Mondiaux de Shanghaï : Montel aphone sonne

Patrick Montel a été privé de championnats de France d’athlétisme et du duvet de Lemaitre tentant d’articuler deux phrases correctes consécutivement. Épreuve autrement plus difficile que d’aligner les chronos sous les 10″. Alors Patrick s’est une nouvelle fois consolé en Chine avec une guide qui a tout tenté pour justifier son cachet. Peine perdue la star c’est Montel.



L’histoire d’amour entre la Chine et France télévisions avait débuté il y a 3 ans à Pékin. Tenue de marin de rigueur, on avait écumé tous les bars à putes avec Maximy sous prétexte de visites de la Chine secrète, celle où on crève la dalle mais où on est heureux. L’histoire s’est poursuivie à Shanghaï, cette ville baptisée par le démentiel Alex Boyon : cité de la démesure. C’est ici que la vedette des tartans a traîné ses guêtres, sa raie au milieu approximative et son épi. Preuve que son coiffeur serait toujours recherché par Interpol. Mais Montel, c’est aussi et surtout un débit de parole ininterrompu digne des plus beaux flows de Jay Z. Bienvenue dans le Shanghaï interdit, celui de Monsieur Lang.

Quelques instants auparavant, Boyon nous promettait de découvrir un paysage méconnu en décalage romantique avec les gratte-ciel dont il énumérera, sans note, les 174 chantiers en cours. On retrouve donc Montel planté à 200m des maisons dans un cadre couleur locale avec une guide bonne à crever moins couleur locale. C’est pas grave, elle est surtout ici pour nous raconter que la France a laissé des traces dans cette Chine-là. Elle n’aura pas le temps d’en dire plus ; tous les 52 mots de Pat, elle en placera 3, en télévision on appelle ça les bonheurs du montage à la serpe. On vous l’a dit, la star c’est Montel, même si les érections sont moins fournies.

Chine, Chine

Patou tourne les plateaux et laisse le soin aux cadreurs de filmer l’intérieur des habitations, on ne va pas non plus se dégueulasser pour une séquence de 4 minutes. Tant pis pour Monsieur Lang. Montel ne passera pas non plus par la piscine. En revanche, il se livrera a un karaoké sur le plus grand tube d’Hélène Rollès. Le seul. Mais ça ne lui suffira pas, il faut montrer que les rockers chinois aussi connaissent leur solfège, la guide n’aura pas le temps de nous dire si c’est révolutionnaire. C’est suant à grosses gouttes que les toits de Shanghaï accueilleront notre Montel national et pour le coup international dans le Bar rouge. On recolle les ambiances au mix est le tour est joué.

On aurait tout aussi bien pu le tourner sur Direct 8, ça n’aurait pas fait plus amateur, mais cette fois Pacaud n’était plus libre. Des séquences inoubliables ponctuées de main de maître par les études anthropologiques, sociétales et architecturales de Boyon : « Pour un demi-euro vous avez un plat, c’est d’ailleurs là qu’on s’est fait péter le ventre tout à l’heure. » Sympa l’occidental et toujours généreux mais au moins il ne juge pas, il respecte. Comme quand il taille un costard en polyuréthane aux Brésiliens en utilisant l’adjectif « dubitatif » à bon escient. Ne cherchez plus le meilleur d’entre nous.

 

« Et ça, ça nous fait très plaisir », poursuit Monfort.

L’Edito : Mon beau-frère et moi

 

Quand Bousquet et Manaudou sont dans l’eau, il y a toujours des gouttes qui giclent à côté. Sauf en finale.

« Je suis comme vous Alexandre, je suis optimiste pour Frederick Bousquet qui devrait décrocher une médaille sur 50m nage libre demain. » « C’est vendredi les séries et samedi la finale, Nelson. » Fin juillet, les télés sont éteintes, Alexandre Boyon peut donc tranquillement égrener les temps de Verchuren et Coughlin à l’antenne. Les matinées sur France Ô, les premières finales qu’on montre en différé à cause des Zamours : rien n’est trop beau quand on doit raconter pourquoi dans un 200m 4 nages c’est la brasse le juge de paix. Les Mondiaux de natation c’est toujours la même chose : des Français qui brillent, Bernard qui nage son relais en brasse, Gilot déguisé en David Guetta, Bousquet et son accent aristo et ce type étonnant que Boyon appelle Michel pendant une semaine et qui ressemble à Jacques Laffite. Il ne manque que Leveaux en camisole dans la piscine. Les Mondiaux, c’est aussi et surtout l’occasion de reparler de l’histoire de la Chine : « La petite Chinoise Ye n’était pas née à la mort de Mao ni à la construction de Shanghaï. »

Loin de là, en Argentine, l’Uruguay a gagné la Copa America face au Paraguay. Ca fait beaucoup. Alors de deux choses l’une : soit Forlan et Suarez ne jouent que l’été, soit le Mondial 2010 et la Copa America ne sont là que pour glorifier l’Europa League et ses stars. Dans ce cas-là, le PSG aura toutes ses chances avec les jeunes Brésiliens à 50 millions que Leonardo espère, quelles que soient leur nationalité et leur métier. Gourcuff n’est pas jaloux, plus on est de stars en Ligue 1 plus on rit et le 0-0 à Hanovre est de bon augure.

