Rugby, la légende Coupe du monde, 2007 : Dernier tango à Paris

C’était il y a 16 ans, le Vestiaire existait déjà ou à peine, la plume du mythique Peyo Greenslip avait dressé l’acte de décès de la génération Laporte qui ne gagnerait donc rien de plus que les précédentes et n’irait même pas en finale.

Première publication en septembre 2007 au lendemain de France-Argentine (12-17), en match d’ouverture de la Coupe du monde.

Par Peyo Greenslip

« Surtout ne pas se mentir ». Alors, mon bon Jo, puisque tu nous en pries, ne soyons pas Maso mais juste réalistes. L’équipe de France est passé au travers de son entrée en lice dans le Mondial, faisant ressurgir un avatar de ce mal si Français, l’incapacité de faire face à la pression d’une étiquette de favori si vite collée. On croyait les rugbymen préservés de cette affliction. Mais leur tour d’Ivoire de Marcoussis n’aura pas suffi à éloigner les affres d’une médiatisation inédite dans le monde de l’Ovalie. Au contraire, ça les a tués. Car si les Bleus se sont inclinés hier soir, ce n’est sûrement pas à cause de Pumas sobres mais, pour autant, loin du génie.

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Chabal 2023 : Poivre et Sale

Il a longtemps été le sportif préféré des Français et il est pas loin de l’être encore alors que personne ne sait qui il est à part une brute à barbe. Une violence qui lui permet de continuer de montrer sa gueule sur TF1 en plus de Canal + même s’il est à la retraite et qu’il n’a jamais vraiment cotisé. Car un coup de poing dans la gueule d’un Agenais ça ne file pas de point. En plus c’était même pas Dubroca.

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 Il ne faut pas être injuste avec Sébastien Chabal. S’il n’a rien gagné sur le terrain, il a beaucoup gagné en dehors et continue apparemment de le faire sans forcément se soucier des règles. L’important pour un champion n’est-il pas de gagner avant tout ?

Personne n’a pensé à le surnommer le tiroir-caisse, la Banque de France ou la tirelire sauvage car Fabrice Santoro, Guy Forget  voire Arsène Wenger n’apprécieraient pas l’usurpation d’identité. Ce n’est pas très grave, l’anesthésiste lui va très bien. N’a-t-il pas réussi à endormir les médias et une bonne partie de l’hexagone sans même leur rentrer dedans. Il a aussi réussi à réveiller son conseiller financier. Mais tout n’était pas joué d’avance.

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XV de France : Viens donc faire un tour à Lambey

Ça fait maintenant près d’une dizaine d’années que le Vestiaire n’a plus pris le temps de livrer son expertise sur le rugby français. D’abord parce que nous ne publions plus depuis cinq ans, après le départ de notre rédacteur en chef au pays de Vahaa. Ensuite car notre dernier spécialiste s‘est découvert une carte de presse dans la vraie vie en même temps qu’une passion pour l’extermination des fonds marins du Pacifique. Son prédécesseur fait la course avec des buveurs de dr Pepper bodybuildés. Enfin le tenancier originaire du poste, le seul et unique Peyo Greenslip chante des comptines pyrénéennes à sa descendance. 

Par l’amicale des anciens Peyo Greenslip

Bref, il était difficile de trouver les arguments pour les convaincre de sortir de leur retraite exotique pour commenter les énièmes exploits d’un chroniqueur de C8. Il n’y a pas donc pas de petits ou grand revenus, il n’y a que des revenus. Et puis, est arrivée cette semaine. Un entre deux matchs savoureux où l’on a découvert que Vahaamahina quand il n’est pas en train de manger des yahourts à 10 euros avec maman et notre ancien consultant à la Tamoa, devient capitaine du  XV de France sans être mis au courant. On a aussi appris qu’on récompensait N’Tamack en le remplaçant par la roquette lourde Basta. Enfin, on a surtout eu confirmation que le problème ne vient désormais plus seulement des joueurs, mais de cet homme à moustache moins dangereux qu’Edwy Plenel sauf quand il s’agit de rugby. Lièvremont n’avait que Dusautoir, Saint-André personne et même pas lui-même, Novès est arrivé et parti un peu trop tôt. Mais Brunel, lui a la chance d’avoir une nouvelle génération en train d’éclore en partie grâce à la semence féconde de certains anciens sacrément doués à l’horizontale comme à la verticale.

Parra chute

L’occasion de se débarrasser enfin des Huget, Basta, Parra, Picamoles ou Guirado qui polluent le Top 14 et son excroissance internationale depuis si longtemps. N’importe quel commentateur de réseau social, entre deux charges contre les vaccins et les bouchers-charcutiers tout en rappelant que l’homme n’a jamais marché sur la lune puisque les ombres ne coincident pas, s’est même rendu compte que ce rugby de bourrin n’était plus celui pratiqué par les Blacks, les Anglais et Guy Novès. Et que pour faire évoluer cette culture, inventée par Bernie au début du siècle, maintenant qu’on a les joueurs, il faut les faire jouer. Quitte à prendre des branlées, autant qu’elles servent à quelque chose.

