. Une performance héroïque, faite de fautes, de contrôles ratés, de non occasions cette fois et pour finir il pète le nez de Chivu. Contre Manchester, il dépasse avec maestria son époque milanaise. Rentré à la place de Benzema pour défendre le 1-0, il offre de multiples coup-francs à un Manchester au plus mal. Et sur un ultime centre de Nani, notre sosie de Francis Perrin surgit au deuxième poteau pour remettre le ballon à Tevez qui égalise. L’illusion Fred n’a que trop duré mais il est toujours à Lyon, l’éclosion de Benzema n’ayant rien précipité. Il a largement participé à l’ambiance pourrie du vestiaire, et a montré toute l’étendue de son art cet hiver, en demandant un salaire astronomique aux clubs de seconde zone légèrement intéressés. Lyon n’a jamais voulu s’en débarrasser. Aulas serait-il foutu de le prolonger ? Lacombe serait-il un conseiller de merde ?

Si Fred est un gros mauvais, il n’est pas non plus la seule erreur de gestion lyonnaise. On passera sur le départ en catimini de Kanouté ou Malbranque en Angleterre. Après tout, face à Anderson, Vairelles et Caveglia, ils n’étaient que des daubes, leurs carrières l’ont prouvé. Ensuite, Jean-Michel Aulas a voulu faire croire qu’il ne pouvait pas garder Essien, Dhorasoo puis Diarra contre leur volonté. Comme nous le répétons depuis des mois, un vrai recrutement digne de ce nom aurait tout changé : faites venir Trezeguet en pointe, assumez les ambitions de victoire en Ligue des champions et Diarra, Essien et compagnie restent. Seulement pour cela, il faut faire de gros chèques, aligner de très gros salaires, ce que Lyon peut faire, mais ne veut pas. Et puis, il y a tous ces nuls recrutés pour faire le nombre. Dans les écoles de management de football, apprendrait-on aux grands clubs à prendre Chanelet ou Grosso pour remplacer le titulaire, ou à signer un joueur plus fort que ce que l’on a en stock ? Cleber Anderson, Milan Baros, Patrick Müller voire Belhadj ont ainsi pu découvrir le saucisson lyonnais à moindre frais.

 

Gouverner, c’est prévoir et Aulas ne prévoit que les montants des salaires. Le diagnostic est pourtant simple à voir : s’il ne le voit pas, il est aussi bon président que Govou capitaine. S’il le voit, alors c’est de la mauvaise volonté et Perrin a un bon maître. Dans les deux cas, ça sent le départ de Benzema dans les deux ans. Sauf si, comme il le réclame à mots ouverts, le portefeuille s’ouvre en grand. Et encore, pas sûr que ça suffise. Car c’est toute la génération Juninho encore au club qu’il aurait fallu remplacer après 2006. Tous n’ont pas connu, comme Govou, les heures lancinantes à attendre en vain une offre d’un club étranger autre que Middlesbrough. Le sort du barbu Juninho devrait déjà être scellé vu qu’il termine chaque match avec une bouteille d’oxygène dans le dos, et ce depuis deux saisons. Mais la vie sans Juni n’est même pas en préparation. Ederson croyait qu’il suffisait d’être d’organiser la prochaine Coupe du monde.  Cissokho, Lovren, Diakhaté, Pjanic, Briand et  Gomis avaient peut-être le profil qui sait ? A quoi bon les siffler, pouvaient-ils décider eux-mêmes se recruter pour moins cher que Essien, Tiago, Diarra et Juninho à l’époque ?  Quand les plus gros actifs, ceux qui pèsent 25 millions d’euros, sont aussi passifs, c’est une bonne raison de faire son pire championnat depuis 2002-2003. Le nouveau Juninho c’était donc lui, un bilan s’impose : les coups francs non, la décision dans les matches importants non, un montant de transfert démentiel oui. Le recrutement était économique, Lyon n’a pas tant changé.

