Tennis : les ordonnances du Dr Dhrey

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Second opus des secrets du Dr Dhrey. Aujourd'hui, George Goven s'émeut du formidable parcours d'Alizée Cornet. Pourvu qu'il n'en mette pas partout.

Onde de chocottes

Le QG de la FFT est en alerte. Alors même que le tirage au sort n'est pas effectué, la catastrophe approche. Jo-Wilfried Tsonga s'est blessé au genou (inflammation du ménisque) et comme toujours, l'effet Tsonga est dévastateur:
Les ampoules de Gasquet s'éclairent à nouveau (que sur les mains). Mathieu a rêvé que Monfils est au lit avec Youzhny. Seul Clément n'a rien, Jean-Philippe Fleurian non plus, il ne reste donc aucun joueur de tennis valide.

Paulo la cote

Paul-Henri Mathieu atteint le meilleur classement de sa carrière. 12e mondial, il devient n°2 français du moment, derrière Gasquet et devant Tsonga. Pur hasard, les résultats de Paulo sont nettement plus réguliers depuis que Thierry Champion l'a quitté – en tant qu'entraîneur – pour Gaël Monfils. Lequel reste quand même sur une perf sur le magnifique central de Portschach.

Dechy errement

Nathalie Dechy soigne ses stats. Déjà auteur d'une très vilaine saison en 2007 (17 victoires pour 19 défaites), elle surfe sur une dynamique de pongiste français. Avec 8 défaites en 13 matches, elle part sur des bases élevées. La fille de Pat Morita vient de lui administrer une leçon de tennis. Mais à 29 ans, on ne peut plus être Karaté Kid.

Marion brosse

Les semaines se suivent et on ne voit guère d'amélioration sur le bulletin de santé de Marion Bartoli. Son niveau contre Olga Govortsova (43e mondiale) ne lui aurait même pas permis de battre un Thierry Ascione des grands jours. Comment supportera-t-elle les questions de Brabo après son élimination sur le court numéro 14 ?

Rugby, Coupe d’Europe : Born Toulouse

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Un club anglais succédera à Montferrand au palmarès du Challenge européen. Montferrand a déjà gagné quelque-chose ?

De notre envoyé spécial permanent à Cardiff

Toulouse a sauvé contre Cardiff les meubles de René Bouscatel et l’honneur international du rugby français. Les faux-pas de Gloucester et des Ospreys lui ouvrent un boulevard dans la compétition, mais ses quarante pions n’ont impressionné que le stagiaire de sport24.com. L’arbre toulousain ne suffit pas à cacher Marie Laforêt. Les clubs français ont déjà été boutés hors de la Challenge Cup par les Anglais, la ProD2 balance entre violence et dopage et le Tournoi des Bleus n’a pas été plus fertile que Macha Méril. Qui s’en inquiétera ?

Deux essais tardifs ont permis à Toulouse de faire oublier la vilaine perf de Perpignan, la veille, chez les Irlandais de Londres. Le Top14 se porte au mieux. Son deuxième meilleur marqueur, Maxime Médard, n’a pas eu besoin d’une minute pour rassurer Pelous : les trois-quarts gallois ne courent pas plus vite que lui. Elissalde non plus, mais il a compilé contre Biarritz et Cardiff autant de drops (4) que l’équipe de France en deux Coupes du monde. Cherchez l’erreur. Le petit-fils de Laurent Bidart n’est finalement pas plus mal à l’ouverture. Sa réussite au pied lui a assuré à sa sortie du terrain les applaudissements du club house des Blues.

Albacete, Kelleher et Sowerby se sont également distingués sur le pré toulousain. L’avenir du rugby de clubs passe par l’étranger. La Guinness Premiership n’a pas attendu douze ans de professionnalisme pour s’en apercevoir. Pourtant mis au repos pendant le cirque parisien, les internationaux sont encore fatigués. Heymans était dimanche aussi fébrile que Guy Novès après son accident de vélo, Tom Shanklin le seul à avoir raté plus de ballons que Vincent Clerc.

