Ligue 1 : Le père Noël dans les ordures

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La table est dressée, le sapin illuminé et il n’est pas exclu que Stéphane Dalmat prenne quelques kilos. Le Père Noël va avoir du boulot.

Le Havre. Ils ont déjà rendu les cadeaux de mariage. Comme le Père Noël ne fait ni avoir, ni échange, il faudra mieux choisir. Après tout, c’est le geste qui compte.

Sochaux. Un Noël sur le thème de Peter Pan : les gamins s’amusent, les vieux sont trop nuls. Ils seront bientôt au chômage. Après tout, c’est le geste qui compte.

Valenciennes. A la place des oranges, ils ont commandé Darcheville. Le Nord, c’est de plus en plus pauvre, mais le druide apportera de la bière. Après tout, c’est le geste qui compte.

Saint-Etienne. L’an dernier, le sapin s’était embrasé et ça sentait le Roussey. Cette année, pas de sapin, de toute façon, le sorcier guinéen ne fera pas de spectacle pour l’arbre de Noël. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nantes . Le président puis Baup ont tellement été généreux depuis septembre que personne ne veut fêter Noël. Il devrait pourtant y avoir des cadeaux. Le Père Noël aime aussi les familles à problèmes. Après tout, c’est le geste qui compte.

Auxerre. Guy Roux, sans robe rouge et sans barbe. Après tout, c’est le geste qui compte.

Monaco. Trois ans après la mort de papy, ça sent toujours le sapin. Qui va faire le ménage ? Après tout, c’est le geste qui compte.

Caen. Un maintien suffirait, mais pourquoi pas un régime pour Dumas ? Sorbon pourrait avoir des défaillances pour la nouvelle année. Après tout, c’est le geste qui compte.

Le Mans. A déjà tellement dépensé dans le stade qu’il n’y aura pas de Noël. Après tout, c’est le geste qui compte.

Grenoble. Le promu prie pour que la L1 garde son niveau actuel. Si Papa Noël est généreux, Bazdarevic rêverait aussi de reconstituer le trio bosniaque avec Hadzibegic et Baudry. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nancy. C’est comme les Mon Chéri, ça emmerde tout le monde et personne ne le dit. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lorient. Le merlu à Noël, ça fait un peu cheap, à part pour Tavernost. Gourcuff, à Lorient comme à Bordeaux, c’est le cadeau incontournable. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nice. Antonetti voudrait de l’ambition, mais Echouafni est toujours là. Le Père Noël, lui, est indémodable. Après tout, c’est le geste qui compte.

Toulouse. Ils ont filé leur vieux cadeau au Havre, ça débarrasse. C’est malin, parce que le père Noël, c’est pas un dépôt-vente. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lille. Ils commencent juste à jouer avec leur cadeau brésilien de l’an dernier. Ils ont fêté Noël avant l’heure, c’est probablement la bière. Après tout, c’est le geste qui compte.

Marseille. Niang est sur la touche pendant que Santos Mirasierra attaque la dinde. Le père Noël n’existe pas. Après tout, c’est le geste qui compte.

PSG. L’euphorie est passée, les Parisiens se sont bien gavés, ils se préparent la plus belle crise de foie possible. Le Père Noël hésite à passer chez les Rothen, papa n’a pas été gentil dans son livre. Après tout, c’est le geste qui compte.

Rennes. Jusqu’à quand continueront-ils à croire au Père Noël ? S’il existe, Lacombe s’envolera avec des rennes. Après tout, c’est le geste qui compte.

Bordeaux. Blanc a demandé trois choses : les Bleus, le Real Madrid et des étrennes. Tavernost n’est pas le Père Noël. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lyon. Aulas a promis d’être dépensier. Attention, le père Noël ne fait pas crédit. Après tout, c’est le geste qui compte.

LdC : La victoire est Camp Nou

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Lyon savoure déjà les fruits de son exploit face au Bayern. Caen a fait les frais de l’euphorie Gone, le Barça serait sur la liste. Benzema ira-t-il chercher le Ballon d’Or ?

Pour un peu, Messi a failli prendre peur. Mais ses oreilles ont mal compris : la comparaison entre Govou et Ronaldinho s’arrête aux frontières des sombres vices avinés de Pepe Carvalho. Montalban, le Barrio Chino, la Casa Leopoldo : pourquoi Abidal et pas moi ? se torture Sydney. Il aurait tant aimé la Catalogne et sa capitale. Ou plutôt sa capitule, comme l’aurait volontiers précisé Sacco. La France du foot en cauchemardait, Lyon affrontera bien le Barça. L’ambition est là, les premiers effets du recrutement d’Ederson commencent à se faire sentir.

Messi, mais non

Pourtant, Le Vestiaire l’avait dit en pleine euphorie estivale : jouer des grands d’Europe est le meilleur tirage qui soit pour un club français. A part le recrutement d’un grand joueur, un nouveau président, un entraîneur de standing, le départ de Fred et l’aménagement d’une cellule de dégrisement à Tola Vologe, il ne manque qu’un exploit pour qu’Essien arrête de rire quand on traite l’OL de grand club. Le Barça, actuellement meilleur qu’en 2006, c’est parfait pour entrer dans l’histoire. Même si Grosso a de fortes chances de débuter dans la zone de Messi. Toulalan va avoir du boulot, comme en septembre 2007. Il faudra viser plus juste, Sergio Ramos vient de donner quelques indications à la Terre entière.

Benzemasque qui tombe

Durant ce même été 2008, comme en 2007, Le Vestiaire vous avait également présenté ce jeune joueur qui semblait légèrement supérieur à Cyril Chapuis. L’année dernière notre spécialiste lui promettait le meilleur. Avec toutes les précautions d’usage, il apparaît qu’il aurait devancé Fred au classement des buteurs et que ce même Fred n’aurait pas marqué l’unique but lyonnais contre Manchester. Il y a quelques mois, nous indiquions que la réussite lyonnaise, avec la retraite de Juni, ne passerait que par un seul joueur qui ne serait pas Wiltord, victime d’un mauvais Feydeau. La suite nous a donné tort, comme à chaque fois. Il n’a gagné que neuf des onze victoires de Puel en Ligue 1. Petite faiblesse en Ligue des Champions, mais c’est le dur apprentissage du très haut niveau. Si Benzema met deux triplés, Aulas aura eu raison de jouer avec Boumsong.

L’an passé, la confrontation avec Manchester avait suscité un léger doute. Bien vite balayé, avec un but d’avance. Cette année, un autre doute se fait jour. Lyon peut-il éviter de prendre une branlée ?

