Questions interdites : Nasri a-t-il un Gourcuff dans chaque doigt de pied ?

Alors même que le Partizan Belgrade est encore tout étourdi d’être tombé sur Nasri, Le Vestiaire ose le comparatif à faire pâlir un requin Blanc.

On leur demande d’être décisifs. Des passes, pourquoi pas, des buts, c’est un minimum. Depuis le début de saison, Nasri brille à quasiment tous les matches : soit il marque, soit il fait marquer. En plus, il  a un truc bien à lui : il joue bien. Gourcuff a un léger passage à vide depuis un an et demi, mais ça va sûrement revenir un jour ou l’autre. A moins que.

Jusqu’ici, Gourcuff et Nasri ont tous les deux joué dans des grands clubs, européens et français, même si jouer est un bien grand mot pour le Milanais. Nasri n’a rien gagné, ni rien fait gagner depuis qu’il a signé son premier contrat pro, ça devrait continuer cette année grâce à Wenger, mais aussi à la charnière Koscielny-Squillaci. Gourcuff a déjà remporté le championnat et en plus c’est un peu grâce à lui. Il est donc en avance. Côté grand match, ni l’un ni l’autre n’ont jamais existé, que ça soit contre le Barça pour Nasri, ou contre n’importe qui pour Gourcuff. L’ouverture du score à Munich ne compte pas, le futur finaliste de la C1 était encore à la lutte avec la Juve de Jean-Claude Blanc. Mais Nasri n’est pas tant en avance puisque Manchester est si fort.

Yoann est pire que lui

En équipe de France, Gourcuff a déjà fait un bon match, c’était en 2008. Même combat pour Nasri, c’était en Angleterre. Impact sur le jeu, facilité de passes, précision, jeu court, celui qui ressemblait le plus à Zidane n’était pas Breton et ne ratait pas une passe sur deux à Wembley. L’Equipe a préféré Gourcuff. Benzema et Malouda ont préféré Nasri, trois fois sur quatre. Mais doit-on forcément être compétent quand on est journaliste ?

Sinon, leur jeu est très similaire. Dribbles, passes, tirs et buts, Nasri joue comme Gourcuff quand on croyait qu’il deviendrait Zidane. Gourcuff joue comme Nasri quand il était blessé. Et Lyon joue pas plus mal depuis que Gourcuff est blessé.

A part ça, en attendant que Nasri devienne décisif dans les grands matchs au poste de numéro 10. On pourrait faire jouer Gourcuff milieu défensif, c’est encore là qu’il est le meilleur, il n’aurait qu’à faire circuler le ballon et en plus il sait courir. Mais pour l’instant tout le monde continue de faire croire à Gourcuff qu’il est Gourcuff, sinon TF1 n’écrirait pas : « Malgré un mauvais départ, Lyon est revenu à trois points de la première place. Pourquoi  Yoann Gourcuff est-il un des artisans de ce renouveau ? Auteur d’un très bon match face à l’Angleterre, a-t-il retrouvé son meilleur niveau ? Réussira-t-il à qualifier l’OL pour les huitièles de finale de la Ligue des champions ? Interview. »  Mais faut-il être compétent quand… Non, rien.

Pendant ce temps-là, Nasri continue les sourires en coin de fausse modestie à chaque interview hebdomadaire de Canal. Gourcuff, lui, a freiné sur les analyses de match à la con, ça énerve Maldini.

Question interdite : Mourinho a-t-il perdu la manita ?

Après la branlée du Camp Nou, ceux qui léchaient la moustache du Portugais il y a six mois se rendent compte qu’il n’en a pas. La vérité est ailleurs et surtout sur Le Vestiaire.

Que Mourinho se rassure, même les meilleurs peuvent se tromper. Notre spécialiste a toujours cru qu’un entraîneur pouvait transformer onze Mathieu Chalmé en Marouane Chamakh. Blanc y était parvenu pendant six mois, mais Ciani venait vraiment de Lorient. Onze Xabi Alonso ne peuvent donc se transformer en Casillas. Mourinho subit de plein fouet ce qui lui a réussi l’année dernière : le plus gros nivellement par le bas de ces trente dernières années. Le Vestiaire l’expliquait dès octobre 2009. De la Ligue des champions à la Coupe du monde, tout s’est déroulé de la même façon. Voici pourquoi Lyon est qualifié pour les huitièmes de finale la C1 avec deux défaites et un match nul.

Parce que Maradona, Ronaldo et Zidane ne jouent plus

Les meilleurs joueurs du monde s’appellent Cristiano et Messi. Ils dominent le football de club à un niveau rarement vu et pourtant au niveau international ils n’ont jamais existé. D’une part car leurs équipes sont faibles, mais l’argument est insuffisant. Car CR, aussi impotent soit le Real, a toujours surnagé, cette année comme l’année dernière. Car Messi, dès qu’il joue contre le Rubin Kazan avec les meilleurs cancres de la Masia, n’est pas plus nul qu’eux. Ils n’existent pas car ils n’ont pas le niveau pour exister dès que les défenses se resserrent un peu, dès que la rigueur s’installe. L’ahurissant niveau CFA pratiqué dans toute l’Europe, particulièrement en Liga, championnat le plus faible de toute l’histoire, disparaît mécaniquement en équipe nationale. Or, qu’a rencontré Cristiano à Barcelone ? Xavi et Iniesta. Qui a gagné en Afrique du Sud ? Mais qui a perdu contre Mourinho en Ligue des champions ? Contre Eto’o pour être plus précis.

Parce que l’Allemagne n’était pas en finale de la Coupe du monde

La logique est implacable. D’une part le Barça avait Ibra et si David Villa n’est pas Eto’o, il est au moins six fois Ibrahimovic. En somme, il sait faire une passe. Mais surtout Mourinho a pu faire avec l’Inter ce qu’il ne peut pas faire avec le Real actuel, dont Le Vestiaire vous vante les qualités depuis si longtemps. Sa défense, même renforcée par Carvalho, reste extrêmement faible mais suffisante dans le foot actuel, à moins que l’on vise la Ligue des champions. C’est la première erreur de Mourinho : ne pas avoir gardé son pognon pour renouveler au moins deux postes de plus derrière. Sa deuxième erreur est identique. Être allé chercher Ozil et Khedira. Deux joueurs suffisants dans le foot actuel, sauf si l’on vise la Ligue des champions. Où étaient-ils contre Xavi et Iniesta cet été ? Où étaient-ils contre Xavi et Iniesta dans le clasico ? Aucun rapport sans doute.

Parce que l’Argentine n’était pas en finale de la Coupe du monde

Sa troisième erreur n’a pas eu d’impact à Barcelone. Quand on en prend cinq, pas besoin d’aller voir devant ce qu’il se passe. Jouer avec Di Maria et Higuain, c’est suffisant dans le foot actuel, sauf si l’on veut remporter la Ligue des champions. Benzema n’a marqué que quatorze buts en Ligue des champions et il a déjà 23 ans. Mourinho a cru que dans le football actuel, son équipe était la meilleure. Il avait presque raison, mais la finale de la Coupe du monde c’était Espagne-Pays-Bas.

Mourinho a fait son mea culpa contre Valence. Un milieu à trois pour compenser Ozil et Khedira. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais Valence c’est Valence. Que s’est-il passé ensuite ?

Cantona : « Banking for Eric »

A quelques heures de l’effondrement du système bancaire international, notre spécialiste économie a (presque) rencontré l’outremangeur dans la file d’attente du Crédit agricole de Carquefou.

