Stade Toulousain : Le laid Lionel ose

Notre spécialiste rugby avait un défi : mettre moins de 10 jours pour écrire un résumé partiel et partial de Perpignan-Toulouse. Mission accomplie. A quand un retour sur la finale 1988 ?

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Par Gilles Grospaquet d’Avants

 La composition de la première ligne est un élément particulièrement révélateur de la stratégie choisie par l’entraineur.  Ce samedi, pour Toulouse, c’était Baille-van der Heever-Montès. Interrogé par nos soins, William Servat répond en soupirant que non, ce n’était pas un match amical face aux juniors de l’USAP, et que oui, il calerait mieux la mêlée à lui tout seul que ces trois-là ensemble. Le jeune Baille aura au moins appris que même un gentil adversaire ne fait pas de cadeau.

6ème minute. Sébastien se fait Bézy comme un bleu. Il pensait naïvement qu’être en couverture, au rugby, c’était servir de support masturbatoire à Max Guazzini. Ça veut aussi et surtout dire s’occuper de l’arrière de Terrain, ce qui plairait aussi beaucoup à Max Guazzini. Sofiane Guitoune, l’ailier perpignanais, savait ça. Il contre-attaque dans la zone désertée et marque sans opposition. Imperturbable, Guy Novès sort son célèbre petit carnet et griffonne: « Pour avoir le Beur, appeler l’agent du Beur« .

 15 ème minute. 11-0. Ça va mal pour Toulouse. Lionel Beauxis, dans un élan de lucidité, réalise  qu’il n’a aucun moyen d’arrêter le cours des choses. Ses plaquages font rire tout le monde et avant d’attaquer la ligne, il faudrait qu’il s’attaque à sa propre ligne. Reste ce pied qui lui a valu un titre de champion du monde des -21 ans, mais aujourd’hui, avant de tenter les pénalités, il faudra les obtenir. Tout semble perdu. À moins que… mais oui, il reste une chance! Lionel jette un œil au banc de touche, oublie de rater son plaquage sur Camille Lopez qui passait par là au même moment, et en voyant Luke Mc Allister faire coucou aux spectatrices du premier rang, se souvient que s’il est titulaire cet après-midi, c’est uniquement pour permettre à Luke d’être frais pour sortir en boîte ce soir. Lionel fait ce qu’il a à faire. Il simule une blessure à la cheville pour laisser rentrer le sauveur. C’est le tournant du match.

 Guy Novès le remercie chaleureusement: « Tu te prends pour qui? Tu penses vraiment que j’allais pas te sortir avant la mi-temps? Dégage« . Mais Guy y voit un signe: la partie doit commencer. Il sort les imposteurs et fait rentrer un maçon portugais pour consolider la mêlée toulousaine. Toulouse a maintenant un pack et un ouvreur. Toulouse va rattraper son retard en deuxième mi-temps. Toulouse va gagner.

62ème minute. Les commentateurs de Canal + sont surpris : « L’ouvreur toulousain avait la solution Poitrenaud mais il a préféré pousser au pied« . Tu m’étonnes. 17-16 pour l’USAP, Toulouse va gagner. À moins que Joe Tekori n’en décide autrement.

80ème minute. C’est déjà la dernière action, 20-16 pour l’USAP. Les 129 kg de Joe sont lancés à 5 mètres de la ligne, ils vont enfoncer les pauvres défenseurs comme des Max Guazzini, marquer et faire gagner leur équipe. Mais les gros Samoans sont des êtres délicats, sensibles à la beauté des choses. Joe se dit que c’est une fin bien peu romantique pour un si joli match, le jeu à la toulousaine mérite autre chose. Alors, il décide de faire une passe de merde et gâche magnifiquement un 3 contre 1 d’école.

Pendant ce temps-là, Lionel Beauxis se demande si jouer en ProD2 c’est si dégradant que ça. À ce rythme-là, ile le saura bientôt. Et si vous êtes arrivés jusque là vous pouvez aller lire tous nos articles rugby.