Pendant ce temps-là, Gilles Simon a gagné son neuvième titre et on entend qu’il a rejoint Henri Leconte. Aussi dégueulasse pour l’un que pour l’autre.

Murray 2010 : La phobie des grandeurs

Une demi-finale à Wimbledon et une aux Masters : Londres a encore vibré aux exploits de son chouchou, numéro 4. Pourtant, Tim Henman ne joue plus.

Tout avait commencé par un grand court en dur et Roger Federer en face. Tout a fini sur un court à peine moins grand en indoor et Rafael Nadal en face. Entre temps, il y a eu ce grand court en terre battue et Tomas Berdych en face, cette fois c’était un lundi et cet autre grand court, en herbe, et Rafael Nadal en face. Les grands courts ne s’agrandissent pas et pourtant, depuis qu’il a été numéro 2, en août 2009 Murray n’en finit pas d’être numéro 4 et 5.

Fish and cheap

Mais réduire 2010 à une saison de merde serait un raccourci trop facile. Il y a eu ces deux victoires faciles contre Cilic qui laissent penser que l’accident de l’US Open 2009 n’était qu’un accident. Mais d’où venait le problème ? Pas du physique : Murray a encore été le plus frais à Shanghai, intouchable contre Federer en finale, c’est pas de sa faute si les autres négligent le mois d’octobre.

Mais Andy sait aussi être en forme quand tous les autres sont là, le jour J. A Toronto, par exemple. Il se fait Nadal puis Federer. Mardy Fish n’aura pas eu cette chance en trois confrontations le reste de la saison. Heureusement, la tournée américaine sur dur n’est pas celle où il obtenait ses meilleurs résultats les autres années et de très loin. De toute façon, il faut se ménager, les meilleurs le font. C’est sans doute grâce à ça qu’il a conclu pour la première fois son US Open sur un troisième tour contre Wawrinka.

2010 était aussi l’année de l’offensive, Murray a enfin compris : maintenant il lâche ses coups. Mais ça ne marche pas toujours donc parfois il défend, fait des fautes et finit par perdre en gueulant. Ca devait arriver, Henman a apprécié l’évolution : « Murray doit être plus agressif. »

GP de Chine : Shanghaï chèque

Redbull

L’ancien Schumacher continue sa tournée d’adieux. Senna, Villeneuve et Damon Hill viendront-ils l’applaudir ?

D’accord, tous les Allemands n’ont pas la moustache de Nigel Mansell et Kubica préfère parfois le champagne à la vodka. Il n’y a pas que des kangourous en Australie et les petits brésiliens ont des chaussures, mais la virée chinoise des McLaren d’Angleterre a tout de même consolidé ce week-end quelques clichés nationaux : les Anglais aiment la pluie, le ciel de Shanghaï est aussi pollué que le sud de l’Islande et toute la Russie roule en Lada.

Toujours à l’aise en terrain moite, notre spécialiste pneumatique avait eu le nez creux, en tout cas, il y a deux semaines, en attribuant à Button la devise parisienne de Ribéry et Govou : plus ça mouille, mieux c’est. Surtout à c’t’âge-là. Comme ses confrères aux ballons ronds, le champion du monde en titre a réussi à faire son trou là où personne ne l’attendait. Combien de temps faudra-t-il à Hamilton pour recoudre l’arrière de sa combi ?

Schumi, cadeau

Les historiens de la F1 se souviennent aussi d’un temps où Schumacher chantait encore sous la pluie. Trente ans sont passés depuis et le Daron Rouge aime autant l’eau qu’Eddy Irvine un samedi soir à Dublin. Le Kaiser saucé s’est quand même offert un mano a mano d’une intensité incroyable, pendant deux tours, avec la flèche d’argent d’Hamilton. On se serait presque cru aux grandes heures d’Häkkinen, mais le Finlandais n’était cette fois ni blond, ni constipé.

L’envoyé spécial du Vestiaire aurait sûrement pu en raconter un peu plus s’il ne s’était pas endormi sur son canapé. Les commissaires ont beau avoir fait sortir la Safety Car pour rien, le débris cantonnais aura sûrement autant intéressé le grand public que Vettel et Webber. Heureusement qu’Alonso est là pour doubler son coéquipier dans les stands. Il n’y a, après tout, jamais eu de hiérarchie entre les pilotes chez Ferrari.

Pendant ce temps-là, le paddock a trois semaines pour rejoindre Barcelone par la route. Senna et Trulli vont devoir rouler jour et nuit.