CdF : Berlin l’enchanteur (5)

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A moins d’un mois des mondiaux, les futurs finalistes aiguisent leurs pointes à Angers, pour le plus grand bonheur des deux pages spéciales du Courrier de l’Ouest. Aujourd’hui, Doucouré n’est toujours pas qualifié pour Londres.

Gachassin fait du tennis, Escalettes du foot, on pouvait bien mettre Yalouz à l’athlétisme. Si le nouveau DTN n’est pour pas grand chose dans les performances réalisées à Angers, il lui reste désormais un mois pour faire mieux que son Chevallier de prédécesseur. Diagana verra donc à Berlin une de ses ultimes compétitions de la tribune de presse, car Christine Arron ne lui volera cette fois pas la vedette. Car en dehors de quelques confirmations et infirmations, la seule sensation du long week-end de dégazage aura été la présence de la future grand-mère. Personne ne l’a relevé, mais pour la première fois depuis près d’un demi-siècle, Arron a réalisé en finale une première partie de course convenable avant de naturellement s’écrouler, là ou avant elle gagnait les courses. Alors qu’elle pensait pouvoir courir 50 mètres de plus, un ancien lutteur lui a interdit redécouvrir de plus près la fameuse école du sprint jamaïcain qui n’a rien à voir avec la fameuse école de l’Est ou la fameuse école américaine. Les écoles britanniques et  grecques ne demandent qu’à apprendre. A part ça, la liste est tombée, Doucouré est dedans. Revue de week-end.

Lemaître de l’Europe

Il ne ressemble que vaguement à Linford Christie et pourtant, il court déjà plus vite à 19 ans que le Sphinx à 27. Comme le vieux body-builder, Christophe Lemaître est le meilleur sprinter européen et pas que chez les jeunes. Si Pognon et M’Bandjock acceptent l’humilation et si Christine Arron est d’accord pour le relais, ça peut faire très mal.

Baala steack

Entre un bras d’honneur touchant au génie, et un chrono touchant aux juniors, l’énarque Medhi Baala a su remporter une finale de championnat de France. Impressionnant pour le nouveau El Guerrouj, suffisant pour rendre son entraîneur ambitieux qui voit déjà son poulain passer les séries à Berlin. Et les minima peut-être ?

Tamgho coq à dix

Hélan et Camara n’en dormaient plus. Grâce à Teddy, ils n’auront pas à prendre l’avion pour Berlin, le futur médaillé a enfin franchi 17 mètres dans une vraie compétition de grands et en plein air. George Sainte-Rose a lui découvert deux choses : qu’on pouvait aller plus loin que 17m10 et que dealer de la coke, ça peut être bon pour la Santé.

Gomis sert

13″17 en finale pour Gogo, le prometteur Coco-Viloin a fait à peine moins bien chez les messieurs pour prendre la quatrième place vent favorable. S’il y a un relais 4x100m haies à Berlin, Mathieu Jouys a ses chances.

Djhone du monde

Avec deux coureurs sous les 46″ au 400 mètres, et la collaboration de Perec et Freeman, le relais peut faire mal.

Limiter Lacasse

Le réel niveau de Florent Lacasse reste encore flou, mais les compétitions régionales semblent à sa portée. Souhaitons lui, pour sa santé, de ne jamais retrouver le palier international.

Hurtiscaire

Depuis le temps que Le Vestiaire lui conseille de faire autre chose, ça devait finir par arriver.

La mauvaise touche de Clavier

En louant régulièrement l’excellence de Jerôme Clavier, Le Vestiaire était certain que les résultats viendraient le faire mentir. Allez savoir pourquoi, le jeune champion d’à peine 26 ans n’est toujours pas Berlinois. Qu’il se rassure Dossevi ne sait pas encore que 5m70 n’est plus le record du monde.

Le plus beau des relaid

Des minima à 11″30, ça envoie rarement en finale mondiale. Une finale en 11″60, ça envoie rarement aux championnats du monde. Muriel Hurtis, Christine Arron, ça dit quelque chose à quelqu’un ?

Pendant ce temps-là, l’école du sprint jamaïcain dévoile une partie de ses secrets. Renaud Longuèvre a sans doute une autre explication.

Alain possible, nul n’est tout nu

Manaudou à la retraite, notre spécialiste offshore s’était promis après Dunkerque de ne plus jamais mettre de tongs pour écrire un papier. L’exploit de William Meynard nous a contraints à le renvoyer dans l’héros. Popov était-il si mauvais ?

La question était, jeudi, sur toutes les lèvres de Manaudou : quelle marque de moule-bite portait Alain Bernard sous sa combinaison ? Arena, qui n’avait plus réussi à faire d’elle depuis le licenciement abusif de ses ouvriers, a donc frappé Antigone d’un gros cou : le gendarme est le premier asthmatique à franchir le mur du çon (46 »94). Son record  pourrait pourtant ne pas être homologué : la natation française vient de découvrir les vertues de la ceinture flottante. Explications.

Le battement a normalement en crawl un rôle plus stabilisateur que de propulsion. Grâce à une flottabilité accrue, et même démultipliée par la nouvelle génération en néoprène, le rapport s’inverse avec une combi: le battement devient propulseur et l’effort global diminue. Ironie du ressort, c’est ce qui a permis à Bousquet, en finale, de ne pas fléchir dans le dernier 25, là où même les plus grands ont longtemps eu le bambou, comme on dit dans le jargon.

La chronologie du record du monde (RM) est d’ailleurs intéressante à analyser : celui de Matt Biondi (48 »42) a tenu de 1988 à 1994, Popov a gardé le sien (48 »21) jusqu’en 2000, Van den Hoogenband (47 »84) pendant presque huit ans. Depuis les 47 »60 de Bernard à Eindhoven, en mars 2008, la meilleure marque mondiale a été descendue cinq fois.

La lutte Fina

Le RM du 100 mètres a donc été battu deux fois plus souvent en 13 mois qu’en 20 ans. C’est devenu tellement banal que L’Equipe, toujours dans l’air du temps, a préféré se pencher pour la cinquième fois en trois semaines au chevet de l’OL, comme si Le Vestiaire ne l’avait pas déjà fait. Et Michel Denisot attend toujours le feu vert de la Fina pour inviter Bousquet aux Guignols.

La Fédération internationale devra en tout cas harmoniser très vite ses règlements si elle ne veut pas tomber aussi bas que son homologue automobile. En attendant, le vrai débat est mis de côté : et si les progrès textiles n’expliquaient pas tout ? « Sous chacune des combinaisons, il ne faut pas oublier le nageur qui est dedans », rappelait le vice-champion de France. « N’oublions pas non plus ce qui est dedans le nageur », relevait Thierry Bisounours depuis la Bourboule : « On ne fait pas d’un Leveaux un cheval de course. »

Pendant ce temps-là, le roi du petit bain Amaury Leveaux passera l’été à Center Parc. Le Vestiaire vous avait pourtant prévenu.