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La Légende Castres : Un Teulet et trois tondus

A l’occasion du Brennus, Le Vestiaire rend hommage au seul Castrais dont il a jamais parlé. Il était remplaçant, ça compte.

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Romain Teulet a tout tenté. Mais le maillot bleu ne s’offre pas à n’importe qui, hormis Chabal peut-être, mais sûrement pas quand on joue au poste de François Gelez.

Naître en Dordogne était déjà un bon point. Morgan Parra le Messin applaudit, il faut savoir respecter les anciens. Se former à Bergerac et renoncer au foot quand Bordeaux l’a voulu c’était costaud, et faire toute sa carrière au Castres Olympique et mesurer 1,65m n’était plus recommandé du tout. Mais le petit avait vraiment soif de conquêtes, de celles que feu notre spécialiste rugby Peyo Greenslip n’a jamais vraiment su contenter.

Saint-Andreu

Alors, Teulet a cherché autre chose. Jouer à trois postes ça aurait pu marcher, mais Traille a déposé le brevet. Taper fort dans le ballon en prenant son élan comme un autiste jusqu’à se faire appeler Robocop, jouer la H-Cup, réussir la pénalité de la dernière chance à Montauban. C’était avant de sombrer dans la démence ces derniers temps en amenant Castres en tête du Top 14, meilleur buteur du championnat en prime. Désespéré, il a effectivement fini par se convertir en demi d’ouverture, mais au cas où il a gardé la taille d’un demi de mêlée et parfois le numéro d’un arrière. En fait, rien n’a changé, à son retour Marc Andreu lui dédicacera son maillot du Tournoi 2010. C’est pas comme si le Quinze de France n’avait plus d’ouvreur depuis la retraite de Deylaud et plus d’arrière depuis celle de Sadourny. Poitrenaud, Michalak et Castaignède aimeraient en savoir plus.

France-Angleterre : Un maigre Buttin

Thierry Dusautoir devrait bientôt reprendre son rôle de sélectionneur.

William Servat, Julien Bonnaire, Lionel Nallet et Julien Dupuy ne l’avaient pas invité à leur jubilé, dimanche, et pour un peu son intrusion serait passée inaperçue. La fiche technique est pourtant formelle : Maxime Mermoz a bien remplacé Vincent Clerc à la 36e minute. C’est sa grand-mère qui a dû être contente.

Celle de Wesley Fofana aussi, mais pour d’autres raisons. Le petit a marqué contre le XV de l’arrose son quatrième essai en quatre matches. Promis, il essaiera aussi de faire des passes la prochaine fois.

L’indulgence Ouedraogo

Mais ne soyons pas trop dur avec ce XV de France encore en rodage. Les deux-tiers de l’équipe ne jouent ensemble que depuis quatre ans. Comment voulez-vous qu’elle trouve des automatismes dans ses lancements avec aussi peu de vécu ?

Contre les athlètes écossais, nos Bleus ont d’abord appris l’endurance. Puis la conservation du ballon contre l’Irlande et les coups de pied de plus dix mètres contre l’Angleterre. A Cardiff le week-end prochain, Philippe Saint-André leur montrera peut-être comment taper un drop. Les placages attendront la tournée d’été. Chaque chose en temps.

Fritz au four

Le moustachu sans moustache est toujours aussi sympathique avec les journalistes et c’est surtout ça qui compte. Pour leur faire plaisir, il a même été jusqu’à reconnaître ce lundi qu’il lui avait fallu un mois et demi pour se rendre compte que certains de ses joueurs n’avaient pas le niveau international. Patience, le jour viendra peut-être où il offrira à Rougerie la même sortie grandiose qu’à Lionel Nallet.