Et puis, comment passer sous silence la caste des entraîneurs lyonnais ? Domenech, Tigana, Stéphan, Lacombe, Santini, Le Guen, Houiller, Perrin et enfin Puel. Garde et Fournier s’occupant de la réserve. Ne cherchez pas de progression, il n’y en a pas. Le lien entre tous ces entraîneurs n’est pas la capacité à faire gagner des titres à l’équipe, comme un Capello. Ceux qui ont gagné avec Lyon portaient les ballons et découvraient le nom des recrues d’Aulas puis de Lacombe – une fois qu’il ne fut plus entraîneur – dans Le Progrès. Comme Canal+, Lyon a recruté des générations de potiches pour les mettre devant les caméras. Des entraîneurs qui font tourner la boutique et mettent bien en place les ateliers dans la semaine. Puis mettent sur la feuille de match ceux qui doivent jouer le week-end, ne gueulent pas contre le recrutement. Bref, des coaches dociles. L’adjoint Le Guen a laissé Juninho choisir son système, le triangle du milieu. Houiller s’est évertué à maintenir une bonne ambiance dans le vestiaire en prenant chaque joueur par la taille pour se raconter des souvenirs d’enfance. De toute façon, les joueurs savaient déjà jouer ensemble avant lui. Il n’a pas réussi jusqu’au bout et s’est barré. Puis, Perrin est arrivé avec sa seule ambition, sans rien comprendre au fonctionnement lyonnais. Il veut tout décider dans le domaine sportif, et donc évincer Aulas du terrain. C’est ce qu’il faut à l’OL pour franchir un palier, sauf que c’est une brêle. Après deux matches en 4-4-2, Juninho lui a poliment rappelé qu’un petit nouveau n’allait quand même pas lui apprendre à entraîner.  Et puis Puel arriva, Lille monta en puissance et les photos du titre monégasque de 2000 devinrent chaque jour aussi sepia que le crâne de Cris. Pas de titre, c’est entendu, mais une demi-finale de C1 la seule année où c’était possible, tout n’est pas à jeter. Dans les grands rendez-vous, son OL est défensif, efficace et signe son premier exploit contre le Real, peu importe si ce n’est pas un exploit le public le croit.

A son époque, Tapie osait davantage dans le recrutement. Il n’avait pas peur de mettre des valises pleines, du champagne et des filles pour renouveler la garde robe de l’OM ou prendre un entraîneur de renom. Financièrement, c’est risqué mais pour Lyon, la Ligue des Champions aurait été à ce prix. Aulas a pris Gourcuff.

Question interdite : Lyon va-t-il remporter la Ligue des champions ?

L’OL n’est plus un ogre écrit L’Equipe. Et révèle que Landry N’Guemo est en contact avancé. Pouvait-il y avoir meilleure nouvelle ?

Le Vestiaire a déjà tout raconté de l’hégémonie lyonnaise, il y a trois ans, y compris qu’elle s’est arrêtée il y a maintenant trois ans. De 2008 à nos jours, Claude Puel a facturé cher les droits de succession et Lisandro a redéfini la star comme un joueur qui coûte plus d’argent qu’il ne rapporte de titres. Mais, avant de ne pas avoir le niveau, il marque quelques buts, comme Gomis avec un maillot bleu finalement. Lyon a donc eu le temps de penser à l’après.

Ou plutôt ne pas y penser. Les succès de l’OL, disait encore Le Vestiaire, ont d’abord été ceux d’un modèle économique. Lille, ce club qui a vendu à prix d’or Keita, Makoun, Bodmer et Bastos à Lyon pour enfin pouvoir devenir champion, est aujourd’hui cité en exemple. L’ironie du sort serait totale si Claude Puel avait entraîné Lille juste avant Lyon.

Prends Garde à toi

Ainsi Lyon n’est plus un ogre. Sémantiquement, ça veut dire qu’il l’était l’an dernier. Pour redevenir humain, l’OL est contraint de se séparer de joueurs majeurs : Bastos, Toulalan, Kallström, Pjanic, Ederson et Delgado. Dommage que les spectateurs de Gerland n’aient pas su ça avant la fin du championnat pour réserver à chacun les adieux qui s’imposaient. Ils leur manqueront : Bastos est précieux en automne et quand Ciani stoppe sa carrière, qui est meilleur que le Toulalan titulaire en équipe de France, Kallström a fini par s’imposer, Pjanic n’a que 21 ans, déjà. Et Rennes a bien compris qu’il ne servait à rien de rêver d’un joueur du calibre d’Ederson. Delgado, lui, aurait refusé un pont d’or, mais comment résister à un club mexicain ? Pour achever l’ogre, Diakhaté ne reviendra pas de Kiev. Compter uniquement sur Lloris, en voilà une drôle d’idée.