LE VESTIAIRE : Vous appelez les gens, dans une vidéo filmée par un stagiaire de Presse Océan avec son téléphone portable, à retirer tout leur argent des banques pour faire écrouler le système. Est-ce bien raisonnable ?

ERIC CANTONA : Quand les hirondelles suivent le fourgon blindé, c’est parce qu’elles pensent qu’on va leur jeter des billets.

Cette « révolution » financière est-elle réalisable ?

Si les trois millions de chômeurs français vont tous fermer leurs comptes à découvert, ce mardi, on n’aura aucun mal à faire sauter la banquière. Mais ce n’est qu’une première pierre à la destruction de l’édifice : les gens devraient aussi arrêter d’aller bosser et d’acheter de la bouffe.

Allez-vous vous-même suivre le mouvement que vous avez initié ?

I’m not a man, I’m Cantona.

Est-ce le rôle d’un ancien sportif d’intervenir dans les questions économiques ?

Yannick Noah est bien chanteur. Et puis ce n’est pas parce que j’ai appelé mon fils Emir et que j’ai trois comptes en Suisse que je n’ai pas le droit de l’ouvrir. Je sais ce que c’est la misère, moi. J’ai vu tous les films de Ken Loach.

Qu’allez-vous faire une fois le système bancaire écroulé ?

Il faudra décapiter la classe politique à coups de crampons dans la gueule. Un grand leader comme Amado Guevara ou Gonzalo Castro prendra alors le pouvoir pour éliminer tous les sacs à merde.

Que pensez-vous de l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar ?

C’est simple, il faudrait arrêter de cuisiner au gaz et ne plus faire le plein de sa voiture pendant douze ans.

Bruits de Vestiaire

FOOTBALL

Une oie de Coco

On ne peut pas toujours sortir de son chapeau déontologique des prostituées bosniaques mythomanes. Remember Irma Nici. Alors, nos amis du Sun se sont intéressés de près, la semaine dernière, à l’animalerie des Beckham. Après avoir disserté sur Coco, le chien, et son maillot des LA Galaxy,  le tabloïd s’est penché sur le nouveau canard du couple, baptisé Crouchie parce qu’il avait « un long cou et des jambes très minces par rapport au reste du corps ». Peter Crouch appréciera.

Le Bale et la bête

Puisqu’on est dans le domaine animalier, restons y avec le prodige gallois Gareth Bale, ses oreilles de chimpanzé et tout un tas d’autres footeux angliches qui ont d’étonnants travers physiques. Gary Neville appréciera.

AUTOMOBILE

L’Equipe.fr : Le Lobe parfait

Si ce n’est pas toi, c’est donc Webber

RUGBY

Simply the best

Le rugby à XIII australien, c’est beau comme un clip de Tina Turner.

HANDBALL

Glamour, noir et pelotées

La fin de l’année approche et avec elle les calendriers sportifs. Déception, celui des Panthères du CJF Fleury-les-Aubrais (sic), attendu avec impatience dans toute l’agglomération orléanaise, a misé sur le « glamour » plutôt que sur des filles à poil. On se consolera avec celui réalisé par les femmes des joueurs du Dundee FC pour sauver le club.

Real, Benzema : Murcie et à bientôt

Les menaces de mort n’ayant pas suffi, Mourinho n’avait plus le choix : promettre la titularisation à tous les matches. Di Maria, Ozil et Higuain sont ravis du compliment.

Comme d’habitude, Benzema a été bon un quart d’heure, mais d’habitude il ne joue pas 90 minutes. Du coup, le stagiaire de Lequipe.fr il aime pas trop ça. Pour lui, Benzema n’a pas été digne de la confiance de son entraîneur. C’est pourtant simple, Benzema doit être bon à chaque minute ou alors la presse espagnole lui propose une alternative intéressante : marquer à chaque match ou la « muerto ». C’est sans doute pour ça qu’hier Marca se demandait si Higuain allait faire les frais du penalty dès la prochaine journée de Liga. Etre le fils de Zidane et Ronaldo ça se paye un jour ou l’autre.

Jusqu’ici, l’autre Ronaldo, Cristiano, avait interdit à tout le monde de parler au Français. Ça tombait bien, personne ne connaît la langue, Marcelo saurait à peine lire, c’est toujours une qualité de plus qu’Higuain. Mais Benzema a trouvé la clé, celle de la chambre de CR. Quand il est arrivé déguisé en Artur Jorge avec ses fringues VIP, et la moustache de Denis Troch, le gang des Portugais en a déduit que même si tout n’était pas parfait, le Lyonnais faisait des efforts d’intégration. A un ou deux foder et carai près, il a même eu le droit de lui piquer les pénos. Et curieusement Karim a eu envie de se bouger le cul sur le terrain.

Le Blanc seing

Le foutage de gueule ne s’est bien-sûr pas arrêté là, puisque le requin Blanc s’est amusé à déclarer que Benzema perdrait sa place si Rémy, Gignac et Hoarau n’étaient pas si mauvais. Il est certain que tout Cévenol qu’il est, il se priverait du mec qui lui a fait gagner deux des quatre derniers matches. On peut aimer s’essuyer les poignets sur des ressortissants croates et rester sain d’esprit.

Pendant ce temps-là, Lassana Diarra aimerait attirer l’attention des Portugais.

Gallas sans teint

Il y a deux semaines, le spécialiste foot du Vestiaire avait regardé Inter-Tottenham et pris la plume, au cas où. Ce matin, il a vu Gallas dans l’équipe probable, avec Bassong et Assou-Ekotto et donc décidé de publier. Après tout, Desailly avait au moins eu la décence de finir sur le banc.

« Si je suis cramé, d’autres le sont aussi. » Qui parle ? Le délégué CGT en fin de carrière dans une raffinerie ou William Gallas ? D’ailleurs, lequel est le plus vieux ?

Signer à Tottenham était une drôle d’idée, mais finalement disputer la Ligue des Champions 2011 l’est encore plus. Arriver à ce 20 octobre de Légende a été un long chemin pour William Gallas. Celui qui le mena au haut niveau fut presque moins long, de Caen à Marseille et finalement Chelsea. Il y a aussi eu l’année bleue 2006. Thuram était le plus vieux et le meilleur, William ne pouvait pas comprendre que lui aussi finirait vieux mais pas meilleur. Alors il a signé à Arsenal pour refaire un dernier Mondial. Il a réussi, ses équipes beaucoup moins. Le haut niveau aurait préféré l’ignorer mais il a choisi de rester.

Comme ce jour de février 2010 : Drogba bat Arsenal 2-0, ou plutôt Chelsea bat Gallas. Manchester n’en mettra que trois quelques jours plus tard. La préparation idéale pour le 8e de finale d’une compétition qu’il connu autrefois, la Ligue des Champions, contre le Barça. Mendes da Silva, qu’on appelait aussi le buteur d’Alkmaar, avait pourtant tenté d’avertir l’Europe en phase de poules en marquant au nez et à la barbe blanche d’un défenseur toujours pas très grand et plus trop explosif, rien n’y a fait. Mais Gallas est malin. Se blesser à 0-0 c’est le bénéfice du doute. Comme faire un Mondial avec Domenech.

Dans un monde où Ibra est attaquant du Barça, où la concurrence s’appelle Silvestre et où Makélélé fête ses 50 ans au PSG, comment comprendre qu’on n’a plus le niveau ? William veut pousser sa carrière un peu plus loin, il ne reste qu’à trouver quelqu’un pour le pousser lui aussi.

