Serge Blanco : « C’est pas du Lux »

Le responsable éditorial de notre service pelote basque a profité du dernier week-end sans rugby pour aller voir Toulouse-Biarritz et s’offrir quelques jours de thalasso à Hendaye. Il y a partagé son jacuzzi avec Gareth Thomas et Serge Blanco.

LE VESTIAIRE : Serge, vous avez demandé la semaine dernière à nos confrères de L’Equipe ce que vous pourriez bien « aller foutre à l’IRB ». Pourquoi ne pas vouloir étendre votre influence dans le monde du rugby ?

SERGE BLANCO : Je suis déjà à la tête d’une maison de retraite, d’un hôtel de Lux et du casino de Gujan-Mestras. Tous les trous du cul de la Sorbonne portent mes polos à 90 euros et je suis président à vie de la Ligue nationale. Vous comprendrez que je lâche pas tout ça pour aller me faire Lapasset.

GARETH THOMAS : Et pourtant, il est bien conservé.

LE VESTIAIRE : Vous préférez peut-être la présidence de la FFR ?

SERGE BLANCO : Je viens de te dire que j’en avais rien à branler de toutes ces conneries (Gareth Thomas sort les mains des poches de son short de bain). Pierre Camou fait du super boulot à la Fédé. Il trouve jamais rien à redire à ce que je lui demande.

LE VESTIAIRE : Camou est-il une marionnette ?

SERGE BLANCO : Je ne crois pas l’avoir déjà vu aux Guignols. Ni au musée Grévin.

LE VESTIAIRE : Il a récemment préempté les voix de la Ligue à l’ERC pour faire réélire Jean-Pierre Lux au nom de « l’intérêt national du rugby ». Qu’est-ce que ça vous inspire ?

SERGE BLANCO : (Il prend une grand bouffée d’air) Je m’en bats les couilles. Il n’y a que le terrain qui m’importe. Après, si Lux rajoute encore deux places pour les clubs français en H-Cup la saison prochaine, ça pourrait peut-être permettre à Biarritz de la jouer.

LE VESTIAIRE : Que penser des deux premiers matches de l’équipe de France dans le Tournoi ?

SERGE BLANCO : A l’époque, Marc Cécillon se serait tiré une balle si on avait gagné en Irlande en marquant deux essais de moins qu’eux. On a aujourd’hui une génération de tarlouzes.

GARETH THOMAS : (En sortant la tête de l’eau) Qu’est-ce qu’il y a, Serge ?

SERGE BLANCO : Rien, rien. Continue à faire des bulles, Alfie.

LE VESTIAIRE : Le French flair est-il mort ?

SERGE BLANCO : Foutaises ! J’y ai encore mangé un croque la semaine dernière.

Top 14, Bayonne-Biarritz : Derby à rixes

Deuxième carte blanche en à peine un mois pour notre très prolifique consultant rugby Richard Escroc. Voici donc le récit ésotérique de la mythique bataille rangée entre deux peuples du sud appartenant au même pays. Avis aux puristes de Mouguerre ou pas.

Mais non, mais non, l’Aviron n’est pas mort…

Mais non, l’Aviron n’est pas mort, bien au contraire. A part Lagisquet, peut-être. Jamais son meilleur ennemi pseudo olympique n’aura été reçu avec autant d’égards. De certitudes sur son jeu. Huget, Lacroix, Peyras, Gower et consorts ne s’abreuvent désormais plus de Patxaran freulaté, mais plutôt de gestuelle et du sens tactique de Boyet.  Même la troisième ligne ne fait plus Haare Haare, elle cavale et percute à souhaits.

Le beau dit gros Serge vous le dirait, tout relanceur de génie qu’il était et tout vahiné gonflé qu’il est devenu, un match se gagne d’abord devant. Un match souvent, un derby presque toujours. Alors, ce soir, au banquet, Serge risque de reprendre un peu d’axoa au dessert. Pas besoin de lunettes siglées pour remarquer que le huit de devant biarrot s’est mis au diapason de son président. Lourd, mais aussi robuste, armé pour defier toute armée. Inutile de chercher plus loin, les vikings Lund, le steak de Thion, les Coetzee ou Hari, l’ami presque fini de Garazi qui ne vous veut pas du bien.  Ils ont la clé. Monsieur lotion anti-calvitie et ses cheveux blancs tout neufs saura l’utiliser pour l’enfoncer dans la serrure de Saint-Leon ou ailleurs.

La Bayonnaise doit prendre

Reste qu’un derby se gagne avec les tripes, ou au moins le tripotx. Si Thomas Lièvremont avalait sa sucette et donnait la parole à un débile d’Espelette ou de Cambo, celui-ci leur dirait bien des choses. Il leur dirait que Marconnet mérite d’être pendu tel un jambon à la fête du même nom. Pendu pour son arrogance internationale et « son coup de pute » après s’être engagé avec l’Aviron. Il leur dirait que les joueurs du BO viennent faire les cakes aux fêtes début août. Il leur dirait que Biarritz les a tant dominés la dernière décennie.

