Marion Bartoli : Poids et Walter

C’est l’article le plus lu de ces deux derniers mois et pourtant il date du 2 juin 2011. Notre spécialiste tennis vous racontait Marion Bartoli, la numéro dix mondiale au jeu et au physique de numéro 1 mais à la névrose de numéro 152. Et tout ça, comme beaucoup de gamins sportifs : uniquement grâce à papa. Souvenez-vous en avant de la voir remporter Wimbledon sans papa.

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Qui oserait passer un quart d’heure seul dans un ascenseur avec Marion ? Et pourtant, si c’est son père qui vous l’ordonnait, vous préféreriez épargner vos enfants.

Toute l’histoire de la famille Bartoli est résumée  dans cette savoureuse anecdote. Une petite centaine de gifles et un bon millier de poignées de cheveux plus tard, Marion était devenue une grande joueuse. Ne vous risquez pas à critiquer la méthode ou à imaginer que ces charmants boutons d’acnée ont un lien avec, car avouez-le, au fond, vous aimez votre famille. Et oui, les mots peuvent parfois dépasser la pensée, les gestes aussi disait toujours Walter. Après tout, ça peut même rapporter du pognon, à croire que messieurs Pierce, Rezai, Graf ou Gasquet n’aimaient pas que le tennis. Pas de quoi devenir dingue quand même, quoique.

Walter égo

Marion a donc 26 ans et porte à merveille ses 63 kg de vie qui lui donnent un charme fou. Celui du monstre hybride capable de sourire et l’instant d’après d’envoyer son oeil droit à l’arbitre pendant que le gauche compte les points. Réduire Marion à une insupportable fillette sympa qui fout les jetons serait réducteur, car elle sait avant tout jouer au tennis. Fabrice Santoro sait désormais qu’avec un peu de volonté, il aurait pu percer chez les filles. La preuve, non seulement Marion joue des deux mains de chaque côté, mais en plus elle réside à Genève. Une riche idée.

Mais il faut le savoir, Marion pèse beaucoup plus lourd que ce que l’on croit : une finale à Wimbledon quand même et une défaite contre Emilie Loit à Auckland. Difficile d’expliquer si grand écart, surtout qu’elle n’est pas vraiment gymnaste. Mais Marion c’est aussi ça : un mental à toute épreuve, deux coups droit les bons jours et deux revers les mauvais. Dans le doute, elle répète toujours les deux coups face aux bâches entre les points. Quand on s’investit, c’est à fond, donc elle y joint le jeu de jambes et la traversée de balle. Tant pis si ça fait autiste, même mort de peur le spectateur a payé sa place, il restera.

Bloody sundae

Le tennis est une école de tolérance, on peut bien rebondir les jambes écartées avant de servir, faire le crabe qui se balance à droite et à gauche au retour ou attendre le service adverse le nez collé dans le filet. Elle aurait aussi pu se coiffer ou ne pas suer au bout de trois jeux, de toute façon personne ne se moquera jamais d’une 11e mondiale. C’est donc en pleine confiance désormais que Marion joue à Roland, portée par le public et fière de ses coups gagnants.

Quand elle en fait un, elle ne manque jamais de chercher le regard approbateur de papa derrière elle. Elle doit en avoir un dans chaque tribune, puisqu’au tennis on change de demi-terrain tous les deux jeux, sans parler de ceux qu’elles fixent sur les côtés ou au ciel. Quoiqu’il en soit, mieux vaut plusieurs papas, même s’il y a en a un plus violent que les autres qui ressemble à Francis Heaulme, que pas de papa du tout. Quoique.

Pendant ce temps-là toujours aucune trace de Marion Bartoli nue sur le Vestiaire. Mais est-ce si désagréable ?

Silverstone : Cale Lewis

Retour en grande forme pour notre chroniqueur F1 même si ça veut pas dire grand chose vu d’où il part. En fait c’est pas vrai, c’est pourri, comme d’hab. L’ex meuf d’Hamilton en prime quand même.

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Par Henri Carl BR Driven (2)

« Ça faisait un petit moment que je n’avais pas écrit sur mon sport favori. Faut dire quand même que j’avais quelques arriérés de salaire même s’il est vrai que la qualité de ce que je produis ne donne pas forcément envie de me payer mais plutôt de me foutre des coups de genou. Cela étant dit qu’est ce que j’aurais pu raconter ? Peut-être les mêmes conneries que d’habitude :  que Pirelli faire des pneus de merde. Qu’Alonso est le meilleur pilote du monde et que finir 3ème à Silverstone lorsque l’on part de la 9ème position est une bonne perf’. Que Pirelli fait des pneus de merde. Que Webber raccroche, ce dont personne n’a rien à cirer hormis Raikkonen, Vergne et Ricciardo qui lorgnent déjà avec envie sur la Red Bull. Et enfin que Pirelli fait des pneus de merde.