C’est à se demander ce qui est le plus inquiétant aujourd’hui. Que Clément Poitrenaud soit le meilleur arrière depuis deux matches ? Que les Anglais sachent jouer au rugby quand ils ne finissent pas leurs concours de lancers de nains à cinq du mat’ ? Que même Rhys Priestland est meilleur que Trinh-Duc au pied ? Ou que sept millions d’imbéciles continuent à regarder de telles daubes chaque week-end ?

Pendant ce temps-là, Yachvili se demande quelle excuse il va bien pouvoir trouver cette fois pour retourner sauver Biarritz.

Ecosse-France : Poitrenaud faut

Que mangera Maxime Médard en famille dimanche ?

C’est un phénomène étrange, qu’on avait déjà semblé voir contre les Tonga en Coupe du monde. A chaque fois que le XV de France est sur un terrain, son adversaire hausse tellement son niveau de jeu qu’il lui est impossible d’en développer. Contre l’Italie, déjà, nos Bleus n’avaient pas le touché le  ballon pendant une demi-heure. Mais Saint-André, lucide, avait clairement identifié les lacunes de son équipe : « On a pu voir chez les Italiens la marque de leur nouvel entraîneur français. » On l’a un peu moins vue ce week-end en Irlande.

Pareil contre l’Ecosse. Pour éviter d’en perdre, la France n’a pas gardé le ballon. Il faut dire que les Ecossais, éliminés au premier tour de la Coupe du monde, sont devenus la référence internationale en quelques mois à peine. Saint-André : « S’il sont capables de tenir comme ça durant 80 minutes, ils vont être champions du monde. » Ne les confondez surtout pas avec ce vulgaire XV du Chardon qui avait déjà perdu contre l’Angleterre et le pays de Galles. Non, celui que Picamoles et Swarzeski ont regardé joué dimanche était sur une autre planète physiquement. « On va peut-être d’abord chercher des athlètes et ensuite leur apprendre à jouer au rugby. » Dommage que Dwain Chambers soit Anglais.

L’infériorité physique des Français n’a absolument rien à voir avec la moyenne d’âge d’un groupe qui regardera la prochaine Coupe du monde devant la télé. La preuve : Trinh-Duc n’a pas 26 ans et il a réussi à être un peu plus mauvais que Rougerie à Murrayfield. C’est fort. Médard ne craint plus les placages depuis qu’il suit le même régime que Poux et Clerc sait qu’il n’a plus le droit de marquer un essai s’il veut continuer à être appelé chez les Bleus. Il a toujours le droit de faire des placages, mais c’est un geste devenu tellement accessoire dans le rugby moderne que les Français ont commencé à s’en passer contre l’Ecosse. Prudence tout de même : si l’Irlande est capable de courir pendant 80 minutes sans faire tomber un ballon, ils seront certainement champions du monde en 2015.

Top 14, Toulouse-Montpellier : Pourris Galthié

 

C’est promis, on ne vous reparlera plus du Top 14 jusqu’à la finale 2012. Comme France 2.

On peut en faire, des choses, en dix minutes. Demandez donc aux femmes de ménage new-yorkaises. Celles des hôtels de Wellington vous diraient qu’il n’en a pas fallu beaucoup plus à Picamoles le soir où Bastareaud a glissé sur sa table de nuit, mais que celui qui n’a jamais débandé après douze bières nous jette ici le premier Julien Pierre. Non, dix minutes, c’est surtout ce qu’il a manqué à Montpellier samedi pour être la toute première équipe de Crabos à graver son nom sur le bois du Brennus. Six cents petites secondes, une misère, qui semblent pourtant parfois une éternité à Alexandra Rosenfeld quand elle se retrouve sur le ventre. Tout est relatif.