Le pays de Galles n'aura pas de représentant en demi-finale. La dernière fois qu'il avait fait le Grand Chelem (2005), Toulouse avait gagné la H-Cup.

L’édito du vestiaire : Si vain Chavanel

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Le Tour des Flandres a été à l'image de l'ensemble des résultats du week-end : encourageant mais desespérant.

Comme le Vestiaire l'appelait de ses voeux samedi, Chavanel n'a donc pas fini dans les 20 premiers. Un message très fort de la part de l'autre surdoué de Châtellerault. Même s'il est sans doute déjà ce qui se fait de mieux sur la planète vélo, il veut le prouver, tout en devenant ce qui se fait de plus propre. Rester avec les meilleurs jusque dans la dernière partie de la course puis prendre 3 minutes dans la gueule, si c'est pas de la probité. Un choix triste pour ceux qui aimaient encore Jalabert après 98, un choix heureux pour les amoureux du cyclisme.

Diabolo Cassy

Les amoureux de Severino et Vericel eux sont un peu frustrés. Mêmes si leurs protégées ont en commun d'avoir déjà eu l'honneur d'être citées dans nos colonnes, elles n'intéressent pas beaucoup de monde. A raison ? Encourageant, Legoût et Chila seront à Pékin cet été, on peut donc encore faire tourisme à près de 50 ans. C'est triste, Gatien aurait pu se qualifier la raquette entre les dents. Encourageant, Elissalde peut jouer 10. Imaginons que ça soit son poste de formation et que Michalak ait déjà joué 9, on finirait par trouver normal que le rugby français soit en échec.

Pendant ce temps-là, il y avait aussi de la lutte, du marathon, du squash et même de la boxe amateur. Et alors ?

Formule 1, GP du Bahreïn : Ferrari bien qui rira le dernier

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L'Eminence Tuning Club du Bas-Rhin organise le 11 mai son show annuel sur le parking de la discothèque Le Komplex, à Brumath. Robert Kubica n'y amènera pas sa BM.

Raikkonen n’avait plus autant sourit sur un podium depuis Imola 2003 et la mort de la mère Schumacher. Le Finlandais a pris à Hamilton les commandes du championnat, mais il n’a pas plus digéré les falafels du cuisto Ferrari que la domination de son coéquipier. Felipe Massa a enfin passé la mi-course cette saison. Il s’était mis tellement de pression en arrivant à Bahreïn que les cheveux lui sont tombés. Ca tient moins chaud sous le casque. Le départ de Jean Todt a fait du bien à la Scuderia. Son doublé autoritaire a rappelé la parade des années Barrichello et les cerveaux de l’équipe ont fait date dans l’histoire des ravitaillements en remplaçant l’homme-sucette par un signal lumineux. Tant pis pour Karen Minier.

La saison de Ferrari est lancée pour de bon avant qu’Ecclestone ne revienne cracher sur les circuits européens. BMW devra y défendre sa première place du classement des constructeurs, la faute à un Robert Kubica de nouveau étincelant ce week-end. Le Vestiaire avait fait de lui le meilleur pilote de F1 après sa deuxième place en Malaisie. Il a accompagné sa première pole d’un nouveau podium, qui aurait pu être le troisième de rang si Nakajima ne lui avait roulé dessus en Australie. Longtemps dans le rythme de Raikkonen, dont il a finit sur l’étalon, le Polonais est bien le digne héritier d’Alain Prost. La pointe de vitesse inférieure des BMW devrait lui poser plus de difficultés à Barcelone, mais on connaîtra d’ici à la fin de la saison les accords de la Mazurka de Dabrowski.

So Piquet

Il y a autant de chances d’entendre la Marseillaise que de voir Jean-Marie Balestre remettre la coupe au vainqueur du Grand Prix de France. Bourdais a fini sa première course en F1 sans passer une seule fois à l’écran. Il faudra sûrement aller en tribunes pour le voir conduire. Alonso souffre du même anonymat. Comment Renault a pu régresser de la sorte en aussi de peu de temps ? Junior y est encore allé de son tête à queue avant de ramener la R28 au garage. Ses sorties font autant rire que l’hymne italien et son père se demande chaque jour pourquoi il lui a donné le même prénom.

