Il n’a ni la barbichette de Barth, ni les talents de recruteur de Lacombe, mais il reste une valeur sûre. Il est de retour. Cette semaine, Le-Vestiaire.net lui rend hommage.
La semaine dernière, la Ligue des Champions a mis en lumière les hommes forts de l’OL. Sur le terrain, seuls trois joueurs n’avaient plus de souvenirs de l’époque Jean-Marc Chanelet : Toulalan-Juninho-Benzema. Samedi ils ont confirmé. Fabio Santos et Ederson peuvent chercher un prêt, pas Fred, qui veut prouver à Govou qu’on peut aussi rester à Lyon par choix. Même en ne jouant que contre Valenciennes, sans marquer.
Pourtant, avant le grand soir florentin, Lyon a pris peur. Vacillant à Paris, chahuté à domicile par Bordeaux, taxé d’avoir une défense de merde qui se fait même ridiculiser par l’attaque d’Auxerre : il n’en fallait pas plus pour lancer un aPuel au secours. Aulas, ressorti du placard, a déployé sa panoplie. Dans son rayon, le terrain médiatique. Pascal, le grand frère, qui donne des conseils via une syntaxe douteuse, n’a rien à lui apprendre : plus c’est grossier, mieux ça marche.
Juni a l’idée
Le festival a commencé après la Fiorentina. Expulsé pour avoir tenté de refourguer une carte Cotorep à Sylvain Armand au Parc des Princes, Juninho vit rouge. Puis laissa ses crampons dans une porte du Parc. Verdict : deux matches ferme. Encore moins que le strict minimum, une aubaine pour l’OL. Aulas ne pouvait qu’en profiter : il fallait gueuler pour avoir encore mieux la prochaine fois.
Coup monté, s’exclame alors Aulas, une fois la qualification en C1 acquise. « Le bilan est éloquent. Les instances françaises ne savent pas alléger le calendrier de l’OL et la commission de discipline a la main lourde. » Scandale, répète Aulas. « Comment imaginer une telle sanction quand on se rappelle que le capitaine lyonnais n’avait jusque-là pris qu’un avertissement en tout début de saison ? » Une telle estime donnera des ailes au modèle de vertu brésilien, au moment de prendre un carton jaune volontaire à Florence pour éviter une suspension en huitièmes de finale.
Il VA si bien
Aulas avait pourtant promis de prendre du recul avec l’arrivée de Puel. Il avait bien fait. Au milieu de compétitions peu concurentielles, tant en France qu’en Europe, le Lyon le plus faible de l’histoire post-2001 pouvait se permettre de tout gagner. Mais voilà, la machine est relancée: celle qui n’a jamais recruté un grand joueur, celle qui a réussi à ne dominer que la France. L’OL piétine à Gerland contre un relégable ? Jean-mi a la réponse. « C’est toujours plus facile de défendre que d’attaquer sur un terrain vraiment injouable. » Même un grand quotidien sportif met sa déontologie à son service. « En plus, après Florence, les joueurs sont revenus très tard dans la nuit. C’est un peu dans la mouvance actuelle. »
Et ça marche. Le président manceau Henri Legarda est sous hypnose. « Si Paris veut décaler son match au dimanche, pour que Lyon avance le sien au samedi, nous acceptons. Pour défendre les intérêts supérieurs du football français. » Aulas a repris la main. Il prospecte déjà pour vendre Delgado 20 millions d’euros au mercato d’hiver. Il s’est laissé griser, sans doute. Bordeaux jouera le vendredi, Lyon toujours le dimanche. Beau joueur, Aulas s’est rangé derrière ses chers intérêts supérieurs du foot français en Coupe d’Europe. Legarda ne compte pas en rester là.
Pendant ce temps-là, Bordeaux a encore frôlé le titre de champion de France à Sochaux, comme contre Paris, Nice, Lyon, Nancy et Rennes. Et le nouveau Benzema a pris 3 dans L’Equipe. Qu’en penserait C.Ronaldo s’il le connaissait?