Requiem for a druide 2, la sauce Boloni

L’entraîneur et son tuteur s’en sont allés. Le président menace de faire pareil si ça continue. Mais Maoulida et le druide sont toujours là. Trois ans après, le grimoire est ouvert sur la page de la sauce Böloni.

1re journée, Lens-Nancy (1-2). Déjà 3e au soir de la première journée, le grand Nancy fait admirer sa puissance offensive. Bollaert est prévenu, les Lorrains ne seront pas 20e mi-novembre, 19e tout au plus. Le druide sait déjà que ses potions sont périmées, mais il ne pipe mot.

2e journée, Arles-Lens (0-1). Il faut un coup-franc d’Hermach et une tête de Pollet pour arracher la victoire. Lens fait le gros coup et déjà on sent qu’ils ne seront pas beaucoup à battre le grand Arles.

3e journée, Lens-Monaco (2-2). Le vice-champion d’Europe 2004, le grand Monaco, se déplace avec la grosse armada. Mais menés 2-0, les Lensois reviennent grâce à une potion ramenée par le druide il y a déjà longtemps. Le druide ne lâche rien.

4e journée, Saint-Etienne-Lens (3-1). Le druide ne lâche rien, mais le grand Saint-Etienne et Payet n’ont pas digéré Glasgow.

5e journée, Lens-Lille (1-4). Le druide ne lâche rie,n mais en ce mois de septembre l’attaque lilloise surfe sur sa lancée du printemps. Le druide n’a pas reconnu Assadourian.

6e journée, Valenciennes-Lens (1-1). Un derby du Nord a toujours réussi au druide le plus barbu. Montanier n’a pas de barbe, mais Saez oui. Le grand Valenciennes résiste.

1/16e de finale de la Coupe de la Ligue, Monaco-Lens (1-0). Seul le Werder avait pu stopper le grand Monaco en Coupe des Coupes. Le druide trinque.

7e journée, Lens-PSG (0-2). Ce n’est pas parce que Makélélé déclare que le match a été plus facile que ne le laisse penser le score qu’il faut le croire. Face au grand PSG, Lens aurait même pu marquer.

8e journée, Sochaux-Lens (3-0). Yahia et Demont s’en veulent encore de s’être ratés à ce point face au grand Sochaux. Dans un jour sans, le druide descend à la cave.

9e journée, Lens-Rennes (0-0). Il fallait réagir face au grand Rennes. Le druide n’aime pas le cidre, ça attaque pas assez. Tant mieux, cette fois au moins ça rapporte un point.

10e journée, Lens-Nice (1-0). Face au grand Nice, Jemaa marque à la dernière seconde, quand on n’y croit plus et que la tireuse à bière est vide.

11e journée, Toulouse-Lens (1-1). Le grand Toulouse n’a pas fait le tour préliminaire de la C1 2008 pour rien. Mais le druide se rappelle qu’il l’a jouée aussi, pas de jaloux.

12e journée, Lens-Montpellier (2-0). Quand les Nicollin débarquent auréolés d’un cru précédent réussi, ça gonfle le druide.

13e journée, OM-Lens (1-1). Qu’il fasse sec ou doux, un petit tour au pays du pastis ça réchauffe. Même si c’est Eduardo qui marque, l’ivresse interdit de se méfier.

14e journée, Lens-Lyon (1-3). En première mi-temps, Lens fait rêver le druide. Lens mène 1-0 face au grand Lyon. Il faut se pinter pour y croire. Mais il restait une mi-temps.

15e journée, Brest-Lens (4-1). Sous la neige, le match dure une mi-temps sans but. A sec, le druide n’est plus lui-même quelques heures plus tard et le grand Brest de Martins est inarrêtable.

16e journée, Lens-Auxerre (1-1). C’est là-bas et sans Martini que Lens avait obtenu le titre en 1998. Quel druide ne voudrait pas revivre ce 1-1 ?

17e journée, Lorient-Lens (3-0). Vannes prendra 4-1 quelques semaines plus tard, toutes les équipes savent qu’elles peuvent repartir du grand Moustoir avec une valise. Un apprenti druide prépare d’ailleurs la sienne. A poltron, pochetron et demi.

19e journée, Bordeaux-Lens (2-2). A quelques heures de s’embrasser sous le Jean-Guy, les Lensois mènent deux fois au score. Mais le grand Bordeaux, même sans attaquant et avec Diabaté, revient grâce à Gouffran. Un druide, ça a le coup de main pour couper le Guy quand il faut. Ce sera deux semaines plus tard.

1/32e de finale de coupe de France, PSG-Lens (5-1). Face au grand PSG, Lens boit la tasse. Un vrai druide sait encaisser avec dignité.

Ligue 1 : Le guide du routard

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A chaque mercato ses bonnes affaires annoncées. Souvent visés, les agents de joueurs véreux ne sont peut-être que des victimes. Le Vestiaire, qui avait enquêté l’année dernière sur le marché des escrocs, ouvre cette fois le dossier des globe-trotters de la Ligue 1. Parfois, on les a déjà vu quelque part.