Coulthard et Button ont rappelé à Gordon Brown que l’amitié anglo-ecossaise avait du plomb dans l’aileron. Hamilton, aussi tranchant au départ que le train arrière d’Alonso, a assisté à distance à l'une des courses les plus chiantes depuis la retraite de Mika Salo. Max Mosley a bien fait de ne pas venir.

Football, Ligue 1, OM-Lyon : Plus bel l’habit

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OM-Lyon, c'est chaque saison le choc qui fait regretter que Marseille ait été nul trop longtemps pour jouer le titre. Mais contrairement aux débordements de François Clerc, il y a quelques surprises à guetter.

Un OM d'honneur

Marseille, à la différence de Lyon, a encore quelque chose à jouer. Une place en Ligue des Champions, qui met une pression croissante sur eux. Comme ils n'ont pas les épaulettes de Doucouré et qu'ils aiment plus les matches à pression que ceux à gérer, ils vont rentrer dans la gueule des Lyonnais comme si c'était Julien Lorcy en face. Bon, Lyon c'est pas Bobo, mais ça devrait donner un bon match de foot. Et puis, sur sa valeur technique et physique, Marseille est la seule équipe du championnat avec Bordeaux à pouvoir battre Lyon à la régulière. A condition qu'Akalé centre du bon côté des buts.

Djibrill Crissé ?

Son niveau est aussi perfectible que le bulletin de notes de Ronald Pognon. La performance de Djibrill Cissé contre une bonne défense sera intéressante. Montrera-t-il son vrai visage face à Lyon : une technique précaire et un sens collectif loin d'être aussi aiguisé que les crampons de Deysperoux contre Maradona, mais un mental en acier et un physique hors normes. Ce soir, et surtout ce soir, il aura besoin de ses partenaires pour briller, même s'il n'oubliera évidemment pas de les ignorer. S'il doit se débrouiller seul, c'est Boumsong qui finira par lui montrer comment faire des ailes de pigeon. Et là, même Fauvergue serait un concurrent sérieux pour être le 5e attaquant à l'Euro.

Benarfa bulleux

Chaque semaine, Hatem Benarfa a de moins en moins de chances de débuter. Ses chances de rester à Lyon suivent la même tendance. Salif Keita lui est clairement préféré en ce moment, ce qui est une sanction bien pire qu'un rapport d'Eric Poulat. Qu'il soit moins performant, peut-être. Que Perrin lui reproche son comportement défensif, passe encore. Mais, alors que Lyon est champion, qu'Aulas veut construire une grande équipe pour la Ligue des Champions à l'avenir, Lyon pourra-t-il supporter l'absence du meilleur gaucher de L1 aussi longtemps que l'escroquerie Coupet ?

Faux duel, sans Raï

Voilà qui nous amène à l'autre point. Non, le duel Coupet-Mandanda de ce soir ne changera rien au gardien titulaire à l'Euro. Sauf si Taiwo a un coup-franc indirect dans la surface et qu'il expédie le ballon en visant l'endroit favori de la femme de Fred. Mandanda peut juste accumuler plus de preuves irréfutables de son talent pour faire tomber Landru.

Pour autant, le match de ce soir ne règlera pas tout. Alain Perrin ne connaît pas plus ses indemnités de départ que Samir Nasri le nom des clubs qui s'intéressent à lui. Et s'il n'y en avait pas, ni pour l'un, ni pour l'autre ?