Rab à terre

Tottenham n’a donc rien vu et a finalement choisi ce 20 octobre pour lui organiser un jubilé à sa mesure. San Siro, Eto’o, c’était trop d’honneurs. Pour l’occasion, l’Inter en a même trouvé un plus vieux que lui pour ouvrir le score. Quand on est le héros du jour, on est évidemment tout seul à couvrir Zanetti. Quelques instants plus tard c’est déjà le troisième but : William voit bien qu’Eto’o va faire une remise. Le ballon est déjà loin quand il décide de lever le pied droit. Le gauche aimerait partir couvrir Stankovic mais le rhumatologue a formellement interdit tout surmenage.

Le quatrième but n’arrive qu’en fin de première période : quand Eto’o fait un appel de balle, la seule chose à faire est effectivement de tacler au moment de la frappe, quitte à rester trois mètres derrière. On peut pourquoi pas regarder le drapeau de l’arbitre de touche. On peut aussi gueuler sur ses coéquipiers mais ça Gallas le gardera pour la 60e minute et le petit pont que Coutinho lui mettra dans la surface. Finalement, il fera ses lacets.

Euro 2012, France-Roumanie :
Le boudin Blanc

Les grands sélectionneurs se révèlent dans les grands matches. Certains remportent l’Euro 2000 grâce à leur coaching. D’autres utilisent les mêmes méthodes pour battre la Roumanie en éliminatoires.

« Les Roumains ont joué repliés derrière en première mi-temps. Ils auraient pu marquer les premiers en seconde, les Bleus l’ont emporté et méritent la victoire. » Le requin Blanc a donc bien regardé le match, il n’est pas loin d’être le seul, car pour le reste de la population médiatique, ça fait plaisir.  Il sait que rien n’a changé, excepté lui. C’est déjà pas mal, ça lui permet d’essayer n’importe qui, pour arriver à un résultat étonnant : Rennes, Lyon, Lille, Rome, Saint-Etienne, Marseille voire Madrid, Arsenal, Chelsea et Bordeaux ensemble sur le même terrain, soit pas la moindre Ligue des champions remportée depuis huit ans.

A l’arrivée, le miracle se produit et la Roumanie ne parvient même plus à tenir un match nul. Alors, comme il ne s’est rien passé d’intéressant, Lolo essaie quand même de faire plaisir aux journalistes en abordant des sujets dont on se branle. Amical, il parlera du capitanat, mais « à la fin des éliminatoires« . Au passage, il félicite celui du jour : « Alou, on sait aussi ce qu’il ne sait pas faire. »

Altruiste, il fait croire à Frédéric Calenge que Gourcuff est redevenu bon après un été difficile. Sans préciser s’il parlait de l’été 2006, 2007, 2008, 2009 ou 2010. Généreux, il passe des dédicaces à Bafe Gomis et à tout l’Equateur : « Dimitri Payet est un joueur adroit avec ses deux pieds. » Avant une fois de plus  d’essuyer les siens sur Benzema, comme il n’aurait même pas osé le faire sur le lobe orbital de Bilic : « C’est grâce à ses qualités qu’il va s’imposer à Madrid ». Mourinho n’y était pas allé par d’autres chemins : « Nous sommes connectés et tous les trois avec Karim, on peut créer le déclic dont Karim a besoin dans sa carrière. » Humiliant. Seulement pour Higuain ?

L’Edito : Riis de sens

« J’ai un profond sentiment de tristesse. Je suis désabusé par ce petit monde du vélo. » Qui a bien pu prononcer cette phrase ? Christian Prudhomme, Franck Vandenbroucke ou Alberto Contador ?

Les pubs pour les déodorants n’étaient plus suffisantes : Loeb avait décidé d’organiser une fête d’adieu chez lui. Il a salué tout le monde, un moment très spécial, pour les autres, surtout, même si, dit-il, « on n’a pas trop le temps de regarder à ce moment là ». Notre spécialiste le disait déjà, en février 2008 : « Loeb a mis en Principauté plus de 2’30’’ à Hirvonen en roulant pendant deux jours le bras gauche à la portière ». Continuer serait donner de faux espoirs à Ogier.

Les faux espoirs, les Rennais connaissent, comme Saint-Etienne et Toulouse avant eux. Sochaux pourrait suivre, peut-être même Lyon, Bordeaux et Marseille, qui sait. Les grands buteurs se relèvent toujours quand il faut, Gignac, Lisandro et Ciani ont donc frappé et Nice a obtenu un bon 0-0 au Parc. Heureusement que le titre de Ligue 1 ne se joue pas à Stamford Bridge, à l’Allianz Arena ou au stade de France contre l’Espagne. Drogba ? Oui, mais Wenger quand même.

Racing Métro polisson

Cholet a battu Orléans après prolongation pour le Trophée des champions. L’Euroligue approche et avec elle la possibilité de se Collet quelques bonnes taules. Les filles l’ont évité au Mondial, mais mener de treize points pour finalement perdre c’était déjà pas mal, une leçon visiblement apprise Parker. On attend avec impatience la suite du Mondial de volley.

Pendant ce temps-là : « Coaching du Racing, perfs’ de l’alignement biarrot, baisses de régime de Paris : Alain Penaud répond à vos questions. » Qui sommes-nous au juste ?

Bruits de Vestiaire

BASKET-BALL

Un truck qui cloche

Après la parade triomphale des athlètes et nageurs français sur des Champs-Elysées noirs de touristes,  les basketteurs d’Orléans ont préféré au bus à impériale un poids-lourd américain pour faire leur arrivée, escortés par une douzaine de Harley, dans la zone industrielle désertique où se situe le siège de leur premier sponsor : Mr Bricolage. Welcome to ProA !

FOOTBALL

C’est du Giuly

D’accord, il faudrait qu’elle se freine un peu sur les dépenses de shopping, mais une jolie blonde qui joue au foot comme ça, on n’est pas loin de la femme parfaite. Il ne manquerait plus qu’elle aille chercher les bières au frigo les soirs de Ligue des champions. Avis à nos lectrices : plutôt que de laisser des commentaires féministes qui ne seront jamais publiés, allez donc voir la vidéo de Giuly à poil dans un bar parisien. Heureuses ?

Classe, Max

Max, l’ancien animateur vedette de Fun Radio, est le nouveau speaker de l’équipe de France. Et pourquoi pas Difool chargé de com’ de Ribéry ?

Toto calvitie

Une vingtaine d’années séparent ces deux clichés de Toto Schillaci. Cherchez l’erreur.

POKER

In your as

D’accord, le poker, c’est pas vraiment un sport et Ben Affleck se tape déjà Jennifer Garner (et que nous ça nous suffirait). Mais des Bruits de Vestiaire seraient-ils vraiment des Bruits de Vestiaire sans une photo suggestive piquée sur le site de nos confrères du Sun ?

GOLF

Easy Ryder

Puisque les mouchoirs sont sortis, messieurs, ne remontez pas vos caleçons avant d’avoir fait connaissance avec les femmes des joueurs américains de la Ryder Cup. A votre gauche : Lisa, la femme du capitaine, Corey Pavin, qui a récemment posé nue pour un obscur magazine de golf, les seins cachés par un drapeau français. A votre droite : Kandi Harris, la petite sucrerie quotidienne du « chasseur » Hunter Mahan. Tiger Woods ne va plus savoir où donner de la tête.

JUDO

Harel et l’ardue

Barbara Harel (non, pas de photo suggestive cette fois. Ah, si, quand même) a mis un terme à sa carrière, le week-end dernier, à l’issue de la Coupe d’Europe des clubs. Elle souhaite se reconvertir dans le journalisme. OK, on s’en fout. Et Jossinet en maillot de bain ?

