Carte blanche : Pire Huet, caca Huet

Le Vestiaire décline toute responsabilité pour le papier qui suit.

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République Tchèque, Suède et Norvège en poules : une quinzaine de hockeyeurs avec un maillot bleu ont un mois pour préparer le Mondial et France-Italie. Ils le joueront à un.

L’équipe de France finit toujours par rappeler Zidane. C’est vrai dans n’importe quel sport, voire au hockey-sur-glace, même si dans ce cas, bien sûr, Zizou est gardien de but et s’appelle Huet. L’histoire pourrait être belle, d’autant qu’il n’a que 35 ans. Indispensable, décisif, meilleur patineur de son équipe, celui par qui tous les palets transitent fait preuve d’une facilité déconcertante. Dommage qu’il ne soit que gardien. Nombre de ses partenaires, y compris les plus illustres, envient d’ailleurs à Huet la perte de son accent québécois. Dommage qu’il n’ait jamais été Canadien. Cristobal a même poussé le vice jusqu’à jouer à Montréal, en NHL. Jonathan « Magic » Bellemare, qui a fait le trajet inverse, se sent un peu insulté malgré un accent bien présent et le titre de meilleur pointeur de Magnus. Pointeur, ça veut pas dire grand-chose, Magnus pas davantage, Bellemare non plus.

Crosse country

Surtout en équipe de France, où il s’appelle Pierre-Edouard. Mais voilà, le retour d’Huet ne pourrait demeurer qu’un gros et bien dégueulasse poisson d’avril puisque son club joue les play-offs.  Les Black Hawks de Chicago, ça en jette sur un CV et ça fout les Bulls à Jordan. Heureusement, la relève est là et n’a que 38 ans. Et puis, Fabrice Lhenry c’est presque Thierry Henry après tout. Le vrai/faux retour de Zidane pourrait bien perturber les joueurs français en pleine phase finale de Ligue Magnus.

D’une part, il faudrait que la Ligue Magnus existe, d’autre part il faudrait que des joueurs français existent. Benoît Quessandier proteste, il est Français et si Epinal n’a pas pesé lourd contre Grenoble en quarts il n’est pas le seul fautif. Il y a quand même des internationaux en demi-finale et les instances mondiales n’imposent pas qu’ils jouent avec leur club sinon Kevin Igier ne pourrait faire croire à personne qu’il évolue à Angers. Mais l’important est-ce vraiment de participer ?

La Légende : Les frères Pouget

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Il est des noms qui prédestinent à briller dans le sport ou dans le commerce de l’huile d’olive. Christian et Cyrille ont choisi.

C’est très jeunes que les frangins débutent leur prometteuse carrière. Ils ont froid, mais chacun de leur côté. Christian se les gèle à Gap, Cyrille dans le grand nord messin, du moins le croit-il. Fan de Pierre Bachelet, il pense comme Enrico Macias qu’il a dans ses yeux le bleu qui manque à son décor, mais pour lui c’est aussi un joli geste défensif du coude de Kastendeuch. Comme Christian, il enquille les buts et les matches. Deux saisons à onze réalisations et c’est la consécration. Clin d’oeil du destin, Cyrille rejoint la Suisse, une des places fortes du hockey sur glace, qui rencontra naguère une autre star française des patinoires.

Pendant ce temps-là, son frère Christian est jugé, lui aussi, si talentueux, que Gap s’en débarrasse et lui paye un aller sans retour pour le Canada. Les amoureux de l’érable le prennent bien et ne l’alignent quasiment jamais. Fort de cette expérience, il passe pro, retour à l’envoyeur. Du côté de Genève, les recruteurs sont aux aguets. Qui est ce petit attaquant français qui ne marque jamais ? Ouedec, Maurice, Madar ou Pouget, le choix est large. Six mois et quelques jours plus tard, il dispute douze minutes de la finale de la Coupe des Coupes face à Barcelone, mais avec le PSG. Si l’on ajoute la grosse demi-heure en équipe de France répartie sur trois matches, le plus jeune des Pouget aura eu une carrière accomplie. La selection nationale avait auparavant magnifié son aîné, noyé dans une génération dorée qui n’a jamais rien gagné, mais ce n’est pas scandaleux.