Dans ces conditions, parier sur Pied, Grenier, Lacazette et Kolodziecjak, et penser à échanger un Cissokho contre un Sissoko, c’est comme ressortir les photos de Caveglia : ça fait un peu honte mais ça donne le sourire. Il est loin le temps du faste des arrivées de Piquionne, Bodmer, Makoun, Cissokho, Lisandro, Briand, Gourcuff, Gomis et Bastos. N’Guemo, ce serait pas Makoun en aussi bon, en moins cher et en moins vieux ?

L’OL peut quand même encore mieux faire. Effectivement, Gourcuff n’est pas annoncé partant et Cris a fait écrire dans son contrat qu’il a encore le droit de jouer.

Ligue 1, Lyon : Des pneus qui Cris

Hamouma, Mollo, El Arabi, Yatabaré : Caen a largement les moyens de conserver son titre de champion. Mais où est donc passé le Lyon qui avait obtenu le 2-2 à Valenciennes en mai ?

« Nous avons alimenté le marché français ces dernières années, sans bénéficier tout le temps des retours escomptés. » Quand Aulas parle, Le Progrès ne peut pas accorder de droit de réponse à Piquionne, Keita, Bodmer, Monsoreau et Frau simultanément. Pareil pour Makoun, Pjanic, Kallström et Gomis. Pourtant, « Gourcuff serait le joueur idéal » et « devant, on a un effectif que tout le monde nous envie ». Ca frôle la diffamation.

Mais cette année, tout a changé : Makoun, Pjanic, Kallström et Gomis sont demi-finalistes de C1 en titre. Ca n’a pas suffi à Govou et Boumsong pour éviter le Panathinaikos. Mais un retour à Nice ou un prêt à Rennes n’est pas une fatalité : Ederson, lui, s’en est servi pour revenir en grâce et retrouver une place de titulaire. Il y a même tenté la Seleçao dans la foulée, mais la provocation a des limites : les dieux ont tranché, sa première minute auriverde lui a coûté ses ischio-jambiers, qui en règle générale ne rompent pas.

Lyon y va Mollo

L’OL a fait de la reconquête du titre sa priorité. Lisandro n’est pas contre, ça lui épargnera certainement trop de mercredis seul en pointe à attendre un deuxième attaquant. Gomis précise qu’il ne se sent pas concerné, mais il n’a pas voulu être la tête de Turc : il est donc resté et ça tombe bien, Pathé n’a pas pensé à assurer les jambes de Lisandro non plus. Au cas où, Briand peut aussi jouer devant, mais ça ne lui donnera quand même pas le palmarès de Govou. La vérité est parfois cruelle. Delgado, lui, n’est plus ce titulaire trop frêle pour le haut niveau : il est blessé.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Cris avait prolongé quelques jours après la signature de Briand. Ce n’est pas un canular, mais deux pièces maîtresses pour épauler Gonalons. Toujours pas un canular. On peut parfaitement avoir un milieu sans joueur confirmé, ni vraiment athlétique, ni vraiment technique, ni vraiment expérimenté et enfin atteindre une finale de C1.

Cris d’arthrite

D’ailleurs, la Ligue des champions se profile et Jean-Michel Aulas, comme Le Vestiaire, attend avec impatience de découvrir le niveau européen, au cas où. Les six buts de Chelsea ne sont pas une bonne nouvelle, les trois de Séville non plus, Ibrahimovic était sur le terrain. Mais Lyon n’est toujours pas à l’abri d’une équipe de légende qui fait exploit sur exploit contre le septième de Premier League, le deuxième de Liga et le sixième de Ligue 1. En attendant, pourquoi ne pas le répéter : Cris a prolongé et sans doute avec lui les branlées contre le Bayern.

L’histoire ne dit pas si Pathé avait demandé à assurer ses ischio-jambiers. Lovren n’est pas une clause et il a bien coûté neuf millions. Toulalan, du coup, a déjà pris place dans la charnière. Franck Dumas a osé lui poser trois fois la question : est-ce qu’être meilleur que Boumsong ça signifie qu’on est défenseur central ?

