Ligue des Champions : Kosta del sol

Quoi qu’il arrive, Gérard Houllier jouera encore la Ligue des Champions au printemps. C’était déjà le cas il y a un an. En attendant, il a pris une branlée contre son vieux rival de TF1 et de l’équipe de France.

stoich

– Gérard, que doit faire Lyon pour gagner ?
Lyon doit faire plus de vagues offensives.
Pour quelque centaines de milliers d’ euros, le rôle d’un consultant est parfois obscur, celui de Gérard Houiller un peu moins.

Expliquer les matches, c’est pas trop son truc. Il a choisi DTN il y a bien longtemps déjà, c’était en 1989. D’aucuns diraient qu’il n’a jamais vraiment arrêté, ça a quand même permis à la Bulgarie de faire un Mondial et au Barça d’être champion d’Europe 2006 dès les quarts de finale. Entraîneur serait donc un vrai métier.

Gérard, pour 100.000 euros, quelle est la  valeur d’une victoire contre la Fiorentina ?
Gagner contre une équipe qui joue à dix c’est toujours bien. Une victoire qui compte beaucoup.

Le sourire et le blaser sans pli c’est sans supplément.

Alors quand Michel Platini accorde une interview exclusive à Hervé Mathoux au saut du lit, il est déjà un peu plus dans son élément. Même pas besoin de lui demander son avis, il le donne avec le sourire quelle que soit la circonstance, lointain héritage d’un Téléfoot où Hardy lui passa du reggae hurlant Ouh yeah, ouh yeah.
Oui, c’est une bonne interview. 25.000 euros, les 75.000 supplémentaires arrivent : Elle est chargée de bons messages.

Houiller jusqu’au cou

Le bon message, c’est probablement ce qui a le plus fait sourire David Ginola, à quelques jours de l’anniversaire de sa fille. Toujours en cavale, l’ancien agent de voyage de Kostadinov n’a pas oublié que son avocat l’a chargé le jour du procès. Aimé Jacquet était sur le banc ce soir-là, Blanc, Petit, Desailly et Deschamps aussi, allez comprendre. Si Domenech déconne trop, Escalettes niera avoir déjà connu Houiller.

Houiller n’est certainement pas cet imposteur avide de pognon qui débite toujours les mêmes poncifs sur la Ligue des Champions, qu’il a tellement disputée avec Liverpool que la Coupe UEFA prend la poussière dans son Hall of Fame.
– « Avant tout, je voudrais féliciter Jérémy et Sydney pour leur match. » 80.000 euros par tête de pipe, le compliment est sincère et bien vu, ce sont toujours les meilleurs joueurs que Canal rameute dans la zone d’interview après match, heureux hasard.

Hall of flemme

Ca n’a surtout pas empêché Gérard de féliciter Juninho après un 5-2 à Barcelone et une expulsion des plus gracieuses, ni de dire un jour que l’important c’est le palmarès. C’était il y a déjà longtemps, et depuis Ibrahimovic a signé à Barcelone. Justement, Canal a le droit de montrer des images et après une délicieuse rencontre avec Mourinho, Ianetta toute retournée laisse parler Gérard avec Ibrahimovic. Le Suédois n’a jamais joué en Angleterre, il vient de passer de l’Italie à l’Espagne, c’est le moment de ressortir le Take it easy, il a pas servi depuis Noeux-les-Mines, à moins que ça ne soit Hucqueliers ou peut-être juste un voyage à Anfield Road.
– « How did you feel when you started the game against your old club ? » 100.000 livres sterling pour Gégé, on peut aussi utiliser le présent et dire former club. Arsène Wenger n’a probablement rien compris.
– « Bonsoir Sydney, bonsoir Kim, tout d’abord félicitations. » 500.000 euros.

Un entraîneur-sélectionneur qui n’a jamais tort malgré des résultats de merde. Ca nous rappelle quelqu’un. Mais qui ?
Pendant ce temps-là, Willy Sagnol passe aussi le casting : « Ce qu’on peut dire, c’est que chaque équipe a joué avec ses valeurs et ses qualités. » Combien ?

La Légende : L’ablation des Abidal

daube2

Le Vestiaire est entré aujourd’hui dans sa troisième année d’existence. Pour l’occasion, il fallait rendre hommage au joueur le plus emblématique du sport français actuel. Le jour où Lyon devait entrer dans l’Histoire du foot européen, il était là. Le jour du premier enterrement des Bleus de Domenech, il était encore là. Le jour où le plus grand Barça de l’Histoire a failli passer à la trappe, il était toujours là. Si la carrière d’Eric Abidal était un match, les « il s’est troué » de Jean-Michel Larqué ne dureraient qu’une heure et demie.