RUGBY

Check your balls

La Fédération néo-zélandaise n’a tellement plus de fric avec tout ce qu’elle dépense pour l’organisation de la Coupe du monde 2011 qu’elle pique des ballons à chaque fois que les All Blacks vont en tournée. La preuve en image : Mike Delany, de Bay of Plenty (NDLR : allez donc faire un tour en haut du Mount Maunganui), s’entraîne avec un ballon gallois. Et si la FFR se cotisait pour leur envoyer des chasubles ?

La légende d’Oncle Benz :
Meurtre à la maison blanche

La presse espagnole sait prendre du recul sur les événements. Après avoir promis le Ballon d’or à  Benzema à l’issue de ses deux seuls buts de la saison, en février dernier, que pouvait-elle offrir à la doublure de Tevez ?

« Mourinho m’aime bien. » On peut donc s’improviser entraîneur du Real en même temps que rédacteur en chef d’As . Ça permet au moins à L’Equipe de combler sa page 4 avec un petit encart à peine publicitaire. Le but de Benzema,  deux jours plus tôt contre l’Espanyol, est tout aussi publicitaire. Une promotion pour le génie de Mourinho, qui veut faire du Français le nouveau Ballon d’or du Real. Il voulait donc lui donner la dernière aptitude manquante : la vraie suffisance, celle qui a rendu Thierry Henry intouchable jusqu’à lui faire oublier de prendre sa retraite. Mais comme toujours, Benzema n’aime pas attendre pour dépasser le maître, sinon à quoi bon envoyer les bouteilles d’eau dans la gueule d’Henry dès son premier Euro.

Le cordonnier est mal José

Les humiliations quotidiennes n’y ont rien fait. Mourinho le traite de feignant, il part en équipe de France sauver la patrie. Higuain rétorque qu’il a battu l’Espagne en amical. Si jamais Mourinho regarde M6, le caïd éclate de rire quand le requin Blanc lui reproche d’avoir manqué un but tout fait en fin de match. De retour à Madrid, c’est l’escalade : titulaire, puis banni contre l’Ajax et dans la foulée « Karim est intelligent, j’espère qu’il comprendra ce qu’il a à faire pour jouer plus ». Tôt ou tard et pourquoi pas tout de suite.

Higuain n’a pas une occasion à la Real Sociedad le samedi suivant, Benzema s’en créé une en deux minutes de jeu. Mourinho veut plus alors il sort Higuain après un but, le mardi, contre l’Espanyol. Depuis la tribune, Benzema a bien vu le match de l’Argentin et entendu les huées du public. Il embrasse donc le sortant, trop heureux d’entendre des applaudissements et tant pis s’ils applaudissent l’entrant. Mourinho a beau interdire à tous les Espagnols de lui faire une passe, Benzema a beau être détesté, Diarra ne parle toujours pas un mot d’espagnol. Un ballon dans la surface, ça suffit pour marquer quand il le faut, Higuain a bien tout vu depuis les tribunes. La suite, c’est le chef d’oeuvre en deux parties.

Mercredi : « Es importante que aproveche los minutos que me da el técnico, ya sean quince o veinte. He recibido un buen servicio de Lass para marcar. Es un buen motivo para estar contento. » Traduisez que même sans jouer je reste le meilleur et ça pourrait durer longtemps. Mes partenaires n’ont qu’à aller se faire foutre. Il n’oublie pas au passage son préparateur physique : « Mourinho es un gran entrenador y le agradezco su confianza. Yo intentaré aprovechar todos las situaciones que tenga para poder marcar goles. » Pour ceux qui, comme nous, ne parlent pas le castillan, ça doit vouloir dire : « J’emmerde Mourinho, c’est pas un entraîneur portugais qui va venir me faire chier. »

Jeudi : Benzema en remet une couche, cette fois en français, comme d’habitude, mais Frédéric Hermel parle au moins deux langues : « Mourinho es un entrenador muy grande, uno de los mejores del mundo sino el mejor. ¡Y sé que le caigo bien! »

Mourinho a traduit de lui-même depuis longtemps : « Ce ne sera pas un problème pour lui de redevenir un très bon joueur. » Mais parle-t-il de Benzema ou de Higuain ?

Bruits de Vestiaire

FOOTBALL

Viens, à la maison


Comme souvent, nos amis de la presse britannique se posent, en ce début de saison européenne, les vraies questions : qui du milieu de terrain d’Aston Villa au plus long cou du monde, Stephen Ireland, ou du plus Américain des anciens footballeurs anglais, Thierry Henry, a la plus belle maison ? On savait ce dernier particulièrement habile de ses mains – l’Irelande (aucun lien, fils unique) en sait d’ailleurs quelque-chose – mais que va donc t-il bien pouvoir faire d’un piano à queue ? Un billard avec son nom sur le tapis, un aquarium plein de poissons jaune fluo et une belle blonde pour jouer sur le billard, ça, en revanche, c’est quand même la classe.

L’été indien

Larissa piquante

Vous vous rappelez sûrement de Larissa Riquelme. Non, pas le joueur, on n’est pas non plus là pour vous parler de sport, mais la supportrice paraguayenne qui se servait de son soutien-gorges comme étui de portable. Eh bien, la brunette a encore trouvé le moyen de faire parler de ses seins d’elle. Ce sont cette fois les présentateurs qui en profitent. Ils embauchent à la télé mexicaine ?

OMNISPORTS

Delhi de fuites

Non, ce n’est pas la salle de bain de l’hôtel lyonnais dans lequel ont dormi Mickael Llodra et Gael Monfils après leur qualification pour la finale de la Coupe Davis. Mais celle d’une des chambres qui accueillent les athlètes des jeux du Commonwealth, à Delhi, en Inde. Ils auraient quand même pu refermer la cuvette des chiottes.

FOOTBALL AMERICAIN

En avant

Ok, on s’y connaît autant, au Vestiaire, en foot US qu’en basket-ball, mais ce mec-là n’a pas l’air de quelqu’un à qui l’on confierait sa savonette sous la douche.

RUGBY

Nique Clegg

Notre jeu-concours de la semaine : combien de sélections nationales compte cette paire de cuisses ? (Indice : Nick Clegg n’est ni gay, ni joueur de rugby. Mais il aime Harry Potter.)

JUDO

Toi aussi, raconte nous tes fantasmes

L’Edito : Se rouler des Puel

Pendant que Ribéry fait mine de manquer à l’équipe de France, Müller fait mine de marquer un but et demi à chaque victoire du Bayern. Ironie des grands joueurs ou pas, Nasri a marqué deux penaltys de plus que le nouveau Zidane.

Comme disait le poète, dans les couloirs de LCI, comme sur I-Télé, tout fait sens. Les sifflets de Bernabeu contre Higuain sont une chose, les interviews de Bernard Lacombe au JDD une autre. Quand il parle de résultats merdiques, il sait de quoi il en retourne, quand il parle de recrutement raté aussi. Dire qu’il préférait l’époque Perrin est un leurre, ce n’était pas vraiment ses mots, mais ceux de son président. « Menaçable mais pas menacé », que ne faut-il pas inventer pour calmer ces fouille-merde du service communication du club ? « On verra dans un mois si l’intuition des supporters était pertinente. » Puel démission est donc une intuition. « Jamais aucun grand club européen ayant écarté son technicien en début de saison n’a atteint ses objectifs. Puel est quelqu’un de compétent, qui a un bon effectif. »

Tout fait sens et le Real de Mourinho joue comme l’Inter de Mourinho la première saison. Reste à élire les Ibrahimovic et choisir le club avec lequel il faudra faire affaire l’été prochain. Capello n’avait pas eu autant de temps, attention quand même à ne pas vexer Santiago-Bernabeu avec trop de hors-jeu d’attaquant de pointe, trop d’occasions salopées d’attaquant de pointe, trop de contrôles ratés d’attaquant de pointe, trop de pointe de vitesse pas suffisante d’attaquant de pointe ou trop de jeu en remise direct à l’adversaire d’attaquant de pointe. « Le geste typique du buteur », précise Da Fonseca sur une frappe à trois mètres du but. Ça fait partie du bagage et la récompense arrive toujours en fin de match à dix contre dix sur un caviar de Cristiano. Benzema est obligé d’applaudir, Mourinho est bien un génie. Une frappe, un but : Benzema aussi. Il est même peut-être meilleur : « Mourinho est un grand entraîneur et je le remercie de m’accorder sa confiance. » A part une bande de Yougos, il sera difficile à abattre.