Ligue 1 : Hoarau qui rit

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Quand le PSG marque quatre buts en un match, combien en marque le nouveau Trezeguet ? Et le nouveau Benzema ?

Si t’as le pedigree, ça se reconnaît au débit, disait le poète. Si Christophe Sanchez n’a jamais vraiment aimé le rap, Guillaume Hoarau oui. En tout cas, suffisamment pour être programmé comme l’avenir de l’équipe de France. Dix buts en 18 matches, six matches corrects et un très bon à Marseille, la nouvelle star affole les compteurs. A 24 ans, un ratio de 0,57 but par match, c’est du jamais vu. Nicolas Ouedec lui-même avait attendu ses 22 ans pour enchaîner 38 buts en 72 matches de D1. Ca n’arrive donc pas à n’importe qui.

Et puis, Hoarau, c’est aussi ce geste technique de haut vol à Auxerre. Double roulette, crochet, frappe… Baptisons-là la Hoarau. Ca ressemble à la Gourcuff, le but en moins. Cette fois, c’est sûr, il vaut mieux le sélectionner lui que Benzema, de toute façon le petit prétentieux n’y arrive pas en Bleu. Il n’est plus meilleur buteur en L1, et même s’il a inscrit ses neuf buts en 12 titularisations, ses 0,73 buts par match sonnent comme la retraite anticipée.

L’Eto’o se resserre

Les experts étaient pourtant formels : la Ligue 1 serait un championnat de merde. Ils font moins les malins aujourd’hui. Hoarau, Savigol, et même le rafraîchissant Gignac, font un sacré pied de nez aux sceptiques. A l’étranger, toutes les ligues pros se renseignent sur le rapport Hidalgo. 18 buts en 17 matches pour Ibisevic, 15 en 15 rencontres pour Eto’o, 14 en 17 pour Anelka, c’est à croire que Christian n’était pas le bon joueur à lui associer au PSG. Qui suggérait David Bellion à Domenech en début de saison passée ?

Klasnic, Gyan Asamoah, Erding, Kezman, Piquionne, Pjanic, Larsen, Moreira… Le championnat pululle d’internationaux malgré le départ de Kluivert. Que demande le peuple ?

Girondins : Le Blanc seing de Tavernost

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Le patron de M6 a libéré Laurent Blanc de ses obligations. Bordeaux était à un carrefour, mais il ne finira pas Géant. Mais champion ?

C’est la crise. Nicolas de Tavernost aurait bien aimé injecter un peu d’argent, mais thésauriser c’est plus sûr. Et ça veut pas dire garder Jurietti advitam eternam. Concurrent de Lyon l’an passé, toujours dans la course cette saison, le club vient d’atteindre le maximum de ses possibilités. Après l’avoir suggéré cet été, puis répété dans ses conférences d’après match chaque soir de Ligue des Champions, Blanc l’a clairement dit la semaine dernière. Si Bordeaux veut que la C1 à Chaban n’émoustille pas que les ramasseurs de balle et les supporters adverses, il faudra investir autant que le PSG l’a fait pour son musée. De Tavernost a dit non, comme depuis dix ans.

Chalmé les ardeurs

Blanc, lui, est ravi. Si par miracle, il hésitait encore pour prolonger ou non l’aventure, maintenant il sait. Le haut niveau, pour Bordeaux, passait par deux options. La première, la plus sûre, renforcer l’équipe par des valeurs sûres. Il n’y aura pas un Gourcuff par an, qui troquera en deux mois la cape de Corentin Martins pour celle de Zidane. En plus, à 15 millions le costume, Tavernost risque de désaper Planus, Diarra et Chamakh.

La seconde consiste à conduire une génération sur plusieurs années. Blanc reconnaît la marge de progression : « Je suis constamment dans l’exigence avec mes joueurs, et je sais que je pourrais encore en attendre plus. » Il sait aussi que pour Chalmé ou Fernando, il attendait de voir, et il a vu. En voyant jouer Bordeaux, Halilhodzic s’est demandé ce que devenaient Bakari et Ecker. La troisième option est encore interdite par la loi : cloner Chamakh et Cavenaghi pour avoir un attaquant de haut niveau.

Pendant ce temps-là, Nancy se débat avec Fortuné, Dia et Hadji. A quelques minutes près, Marcos aurait aussi parlé d’eux.

Ligue 1 : Tous les chemins mènent à Rome

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Le grand choc français a tenu toutes ses promesses. Avec son deuxième point en quatre matches, Lyon survole le championnat. Le rythme est si effréné que les petits n’arrivent pas à suivre. Qui s’inquiète pour l’indice UEFA ?

D’un côté, Lyon, champion d’Europe en puissance. De l’autre, l’OM, seul vainqueur français de la C1. Les deux ogres de Ligue 1 se sont retrouvés, juste avant la trêve, pour en découdre. L’Europe entière attendait ça depuis la venue de Lyon chez le grand Nancy de Platini, c’était il y a un an.

24 heures après le pâle clasico espagnol, les supporters lyonnais ont été gâtés. Ils attendaient un grand Govou, sa feinte de frappe a offert à Valbuena la seule occasion du match. Ils craignaient Ben Arfa, à raison, ses initiatives ont été aussi judicieuses que ses déclarations d’avant-match. Ils comptaient sur la puissance de Boumsong, le Matthaus de l’OL, pour débloquer la situation, sa seule montée a été stoppée à 40 mètres de ses propres buts. En l’absence de Niang, ils se sont crispés quand Samassa est venu épauler Baky Koné. Le Mans et Nice ont toujours été des équipes chiantes à voir jouer.

Savoir rester Modeste

A force d’entendre des louanges seulement sur leur défense, les deux formations en ont eu assez. Au diable les organisations, fi de la rigueur, quelle meilleure occasion de se lâcher enfin que dans un choc ? Quatre jours après un terne Lyon-Bayern, les Gones ont enfin fait le spectacle. Juninho lui-même a signé son retour. En sortant à l’heure de jeu après deux semaines de repos et un match rempli de trois coups francs, il a envoyé un signal fort à la concurrence : 2009 sera jubilatoire ou ne sera pas. Ederson a-t-il compris ? Benzema a donné le choix sur sa liste au Papa Noël : un grand joueur ou un grand club. Il veut voir les quarts de finale sans compter sur le Pana ou Porto.

Le seul match de la soirée aurait pu opposer Lloris à Mandanda. A l’échauffement, ils étaient à égalité.