10. Jérôme Leroy : Le Vestiaire a beaucoup hésité à son sujet. Bien sûr, son parcours plaide pour lui : Paris, Laval, Marseille, re-Paris, Guingamp, Lens, Sochaux, Rennes. Aujourd’hui, Saint-Etienne le veut, c’est costaud. Mais il a une tare, le talent, et ça permet de voyager trop facile.

9. Alaeddine Yahia : Si les recruteurs ne sont pas bien formés, ce n’est pas de sa faute. Il n’a joué qu’une seule fois plus de vingt matches dans toute sa carrière française. C’était à Lens la saison passée, la Ligue 2 offre quelques avantages. Guingamp, Saint-Etienne, Sedan, Nice et pour le traditionnel passage outre-Manche, il a choisi Southampton. Fabrice Fernandes s’en souvient peut-être. Qui ?

8. Luigi Pieroni : Auxerre, Nantes, Lens et Valenciennes, ça fait 52 matches, 8 buts et deux relégations en trois ans. Tiendra-t-il la distance ?

7. Grégory Vignal : Les dirigeants lensois le savent désormais, acheter Grégory Vignal n’est finalement pas le plus dur. Après quatre saisons de bons et loyaux services, dont une et demie à Kaiserslautern, Vignal s’apprête à ne pas rester. Dommage, ses huit titularisations en Ligue 2 n’avaient débouché que sur quatre défaites. Liverpool, Bastia, Rennes, l’Espanyol Barcelone, les Rangers et Portsmouth se demandent bien pourquoi il jouait si peu. Aujourd’hui, Vignal rêve de Montpellier, son premier club. Un promu euphorique a souvent grand cœur.

6. Frédéric Piquionne : Un statut à part. Même s’il n’a jamais dépassé la barre des onze buts, même si Rennes, Saint-Etienne et Monaco ont tous été heureux de le transférer, même s’il a été formé au Nîmes d’Abder Ramdane, mettre 4,5 millions d’euros sur un globe-trotter ne peut pas être considéré comme une escroquerie.

5. Pierre-Alain Frau : Encore un petit effort et il sortira de la catégorie. Il lui manque un an à Lille, quelques matches joués et un entraîneur qui compte sur lui. Transféré à Lyon, où il ne fut évidemment pas au niveau, Frau a enchaîné les choix de carrière à la limite de l’arrogance. A Lens, il s’est planté, Paris l’a planté, il a frôlé le retour à Sochaux. Pour l’instant, il est là et bien là.

4. Djimi Traoré : Il effectue son retour en force. Deux ans de contrat, Monaco a eu la main lourde en engageant ce pur produit de Liverpool. Le Stade lavallois, son club formateur, peut bien crier au scandale, c’est en Angleterre qu’il a appris le métier. Un an à Lens, plus six mois à Charlton, plus un an à Portsmouth, plus six mois à Portsmouth, plus un an à Rennes, plus sept mois à Portsmouth, plus trois mois à Birmingham : ça fait 29 ans depuis mars. Et Jimmy, ça s’écrit pas Djimi.

3. Pegguy Luyindula : Le globe trotter élevé au rang d’artiste. Niort puis Strasbourg, c’est arrivé à d’autres. Il débarque à Lyon, et au bout de trois ans remplis de matches et de buts, il fait un choix et l’assume : il ne sera chez lui nulle part. Le tryptique Marseille-Auxerre-Levante est un modèle du genre, on parvient presque à l’oublier. Le PSG, nostalgique des intersaisons Ouedec, revient à la charge. Luyindula y boucle sa troisième saison, il a moins marqué qu’en 2003-04 avec Lyon. Paris veut s’en débarrasser chaque été mais ne peut pas, le génie a frappé et il n’a que 30 ans.

2. Toifilou Maoulida : C’est la cruelle histoire du mal-aimé. Il a joué presque partout et n’a vraiment été bon nulle part. Seul Metz garde un souvenir ému de lui, mais qui aurait pu imaginer que Jeannot Fernandez entraînerait ailleurs ? Au commencement, Montpellier l’a formé et bien vendu, ça a marché aussi pour Bamogo. Rennes a attendu quatre ans pour le revendre. Puis c’est l’escalade de la terreur : sublime à Monaco (16 matches, 0 but), il séduit l’OM de Jeannot un an et demi. Puis direction le Auxerre de Jeannot, où il finit par être interdit de penalty. Mais là ,coup de théâtre, Lens le veut et Jeannot n’y est pour rien. Deux ans que ça dure, dont une descente en Ligue 2 et une remontée, titre à la clé. Le palmarès commence à venir.

Egalement cités : Cyril Rool, le meilleur est derrière lui ; Ronald Zubar, le meilleur est à venir ; Jérôme Alonzo, les gardiens ne sont pas immunisés ; Habib Bamogo, n’en est qu’à six transferts en 6 ans, le 7e est en attente ; Mamadou Bagayoko, six clubs aussi, mais deux fois Nantes ; les joueurs de National ne peuvent malheureusement pas en faire partie. Moussilou, Le Tallec, Berthod, la relève est déjà à l’affût d’un endroit chaud et accueillant. Nasser Ouadah aussi, le Gravelaine d’honneur 2009 lui sera décerné s’il retrouve un club de Ligue 1.

En attendant, Le Vestiaire prépare activement la légende du meilleur des globe-trotters. A vos pronostics.