Mondiaux de judo : Legrand Mongol

Ca fait trois ans qu’on les voit se planter mais ils se la racontent toujours autant. Agréable.

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« Automne était trop déçue pour passer nous voir, » apparemment au Qatar vexé se dit déçu. Et comment ne pas l’être quand on a passé son année à crâner en disant qu’autre chose que l’or serait un échec. Avec cette belle quatrième place elle va pouvoir défier Kasparov. Quand on vise le titre mondial il faut être sûre d’être vraiment la meilleure, ça évite de se faire torcher en demie par une Brésilienne évoluant à domicile et à peu près 100 fois plus forte. Il faut dire que Silva avait pu être mise au courant que Pavia ne savait faire qu’Uchi Mata mais on est sûr de rien. A part peut-être qu’Ugo Legrand était lui aussi moins balèze que le Mongol qu’il a éclaté à 30 secondes de la fin de sa demie sur un Te Guruma hyper risqué. Car là où Ugo a mis la main, même Morandini n’y aurait pas mis la bouche. Gourcuff peut-être.

C’est bien là l’exploit du jour car se faire mutiler en finale par un Japonais surdoué c’est moins original. Alors que ce Mongol semblait insubmersible. Elevé dans une yourte entre 0 et 28 ans, Sainjargal aurait appris le judo contre un cheval, il aurait ensuite mangé ses frères et soeurs mais jamais de légumes. Le genre de type dont on aimait moquer le physique jusqu’au moment où il a envahi l’Europe. Ugo l’a foutu dehors comme il avait déjà viré son compatriote Khashbaatar qui a dans son nom les atouts pour devenir le prochain ennemi de Bruce Willis. Désormais Ugo Legrand a les mêmes blessures, le même palmarès pourri en plus du même judo spectaculaire que son idole et entraîneur. Si seulement il avait eu aussi pu aimer Kosei Inoue, il n’aurait pas été surpris par le talent de son adversaire et serait déjà champion du monde. Il voulait l’être « sur une jambe« , qu’il commence maintenant à essayer de l’être sur deux.

Pendant ce temps-là, Pierre Duprat a eu le temps de visiter le Corcovado si l’on en croit son Facebook. Comme quoi ne pas avoir le niveau mondial ça a du bon même s’il s’est un peu fait voler. Mais après tout il est encore jeune. Ben oui, il a le même âge qu’Ugo Legrand.

Paris-Bercy 2011 : Ugo surdimensionné

Enfin du bronze, voilà qui doit faire plaisir à Stéphane Traineau, moins à la DTN, on vous avait prévenu.

« Dans quelques jours je serai championne du monde !  » Il y a quelques jours Morgane Ribout avait annoncé la couleur, facile à retenir, c’était la même que ses cheveux dégueulasses. Quelques jours plus tard elle avait soudainement perdu un peu de sa gueule. La faute à une Britannique et c’était même pas du cricket. Quand on a été championne du monde, arriver avec les foies sur le tapis au premier tour, ça fait toujours son petit effet. Darbelet n’a pas eu ce souci, il n’a jamais voulu goûter au métal doré. Une allergie qui ne lui passera toujours pas cette année, même si son hommage à son adversaire du second tour réexpédié dans son pays en 24 secondes laissait augurer d’une issue plus joyeuse : « Attendez c’est le Cap-Vert, il est 289ème mondial« , le brillant stagiaire de Canal attendait 8 mots de conclusion, le « fait pas chier avec tes questions de merde » n’arrivera pourtant jamais. C’est sans doute pour ça qu’il s’est ensuite rendu au chevet des parents Ribout : « Vous y avez cru à un moment ? Ca vous laisse de l’amertume apparemment… » Apparemment les larmes de la maman de Morgane l’ont empêché de formuler une réponse claire, une petite gifle n’aurait pas été superflue pour la faire articuler. Avait-elle de la rancune envers Cathy Fleury, la coach de sa fille, incapable comme à son habitude d’offrir à ses pouliches autre chose que son improbable coiffure ? L’histoire ne le dit pas.

Legrand tournoi

Elles sont belles, elles sont douées mais il manquait un détail à Pénélope Bonna, Automne Pavia ou Priscilla Gneto pour faire aussi bien qu’Ugo Legrand aujourd’hui : un bon gros boulard. Pas celui qui permet d’exploser la star coréenne en 15 secondes, mais celui qui permet de se retourner avec un petit sourire de suffisance. Celui qui aide à enflammer un palais omnisport sans ce même petit sourire. Celui qui permet de prendre un air blasé à la télé après avoir remporté la repêche par yuko. Celui qui oblige à dénoncer un vol quand tu t’es bien fait claquer la gueule par un Hollandais tout pourri. Suffisant pour émouvoir son entraîneur, Daniel Fernandes, le plus beau judoka de ces 10 dernières années. On pouvait lire dans ses yeux les félicitations du maître : « Hé coco t’as pris que du bronze alors que le Hollandais c’était pas Yamashita. » Le problème c’est qu’ à force de vouloir ressembler à Daniel Fernandes, on finit par avoir les mêmes résultats.

Pendant ce temps-là, ben c’est toujours le Japon qui a inventé le judo.