Ecosse-France : Poitrenaud faut

Que mangera Maxime Médard en famille dimanche ?

C’est un phénomène étrange, qu’on avait déjà semblé voir contre les Tonga en Coupe du monde. A chaque fois que le XV de France est sur un terrain, son adversaire hausse tellement son niveau de jeu qu’il lui est impossible d’en développer. Contre l’Italie, déjà, nos Bleus n’avaient pas le touché le  ballon pendant une demi-heure. Mais Saint-André, lucide, avait clairement identifié les lacunes de son équipe : « On a pu voir chez les Italiens la marque de leur nouvel entraîneur français. » On l’a un peu moins vue ce week-end en Irlande.

Pareil contre l’Ecosse. Pour éviter d’en perdre, la France n’a pas gardé le ballon. Il faut dire que les Ecossais, éliminés au premier tour de la Coupe du monde, sont devenus la référence internationale en quelques mois à peine. Saint-André : « S’il sont capables de tenir comme ça durant 80 minutes, ils vont être champions du monde. » Ne les confondez surtout pas avec ce vulgaire XV du Chardon qui avait déjà perdu contre l’Angleterre et le pays de Galles. Non, celui que Picamoles et Swarzeski ont regardé joué dimanche était sur une autre planète physiquement. « On va peut-être d’abord chercher des athlètes et ensuite leur apprendre à jouer au rugby. » Dommage que Dwain Chambers soit Anglais.

L’infériorité physique des Français n’a absolument rien à voir avec la moyenne d’âge d’un groupe qui regardera la prochaine Coupe du monde devant la télé. La preuve : Trinh-Duc n’a pas 26 ans et il a réussi à être un peu plus mauvais que Rougerie à Murrayfield. C’est fort. Médard ne craint plus les placages depuis qu’il suit le même régime que Poux et Clerc sait qu’il n’a plus le droit de marquer un essai s’il veut continuer à être appelé chez les Bleus. Il a toujours le droit de faire des placages, mais c’est un geste devenu tellement accessoire dans le rugby moderne que les Français ont commencé à s’en passer contre l’Ecosse. Prudence tout de même : si l’Irlande est capable de courir pendant 80 minutes sans faire tomber un ballon, ils seront certainement champions du monde en 2015.

6 nations : From Parisse with love

Philippe Saint-André va-t-il se laisser pousser la moustache ?

Toutes les civilisations ne se valent pas et le rugby nous l’a encore prouvé hier. Flaminio 2011 n’était qu’un accident : l’Italie est bien cette équipe sans trois-quarts et un ouvreur de Fédérale 1 capable d’avoir le ballon pendant une heure sans franchir une seule fois la défense adverse. On pourrait y voir la patte du nouveau staff tricolore, mais une semaine ne suffit pas pour réapprendre le rugby.

Alors, nos héros malheureux de l’Eden Park ont regardé les Italiens faire. Ca pousse fort en mêlée, ça pousse fort dans les mauls et ça n’oublie pas d’envoyer  des messages subliminaux à ses gonzesses. Et comme Castrogiovanni était trop occupé à montrer à Debaty que la Belgique est encore bien en dessous de l’Italie dans la hiérarchie des civilisations rugbystiques, il en a oublié que Rougerie courait encore un peu plus vite que Jauzion et Mermoz.

Clermont émerveille

On a tellement reproché à Saint-Marc de brader le Tournoi qu’on ne peut pas en vouloir à Saint-André d’avoir pris ce qui se fait de mieux pour préparer la Coupe du monde 2015. Avec des petites trouvailles comme Servat, Yachvili, Nallet, Dusautoir ou Rougerie, l’avenir est prometteur. Galthié et Castaignède se tiennent prêt au cas où.

Les leçons de l’ère Lièvremont ont été tirées en tout cas et ce n’est pas parce qu’on a toujours le même ouvreur incapable de taper un ballon sur plus de 10 mètres qu’il faut y voir la même équipe piteusement qualifiée pour la finale de la Coupe du monde. Non, celle là arrive parfois à faire une passe avant de marquer un essai, elle est imprégnée de la culture de la gagne clermontoise et son sélectionneur tape dans le dos de la moitié de la salle de presse. C’est tout ce qu’on lui demande.

Pendant ce temps-là, Chabal aime toujours aussi peu l’argent.

Robert Pirès : Les connards savent très bien tacler

On peut être footballeur et ne pas forcément être bête à manger des chasubles. L’inverse peut aussi être vrai.

On avait de Robert Pirès une image assez  joviale, celle d’un bon camarade, simple. Simple, il l’est, peut-être même un peu trop. Avant de découvrir ses mémoires, qu’il n’a pas encore dû réussir à lire, les seules images qui avaient été diffusées de lui en dehors de Metz, Marseille et Arsenal étaient celles des Yeux dans les Bleus, où son sourire à peine niais et sa bonne humeur ne l’avaient jamais quitté.