Cyclisme, Sylvain Chavanel : Mimo ras l’élastique

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« On n'est pas du bétail » (Laurent Jalabert, 1998)

Evidemment, Le Vestiaire l'avait annoncé, et les faits n'ont pas tardé à lui donner raison. Il n'aura donc fallu qu'une seule course parmi les plus merdiques au monde à notre spécialiste cyclisme pour deviner que Chavanel bénéficierait de l'effet Tsonga. En moins de deux mois, le frère de Sébastien a donc plus gagné que l'ensemble des cyclistes français en dix ans de suivi longitudinal. On savait qu'il pouvait lui arriver de franchir une ligne d'arrivée en tête, il l'avait déjà fait plus souvent que Virenque, mais on ne savait pas qu'il pouvait le faire avec d'autres adversaires qu'Anthony Geslin. Gérard Holtz secoue déjà sa crinière plus poivre que sel, le gentil Mimo sera l'autre vedette du vélo club, avec le nutritionniste de la Phonak, s'il n'est pas viré avant. Car c'est vrai, Chavanel il a l'air gentil, tellement gentil qu'il n'est pas sans nous rappeler un jeune tennisman prix Nobel. Et si, hormis un avenir prometteur il y a 15 ans et un palmarès plus vierge encore que Cohen-Aloro, il n'avait rien à voir avec Ritchie ?

Monsieur Propre

Toujours est-il que comme d'habitude, en retard de plusieurs semaines, comme la femme à Chamou après un Roland-Garros bien arrosé, toute la presse est en train de se saisir du phénomène. Un Français saurait courir, gagner et apparemment ne fréquenterait pas Laurent Roux ou Pascal Hervé. Cela n'était plus arrivé depuis Charly Mottet et avant lui Roger Hassenforder, reconverti aujourd'hui en joueur de dentier. Certes, personne ne soupçonnait l'existence de la Flèche Brabançonne et d'A travers les Flandres avant la semaine dernière. Et si un loser chronique ne s'y était pas imposé, on s'en branlerait encore. Mais c'est fait. Et voilà que le double vainqueur est annoncé comme favori du Tour des Flandres, même par lui-même. C'est simple, le Tour des Flandres, c'est pas un podium propre depuis 1913. Un sacré défi.

Autant dire que s'il arrive à tenir plus de 200 km à un rythme plus soutenu qu'une Polynormande, non seulement il n'intégrera pas le vrai classement, qui commence en moyenne à partir de la 20e place, mais surtout ça lui ouvrira un boulevard pour le Tour de France. Car oui, depuis qu'il sait maintenant qu'une 91e place n'est pas toujours une bonne performance et qu'un coureur de classique doit faire preuve de sang frais dans les situations les plus chaudes, Sylvain pense au Tour de France. Reste plus qu'un bon stage dans les Alpes mexicaines et il sera fin prêt pour ne pas finir à Hautacam avec Thomas Voeckler. Il en est capable, nous glisse Cristian Moreni.

L'autre Christian, Prudhomme, devrait l'annoncer prochainement : attention, cette année, les Pyrénées seront limitées à 70.

Bruits de Vestiaire

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Hitchcock va entraîner les hockeyeurs canadiens, Damien Eloi joue toujours au ping pong et Cassy Véricel est à Clermont ce week-end. Ce n’est pas contagieux.

Tennis. Andy ‘Stifler’ Roddick a officialisé sur son site Internet ses fiançailles avec Brooklyn Decker, un top model de 21 ans. Le couple s’est rencontré l’année dernière à New York et prévoit de « profiter de cette période de fiançailles avant de décider d’une date pour le mariage ». On en ferait autant. La future madame Roddick s’est fait remarquer en apparaissant depuis 2006 dans le numéro annuel spécial maillots de bain du magazine Sports Illustrated. Aussi à l’aise à cheval que derrière un volant, elle est elle-même une sportive accomplie.

Football. Stuttgart est le dernier club allemand en date à avoir cédé son nom à une entreprise. Pour 30 ans et 20 millions d’euros, le Gottlieb-Daimler Stadion sera rebaptisé Mercedes-Benz Arena, l’été prochain, à l’occasion d’un match amical contre Arsenal, dont les supporters pleurent encore Highbury. Il faudra attendre 2010 pour voir la Ligue 1 suivre la tendance, du côté du Mans, où le vieux Léon laissera sa place à la MMArena. D’autres accords sont dans les cartons en France : le Tipiak Stadium à Rennes, le parc des sports Michelin à Clermont et l’ANPE Arena à Lens.