Le Diaw du village

La communication a aussi son rôle en Coupe Davis. Llodra n’est pas encore le meilleur joueur du monde en simple, pourtant Monfils le croit. Clément n’est pas le meilleur joueur de double du monde, pourtant Llodra le croit. Et l’Argentine de Nalbandian n’est pas la meilleure équipe du monde, pourtant tout le monde l’a cru. Boetsch l’a bien gagnée et battu Kulti, l’importance est bien dans l’apparence.

Pendant ce temps-là, Le Mans a bien négocié le match aller du premier tour préliminaire de l’Euroligue. En d’autres termes, Antoine Diot a pris le relais de Boris Diaw.

L’Edito : No Loeb in job

Pourquoi Le Vestiaire devrait-il avoir toujours raison ?

Ce week-end, notre service foot s’est amusé à parier sur la Ligue 1. Une simple grille suffira, les résultats sont assez prévisibles. Le pognon est en vue, nos chroniqueurs basket et rugby vont enfin être payés. Puis la journée s’est déroulée, Nancy a battu le grand Montpellier à domicile, Auxerre à presque réussir à tenir son score face aux ogres caennais, la machine verte a surpris l’omnipotent leader toulousain pourtant privé de Gignac, Bordeaux a continué son parcours de relégué sans faute, le PSG a gagné son entraînement, encourageant à quelques jours du match.

Le triomphe Modeste

Heureusement, nous avons pu compter sur Lyon pour nous refaire. Gourcuff a suffisamment pesé pour éviter la victoire, Diakhaté a été fidèle a sa réputation, Puel prendra le même avion que Tigana et Triaud, mais ils ne pourront pas tous entraîner Aston Villa. Puis le choc de la soirée devait voir Monaco humilier Marseille. Mais si Gignac est toujours ce gros molasson perso qui tire seize fois par mi-temps, Valbuena veut, lui, continuer à fréquenter Laurent Blanc. Ca rend modeste, paraît-il, pourvu que ça ne rende pas Modeste.

Du coup, Monaco n’a joué qu’entre la 10e et la 43e minute. Il restait quinze euros à miser sur l’étranger, mais la raison l’a emporté. En effet, comment Abidal, Ibrahimovic, David Villa et Higuain pouvaient-ils ne pas être décisifs ? Ils l’ont été, à leur façon. Pourquoi Le Vestiaire devrait-il avoir toujours raison ? D’ailleurs, Federer n’a-t-il pas encore atteint les demi-finales d’un grand Chelem avant de tomber sur un grand Djokovic. C’est quoi un grand Djokovic ? C’est un Federer fini.

Pendant ce temps-là, Riner se fait au moins autant chier que Nadal, et que Loeb, qui a trouvé une solution palliative.

Le grand requin Blanc : Bosnie and crade

Que voulait dire Laurent Blanc à ses joueurs en s’attifant d’un costume si mal ajusté ? Quoi que ce soit, ils ont eu pitié, mais le requin est-il pour autant à l’abri de renfiler un jour ses apparats de clochard ?

La réponse est non. Les enseignements de la rencontre d’hier soir sont en effet aussi étroits que la fissure sur une pomme d’Adam croate en demi-finale de Coupe du monde. Heureusement, il n’est pas dans la nature des observateurs d’un pays entier de s’emballer dès que la France bat la plus faible nation du monde. Certes, la France n’avait jusqu’ici jamais battu la Lituanie et l’Irlande ou explosé les Iles Féroés et l’Autriche. Certes, L’Equipe n’était pas du genre à voir un rayon de soleil après une victoire 2-1 face au Costa Rica. Certes, c’est la première fois que la France tombe dans un groupe de qualifications aussi faible.

La Bosnie avait pourtant été présentée comme un Brésil en puissance, ce terrible monstre à deux tête entrainé par le Maradona du pauvre, celui du PSG. Pourtant, il y avait bien du Maradona en Susic hier soir, dans cette capacité à prendre la France de haut, à finir par croire que même des Bosniens se promèneraient devant Adil Rami. Mais non, des Bosniens restent des Bosniens et Diaby a pu bouffer du Chinois comme à la belle époque. Même Méxès ne s’est trouvé que six fois en difficulté alors que Suker jouait exclusivement pour la Croatie et qu’en plus il avait pris sa retraite il y a une bonne centaine d’années.

Balèze Blaise

Il y avait pourtant une différence entre Raymond Domenech et Laurent Blanc, autre que celle de flinguer son axial à la première merde pour aligner un vieux et un nul. Il osait faire débuter Benzema. Ça aurait dû suffire, ça a suffit. Et pourtant, il a vraiment pas été bon, mais quand on s’appelle Benzema on ne demande qu’une chose. Guillaume Hoarau regrette de s’appeler Hoarau et d’être aussi lourdement blessé depuis le début de sa carrière.

Une première victoire pour le requin Blanc, c’est beau comme un pardon à Bilic. Hier soir il s’appelait Susic, il a juste eu droit à une poignée de main, mais le mal est le même. « La Bosnie est certainement l’équipe la plus solide du groupe. » En tout cas celle qui a permis à Clichy de faire une passe décisive. Il restait juste quarante-cinq secondes de boulot derrière. Puis Blanc a présenté Matuidi au peuple de Sarajevo. Et oui, Pjanic n’avait pas triché depuis trois ans et si Spahic n’a toujours pas dénoncé son contrat avec Montpellier, c’est que ça doit lui convenir. Les agents biélorusses précisent qu’ils sont joignables à toute heure.

De tout temps, les Espoirs ont su faire tourner la balle, s’approcher des buts et même en marquer parfois. Ca arrive donc encore, mais à l’époque ça ne voulait pas dire que les Espoirs allaient se qualifier, ni qu’ils étaient bons. Jérémy Menez peut crier au procès d’intention, on ne va pas délocaliser les matches en province pour lui.