L’équipe de France finira pourtant par le quitter. En son temps, Le Vestiaire avait décrit ce personnage exubérant qui semblait ne jamais pousser la réflexion trop loin. Nous étions bien en-deçà de la réalité. C’est un miracle que Robert soit parvenu aussi haut en réfléchissant aussi peu. C’est lui-même qui le dit, au-delà de son talent il n’avait rien. Trop gentil, trop fragile, trop neuneu. Le club Pirès sur Europe 1 avait quand même livré de larges indices, aux banalités succédaient les évidences, quand les lapalissades ne supportaient plus les pléonasmes. Du vide. Sauf quand il s’agissait de parler de Domenech.

Tentative d’Atlanta

Il ne comprenait pas, Robert. Il n’a jamais compris. Quand il faut écouter Raymond 30 secondes pour se rendre compte qu’il se fout en permanence de la gueule du monde, qu’il a sacrifié sans autre raison que son bon plaisir des générations de joueurs, Robert a toujours accepté les humiliations de son mentor. L’espoir fait vivre, l’idiotie peut tuer. La carrière de Pirès est morte contre Chypre mais en réalité elle était déjà décédée à Atlanta en 1996. Jacquet l’avait repêché mais il a fini par se noyer quand même. Robert est bien conscient de tout ça et le raconte. Une amende, un remplacement par Moreira, un rendez-vous planté, un mensonge de Domenech, un mensonge de Domenech, un autre mensonge de Domenech. Domenech aurait pu lui demander de virer tous les mois son salaire sur un compte numéroté propriété d’un certain RD, il l’aurait fait.

Un jour, Robert en a eu assez et s’est lâché dans la presse. Mauvaise méthode. Il n’y a pas de méthode, à part peut-être convaincre ses camarades de ne pas soutenir aveuglément Raymond en 2008. Des camarades dont il pointe gentiment l’hypocrisie dans son bouquin, sans pour autant appeler Patrick Vieira, Patrick Faux cul. Oui, Robert est gentil. Personne n’aimait Domenech, mais la règle c’était de ne pas le dire. Vieira prendra la porte dans la gueule deux ans plus tard. Il y a une justice pourrait dire Robert. Mais Robert est gentil.

6 Nations : Les brebis galloises

 

La France voyagera en Nouvelle-Zélande encore auréolée de son titre de vice-championne d’Europe 2011.

Tremblez moutons, brebis et agneaux ! Fuyez mécréants à barbe ! L’Ecosse, l’Irlande et le Pays de Galles ont vu chacun leur tour de quelle cuillère en bois cette équipe de France pouvait se chauffer contre les Celtes. Si Marc Lièvremont parlait Anglais sans accent sénégalais, il aurait même coiffé cette année la Triple Crown et la Calcutta Cup. Mais il parle Français avec un accent auvergnat et on a lui piqué la semaine dernière l’infâme Trophée Garibaldi.

Quelle belle réaction d’orgueil en tout cas que celle de ses hommes au Stade de France. Totale fierté ! Respect et pénitence. Il fallait les voir enchaîner les temps de jeu et courir partout comme des Springboks en chaleur. Le premier essai est d’ailleurs venu d’une erreur de défense galloise, au terme d’une superbe action conclue en puissance après zéro passe.

Notre envoyé spécial rue Saint-Denis en a vu une sur le deuxième, amené avec la même intelligence de jeu : coup pied de contré, récupération et accélération sur trois mètres. Pourquoi faire compliqué quand James Hook a décidé de montrer à Warren Gatland qu’il pouvait aussi bien jouer au centre que sur le banc perpignanais ?
 
Nallet pas par là

Parlons-en, justement, du banc perpignanais et de tous ces méchants journalistes qui se demandaient comment on pouvait bien lancer un ballon en touche avec du scotch devant les yeux. Guilhem Guirado, après avoir beaucoup essayé ces dernières semaines, y est enfin parvenu samedi soir. Comme le symbole d’une équipe à qui personne n’a laissé le temps de se construire.

Rendez-vous compte, l’héritier de Bernard Laporte, qui n’est pas le fils de Rachida Dati, n’a eu que trois ans et demi, à peine, pour imaginer un plan de jeu et écrire son petit livre bleu. Il a dû renvoyer chez eux tous ceux qui ne savaient pas lire et on ne risque plus de les voir avant un sacré bout de temps à Marcoussis. Enfin, on ne sait jamais. Peut-être que si… Il ne faut pas parler trop vite, après tout. Mais quand même, l’Italie… A quoi bon ? Le rétropédalage dans la semoule est un art depuis longtemps partagé à la table des Lièvremont.