Les stigmates de l’Escalettes show

Une déprogrammation de fortune a permis à Canal+ d’acquérir les droits d’un épisode inédit du Domenech show, tourné pour la première fois en extérieur, sans l’acteur principal.

Platini avait choisi ce soir de poser ses caméras à Gerland pour ce spin off sur les coulisses de la célèbre real-tv de la FFF. Le dernier épisode avait permis de constater l’écrasante domination du onze de Domenech sur une des plus belles formations latines. Sur le terrain, Ribéry, Benzema et Henry, résultat logique : 0-0. Ces trois joueurs étaient là à l’Euro, encore là contre la Roumanie. A l’arrivée, aucune victoire et seulement trois buts marqués. Logique. Que Ribéry soit inefficace en bleu, c’est logique, il porte juste le Bayern sur ses épaules, marque, fait marquer et brille à tous les matches, quel que soit le niveau.

Que Henry ne soit pas trop productif avec les tricolores, c’est là encore logique. Il est juste titulaire dans la meilleure équipe du monde. D’accord, il marque lui aussi en ne jouant pas dans l’axe. Mais doit-on s’arrêter à ce genre de détail ? Que Benzema ne soit pas au niveau en sélection, devinez quoi, c’est logique. La planète football ne cesse de le clamer, il n’a pas encore le niveau international. En effet, le haut niveau, c’est pas son truc. Il est juste meilleur buteur en Ligue des Champions, Lyon n’existe pas sans lui et ses buts et son efficacité ne rappellent pas, mais alors pas du tout Ronaldo. Le constat est sévère, Domenech n’a rien à voir là dedans, sa reconduction ne souffre d’aucune bêtise. D’ailleurs, quelle était la couleur du maillot d’Anelka pour sa seule mauvaise prestation de la saison ? Le hasard est parfois facétieux.

A ce rythme, même le plus gâteux des papys gâteaux va finir par le voir.

LdC : Houiller, Houiller, braves gens

Après Lille, mardi, Bordeaux a joué hier soir à domicile. Heureusement que les Girondins ont recruté Ronaldo.

Ils n’étaient pas beaucoup, mais ils ont du mérite. Lloris, Toulalan, Benzema. Même Ederson, qui fait son entrée dans le cercle restreint des joueurs lyonnais ayant réussi un bon match en Ligue des Champions cette saison. Les autres ont certainement conforté Claude Puel dans ses certitudes. Makoun aime tellement le 4-4-2 qu’il talonne en pleine surface et court dans les pattes de Toulalan, même Doucet l’a vu. L’Equipe découvre horrifiée que Mounier partage des tas de points communs avec Bryan Bergougnoux, Grosso revient peu à peu à son niveau de la saison passée. Malgré tout, Lyon a tapé deux fois le poteau et buté sur le Jérôme Alonzo du PSG. Dès que Ronaldo s’est fâché en seconde période, le match aller s’est reproduit sous les yeux ébahis de Christophe Josse. « Quel spectacle ! » Qui voit l’une ou l’autre défense championne d’Europe ?

Ribéry-vony

Que reprocher aux Lyonnais, se demandent en chœur Aulas et Barth ? Après un tel spectacle, comment regretter les contrôles du talon ou du mollet de Govou ? Après un tel spectacle, difficile d’affirmer que le 3-0 de la mi-temps n’était qu’un logique reflet de la réalité. Impossible de certifier que la défense lyonnaise, peu importe qui joue, s’éclate toujours autant. Il est inapproprié de penser qu’avec dix buts encaissés en six matches, rêver de demi-finale devrait interdire Zidane d’antenne. Cruel en pareille euphorie de préciser que perdre 3-2 à domicile pour un grand club, ça fait zéro point et une humiliation. Mais qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête de notre spécialiste pour affirmer dès le début de saison que Lyon n’avait pas de défense, que Juninho n’avait pas été remplacé ou que tout se jouerait dans les pieds de Benzema ?

Vivement les retours de Tiago, Essien et Diarra et les arrivées probables de Ribéry et Trezeguet, se murmurent Houiller et Le Guen. Quoi Grosso, Fred, Makoun, et Pjanic ?

Lille de la tentation

52e minute, toujours 0-0. Franck Juriettti dépose Panucci sur la gauche. Les spectateurs romains s’impatientent, le lever-de-rideau des vétérans s’éternise. Puis Chamakh frappe, bizarrement il n’attrape pas le cadre. Un doute s’empare du Stade Olympique : et s’il n’y avait pas eu de lever-de-rideau ?

Vingt minutes plus tard, Rome mène 2-0. On aimerait dire sur deux inspirations de génie, mais Planus est modeste. David Astorga essaiera bien de réconforter Blanc. « Bordeaux pourra toujours se dire que la Roma a marqué sur ses deux seules occasions. » Trois répétitions en six matches, Blanc a failli lui balancer une droite. Sauf que cette fois, les Girondins n’ont pas dominé, n’ont pas joué. Il va sans dire qu’avec le Gourcuff rennais, le Chalmé lillois et le Gouffran habituel, la Ligue des Champions est un luxe qu’on ne peut se permettre. Bordeaux savait que s’il ne devait réussir qu’un seul match cette saison, c’était celui-là. Ils l’ont complètement raté.

Cave glissa

Par chauvinisme, Christian JP s’est risqué à un « un grand bravo aux Romains pour leur qualification ». La Ligue des Champions pourrait demander son renvoi. Bordeaux ne peut se réfugier ni derrière la fatigue, ni derrière l’opposition, ni derrière Darcheville. Il ne reste que le match sans. Même Lyon n’y a plus recours. L’ancien entraîneur bordelais a alors tout tenté. Jussie, Cavenaghi, s’il avait eu Valdeir et Ricardinho sous la main, ils auraient surement goûté à la Champion’s League. Même Bellion y a eu droit, comme à l’époque où il rentrait pour Manchester, à 5-0. A l’époque, tout était plus facile, ses contrôles en pleine course le faisaient déjà trébucher, mais personne n’y prêtait attention.

Pendant ce temps-là, les remplaçants lyonnais se préparent à jouer la première place. Et si Govou marquait un deuxième triplé au Bayern ?

Ligue 1 : Piquionne, el Rouxel

Lyon a la main chaude. Avancer le déplacement à Nantes a été couronné de succès. En affirmant que ce Lyon était le plus faible depuis 2001, Le Vestiaire était décidément loin de la vérité.

