Chelsea-PSG : Laurent vlan

Ibra devra encore patienter pour la gagner. Un coup c’est le mauvais club, un coup c’est une blessure en mars : que de malchance.

edi

Est-ce le plus gros échec de foot français depuis OM-Etoile Rouge ? Non, c’est le plus gros échec tout court parce que l’Etoile rouge c’était hyper costaud. Le PSG n’a pas seulement été éliminé par Chelsea, il l’a été par Demba Ba. Et peut-être un peu par Laurent Blanc aussi, qui n’a pas été faire la bise à Mourinho quand Chelsea a pris deux buts d’avance, sans doute trop occupé à chercher les mots. Pas pour expliquer à Menez combien font 3 fois 4, mais pour justifier à son président que ce n’est pas la peine d’aller à l’UEFA pour le tirage des demies vendredi. Il a eu raison de ne pas aller féliciter Mou : c’est moins la victoire du Special One que sa défaite à laquelle il venait d’assister. Finir sa saison là-dessus est quand même assez crade.

L’échec est total parce qu’il n’aurait jamais dû arriver. Paris était plus fort, sauf qu’il l’a oublié, et qu’il a oublié pourquoi. Blanc a programmé son équipe pour jouer d’une seule manière, sauf en quart de finale retour de Ligue des Champions visiblement. Choisir ce soir-là pour jouer plus bas, passer sa première mi-temps à gérer et sa seconde à dégager jusqu’à craquer à la 86e minute, c’était d’habitude réservé aux équipes françaises qui ont gagné le match aller sans trop savoir comment. Sauf que là, Paris aurait dû avoir quatre buts d’avance, il n’en avait que deux et pensait que ça suffisait à être qualifié. Et il y avait de quoi : Chelsea n’a rien réussi de la première demi-heure. Jusqu’au moment où on a compris l’importance d’Ibrahimovic : quand il est titulaire, Lucas ne l’est pas, il n’est donc pas là pour oublier son adversaire au marquage sur une touche. Il paraît que les grands matchs sont réservés aux grands joueurs.

Chelsea, appelons-les Mourinho, ne pouvait s’y prendre que d’une manière, parce qu’il n’a qu’une méthode et que Paris était plus fort : empêcher le PSG de jouer, espérer marquer en premier et allonger le jeu en comptant sur la fébrilité parisienne. Blanc a mâché tellement de touillettes à café en bois qu’on pensait le PSG à l’abri de tomber dans le piège, mais il faut croire que Paris est le genre d’équipe à être fébrile si Ibra n’est pas là. Que les Parisiens le soient parce que Cavani joue à sa place et qu’il va tout rater dans un match décisif peut se plaider : c’est démontrable. Mais l’absence d’Ibrahimovic n’aurait rien dû changer : le milieu de terrain devait jouer pareil, les ailiers aussi. Ca veut dire conservation, changements de rythme et minimum cinq occasions, comme à l’aller. Ca voulait donc dire demi-finale tranquille, comme prévu. Au lieu de ça, Lucas mouru. Ou, avec l’accent, Loucasse les couilles.

Pendant ce temps-là, le Real sans Ronaldo a failli y passer. Et Chelsea sans Hazard ?

Chelsea-Marseille : L’OM qui ne valait pas 3 milliards

1re minute : « Marseille a un coup à jouer. » 45e minute : « Pour l’instant, les attaquants marseillais passent vraiment une sale soirée, totalement impuissants. » Lizarazu aurait-il de bien mauvaises fréquentations ?

Interpellé assez impoliment par son rédacteur en chef sur l’importance des absences de Drogba et Lampard, notre spécialiste foot a cru bon de ne pas répondre tout de suite. Des fois que Diawara lâcherait le marquage, que Gignac n’irait pas au contact et que Cheyrou ne servirait à rien au poteau sur le premier corner du match.

Il faut dire qu’il y avait un faisceau de présomptions concordantes. De la matinale de i-Télé, qui annonce que l’OM a un coup à jouer, à Diawara, qui claironne les ambitions marseillaises d’abord. Mais surtout, quand Ménès prévient la veille que « l’OM va bientôt faire mal », c’est que ça va faire mal. Et puis, Ancelotti, en chemise et blaser noirs, Kakuta et Zhirkov titulaires, Sturridge et McEachran qui rentrent, et interdiction formelle de suer en deuxième mi-temps : l’expression « profiter de l’occasion pour aligner une équipe bis » existe donc. Cissé, Cheyrou et Lucho ne se sentent pas concernés et ils ont raison : eux étaient déjà là l’an dernier quand il fallait battre Milan, résister au Real et écraser Zurich. Comme on ne peut pas tout réussir, ils avaient écrasé Zurich.

L’éthique à Nico mac

De là à dire que les années se suivent et l’OM ne ressemble toujours à rien, il n’y a qu’un pas. Marseille, c’est toujours la même solide défense de Ligue 1, les mêmes latéraux pas si mauvais pour la Ligue 1 et le même milieu de terrain pas si souvent dominé que ça en Ligue 1. Nouveauté cette année, l’attaque estampillée Ligue 1, avec un Niçois et un Toulousain pour épauler Brandao. L’expérience Ligue des champions, ça peut compter en Ligue des champions.

Pour dire une bonne fois pour toutes une banalité, au haut niveau, ça va plus vite, c’est plus efficace et il faut des grands joueurs. L’OM n’en recrute pas, n’en forme pas et n’en révèle pas. En sachant que Niang et Mbia ont tous les deux foutu le camp cet été, Deschamps savait qu’il n’avait plus qu’à apposer sa signature en bas de sa lettre. La dernière fois qu’il était venu à Chelsea, il avait Giuly, Rothen, Morientes et Edouard Cissé 2004. Aujourd’hui; il n’a plus que Valbuena et ce n’est pas faute d’avoir voulu garder Ben Arfa. Autant le laisser sur le banc.

Mandanda. Sinon, on a aussi le droit de plonger sur les penalties.
Kaboré. A son crédit, il a quand même centré plusieurs fois à l’aveugle.
Diawara – Mbia. Etonnant, l’invincible charnière de la fin de saison passée ne serait invincible qu’en Ligue 1. Etrange même.
Heinze. L’expérience des grands rendez-vous : gueuler sur l’arbitre, prendre un jaune et faire des fautes quand on est pris de vitesse.
Cissé. Six ans et demi après, il est toujours là. Il avait déjà 26 ans à l’époque.
Cheyrou. Sont-ce les ballons ou la pelouse, en tout cas le jeu va sacrément vite à Stamford Bridge. Ca lui rappelle Bernabeu, San Siro et la Russie. Au pire, il aurait pu cadrer ses frappes, mais les buts sont aussi plus bas à Stamford Bridge.
Lucho. Avant qu’il n’arrive il y a deux ans, l’OM ne se qualifiait jamais pour les huitièmes de Ligue des champions.
Rémy. Ashley Cole n’ayant jamais affronté Nice, Lens et la CFA de Lyon, il n’a pas pu se préparer.
Gignac. On ne pourra jamais lui reprocher de ne pas peser sur la défense. Du coup, c’est plus dur de lever les deux jarets pour faire des retournés.
Brandao. Il a joué à son niveau, c’était donc le meilleur. Eh oui. Quoique Ayew a montré de belles choses aussi en rentrant.