L’Edito : Levet si tard

Une selection nationale aurait pu devenir une des plus grandes équipes de France de l’histoire. Mais c’était du basket, du basket féminin et en plus elle a fini troisième. 

Djokovic aurait pu rejoindre Nadal et Federer dans le club des meilleurs joueurs de l’histoire. Avec trois tournois du Grand Chelem de suite la même saison, 51 victoires, aucune défaite et donc neuf tournois remportés. Ça aurait eu de la gueule. Sauf qu’un joueur aux abois atteint du plus gros melon de tous les temps en a décidé autrement. Et voilà comment on se retrouve avec seulement trois victoires en Grand Chelem à 24 ans. Murray fait donc une très grosse carrière.  

Nicolas Geay aurait pu obtenir le grade B de Cambridge en interviewant Levi Lepheimer. Mais il aurait fallu bosser un peu plus au collège, sans penser uniquement à se taper la soeur du correspondant. Ca aurait évité : « Could you tell us what do you feel about this performance ? » Livai a répondu « fort combat« , « c’est tres vite dans la course », « c’est un signe bien ». Les échanges avec la Sorbonne devaient être aussi complets.

Refaire un Nene

La Copa America aurait pu donner envie aux Qatari d’acheter encore une bonne dizaine de pépites cariocas. Mais ils ont vu Pato, Neymar, Fred, Ganso et Robinho affronter le Venezuela. Le Brésil se prépare à des années difficiles. Ca tombe bien, la prochaine, c’est chez eux. 

Avec 16m83, Teddy Tamgho aurait pu réaliser deux sauts à plus de 17m dans la même semaine, mais il ne faut pas trop lui en demander, sinon il finira comme Cesar Cielo. Vous savez celui qui a fait comme Fred Bousquet car Alain Bernard a une ordonnance. Des fois on se demande pourquoi Philippe Gilbert ne fait pas de la natation.

Milan-Tottenham : Mille ans de trop

Gallas, Palacios, Crouch : le secret pour battre le Milan, c’est d’aligner Ibra.

C’est l’histoire d’un joueur qui s’est imposé partout, sauf au Barça. Il a même été la star incontournable partout, sauf au Barça. Et partout, sauf au Barça, il n’a jamais été loin en Ligue des champions. La conclusion pourrait sauter aux yeux si L’Equipe n’avait pas décidé de mettre une photo du successeur de Larsson dans la pire sélection suédoise de l’histoire en Une hier matin, pour vanter le retour des étoiles européennes. Ibra n’a pas fait mentir sa réputation d’homme de grands matches : perte de balle et but de Tottenham, faute et égalisation acrobatique refusée. Du spectacle, du génie. Et Gattuso qui se bat avec les Anglais parce qu’Inzaghi n’a plus de licence et que Yepes en a eu deux ou trois de trop à River, Nantes, Paris et au Chievo avant son premier huitième de C1 à 35 ans. Un hasard sans doute.

Mano à Pato

A la décharge de l’ancienne star de l’Ajax qui ne gagnait plus la Ligue des champions et de l’Inter qui ne gagnait pas encore la ligue des champions, il n’est pas le seul à porter le maillot du Milan. « Il est facile Robinho », a d’ailleurs salué Stéphane Guy. Qui est vraiment Robinho, qui est vraiment Stéphane Guy, on n’en sait toujours pas plus après ce match. Pato jouait aussi ou presque. Le départ de Ronaldinho est finalement un lourd préjudice : il avait l’œil à chaque partie, et même pour celles organisées en nocturne, c’est lui qui faisait les meilleures passes. Pourvu qu’Abate ne parte pas lui aussi, il n’y aurait plus d’attaquant. Et attention, en face, Gareth Bale sera là au retour. Il a déjà fait tant de mal à l’Inter, redoutable quatrième du Calcio.

Pendant ce temps-là, Ibra ne jouera donc pas ce soir son deuxième Arsenal-Barça. L’an dernier, il avait marqué un doublé avec Gallas-Vermaelen. Wenger pense que cette fois c’est la bonne avec Koscielny-Djourou.

Coupe du monde (2/2) : Le Khediraton

Si la Coupe du monde a pu être le feu d’artifice de la saison, c’est en partie grâce aux joueurs qui ont tous évolué à leur niveau, à part Capello peut-être.