Claude Puel ne sait pas ce qui sera le plus dûr à oublier : la défaite contre Nantes, le doublé de Klasnic ou la titularisation de Delgado. Voire sa coupe de cheveux. Il paraît que l’entraîneur serait pourtant à l’origine d’une de ces malfaçons. Sûrement une lubie de journalistes, comme celle d’affirmer en tout début de championnat, que sans Juninho et Benzema, l’OL serait une bien vilaine équipe. Tout indique que la thèse de l’accident isolé est la bonne : dans les mêmes conditions, Valenciennes avait subi la loi du rouleau compresseur (0-0). Aucun doute, le championnat lui est promis. Au rythme actuel, la barrière des 40 points n’y résistera peut-être pas.

Piquionne a fait le Job

Mais contre un Nantes de feu, surprenant promu, européen en puissance qui honore le championnat par sa qualité de jeu, le champion a perdu un duel de haut niveau. En l’absence de Benzema (le faux, pas le Parisien), Caveglia, Vairelles, Née, Job, Kanouté, Nilmar et Sonny Anderson, Frédéric Piquionne était à la pointe de l’attaque rhodanienne. Il a même marqué. Irradié de confiance par le haut niveau ambiant, Toulalan s’est cru revenu trois ans en arrière, quand il jouait le maintien. Mais il n’a pas vraiment su qui était le plus concerné. Dans le doute, il a vu jaune et filé le ballon à Capoue. Sa première perte de balle fatale depuis Nantes-Marseille en 2006. Ca paraît gros, mais moins que Klasnic. Qui est le bourreau ?

Pendant ce temps-là, l’OM a perdu tout espoir de titre. Il ne reste plus qu’à bouffer des Samassa. Heureusement, Rennes a repris un point au leader.

Les avortons : La démode Cauet

Avec une autre coupe de cheveux, Jacquet aurait-il continué à confondre Benoît Cauet avec Franck Rizzetto ? La question restera posée jusqu’à la fin de sa carrière.

Juin 1998. La France maudit son sélectionneur à l’approche de la Coupe du monde. A quelques jours du choc en Finlande, Aimé Jacquet annonce la liste des six lauréats. La France est choquée, parle de cruauté. Pourquoi Djetou a-t-il droit à des congés anticipés ? Un seul homme comprend : Benoît Cauet. Ce qu’il comprend beaucoup moins, c’est pourquoi lui ne participera pas au Mondial.

Dans un manteau Divert

L’histoire débuta à Marseille. Enfin, surtout à Caen, où il restera quatre ans, bien loin du titre de champion d’Europe. C’est peut-être là qu’elle a fini aussi, mais tous les avortons ne méritent pas d’instant Le Vestiaire. A l’époque, Stéphane Dedebant tirait encore la couverture à lui, Cauet aurait dû s’y préparer. Même repéré par Nantes, où il signe en 1994, il ne vainc pas la malédiction. L’improbable se produit : Jean-Michel Ferri lui est préféré, il n’est qu’un second choix. Cauet joue peu, mais bien, Nantes est champion et pulvérise les records, Ferri est sélectionné chez les Bleus et signera un jour à Liverpool. On parle bien de Laurent Viaud ?

Inter minable

L’épisode nantais n’empêche Cauet ni de séduire les grands clubs, ni d’envier les cartes bleues offertes à Frédéric Dehu et Vikash Dhorasoo. Après une deuxième saison en Loire-Atlantique, il rejoint le PSG champion d’Europe. Judicieux : il perd la seconde finale d’affilée. Las, il rejoint l’Inter la saison suivante (1997). Le club remporte immédiatement la Coupe de l’UEFA, dans le sillage des Ronaldo et Zamorano. Lui n’est pas titulaire.

Il le sera un peu plus les années suivantes, quand l’Inter ne gagne plus rien. L’équipe de France, malgré Bruno Cheyrou, se refuse toujours à lui. Et finalement, après une pige à Bastia, il termine au FC Sion (2005-2006). En beauté : il est sacré champion de D2 suisse et remporte la Coupe helvétique.

Et si Benoît Cauet n’avait jamais existé ?

L’Hommage : Zidane passe à table

L’hommage de la semaine va au célèbre homonyme de Mohamed Zidan, qui a été aperçu au pique-nique des Amaury.

Les journalistes de L’Equipe (il doit bien y en avoir un ou deux) et ceux du Parisien (leurs fameux lecteurs) ont eu l’honneur de cuisiner le plus grand footballeur de tous les temps. Les Unes des quotidiens étaient prometteuses : il dira tout. S’il ne dit pas grand-chose, il s’est quand même étendu davantage que durant toute sa vie, chanteuses de RnB françaises mises à part. Tour à tour médecin « la créatine ça ne doit pas faire de mal », psychologue « moi quand j’ai quelque-chose à dire j’appelle le gars »,  paparazzi « il faut photographier ceux qui sifflent », medium « ce qu’on reproche à Santos est loin de la vérité », ou politologue « pour Obama ça sera aussi dur que pour ses prédécesseurs », le Bordelais de Provence sait tout faire et le fait bien.

Le gros scoop du papier, car il y en a un, concerne ses aveux. Après plus de deux ans d’omerta, de complicité vertueuse et d’intégrité, tout simplement, de la quasi Terre entière, il avoue enfin que son coup de tête avait plus sa place dans le foyer rassurant d’une ancienne journaliste de France 3 Nord-Pas-de-Calais que dans une chambre d’hotel de Vilnius, ou même un terrain de foot. En parrain authentique de ELA, il n’ajoutera pas un mot sur le téléthon. Migliaccio n’avait pas dû le mettre au courant. Enfin, il n’omet pas de rappeler qu’il s’est dopé en Italie, mais apparemment l’autotransfusion, ça ne doit exister qu’au Kazakhstan ou dans la tête de vieilles gloires du rock’n’roll.

Ballon d’Or : Plus Cristiano que Ronaldo

Le Portugais Cristiano Ronaldo est le nouveau Ballon d’Or. Comme dirait L’Equipe, c’est l’année de l’Espagne.

Cette année encore, le Ballon d’Or a récompensé le meilleur. Lui-même ne voyait pas plus fort que lui, dès la fin de la saison dernière. Il avait raison : 31 buts en 34 matches de Premier League, un but en finale de Ligue des Champions puis un penalty raté et un Euro transparent. Le signe d’un grand joueur. Pour célébrer son avènement de plus grand joueur de l’Histoire, il s’est même fait expulser ce week-end. Zidane lui-même n’avait pas osé.

