Landreau : Hélices au pays des merveilles

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L’ancien gardien lillois n’aura jamais manquer une occasion de montrer son savoir-faire : le coup de poing ukrainien, le manchette écossaise, la panenka sochalienne ou la sortie auxerroise et bien-sûr la rupture des croisés. Pour fêter son envie de revenir chez les Bleus, et sa fin de carrière, le Vestiaire vous marre le jour où tout a commencé.

Landreau approche les 18 ans en ce 17 avril 1997. Il faut beau, il fait chaud, la Beaujoire a fait le plein, tout le monde se sent si bien qu’une démonstration de saut à la perche est organisée juste devant la tribune Loire. Un petit garçon est même venu sans son papa, à douze ans à peine c’est bien normal, Fourniret a sa carte d’abonné, Gilles de Rais n’est pas loin, qui voudrait gâcher la fête ? Du côté de la pelouse, un autre drame se noue. Invaincu depuis octobre, Nantes revient sur les talons du PSG pour la deuxième place, qualificative pour la Ligue des Champions. Le jeune gardien est leur porte-bonheur, personne ne sait encore ce que piquer la place de Casagrande et Loussouarn signifie vraiment. Landreau n’a pourtant pas fini de grandir, sa circonférence crânienne a encore beaucoup à apprendre.

Libbra dort

A la demi-heure de jeu, une tête de N’Doram avait ouvert le score. Puis Gravelaine, à bout portant, avait permis à Marseille de ne pas égaliser. Tout se déroulait donc comme prévu. Jusqu’à ces fameux arrêts de jeu. Letchkov centre, Libbra saute et Landreau se dit que ça ne peut pas être bien méchant. Pas idiot, mais présomptueux. Il court vers le ballon, à moins que ça ne soit vers le tunnel des vestiaires, Suaudeau se précipite pour le retenir, Marraud revit ses grandes années. Comme sur Canal, des années plus tard, Libbra n’a pas vraiment besoin de s’appliquer. Son lob est parfait, 1-1, deux points de perdus. Sur le dernier corner de la dernière journée, Landreau montera-t-il pour le plaisir ou parce qu’il manquait deux points pour la Ligue des Champions ?

Pendant ce temps-là, à quelques kilomètres de là, Barbe-Jaune sévit encore. Le derby n’aura pas lieu.

Palmarès : A Xavi, à l’Amor

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Incapable de cadrer un tir de sa carrière internationale, Jérémy Toulalan a sa part de l’héritage. Voici le meilleur milieu de terrain de ces 20 dernières années. Pardon, de tous les temps.

6. Claude Makélélé

Né en 1973, champion du monde en 1998, à 25 ans, en pleine force de l’âge. Ca aurait été pas mal, mais pour ça il aurait fallu devenir le meilleur plus vite. Il ne l’a décidé qu’au Real, à 28 ans, bien qu’il ait très tôt commencé à fracasser des blondes. Peut-être n’étaient-elles pas toutes la fille de l’entraîneur. Tout ça rapporte quand même une Ligue des champions. Il a beau avoir dégoûté l’Espagne et le Brésil en 2006, il lui manque six ans de carrière. Tout n’est pas de sa faute, Suaudeau le faisait jouer ailier à défaut d’en faire son gendre. C’est un gâchis, alors, on ne va pas regretter qu’il ait joué au PSG.

5. Christian Karembeu

Le doublé Mondial 1998–Euro 2000, il était là. La victoire du Real en finale de C1 1998, il était encore là. Loussouarn fracassé en 2 avant Leverkusen c’est toujours lui, à chacun sa blonde. On peut s’en étonner, autant que de son record de jonglages, mais il était titulaire deux fois. Bien sûr, il a pris un carton à chaque fois, mais Roberto Carlos n’a toujours pas digéré.

4. Carlos Dunga

Dans tous les clubs où il est passé, personne ne l’a remarqué. Pour une bonne raison : Pise, Fiorentina, Pescara, Stuttgart avant le Japon, il n’a en fait connu aucun club. Dans toutes les équipes nationales où il est passé, personne ne l’a remarqué non plus. Mais par chance, il a gagné le Mondial 1994 avec Romario, malgré Mazinho, seulement finaliste du 1998 mais le numéro deux du classement l’excuse. Et de toutes façons, comme ses compères du podium, il ne savait pas jouer au foot.

3. Gennaro Gattuso

Il a commencé par Pérouse, les Rangers et Salernitana avec Rigobert Song. Enchaîner onze saisons à Milan derrière, ça ne trompe pas. Trois finales de C1 (2003, 2005, 2007), deux gagnées et le Mondial 2006 : Dieu ne lui a pas mis le ballon dans le berceau, mais des crampons et de la barbe. Il a parfaitement su comment s’en servir.

