Ligue 1, Lyon : Des pneus qui Cris

Hamouma, Mollo, El Arabi, Yatabaré : Caen a largement les moyens de conserver son titre de champion. Mais où est donc passé le Lyon qui avait obtenu le 2-2 à Valenciennes en mai ?

« Nous avons alimenté le marché français ces dernières années, sans bénéficier tout le temps des retours escomptés. » Quand Aulas parle, Le Progrès ne peut pas accorder de droit de réponse à Piquionne, Keita, Bodmer, Monsoreau et Frau simultanément. Pareil pour Makoun, Pjanic, Kallström et Gomis. Pourtant, « Gourcuff serait le joueur idéal » et « devant, on a un effectif que tout le monde nous envie ». Ca frôle la diffamation.

Mais cette année, tout a changé : Makoun, Pjanic, Kallström et Gomis sont demi-finalistes de C1 en titre. Ca n’a pas suffi à Govou et Boumsong pour éviter le Panathinaikos. Mais un retour à Nice ou un prêt à Rennes n’est pas une fatalité : Ederson, lui, s’en est servi pour revenir en grâce et retrouver une place de titulaire. Il y a même tenté la Seleçao dans la foulée, mais la provocation a des limites : les dieux ont tranché, sa première minute auriverde lui a coûté ses ischio-jambiers, qui en règle générale ne rompent pas.

Lyon y va Mollo

L’OL a fait de la reconquête du titre sa priorité. Lisandro n’est pas contre, ça lui épargnera certainement trop de mercredis seul en pointe à attendre un deuxième attaquant. Gomis précise qu’il ne se sent pas concerné, mais il n’a pas voulu être la tête de Turc : il est donc resté et ça tombe bien, Pathé n’a pas pensé à assurer les jambes de Lisandro non plus. Au cas où, Briand peut aussi jouer devant, mais ça ne lui donnera quand même pas le palmarès de Govou. La vérité est parfois cruelle. Delgado, lui, n’est plus ce titulaire trop frêle pour le haut niveau : il est blessé.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Cris avait prolongé quelques jours après la signature de Briand. Ce n’est pas un canular, mais deux pièces maîtresses pour épauler Gonalons. Toujours pas un canular. On peut parfaitement avoir un milieu sans joueur confirmé, ni vraiment athlétique, ni vraiment technique, ni vraiment expérimenté et enfin atteindre une finale de C1.

Cris d’arthrite

D’ailleurs, la Ligue des champions se profile et Jean-Michel Aulas, comme Le Vestiaire, attend avec impatience de découvrir le niveau européen, au cas où. Les six buts de Chelsea ne sont pas une bonne nouvelle, les trois de Séville non plus, Ibrahimovic était sur le terrain. Mais Lyon n’est toujours pas à l’abri d’une équipe de légende qui fait exploit sur exploit contre le septième de Premier League, le deuxième de Liga et le sixième de Ligue 1. En attendant, pourquoi ne pas le répéter : Cris a prolongé et sans doute avec lui les branlées contre le Bayern.

L’histoire ne dit pas si Pathé avait demandé à assurer ses ischio-jambiers. Lovren n’est pas une clause et il a bien coûté neuf millions. Toulalan, du coup, a déjà pris place dans la charnière. Franck Dumas a osé lui poser trois fois la question : est-ce qu’être meilleur que Boumsong ça signifie qu’on est défenseur central ?

« Nous avons un groupe compétitif et en progrès. » Dumas aurait pu y penser, mais c’est Puel qui l’a dit, en époussetant son trophée de champion 1997. On peut donc faire du neuf avec de l’existant. Juninho aurait été une bonne idée, mais Pjanic l’aurait mal pris : son coup-franc contre Anderlecht n’était pas vilain.

Mercato, Lyon : Million dollar baby foot

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La reprise du championnat approche, pas Benzema et Juninho. Lyon a donc décidé de passer à l’attaque sur le marché des transferts. Piquionne et Mounier ne veulent plus partir, ils sont emballés. Les supporters un peu moins, il se posent des questions : qui sera le nouvel Elber ? Qui se cache derrière le nouveau Grosso ? Le futur Juninho est-il Luxembourgeois ou mineur ? Govou peut-il se réincarner ? Voici les postulants au tube de l’été.