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La consécration de Ronaldo récompense donc un agrégat de talents. Gasquet le baptiserait bien « le mutant » si Nadal n’existait pas. Au Sporting de Lisbonne, Ronaldo était un joueur-type de couloir. Son dribble, sa vitesse, n’étaient pas sans rappeler Alioune Touré, mais avec une belle gueule à la Henri Michel. Pour progresser, un départ était donc inévitable. Un match amical contre Manchester et le tour est joué, il est pris sans réserve, comme Nani sera pris quelques années plus tard, avant de devenir l’autre fantôme de l’Euro, probable futur Ballon d’Or. A Manchester, la mutation prendra du temps. Après une année d’adaptation, il explose : Ronaldo mêle la vision de jeu de l’artiste Stéphane Carnot, l’instinct de buteur du grand Cavegol et le sens du spectacle du virevoltant Bernard Alou. Il se montre même décisif, comme Koké en son temps. Son plus grand progrès reste le jeu de tête, désormais équivalent à celui du Cascarino des années nancéennes. Ca y est, Sydney Govou est jaloux.

Pendant ce temps-là, Benzema est toujours à Lyon.

L’Hommage : Vade retro Saint-Aulas

Il n’a ni la barbichette de Barth, ni les talents de recruteur de Lacombe, mais il reste une valeur sûre. Il est de retour. Cette semaine, Le-Vestiaire.net lui rend hommage.

La semaine dernière, la Ligue des Champions a mis en lumière les hommes forts de l’OL. Sur le terrain, seuls trois joueurs n’avaient plus de souvenirs de l’époque Jean-Marc Chanelet : Toulalan-Juninho-Benzema. Samedi ils ont confirmé. Fabio Santos et Ederson peuvent chercher un prêt, pas Fred, qui veut prouver à Govou qu’on peut aussi rester à Lyon par choix. Même en ne jouant que contre Valenciennes, sans marquer.

Pourtant, avant le grand soir florentin, Lyon a pris peur. Vacillant à Paris, chahuté à domicile par Bordeaux, taxé d’avoir une défense de merde qui se fait même ridiculiser par l’attaque d’Auxerre : il n’en fallait pas plus pour lancer un aPuel au secours. Aulas, ressorti du placard, a déployé sa panoplie. Dans son rayon, le terrain médiatique. Pascal, le grand frère, qui donne des conseils via une syntaxe douteuse, n’a rien à lui apprendre : plus c’est grossier, mieux ça marche.

Juni a l’idée

Le festival a commencé après la Fiorentina. Expulsé pour avoir tenté de refourguer une carte Cotorep à Sylvain Armand au Parc des Princes, Juninho vit rouge. Puis laissa ses crampons dans une porte du Parc. Verdict : deux matches ferme. Encore moins que le strict minimum, une aubaine pour l’OL. Aulas ne pouvait qu’en profiter : il fallait gueuler pour avoir encore mieux la prochaine fois.

Coup monté, s’exclame alors Aulas, une fois la qualification en C1 acquise. « Le bilan est éloquent. Les instances françaises ne savent pas alléger le calendrier de l’OL et la commission de discipline a la main lourde. » Scandale, répète Aulas. « Comment imaginer une telle sanction quand on se rappelle que le capitaine lyonnais n’avait jusque-là pris qu’un avertissement en tout début de saison ? » Une telle estime donnera des ailes au modèle de vertu brésilien, au moment de prendre un carton jaune volontaire à Florence pour éviter une suspension en huitièmes de finale.

Il VA si bien

Aulas avait pourtant promis de prendre du recul avec l’arrivée de Puel. Il avait bien fait. Au milieu de compétitions peu concurentielles, tant en France qu’en Europe, le Lyon le plus faible de l’histoire post-2001 pouvait se permettre de tout gagner. Mais voilà, la machine est relancée: celle qui n’a jamais recruté un grand joueur, celle qui a réussi à ne dominer que la France. L’OL piétine à Gerland contre un relégable ? Jean-mi a la réponse. « C’est toujours plus facile de défendre que d’attaquer sur un terrain vraiment injouable. » Même un grand quotidien sportif met sa déontologie à son service. « En plus, après Florence, les joueurs sont revenus très tard dans la nuit. C’est un peu dans la mouvance actuelle. »

Et ça marche. Le président manceau Henri Legarda est sous hypnose. « Si Paris veut décaler son match au dimanche, pour que Lyon avance le sien au samedi, nous acceptons. Pour défendre les intérêts supérieurs du football français. » Aulas a repris la main. Il prospecte déjà pour vendre Delgado 20 millions d’euros au mercato d’hiver. Il s’est laissé griser, sans doute. Bordeaux jouera le vendredi, Lyon toujours le dimanche. Beau joueur, Aulas s’est rangé derrière ses chers intérêts supérieurs du foot français en Coupe d’Europe. Legarda ne compte pas en rester là.

Pendant ce temps-là, Bordeaux a encore frôlé le titre de champion de France à Sochaux, comme contre Paris, Nice, Lyon, Nancy et Rennes. Et le nouveau Benzema a pris 3 dans L’Equipe. Qu’en penserait C.Ronaldo s’il le connaissait?

Ligue des Champions : Qu’a fait Nagui ?

Malgré la qualification pour les huitièmes, Le Vestiaire exige le départ immédiat de Laurent Blanc. Pour la deuxième fois en deux semaines, Bordeaux n’a pas battu Lyon.

Jean-Louis Triaud pourra tenter toutes les dissimulations. Lettre de licenciement de Jurietti, contrat à temps partiel de Cavenaghi, renouvellement de pilule à la femme de Fred, rien n’y fera : Blanc ne resignera plus rien après Chelsea. La joie coïtale d’Alou Diarra a beau ressembler à celle de Dugarry contre le Milan AC, on subodore une différence. Deux semaines après Lyon, un mois et demi après la Roma, sans oublier Paris ou Nancy, l’affront d’hier soir ne passe pas. Bordeaux n’a pas battu une équipe de Chelsea qui en a moins fait que Cluj. Et le malheur de Blanc a été total : au lieu de Praud et Ginola, il n’avait qu’Astorga. Et si seulement il avait eu Ginola sous la main.

Tholot de source

Pour Blanc, à moins qu’il estime vraiment que son équipe peut finir par conclure, il est temps de faire ses valises. Ses joueurs ont écrasé des Anglais pathétiques, mais Lyon ne fait pas match nul avec des Roumains. Pourtant, le niveau était là : la technique de Gourcuff a parfois mis au supplice la défense. Son double râteau sur Terry suffit pour signer où il veut en Angleterre l’an prochain. Mais ses défauts en ressortent plus forts que jamais. Chelsea avait fait un pari, certainement en compilant le début de saison bordelais : ne pas se fatiguer pour rien, donc ne pas jouer. Avec deux certitudes : Marouane Chamakh terminerait le match sans avoir foulé la surface de Cech et la rigueur bordelaise offrirait tôt ou tard soit une expulsion, soit un but. Le gagnant du jour est Jurietti, mais il ne pensait pas qu’Alou Diarra passerait l’éponge. Battre la pire Roma de ces dix dernières années offrira la qualification. Et si Bordeaux préférait l’UEFA ?