Pendant ce temps-là, Lee Burne nous a rappelé pourquoi aucune franchise galloise ne jouera un quart de finale de H-Cup cette année. Ca n’empêchera pas Peyo Greenslip d’aller voir la finale à Cardiff.

L’Edito : Dans l’oeil de l’Enfoiré

Sylvain Marconnet n’en veut pas à Marc Lièvremont. Et ceux qui restent ?

Chabal ou pas, c’est toujours la même histoire avec les Enfoirés : c’est ambitieux, ça rapporte pas mal mais le spectacle finit toujours par faire chier. Marc Lièvremont, qui est toujours le frère de Thomas, a donc tranché dans le vif après un match scandaleux en Italie. Peut-être son meilleur en bleu, comment savoir. Pour Poitrenaud, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : il n’a même pas fait de connerie, il n’a pas joué du tout. Novès s’est senti obligé de le défendre et Jauzion avec lui. On ne gagne pas la H-Cup, même contre Biarritz, sans être un peu Maso.

La gigue des lampions

Le sado dans l’histoire, on ne sait pas encore si c’est Lyon ou Marseille. Une victoire à Sochaux avec Pjanic, une victoire à Rennes avec Lucho, il n’était pas possible d’être plus prêt que ça. On en reparle demain et jeudi.

Tsonga, Simon, Chardy, on n’en reparle ni demain, ni jeudi, ni même aujourd’hui. Les X-games à Tignes et sur les antennes de Canal ? Lamy Chappuis et les Fourcade peuvent effectivement l’avoir mauvaise. Surtout que Chantal Jouanno vise quatorze titres, mais à Londres. Une demi-finale de Lemaître, on comptabilise ça comme un titre ?

Pendant ce temps-là, « Evans se donne de l’air », titre L’Equipe.fr à propos de Tirreno-Adriatico. Thierry Bisounours en saute au plafond.

Italie-France : Rome charrettes

 

Quelle mouche avait donc piqué Le Vestiaire pour oser demander la tête de Lièvremont il y a trois ans ?

On se doutait bien que cette équipe-là allait finir un jour par rentrer dans l’histoire. Ca n’était pas passé loin, en novembre, contre l’Australie (16-59), mais une équipe de France avait déjà eu l’idée de prendre une valise encore plus grosse (61-10 contre la NZ en 2007). Les salauds. Aucune équipe de France n’avait par contre jamais encore perdu dans le Tournoi contre l’Italie. Et ça, personne ne pourra plus l’enlever à Lièvremont.

Il faut dire que le frère de Thomas Lièvremont avait bien préparé son coup en titularisant Chabal pour faire souffler Harinordoquy, qui n’avait pas joué en club la semaine d’avant. On est jamais trop prudent. Servat, lui, n’a pas eu le droit aux mêmes états d’âme, mais on a vite compris pourquoi après l’entrée en jeu de Guirado. Se faire prendre en photo par Midol devant son centre de rééducation permettra-t-il à Swarzeski de guérir plus vite ? Pas sûr. Regardez Marconnet : voilà quatre ans maintenant qu’il s’est pêté le tibia au ski et il court toujours sur une jambe.

Welcome to Parisse

Heureusement, Huget a fait fumer les siennes pour marquer un essai d’anthologie, sur 80 mètres. C’était une semaine trop tôt. Et contre Toulouse. Mais comment voulez-vous qu’il s’y retrouve avec tous ces doublons et Bayonne qui joue aussi en bleu ? Avant de se barrer claquer son fric au Stade français avec Bernard Laporte, Afflelou pourrait lui offrir une paire de Tchin-Tchin ou une copie des règles du rugby pro. Au choix. Amener volontairement un ballon en touche dans ses 22 à dix minutes de la fin pour donner le lancer aux Italiens, même Traille et Poitrenaud n’y auraient pas pensé. Mais de quoi pouvait donc bien parler Lièvremont quand il soulevait la gestion catastrophique de ses Bleus contre l’Ecosse et l’Irlande ?

Cette défaite à Flaminio, c’est d’ailleurs bien de leur faute à ces jeunes cons. Lui ne s’est « pas passé aujourd’hui de joueurs providentiels ». C’est son boulot. Il ne va pas en plus se faire chier à expliquer à ceux qu’il a pris la façon de jouer ensemble. Ils sont bien assez grands pour ça. Et puis, après tout, les Français ne sont pas passés si loin de l’exploit à Rome. A deux points près, ils étaient encore en course pour le gain du Tournoi, mais Rougerie a cru bon devoir montrer à ses potes pourquoi Clermont s’y est repris à quinze fois avant de gagner le championnat.

