La légende division 1 (2/5) : Thétis, 5-2, balle de match

Après plusieurs mois d’enquête, le Vestiaire a retrouvé la trace des 5 plus grands gâchis de ces 20 dernières années. Manque de chance ou de talent: à vous de juger.

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« J’aurais dû ! » S’il vous est arrivé de croiser Jean-Manuel Thétis des les travées de la Mosson ou dans un bistrot, vous avez sans doute entendu cet entêtant refrain. Oui, il aurait dû.

Mercredi 29 novembre 1989, il est à peine plus de 15 heures lorsque Jean-Manuel connaît le moment de gloire de sa carrière. Il a 18 ans et joue déjà aux côtés de Zidane et Dugarry. Ce qu’il oublie de préciser c’est qu’il y a aussi Nouma et Serredzum. L’équipe de France junior perdra ce jour-là 1-2 contre la Grèce. Mais cela n’empêche pas Jean-Manuel de poursuivre sa formation au sein du Racing Paris 1, le fameux RP1. En 1990, il aurait même dû y remporter sa première Coupe de France, mais pour cela il aurait fallu déjà jouer à Montpellier. Ça fait rien, il a cotoyé Olmeta, Ginola et même Jean-Pierre Bade et surtout il a vu Cantona. Il a vu aussi Laurent Blanc qu’il retrouvera à la rentrée suivante dans l’Hérault, car le Racing fait faillite. Jean-Manuel continue de fréquenter les stars même quand elles le sont pas encore ou qu’elles ne le seront jamais. Valderrama, Guérin, Colleter, avec eux, il aurait dû remporter la Coupe des Coupes. Après Eindhoven et le Steaua, il ne manque que Manchester et deux tours. A l’époque il n’y a ni Cantona, ni Giggs, ni Cristiano Ronaldo à Old Trafford. Pas grave, Hugues, Sharpe et Mc Clair battront Montpellier en quart, et Barcelone en finale.

Ere de D2

Mais Jean-Manuel est toujours jeune, il peut encore rêver et ne s’en prive pas. Il rêve donc au Festival de Toulon, 1992. A ses côtés, Dutruel, Blanc, Rabesandratana, Ziani, Llacer, Thuram, Dugarry encore, Ouedec et bien sûr Vairelles. Il y aura du déchet mais pourquoi en ferait-il forcément partie ? En 1994, c’est la consécration, le plus grand club français fait appel à lui : l’OM. Il aurait donc dû être champion de France. Il le sera, mais le légendaire club évolue cette année-là en D2. Pas grave, il sera champion d’Europe. C’est sans compter avec le FC Sion, un peu trop fort pour un deuxième tour. Pas grave, Jean-Manuel sait rebondir, l’Euro approche, il lui faut gagner des titres. En 1996, il aurait dû brandir la Coupe de France avec son Montpellier de coeur. Mais Nîmes fait un Ramdane d’enfer. En 1998, il aurait dû jouer la Coupe du Monde puisque ses partenaires de toujours la jouent. Disons qu’il aurait pu. Il aurait tout aussi bien pu finir ailleurs qu’en D2 espagnole ou qu’à Ipswich.

Ligue 1 : Stars à homicide (3/5)

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Avant même l’arrêt Bosman, du nom d’un footballeur pas très bon venu polluer un club français, de nombreux joueurs de niveau équivalent sont venus faire un petit tour dans l’Hexagone. Ils y sont si bien qu’ils n’en repartent plus, jusqu’à devenir d’intouchables icônes locales. Quand on est payé pour pas grand-chose, on peut bien fermer les yeux sur l’ISF pendant quelques années. En plus, la bouffe est pas dégueu.

18. Benarbia, Ali ballot

Est-ce d’avoir marqué deux coups francs à David Marraud ? Toujours est-il que c’est à 27 ans qu’Ali se décide à quitter Martigues. Monaco et Bordeaux suivront, avec deux titres de champion. Puis Paris, où tout le monde le voit comme le successeur de Dahleb. Dix ans à Martigues, ça ne vous quitte jamais vraiment.

17. Vencel, le Brastisla boy

Impossible de les départager. Six saisons à Strasbourg, six saisons au Havre, ni progression, ni régression et à chaque fois il a terminé sans être titulaire. Deux sélections avec la Tchécoslovaquie puis 19 avec la Slovaquie, même tarif.

16. Marcico, Crespo beurre salé

Lorsqu’il débarque sur les bords du Mirail en 1985, Beto est aux balbutiements de sa carrière. 25 ans, star de River Plate, meilleur joueur argentin, avant-centre des Gauchos. Allez savoir pourquoi, malgré son absence de but en 16 sélections, plus aucun sélectionneur ne fera appel à ses services. Allez savoir pourquoi, l’Argentine jouera les deux finales de Coupe du monde qui suivront. Allez savoir pourquoi, il restera sept ans à Toulouse malgré 67 buts en 248 matches.

15. Valderrama, senior météo

Valderrama a très tôt compris comment faire parler de lui. A défaut d’être bon, il faut être visible, si possible dans un club où les plus connus sont Jacek Ziober et Claude Barrabé. Après une recherche aux ciseaux, il tombe sur Montpellier en 1987. Le climat se rapproche de l’Amérique latine, autant y passer quatre ans. La planque est bonne, le meilleur joueur sud-américain 1987, le redeviendra en 1993, mais il est déjà revenu en Colombie depuis deux ans, une finale de Coupe de France en poche.

14. Moravcik, c’est chic

Lorsque Lubomir Moravcik débarque sur les bords de la cité florissante stéphanoise, les Verts ne sont pas encore tout à fait morts, sa carrière non plus. Lubomir a 25 ans et vient de disputer les quarts-de-finale du Mondiale avec la Tchécoslovaquie. Six ans plus tard, il quitte Saint-Etienne pour Bastia. La République Tchèque vient alors d’atteindre la finale de l’Euro, mais Moravcik est slovaque. S’il est resté aussi longtemps le grand numéro 10 des Verts c’est qu’il y avait une raison. Si les Verts n’ont rien fait il y en a une autre. Duisbourg, Glasgow et Ichihara ont une idée, Titi Camara aussi.

Retrouvez le classement de 19 à 30.