Pendant ce temps-là, David Astorga se prend à rêver du poste de commentateur. Il a fait ce qu’on lui a demandé : être chauvin. « Et Anelka y a été de son petit but. » Le FC Antilles a trouvé ses héros. Et la Ligue des Champions pourrait être rebaptisée Ligue 1.

Le retour du Boomesong

Lyon domine la Ligue 1 et s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Comment expliquer la défaite du Parc des Princes ?

Lloris est ravi, il a du boulot. Puel aussi, il assiste au meilleur football que le monde ait porté depuis qu’il a signé à Lyon. Pour lui, la Fiorentina n’est pas une équipe minable qui défend encore plus mal que le Bayern. Des attaques à tout-va, des buts, c’est bien connu : le haut niveau fait la part belle aux attaquants et au spectacle. France 98 s’est d’ailleurs toujours appuyé sur Guivarch’.

En bon futur champion d’Europe, l’OL a compris la nécessité de faire briller ses adversaires. Bordeaux est ainsi apparu il y a quelque temps comme la meilleure équipe de France, au jeu qui rappelle la Hollande de Cruyff et son football total. Le PSG a trouvé son nouveau Weah, il est Réunionnais. Le Bayern est redevenu un monstre européen, chez qui prendre un point en marquant un but envoie au panthéon aux côtés de Philippe Tiboeuf. Bucarest confirme le renouveau de l’arsenal offensif roumain. C’est à croire que l’Europe est truffée de grandes équipes.

Mémoires d’outre-tombe

Hier, le Steaua jouait en violet et a bien failli prendre un point. Avec le trident Benzema-Juninho-Toulalan au sommet de sa forme, c’est deux buts et trois poteaux et les Italiens qui n’auraient pas dû exister. Ce fut effectivement le cas pendant 20 minutes, où Jean II Makoun eut même des airs d’Essien. Par contre, Keita ressemblera toujours plus à Govou qu’à Malouda. Par moments, on aurait même cru que Canal diffusait du TF1 sans les droits, à voir Brême enquiller dix centres en une minute sur la tête de Cris, avant le contre assassin.

A deux détails près : à l’époque, Cris ne prenait pas de petit pont sans mettre un coup de coude et Boumsong rêvait de Newcastle et de la Juve en Serie B. La légendaire maîtrise lyonnaise, faite de redoublements de passes et de feintes réussies de Juninho, a ressurgi d’outre-tombe.  Puis, Larqué s’est réveillé et Gilardino a réduit le score en s’amusant sur la tête de Mensah.

Pendant ce temps-là, Jean-Michel Aulas s’apprête à se repasser le DVD Milan-Lyon, comme chaque soir de match depuis deux ans et demi. Et la Ligue des Champions a toujours des allures de Ligue 1. Heureusement, Benzema poursuit sa route vers le Ballon d’Or.

Ligue 1 : Caen dira-t-on

Rothen et Gallas sortent un livre, Savidan connaît sa première cape internationale. Il se passe quelque chose, Le Vestiaire a enquêté : tout nous ramène à un petit club de quartier, le Stade Mauvaises Herbes de Caen.

L’enquête débute dans un centre commercial de Ouistreham. A la maison de la presse, exactement. Un indic aurait reconnu un ancien haut gradé du club de Caen (page 4), la ville voisine. Un bruit court sur lui : il aurait frôlé les Bleus, mais pas l’hématome quand il se fit démolir les croisés à Nantes. Une telle découverte, ce serait gros. C’est ce qui s’appelle l’effet Jeandupeux, qui bénéficia à Montanier pour ne pas devenir le meilleur gardien français.

Mais après tout, Emmanuel Petit a bien attendu la fin de sa carrière pour balancer sur ses semblables, Gallas et Rothen non. Leurs profs de l’INF Clairefontaine n’auraient pu imaginer qu’ils écriraient un livre, leurs nègres non plus. Un autre ancien joueur parti vers l’Atlantique, pas littéraire pour un sou, en sourit, lui qui est assigné aux Prud’hommes pour avoir signé un pré-contrat sans savoir que Paris et PSG, c’était au même endroit. Ici à Caen, tout est possible.

Relent Dumas

La suite des investigations le confirmera vite. Une sourse proche du dossier passe aux aveux : Franck Dumas en est aujourd’hui l’entraîneur. Le défenseur que les Marseillais n’ont pas pu oublier aurait débuté et fini ici, fréquentant même Hippolyte du mythique RP1, avant d’être mis en costard sur la touche en intérim pour un match, en 2006. Au Vélodrome, justement, pour une victoire de Caen (3-2). L’intérim dure depuis ce temps-là, il a même réussi à vendre Grandin à l’OM, sous couvert d’insultes. Quand on se prénomme Eliott, ça passe bien. Les Américains appellent ça « subnormal », ils ne diraient pas autre chose en voyant la carrière bleu de Bernard Mendy : un grand pont et puis s’en va. Au stade d’Ornano, il se trame des choses louches. Et visiblement, depuis longtemps.

Une blague graveleuse

Une plongée dans les archives municipales s’impose. Tant de grands noms (Gorter, Olsen), tant de destins hors normes, tant de titres (champion de D2 en 1996). Le SM porte bien son nom. Sans surprise, on y apprend que l’homme aux quatorze club y a fait un tour, deux même : Xavier Gravelaine. Un nomade à la vie de forain, avide de télévision, qui s’était pourtant perdu dans la nature. Son signalement aurait été donné dans plusieurs grandes villes françaises (Marseille, Paris), mais aussi des très petites (Guingamp, Istres). Jamais au même endroit. On trouve trace de lui à Caen dès la saison 1991-92, puis la suivante. On nous parle d’un feu de Paille, qui aurait menacé de tout bruler sur son passage : des espoirs à Porto. Etrange. Le parcours de Mathieu Bodmer l’aurait-il rendu incontournable en équipe de France ?