2. Didier Deschamps

Desailly était plus doué, mais contrairement à lui, aucun entraîneur n’a songé à faire jouer Deschamps à un autre poste. Le vrai prototype du poste, petit, teigneux, moins bon footballeur que les autres, moins rapide, une technique limitée. Comme Dunga, il ne sortait jamais du onze type et a rendu ses équipes intouchables : Marseille, la Juve, la France. Résultat : il a tout gagné. Mais depuis Xavi aussi.

1. Xavi

Gardien, défenseur, milieu, attaquant: quand Xavi porte le même maillot que vous oubliez votre poste et faites comme Pique, filez-lui le ballon. Ca fait plus de 5 ans que tout le monde fait ça et que Xavi prend moins de but que l’adversaire.

FC Nantes : Requiem for a crime

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Lens se cherchait un successeur. Il ne savait pas qu’il s’agirait de son prédecesseur. Deux ans après, Nantes a fait encore mieux. Deux victoires en seize matches, Baup a perdu son manuel de champion. C’est qui ce Suaudeau ? Mais qui ce Louis Fonteneau ?

Elie Baup a longtemps cru que Bekamenga réussirait un contrôle. En lisant le classement chaque matin, il n’a jamais vraiment fait attention au fait que Grenoble était devant au classement. Il a réalisé trop tard, le jour où Da Rocha était désigné meilleur joueur du siècle par les supporters. Ont-ils oublié la première mi-temps de Nantes-PSG 2001 ?

23e journée, Nantes-Paris (1-4) : La puissance offensive du grand Paris n’a pas d’équivalent. Hoarau n’est pas là, mais Sessegnon est trop décisif, Giuly trop jeune et Luyindula trop international. Nantes plie mais ne cède que quatre fois. Makélélé trouve que N’Daw rame. Une défaite encourageante. Prometteur.

24e journée, Valenciennes-Nantes (1-1) : Après une demi-saison difficile, le grand Valenciennes est de retour. Kombouaré s’est souvenu que PSG-Real ne s’était pas déroulé dans son garage étant gamin, il convainc Schmitz qu’un défenseur peut marquer même contre Nantes. Mais Klasnic marque un but d’avant-centre, c’est donc arrivé. Un nul interessant. Prometteur.

25e journée, Nantes-Caen (1-1) : Deroin n’est pas pour rien le meilleur joueur du championnat. Avec l’aide de Savidan, futur meilleur buteur du Mondial 2010, le grand Caen fait souffrir Nantes. Heureusement, Bekamenga rôde. Un nul interessant. Prometteur.

26e journée, Nantes-Grenoble (1-1) : Match au sommet à la Beaujoire. Sous les yeux de quelques émissaires de Ligue 2 qui le découvrent, Klasnic trouve l’ouverture, c’est donc arrivé. Malheureusement, les coups de butoir du redoutable avant-centre Sandy Paillot, permettent à Grenoble, et son attaque qui titille Gignac au classement des buteurs, d’arracher un point. Les grandes équipes ne meurent jamais. Un nul intéressant. Prometteur.

27e journée, Saint-Etienne-Nantes (2-1) : Face à un habitué des coupes d’Europe, Nantes se préserve pour le match retour. 2-1, ça laisse une chance. Une défaite encourageante. Prometteur.

28e journée, Nantes-Lorient (1-1) : Le grand Lorient n’est pas surnommé pour rien le Barça français. Faute de rivaliser, Nantes est réaliste et Alonzo préserve le 1-1 en stoppant un penalty. Un nul intéressant. Prometteur.

29e journée, Marseille-Nantes (2-0) : Le grand Nantes est de retour en tenant en échec Marseille à la mi-temps (0-0). Mais la défense craque en quatre minutes face au duo Civelli-Brandao qui doit bien réussir parfois des contrôles . Hors coups de pied arrêtés, les Nantais n’ont concédé que 10 occasions. Une défaite encourageante. Prometteur.

30e journée, Nantes-Lille (0-2) : Le grand Lille, emmené par Bastos qui commence son passage à vide, n’ouvre le score qu’à la 45e minute. La malchance s’en mêle : c’est Pierre qui se retrouve devant Hazard en pleine surface. Ca n’arrivera pas à chaque fois, son collègue Poulard a retenu la leçon. Une défaite encourageante. Prometteur.

31e journée, Toulouse-Nantes (1-0) : Nantes domine outrageusement le match et se procure pas moins de 2 occasions. Malheureusement, le grand Toulouse peut compter sur Gignac. Une défaite encourageante. Prometteur.

32e journée , Nantes-Nice (2-0) : Nantes retrouve son jeu. Bekamenga et Bagayoko marquent déjà leur quatrième but de la saison. Gignac n’est plus très loin. Quoi qu’il en soit, le grand Nice et Bamogo sont vaincus. Une victoire de prestige. Prometteur.