Le blanc de touche

Lloris. Juninho a tenté de le surprendre d’un coup franc lointain, mais il a mal vieilli : ce n’était pas cadré. C’était la Bosnie en face.
Sagna. Il a bien combiné avec le gardien adverse, mais l’ailier bosniaque a aussi souvent sollicité son aide. Evidemment, on ne juge plus ses passes. Et puis, c’était la Bosnie en face.
Rami. Il a été impérial, sans faire son habituelle connerie : Dzeko va vraiment finir par quitter Wolfsburg pour signer en Allemagne. A moins qu’Ibisevic n’ait joué à Dijon, prêté par le PSG. C’est aussi ça la Bosnie.
Méxès. Les Autrichiens ne sont plus ce qu’ils étaient. Le plus dangereux, c’est que ça va finir par lui donner confiance. Heureusement que ce n’était pas la Bosnie.
Clichy. Tout le monde n’est pas aussi doué qu’un Biélorusse. Une belle première passe décisive qui aurait aussi bien pu ne pas être dans le dos et obliger son destinataire à une roulette pour se retourner. Mais la Bosnie, c’est la Bosnie.
Diarra. Blanc lui avait demandé comme à Bordeaux : mettre le brassard, tout prendre de la tête et passer à Plasil et Gourcuff. Les ouvertures dix mètres trop longues pour Benzema ne comptent donc pas. Face à la Bosnie en tout cas.
Mvila. « Il a du culot, il est très bon. » Ferreri a toujours été impressionné par la Bosnie, les demi-volées de trente mètres, même au-dessus, et le travail de Christian Jeanpierre.
Diaby. Dribbler trois mecs au milieu à 0-0 est une chose, faire la passe dans le tempo en est une autre, mais ça permet quand même de finir par en mettre un autre à la Bosnie.
Valbuena. Le haut niveau ne l’aime pas trop, mais quand c’est la Bosnie, il a pu obtenir des fautes et même faire une passe décisive en se cassant la gueule. Ca doit être ça la générosité, Menez va regretter toutes ces années de sport études.
Malouda. Pendant soixante-dic minutes, il n’a rien réussi et finalement impliqué sur les deux buts. Il commence à comprendre. Bosnie ou pas Bosnie.
Benzema. Il a fanfaronné après son but et au coup de sifflet final, même pendant que Blanc lui rappelait qu’avec un peu plus d’implication et un peu moins de kilos il en mettait six. Avant le match il était annoncé comme le héros contre le Brésil, il a été le héros mais c’était contre Malte. Pas de hasard. Du moment que tout le monde a compris le principe.

Equipe de France, Euro 2012 : Blanc comme un linge

La brève a été publiée, samedi matin, à 9 h 27 sur le site Internet de L’Equipe : « Aliadière au chômage ».

Jérémie Aliadière a 27 ans. Si les recruteurs d’Arsenal avaient été écoutés, il y a onze ans, il aurait levé la Coupe du monde en juillet dernier. Leader magique d’une génération enchantée. Pour la première fois, l’équipe de France n’a pas connu de creux. Aliadière, Meghni, le jeune Gourcuff et Méxès, entourés des tauliers Gallas et Abidal, ponctués d’Anelka et Benzema devant, ont offert un nouveau sacre au pays de Houiller. Le manager d’Arsenal s’appelait Arsène Wenger, une partie des joueurs alignés face à la Biélorussie ont été recrutés par Arsène Wenger.

Le Vestiaire l’avait donc dit à la veille de France-Pays-Bas 2008 et répété ensuite, la France n’a pas construit de génération capable de gagner. La génération Jacquet s’était établie sur les ruines des précédentes, Blanc n’a même pas de ruines, il n’a rien. Ou plutôt juste trois joueurs du plus haut niveau : Lloris, Benzema et Ribéry. La cause est naturelle bien-sûr, mais aussi humaine : six ans de Domenech. Ce n’est évidemment pas de la faute à Domenech si Escudé, Givet, Squillaci, Ciani, Rami, Abidal, Evra, Clichy, Sagna et Escudé n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Diaby, Diarra, Toulalan, M’Vila, Gourcuff et Nasri n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Hoarau, Gignac, Remy, Saha et Cissé sont nuls à chier. Mais faut-il être aussi définitif ? Sans aucun doute, car tous ces joueurs ont fait leurs preuves en club, il était donc inutile de les sélectionner. En revanche, Deschamps, Blanc, Djorkaeff, Desailly, tous membres éminents de la génération France-Bulgarie, ont eux aussi fait leurs preuves en club. Blanc ayant démarré sa carrière un peu plus tard, sans toutefois parvenir à stopper Crespo dans les règles de l’art.

Alou y es-tu ?

Puisque  la France, a priori, ne déclarera pas forfait pour les cinq prochaines années, il faudra quand même essayer de monter une équipe. Derrière, Blanc possède aujourd’hui, à son image, un joueur tout aussi moyen, évoluant dans un club moyen, mais moins que les autres et qui est quand même le meilleur de tous à son poste : Philippe Méxès. Personne ne peut l’accompagner pour l’instant en attendant de re-tester Planus. Au poste de latéral, Tremoulinas n’a pas encore été essayé, mais il reste le meilleur sur ses performances individuelles et ce malgré le quart de finale aller de Ligue des champions et un but offert à un Manceau.

Comme Sagna et Chalmé ne prévoient pas de faire un enfant, autant garder Sagna. Au milieu, les Diarra n’ont pas d’équivalent en attendant qu’ils jouent enfin avec les Bleus, puisque Mavuba est visiblement interdit de sélection. Et comme Ben Arfa se réservera pour Newcastle et que Hazard s’est trompé de côté, on se passera de créateur. Devant, Benzema, Ribéry et Malouda sont les meilleurs. Anelka pourrait les suivre, mais il a eu un empêchement. Il n’y a donc pas charnière défensive, pas de créateur, pas de leaders. Ce n’est donc pas que de la faute à Blanc si la France a réalisé vendredi son pire match depuis France-Israël 1993. Pas que, donc. Car Domenech battait quand même la Lituanie, mais il avait Ribéry.

Lloris. Abidal ne jouait pas, Clichy oui.

Sagna. Pour sa première sélection, il a tenté de contenir au mieux sa fébrilité et assuré le strict minimum.

Rami. Quelques dribbles pour se relancer dans ses vingt mètres : il apprend vite.

Méxès. La vivacité des attaquants biélorusses l’a gêné, mais en août c’est le strict minimum.

Clichy. « Sur l’action du but, le ballon m’a tapé le pied. » C’est le principe du foot en effet.

M’Vila. On l’a pas mal vu, sauf quand les Biélorusses arrivaient à quatre ou cinq plein axe face à Lloris. Ce n’est arrivé qu’une demi-douzaine de fois. C’est quoi le rôle d’un demi-défensif déjà ?

Diaby. Le Costa Rica n’était finalement pas une aussi bonne équipe que ça. On va quand même attendre un match contre Stoke pour le juger.

Rémy. L’OM lui a donné une nouvelle dimension : il remonte les bras en décélérant comme Henry et il obtient des touches.

Valbuena. Il ne sait toujours pas trop bien ce qu’il va faire, alors des fois c’est un retourné, des fois une frappe cadrée.

Ménez. Son adaptation à l’AS Roma ne saurait faire oublier qu’il joue à l’AS Roma.

Malouda. Ribéry battait la Lituanie sans brassard.

Hoarau. Atypiquement lent et mauvais techniquement.

Saha. S’il y avait un doute, il n’y en a plus.

Gameiro. Un débordement et une occasion en quelques minutes. Gignac va regretter d’avoir quitté Lorient.

Le grand requin Blanc, France-Biélorussie : Hoarau malgré lui

Avant de monter trop vite Blanc sur un piédestal, un rappel : Domenech a tenu six ans à ce rythme.

« Les joueurs ne me semblent pas paralysés. » La tétraplégie dans le foot est un sujet tabou, mais Laurent Blanc a décidé d’affronter ses démons. Mettre le short lui a effleuré l’esprit – « demain (vendredi), ce n’est pas moi qui vais jouer. Laurent Blanc, on s’en fout. Ce qui compte, c’est l’équipe de France » – il aurait dû, mais finalement, ça ne sera pas la peine. Visiblement, l’Euro non plus, les heures sombres de l’histoire et les pénuries d’attaquants conduisent parfois à des exactions inommables.