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Casillas a fait beaucoup de conneries et quand Robben s’est présenté face à lui, il a trouvé le moyen de dévier du tibia. J.-P. a alors loué sa grande chance. Barthez aussi avait un sacré bol dans les grands matches.

Défense de défendre

Evra. Il y a quelques années, Loïc Guillon avait été désigné capitaine du FC Nantes, peu de temps avant de retrouver Delhommeau à Vannes.

Puyol-Piqué. Il y avait mieux peut-être ? C’est pas une raison.

Demichelis. Indispensable pour déséquilibrer une défense, il a même fini par obliger Higuain à défendre sur Schweinsteiger. Un meneur d’hommes, sûrement le catogan, même Van Buyten et Van Gaal s’y sont laissé prendre.

Maicon, Lucio, Juan. Felipe Melo leur doit de l’argent, mais finalement, pas tant que ça. Et puis Luis Fabiano, Robinho et Kaka aussi.

Au milieu de nulle part

Van Bommel. Impeccable jusqu’en finale, puis son agression sur Iniesta s’est vue. C’était bien tenté quand même.

Schweinsteiger. A 25 ans, il n’est pas contre devenir la nouvelle star, mais si Müller pouvait être là tout le temps, ça l’arrangerait.

Gourcuff. Le seul à sortir intact du Domenech Show, aussi bon en sélection qu’il l’a été en club. Inutile donc.

Xavi. Sans lui, le football ressemble à rien. Avec lui, parfois aussi hélas. Allez, grand joueur quand même.

Iniesta. Le Barça 2009 n’a pas été oublié grâce à lui, l’Espagne 2010 pareil. Intouchable.

Sneijder. Les grands joueurs se révèlent en finale. Il n’en a joué que deux cette saison. Une de trop.

Messi. Être le meilleur joueur du monde en club ne transforme pas en grand joueur. Etre le meilleur joueur de l’équipe d’Argentine ne transforme pas en Maradona. Fidèle à son niveau. Insuffisant.

Kaka. Peut-on être considéré comme un grand joueur quand on a fait que deux saisons de haut niveau et jamais rien foutu en équipe nationale ? Ronaldinho dit oui, Cristiano Ronaldo dit non.

Müller. Transforme des joueurs moyens en machine à gagner. Ça rappelle quelqu’un, mais qui ?

Brêles and buteurs

Forlan. Il a fait une grosse Coupe du monde. C’est-à-dire qu’il a marqué. Au début, ça suffisait, puis ça n’a plus suffi.

Suarez. Une vilaine rumeur l’a sali en pleine Coupe du monde : il jouerait dans le championnat hollandais. Personne n’a pu confirmer, même à la rédaction d’Eurogoals. La seule certitude est que pour un buteur, Suarez est un gardien de but pas trop mauvais.

Robben. Les grands joueurs se révèlent en finale. Il n’en a joué que deux cette saison. Pas assez.

Van Persie. L’un des rares à avoir confirmé en sélection sa saison de club. Il même été au-dessus de son vrai niveau. Inexistant.

Higuain. Utile en Liga, contre Zurich et la Corée du Sud, c’est déjà beaucoup plus que Van Persie, mais est-ce que ça sert vraiment à quelque chose ?

Tevez. Un passage de United à City devait bien trouver son explication.

Klose. Ok, mais qu’est qu’il fout dans cet article ?

David Villa : On savait qu’à 28 ans personne ne lui avait encore fait confiance. On ne connaissait pas sa capacité à peser sur les grands matches. Le Camp Nou prie désormais pour qu’Iniesta ne soit pas tout le temps blessé.

Cristiano Ronaldo. Ça vaut quoi en fait Cristiano Ronaldo ? Pas grand-chose ? Ça doit être ça.

Hors compétition

Ghana. En défense, c’était trop ghanéen, en attaque, c’était trop rennais. C’était pas bon, mais c’est ce qui se fait de mieux en Afrique. Mais c’était pas bon.

Paraguay. Cardozo joue au Benfica, il n’y rate pas que des penalties et dispute souvent une compétition comparable à la Coupe du monde, l’Europa League.

Wenger. Arsène rupin a confirmé qu’il était bien aussi bon recruteur qu’entraîneur, même s’il s’est évertué à convaincre du contraire. Quand Van Persie ne fout rien, c’est parce que personne ne lui donne de bons ballons. Quand Van Persie réussit une passe, c’est un joueur de grande classe.