On a quand même eu le droit à notre lot de nouveautés sur l’à-peu pré de Saint-Denis. La Nouvelle-Zélande avait ses « all backs » ; Guy Novès, lui, a joué avec quinze avants. Il fallait y penser. Matthieu Lartot a beau s’être entraîné tout l’après-midi à prononcer Caucaunibuca sans cracher à la gueule d’Ibanez, il ne sait toujours pas comment se dit « cadrage-débordement » en Fidjien. Cédric Immense, aussi affûté que son ailier de 130 kg, a bien une petite idée, mais « Timoci Nagusa » n’est pas dans son dictionnaire Franco-Créole. Le futur baillonné laissera un grand vide derrière lui. Heureusement, tant que Doussain continuera de charger au ras des regroupements plutôt que de viser les tibias de son demi d’ouverture, il y a aura toujours quelqu’un à Toulouse pour bouffer les restes de Poitrenaud à la cantine.

Elissalde, Elissalde, cherche moi des Poux

Le rugby français a en tout cas de beaux jours devant lui. Si l’anticyclone reste à sa place, il se pourrait même qu’il ne pleuve plus sur Marcoussis jusqu’à la fin du mois. Skrela n’était pas monté à Paris pour parler météo et le fils de a envoyé un message on ne plus Clerc aux supporters néo-zélandais : personne n’est à l’abri, pas même ceux assis dans les virages. Ce match entre les deux équipes les plus joueuses du Top 14 a également mis en avant toute l’intelligence de l’autre ouvreur du XV de France, François Trinh-Duc. Montpellier a envoyé du jeu toute la saison ? Il relance en finale tous les ballons au pied. Pas bête. Toulouse s’y est laissé prendre pendant six minutes.

Ce Montpellier-Toulouse, c’était aussi l’affrontement entre les deux meilleurs candidats au remplacement de Marc Lièvremont. On a d’ailleurs parfois cru revivre le France-Italie du dernier Tournoi, mais Castrogiovanni n’a jamais eu de neveu métisse de 150 kg et l’intensité était bien supérieure cette fois. Comment Ouedraogo aurait-il pu sinon jouer une bonne heure avec une main dans le dos ? Les yeux dans les yeux avec Philippe Lafon, qui le regardait de travers, Fabien Galthié a bien essayé de mimer la déception à la fin du match. Ca n’a trompé personne, comme dirait Anne Sinclair. Les buffets sont meilleurs en salle de presse.

Pendant ce temps-là, Peyo Greenslip a repris goût à la vie à Cardiff entre deux piqûres d’insuline.

L’Edito : Dans l’oeil de l’Enfoiré

Sylvain Marconnet n’en veut pas à Marc Lièvremont. Et ceux qui restent ?

Chabal ou pas, c’est toujours la même histoire avec les Enfoirés : c’est ambitieux, ça rapporte pas mal mais le spectacle finit toujours par faire chier. Marc Lièvremont, qui est toujours le frère de Thomas, a donc tranché dans le vif après un match scandaleux en Italie. Peut-être son meilleur en bleu, comment savoir. Pour Poitrenaud, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : il n’a même pas fait de connerie, il n’a pas joué du tout. Novès s’est senti obligé de le défendre et Jauzion avec lui. On ne gagne pas la H-Cup, même contre Biarritz, sans être un peu Maso.

La gigue des lampions

Le sado dans l’histoire, on ne sait pas encore si c’est Lyon ou Marseille. Une victoire à Sochaux avec Pjanic, une victoire à Rennes avec Lucho, il n’était pas possible d’être plus prêt que ça. On en reparle demain et jeudi.

Tsonga, Simon, Chardy, on n’en reparle ni demain, ni jeudi, ni même aujourd’hui. Les X-games à Tignes et sur les antennes de Canal ? Lamy Chappuis et les Fourcade peuvent effectivement l’avoir mauvaise. Surtout que Chantal Jouanno vise quatorze titres, mais à Londres. Une demi-finale de Lemaître, on comptabilise ça comme un titre ?

Pendant ce temps-là, « Evans se donne de l’air », titre L’Equipe.fr à propos de Tirreno-Adriatico. Thierry Bisounours en saute au plafond.