Blanc le sait, il n’avait pas besoin de jouer : sur la foi d’une ancienne liste récupérée dans le bureau de Domenech, il a affaire à de grands garçons qui peuvent faire le boulot sans l’aide de personne. Les mocassins noisettes attendaient depuis trop longtemps. Lloris, Sagna, Rami, Mexès, Clichy, Diarra, Diaby, Malouda, Hoarau, Rémy, Saha, Valbuena : il n’y a donc que Menez et Gameiro qui n’avaient pas eu droit aux faveurs de Domenech un soir de novembre en Lituanie. En pleine reconstruction, c’est l’heure de gagner sa place, et les absents n’ont pas forcément tort. « Les joueurs savent ce que l’on attend d’eux : un comportement, un état d’esprit… J’espère qu’ils y ajouteront des qualités footballistiques. » Desailly l’aurait mal pris.

Tous n’ont pas bien compris, et la consigne de ne pas être mauvais aurait aussi pu par exemple s’appliquer aux centres de Sagna et Clichy. Blanc va bientôt les appeler Chalmé et Trémoulinas, mais personne n’a encore réussi à déchiffrer cette énigme. Wenger a bien tenté de défendre Sagna en louant ses bonnes intentions, les dribbles de Clichy en pleine surface ça peut laisser l’image d’un gros nul. Radio de la gorge à l’appui, Bilic peut certifier qu’avec le temps ça s’estompe.

Atypique-assiette

Devant, c’était encore le jour de l’atypique. En Norvège, avec N’Zogbia, c’était raffiné. Mais ça interdit de s’étonner qu’un atypique ne sache pas contrôler, ni faire opposition avec son corps contre des Biélorusses. Même Jeanpierre avait prévenu : « Très bon match de Guillaume Hoarau, notamment défensivement. » Coûter un seul but pour sa première sélection parce que le marquage ça implique de courir quand l’adversaire le fait, ça s’appelait prendre date. Certainement en confiance, Hoarau a fait pareil qu’en août, ça a bien marché contre le Maccabi et Saint-Etienne. M

ais en pire puisqu’il a tenté de décrocher. Pas pour emmerder Diaby et M’Vila, les apparences sont parfois farceuses. Il a mis une mi-temps à piger que Blanc lui avait interdit formellement de se servir de ses pieds, heureusement sur les touches longues il a retrouvé toute sa tête. « Spirale négative d’accord, mais on se rend compte que le plus dur dans le foot c’est de marquer des buts, et qu’en équipe de France y a pas beaucoup de joueurs habitués à le faire. » Après tant de louanges, difficile de blâmer en priorité le seul attaquant de pointe. Et puis être atypique, c’est d’abord sauter sur les touches longues. Par contre, rater une reprise seul dans les six mètres en tombant à la renverse ou écraser une balle d’égalisation aux vingt mètres, ça s’appelle Le Havre, Gueugnon, Le Havre et PSG à 26 ans.

Un jour, Blanc cessera peut-être de découvrir les listes de Gasset en conférence de presse. Ce jour-là, il ne pourra plus se plaindre des joueurs qu’il aura lui-même choisi. « Blaise ? Joli prénom. »

Les voyages de Zizou : Yoann en Bretagne

Un requiem ne sert pas toujours à dire adieu. Parfois, c’est bienvenue.

Même si « ce sera fort émotionnellement de retrouver mon père », Yoann Gourcuff avait déjà affronté Lorient. La dernière fois, Bordeaux avait gagné 4-1 et Gourcuff fils avait marqué. Il était grand temps de prendre son envol dans un grand club. Le deuxième but de Zidane en 2010 est pour bientôt, il ne faudra pas reprocher à L’Equipe.fr de ne pas avoir prévenu, la preuve.

29e : « Tout le stade breton retient son souffle en attendant l’entrée en jeu du fils prodigue, qui est en train d’enlever son haut de survêtement. »

32e : « A noter le fantastique accueil du public lorientais lors de l’entrée en jeu du numéro 29 (département du Finistère) de Lyon… »

35e : « Premier coup franc pour Gourcuff. Le Lyonnais enroule son ballon côté gauche, mais Mvuemba est présent au premier poteau pour écarter le danger de la tête. »

45e+2 : « Malgré l’entrée en jeu prématurée de Gourcuff, suite à la blessure de Delgado, Lyon est à la peine sur la pelouse synthétique d’une formation lorientaise réaliste. Les Merlus ne sont absolument pas inquiétés par le collectif rhodanien… »

49e : « Briand arrache le ballon à Jouffre à vingt mètres du but lorientais et permet à Gourcuff de le reprendre. L’ex-Bordelais frappe du droit mais ne trouve pas le cadre. »

57e : « Nouveau corner et nouvelle opportunité pour les Lyonnais de marquer. Gourcuff contrôle le ballon dans la surface, se retourne puis frappe du droit. Le ballon passe cependant au-dessus du but. »

63e : « Gourcuff se charge de tirer le coup de pied arrêté à venir mais ne trouve personne au second poteau. »

70e : « Sur l’action qui suit, Briand fixe la défense dans l’axe et décale sur sa droite Gourcuff, dans la surface. Le meneur de jeu tire du droit mais dévisse sa frappe. Le ballon flirte avec le petit filet. »

75e : « Nouvelle frappe de Gourcuff, à la conclusion d’un très bon mouvement alimenté par Lisandro et Pjanic. Le joueur breton est cependant contré par le tacle de Bourillon. »

85e : « Briand se bat pour aller chercher cette ouverture de Gourcufff. Il sauve le ballon de la sortie sur la droite du terrain. Mais ce n’est pas l’avis du juge de touche qui signale un six mètres. »

89e : « Superbe retour décisif de Bourillon sur Gourcuff, qui avait pourtant été très bien servi par Lisandro dans la surface. »

90e+5 : « Une fois de plus fébriles sur le plan défensif, les Lyonnais ont encaissé une nouvelle défaite face à des Lorientais réalistes et aidés par la vista de Gameiro. La seconde période et l’apport de Gourcuff peuvent cependant être motifs d’espoirs pour l’OL. »

Pendant ce temps-là, le mercato touche à sa fin et après le match, L’Equipe.fr use d’un humour un peu douteux : « Lyon perd à Lorient 2-0 malgré Gourcuff ». Le père et le fils plaident non coupables. Mais le père a parfois le devoir de se montrer humiliant s’il veut que son rejeton réussisse : « Par ailleurs, je suis très content de l’arrivée de Kitambala (auteur du deuxième but), ce fut un élément important dans la transformation de l’équipe ce soir. »

Ligue des champions : L’abbé Deschamps

Auxerre sera-t-il le seul club à jouer les huitièmes de finale ?

Comme chaque année depuis trois ans, le tirage au sort de la Ligue des champions a tenu toutes ses promesses pour les clubs français. Ils devaient être trois l’année dernière à sortir des poules, cette fois l’un des trois groupes paraît trop déséquilibré pour espérer. On parle bien sûr de celui de l’Hapoel Tel-Aviv. Les Israéliens sont-ils capables de renverser la montagne allemande ? Peuvent-ils tenir face à des légendes lisboètes ? Ils pourront toujours se rassurer en se disant que Lyon fait aussi partie de la poule. Mais la place en Ligue Europa est-elle assurée pour autant ? Nous aurions pu dire non la semaine dernière, mais désormais Gourcuff fait partie de l’effectif. Puel le reconnaît lui-même, c’est solide, c’est homogène et il préfère ça. C’est donc dehors. Le Guen et Houiller auraient-ils osé parler de Schalke et Benfica en ces termes ?