« Nous avons un groupe compétitif et en progrès. » Dumas aurait pu y penser, mais c’est Puel qui l’a dit, en époussetant son trophée de champion 1997. On peut donc faire du neuf avec de l’existant. Juninho aurait été une bonne idée, mais Pjanic l’aurait mal pris : son coup-franc contre Anderlecht n’était pas vilain.

Les questions interdites : Le football français existe-t-il encore ?

kenny

Les très neutres spécialistes de Canal + ont réuni un somptueux plateau de crise. Parmi eux, le mauvais président Aulas, le catastrophique entraîneur-consultant Houiller, l’ancien agent pas véreux du tout, Diouf. Attention à la crise de foi.

A force d’entendre toujours les mêmes conneries, on pourrait finir par les croire. Quand Lyon prend une branlée contre le Barça, c’est la faute aux instances, quand Lyon se fait sortir par Manchester, c’est la faute aux instances, quand Lyon est humilié par Rome, c’est la faute aux instances. Pas assez d’argent, des stades trop vétustes et un cadre pas assez attractif.

Le Gerland vert

C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes, et un cadre pas assez attractif qui a provoqué le recrutement de Keita, Bodmer, Ederson, Boumsong, Grosso, Makoun, Piquionne, Delgado et Pjanic. C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes et un cadre pas assez attractif qui permet à Clerc, Réveillère, Juninho, Cris, Gassama, et Govou d’être encore dans l’effectif. C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes, et un cadre pas assez attractif qui permis à Fred de pourrir minimum trois saisons.

C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes, et un cadre pas assez attractif qui a empêché Fred de planter un but au Milan AC. C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes et un cadre pas assez attractif qui a empêché le PSV d’en prendre un. C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes et un cadre pas assez attractif qui a fait que jusqu’à la 88e minute, Lyon était toujours champion d’Europe 2006. Deux minutes, ça coûte combien ? C’est des nouveaux sièges à la Beaujoire ?

Plus belle Xavi

L’argent est sans aucun doute le vrai responsable des malheurs français : en effet, le Barça est quasiment deux fois plus riche que Lyon. Argument inattaquable, d’autant que le premier budget européen n’est autre que le grand Real, qui a écrasé la ligue des champions 2002. D’ailleurs, Aulas et ses copains ne sont pas des assistés. Il ne passent pas leur temps à quémander et chercher des combines pour se gaver de droits télés qui représentent plus de la moitié de leurs budgets.

Qui a remplacé Diarra, Essien, Abidal, Tiago et Malouda ? Le prêt à titre gratuit a la peau dure. Et pendant qu’Aulas entretient ses résidences secondaires, combien de salaires, d’espoirs, d’objectifs auraient pu être payés avec l’argent foutu en l’air autour de Fred, de Delgado, de Piquionne, de Baros, Pjanic , Belhadj ou de Boumsong qui n’ont servit à pas grand-chose. A rien ?

L’étoile du Bergeroo

Même le championnat de France n’est plus une excuse. Qui sont ces fameuses pépites que les clubs fortunés nous dérobent ? Et si tout simplement l’Hexagone ne produisait plus aucun joueur correct ? Et si l’indispensable épine dorsale défensive français ne jouait ni à la Juve, ni au Milan AC, ni à Barcelone, ni à Chelsea, ni au Bayern, ni à Liverpool, ni à Manchester ? Où vivaient Thuram, Desailly, Lizarazu, Sagnol, Makelele, Deschamps, Petit, Vieira, Blanc et Karembeu ?

Et si les problème de l’équipe de France n’étaient pas qu’un simple hasard de coaching ?  Et si Gouffran, Briand, Nasri, N’Zogbia, Matuidi, Gomis, Zubar, Payet, Le Tallec, Sinama-Pongolle, Aliadière, Meghni,  Ben Arfa, Kaboul, Mexès, Mavuba et Bréchet avaient tous joué en France espoirs ? Et si Gourcuff s’était fait dégager de Milan pour ne jamais y revenir à juste titre ?  Et si Benzema et Ribéry devaient assumer seuls toute la nouvelle génération du foot français ? Même Benoit Cauet, le Toulalan du riche, jouait à l’Inter.

Heureusement, Barcelone a eu besoin de tous ses arguments financiers pour piquer aux plus grands clubs Xavi, Iniesta et Messi. Quel est le sens exact des mots détection, formation et recrutement ?

