L’Edito : Un compte de Noël

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Le meilleur skieur du monde qui laisse filer des points, Mathieu Bataille chevalier de bronze, Yann Eliès qui garde sa jambe… Cette année, le Père Noël est généreux pour tout le monde, sauf pour Laurent Blanc et le Top 14, bien sûr, qui n’intéresse personne et surtout pas Peyo Greenslip.

Il était une fois dans une époque pas si lointaine, le meilleur site de sport de tous les temps se permit de dresser un bilan des années lyonnaises. Les grandes années de la meilleure équipe du monde, pas celles des huitièmes de finale. Cette génération était morte et fut enterrée à Manchester sur l’autel de l’ambition. Mental, recrutement, gestion : une trinité fatale orchestrée par l’économe en chef. Le Vestiaire semblait comme à chaque fois très loin de la vérité.

Et soudain, à la veille d’une fin de règne certaine, tel un miracle de Noël, Aulas avoua son crime. Sous la pression d’un tirage européen flatteur, il se souvint de sa promesse de remporter une Ligue des Champions et se pencha sur les feuilles de match de son équipe. Bien que piètre connaisseur du ballon rond, le nom de Boumsong résonna dans sa tête comme une frappe cadrée de Hoarau. Ca sonnait faux. Lacombe ne lui fournit pas plus d’explications sur le nom du remplaçant de Juninho. Lyon jouait donc bien à quatre depuis le début de saison. A Puel, ça lui allait bien, persuadé qu’il était que le meilleur joueur croisé dans sa carrière s’appelait Rui Barros. Mais pour battre Barcelone, lui glissa Le Vestiaire, il faudrait plutôt débaucher un Djorkaeff, un Manu Petit et un Thuram. Après tout, chaque année, il croyait bien l’avoir, sa guitare au pied du sapin.

Pendant ce temps-là, Fred propose de résilier son contrat. Si c’est pas une belle année qui s’annonce.

LdC : La victoire est Camp Nou

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Lyon savoure déjà les fruits de son exploit face au Bayern. Caen a fait les frais de l’euphorie Gone, le Barça serait sur la liste. Benzema ira-t-il chercher le Ballon d’Or ?

Pour un peu, Messi a failli prendre peur. Mais ses oreilles ont mal compris : la comparaison entre Govou et Ronaldinho s’arrête aux frontières des sombres vices avinés de Pepe Carvalho. Montalban, le Barrio Chino, la Casa Leopoldo : pourquoi Abidal et pas moi ? se torture Sydney. Il aurait tant aimé la Catalogne et sa capitale. Ou plutôt sa capitule, comme l’aurait volontiers précisé Sacco. La France du foot en cauchemardait, Lyon affrontera bien le Barça. L’ambition est là, les premiers effets du recrutement d’Ederson commencent à se faire sentir.

Messi, mais non

Pourtant, Le Vestiaire l’avait dit en pleine euphorie estivale : jouer des grands d’Europe est le meilleur tirage qui soit pour un club français. A part le recrutement d’un grand joueur, un nouveau président, un entraîneur de standing, le départ de Fred et l’aménagement d’une cellule de dégrisement à Tola Vologe, il ne manque qu’un exploit pour qu’Essien arrête de rire quand on traite l’OL de grand club. Le Barça, actuellement meilleur qu’en 2006, c’est parfait pour entrer dans l’histoire. Même si Grosso a de fortes chances de débuter dans la zone de Messi. Toulalan va avoir du boulot, comme en septembre 2007. Il faudra viser plus juste, Sergio Ramos vient de donner quelques indications à la Terre entière.

Benzemasque qui tombe

Durant ce même été 2008, comme en 2007, Le Vestiaire vous avait également présenté ce jeune joueur qui semblait légèrement supérieur à Cyril Chapuis. L’année dernière notre spécialiste lui promettait le meilleur. Avec toutes les précautions d’usage, il apparaît qu’il aurait devancé Fred au classement des buteurs et que ce même Fred n’aurait pas marqué l’unique but lyonnais contre Manchester. Il y a quelques mois, nous indiquions que la réussite lyonnaise, avec la retraite de Juni, ne passerait que par un seul joueur qui ne serait pas Wiltord, victime d’un mauvais Feydeau. La suite nous a donné tort, comme à chaque fois. Il n’a gagné que neuf des onze victoires de Puel en Ligue 1. Petite faiblesse en Ligue des Champions, mais c’est le dur apprentissage du très haut niveau. Si Benzema met deux triplés, Aulas aura eu raison de jouer avec Boumsong.