Le Lièvre et la torture

Yvan Lebourgeois et Christophe Point ont tout connu de cette époque. Ils ont envié Stéphane Lièvre, le jour de son départ pour Nantes. Que croyaient-ils ? Que Fabien Cool aimait Auxerre au point de repousser des offres ? Qu’être remarqué dans un club dont la première star a été Fabrice Divert est si facile ? Ou que Calderon était passé par là au firmament de sa carrière ? Mostovoï oui, ça classe un joueur. La trace caennaise suivrait donc ses membres pendant de longues années. Benoît Cauet l’a compris en voyant Boghossian porter Zidane, qui portait la Coupe du Monde. C’est aussi après une Coupe du Monde que Kenneth Anderson aurait rejoint Caen. Amara Simba ne s’en souvient pas, il était déjà vieux. Michel Rio avait 29 ans lorsqu’il marqua le but le plus rapide de l’histoire de la première division. Qui ça ?

Aujourd’hui, Ronald Zubar achemine sa carrière pro vers les mêmes falaises normandes que ses prestigieux aïeux. Il se remémore souvent leurs exploits, les soirs de Ligue des Champions.

Ligue 1 : ChampoLyon

Il y a trois ans, Lyon dominait ses adversaires comme Bordeaux l’a fait à Gerland. Mais il y a trois ans, Lyon ne perdait pas comme Bordeaux l’a fait à Gerland.

Manchester serait-il champion d’Europe si Lyon s’était comporté l’an dernier comme face à Bordeaux ? Jean-Michel Aulas a en tout cas de la suite dans les idées. Pour séduire Blanc et Gourcuff, il a demandé à son entraîneur Karim Benzema de mettre la meilleure équipe qu’il pouvait sur le terrain. Ederson et Keita n’étaient pas là. Puel aurait-il enfin compris qui décide ? Quant à Fred, il est simplement heureux. Ils ne sont pas tant que ça à bien s’entendre avec Benzema, et lui en fait partie. S’il pouvait encore, il lui présenterait sa femme pour le remercier.

Un Bordeaux sans bouteille

Le Vestiaire vous avait raconté cette belle histoire, qu’on se transmet encore de génération en génération sur les bords du Rhône. Lyon possédait la meilleure équipe du monde, c’était il y a un siècle, ça dura deux ans et demi. Après avoir gâché un premier titre européen tout fait, face à des Hollandais peu volants, le staff de l’OL avait compris que pour aller plus loin, il fallait un buteur, le buteur. Ils ont tout misé sur Fred. Milan sauta sur l’occasion. Lorsque Benzema débarqua, il était trop tard, deux titres s’étaient envolés. Aujourd’hui, Bordeaux a remplacé Lyon dans le niveau de jeu, l’un des meilleurs d’Europe, et dans l’absence de grand buteur malgré Caniggia, Batistuta, Palermo, Tevez, Lopez, Messi, Milito, Crespo, Cavenaghi. La comparaison s’arrête là, les marines et blanc n’ont jamais remporté un match important, ni contre Rome, ni contre Chelsea, ni contre Lyon. Perdre la Ligue 1 et ne pas passer en huitièmes ne seront que les récompenses logiques d’une équipe qui ne veut ou ne sait pas marquer. Lyon sait tout ça et sait aussi que même la Grêce remporta l’Euro.

Le beau, le but et le truand

Lyon est aujourd’hui le Milan français. A défaut de jambes et de niveau, il a encore l’expérience des vieilles équipes titrées. Accélérer, Juni ne peut plus, mais tirer des coup francs et des corners, oui. Pour le reste, on file le ballon à l’entraîneur-joueur quand on est dans la moitié de terrain adverse et c’est bon. Sept tirs dont six cadrés pour le champion, 23 tirs dont dix cadrés pour son dauphin. On n’appelle pas ça un hold-up, on appelle ça un titre. Dominer le championnat de France en étant aussi faible est une grande première depuis le Nantes de 2001.

C’est la différence entre les deux fils de Zidane, Karim et Yoann – pour Samir, la suspection d’adoption n’est pas encore définitivement levée. Karim a une formation de buteur. Il pourrait être aussi meneur de jeu, mais il a laissé tomber sur le tarmac de l’aéroport en voyant partir Tiago, Diarra, Malouda. Govou était là avec sa valise, mais son avion n’existait pas. Yoann, lui, a préféré le beau. Cavenaghi lui a rappelé qu’avoir une barbe dégueulasse, ça valait parfois mieux qu’un rasage frais et de la gomina pour être champion. Le Vestiaire l’avait dit il y a bien longtemps, la victoire lyonnaise en Ligue des Champions passera par Benzema. Sauf si les grands clubs alignent des attaquants. Le ballon d’or aussi, sauf si Anelka en décide autrement.

Pendant ce temps-là, Rennes, Nice et Toulouse sont passés devant Bordeaux. Blanc va-t-il le supporter longtemps ?

Ligue 1 : L’étripe à la mode

Bordeaux ne devra pas faire de sentiment ce week-end. Si les Girondins veulent confirmer leur statut de favoris de Ligue 1, il faut arrêter de perdre des points contre les petits.

Réveillère a été triste toute la semaine. Non pas parce qu’il vient de fêter ses 29 ans et que Domenech lui envoie toujours un texto les jours d’annonce de sélection pour le convoquer chez les Espoirs. Il est triste, simplement parce que l’an passé, c’est lui qui avait eu la fève dans la galette des rois : Wendel jouant milieu gauche, il était au coeur du choc. D’ailleurs, le Brésilien frôla l’arrêt cardiaque en voyant arriver son meurtrier. Mais voilà, cette année, Wendel n’est plus l’indiscutable, la star, l’homme à flinguer. Et repiquer plein axe pour démolir Gourcuff ça se verrait, alors il rongera son frein tout le match pendant que les potes feront le boulot.

A vrai dire, Lyon n’a pas le choix s’il veut gagner ce match. Encore moins que la saison passée, chanteraient en choeur Boumsong et Cris. Et comme le président est aussi confiant envers ses joueurs que satisfait de ses recruteurs, il débute le match avec de l’avance. « Evidemment, Gourcuff est un joueur qui intéresse l’Olympique Lyonnais, quel que soit le prix. C’est vraiment un joueur de grand talent et qui a son avenir devant lui. Je ne dis pas ça pour concurrencer Bordeaux. N’importe quel grand club serait intéressé. C’est bien joué de la part de Bordeaux, un super investissement. Si en plus ils peuvent l’acheter à un bon prix en fin de saison, c’est très bien. » Keita pourra faire autant de tennis ballon qu’il veut, il ne visera jamais aussi juste. « Je ne vois pas comment ils ne pourraient pas lever l’option. » Un détail, le néo-surdoué n’en a rien à foutre de l’intérêt

L’instant Le Vestiaire : Christanval de grâce

Roger Lemerre pensait le plus grand bien de lui. Ils sont rentrés dans la légende en même temps. Juste retour des choses : l’éternel successeur naturel de la défense de 98 est finalement le moins mauvais de sa génération.