Formule 1. Flashé à 196 km/h sur l’autoroute A26 en décembre 2007, Lewis Hamilton a été condamné cette semaine à une amende de 578 euros par le tribunal de police de Laon. Un montant dérisoire pour le Britannique et bien en dessous des sanctions pourtant prévues par le code de la route. Y aurait-il jurisprudence pour les pilotes de F1 ? Hamilton s’était permis de traverser Chéry-les-Pouilly au volant d’un safety-car (Mercedes CLK 63 AMG) prêté par des amis allemands aussi généreux que les chiennes de garde de Max Mosley.

Athlétisme. La Fédération internationale a attribué du bout des doigts à Katherina Thanou la médaille d’argent du 100 mètres des Mondiaux d’Edmonton retirée à Marion Jones pour dopage. « Légalement, nous n’avons pas le choix », s’est excusé un porte-parole de l’IAAF. L’avocat de la Grecque, écartée des JO d’Athènes en 2004, s’est félicité de son côté de cette décision « honnête et juste » qui grandit la discipline et ses instances dirigeantes. Zhanna Pintusevich-Block garde lui sa médaille d’or (photo).

Cyclisme. Le Vestiaire s’était étonné en janvier, dans cette rubrique, du curieux attelage belgo-japono-estonien que Frank Vandenbroucke avait rejoint pour relancer sa carrière. Il en a déjà été écarté. Le Belge aurait acheté de la drogue pour son usage personnel, ont fait savoir plusieurs sources policières. Son ex-femme, Sara, l’avait récemment décrit comme un « accro à la cocaïne » dans la presse belge. Voilà qui rappelle le cyclisme aux bons souvenirs de Pantani.

Rugby. Le sélectionneur néo-zélandais du Japon a fait participer ses joueurs des première et deuxième lignes à une session de sumo de 90 minutes contre d'anciennes stars de la discipline. « Il y a beaucoup de choses que nous pouvons apprendre du sumo. Dans la mêlée, nous pouvons utiliser la technique consistant à pousser fortement en appuyant avec ses bras sur les côtés », s’est justifié John Kirwan. Barcella pourra toujours se reconvertir.

Tennis, Coupe Davis : Cap Carnaval

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Dix sept ans après, Forget retrouve les Etats-Unis. Pas sûr qu’il danse Saga Africa aux dépens de Stifler après le match.

Un autiste, un dépressif chronique et une victime de Benneteau sont sur le même bateau. Qui ne joue pas ? La sélection de Forget, si elle n’a rien à envier à celle de l’Inde 1993, n’en reste pas moins la meilleure du moment. Actuellement pas au niveau, les trois sélectionnés pour les simples devront sacrément hausser leur niveau de jeu, en même temps. La probabilité est aussi infime que celle de Mauresmo de revoir le Top 5. Gasquet, s’il se souvient qu’il est droitier à l’échauffement, peut pourtant battre Blake et Roddick. Tsonga passera un vrai test en Coupe Davis. Sa victoire sur Pavel n’avait séduit que Chamou et les femmes de joie de Bucarest. Mais contre des cogneurs US aussi fins stratèges que Medhi Baala, il jouera contre un miroir, et comme il se trouve beau, il peut aussi vouloir s'impressionner. Pour Mathieu, c’est la dernière chance de réaliser un exploit. Actuellement, il est le plus constant, mais l’effet Benneteau n’y est pas étranger. Trois pour deux places : et si on faisait jouer les trois ?

Double gras

Devant telle abondance, Forget n’a pu résister au petit plaisir que Bruno Clément, frère et coach, s’est toujours refusé. Il s’est débarrassé d’Arnaud, promu sparring partner. Pas bête. Gasquet avait dû jouer sans coup droit contre Hanescu après une semaine d’entraînement contre Tsonga, le bourreau de Pavel, où il ne marquait pas un point. Il n’avait pas ressenti telle difficulté depuis son apprentissage du vélo, six mois auparavant. Au moins, avec Clément au warm up, il remet les petites roulettes. Sans son pote, Llodra se sentira en tout cas bien seul pour le double. Il n’aura pas le loisir de terminer en slip, mais il n’aura pas non plus à jouer pour deux, comme le note sans jamais s’agacer le grand Brabo. Prime aux anciens oblige, Gasquet-Llodra part avec une « langueur » d’avance. Les frères Bryan tremblent déjà.