L’absence de seconde ligne, Chabal, la vitesse d’exécution de Parra, Chabal, les 32 ans de Jauzion et Chabal ont aussi rasuré les Tonga et le Canada sur leurs chances de jouer un jour les quarts de finale d’une Coupe du monde. Nos Bleus ont au moins eu une chance dans leur malheur : le match n’a pas été diffusé au Japon.

Milan-Tottenham : Ibra est mauvais voire tout pourri

Tottenham, ce n’était pas seulement Crouch et Pienaar devant. C’était aussi Gareth Bale sur le banc et Gallas derrière. Que pouvait bien faire Ibra ?

4 buts en 652 minutes. Soit 1 toutes les 163 minutes. Pour la huitième année consécutive, Ibrahimovic a réussi sa campagne de Ligue des champions. 4 buts, comme l’année dernière, il n’avait alors joué que 10 matches et offert une élimination en demi-finale à son club qui sortait d’une finale. Ibra est donc bien la nouvelle star de San Siro, comme il était celle du Camp Nou et de Giuseppe Meazza. Mais la vraie coqueluche, c’est encore et toujours son palmarès, sûrement une mauvaise coïncidence.

Ses stats parlent d’elles-mêmes. Deux fois 13 buts à l’Ajax : le championnat de Hollande s’est singulièrement renforcé depuis l’époque où Romario et Ronaldo refusaient de marquer moins de buts que de matches joués. 23 à la Juve, premier bon total malheureusement une saison ne se joue pas sur deux ans. La relégation contraint la Vielle Dame à ne plus l’entretenir. Trop gros salaire ou niveau trop juste pour la Série B, l’Histoire ne le dit pas, ça évite les ambiguités.

Zlatan y va pas marquer

Par contre, ce qu’elle dit ensuite, c’est l’Inter avec 15, 17 et 25 lors des trois saisons suivantes, assorties de trois titres de champion et autant de phases de poules de Ligue des champions. En 2011, l’Italie n’est pas tout à fait la Ligue 2 de l’Europe mais il n’en est pourtant pas tout à fait le meilleur buteur. Ce n’est pas comme si son club était premier. La C1, Ibra se l’est toujours refusée, poussant même son abnégation jusqu’à limiter son nombre de buts :  24 en 81 matches. Un tout petit peu plus quand même que les deux superstars madrilènes : l’une et ses 18 buts en 30 matches et l’autre et ses 4 buts en 25 matches. Excusez du peu.  Mais quel beau joueur quand même.

Angleterre-France : Le quinze de l’arrose

Un seul des deux sélectionneurs a déjà été champion du monde. Mais lequel ?

Toute la Nouvelle-Zélande tremble déjà et la Ceinture du feu du Pacifique n’y est cette fois pour rien. Même si sa belle série de deux matches sans défaite a pris fin, samedi soir, dans le jardin anglais, la France a envoyé un message on ne peut plus Clerc à son futur adversaire du Mondial : elle peut rivaliser avec n’importe qui pendant 40 minutes. Ferme et tenace, la bande à Lièvremont prend du volume : pathétique contre l’Australie, en novembre ; ridicule contre l’Ecosse, pour l’ouverture du Tournoi ; à la rue, il y a deux semaines, en Irlande ; elle a cette fois sorti son « match le plus abouti » depuis des mois. Et dire que Médard n’était pas là.

Au Trinh où vont les choses, c’est simple, il faudrait un séisme pour que cette équipe-là n’aille pas jusqu’au bout en Nouvelle-Zélande, sur Stewart Island. Les motifs de satisfaction sont nombreux après ce France-Angleterre. D’abors, les Bleus n’ont pas attendu, cette fois, d’avoir pris trois pions pour se mettre à défendre. Ils ont su sans jouer sans Parra, sans Poitrenaud et sans ailier droit et Marc Lièvremont a vu à la vidéo « des choses intéressantes dans l’animation offensive ». Il n’a pas précisé, par contre, s’il pensait aux zéros franchissements ou aux zéros essais.

La clé sous le Palisson

Notre ancien chroniqueur Peyo Greenslip, depuis sa lune de miel à Rome, nous a aussi confié par sexto avoir vu des choses moins intéressantes, comme ces Français revenus des vestiaires avec les mêmes intentions qu’en début de match contre l’Irlande. Si Wayne Barnes avait été là, les champions d’Europe en titre n’auraient pas regretté aussi longtemps leur seule occasion d’essai, sur un jeu au pied. Mais Wayne Barnes n’était pas là, Chris Ashton a fait son saut de l’ange dans le vide et on va nous faire croire qu’il n’y aucune raison de s’inquiéter à six mois de la Coupe du monde.