33e journée, Nancy-Nantes (2-0) : Que faire face au grand Nancy 28ème attaque du championnat ? Inspirés par Correa, les Nancéens sont irrésistibles. Nantes n’a rien à se reprocher face au 4e de la saison passée. Une défaite encourageante. Prometteur.

34e journée, Nantes-Le Havre (1-2) : En ouvrant le score, Nantes pensait bien tenir son exploit. Mais le grand Le Havre égalise par Diallo. Les supporters savaient que l’ancien Nantais finirait par jouer les premiers rôles. Puis Marange se défait de six joueurs et pétrifie la Beaujoire. Petit Diego pour les uns, nouveau Messi pour les autres. Le talent des grands joueurs, le froid réalisme des gros. Il reste quatre journées, la 17e place est à portée. Une défaite encourageante. Prometteur.

35e journée, Lyon-Nantes (3-0) : Le cauchemar. Face au petit Poucet du championnat qui reste sur 4 matchs sans victoire et une défaite devant l’ogre valenciennois, les Nantais ne sont pas concentrés. Complexe de supériorité ou pression du favori ? Personne ne le saura, Pascal Praud prépare un cantique pour l’oraison. Une défaite encourageante. Prometteur.

36e journée, Nantes-Rennes (1-1) : Face au grand Rennes gonflé à bloc, à seulement 14 points du titre, Nantes fait plus que jeu égal. Bagayoko ouvre le score, mais Sow égalise. La malchance s’en mêle, Poulard se retrouve au marquage en pleine surface. Un nul intéressant. Prometteur.

37e journée, Sochaux-Nantes (2-1) : Le grand Sochaux, sauvé à la 38ème journée était imbattable. Efficace, rapide, le jeu léché des Doubistes leur donnent deux buts d’avance. Nantes réagi en champion mais Capoue ne peut égaliser. Il suffira de battre Auxerre de 20 buts. Prometteur.

Hélas, Auxerre, même privé de Cocard, Diomède et Marlet, sa recrue du Red Star, résistera jusqu’à la dernière seconde. Orgueilleux, Bagayoko donne la victoire à Nantes pendant que les supporters démontent le stade. Et dire qu’au soir de la deuxième journée, Nantes était sauvé, confortablement installé à la 17ème place. Qu’a-t-il bien pu se passer ?

Champions League : Le Canari dévot

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A l’approche de la demi-finale de l’Olympique Lyonnais en Ligue des Champions, Le-Vestiaire.net s’est rendu compte que la C1 ne s’est pas toujours arrêtée en quarts de finale. Aujourd’hui : Ouedec marque quatre buts.

D’aucuns considèrent que cette équipe reste la meilleure que le FC Nantes ait jamais connu. Suaudeau en rirait bien en pointant du doigt Makélélé, mais l’ailier maladroit s’est finalement reconverti brillamment. Nantes, son équipe champagne, une seule défaite en championnat, son 3-0 au Parc des Princes, ça manquait pourtant de quelque chose. La Coupe UEFA s’était arrêtée après la Russie et la Suisse, sur un malentendu. La Ligue des Champions s’arrêtera aussi tard que possible.

Le Pana rit

En poule, le champion fut jaune cocu. Une taule au Panathinaikos (1-3) après un nul inaugural à La Beaujoire contre Porto (0-0), il faudra attendre le grand Toulouse pour vibrer autant en Ligue des Champions. Heureusement, la troisième équipe du groupe eut la bonne idée d’être danoise. Aalborg perdra chez lui (0-2) comme à Nantes (1-3), Guyot, Chanelet, Kosecki, et même Ouédec se permettront de marquer. Pour bien affirmer son ambition, Nantes ne battra ni Porto, ni le Panathinaikos pour la seule soirée de neige à Nantes dans les années 1990. Suaudeau craignait que Pedros ne veuille jouer au basket, mais finalement le ballon orange fut une bénédiction, un 0-0 suffisait.

On Spartak le gâteau

Pour le tirage des quarts, il restera deux gros clubs (Juventus et Ajax) et l’éternel club russe à six victoires en six matches, mais qui n’a pas repris son championnat avant le quart de finale aller. Le Spartak Moscou inquiétera Nantes autant que Kamichine l’avait fait la saison précédente en UEFA (2-0, 2-2). Ouedec manquera plus d’occasions qu’il ne marquera de buts sur les deux matches, mais il terminera quand même à trois buts.

Les Turinois n’en demandaient pas tant. Bruno Carotti non plus, lui qui se fit expulser avant même la mi-temps en Italie. Peyrelade jouera quatre minutes au Stadio Delle Alpi, à 2-0 ; Renou quinze de plus au retour et il marquera le but du 3-2. N’Doram passera à un cheveu d’un quatrième but. Par ambition, Deschamps s’était promis de ne pas revenir. L’aveu est terrible, mais ce soir-là il a failli avoir peur. Il sera champion d’Europe quelques jours plus tard.

Pendant ce temps-là, le Barça fait baisser la pression.