Mais l’info la plus intéressante était dans le pieu d’Hamilton ce week-end ou pas dans son pieu justement. C’est là que son autre manche préféré s’est retrouvé seul avec sa main préférée. En l’espace d’un week-end et d’une course, il aura donc perdu près d’une dizaine de points presque gagnés d’avance suite à sa pole, mais aussi Nicole Scherzinger, la pétasse chanteuse des Pussycat Dolls. Le mariage était déjà prévu, ils revenaient de voyage pour fêter leur 5ème année de liaison, c’est beau et déchirant comme une chanson de Jean-Luc Lahaye. Ne me rentrez pas dans la gueule pour cette référence naze, tout le monde sait que mon humour n’a rien à foutre sur le Vestiaire.

Joindre Sutil à l’agréable

Plus sérieusement, Sutil et Ricciardo que personne ne connait, peuvent dire merci à leurs pneus et à la voiture de sécurité. On ne sait pas trop pourquoi mais si c’est écrit c’est que ça doit être vrai. D’ailleurs Franck Montagny aimerait bien faire un tour dedans nous a-t-il dit lors de l’avant Grand Prix sur Canal, ce dont on se fout éperdument.

Pour ceux qui ne l’auraient toujours pas compris, au championnat l’étau se resserre entre Vettel (la meilleure voiture) et Alonso (le meilleur pilote). Raikkonen, actuel 3ème, aura fort à faire avec une voiture un ton en dessous. Si ça c’est pas de l’expertise je rends les zeros euros de mon salaire mensuel.

Côté français, à l’heure d’un premier bilan, Jean-Eric Vergne ne démérite pas mais Ricciardo s’accroche comme un morpion, et d’ici à ce que l’éventualité d’un poste chez Red Bull leur fasse faire n’importe quoi …  Pour Grosjean, après une rechute monégasque cela fait maintenant 4 courses sans points. C’est déjà une performance : le fait que je sache compter en est une bonne mais pour lui c’est plutôt une mauvaise, d’autant que Raikkonen l’enrhume sévèrement au classement. Bianchi domine toujours assez facilement Chilton décidément aussi mauvais que fortuné et c’est pas peu dire. On a les adversaires qu’on mérite. Pour Pic, le changement de Marussia vers Caterham est pleinement couronné de succès. Merci Panis, bravo Lagardère. Une voiture peu véloce en dépit du moteur Renault, il fallait le faire … et ils l’ont fait. Van Der Garde qui n’est pas vraiment encore Verstappen a tout de même devancé deux fois Pic en qualifs, ce qui n’augure pas vraiment de bonnes choses pour l’avenir de Pic. Et pic et colegramme.

Si vous avez appris quelque chose, revenez la prochaine fois, sinon revenez quand même, on ne sait jamais.

L’Edito : A deux Mimo

Voeckler et Chavanel se tirent la bourre à l’heure de Derrick.

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« Respect champion« . En ce début d’été brûlant, Patrick Montel s’adressait-il seulement à Alain Mimoun, à son armée de lèche-culs, à son égo bien pensant ou à l’ensemble du sport français ? Trop occupé à s’étonner en direct de la présence des niveaux de jeu, des progrès à faire et des fautes directes de De Schepper et Mannarino, Guy Forget n’a pas pris le temps de se poser la question. La seule qui vaille désormais est de savoir ce que veut dire le sparring partner de Bartoli quand il déclare : « Marion et moi, on prend beaucoup de plaisir. » La clé du succès ouvre parfois des accès sombres et humides. Comme quoi Thomas manie mieux son manche que Papa.

Bari se ment

Voilà qui nous conduit à Basile Boli, même si pour l’humidité Bari semble plus loin que la 14e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre. A quoi sert d’émouvoir la France entière si ce n’est pas pour créer une fondation derrière pour sa retraite ? Après avoir assuré derrière, il a pris soin d’assurer des arrières. De toute façon, rien ne changera : Tapie était fier de lui depuis 20 ans, il le sera après. Tout ce qu’il reste d’autre dans le sport français tient en une bande de filles avec une balle orange, et cette étrange référence qui n’évoque rien à notre rédacteur en chef omnisports : Isabelle Fijalkowski. Elle a pourtant été championne d’Europe elle. Laurent Blanc aussi mais surtout il a parlé au téléphone à Thiago Silva et il adore Cavani. La chance.

Pendant ce temps-là, Paul Pogba veut encore croire qu’il est différent des générations précédentes envoyées à un Mondial U20.

La légende: Le casus Boli

Ce n’est pas parce que la justice a puni la bande à Basile que le Vestiaire doit s’en priver.