 

 

 

 

6 Nations : Les brebis galloises

 

La France voyagera en Nouvelle-Zélande encore auréolée de son titre de vice-championne d’Europe 2011.

Tremblez moutons, brebis et agneaux ! Fuyez mécréants à barbe ! L’Ecosse, l’Irlande et le Pays de Galles ont vu chacun leur tour de quelle cuillère en bois cette équipe de France pouvait se chauffer contre les Celtes. Si Marc Lièvremont parlait Anglais sans accent sénégalais, il aurait même coiffé cette année la Triple Crown et la Calcutta Cup. Mais il parle Français avec un accent auvergnat et on a lui piqué la semaine dernière l’infâme Trophée Garibaldi.

Quelle belle réaction d’orgueil en tout cas que celle de ses hommes au Stade de France. Totale fierté ! Respect et pénitence. Il fallait les voir enchaîner les temps de jeu et courir partout comme des Springboks en chaleur. Le premier essai est d’ailleurs venu d’une erreur de défense galloise, au terme d’une superbe action conclue en puissance après zéro passe.

Notre envoyé spécial rue Saint-Denis en a vu une sur le deuxième, amené avec la même intelligence de jeu : coup pied de contré, récupération et accélération sur trois mètres. Pourquoi faire compliqué quand James Hook a décidé de montrer à Warren Gatland qu’il pouvait aussi bien jouer au centre que sur le banc perpignanais ?
 
Nallet pas par là

Parlons-en, justement, du banc perpignanais et de tous ces méchants journalistes qui se demandaient comment on pouvait bien lancer un ballon en touche avec du scotch devant les yeux. Guilhem Guirado, après avoir beaucoup essayé ces dernières semaines, y est enfin parvenu samedi soir. Comme le symbole d’une équipe à qui personne n’a laissé le temps de se construire.

Rendez-vous compte, l’héritier de Bernard Laporte, qui n’est pas le fils de Rachida Dati, n’a eu que trois ans et demi, à peine, pour imaginer un plan de jeu et écrire son petit livre bleu. Il a dû renvoyer chez eux tous ceux qui ne savaient pas lire et on ne risque plus de les voir avant un sacré bout de temps à Marcoussis. Enfin, on ne sait jamais. Peut-être que si… Il ne faut pas parler trop vite, après tout. Mais quand même, l’Italie… A quoi bon ? Le rétropédalage dans la semoule est un art depuis longtemps partagé à la table des Lièvremont.

Pendant ce temps-là, Lee Burne nous a rappelé pourquoi aucune franchise galloise ne jouera un quart de finale de H-Cup cette année. Ca n’empêchera pas Peyo Greenslip d’aller voir la finale à Cardiff.

Du coq au vain (1/5) : Le Maso schisme

Octobre 2007. En tuant le jeu à la française (?), en s’appuyant sur une seule et même génération, un ancien demi de mêlée béglais laisse un champ de ruines et Jo Maso. Il aurait juste laissé le champ de ruines on n’en serait peut-être pas là. La suite, c’est un encadrement de juniors qui va faire n’importe quoi avec ce qu’il peut.

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Juin 2010, près de trois ans après sa prise de fonction, Marc Lièvremont est dévasté. Son équipe est nulle, il ne sait pas quoi faire avec et Jo Maso est toujours là. Trinh-Duc aussi. Novembre 2010, Marc Lièvremont est encore dévasté, son équipe est toujours nulle, il ne sait pas quoi faire avec et Jo Maso est là, bien-sûr. Janvier 2010, Marc Lièvremont a quand même trouvé trente joueurs pour accompagner Jo Maso en Nouvelle-Zélande.

Revoici le premier épisode de l’incroyable saga d’un sélectionneur plus modeste que les autres, un petit peu trop peut-être.

En prenant la tête de l’équipe de France, Marc Lièvremont avait annoncé la couleur : tout changer. Sans même faire d’inventaire, il avait donc pris le parti de lancer des Trinh-Duc, Parra et autre Picamoles, au total la moitié des effectifs du Top 14 y étaient passés. Expérience probante : une troisième place aux Six Nations que même Laporte n’osait occuper. Aligner n’importe qui, c’était pas vraiment nouveau. Perdre non plus finalement, mais à la différence de son prédécesseur, il y mettait la manière. Envoyer du jeu, devenir les All Blacks d’Europe, l’ambition était là. Pas les moyens. Lièvremont découvre que la France possède autant de grands joueurs en devenir que de coups de pied de recentrage réussis par Fred Michalak. Il renonce alors aux blagues et commence à remettre les bons, qui ne savaient plus vraiment à quoi ressemblait un ballon ovale. Il est ovale, le résultat est le même.