Angleterre-France : Le quinze de l’arrose

Un seul des deux sélectionneurs a déjà été champion du monde. Mais lequel ?

Toute la Nouvelle-Zélande tremble déjà et la Ceinture du feu du Pacifique n’y est cette fois pour rien. Même si sa belle série de deux matches sans défaite a pris fin, samedi soir, dans le jardin anglais, la France a envoyé un message on ne peut plus Clerc à son futur adversaire du Mondial : elle peut rivaliser avec n’importe qui pendant 40 minutes. Ferme et tenace, la bande à Lièvremont prend du volume : pathétique contre l’Australie, en novembre ; ridicule contre l’Ecosse, pour l’ouverture du Tournoi ; à la rue, il y a deux semaines, en Irlande ; elle a cette fois sorti son « match le plus abouti » depuis des mois. Et dire que Médard n’était pas là.

Au Trinh où vont les choses, c’est simple, il faudrait un séisme pour que cette équipe-là n’aille pas jusqu’au bout en Nouvelle-Zélande, sur Stewart Island. Les motifs de satisfaction sont nombreux après ce France-Angleterre. D’abors, les Bleus n’ont pas attendu, cette fois, d’avoir pris trois pions pour se mettre à défendre. Ils ont su sans jouer sans Parra, sans Poitrenaud et sans ailier droit et Marc Lièvremont a vu à la vidéo « des choses intéressantes dans l’animation offensive ». Il n’a pas précisé, par contre, s’il pensait aux zéros franchissements ou aux zéros essais.

La clé sous le Palisson

Notre ancien chroniqueur Peyo Greenslip, depuis sa lune de miel à Rome, nous a aussi confié par sexto avoir vu des choses moins intéressantes, comme ces Français revenus des vestiaires avec les mêmes intentions qu’en début de match contre l’Irlande. Si Wayne Barnes avait été là, les champions d’Europe en titre n’auraient pas regretté aussi longtemps leur seule occasion d’essai, sur un jeu au pied. Mais Wayne Barnes n’était pas là, Chris Ashton a fait son saut de l’ange dans le vide et on va nous faire croire qu’il n’y aucune raison de s’inquiéter à six mois de la Coupe du monde.

Incapable, en trois ans, de pondre un plan de jeu cohérent, Marc Lièvremont masque son impuissance derrière une irascibilité nouvelle en conférence de presse. Ca nous rappelle curieusement quelqu’un. Ses joueurs ont donné à Twickenham l’image d’un groupe en autogestion à qui seul l’orgueil a permis de sauver les apparences en première mi-temps. A part ça, Chabal ne fait plus peur qu’à la femme de ménage du musée Grévin ; Huget, comme tous ceux qui le regardent jouer, ne sait pas vraiment ce qu’il fait là ; Palisson non plus ; les rhumatismes de Jauzion ne supporteront pas 25 h d’avion jusqu’à Auckland et Guirado n’a toujours pas compris pourquoi Crunch sponsorisait le match sans offrir une seule tablette.

L’Edito : A poor Lansdowne cow-boy

Si seulement le rugby ne se jouait qu’avec une troisième ligne.
J-206.

Avant de faire semblant d’analyser le Roumanie-Namibie d’hier après-midi, rappelons pour ceux qui en doutaient que Bordeaux est bien de nouveau entraîné par Ricardo. La dernière fois qu’ils s’étaient fait voler comme ça, c’était Lyon, il y a trois ans. Par ailleurs, le point d’orgue de ce week-end étant la remise des Mag d’or, nous y reviendrons prochainement, le temps de comprendre pourquoi Arnaud Romera n’a pas digéré son dernier voyage au Laos à la rencontre de l’équipe de France de karaté bouddhiste.