23’31

La plus rapide, et peut-être la mieux construite de toutes ses oeuvres, à un poste d’arrière central qu’il estime le sien, contrairement à l’ensemble de ses entraîneurs. Le chrono affichait déjà 3’42 » qu’Abidal lançait Luca Toni de la tête. L’Italien avait prouvé tout son goût pour le haut niveau à Munich, à moins que ce ne soit à la Fiorentina. Il confirme : seul face à Coupet, il se permet la gourmandise de tirer comme une merde à deux mètres du poteau, ce que tout bon avant-centre aurait fait à sa place. Mais, comme le dit le proverbe, si c’est dedans, c’est pareil, même si pour Maurice il faut nuancer. Alors, vingt minutes plus tard, la flèche Toni le prend de vitesse. Rapide, Abidal peut encore le rattraper pour l’empêcher de passer. Par la droite, par la gauche, les pieds d’Abidal choisissent les deux. Penalty, carton rouge, Boumsong rentre, l’Euro est fini. Colleter et Blondeau ont gardé la VHS.

66’

Ce n’est pas parce que Sagnol continue de donner des conseils en costard à la télé, à l’aise comme Marc Cecillon à une réunion de parents d’élèves, qu’il faut toujours l’écouter. Déjà pris dans son dos tout au long de la première mi-temps, Abidal s’accorde une pause pour admirer le jeu de tête de Drogba. Rattrapé par la réalité, dépassé par Anelka, il le colle, l’autre tombe tout seul, carton rouge. C’est cruel, mais le haut niveau c’est pas courir toujours derrière son attaquant. Heureusement, le miracle se produit pour le Barça : Seydou Keita est rapatrié sur le côté gauche de la défense. Chelsea finit par craquer quand Abidal est déjà douché. Déjà privé d’Alves pour la finale, Guardiola peut jubiler.

76’13

La plus récente, pas si éloignée de celle de Chelsea puisque seulement quatre jours plus tard. Surtout, la seule qui manquait à son palmarès : l’expulsion à la maison. Un match pour le titre, le plus grand stade d’Europe plein à ras bord fêtant déjà son équipe qui mène 3-1 à 15 minutes du titre. Quelle meilleure minute pour venir provoquer un penalty, doucher l’enthousiasme des supporters et relancer un adversaire qui finalement égalisera à la dernière seconde et obligera le Barça à fêter son titre à l’extérieur ? Abidal, lui, est rassuré : il s’évite la finale de la Coupe du Roi et verra très probablement le match du titre dans un bar du Barrio Chino. Qui pourrait le reconnaître ?

87’27

Chronologiquement, le premier drame de sa carrière, si l’on met de côté sa saison 2000-01 à Monaco. Il reste quelques secondes à jouer, Lyon tient sa première demi-finale de Ligue des Champions. Fred mis à part, on ne voit pas qui pourra empêcher la meilleure équipe d’Europe d’aller en finale. A cet instant, pourtant, personne ne comprend ce qui passe par la tête d’Abidal. En revanche, tout le monde voit bien que le ballon passe au-dessus de sa tête avant d’atterrir dans les pieds de Schevchenko, seul face à Coupet. Les analystes du monde entier sont formels : l’Ukrainien n’a donc pas pu sauter, Abidal était tout seul pour faire une tête. Farceuses, les caméras du monde entier ne manqueront pas de montrer qu’Inzaghi, dans son sprint de joie, croisera sa victime, les bras ballants. Comme si numéro 20 dans le foot, ça voulait encore dire pas titulaire.

Trois expulsions, une élimination, des moments clés où le talent compte, mais se voit moins que les conneries. Pour Domenech, une seule question : stoppeur ou latéral ?

L’actu du jeudi 9 avril

Bayern de Munich

Sagnol monte sur scène

A l’image d’Arthur, Gustave Parking et Mustapha El Atrassi, n’importe qui rêve aujourd’hui de faire carrière dans l’humour. Dernier arrivé : Willy Sagnol, l’ancien monégasque. Après un Euro des plus comiques, il se lance désormais dans le consultanat. Quelle est sa meilleure blague ? Pays-Bas-France ou son interview de Thierry Henry hier soir ?

Henry devient agent

Les performances du Barça et de son ailier gauche en Ligue des Champions vont mettre un peu de beurre dans les épinards de la famille Henry. En effet, selon les confidences de nos envoyés spéciaux dans les pas de Pepe Carvalho, le capitaine de l’équipe de France devrait toucher une commission sur les transferts de Benzema et Ribéry au Camp Nou. Lloris connaît-il Dutruel ?

Guingamp en Ligue des Champions

Ca n’a échappé à personne, Drogba jouait hier un quart de finale de C1. Tout le monde aurait voulu y échapper, Malouda jouait aussi.

Le baron de Munchen

La question du jour : quand Messi marque un but, qui peut s’écrier « 1-0 pour le Bayern » ? Un indice en charade : mon premier, c’est Karembeu, mon second, c’est Rives. Et mon tout ?

Babel Ouedec

Nicolas Ouedec était certes un attaquant d’un niveau douteux, il n’était probablement pas l’as de reprises de volée que Sportmania présentait, mais affirmer qu’il passa directement de l’Espanyol de Barcelone à Montpellier, c’est sans doute trop vicieux. Le mérite n’en revient pas complètement au joueur, le PSG mérite d’être cité. Parce qu’il ne fallait pas se foutre de sa gueule, il décidera de terminer sa carrière en Chine.