Rallye de Monte-Carlo : Rebelle et Sébastien

Sébastien Loeb sera-t-il encore champion du monde quand Gervais Martel sortira de prison ?

Et dire qu’un mafieux russe a bien failli nous faire rater ça. Pour un peu, personne n’aurait pu voir la résurrection du Monte-Carlo et ses passes d’armes dantesques à l’avant. En 2008, juste avant que les francs-maçons de l’automobile club de Monaco ne perdent le label WRC de leur sauterie de début d’année, Le Vestiaire s’était attiré les foutres de tous les clubs de tunning d’Alsace et de France pour avoir osé écrire que Sébastien Loeb avait gagné la course avec 2’30’’ d’avance « en roulant pendant deux jours le bras gauche à la portière ».

Il a gardé sa fenêtre fermée cette fois tant la pression de Dani Sordo se faisait forte. Avec 2’45’’ d’avance en roulant pendant trois jours en quatrième, le champion du monde 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012 sait très bien qu’il n’a cette année qu’une marge infirme sur la concurrence. Hirvonen n’est plus le gentil faire-valoir d’il y a quatre ans, Latvala voit parfois les spéciales de la deuxième journée, Solberg ne fait pas ses 37 ans et la densité est énorme derrière. La preuve : François Delecour n’a pris que la 6e place ce week-end. A quand le retour de Colin McRae ?

Polo l’accoste

Le paysage du WRC a tout de même sacrément changé depuis 2008 et pas seulement parce qu’on ne se fait plus chier aujourd’hui à aller en Jordanie ou au Japon. Non, les deux dernières saisons ont surtout vu l’émergence d’un futur grand du rallye, à la fois humble, patient et discret : Sébastien Ogier.

La montée en puissance de son ancien coéquipier a permis à Sébastien Loeb de montrer son vrai visage. Celui d’un pilote hors normes qui aime tant la compétition qu’il n’accepterait jamais d’être protégé par une consigne de son écurie et d’un homme qui aime si peu l’argent qu’on ne le verra pas de sitôt faire de la pub pour des stations de lavage.

Heureusement pour lui, il faut deux ans à Volkswagen pour préparer une Polo. Et ça, ça fait bien marrer nos amis du tunning.

Bruits de Vestiaire

FOOTBALL

Une oie de Coco

On ne peut pas toujours sortir de son chapeau déontologique des prostituées bosniaques mythomanes. Remember Irma Nici. Alors, nos amis du Sun se sont intéressés de près, la semaine dernière, à l’animalerie des Beckham. Après avoir disserté sur Coco, le chien, et son maillot des LA Galaxy,  le tabloïd s’est penché sur le nouveau canard du couple, baptisé Crouchie parce qu’il avait « un long cou et des jambes très minces par rapport au reste du corps ». Peter Crouch appréciera.

Le Bale et la bête

Puisqu’on est dans le domaine animalier, restons y avec le prodige gallois Gareth Bale, ses oreilles de chimpanzé et tout un tas d’autres footeux angliches qui ont d’étonnants travers physiques. Gary Neville appréciera.

AUTOMOBILE

L’Equipe.fr : Le Lobe parfait

Si ce n’est pas toi, c’est donc Webber

RUGBY

Simply the best

Le rugby à XIII australien, c’est beau comme un clip de Tina Turner.

HANDBALL

Glamour, noir et pelotées

La fin de l’année approche et avec elle les calendriers sportifs. Déception, celui des Panthères du CJF Fleury-les-Aubrais (sic), attendu avec impatience dans toute l’agglomération orléanaise, a misé sur le « glamour » plutôt que sur des filles à poil. On se consolera avec celui réalisé par les femmes des joueurs du Dundee FC pour sauver le club.

Bruits 2.0 Vestiaire

Notre spécialiste people, qui n’a de toute façon vraiment jamais su écrire, se passe de texte cette semaine. Il a par contre déniché les meilleures vidéos et photos sportives du ouèbe et c’est bien tout ce qui intéresse nos visiteurs du soir.

phelps2

LES DANGERS DE LA DROGUE. Quelques jours seulement après avoir accordé au Vestiaire une interview imaginaire exclusive, Michael Phelps a repris le chemin de l’entraînement. Le champion américain assure avoir laissé le cannabis et ses poumons derrière lui.

weis

IN YOUR WEIS. Une enquête poussée dans les archives du lycée agricole La Malgrange de Thionville nous a permis de retrouver les photos de classe de Fred Weis, un des plus grands (2,18 m) joueurs de l’histoire du basket français. Ci-dessus avant sa deuxième saison UNSS.

merry1

UN BEAU COUP DE FILET. A en croire Robert Pirès, c’est parce qu’il coule à nouveau le grand amour que Thierry Henry aurait retrouvé son efficacité, du moins à Barcelone. Jalouse, son ex Claire Merry, qu’on ne présente plus, a voulu lui montrer qu’il n’était pas le seul à pouvoir faire trembler les filets.

satnacruz

SATNA AUCUN SENS. Pourquoi donc les dirigeants de Blackburn ont-ils recruté un intendant dyslexique ?

SNOWBOARD. Karine Ruby a de beaux restes.

BASKET-BALL. Dwight Howard ne sait pas quoi pas faire de son or olympique.

BADMINTON. Une bonne raison d’inviter Pi Hongyan à manger.

RALLYE. Le style Latvala fait des émules.