L’édito du Vestiaire, médias : Viol de conscience

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Depuis que Le Vestiaire existe, nous essayons de traiter l'actualité sportive de la façon la plus honnête possible, en vous montrant la réalité, sans suivre la voie tracée par les autres médias quand elle nous emmène dans des chemins douteux.

Ces deux dernières semaines, le sport nous a offert trois moments de pur délire, sur le terrain mais aussi à côté. En natation, avec des performances extraterrestres et pourtant bien humaines et en foot avec l'affaire de la banderole et le cas Micoud. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le traitement médiatique n'en est pas sorti grandi, au contraire des grands vainqueurs : le politiquement correct et l'hypocrisie.

Commençons par Alain Bernard. Comment peut-on oser faire une Une avec un exploit qui de toute évidence mériterait de prendre toutes les précautions possibles ? Comment ne pas jouer son rôle de journaliste garde-fou émettant des réserves, quitte à soupçonner un innocent ? Mais n'est-ce pas là le prix d'un sport plus propre, plus éthique ? Surtout quand Magnini lui-même émet des doutes, c'est forcément qu'il se passe quelque chose. La promptitude avec laquelle Bernard a évoqué son traitement pour l'asthme a soulevé un malaise : pourtant personne ne l'a relevé.

Ethique de langage

Ethique, comme le comportement des instances dirigeantes du foot. Là encore, la presse préfère se focaliser sur l'epiphénomène que constituent ces centaines d'actes isolés plus ou moins racistes et violents, au lieu de désigner les vrais coupables. La gangrène du foot et même peut-être du sport en général, ce sont ses dirigeants. La FIFA, l'UEFA de Platini, Thiriez, les présidents de clubs… C'est comme en politique ou dans la société. Pouvoir et argent sont trop présents pour voir naître de vraies mesures. Les banderoles datent plus que la coupe de cheveux de Pascal Delhommeau, et pourtant rien n'a été fait jusque-là. Certes, personne ne peut prétendre changer le rapport de forces, mais les journalistes doivent le dénoncer pour tenter d'améliorer la situation. Au lieu de ça, on va taper sur l'arbitrage. Ou sur les supporters, qu'il est devenu de bon ton d'appeler « pseudo-supporters » au lieu de s'en prendre à la pseudo-éthique des pseudo-dirigeants. Messieurs les pseudo-journalistes, à quand le titre « Dehors! » avec Thiriez et ses copains en photo ?

Tueur nez 

C'est notre rôle, et ce n'est visiblement pas celui de Saccomano et consorts, inquisiteur en chef contre Micoud. Qu'a donc fait le meneur bordelais pour être vilipendé de la sorte ? Au pire, il aurait simulé aussi honteusement qu'un attaquant qui se laisse tomber. Cela arrive chaque semaine, pour ne pas dire à chaque match. On lui reproche donc ce que Fred n'a même pas reproché à sa femme. D'une part, l'action est très litigieuse puisque Malonga avait été prévenu par l'arbitre qu'il ne devait plus utiliser les mains. Et dans un contexte de surfaces de réparation pourries, bien malin qui peut connaître la vérité. Et pourtant chacun s'en donne à coeur joie et se lâche comme Tsonga dans son pantalon face à Nadal à Indian Wells, et dégueule sur l'ancien Cannois comme on n'a même pas le droit de lyncher un meurtrier. L'excuse d'une deuxième place volée n'est pas loin d'être brandie. Mais curieusement, quand Reveillère agresse Wendel, il n'y a guère que Le Vestiaire pour relever l'anti-jeu. C'était juste le titre qui se jouait. C'est sans doute plus noble de défendre Nancy l'opprimé que de s'attaquer au tout puissant Lyon.