Tsonga la bomba

Marc Lièvremont et ses apprentis ont donc une nouvelle fois révolutionné l’histoire du jeu. Jouer avec une seconde ligne, se faire des passes pour avancer, donner de la vitesse, avoir un plan de jeu qui dépasse le premier temps,  n’est désormais plus indispensable dans le rugby moderne. Rassurez-vous, Nallet, Pierre et Thion font bien référence en club. Parra aussi et pas seulement à cause de son super nom et de son prénom assez classe, à quoi bon insister sur sa lenteur. C’est pas comme si Yachvili, en deux passes, avait rappelé que le haut-niveau n’est pas que mettre un coup de pied dans le ballon. Yachvili a arrêté en 2005. Trinh-Duc s’impose enfin comme le patron, mais du bar-tabac d’en face où il n’y a plus de boum. Trois mots sur Traille, Jauzion et Poitrenaud pour finir:  ils jouent encore ? Il n’y a personne d’autre auraient répondu Huget et Médard. On plaisante, il y a Médard.

Parra vent

A part ça, quinze bonhommes verts vont avoir du mal à se regarder dans la glace et pas qu’à cause de leurs oreilles chouflues couvertes par d’épais cheveux rouges. Car après avoir écrasés de costauds Italiens de plus d’1 point, on pouvait logiquement s’attendre à leur réveil face aux coqs décharnés. Et pourtant, ils leur ont quand même laissés 25 points. Il ne vaut mieux pas qu’ils apprennent que le Chardon en avait mis 22, sinon ils ne se présenteront même pas face à leurs cousins roux.

Pendant ce temps-là, les médias ont trouvé la solution pour faire aimer le ballon ovale au plus grand nombre : continuer à commenter en utilisant « pick and go », « première main » et « ruck ». Et dire qu’on s’était débarrassé d’up and under.

France-Ecosse : Le Guirado de la méduse

Les champions d’Europe en titre ont fait boire la tasse à l’Australie du Nord. A quoi bon défendre ?

Ceux qui arrêteront cette équipe de France ne sont pas encore sortis des bourses écossaises. C’est simple, elle n’a plus perdu un match dans le Tournoi depuis le 15 mars 2009. C’était en Angleterre (34-10) et Le Vestiaire avait alors été bien dur avec Marc Lièvremont et ses deux faire-valoir. Notre spécialiste sports régionaux doit aujourd’hui se faire une oraison : le tryo de Marcoussis a accouché d’un rouleau-compresseur taillé pour l’hiver. Si la Coupe du monde se jouait en février ou en mars, Yoann Huget verrait sûrement que Webb-Ellis n’est pas qu’une marque de chemises.

La grande Ecosse, celle là même qui n’avait pris que 49 points contre la Nouvelle-Zélande, à l’automne, avant d’en coller 3 aux Samoans, n’a pas existé dans le chaudron de Saint-Denis. Tout juste a-t-elle pu marquer trois essais ; une première sur ses dix-huit dernières sorties internationales. Il faut dire qu’elle avait en face une formidable machine offensive, qui a marqué en un seul match autant d’essais que sur tout le mois de novembre. Fidji compris.

Guilhem le suive

Comment donc expliquer une telle montée en puissance ? Palisson, Estebanez, Andreu et Porical n’ont pas trouvé de réponse, samedi soir, devant leur télé. Ca aurait peut-être été plus simple si Huget, Mermoz et Traille avaient pu se joindre à eux. On est en tout cas rassuré sur la capacité de nos Bleus à jouer sans ce dernier à l’ouverture. Le réservoir de talents est tel dans le Top 14 qu’on pourrait aussi sans doute s’en passer à l’arrière.

Parce que le XV de France aujourd’hui, ce n’est pas qu’un ouvreur champion de Tomate ou une demi-douzaine d’avants qui ne tiennent pas un ballon. C’est aussi des remplaçants si solides que toute l’équipe du Vestiaire est allée pour la première fois à la messe, dimanche, prier pour que Servat soit épargné par les blessures jusqu’en octobre. Soyons juste, quand même, avec Guilhem Guirado : il n’a pas fait une plus mauvaise entrée que Chabal ou Ducalcon.