L’an passé, la confrontation avec Manchester avait suscité un léger doute. Bien vite balayé, avec un but d’avance. Cette année, un autre doute se fait jour. Lyon peut-il éviter de prendre une branlée ?

L’Hommage : Vade retro Saint-Aulas

Il n’a ni la barbichette de Barth, ni les talents de recruteur de Lacombe, mais il reste une valeur sûre. Il est de retour. Cette semaine, Le-Vestiaire.net lui rend hommage.

La semaine dernière, la Ligue des Champions a mis en lumière les hommes forts de l’OL. Sur le terrain, seuls trois joueurs n’avaient plus de souvenirs de l’époque Jean-Marc Chanelet : Toulalan-Juninho-Benzema. Samedi ils ont confirmé. Fabio Santos et Ederson peuvent chercher un prêt, pas Fred, qui veut prouver à Govou qu’on peut aussi rester à Lyon par choix. Même en ne jouant que contre Valenciennes, sans marquer.

Pourtant, avant le grand soir florentin, Lyon a pris peur. Vacillant à Paris, chahuté à domicile par Bordeaux, taxé d’avoir une défense de merde qui se fait même ridiculiser par l’attaque d’Auxerre : il n’en fallait pas plus pour lancer un aPuel au secours. Aulas, ressorti du placard, a déployé sa panoplie. Dans son rayon, le terrain médiatique. Pascal, le grand frère, qui donne des conseils via une syntaxe douteuse, n’a rien à lui apprendre : plus c’est grossier, mieux ça marche.

Juni a l’idée

Le festival a commencé après la Fiorentina. Expulsé pour avoir tenté de refourguer une carte Cotorep à Sylvain Armand au Parc des Princes, Juninho vit rouge. Puis laissa ses crampons dans une porte du Parc. Verdict : deux matches ferme. Encore moins que le strict minimum, une aubaine pour l’OL. Aulas ne pouvait qu’en profiter : il fallait gueuler pour avoir encore mieux la prochaine fois.

Coup monté, s’exclame alors Aulas, une fois la qualification en C1 acquise. « Le bilan est éloquent. Les instances françaises ne savent pas alléger le calendrier de l’OL et la commission de discipline a la main lourde. » Scandale, répète Aulas. « Comment imaginer une telle sanction quand on se rappelle que le capitaine lyonnais n’avait jusque-là pris qu’un avertissement en tout début de saison ? » Une telle estime donnera des ailes au modèle de vertu brésilien, au moment de prendre un carton jaune volontaire à Florence pour éviter une suspension en huitièmes de finale.

Il VA si bien

Aulas avait pourtant promis de prendre du recul avec l’arrivée de Puel. Il avait bien fait. Au milieu de compétitions peu concurentielles, tant en France qu’en Europe, le Lyon le plus faible de l’histoire post-2001 pouvait se permettre de tout gagner. Mais voilà, la machine est relancée: celle qui n’a jamais recruté un grand joueur, celle qui a réussi à ne dominer que la France. L’OL piétine à Gerland contre un relégable ? Jean-mi a la réponse. « C’est toujours plus facile de défendre que d’attaquer sur un terrain vraiment injouable. » Même un grand quotidien sportif met sa déontologie à son service. « En plus, après Florence, les joueurs sont revenus très tard dans la nuit. C’est un peu dans la mouvance actuelle. »

Et ça marche. Le président manceau Henri Legarda est sous hypnose. « Si Paris veut décaler son match au dimanche, pour que Lyon avance le sien au samedi, nous acceptons. Pour défendre les intérêts supérieurs du football français. » Aulas a repris la main. Il prospecte déjà pour vendre Delgado 20 millions d’euros au mercato d’hiver. Il s’est laissé griser, sans doute. Bordeaux jouera le vendredi, Lyon toujours le dimanche. Beau joueur, Aulas s’est rangé derrière ses chers intérêts supérieurs du foot français en Coupe d’Europe. Legarda ne compte pas en rester là.

Pendant ce temps-là, Bordeaux a encore frôlé le titre de champion de France à Sochaux, comme contre Paris, Nice, Lyon, Nancy et Rennes. Et le nouveau Benzema a pris 3 dans L’Equipe. Qu’en penserait C.Ronaldo s’il le connaissait?