Incapable, en trois ans, de pondre un plan de jeu cohérent, Marc Lièvremont masque son impuissance derrière une irascibilité nouvelle en conférence de presse. Ca nous rappelle curieusement quelqu’un. Ses joueurs ont donné à Twickenham l’image d’un groupe en autogestion à qui seul l’orgueil a permis de sauver les apparences en première mi-temps. A part ça, Chabal ne fait plus peur qu’à la femme de ménage du musée Grévin ; Huget, comme tous ceux qui le regardent jouer, ne sait pas vraiment ce qu’il fait là ; Palisson non plus ; les rhumatismes de Jauzion ne supporteront pas 25 h d’avion jusqu’à Auckland et Guirado n’a toujours pas compris pourquoi Crunch sponsorisait le match sans offrir une seule tablette.

France-Ecosse : Le Guirado de la méduse

Les champions d’Europe en titre ont fait boire la tasse à l’Australie du Nord. A quoi bon défendre ?

Ceux qui arrêteront cette équipe de France ne sont pas encore sortis des bourses écossaises. C’est simple, elle n’a plus perdu un match dans le Tournoi depuis le 15 mars 2009. C’était en Angleterre (34-10) et Le Vestiaire avait alors été bien dur avec Marc Lièvremont et ses deux faire-valoir. Notre spécialiste sports régionaux doit aujourd’hui se faire une oraison : le tryo de Marcoussis a accouché d’un rouleau-compresseur taillé pour l’hiver. Si la Coupe du monde se jouait en février ou en mars, Yoann Huget verrait sûrement que Webb-Ellis n’est pas qu’une marque de chemises.

La grande Ecosse, celle là même qui n’avait pris que 49 points contre la Nouvelle-Zélande, à l’automne, avant d’en coller 3 aux Samoans, n’a pas existé dans le chaudron de Saint-Denis. Tout juste a-t-elle pu marquer trois essais ; une première sur ses dix-huit dernières sorties internationales. Il faut dire qu’elle avait en face une formidable machine offensive, qui a marqué en un seul match autant d’essais que sur tout le mois de novembre. Fidji compris.

Guilhem le suive

Comment donc expliquer une telle montée en puissance ? Palisson, Estebanez, Andreu et Porical n’ont pas trouvé de réponse, samedi soir, devant leur télé. Ca aurait peut-être été plus simple si Huget, Mermoz et Traille avaient pu se joindre à eux. On est en tout cas rassuré sur la capacité de nos Bleus à jouer sans ce dernier à l’ouverture. Le réservoir de talents est tel dans le Top 14 qu’on pourrait aussi sans doute s’en passer à l’arrière.

Parce que le XV de France aujourd’hui, ce n’est pas qu’un ouvreur champion de Tomate ou une demi-douzaine d’avants qui ne tiennent pas un ballon. C’est aussi des remplaçants si solides que toute l’équipe du Vestiaire est allée pour la première fois à la messe, dimanche, prier pour que Servat soit épargné par les blessures jusqu’en octobre. Soyons juste, quand même, avec Guilhem Guirado : il n’a pas fait une plus mauvaise entrée que Chabal ou Ducalcon.

Pendant ce temps-là, on devrait bientôt en savoir un peu plus sur la dangerosité des tables de nuit néo-zélandaises.

GP de Belgique : Spa beau de vieillir

« Robert, c’est pas un garçon facile. » Jacques Laffite, premier tour. La Pologne, c’est plus ce que c’était.

La pluie n’a pas pour seul avantage de mouiller les tee-shirts des grid girls plus vite encore que le caleçon de Bruno Senna. Elle transforme aussi les meilleurs commentateurs sportifs en présentateurs météo. Alors, quand de gros nuages gris ont survolé, hier, la campagne belge – « je peux vous le dire, il va pleuvoir » – l’expérience a parlé d’une autre voix que celle de Jacques Laffite.

Ses 34 ans fraîchement arrosés à la Stella dans une baraque à frites de Verviers ont d’abord permis à Mark Webber de tirer un beau profit de sa douzième pôle de la saison, en passant le premier virage sans se faire sortir du top 7. Rubens Barrichello, ému aux larmes, dans la semaine, pour la rétrospective de ses vingt-deux ans de carrière, a fini, lui, son 300e Grand prix dans le radiateur d’Alonso, pas plus malhabile que le Brésilien, d’ailleurs, quand il s’agit de rouler sur les vibreurs pendant une averse.

What the F-duct ?

L’expérience, c’est aussi Schumacher, qui ne se laisse pas doubler si facilement par son coéquipier à la sortie du Safety car, ou le nouveau Schumacher, qui prend soin de faire profiter Button de ses erreurs. Ca l’apprendra, après tout, à être désigné chaque année comme le pilote le plus sexy du paddock par la rédaction de F1 à la Une, dont l’autre concours s’est terminé sur une égalité parfaite : Jean-Louis Moncet et Jacques Laffite ont vanté quinze fois chacun les mérites du F-duct Renault pendant deux heures. Balle au centre.

