L’Edito : La vérité si je mens 3

Imaginez si Tessa Worley était un homme, si Remi Garde ne s’appelait pas Remi Garde et n’avait jamais joué à Arsenal, et si Gourcuff était meilleur acteur. Il aurait peut-être joué aux côtés d’Aure Atika ou d’Amira Casar comme Hanouna et Dany Brillant. A condition que Ciprelli, Ullrich et Contador ne se présentent pas au casting.

C’est un nom qui ne vous dira peut-être rien et pourtant, il y a quelques années il avait occupé une bonne partie d’un de vos dimanches après-midi. Ceux qui pensent à Gilbert Melki et son costume de milliardaire mal luné ressorti du placard pour la troisième fois dans un scenario mal écrit, mal joué, mal inspiré ou plutôt sans surprise n’en auront pas pour leur argent. En revanche si vous passez par Rotterdam vous aurez des nouvelles de Paul-Henri Mathieu, soumis désormais au même traitement psychiatrique que Richard Gasquet. Et oui, c’est Julien Benneteau, le même que le « Julien, Julien!  » de Soderling sur le Lenglen qui a eu les honneurs de découvrir la diaspora yougoslave par -600 degrés. Paulo et Richard n’ont pourtant pas à se plaindre. Ils n’ont pas seulement évité les contre-emploi de Solo et Anconina ou les mimiques de Vincent Elbaz, ils auraient aussi pu se retrouver en Autriche à tenter de sauver une place aux JO comme l’expatrié néracais Pierre Duprat qui regrette peut-être parfois les changements de nom du Mambo. Pour ne pas avoir froid ce week-end, il fallait donc porter la barbe et les cheveux longs, propres ou non. Il y en a un qui a bien senti le coup, comme d’habitude c’est Chabal. Toujours en avance d’un coup, l’Enfoiré, qui économise le coiffeur et la douche depuis 7 ans, n’a rien foutu sur un terrain depuis 10 pour éviter de se les geler même 5 minutes à tenir Harinordoquy par les hanches au Stade de France. France télé a perdu 130 000 euros dans l’affaire, Chabal rien rassurez-vous. Longo pourrait perdre au moins sa dignité, son mari s’en passe avec aisance. Messi aussi, le Vestiaire vous en reparlera bientôt.

Pendant ce temps-là le Real a enfin gagné quelque chose depuis 3 ans. Curieusement le seul truc qui a changé s’appelle Benzema. Un hasard sans doute, parce qu’un Hazard ça ne change plus grand chose.

Les aventures de Papy Courage, deuxième épisode : De quoi il a l’Eire ?

Producteur est un métier, la FFF le prouve tous les jours. A peine le Domenech show terminé, un nouveau héros prend déjà le relais.

18 novembre 2009. L’expertise d’un homme

« Il y a eu des années très difficiles, de galère par moment, et puis il y a eu ce suspense final, presque insoutenable et puis ce but de la délivrance. Je crois que sur la qualité de l’équipe, on mérite d’aller là-bas mais je comprendrais que les Irlandais soient frustrés ce soir. Parce qu’il faut être sportif et reconnaître que l’on a été un peu tétanisé par l’enjeu. L’équipe de France n’a pas développé son jeu comme elle aurait dû et comme je pense qu’elle aurait pu le faire (…). Nous n’avons pas eu beaucoup de chance au cours de la phase de qualifications, et là ce soir on fait quelque chose de beau pour le football français (…). Mais chaque fois que nous entrons par la petite porte, chaque fois que l’accouchement est difficile, que ce soit en 2000 ou en 2006, on prouve que l’on peut aller plus loin. »

18 novembre 2009. Les leçons d’un juriste

Les fautes d’arbitrage  font partie du jeu. Le match disputé par l’équipe de France « était un mauvais match et les Irlandais, sur cette rencontre, sur ces 120 minutes, avaient certainement plus de qualités que nous. Ils auraient pu, et ils pensent qu’ils auraient dû, aller en Afrique du Sud. Mais ça ne se juge pas comme ça.  Un jour, ça penche d’un côté, l’autre jour, de l’autre côté. Il faut l’admettre, c’est la loi du sport. » « On ne peut pas tricher » mais « dans tous les sports collectifs, (…) on a un peu tendance parfois à essayer d’être un peu en marge des lois, et l’arbitre est là pour remettre les gens à leur place. C’est le sport. »

19 novembre 2009. La compétence d’un homme

« Mon sentiment, il est mitigé. Premièrement je retiens l’essentiel, la qualification. De 1996 à 2010, la France n’a manqué aucun rendez-vous, bravo messieurs, joueurs et staff, qui ont permis cette pérennité. Le deuxième point que partage tout le monde, c’est que le parcours a été très, très laborieux. Avec un final qui a été décevant, parce qu’on a eu l’impression que nos joueurs ont eu un bon résultat à Dublin qui, paradoxalement, a semblé les avoir traumatisés, pétrifiés. On ne peut pas dire qu’on ait mal joué, on peut dire qu’on n’a pas joué. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un grand joueur