Lisandro Lopez. 28 des 41 millions reçus pour Benzema, la formation ça rapporte, autant en profiter pour donner de l’expérience à tout le club. Dans quatre ans, neuf mois et seize jours, Benzema n’aura sûrement pas inscrit plus que 49 buts en 106 matches du championnat portugais. Paternel, celui qui ressemble à un vieux mercenaire tatoué n’a pas hésité à encourager son jeune devancier : « Chacun ses caractéristiques, ne me comparez pas à Benzema. » Il a signé cinq ans et hérité du numéro 9. Benzema avait le 10. Mais qui peut bien être son vrai prédécesseur ?

Aly Cissoko. Une formation à Gueugnon avant une ascension supersonique, Habibou Traoré et Marcello Trapasso cherchent l’erreur. Ensuite, six mois de Ligue des Champions, Aly a les épaules pour faire oublier Fabio Grosso. Aulas n’est pas peu fier, même si les Portugais sont durs en affaire, au moins ils acceptent les négociations. 15 millions, c’est un bon prix, même si Sylvinho assure qu’un arrière gauche peut exister au haut niveau à moins que ça. Au moins, lui a de l’ambition : « Parfois, un joueur est acheté 20 millions, il réussit ou ne réussit pas. Moi, c’est 15 millions. Si je pouvais réaliser la moitié de ce qu’a donné Abidal ici, je serais content. » Les actionnaires de Pathé ont déjà pris un rendez-vous chez le dentiste.

Loïc Rémy. Un parfum de mystère flotte sur son cas. Vendu 8 millions sous les vivas l’an passé, après une belle relégation à Lens, il pourrait revenir pour 15 millions, voire plus, cet été. La juteuse opération incluait même, à l’origine, la cession de Mounier. Une seule question : que s’est-il passé en un an ? Plusieurs propositions : 11 buts en 32 matches, une demi-finale de la Coupe de la Ligue et une ressemblance qui tire sur le Govou, ascendant Bastareaud. Le flis prodigue est prêt.

André-Pierre Gignac. Saccomano a beau l’appeler Pierre-André, il reste le meilleur attaquant en France, depuis le départ de Benzema. La Ligue se réjouit que l’appel d’offres pour les droits télé de la L1 ne se renouvellent pas cette année. Sadran reste inflexible : il ne veut ni le vendre, ni Piquionne. Mais l’OL, qui a bien fini par mater la résistance portugaise, le sait bien : le dénouement n’est qu’une question de zéros.

Vagner Love. L’attaquant du CSKA Moscou n’est ni la future comédie musicale de Plamondon, ni le sosie de Rony Turiaf avec des perles bleues. Il est la solution de rechange en attaque. Lacombe n’a pas oublié de noter que Vagner Love a terrorisé la défense nancéienne en UEFA l’an passé et était sur les tablettes du FC Nantes il y a trois ans.

Michel Bastos. Il fallait bien remplacer Kader Keita, c’est fait et bien fait. Lacombe est ravi de son coup, vu la fin de saison de Bastos, 18 millions c’est cadeau. Les clubs qataris repasseront pendant la trêve des confiseurs, au cas où.

Pendant ce temps-là, on voudrait Pandev pour 15 millions. 15 millions c’est un toc ?

L’édito : De la fuite dans les idées

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Albus Dumbledore et Alberto Contador ont diverti la journée d’hier. Jean-Paul Ollivier, qui n’avait aucune abbaye à raconter, s’est permis de l’ouvrir pour noter que le second n’avait pas l’air fatigué à l’arrivée. Alors, lequel a le plus de pouvoirs surnaturels ?

Ce qui caractérise les fortes têtes, c’est de ne jamais reculer devant le danger. Avant d’affronter Roddick au premier tour de Wimbledon, Jérémy Chardy avait déjà les gènes de l’acharné. Deux semaines de rab pour rejouer sur terre battue, ça aide à se sentir fort et à gagner son premier vrai tournoi. Acasuso, Vassalo Arguello, Zverev, Kiefer et Hanescu aussi, mais Chardy n’y était pour rien si Gilles Simon était inscrit comme tête de série numéro un du tournoi. Ce genre d’erreur ne devrait plus se reproduire longtemps. En attendant, le magicien Paul-Loup Santoro se mord les doigts d’avoir perdu au premier tour. Heureusement, Sidorenko n’a pas été plus loin que les quarts. En revanche, aucun regret pour Nicolas Mahut à Manchester, Olivier Rochus était la plus forte tête. Rude concurrence. Leurs homologues footballeurs en savent quelque chose : Everton veut honorer son contrat au PSG. Il faudra d’abord prouver qu’il a signé un contrat. Frédéric Piquionne peut ricaner, rira bien qui pourrira le dernier.