Lewis Hamilton a mené sinon une course aussi fascinante que Nigel Mansell sans sa moustache. A-t-on vraiment besoin de sortir la voiture de sécurité dès qu’il pleut trois gouttes en Belgique ? Dans ces conditions, la seule vraie info du week-end, c’est que Bernie Ecclestone, 79 ans, a profité de la trêve estivale pour se trouver une nouvelle copine, 29 ans. On vous voit venir, mais qu’est-ce que c’est, cinquante ans, après tout, sinon l’âge qu’aurait eu Senna – le vrai – au mois de mars sans avoir viré large à Tamburello.

Pendant ce temps-là, le Daron rouge peut toujours croire au titre 2011. « Schumacher revient bien, il est déjà 17e. » Christophe Malbranque, premier tour.

Carte blanche : Pire Huet, caca Huet

Le Vestiaire décline toute responsabilité pour le papier qui suit.

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République Tchèque, Suède et Norvège en poules : une quinzaine de hockeyeurs avec un maillot bleu ont un mois pour préparer le Mondial et France-Italie. Ils le joueront à un.

L’équipe de France finit toujours par rappeler Zidane. C’est vrai dans n’importe quel sport, voire au hockey-sur-glace, même si dans ce cas, bien sûr, Zizou est gardien de but et s’appelle Huet. L’histoire pourrait être belle, d’autant qu’il n’a que 35 ans. Indispensable, décisif, meilleur patineur de son équipe, celui par qui tous les palets transitent fait preuve d’une facilité déconcertante. Dommage qu’il ne soit que gardien. Nombre de ses partenaires, y compris les plus illustres, envient d’ailleurs à Huet la perte de son accent québécois. Dommage qu’il n’ait jamais été Canadien. Cristobal a même poussé le vice jusqu’à jouer à Montréal, en NHL. Jonathan « Magic » Bellemare, qui a fait le trajet inverse, se sent un peu insulté malgré un accent bien présent et le titre de meilleur pointeur de Magnus. Pointeur, ça veut pas dire grand-chose, Magnus pas davantage, Bellemare non plus.

Crosse country

Surtout en équipe de France, où il s’appelle Pierre-Edouard. Mais voilà, le retour d’Huet ne pourrait demeurer qu’un gros et bien dégueulasse poisson d’avril puisque son club joue les play-offs.  Les Black Hawks de Chicago, ça en jette sur un CV et ça fout les Bulls à Jordan. Heureusement, la relève est là et n’a que 38 ans. Et puis, Fabrice Lhenry c’est presque Thierry Henry après tout. Le vrai/faux retour de Zidane pourrait bien perturber les joueurs français en pleine phase finale de Ligue Magnus.

D’une part, il faudrait que la Ligue Magnus existe, d’autre part il faudrait que des joueurs français existent. Benoît Quessandier proteste, il est Français et si Epinal n’a pas pesé lourd contre Grenoble en quarts il n’est pas le seul fautif. Il y a quand même des internationaux en demi-finale et les instances mondiales n’imposent pas qu’ils jouent avec leur club sinon Kevin Igier ne pourrait faire croire à personne qu’il évolue à Angers. Mais l’important est-ce vraiment de participer ?

L’Edito : Un Trinh d’enfer

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Thierry Henry a transfiguré le Barça, qui a infligé une correction à Valence pour préparer Stuttgart. Les matches amicaux sont là pour ça, sinon Hanescu n’aurait pas pris un set à Federer.

Alain Penaud a encore des doutes. Il a tort, la Roumanie a été balayée hier par l’Italie en match amical. De bon augure pour  les Bleus à l’approche du Mondial. Le match piège a été évité de justesse, Alain Penaud, toujours lui, appelle ça de la modestie mal placée, l’art de l’euphémisme.

Laurent Blanc préfère parler d’un point qui fait plaisir pris à Monaco, personne n’est choqué. Ça permet au moins à Lyon, Marseille, Montpellier et Auxerre d’être contents de leur résultat eux aussi. Et puis qui a dit que l’équipe-type de Bordeaux était toujours invaincue ? Sané, Cavé, Bellion, Jussiê, Gourcuff ont vérifié, ils ont tous perdu un match. L’Olympiakos aussi apparemment.

La quête du  Greul

Higuain, inspiré ce week-end, l’était encore plus en début de semaine dernière : « C’est sans aucun doute un match vital pour nous. Encore plus quand on sait que la finale se jouera sur notre terrain. Mais nous avons l’équipe qu’il faut pour remonter. Nous sommes dans une bonne période, après une remontée en Liga contre une grosse équipe. » Du coup, est-ce un euphémisme de dire que le Calcio, la Liga et la L1 sont des championnats de merde ? Arsène Wenger et Alex Ferguson ont demandé leur visa mais pas de panique, ils y évolueront plus vite qu’ils ne le croient.