Alors, la première mêlée pourrait être relevée, les premiers plaquages sur les demis biarrots féroces et le derby se gagnerait les yeux dans les yeux, à l’ancienne. Cela ferait oublier à Jean Dauger qu’une de ses tribunes porte, trois ans après son arrivée, le nom d’un sponsor, moderne, sans culture rugbystique et économique, oubliant le bon vieux temps et les gloires robustes, colossales et fières de l’Aviron.

L’Edito : Chalmé les ardeurs

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Quand Andy Roddick humilie Nadal et que Berdych s’offre Federer à six semaines seulement de Roland Garros, faut-il s’étonner si Lyon élimine Bordeaux ?

Rarement un Tour des Flandres n’aura autant passionné. Rappelons qu’il s’agit de cyclisme et que le dopage a enfin été éradiqué. La preuve, Cancelara a gagné devant Boonen, Hincapie est sixième, Hondo neuvième. Les autres, ce sont des noms qui font classe pour le renouveau du vélo : Leukemans, Farrar ou Hammond, Thierry Bisounours va avoir du boulot.

Il y a un autre nom qui fait classe, en Ligue 1 cette fois, c’est Issiar Dia. Il serait même, si l’on en croit Mathieu Chalmé, le meilleur attaquant du championnat. Etre petit et aller vite n’est donc pas une tare, jouer à Nancy non plus. Henrique en ferait des cauchemars si on lui demandait d’être titulaire. Heureusement que ça n’arrive jamais, ça pourrait inquiéter tout le monde et laisser croire que Lyon est déjà qualifié pour les demies. Vigilance orange quand même pour Bordeaux car Auxerre et Montpellier poursuivent sur leur rythme démentiel, le PSG et Monaco en ont fait les frais.

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Qualifié pour les demies, Toulon ne l’est pas encore. Mais le pilou pilou résonne comme aux plus beaux jours de Delaigue et Hueber avant leur accession au plus haut niveau. On ne dira pas à Serge Blanco qu’ils n’ont jamais connu de dernier carré mondial, même si la France n’en a connu que cinq sur six possibles.

Stimulé par le niveau de jeu, Umaga a eu envie d’arrêter d’entraîner, Galthié, Saint-André et Paparemborde pourraient suivre. Boudjellal pourrait même être tenté de claquer des milliards pour une équipe de rugby. Le pilou pilou, c’est un chant ou le nom générique pour la belle saison de Toulouse, Clermont, Perpignan, Biarritz, le Stade Français et l’ensemble des clubs britanniques ? Castres a le début de la réponse, le Racing Metro de Chabal le milieu et les Blacks la fin. Le basket en deviendrait presque aussi intéressant. San Antonio a battu les Lakers sans Parker et Le Mans poursuit son cavalier seul en tête de la Pro A sans Batum. C’est ça un air ball ?

Pendant ce temps-là, Tiger Woods a été applaudi par ses collègues pour son retour. Chapeau l’artiste, comme prévenait son ex-maîtresse avant qu’il ne s’élance sur son green.

Les palmarès du Vestiaire : Les arrières

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Avant d’attaquer les avants, le Vestiaire s’occupe du poste de Serge Blanco, personne ne souvient des autres, il n’y en a pas eu beaucoup en effet, mais il y en eu quand même. Voici les 5 meilleurs arrières de ces 20 dernières années selectionnés par notre stagiaire rugby, successeur de l’immense Peyo Greenslip. Pet à son âme.

5. Serge Blanco

La grosse surprise du classement. Talent d’Or Antenne 2 même quand il ne jouait pas, même à plus de trente ans, jusqu’à sa dernière sélection. Comme Sadourny, il a fini par disputer un Bouclier de Brennus. Le mal était fait, la légende des 15 avait commencé en 74.

4. Gavin Hastings

Il symbolise l’Ecosse à lui seul. A fait trembler un très grand quinze de France en 95, mériterait largement le podium pour son inégalable talent de joueur, buteur, botteur mais avait deux gros défauts : il ne jouait pas dans l’hémisphère sud et n’était pas Français.

3. Matthew Burke

Deux finales de Coupe du Monde dont une victorieuse, quelques points marqués, mais qu’a-t-on vraiment retenu de lui ? Que Joe Roff a joué à Biarritz ?

2. Jean-Luc Sadourny

Quand il jouait, personne ne regrettait Serge Blanco, depuis qu’il a arrêté personne ne l’a remplacé. L’arrière le plus solide jamais rencontré, complément de trois-quart hors pair mais il n’était pas buteur. Chauvinisme ?

1. Percival Montgomery

Si Sadourny ne lui pique pas sa place, c’est à cause d’une broutille, une victoire en Coupe du Monde. Et comme en rugby il n’y a que ça qui compte, on passera sur son manque de folie et son éclosion tardive. Un jeu au pied décisif, et beaucoup de sûreté. Que faut-il de plus ?

Egalement cités : Hernandez, l’Argentine a eu sa chance. Latham, 2011 ? Wilson, rugby ou cricket ? Cullen, une saison ne suffit pas toujours.  Robinson, ailier ou arrière ? Campese, ailier ou arrière ? Williams, pas vu. Irvine, pas pris. Byrne : ?