Collet serré

A la tête de Villeurbanne, Vincent Collet a aussi hérité de l’équipe de France. Le danger était bien caché, Michel Gomez ne l’a toujours pas vu arriver. Pour regonfler l’orgueil national, le sélectionneur s’est montré plutôt créatif : des joueurs NBA, même si pour Diarra et Petro personne ne peut confirmer, une durée NBA et un score NBA (111-64). De Colo a marqué 15 points, Parker, Diaw et Batum ont joué. Ca semble si facile, une équipe est sûrement née. L’Etat du Centrafrique, c’est conférence Est ou Ouest ?

Schleck en bois

Mais pourquoi donc Thierry Adam appelait-il Cavendish le maillot vert ? Pourquoi lorsque Lance Armstrong s’est décalé sur la gauche de la route en titubant a-t-il vu une attaque de l’Américain ? Pourquoi alors qu’Andy Schleck perdait constamment du temps sur Contador, sans parler des autres, a-t-il qualifié l’Espagnol de moins aérien ? Et si Thierry Bisounours connaissait la réponse ?

Pendant ce temps-là, Olivier Sauton fait le Point-Virgule et le Tour de France à la voile est dans une totale indécision. Vivement les étapes de montagne ?

Les questions interdites : Le football français existe-t-il encore ?

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Les très neutres spécialistes de Canal + ont réuni un somptueux plateau de crise. Parmi eux, le mauvais président Aulas, le catastrophique entraîneur-consultant Houiller, l’ancien agent pas véreux du tout, Diouf. Attention à la crise de foi.

A force d’entendre toujours les mêmes conneries, on pourrait finir par les croire. Quand Lyon prend une branlée contre le Barça, c’est la faute aux instances, quand Lyon se fait sortir par Manchester, c’est la faute aux instances, quand Lyon est humilié par Rome, c’est la faute aux instances. Pas assez d’argent, des stades trop vétustes et un cadre pas assez attractif.

Le Gerland vert

C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes, et un cadre pas assez attractif qui a provoqué le recrutement de Keita, Bodmer, Ederson, Boumsong, Grosso, Makoun, Piquionne, Delgado et Pjanic. C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes et un cadre pas assez attractif qui permet à Clerc, Réveillère, Juninho, Cris, Gassama, et Govou d’être encore dans l’effectif. C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes, et un cadre pas assez attractif qui permis à Fred de pourrir minimum trois saisons.

C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes, et un cadre pas assez attractif qui a empêché Fred de planter un but au Milan AC. C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes et un cadre pas assez attractif qui a empêché le PSV d’en prendre un. C’est donc pas assez d’argent, des stades trop vétustes et un cadre pas assez attractif qui a fait que jusqu’à la 88e minute, Lyon était toujours champion d’Europe 2006. Deux minutes, ça coûte combien ? C’est des nouveaux sièges à la Beaujoire ?

Plus belle Xavi

L’argent est sans aucun doute le vrai responsable des malheurs français : en effet, le Barça est quasiment deux fois plus riche que Lyon. Argument inattaquable, d’autant que le premier budget européen n’est autre que le grand Real, qui a écrasé la ligue des champions 2002. D’ailleurs, Aulas et ses copains ne sont pas des assistés. Il ne passent pas leur temps à quémander et chercher des combines pour se gaver de droits télés qui représentent plus de la moitié de leurs budgets.

Qui a remplacé Diarra, Essien, Abidal, Tiago et Malouda ? Le prêt à titre gratuit a la peau dure. Et pendant qu’Aulas entretient ses résidences secondaires, combien de salaires, d’espoirs, d’objectifs auraient pu être payés avec l’argent foutu en l’air autour de Fred, de Delgado, de Piquionne, de Baros, Pjanic , Belhadj ou de Boumsong qui n’ont servit à pas grand-chose. A rien ?

L’étoile du Bergeroo

Même le championnat de France n’est plus une excuse. Qui sont ces fameuses pépites que les clubs fortunés nous dérobent ? Et si tout simplement l’Hexagone ne produisait plus aucun joueur correct ? Et si l’indispensable épine dorsale défensive français ne jouait ni à la Juve, ni au Milan AC, ni à Barcelone, ni à Chelsea, ni au Bayern, ni à Liverpool, ni à Manchester ? Où vivaient Thuram, Desailly, Lizarazu, Sagnol, Makelele, Deschamps, Petit, Vieira, Blanc et Karembeu ?

