La Légende : L’ablation des Abidal

daube2

Le Vestiaire est entré aujourd’hui dans sa troisième année d’existence. Pour l’occasion, il fallait rendre hommage au joueur le plus emblématique du sport français actuel. Le jour où Lyon devait entrer dans l’Histoire du foot européen, il était là. Le jour du premier enterrement des Bleus de Domenech, il était encore là. Le jour où le plus grand Barça de l’Histoire a failli passer à la trappe, il était toujours là. Si la carrière d’Eric Abidal était un match, les « il s’est troué » de Jean-Michel Larqué ne dureraient qu’une heure et demie.

23’31

La plus rapide, et peut-être la mieux construite de toutes ses oeuvres, à un poste d’arrière central qu’il estime le sien, contrairement à l’ensemble de ses entraîneurs. Le chrono affichait déjà 3’42 » qu’Abidal lançait Luca Toni de la tête. L’Italien avait prouvé tout son goût pour le haut niveau à Munich, à moins que ce ne soit à la Fiorentina. Il confirme : seul face à Coupet, il se permet la gourmandise de tirer comme une merde à deux mètres du poteau, ce que tout bon avant-centre aurait fait à sa place. Mais, comme le dit le proverbe, si c’est dedans, c’est pareil, même si pour Maurice il faut nuancer. Alors, vingt minutes plus tard, la flèche Toni le prend de vitesse. Rapide, Abidal peut encore le rattraper pour l’empêcher de passer. Par la droite, par la gauche, les pieds d’Abidal choisissent les deux. Penalty, carton rouge, Boumsong rentre, l’Euro est fini. Colleter et Blondeau ont gardé la VHS.

66’

Ce n’est pas parce que Sagnol continue de donner des conseils en costard à la télé, à l’aise comme Marc Cecillon à une réunion de parents d’élèves, qu’il faut toujours l’écouter. Déjà pris dans son dos tout au long de la première mi-temps, Abidal s’accorde une pause pour admirer le jeu de tête de Drogba. Rattrapé par la réalité, dépassé par Anelka, il le colle, l’autre tombe tout seul, carton rouge. C’est cruel, mais le haut niveau c’est pas courir toujours derrière son attaquant. Heureusement, le miracle se produit pour le Barça : Seydou Keita est rapatrié sur le côté gauche de la défense. Chelsea finit par craquer quand Abidal est déjà douché. Déjà privé d’Alves pour la finale, Guardiola peut jubiler.

76’13

La plus récente, pas si éloignée de celle de Chelsea puisque seulement quatre jours plus tard. Surtout, la seule qui manquait à son palmarès : l’expulsion à la maison. Un match pour le titre, le plus grand stade d’Europe plein à ras bord fêtant déjà son équipe qui mène 3-1 à 15 minutes du titre. Quelle meilleure minute pour venir provoquer un penalty, doucher l’enthousiasme des supporters et relancer un adversaire qui finalement égalisera à la dernière seconde et obligera le Barça à fêter son titre à l’extérieur ? Abidal, lui, est rassuré : il s’évite la finale de la Coupe du Roi et verra très probablement le match du titre dans un bar du Barrio Chino. Qui pourrait le reconnaître ?

87’27

Chronologiquement, le premier drame de sa carrière, si l’on met de côté sa saison 2000-01 à Monaco. Il reste quelques secondes à jouer, Lyon tient sa première demi-finale de Ligue des Champions. Fred mis à part, on ne voit pas qui pourra empêcher la meilleure équipe d’Europe d’aller en finale. A cet instant, pourtant, personne ne comprend ce qui passe par la tête d’Abidal. En revanche, tout le monde voit bien que le ballon passe au-dessus de sa tête avant d’atterrir dans les pieds de Schevchenko, seul face à Coupet. Les analystes du monde entier sont formels : l’Ukrainien n’a donc pas pu sauter, Abidal était tout seul pour faire une tête. Farceuses, les caméras du monde entier ne manqueront pas de montrer qu’Inzaghi, dans son sprint de joie, croisera sa victime, les bras ballants. Comme si numéro 20 dans le foot, ça voulait encore dire pas titulaire.

Trois expulsions, une élimination, des moments clés où le talent compte, mais se voit moins que les conneries. Pour Domenech, une seule question : stoppeur ou latéral ?