Pendant ce temps-là, on devrait bientôt en savoir un peu plus sur la dangerosité des tables de nuit néo-zélandaises.

O’Connor, c’était les corons

Chabal le sait bien : comme au poker, les grands champions ne dévoilent rien de leur jeu. L’effet de surprise n’en sera que plus grand, à l’automne 2011, contre le Japon.

Les Fidji et l’Argentine n’avaient été qu’une gentille mise en bouche. Un amuse-gueule. Il n’y avait alors que ces pédophiles de la presse sportive satirique en ligne pour railler la méthode Lièvremont et le manque d’ambitions de son équipe. Mais on le savait bien : le XV de France, à part en touche, se met toujours à la hauteur de son adversaire et nos tauliers bleus avaient gardé sous la semelle plus que le gazon abîmé de la Beaujoire.

Promis juré, les Australiens et leur mêlée de tarlouzes allaient remonter dans leur Airbus Qantas le slip kangourou détrempé par quatre-vingt minutes en enfer. On allait voir ce qu’on allait voir : quinze mecs en jaune piétinés comme des Aborigènes, étouffés par les placages hauts et abasourdis par la rumeur fracassante de tous les costume-cravate du Stade de France. Avec un peu de chance, on verrait aussi du jeu et des essais, mais il ne faut jamais vendre la peau du koala avant de l’avoir plaqué.

Au Bonnaire d’édam

Ces salauds de sudistes ont pourtant gâché la belle année du rugby tricolore et son Grand Chelem triomphal. Mais avait-on déjà vu manœuvre plus fourbe ? Les Français s’attendaient à jouer les derniers vainqueurs de la Nouvelle-Zélande. Ils ont vu débarquer l’amicale des gendarmes du sud-ouest. Comment voulez-vous qu’on s’y retrouve ? Ajoutez à cela un froid polaire auquel les moustachus sont évidemment beaucoup mieux préparés et vous comprendrez pourquoi Le Vestiaire, après avoir émis quelques doutes depuis trois ans, refuse aujourd’hui de tirer sur le corbillard.

Il préfère retenir les coups de pieds variés de Morgan Parra au-dessus des regroupements : une fois en touche, l’autre à cinquante mètres. Les Wallabies n’ont pas su comment s’y prendre pendant trois minutes. Et quand bien même ils marquaient leur premier essai sans avoir à se soucier de passer par les ailes, nos Bleus, héroïques, répondaient de la plus belle des manières : personne dans cette équipe si soudée n’avait envie de se mettre en avant, alors, la mêlée s’est chargée de gratter cinq points sans même entrer dans l’embut. Ca évite les fautes de main.

L’USAP le moral

Et puis, la belle mécanique tricolore s’est enrayée après la pause et la cabane est tombée sur Médard. On a alors compris pourquoi l’USAP et sa première ligne destructrice pointaient à la dixième place du Top 14. Guirado aurait par contre peut-être dû ne pas mettre son strapping devant les yeux avant de remplacer Servat. Il aurait sans doute pu lancer un peu plus droit et apprécier le récital offensif du triangle d’or Huguet-Palisson-Porical, dont les automatismes étaient parfaitement huilés après zéro match ensemble et deux jours de boulot dans la salle télé de Marcoussis. Vincent Clerc et Clément Poitrenaud ont aussi apprécié leur sens du placement défensif sous le jeu au pied australien.

Mais était-ce bien là l’essentiel ? Lièvremont, le cœur grand, a pu faire plaisir à tous ses joueurs. Même Ouedragogo, puni devant ses parents à Montpellier, a eu cette fois l’occasion de passer à la télé sur une chaîne même pas câblée. Encore eut-il fallu qu’il porte un ballon. On a beaucoup vu Traille, en revanche, et le score s’en est ressenti. La Trinh-Duc-dépendance est de plus en plus criante en équipe de France, qui finit quand même ses tests d’automne sur un bilan positif : deux victoires, une seule défaite. Ca sent encore le Grand Chelem.