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C’était dans les faubourgs d’Abidjan dans les années 60. Un sort fut jeté sur la famille Boli par des voisins malfaisants. Mais lequel ?
Basile fut le premier Boli à se faire remarquer. Auxerre, Marseille, quelques larmes, le 17 mai 1993 et la génération bleue 87-93. S’il n’y avait pas eu cette 43ème minute on aurait sans doute fini par l’appeler Roger. Il s’appelait Basile et c’était déjà pas mal, ça permet de faire une fondation en Afrique, le con avec Roustan, parler du loto et presque finir en prison. Une carrière bonne mais pas géniale donc, ça tombe bien le génie c’est Roger.
Il a longtemps hésité à jouer pour la Cote d’Ivoire et la France. Mais personne ne l’a forcé à choisir. Malin, Roger a gardé sa double nationalité.  Pourtant la Cote d’Ivoire aurait bien eu besoin d’un tel joueur en 1992 au moment de remporter la CAN haut la main. La légende raconte qu’une malheureuse selection chez les espoirs a condamné sa carrière. Pourtant ses stats sont remarquables, 93 buts en 374 match. Il est évidemment attaquant. Soit un but toutes les 273 minutes à peine plus qu’Higuain en ligue des champions. Ses 20 buts en 94 l’envoient presque vers la gloire mais il est à égalité avec Ouedec et Djorkaeff.   Roger attendra sa fin de carrière pour réaliser son exploit en refourgant Aly Cissokho à Lyon après avoir fait croire qu’il irait au Milan AC. Domenech le prendra à son propre jeu en le selectionnant.

Il y a eu un autre Boli, Yannick.

 

Brésil : La république de Neymar

L’allusion à l’Allemagne dans le titre n’est pas complétement fortuite mais qui la comprendra avant 2014 ?

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Après dix ans passés à comprendre que le Brésil éternel n’est qu’une vaste connerie, l’année 2013 remet le foot dans le sens de l’histoire. Avant de parler de quelques phénomènes brésiliens, il faut rappeler qu’un Mondial organisé au Brésil  aura le Brésil en finale.

A partir de là, la question n’était déjà plus pourquoi, mais comment. Avec le Brésil, c’est simple : le sélectionneur importe aussi peu que le gardien, pourvu qu’il révèle un Pelé. Avant Scolari, Menezes en a essayé une cinquantaine et il a compris ce que Laporte, Lièvremont, Saint-André, Domenech et  Blanc ont sans doute compris, fini par comprendre ou pas : quand une génération est nulle, elle reste nulle si on a pas la star, même si on a trois ans pour travailler, quels que soit ses défauts d ‘entraîneur.

Scolari s’est posé moins de questions depuis novembre. Neymar joue à chaque fois, il a marqué 13 buts, de toute façon ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre. Autour, il fallait essayer de trouver ceux qui lui étaient le plus utiles. Il fallait s’appeler Jacquet pour penser à Guivarc’h, Scolari, pour penser à Fred. Benzema avait pourtant laissé un indice en répétant qu’il avait aimé jouer avec lui, mais il a aussi répété que Houiller était un grand entraîneur ; dans le doute, personne n’a rien retenu. Mais voilà, ce que Milan n’a pas vu en 2006, le Brésil le découvre : Fred marque des buts, et pour être plus précis il ne rate aucune occasion.

Luiz fait flipper Scolari

Pour trouver le bon système et la bonne place du Pelé à crête, Scolari a sorti les grands moyens : Ronaldinho, Luis Fabiano et Kaka ont été successivement convoqués. C’est vrai qu’il ne restait qu’un an et demi à Neymar pour apprendre ce qu’il faut faire ou absolument pas faire pour être Pelé. Robinho aussi était dispo, mais le gamin n’est quand même pas un abruti. Mais il reste un gamin, qui est émerveillé de jouer avec son Hulk en plastique. Le reste était déjà en boutique : des défenseurs qui s’arrachent à prix d’or et qui font parfois des passes décisives aux attaquants uruguayens, ce qui peut arriver n’importe quand durant un Mondial contre n’importe qui, un milieu de terrain pas connu qui joue au pays et dont le nom finit en inho. A côté de lui, il suffit juste de mettre un joueur qui décide de tout, donc qui ne soit plus Zé Roberto.

Décider de tout, c’est filer le ballon à Neymar quand il faut. Ca demande pas de dominer tout le match, mais le Brésil l’a jamais fait, juste d’accélérer de temps en temps et d’en mettre entre deux et quatre à tout le monde. Scolari a un an pour ne pas faire oublier le mot pressing à Neymar et interdire à Robinho d’emmener ses jeunes successeurs faire des passements de jambes avec les copines de Ronaldinho. Müller l’apprendrait, Xavi aussi, et ça les arrangerait beaucoup.

Pendant ce temps-là, Neymar n’a jamais eu un match important à jouer et Scolari envoie un à un tous ses titulaires en Europe. Sans doute un hasard. Parce qu’évidemment la Coupe des confédérations on en a rien à foutre, ça sert juste à dire que la grande Espagne est morte mais ça le Vestiaire l’avait dit il y a plus d’un an.