Le roman du perd OL: Qui ne tombe pas n’est pas Lyonnais

SOCCER-FRANCE/

Le Vestiaire accompagnera Lyon jusqu’à sa victoire en Ligue des Champions. Parce qu’un club qui nous a autant fait vibrer ne doit pas mourir seul, chaque semaine, nous publierons son bilan de santé. Aujourd’hui, on recrute le Prince Charles et on tient en échec le grand Lorient.

Le mercato bat son plein, Faubert est sur les tablettes des plus grandes équipes. Pourtant, Aulas tarde à abattre ses cartes. Il a promis de casser sa tirelire. On ne savait pas qu’il s’était servi chez Carole Merle et Bruno Bellone. Le gros lot pourrait s’appeler N’Zogbia. Si ça vous dit quelque chose, c’est peut-être en raison de ses titres, ses apparitions en équipe de France A ou même ses buts, car il jouerait milieu de terrain offensif. Non, vous connaissez Charly, car il a été le tout premier « sportif » mis à l’honneur sur Le Vestiaire. C’était en mai 2007, il jouait déjà à Newcastle. Progression.

Charlie et son drôle de drame

Quoi qu’il arrive, Aulas semble  sous le charme de son côté gauche. Le grand Lorient, de Vahirua et Abriel, a souffert mille maux pour se démarquer sur le côté gauche lyonnais. Mieux vaut se prémunir contre toute blessure en achetant un troisième remplaçant. De toute façon, Ederson a coûté assez cher comme ça. Aulas est sûr de lui, une fois n’est pas coutume, il s’est livré avec sincérité sur l’état de son équipe. Oui Lyon est à la dérive, non il n’a jamais réussi un recrutement correct.

« J’ai la crainte de ce retour des équipes compétitives et aussi la sérénité car jusqu’à maintenant, quand il a fallu réaliser des exploits dans les grands rendez-vous, l’OL a toujours répondu présent. » Porto, Eindhoven, Milan, Rome, et Manchester. Aulas n’avait pas dû avoir l’heure exacte du rendez-vous. « C’est une chance qu’on puisse enfin mesurer le parcours de l’OL, qui vient de remporter quinza titres en dix ans. Toutes compétitions confondues. » Il a raison de confondre : qui fait encore la différence entre Ligue des Champions et Coupe de la Ligue ?

Elber au change

« S’il devait y avoir une note qualitative, elle serait moins bonne que celle des années Houllier par exemple. Je me souviens aussi de l’année où l’équipe, entraînée par Jean Tigana, avait déployé un jeu brillant et formidable (en 1995). Au final, l’OL avait fini deuxième derrière Nantes. » Une façon de renouveler toute sa confiance à Claude Puel ? Ou d’espérer finir sur le podium ? « Non, j’ai confiance dans les joueurs, j’ai confiance dans Claude Puel. Il n’y a pas de recadrage.  » Puel est donc bien l’homme de la situation.

« Le mercato ne sera pas agité, mais on va faire ce qu’on a à faire, comme chaque année depuis dix ans quand on a pris les bonnes décisions au moment où il fallait. » Fred, Pjanic, Ederson, Delgado, Grosso, Nilmar, Elber, Baros, Boumsong,  Clebar Anderson, Fabio Santos : ça coûte plus qu’un cocktail de Simonet, mais ça joue moins que Moreira. Cherchez l’erreur. Govou ?

« Puel n’est pas pressé de recruter. C’est confortable quand on est entraîneur de compter sur un groupe de trente joueurs, dont une vingtaine d’internationaux, et d’avoir la capacité d’en recruter deux ou trois autres. Le privilège de prendre ou de ne pas prendre est une capacité que n’ont pas beaucoup d’entraîneurs. C’est une grande qualité de Claude de ne pas recruter pour recruter, mais de recruter pour améliorer ce collectif. Et s’il ne recrute pas, on ne lui en voudra pas car on a confiance en lui.«  Même Perrin ne jouissait pas d’une telle confiance l’hiver dernier. Il se murmure qu’une prime exceptionnelle pourrait être versée à Puel dès le mois d’avril.

Pendant ce temps-là, Cris se réjouit de la bonne ambiance générale. Qui a dit que c’était la crise ?