Les Wallabies passent, le coq trépasse. Puis l’Argentine. Face aux Pumas, le sélectionneur fait montre d’une remarquable confiance en lui. L’ombre de Maso aidant peut-être, il fait composer son XV de départ par Laporte : des vieux et une première ligne éternellement novice au haut-niveau. Gonzo se sent moins seul. Une première année qui n’aura servi à rien et un jeu redevenu obsolète. Le fantôme de l’Argentine est battu par Skrela. L’Australie respire, elle n’a pas écrasé une équipe de nuls. Marc Lièvremont a de belles épaules, mais pas celles d’un sélectionneur. Celle d’un entraîneur ? Camou, Retières, N’Tamack et Maso. La compétence sait se faire discrète. A l’époque, la presse parle de regrets, d’indiscipline, de manque de réalisme. Lièvremont, lui, ne doute pas.

Marc est sophiste

Une volée dans le Tournoi, une rébellion contre le jeu ultra-défensif de papa, pour un semblant de retour au jeu offensif de papy. 215 joueurs aussi tendres les uns que les autres et finalement Chabal. Lièvremont ne sait pas quoi faire. Sur le terrain, on ne lui avait jamais demandé de schémas tactiques. La Fédérale 3 est un monde magique.

2009, c’est la rentrée des classes, Marco invite N’Tamack et un nouveau chez lui. Il nous promet plus de rigueur et une victoire contre l’Irlande. Avec six  joueurs valides de 50 ans (Harinordoquy, Jauzion, Poitrenaud, Heymans, Chabal, Nallet), il faut savoir rester modeste. Héritage d’une époque ou l’on battait les Anglais au Tournoi, mais pas en Coupe du monde. Aujourd’hui, ça ne suffit plus. On veut battre tout le monde en jouant comme les Blacks, mais chez les Blacks, il y a les Blacks. Lièvremont n’a que des Bleus sous la main. Tout le monde rêve des Maoris, il ne suffit pas de vouloir faire pareil pour y parvenir.

Il ne suffit pas de vouloir faire pareil, pour savoir faire pareil. Indiscipline et inefficacité, ça veut dire pas le niveau. O’Driscoll à lui tout seul est supérieur à toute la sélection tricolore, une seule action lui a suffi pour le rappeler.

Lièvrement ignore comment apprendre à défendre, il ignore même qu’il faut défendre. Pas un fondamental n’est respecté, Albaladejo se retourne alors dans sa tombe.

L’Edito du Vestiaire : Jonah le mou

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Les sportifs nostalgiques ont souvent horreur de la fin de saison en Ligue 1. Pourtant, Canal retransmet la Coupe de Bretagne et la Ligue Mondiale bat son plein. Vivement le Tour du renouveau.

Le Vestiaire n’échappe pas à la règle. Après une saison « la tête dans le Guesdon », comme dit le jargon de notre consultant vélo, c’est le temps des congés. Visionnaire, Le Vestiaire avait gardé un oeil sur le monde du sport ce week-end. Il y avait quelques matches de rugby, mais c’est pourtant la victoire des Bleus chez les Blacks qui a retenu notre attention. Longtemps Marc Lièvremont gardera en mémoire le triomphe bleu dans l’enfer de Dunedin. Il pourra en retenir que ses joueurs ont poursuivi sur leur irrésistible lancée d’Italie-France. Quel peut donc être le point commun entre ces deux matches ? L’Angleterre et l’Irlande ont une petite idée, Tillous-Bordes ne voit pas.

Pietrus de talent

Canal+ aussi avait flairé l’événement, en invitant sur son plateau l’un des meilleurs joueurs du monde du Top 14, le presque champion du monde et d’Europe Byron Kelleher. « Byron, est-ce que cette victoire peut donner un ascendant psychologique aux Français sur les All Blacks, qui seront dans le même groupe en 2011 ? » Il fallait oser. « Médard et Picamoles vont devenir des piliers de cette équipe. » On va quand même pas se foutre de leur gueule à chaque fois sans qu’il réagissent.

Réagir, c’est justement ce que Peugeot a fait face à Audi. Pour mettre tout le monde à l’aise, Le Vestiaire n’en dira pas pas plus. De là à bifurquer vers le demi-finales de Pro A et l’incroyable retournement de Villeurbanne made in Foirest face à Nancy, il n’y a qu’un pas que Le Vestiaire ne franchira pas non plus. La Coupe des Confédérations, le frère Pietrus du riche, Valverde, Grumier, pourquoi pas un premier tour Razzano-Cornet à Bois-le-Duc tant qu’on y est ? Faute de triomphe de Santoro à Halle, le vainqueur est bien sûr le championnat régional d’Auvergne d’athlétisme.

Pendant ce temps-là, un ancien président de fédération française d’un sport de raquette bien connu et sa Bîmes-bo trouvent que la réception de TF1 n’est pas bonne. Le Lay pasteurisé, c’est bon pour la Santé.