Le Guen. Dès que Juninho, Diarra et Essien ne sont plus sur le terrain, le métier se complique et les journalistes deviennent très très méchants. Il ne fait pas de pronostics, donc Paul le poulpe ce n’est pas lui.

Lippi. Quand la Juve  joue avec Milan, ça fait peur. En 2006, pour certaines raisons, en 2010 pour d’autres. D’ailleurs, Cannavaro est venu remettre le trophée aux Espagnols avec le sourire, mais croyez-le ou non il n’est pas encore retraité.

Capello. Une deuxième chance à l’Euro ?

Dunga. Pas besoin d’une deuxième chance, Felipe Melo c’est Felipe Melo.

Gerrard, Lampard, Rooney. Gascoigne, Platt, Shearer.

Benzema. Benzema.

Christian J.-P. Répéter que Jesus Navas a de beaux yeux de loup ne fait pas forcément de vous un surdoué. Répéter que ça vous fait plaisir pour Iniesta ne fait pas de vous un lèche-cul. Et appeler Mathijsen Mike Tyson tout le match ne fait pas de vous un incompétent.

Brésil : Un Kaka trop mou

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Dunga a choisi de se priver de Ronaldo, Romario, Bebeto, Zico, Dirceu, Socrates, Tostao, Rivelino, Garrincha, Didi, Vava, Pelé et Leonidas. Aura-t-il à le regretter ?

Le Vestiaire vous le dit depuis le début de l’année, le niveau du football de haut-niveau n’a pas baissé. Que Marseille ait pu être champion de France, que Lyon ait pu arriver en demi-finale de C1, que l’Inter ait pu affronter le Bayern en finale alors que Manchester et Chelsea n’ont pas vu les demies ne sont que des phénomènes accidentels, évidemment. Que Higuain puisse être titulaire dans une équipe ambitionnant un titre de champion du monde, que les attaquants du Brésil évoluent à Santos et Séville n’interpellera personne. Pourtant allez savoir pourquoi, depuis une semaine les observateurs ont  la curieuse impression de ne voir que des France-Uruguay.

N’allez surtout pas croire que tout ça est lié et que le Vestiaire fait une fois de plus la preuve de son expertise. Sinon le favori brésilien aurait la plus mauvaise équipe de son histoire. Kaka proteste, mais en a-t-il vraiment les moyens ces deux dernières années ? Rarement une attaque auriverde aura été aussi tranchante. Robinho n’a-t-il pas failli s’imposer au Real, mais aussi à Manchester City ? Luis Fabiano ne s’offre-t-il pas régulièrement une place dans les 10 principaux buteurs de Liga avec 15 buts cette année, soit à peine moins que Soldado de Getafe.

Télé Satana

Pise, Fiorentina, Pescaro, Stuttgart sans oublier le Japon et le Brésil, Dunga joueur a toujours manié l’ironie pour justifier ses titres de champion du monde. La farce n’est jamais trop épaisse, autant prendre Grafite de Wolfsburg, et Nilmar de Villareal, l’homonyme de l’ancien remplaçant de Frau à Lyon. Rennes, Le Mans et Lyon : Marcio Santos avait au moins eu la décence d’être titulaire à Bordeaux.

Si l’attaque brésilienne manquera donc beaucoup d’occasions, au moins elle s’en crééra. Le milieu droit de Galatasaray a un doute, le milieu gauche de la Juventus aussi. Le nouveau Dunga aussi, il était remplaçant de Fabregas à Arsenal mais le Panathinaikos offre toujours une seconde jeunesse aux milieux de terrain de 33 ans. En cas de défaillance en cours de match, Kleberson peut justifier de son contrat avec Manchester United rompu en 2005, il est rangé juste avant ceux de Besiktas et de Flamengo. Par contre il a égaré sa réplique de sa Coupe du Monde 2002. C’est aussi ça le football samba. Le Brésil 2010, c’est donc la vista de Lucio, la vision de jeu de Maicon, l’élégance de Juan, les inspirations géniales de Julio Cesar. Dunga n’a rien inventé, Mourinho plaide non coupable.

L’Espagne aurait même pu battre la Suisse, il n’y a donc pas le moindre nivellement par le bas. Dont acte.