Pendant ce temps-là, un quidam prononce ces mots : « Je trouve inadmissible qu'un joueur professionnel (…) ait pu avoir une attitude aussi abjecte et dépourvue de moralité. » Non, Eric Poulat ne parle pas d'un ancien coéquipier peu scrupuleux de Fred. C'est bien de Micoud dont il est question. Déjà soupçonné d'être un arbitre de piètre qualité, dès qu'une décision lui est contestée (à peu près tous les 7 jours), le meilleur ami de Franck Dumas est monté dans les tours. Son rapport ressemble autant à une vengeance que Thierry Chapron à Moby. Et pour le deuxième carton jaune de Brison, c'est parce que Chalmé est roux ?

La Légende : Blessures de bon raille

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Alors que l'équipe de France de foot a plus de joueurs à l'infirmerie que Patrick Blondeau a pu en envoyer dans sa carrière, que Sylvain Marconnet a passé sa première étoile et que le Professeur Saillant pense faire euthanasier Ronaldo, Le Vestiaire revisite pour vous ces instants de génie.

Un filet de fumée s’échappe du bol de chicorée à moitié vide. L’air est moite et tendu. Le carrelage à peine plus chaud que la nuit montpelliéraine. Dans le salon, un vieux transistor crache le montant de la valise RTL. Jérôme Fernandez doit encore faire la sienne. Le torse couvert par le peignoir de sa femme, il a aussi bien dormi que Christine Arron avant une demi-finale de 100 m. Fichu Coca Vanille.

La grande aiguille de sa flick-flack rappelle le handballeur à ses obligations ; c’est l’heure de la douche. Pas Omeyer de sa forme, Jérôme grimpe dans la cabine les yeux mi-clos, aussi hésitant qu’un tir à la hanche de Didier Dinart. Le geste est confus, l’eau beaucoup trop chaude pour son mollet et sa main gauche. Bilan de l’opération : des brûlures au 3e degré et un forfait pour l’Euro 2000. Il ne retrouvera jamais le niveau qui faisait alors de lui l’un des meilleurs joueurs du monde.

Cornée déboule

Steve Marlet n’aura approché qu’à Tignes de tels sommets sportifs. Santini lui donne en 2004 un strapontin dans le bus des Bleus pour le Portugal. L’Europe entière se demande ce qu’il fait là avec Boumsong et Pedretti. Vexé de devoir montrer à chaque porte son accréditation aux grooms de l’hôtel, le Pithivérien se l’accroche autour du cou, en évidence, avant de se déchirer la cornée avec le coin du carton. Il n’avait pas besoin de ça.

Ana Kournikova n’aurait en revanche jamais réussi à battre Venus Williams si cette dernière ne s’était pas blessée au poignet en soulevant son sac avant d'entamer le tournoi de Rome 2002. Jim Bilba a attendu lui la fin d’un match contre l’Efes Pilsen, en 1997, pour s’arracher le pouce. Villeurbanne est à l’époque une vraie équipe de basket, capable de priver les Turques du Final Four européen. Les dernières minutes sont houleuses et la sortie du terrain se fait sous les projectiles du public. Bilba déboule tête baissée et passe par une porte-vitrée comme Jimmy Nébot à travers le match.

Contrôle consanguin

Les footeux ont presque à eux seuls le monopole d’écœure. Julien Escudé a réussi à se donner une entorse du genou en promenant son caniche ; Rio Ferdinand s’est étiré les tendons de la cheville en abusant des rediffs d’Eastenders sur le canapé du salon. L’anonyme Paolo Diogo a perdu deux phalanges dans un grillage, Santiago Canizares son tendon sous une bouteille de parfum. Coupet s’est coupé (L'Equipe®) avec la planche qui devait soutenir ses trophées et Letizi se remet encore d’une lombalgie chopée pendant une partie de scrabble avec les intellectuels du PSG. Combien de points pour consanguin ?