Pendant ce temps-là, les All Blacks enchaînent les contre-performances : comment ont-ils pu ne même pas enfiler quarante pions à une équipe qui a fait match nul contre Fidji ?

(Photo Le Vestiaire)

XV de France : Le Lièvre et le tort tuent

dieux

Une fois de plus, Le Vestiaire ne s’en était pas douté. Marc Lièvremont n’est pas l’homme de la situation. La plupart des joueurs non plus. Aujourd’hui, la presse parle de regrets, d’indiscipline, de manque de réalisme. Ca s’appelle impuissance et nullité.

Le Quinze de France est donc nul. De la tête aux pieds. Des managers aux remplaçants, personne n’a le niveau international, encore moins le niveau pour battre des Irlandais. L’échec vient de loin ou plutôt de haut : il s’appelle Bernard Laporte. Le Vestiaire l’avait expliqué dès 2007. En tuant le jeu à la Française (ça existe), en s’appuyant sur une seule et même génération, l’ancien demi de mêlée béglais n’a laissé qu’un champs de ruine et Jo Maso. Beau joueur, mais très vilain dirigeant. La suite, c’est un encadrement de gamins puceaux qui ont fait n’importe quoi avec ce qu’ils peuvent.

Des Irlandais sado, des bleus Maso

Une volée dans le tournoi, une rébellion contre le jeu ultra-défensif de papa, pour un semblant de retour un jeu offensif de papy. 215 joueurs aussi tendres les uns que les autres et finalement Chabal. Lièvremont ne sait pas quoi faire. Sur le terrain on ne lui avait jamais demandé de schémas tactiques. A Casteljaloux non plus. La Fédérale 3 est un monde magique.

Rentrée des classes, Marco invite N’Tamack et un nouveau chez lui. Il nous promet plus de rigueur et une victoire contre l’Irlande.  Le Vestiaire ne voit que six  joueurs valides, ils ont 50 ans (Harinordoquy, Jauzion, Poitrenaud, Heymans, Chabal, Nallet). Héritage d’une époque ou l’on battait les Anglais au Tournoi, mais pas en Coupe du monde. Aujourd’hui, ça ne suffit plus. On veut battre tout le monde en jouant comme les Blacks, mais chez les Blacks, il y a les Blacks. Lièvremont n’a que des Bleus sous la main. Tout le monde rêve des Maoris, il ne suffit de vouloir faire pareil pour y parvenir.

Il ne suffit pas de vouloir faire pareil, pour savoir faire pareil. Indiscipline et inefficacité, ça veut dire pas le niveau. O’Driscoll à lui tout seul est supérieur à toute la sélection tricolore, une seule action lui a suffi pour le rappeler. Lièvrement ignore comment apprendre à défendre, il ignore même qu’il faut défendre. Pas un fondamental n’est respecté, Albaladejo se retourne dans sa tombe.

Au début des années 1990, notre Quinze ne battait jamais l’Angleterre par indiscipline. L’équipe de France a corrigé ses défauts petit à petit avec les joueurs qu’il faut pour parvenir en demi d’une Coupe du monde 1995 qu’elle aurait pu ou dû gagner. C’était Berbizier. Puis c’est le grand Chelem 1997 malgré Skrela. L’Angleterre est morte. En 2003, la France est la meilleure équipe mondiale, mais son entraîneur est le pire. 5 ans après, il n’y a plus de rugby en France, plus d’équipe nationale, plus que Philippe Saint-André, qui n’a pas été essayé. Les grandes équipes d’Ovalie, c’est aussi parfois de grands entraîneurs . Et de bons joueurs ?