Pendant ce temps-là, la page Facebook officielle du Vestiaire est la deuxième plus visitée depuis la naissance du réseau social.

Rallye, Sébastien Loeb : A un de C4

japan

« Je crains des gains », affirmait Sébastien Loeb dans l’interview imaginaire qu’il nous a accordée au début du mois. Il a aujourd’hui plus de chances de Grand Chelem que Retière et Ibanez.

Si Le Vestiaire n’avait pas déjà posé dans son édito de la semaine une de ses questions interdites, il ne se serait sans doute pas (Marc) Gené d’aborder aussi celle-là : Sébastien Loeb peut-il gagner tous les rallyes de la saison ? Bien sûr, le sport mécanique est fait d’impondérables, de moteurs qui déraillent et de fossés mal placés. Le meilleur pilote de l’Histoire n’est pas lui-même à l’abri d’une erreur ou d’une pénalité de la FIA, mais sa domination est aujourd’hui telle que le doute est permis.

Il n’a d’abord plus rien à craindre des autres faire-valoir : Hirvonen a laissé passer sa seule chance sur la neige norvégienne, qu’il n’a pas voulu balayer le deuxième jour. Les dirigeants de Ford ont pour une fois payé leurs tactiques antisportives et si on ne faisait pas attention à notre niveau de langue, on écrirait que c’est quand même bien fait pour leur gueule. C’est en tout cas bien malheureux pour le Finlandais voulant, qui a touché ses limites depuis la saison dernière dans les ornières de Loeb. Il n’a de Grönholm que la nationalité et le quart du talent. Sa voiture est au niveau, mais le charisme ne s’achète pas.

C’est un peu plus compliqué derrière : Latvala sera dangereux quand il finira ses courses, Sordo attend sagement la retraite du patron et Solberg-Solberg se suffisent à eux-mêmes. Loeb a pris un tel ascendant psychologique sur ses rivaux qu’ils commencent chaque course avec la seule ambition de prendre le dimanche une des deux places vacantes du podium.

L’album Panizzi

Battu une seule fois à la régulière la saison dernière, en Turquie, le Français ne devrait pas l’être cette année. La fiabilité de sa C4 et la régularité extrême de son pilotage donnent encore un peu plus corps à nos idées de Grand Chelem. Comme Alessandro Zanardi, le championnat a en plus été raccourci : il ne lui reste plus que dix courses à gagner, à peine trois fois plus que n’en affiche le palmarès de Delecour.

En retirant de son calendrier tous les rallyes asphalte, la FIA espérait niveler les valeurs. Elle a sans doute confondu Loeb et Panizzi, conduire sur terre ne gêne plus beaucoup l’Alsacien. Sa domination nuit autant à son sport que son absence serait préjudiciable. Qui se ferait sincèrement chier, sans lui, à regarder trois buses faire de la poussière ?

Pendant ce temps-là, Sébastien Ogier attend toujours sa part de l’héritage.

Sébastien Loeb : « Le Sainz des Saints »

loeb

Le quintuple champion du monde s’est arrêté au kilomètre 23 de l’ES12 pour répondre à nos questions. Il a perdu quinze secondes.

QUESTION : Sébastien, le championnat commence pour vous comme la saison dernière…
SEBASTIEN LOEB : Bah non, la saison dernière, c’était à Monaco. On avait dormi chez la tante de Dany (ndlr: Elena) entre les étapes, elle fait un super café. C’est quand même un peu dommage d’avoir supprimé la course : il y a pas de casino à Sligo.

Q. : Comment s’est globalement passé votre week-end en Irlande ?
S.L. : Très bien, merci. Il a pas mal plu, ç’a un peu gâché nos soirées, mais l’hôtel avait le câble et un mini-bar dans chaque chambre. Je reviendrai. J’ai vu le Connemara en plus, ça va faire plaisir à Séverine. Elle est fan de Michel Sardou.

Q. : Et sur le plan sportif ?
S.L. : Oh, la routine. Vous savez, ça va maintenant faire dix ans que je fais ce boulot. C’est un peu comme si je bossais à l’usine. La seule différence entre les autres ouvriers Citroën et moi, c’est 450.000 euros mensuels et la sécurité de l’emploi. On n’est pas chez Subaru.

Q. : Le championnat est sensiblement raccourci cette année. Qu’en pensez-vous ?
S.L. : C’est dommage. Avec Séverine, on aimait bien aller en Nouvelle-Zélande et en Suède. C’a pas été facile de lui dire qu’à la place, on passera cette année les vacances en Australie et en Norvège. Mais vu le contexte économique actuel, elle a compris qu’il fallait faire ce genre de sacrifices.

Q. : Regrettez-vous de ne plus avoir que Ford pour concurrence ?
S.L. : Parce qu’il y avait d’autres équipes ? Les Ford seront effectivement à surveiller en tout cas. C’est encore d’elles que viendra le danger, on ne sait jamais où Latvala peut sortir.

Q. : Le manque d’adversité, depuis la retraite de Gronhölm, ne risque-t-il pas de discréditer vos performances ?
S.L. : Comme on dit en Finlande, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de lui avoir roulé dessus. Si Hirvonen se décide d’attaquer en dehors des liaisons, si Sordo a la même voiture que moi et qu’il neige tout l’été, je pourrais bien être obligé de courir les trois derniers rallyes.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain