Federer-Tsonga : Les francs Suisses

 Bon, Tsonga qui gagne le tournoi c’est plus possible. On va dire Federer et on verra dans deux jours.

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C’est encore un superbe duel que se sont livrés le Suisse qui parle français et le Français qui vit en Suisse. Du tennis champagne qui accouche toujours d’un futur vainqueur de Grand Chelem. L’an dernier en Australie Federer avait gagné le quart, le prélude à sa renaissance. Puis à Roland Garros Tsonga avait mis une branlée à Roger en quart, et il devenait favori face à Ferrer. Et au petit jeu de la revanche, Federer a de nouveau bombé l’ego pour torcher Tsonga, le prélude à sa renaissance mis cette fois c’est vrai. Tout a changé : cette fois c’est un 8e de finale. Et ce n’est pas Mauresmo qui le trouve fit, très en jambes et impressionnant parce qu’il n’a pas perdu un set avant son quart de finale, c’est Bartoli.

Mais revenons au match de la renaissance. Roger revient à un très haut niveau. En mettant des taules à tout le monde, y compris à un top 10 français blessé le tiers de la saison l’an dernier, il prouve qu’il est de retour. Être de retour ça veut dire qu’il est magnifique à voir jouer, qu’il sert comme un Dieu, qu’il défend super bien quand l’attaque de Tsonga passe au milieu de dix fautes directes. Être de retour ça pourrait vouloir dire qu’il va tenir l’intensité de Nadal et Djoko facilement, qu’il va défendre et jouer tous les points à fond pendant 4h, et pourquoi leur apprendre le tennis parce qu’il est meilleur que jamais. En plus son coach c’est Edberg maintenant, et tout le monde sait que les deux autres ne savent pas faire un passing.

Ou alors Edberg est pas vraiment coach, Tsonga est pas vraiment bon et Federer est simplement remis de sa blessure au dos, donc tout est normal. Mais il est toujours vieux, ce qui ne dispense pas de battre Murray en quart. Mais de nos jours personne ne peut aller en demie sans devenir le plus grand joueur de l’histoire ; ça vaudra une nouvelle photo avec Rod Laver, tout au plus.

Evidemment il y a une contrepartie à tout ça : Jo-Wilfried a été pas mal mais en retour de service c’était pas ça, et puis le jeu de jambes non plus, et puis la concentration ça aurait pu être mieux, et puis ses volées dans le bas du filet ça suffit pas pour surprendre Federer. Par contre la coupe à la Eboué c’était sympa, surtout pour balancer ses balles au-dessus du toit ou balancer sa raquette au changement de côté. Ça sent pas la victoire en Grand Chelem mais ça ne change pas l’essentiel : Tsonga reste le meilleur joueur français depuis Noah.

Pendant ce temps-là, Nadal a aussi mis trois sets à un Japonais qui avait éliminé Tsonga en 8e il y a deux ans. Mais il inquiète tout le monde.

Alizé Cornet : « Pas à m’Escudé »

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Alizé Cornet, comme toutes les filles de son âge, est retournée à l’école cette semaine après un week-end entre copines. Nous l’avons interrogée à sa sortie. Georges Goven était dans les parages, un sac de bonbons à la main.

QUESTION : Alizé, comment expliquez-vous cette débâcle contre l’Italie ?
ALIZE CORNET : Oulah, vous usez des mots compliqués, vous. Nico (ndlr : Escudé, l’attaché de presse de l’équipe de France de Fed Cup) lui, il a dit que c’était une branlée, mais c’est son rôle de taper fort du poing sur les ‘i’. Perso, je comprends pas pourquoi on nous a pas laissé finir le premier set. Même à 5-0, on pouvait encore arracher le tie-break.

Q. : N’avez-vous quand même pas personnellement l’impression d’être passée au travers après un bon Open d’Australie ?
A.C. : Je n’étais pas encore tout à fait remise du décalage horaire, il y a quand même de la route entre Sydney et Orléans. Et puis la tenue de l’équipe de France ne me va pas du tout. Regardez mes photos du week-end, on dirait Nathalie Tauziat. Les jupes sont vachement trop longues, ça me gène en revers. Mais je suis bien la seule à me plaindre, si on écoutait Amélie (ndlr : Mauresmo, sa sparring partner), on jouerait en jogging.

Q. : Comprenez-vous que l’on puisse vous reprocher un manque d’implication en Fed Cup ?
A.C. : La Fed Cup ? Mais c’est toute ma vie ! Quand j’étais petite, je regardais Mauresmo et Dechy à la télé et je voulais faire comme elles, défendre les couleurs de mon pays. C’est une formidable aventure collective, une vraie communion avec le public, une croisade des temps modernes.

Q. : On ne vous sent pas particulièrement convaincue de ce que vous racontez…
A.C. : Je ne suis pas actrice. Enfin, pas encore. J’ai déjà tourné avec Gérard Klein et je peux pleurer sur commande, alors si Olivier Doran est intéressé pour faire un film, pourquoi pas. J’ai quand même déjà gagné Roland-Garros junior et le Tournoi de Budapest.

Q. : Vous êtes aujourd’hui numéro 1 française. Est-ce que cela implique davantage de responsabilités ?
A.C. : Vous savez, c’est toujours ma mère qui repasse mes culottes. Par contre, je peux aller faire du shopping toute seule avec les copines maintenant que j’ai mon compte Bagoo. Mon père l’a bloqué à 100 euros par semaine, il m’a dit que je gagnais pas encore assez pour avoir plus. Je lui fais confiance, il sait bien gérer son argent. Il a jamais travaillé, mais il s’est acheté deux Porsche et un studio l’année dernière.

Q. : Qu’avez-vous pensé de Nicolas Escudé comme capitaine ?
A.C. : On m’a dit qu’il avait un frère qui connaît bien Yoann Gourcuff, l’homme idéal de ma vie. C’est trop la classe, j’espère qu’il pourra m’arranger un rencard. Par contre, il arrête pas de nous parler d’un Wayne Arthurs (ndlr : homme politique canadien) et du gazon australien. Je sais pas s’il a déjà fait Melbourne, mais c’est sur dur, là-bas. Et puis il gronde souvent. Georges (ndlr : Goven, découvreur de jeunes talents) était plus proche des joueuses. C’était comme un père pour moi, il venait souvent m’aider à me rhabiller après la douche.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain