Liverpool : You’ll never score alone

Les plus fidèles fans de Liverpool le savent. Anfield Road n’a pas toujours eu la chance de voir évoluer le meilleur buteur du monde. Par contre ils ont bien connu le plus mauvais et ça a duré quatre ans. Souvenez-vous, il s’appelait Fernando et n’était même pas Egyptien. Au moins on sait pourquoi ils ont dû attendre 30 ans. Ce n’est pas que de la faute de Houiller.

Tout avait pourtant bien commencé. Le 1er fevrier 2005,  il n’a pas encore 21 ans qu’il bat d’un doublé le Barça de Ronaldinho en 2005. 

S’ils avaient regardé de plus près, avant de mettre 36 millions sur la table, les dirigeants de Liverpool se seraient rendus compte que son deuxième but est un penalty qu’il a provoqué à cause d’un duel raté avec le gardien. C’est vraiment pas aimer son public que de lui offrir un attaquant vedette qui disputera une finale mondiale parce que le titulaire commençait à fatiguer en prolongation. Quinze minutes d’éternité. Sans prendre en considération la sensation d’être le cocu de Fernando Llorente, le quart d’heure de champion du monde de la carrière de Fernando Torres doit beaucoup à Villa. Amusant, un attaquant qui rate des occasions en finale de Mondial est finalement aligné d’entrée parce que lui au moins il s’en créé.

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Real Sociedad – Lyon : Le vain de Garde

On va devoir arrêter de se moquer de la Liga alors ?

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Voilà donc à quoi ressemble un match entre le 3e de Ligue 1 et le 4e de Liga. Lyon qui croit à la qualification avant le 0-2 de l’aller, Lyon qui croit au miracle avant le 0-2 du retour. Mais dans le détail, c’est encore plus savoureux que ça. Le football est toujours une affaire de détails, comme la main de Vava, l’alcootest de Gascoigne, le coup de boule de Zidane ou un brassard de capitaine au biceps de Gonalons. Le genre d’erreur qui vous conduit à être le premier club français à ne pas passer le tour préliminaire depuis Toulouse en 2007. Mais Toulouse avait l’excuse d’être Toulouse et c’était face à Liverpool. Lyon a simplifié les choses : une équipe espagnole est trop forte, ça joue trop bien au ballon, c’est impossible de leur prendre, il n’y a rien à faire. Pourvu que personne ne leur demande s’ils croient au titre en Ligue 1, ils seraient obligés de mentir. Ou de prétendre qu’en fait ils ont manqué de réussite contre la Real. Trop tard.

Un capitaine, entre autres qualités, est souvent choisi pour son art de ne pas trop raconter de conneries. Dire « la C1 nous manque » avant le barrage n’en était pas une grosse, juste une petite pour admettre que Lyon était favori. La suite a donné raison, et à ce qu’il a montré Lyon n’est pas loin d’être tout autant favori pour gagner la Ligue Europa. Puis Gonalons est devenu amusant juste après le match aller. « On ne s’attendait pas à jouer une équipe espagnole aussi concentrée, aussi dure dans l’impact. On les avait vus à la vidéo : c’était une équipe qui attendait l’adversaire. Pendant le match, on a vu le contraire : ils sont venus nous chercher et nous ont posé énormément de problèmes là-dessus. » Il aurait aussi bien pu dire que Garde les a plantés avec sa séance vidéo à la con, mais il a évité, peut-être parce qu’une humiliation incite à la prudence. Et il a bien fait : au retour, Lyon a eu 56% de possession et ça a tout changé : la Real a eu encore plus d’occasions. Mais ça ne l’avait pas empêché de dire avant le match « pouquoi gagner 3-1 au retour serait impossible ? » La réponse était évidente, la voilà : se créer deux occasions à l’aller et deux au retour ne permet pas de gagner 3-1 à l’aller ou au retour.

Benzia, Fekir, Bahlouli : si Garde n’était pas si gentil, on pourrait penser qu’il prend Aulas pour un con. Mais il est si gentil, et puis c’est un formateur, et puis ça n’intéresse plus vraiment Aulas de gagner la Ligue des Champions depuis qu’il l’a fait avec Benzema et Ben Arfa. Il a mieux à faire : twitter des conneries, vendre Gomis, remercier Lisandro, revendre Gomis, encenser Gourcuff et perdre la Ligue Europa avec ses jeunes pousses qui, comme l’immense majorité des anciennes générations formées au club, n’a pas un niveau terrible. La preuve : la star c’est Grenier et il n’a pas été meilleur que Gourcuff sur les deux matchs. Ils ont la même tête mais sont différents : Yoann a des yeux de biche et aime la passe avant tout, même si Karine Ferri se défendrait probablement d’être une prostituée. Alors les matchs aller-retour où on n’a pas le ballon et où on est mené, c’est pas pour lui. Grenier, lui, voit comment tourne un match : si ça se passe bien il attend le bon moment pour briller de n’importe quelle façon, mais généralement en marquant puis en allant fêter ça avec l’arrogance de penser que c’est normal, avec un clin d’oeil vers la tribune où sont placés les émissaires venus d’Angleterre et d’Espagne, peu importe s’ils sont effectivement là ou pas. En tout cas ceux de la Real ne reviendront pas. Et si ça tourne mal, il tombe à chaque contact, il hurle, il prend un carton, il gueule, il sprinte pour tirer un corner comme si ça pouvait encore changer quelque chose et tout ça avec encore plus d’arrogance. Le tout étant de montrer une technique irréprochable et de dribbler deux ou trois mecs. Bref, le sauveur. C’est vrai que Miguel Lopes, Koné, Fofana, Bedimo et Umtiti n’allaient pas se proposer à sa place.

Il restait Lacazette. Ce fameux Lacazette qui a déjà prouvé toute sa valeur au niveau international avec de belles participations aux dernières défaites de l’équipe de France. Replacé dans l’axe, il peut y dévoiler bien sûr sa coupe de cheveux ridicule et aussi sa science du poste : prendre le ballon et se retourner pour courir le plus vite possible vers le but. De Leonidas à Giroud, les plus grands ont tous essayé une fois et ça n’a jamais marché, la deuxième non plus. Pour une autre raison simple : les défenseurs prennent le ballon et on se retrouve le nez dans le gazon. Ca n’empêche pas de gueuler sur l’arbitre, c’est vrai.

Pendant ce temps-là, Gomis avait annoncé qu’il reprenait ses études il y a quelque temps. Vu la forme actuelle de Bahlouli, il attend son heure en faisant un peu de droit du travail. C’est toujours plus utile à son club que de marquer des buts en Coupe d’Europe.

 

Gourcuff : Les yeux de Gerland frits

Et s’il était revenu prouver à Grenier que c’est toujours lui le plus beau ?

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Le grand mystère du début de saison est partiellement levé. Pas celui sur l’imperméabilité lyonnaise, pas non plus celui sur la classe biberon lyonnaise, encore moins celui de Florian Maurice qui confie sa sérénité à RTL vingt minutes avant le match contre une « équipe espagnole que je ne connais pas très bien ». On ne va pas quand même pas s’intéresser à toutes les conneries qui circulent. A ce qu’on disait, les titularisations successives de Yoann Gourcuff n’en étaient plus une, il fallait trancher. Effectivement, ce n’en est pas une : il a bien sa place dans cette équipe. Pourtant il n’a pas tant changé, puisqu’à 0-2 il a retenté sa roulette suivie d’une accélération du défenseur adverse qui lui prend le ballon. Le génie est de retour.

Gourcuff a aussi, ou surtout, été le premier à frapper dans un match où Lyon n’a pas frappé. Di Meco ne s’y est pas trompé : « donne le ballon à Gourcuff et Grenier et ça ira ». Soit il n’a pas été entendu, soit il mériterait que plus personne ne l’entende jamais. Gourcuff a eu beaucoup de ballons, il a beaucoup combiné à 75m du but adverse en remettant en une touche à ses défenseurs, avec l’application de débutant qui ne l’a jamais quittée. Même avec Tiburce et le cameraman de Canal il le faisait. Il a couru partout, il a défendu, il a œuvré pour l’équipe, il a tiré des corners, ceux que Grenier lui a laissé. Il a aussi admiré en esthète qu’il est les putains de but de Griezmann et Seferovic, ça fait envie. Bref, avec son bilan, il peut regarder Malbranque dans les yeux. En fait, il peut regarder tous ses coéquipiers dans les yeux et en même temps les remercier d’être ce qu’ils sont. Grâce à eux, Gourcuff est de retour. Enfin il est plus blessé quoi.

Alors quelle est la meilleure option ? On le vend, on le garde ? On dit qu’on n’a jamais voulu le vendre ? Et pourquoi pas aller jusqu’à affirmer qu’à ce niveau il va retrouver les Bleus comme à chaque fois ? Sa cote est sans doute remontée de quelques millions d’anciens centimes ; il est vrai que son profil de meneur de jeu à l’ancienne, rapide face à des Niçois, doté d’une remarquable vision de jeu quand les Sochaliens lui laissent le temps de regarder le jeu, bon face à la seconde moitié de la Ligue 1, ça intéresse un paquet de club dont Arsenal sans aucun doute. En plus Karine Ferri doit adorer Londres. Zut Chamakh vient de partir à Crystal Palace.

Voilà pour Gourcuff. Bientôt on vous expliquera pourquoi il jouera l’Europa League.