La boulette russe

Pour Marseille, c’est très différent. Ce n’est pas seulement le niveau des adversaires qui est en cause, c’est aussi le sien. Comme Lyon, donc. Oui, comme Lyon. Deschamps regrettera longtemps de ne pas s’être tenu au courant de la politique marseillaise des dix-sept dernières années. Il aurait compris que pour espérer gagner la Ligue des champions il fallait se débarrasser de ses meilleurs joueurs pour en prendre des moins bons. Mais juste des bien moins bons. Coïncidence ou pas, Gignac va découvrir la Ligue des champions. C’est ainsi que le Spartak Moscou redevient l’équipe qu’elle était en avril 1991, c’est moins vrai pour son adversaire de l’époque. Coller une taule au quatrième ne garantira qu’un titre de champion de France. Mais, on vous l’a déjà dit, les miracles n’arrivent qu’une fois et Gourcuff est parti.

Le troisième club français engagé tombe dans la poule marseillaise de l’année dernière. Jean Fernandez est au courant, il n’enverra personne superviser à l’étranger, il a déjà regardé la Coupe du monde. Mais Mourinho aussi, comme on vous l’expliquera demain. Du coup, Hengbart se matte déjà le best of Benzema et les perles d’Ibra. Quoi qu’il arrive, les Russes, c’est réglé. L’OM feindrait l’admiration s’il n’avait pas laissé quatre points à Auxerre en championnat l’an dernier.

L’Edito : Paclet par derrière

Laurent Blanc a désormais un nouveau défi : faire de Gignac, Rémy et Gourcuff ce qu’il a fait avec Planus, Chalmé et Gourcuff.

« Une mascarade ! » Sébastien Chabal a donc fini par avouer. Sa carrière, sa barbe, son niveau, son pognon : la vérité devait bien exploser un jour ou l’autre. Mais il ne parlait que du calendrier. C’est un peu comme si un ancien médecin de l’équipe de France de football n’apparaissait dans nos colonnes que pour faire le buzz avec des révélations sur le sang des champions du monde 1998, le dopage, Domenech.

Si avec ça, on ne bat pas notre record de visites, c’est donc que nos lecteurs préfèrent largement voir nue Ana Paula Oliveira ou Christine Arron. Mais si vraiment vous aimez l’authenticité du sport regardez l’expulsion de Desailly lors de France-Bresil, vous découvrirez peut-être qu’il est inutile de s’appeler Jean-Pierre Paclet et de donner des interviews à tout le monde. Ca n’a rien à voir, mais on aurait pu aussi parler de Nadal, Federer et Murray à quelques jours de l’US Open, dont l’issue paraît curieusement fort peu incertaine, un peu comme un rallye mathématiques avec Gasquet ou automobile avec Loeb.

Loeb d’une oreille

Sinon, Le Vestiaire promet de ne pas écrire que des papiers basket dans les jours à venir, car Causeur a été préféré à Lombahé-Kahudi et aussi parce que la Liga va reprendre et que le phénoménal Ibrahimovic est pressenti partout sauf à Barcelone. Laporta a bien fait de passer la main.  On va donc enfin pouvoir recommencer à se moquer de Higuain, encenser Benzema, qui n’est plus si grassouillet, et expliquer pourquoi le Barça n’est toujours pas très bon mais quand même un peu meilleur. Et Ronaldinho alors ?

Pendant ce temps-là, la Ligue 1 a battu la D1 russe. En plus, c’était un géant d’Europe qui joue la Coupe UEFA tous les ans.

Bordeaux, Lyon, Gourcuff-Aulas :
Prime à la casse

Comment réaliser une plus-value sur son plus mauvais joueur ?

Jean-Louis Triaud est-il le plus fin tacticien de l’histoire du football français ? La question aurait fait rire il y a dix jours, l’hypothèse de voir un jour Ben Arfa porter des lunettes aussi. Mais tout arrive. Même Berlusconi prend une leçon, certains vices lui sont donc encore inconnus.

Tout commence en septembre 2008, le jeune entraîneur bordelais Laurent Blanc décide de remporter le titre. Pour cela, il construit une équipe imbattable à partir de la 27e journée et les débuts de son nouveau meneur de jeu, venu directement des tribunes de San Siro après des essais concluants face à Toulouse et au PSG. C’est un prêt, avec une option d’achat fixée à 15 millions d’euros. Une simple sécurité au cas où il fasse trois matches corrects, Milan récupérerait alors la star pour le revendre 40 millions à Manchester City. Car  jamais Bordeaux n’achèterait un joueur aussi cher. Mais la Une de L’Equipe va faire son oeuvre et la demi-saison de Gourcuff contient suffisamment d’espoirs pour que Triaud paye. Le proprio s’en fout, il a du pognon et n’y connaît rien.

Triaud de choc

Sur ce coup, Triaud a encore raison, l’impact psychologique de Gourcuff est tel que ses coéquipiers sont en addiction, certains connaissent même leur première fois. Ils ne savent même plus jouer sans lui, bientôt ils ne sauront plus jouer avec lui. Blanc est évidemment d’accord, les orgies n’ont jamais été un problème et si ça se trouve il pourrait même faire une saison complète pour tout gagner. Mais la suite ressemblera davantage à un polar d’Harlan Coben, publié après l’adaptation de « Ne le dis à personne« . La révélation de l’arnaque, le fameux complot rossonero et la chute du grand Bordeaux. Le président bordelais fait re-signer tous les mauvais, ne ramasse rien sur Chamakh, n’a plus une tune et Gourcuff sur les bras.

Triaud lance alors son plan machiavélique. Il pourrait facilement s’en débarrasser entre deux et sept millions. Il en veut dix. Habilement, il parle donc d’une clause de 25 millions, un prix jugé par tous hors réalité, scandaleux pour un joueur de ce niveau et surtout qui ferait de lui le transfert de l’année. Dans le jargon, on appelle ça la « compensation milanaise ». La clause est caduque ? Habilement, Triaud accepte de descendre de trois millions, ce sera sept millions d’euros TTC. Aulas est séduit, c’est à peine plus cher que Lisandro et, qui sait, il réussira peut-être à faire jouer la clause en juin prochain auprès du Barça ?

City banque

Triaud, qui aime vendre le même joueur plusieurs années de suite, se fait promettre quatre millions et demi à la revente, juste en fronçant ses épais sourcils, arguant que Gourcuff sait tirer les penaltys. Un pieu mensonge n’a jamais fait de mal, mais Aulas ne marche pas, c’est trop gros. Alors, Triaud a l’idée du siècle, un jour il se souvient avoir vu Gourcuff tirer correctement un corner. Il ne résiste pas à l’envie de partager l’anecdote avec son homologue, qui sourit. A la 94e minute de PSG-Bordeaux, c’est Triaud qui sourit. Lyon aura du mal à toucher quelque chose en juin prochain.

Sur le plan sportif, en revanche, Gourcuff fait le meilleur choix. Un joueur de son calibre ne peut se passer de la Ligue des champions, même si Blanc préfère assister à PSG-Bordeaux, allez savoir pourquoi. Abidal n’est pourtant pas suspendu. Ce n’est pas un mauvais présage, même si Zidane n’aimait pas trop priver son équipe de C1 deux ans de suite. Peu importe, Gourcuff est un calibre tel que les grosses cylindrées n’ont pas hésité à faire monter les enchères. Manchester City ici, Manchester City là, et finalement Lyon a emporté le magot. Gourcuff aurait même promis dix bons matchs, allez cinq.

Pendant ce temps-là, Triaud pleure déjà l’enfant du pays rennais : « On a dit à Jean Tigana voilà ce qu’il se passe et voilà ce que l’on pense. Il nous a répondu qu’il pensait la même chose que nous. J’ai parlé ensuite avec Yoann et nous gardons de très bons contacts. » Avec Lyon aussi : « C’est une bonne opération financière. »