Et si les problème de l’équipe de France n’étaient pas qu’un simple hasard de coaching ?  Et si Gouffran, Briand, Nasri, N’Zogbia, Matuidi, Gomis, Zubar, Payet, Le Tallec, Sinama-Pongolle, Aliadière, Meghni,  Ben Arfa, Kaboul, Mexès, Mavuba et Bréchet avaient tous joué en France espoirs ? Et si Gourcuff s’était fait dégager de Milan pour ne jamais y revenir à juste titre ?  Et si Benzema et Ribéry devaient assumer seuls toute la nouvelle génération du foot français ? Même Benoit Cauet, le Toulalan du riche, jouait à l’Inter.

Heureusement, Barcelone a eu besoin de tous ses arguments financiers pour piquer aux plus grands clubs Xavi, Iniesta et Messi. Quel est le sens exact des mots détection, formation et recrutement ?

La Puel du fossoyeur

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Tola Vologe, samedi 31 janvier, 16 heures. Bernard Lacombe croyait encore faire la sieste, mais non. Julien Faubert a bien signé au Real Madrid.  Mais un cauchemar bien pire est en train de se jouer. Fred n’aurait aucune intention de bouger. Poser dans Marca avec le maillot de l’Atletico n’a pas suffi. Et le numéro de portable de Coupet n’a jamais servi à rien.

Qui l’eut cru ? Lyon a réussi à tenir en échec le grand Saint-Etienne. Les Verts qui, eux, ont déjà joué une finale de Coupe des Champions, ne s’en remettent pas. Leur entraîneur non plus, qui a découvert qu’Aulas n’avait pas besoin de payer les arbitres. Il serait bien inspiré de payer un peu plus Jean de mes couilles, ça le rendrait peut-être bon. Et s’il lui reste un peu de monnaie après un tel Mercato, il pourra toujours proposer de payer le salaire de Benzema à Barcelone la saison prochaine.

Delgado positif

Non content d’associer Piquionne et progrès et d’encenser Delgado, Puel se prend pour Le Vestiaire. « Il y a tellement d’effervescence autour de Fred et de clubs intéressés que je pensais qu’il était déjà parti. Mais ce n’est pas le cas. » Le retour du grand Lyon, vainqueur d’un grand Marseille en cassant le dernier attaquant valide – les samoussas et la brandade sont indigestes – le rendrait même arrogant. Quand on lui parle Mercato et Barça, il répond Mounier et Keita en flinguant Govou. Du grand art : « L’absence de Sidney est un manque car il est important dans le vestiaire. » Il ne Perrin pour attendre.

Pendant ce temps-là, N’Zogbia a filé à Wigan et Benzema a ouvert son site internet. La malédiction se poursuit.

Ligue 1 : Piquionne, el Rouxel

Lyon a la main chaude. Avancer le déplacement à Nantes a été couronné de succès. En affirmant que ce Lyon était le plus faible depuis 2001, Le Vestiaire était décidément loin de la vérité.

Claude Puel ne sait pas ce qui sera le plus dûr à oublier : la défaite contre Nantes, le doublé de Klasnic ou la titularisation de Delgado. Voire sa coupe de cheveux. Il paraît que l’entraîneur serait pourtant à l’origine d’une de ces malfaçons. Sûrement une lubie de journalistes, comme celle d’affirmer en tout début de championnat, que sans Juninho et Benzema, l’OL serait une bien vilaine équipe. Tout indique que la thèse de l’accident isolé est la bonne : dans les mêmes conditions, Valenciennes avait subi la loi du rouleau compresseur (0-0). Aucun doute, le championnat lui est promis. Au rythme actuel, la barrière des 40 points n’y résistera peut-être pas.

Piquionne a fait le Job

Mais contre un Nantes de feu, surprenant promu, européen en puissance qui honore le championnat par sa qualité de jeu, le champion a perdu un duel de haut niveau. En l’absence de Benzema (le faux, pas le Parisien), Caveglia, Vairelles, Née, Job, Kanouté, Nilmar et Sonny Anderson, Frédéric Piquionne était à la pointe de l’attaque rhodanienne. Il a même marqué. Irradié de confiance par le haut niveau ambiant, Toulalan s’est cru revenu trois ans en arrière, quand il jouait le maintien. Mais il n’a pas vraiment su qui était le plus concerné. Dans le doute, il a vu jaune et filé le ballon à Capoue. Sa première perte de balle fatale depuis Nantes-Marseille en 2006. Ca paraît gros, mais moins que Klasnic. Qui est le bourreau ?

Pendant ce temps-là, l’OM a perdu tout espoir de titre. Il ne reste plus qu’à bouffer des Samassa. Heureusement, Rennes a repris un point au leader.