Et cela, même si 100% foot existe encore, ce qui rend nostalgique l’équipe du Vestiaire, qui regrette subitement Thierry Clopeau et son France 2 Foot, voire Christophe Pacaud et son Direct Sport. Direct 8, qui a aussi eu l’idée de diffuser les mondiaux d’athlé en salle. Rassurez-vous, Le Vestiaire avait évidemment annoncé en 2008 déjà, sans jamais en douter depuis,  l’eclosion de Tamgho à ce niveau. Mais alors que signifie la phrase « Il ne sera jamais en or dans un championnat planétaire ? » Camara se demande si indoor ça veut dire planétaire.

Pour l’annonce de la saison de merde de Monfils qui perdrait contre tout ce que l’ATP compte de tocards, en revanche c’était une erreur : Simon Greul a aussi battu Gasquet au premier tour.

Comme face à Villareal, Valladolid et compagnie, Higuain est inarrêtable : « J’ai eu l’occasion de vivre de grandes soirées ici mais pas encore en Ligue des champions c’est vrai. J’espère que ce sera la première d’une longue série. » C’était mardi dernier.

L’actu du samedi 11 avril

Charité bien ordonnée

Le champion du monde de Moto GP Valentino Rossi va verser aux victimes du séisme des Abruzzes l’ensemble des revenus qu’il tirera de ses chroniques pour le quotidien sportif italien La Gazzetta dello Sport. Il pourra peut-être demander une réduction d’impôts.

What’s on your mind?

Un récent sondage pour Sega et Sport Interactive a montré que les hommes pensent plus souvent au football qu’au sexe. A en croire la vidéo ci-dessus, certains arrivent même à concilier les deux.

Le bon côté des choses

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On ne sait pas qui du rugby ou des seins de Kelly Brook a la priorité dans les pensées de Danny Cipriani, mais son équipe des Wasps sortie de la H-Cup après une défaite à Castres, il faut le faire, l’ouvreur anglais a profité du week-end pour s’envoler aux Caraïbes. Même éloigné des terrains, Danny aime garder la main sur le ballon.

Baseball-tennis

Cette vidéo américaine est à l’image de la poitrine de Kelly Brook : fausse, mais agréable à regarder.

L’Hommage : Les clés à Mallett

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Dans un stade Mathieu Flamini à peine assez grand pour contenir tous les pratiquants du pays, le plus Italien des Français, Freddie Michalak, a rassuré le staff tricolore sur ses qualités de buteur. Un an à peine après la Currie Cup, il épingle le Trophée Garibaldi à son palmarès.

Qu’était-il donc passé par la tête de notre spécialiste rugby pour écrire que l’Italie était cette année la plus faible depuis son arrivée dans le Tournoi ? Avec 49 points et deux essais en cinq matches, elle a tout de même fait mieux qu’en 2004, une époque où le XV de France avait encore quelques valeurs. Elle a surtout fait trembler pendant vingt minutes la meilleure équipe d’Irlande de ces soixante dernières années et si les matches s’arrêtaient à la mi-temps, le Pays de Galles y serait passé aussi.

Berbizier avait pourtant laissé la patrie en ruines après la Coupe du monde, persuadant la Fédération italienne de confier enfin les clés à Mallet. Le sort scié sud-africain s’est dès lors ingénié à reconstruire pierre après pierre ce qu’il restait des Azzurri : deux victoires de prestige contre la Roumanie et le Portugal et les incisives supérieures de Troncon.

Le roux fait la quête

Les fondations posées l’hiver dernier contre l’Ecosse (23-20), ce Tournoi 2009  devait être celui de la confirmation. Aussi à l’aise à la mêlée que sur le calendrier des Dieux, Mauro Bergamasco s’en est d’abord chargé avant que Griffen ne finisse le travail : le coiffeur de Médard n’osera plus jamais sortir de son salon.

Il a aussi fallu à Trinh-Duc des qualités de perforation exceptionnelles pour cadrer la moitié de la défense transalpine et Parisse a montré à la face du Monde et de Voici qu’il n’était pas seulement le petit ami d’Alexandra Rosenfeld. Celle du Castré Giovanni – qui n’est pas son homonyme Adriana, Miss Jambon d’Aoste – a attiré l’oeil commercial d’Abribus Chabal. A en croire nos confrères italiens, les deux barbus en seraient même venus aux mains. C’est peu probable : aucun des deux n’a jamais su quoi en faire.