Les socios du Barça ont élu leur pire équipe type de l’histoire il y a quelques semaines. Sans surprise, Philippe Christanval y figure, aux côtés de Frédéric Déhu. Mais contrairement au fils spirituel de Jean-Guy Wallemme, il en a au moins retiré un avantage : retrouver les Bleus au moment opportun. Si Martin Djetou était son mentor, alors l’élève a dépassé le maître. Les plus éminents spécialistes du football l’avaient prédit : ce 7 octobre 2000, en Afrique du Sud, le longiligne défenseur de Monaco avait pris rendez-vous avec la belle Bleue.

Ce qu’ils savaient moins, c’est qu’elle était volage au point de ne le rappeler qu’un an et demi plus tard, après rendez-vous foireux (Micoud, Meriem) et plans d’un soir (Jurietti, Nicolas Gillet). Ce que Christanval ne savait pas, c’est qu’il n’aurait jamais l’opportunité de conclure.

Blaugranalphabete

Car le passage à Barcelone de Christanval n’a probablement servi qu’à entretenir l’espoir. Barcelone en 2001-2002, c’est une 4e place en Liga et une demi-finale en Ligue des Champions. Christanval aurait bien mérité sa médaille après avoir participé aux poules. Pour lui, c’est surtout 26 titularisations en Liga. Lemerre n’y a vu que du feu et l’emmène à la Coupe du monde. Les prestations de Papin à la World Cup 94 ont fait plus de bruit. Mais Philippe s’en foutait, il était content d’être là, de participer à la fête.

Au Barça et chez les Bleus, la saison suivante sera celle de la confirmation : cinq matches et un départ pour l’OM. Petit, il était le successeur de Blanc, en noir. Christanval tient à son statut : à l’OM, il rappelle à chaque apparition les quelques mauvais matches du Président avant son départ pour l’Inter, et il y en a eu. Il ne reste qu’une saison, puis direction l’Angleterre, qui lui confirme bien qu’il n’a pas re-signé de licence de joueur pro. Fulham l’entretient un temps, mais seul le Milan AC a poussé le merchandising jusqu’à l’auberge de vieillesse.

Défense d’y voir

Christanval en aurait donc fini s’il avait un jour commencé. C’est ce fameux 7 octobre 2000 qui déterminera le rayonnement de toutes les défenses bleues qui suivront, privées de Blanc, Desailly ou Thuram. Christanval surpasse la quasi totalité des joueurs sélectionnés de sa génération (1978). Ils sont douze, citons-en onze pour gagner du temps : Boumsong, Bréchet, Camara, Escudé, Zebina (79), Gillet (76), Silvestre (77), Squilacci (80), Mendy, Fanni et Givet (81). Cette année, ils ont tous un contrat en première division de leur pays, c’est déjà pas mal. Le seul concurrent de Christanval est le grand espoir du foot français, l’ancienne idole de Mourinho, il se nomme Gallas. C’est le nouveau Desailly, le patron incontesté d’Arsenal, le futur capitaine inamovible de l’équipe de France. C’est un détail, il est né la même année qu’Henry. Qui a dit carrière ratée ?

Et Blackburn mit Christanval à l’essai en septembre dernier. Il était libre. Gallas aussi. Suffisant pour élargir le casting du Domenech show ?

Ligue 1 : Lyon n’a pas le Bak

C’est la nouvelle de la semaine. De Mathoux à Josse, tout le gratin en parle : le grand Cris est de retour, aux côtés de l’international Boumsong. Le Steaua s’est quand même procuré des occasions.

L’ambition est un vilain gros mot. Jean-Michel Aulas ne le prononcerait d’ailleurs plus si Benzema n’avait pas promis de rester seulement s’il se faisait refaire les deux oreilles, en grand. Mais voilà, cela n’a échappé à personne, sauf à Noël Tosi : le Lyon d’aujourd’hui ne se contente pas de ne plus valoir celui d’hier. Sa défense est aussi redescendue sur terre, en l’occurrence au niveau L1. Ca valait le coup de se débarrasser de Caçapa, Jacek Bak, Clebar Anderson et Hubert Fournier.

You sing a boum song, you had a bad day

Zero but encaissé en quatre matches, Lacombe peut bomber le torse. Fer de lance de la meilleure attaque du championnat, Jelen n’a pas tiré tant que ça sur le poteau et n’a pris Cris de vitesse que vingt fois. Le progrès s’est confirmé contre un Lille redoutable à l’extérieur puis en amical contre l’équipe de CFA de Sochaux. Mais l’OL est décidément insatiable et la scène hexagonale ne lui suffit pas. Il fallait la Ligue des Champions pour entériner la solidité défensive retrouvée. 2-0 contre Bucarest, un Lyon recroquevillé dans ses trente mètres en deuxième mi-temps. Et puis il y eut ces terribles cauchemars de Boumsong. Trois nuits partagées avec un Roumain géant même pas amoureux. A chaque fois, raconte-t-il à qui veut le croire, la scène est similaire : Goian monte sur corner, il fait trois mètres de haut, Boum ne peut rien faire. Et c’est Benzema qui est chargé de lui rendre sa taille normale. Si Juninho a frôlé l’embolie pulmonaire à l’heure de jeu, Puel a apprécié la solidarité sans faille de ses joueurs. Cris et Boumsong aussi : ils ont enfin pu rater leurs tacles sans arrière-pensée.

Mounier, tu dors

Et la relève est là. John Mensah avait d’ailleurs été accueilli par Le-vestiaire.net avec tout le respect dû à son rang. Judicieux : la révélation ghanéenne aurait été aperçue sur le flanc gauche, par erreur. Les policiers lyonnais ne pouvaient pas laisser passer ça : Belghazouani n’aura pas de mal à le convaincre pour son prochain clip. Puel aura beau regarder son banc de touche de fond en comble, il peut être rassuré : aucun autre ne leur arrive à la cheville, excepté Réveillère, qui est collectionneur. A l’époque, j’avais Essien pour dépanner, pense Le Guen au moment d’écrire Zoumana Camara sur la feuille de match chaque samedi. Heureusement, Lyon se prépare un avenir doré. L’ambition est sauve.

Pendant ce temps-là, Monaco attend toujours d’inscrire quatre buts dans le même match.