« Le fait qu’on ait tout à perdre nous a bloqués. On dit que nos jeunes joueurs sont inexpérimentés, c’est vrai. Très peu ont connu une Coupe du monde. Et d’autres y vont pour la dernière fois. Il faut tirer l’enseignement des réussites et des échecs : tous ces joueurs ont touché du doigt ce qu’était une Coupe du monde, ça marque une carrière. Ils ont découvert cette peur qui vient de l’enjeu. On n’a pas positivé. Il restait 60 minutes pour marquer un but après celui des Irlandais. Mais on ne s’est pas dit ça, on s’est dit « merde, on ne va pas en mettre » et quand on se dit ça, on n’en marque pas. Mais l’équipe sera, je suis sûr, beaucoup plus performante. Heureusement, sinon c’est la porte ouverte à tous les déboires. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un cuisinier

« Qu’on arrête d’en faire un plat ! C’est une faute d’arbitrage favorable. Est-ce la première ? La dernière ? Certainement pas. Quand Shay Given accroche le pied d’Anelka, l’arbitre dit « pas penalty ». Quand Lloris fait moins que ça à Belgrade, il est expulsé et il y a penalty. Il n’y a pas de vidéo. Une fois ça vous aide, une fois ça ne vous aide pas. »

19 novembre 2009. Les menaces d’un homme

« Il faut n’avoir jamais joué au foot pour ne pas savoir que ces choses arrivent : on s’attend au coup de sifflet et il n’arrive pas. Dire tricherie, tricheur… Que les gens regardent dans le monde, des tricheries je pourrais en trouver d’autres… Ce que je retiens, c’est une qualification heureuse, chanceuse, mais pas de triche. C’est une erreur d’arbitrage favorable, d’autres n’ont pas été favorables et on n’en pleure pas. »

19 novembre 2009. La confiance d’un homme

« Que les choses soient claires : Raymond Domenech, et on nous l’a reproché, a été reconduit dans ses fonctions pour nous qualifier au Mondial-2010. Je ne vois pas comment, au point de vue moral, lui dire « tu es un gentil petit garçon, tu dois laisser la place à un autre ». Et j’imagine mal Arsène abandonner Arsenal… Raymond a un combat jusqu’en 2010, je respecte mes contrats, même si ce n’est pas facile avec la pression autour. »

19 novembre 2009. La lucidité d’un homme

« Que les choses soient bien claires, un Patrick Vieira guéri, jouant régulièrement dans un club, pas forcément dans son club actuel (Inter Milan), et arrivant à un excellent degré de forme, est important pour l’équipe de France. Il est important par son expérience, sa qualité, son aura et c’est un meneur, pas au sens aboyeur, mais c’est un exemple. Dès qu’on voit cette tour de contrôle, attaquant tous les ballons, avec lui l’équipe est entraînée. Il ne peut prendre la place de personne : il faut qu’il joue, qu’il joue, qu’il joue, qu’il redevienne le Patrick Vieira qui meurt d’envie d’aller à la Coupe du monde. C’est un morceau de volonté, je le connais. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un gynécologue-obstétricien

« L’accouchement a été très très difficile, la délivrance d’autant plus appréciée. On a tout connu, quelques hauts, beaucoup de bas, des moments difficiles, des matches laborieux, des fautes d’arbitrage dans un sens et dans l’autre. Mais on a fait contre fortune bon coeur, et le 18 novembre, tard le soir, la lumière verte s’est allumée, tant mieux pour le football français. »

19 novembre 2009. La lucidité d’un homme

« On n’ira pas la peur au ventre car si hier soir  on avait tout à perdre, là-bas, on aura tout à gagner. »

19 novembre 2009. La cohérence d’un homme

« On a eu deux années galères. On était tétanisés et on n’a pas su développer notre jeu. Je comprends que les Irlandais soient frustrés. Il faut oublier ce soir et s’en servir pour l’avenir. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un prof

« Il faut savoir prendre ce match avec philosophie. Le football se joue sur des petits détails. La qualification est toujours belle, et je ressens une grande joie. »

19 novembre 2009. Les calculs d’un stratège

« Rappelons aussi que nous n’avons pas eu la chance avec nous pendant les qualifications. Aujourd’hui, on va à la Coupe du monde. C’est beau pour tout le football français. Beaucoup de joueurs méritent d’y aller. Et puis, on a déjà prouvé que lorsqu’on se qualifie par la petite porte, on peut aller très loin en phase finale. »