Shanklin tease Wood

La vraie info du week-end nous est en fait venue de Cardiff, où Gavin Henson, privé de sortie, n’a pas pu aller oublier sa détresse et ses placages ratés avec les restes de James Hook. Le Pays de Galles n’aurait sûrement pas volé son Hommage, mais on ne pouvait pas vraiment s’attendre à mieux avec Tom Shanklin.

En face de lui, samedi, O’Driscoll a ramené à l’Irlande le Grand Chelem que son seul talent méritait. Le centre irlandais a porté O’Gara et Stringer sur ses épaules une bonne partie de la décennie et Le Vestiaire peut d’ores et déjà l’annoncer : il prendra à Shane Williams le titre de meilleur joueur du monde en 2009 si les Lions ne vont pas, comme Michalak, faire du tourisme en Afrique du Sud cet été.

Pendant ce temps-là, Ntamak et Retière préparent déjà la succession de Vincent Collet.

6 Nations : De Galles à égal

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Marc Lièvremont n’est sûr que d’une chose avant la deuxième journée du Tournoi : la France ne peut mathématiquement plus accrocher le Grand Chelem. Pour le reste, les joueurs se débrouilleront.

Lundi 9 février, Marcoussis, 9 h 23. Milou N’Tamack n’a pas fermé son oeil valide du week-end : le patron lui a encore demandé de trouver les responsables de la défaite. Le 10 Sport a mis la moyenne à tout le monde la veille, ça ne l’aide pas vraiment. Alors, il fait comme d’habitude. Alignés depuis vingt minutes au bord du terrain synthétique, pas un de ses joueurs ne bouge, le Centre national est aussi calme que le Stade de France un soir de match. Lionel Faure, au bout de la rangée, est le premier à tousser. C’est le coupable idéal : personne ne remarquera son absence. Chabal est sacrifié pour l’équilibre de la mêlée, il serait capable d’étouffer Barcella. On bouge un autre gros pour la forme et l’affaire est réglée. Pourquoi donc changer une ligne de trois-quarts si flamboyante dans ses 22 ?

Le faux-pas irlandais était quand même bien malheureux : le réalisme d’O’Driscoll et l’arbitre n’ont pas aidé les Bleus. Tillous-Borde et Beauxis méritaient à la rigueur d’être revus ; Jauzion et Nallet beaucoup moins, mais ce n’est que l’Ecosse en face, après tout. Le XV du Chardon a montré ses limites physiques sur les genoux de Lee Byrne. Il a beaucoup de coeur, mais peu de talent, et aucun joueur capable de faire la différence. Il faut sacrément bien connaître le rugby pour sortir un nom de cette équipe. Cris Paterson ne compte pas, ça fait 20 ans qu’il profite des voyages.

Pays de Galles – Angleterre

Une étude officielle montrait en 2003 que le nombre de femmes battues doublait au Pays de Galles les jours de match, qu’il quadruplait après une défaite et qu’il était multiplié par huit en cas de défaite contre l’Angleterre. Les amoureuses galloises vont passer une belle Saint-Valentin.

Ca fait un an maintenant en tout cas que Warren Gatland montre à Jo Maso qu’on peut gagner en envoyant du jeu, même avec Tom Shanklin et les bottes de Stephen Jones. A sa décharge, le Néo Zélandais gallois a de loin la plus belle ligne arrière de l’hémisphère Nord. Byrne est aujourd’hui le meilleur 15 du monde et Shane Williams a été clôné sur l’autre aile. Son absence pourrait quand même faire douter le XV du Poireau, jamais aussi prenable que quand il est favori. L’Angleterre s’est en plus rassurée samedi dernier, malgré le coiffeur d’Andy Goode.

Italie – Irlande

Jamais l’Italie n’avait autant donné l’impression d’usurper sa place dans le Tournoi. On croyait la voir progresser d’année en année ; elle n’a en fin de compte pas beaucoup plus de légitimité que la Géorgie. Elle fait le nombre, c’est tout, et Nick Mallett réussit jusqu’ici à en tirer encore moins que Berbizier, c’est fort. Il a tout de même pour lui le sens de l’innovation : pourquoi donc chercher un demi de mêlée quand on a un troisième ligne sous la main ?

Les commentateurs de la BBC en ont déjà fait une expression : on ne rate plus sa passe de quatre mètres, on fait une ‘Bergamasco’ ; Yachvili n’avait pas déposé le brevet. L’Italie-Angleterre avait lancé le Tournoi sur un des plus mauvais matches de la décennie. A voir jouer l’Irlande, ça risque de ne pas être beaucoup mieux, dimanche. Qui aura donc le courage de se taper les 80 minutes ?

Pendant ce temps-là, L’Equipe Magazine aime fouiller pour rien dans ses archives.