L’actu du lundi 11 mai

Sans hésitation

juni

Pas nous.

Le Barça s’inquiète

Arsenal-Chelsea : 1-4

Love United

united

Battu 2-0 ce week-end dans le derby mancunien, Manchester City s’est consolé en signant un nouveau contrat de sponsoring avec la compagnie aérienne Etihad Airways. Ses dirigeants savent prendre du recul sur les événements : Etihad se traduit par ‘United’ en Anglais…

Vous ne l’avez pas vu hier à Barcelone

Penalty ?

wenger

Baseball mom

baseball

Jusqu’où les parents iront-ils pour faire de leurs gosses des futurs champions ?

Ligue des Champions : 40° à Londres

dw

« Comment, à ce niveau-là, on peut rater des centres ? Mystère et boule de gomme ! » Christian Jeanpierre, 2009
« Y’a du mou dans la corde à linge du côté de Dani Alves ! » Christian Jeanpierre, 2009.

Pour le match le plus important de sa jeune vie d’entraîneur, Guardiola avait mis les petits plats dans les grands. Pas moins de trois choix douteux au coup d’envoi : se priver de Touré dans l’axe au milieu, ne pas se priver de Keita et le port d’une cravate en cuir noire. Il ne voulait pas être seul à la noce, Hiddink l’a généreusement accompagné, avec un mauvais goût des plus élégants : donner sa confiance au duo frenchie magic, Anelka-Malouda, pour animer les côtés.

Gus ne fut pas déçu, Malouda fut énorme. Pour un Ribéry, on dirait médiocre, mais pour un Malouda, le mot n’est pas exagéré :  réussir deux passes et un contrôle au milieu d’un tel carnage, ça vous classe un joueur. Domenech sourit, il n’a pas la mémoire courte et sait parfaitement où il a rangé son Flo. Mais le Greco-Coréen n’avait, pour une fois, pas le monopole de la nullité.

Pep et Carvalho

Son homologue Pep a eu la surprise de découvrir dans son équipe quelques inédits. Devant, l’absence d’Eto’o et Messi aurait pu surprendre, elle devient presque classique dans ce type de match, on l’avait déjà vu l’aller. Cette fois une passe décisive décisive est venu compléter le famélique bilan. Maradona se pose des questions. Derrière,  Alves a su rendre hommage à Roberto Carlos et Busquets a fait cinq minutes de haut niveau, à croire qu’il s’est un jour entraîné avec Xavi. Une semaine n’aurait pas été un luxe. Et puis il y eut les deux hommes du match : Henry, bien-sûr, qui fut largement au niveau des ses deux compères, et Iniesta, qui ramassera le traditionnel Ballon d’Or de Titi dans quelques mois. Et pourtant, il a tout raté en première mi-temps, mais au moins il a tenté. Etrange inspiration. C’est le Henry du match aller, avec un quart d’heure en plus.

Ballack placide

Chelsea, en revanche, ne fut pas plus mauvais qu’au Camp Nou. Pourquoi s’emmerder à essayer de construire quand on a qu’un seul joueur ? Il s’appelle Lampard et ça fait deux ans qu’il ne sert à pas grand-chose. Barcelone fut catastrophique. Aucune percussion, aucune précision, la première mi-temps lyonnaise était là, avec quelques milliers de fautes en complément. Keita lève la main.

Il ne manquait qu’un seul ingrédient pour rendre cette demi-finale carrément dégueulasse :  l’inévitable plaidoyer pour la vidéo. Abidal avait beau ne pas être très bon, comme chaque fois, ça n’était pas une raison pour le virer. Ce qui permit quand même à Keita de moins participer au jeu. Une main de Piqué dans la surface, un attentat d’Essien sur Iniesta et tant d’autres compensations.  « Vol » a un sens, « équilibre » aussi. Que signifie « scandale » ? Au final, regretter la purge mancunienne de la veille n’en aurait pas été un.

Le vilain Barcelone s’en est sorti à la dernière seconde et devint une très grande équipe. Les Hongrois furent vengés, Thierry Henry aussi. Chelsea, faible dans tous les secteurs du jeu, fut donc incapable de tuer un match. Le Barça ne méritait pas de se qualifier à l’aller, Chelsea au retour. C’est le retour qui compte. Le Vestiaire est encore le grand vainqueur  de la rencontre et assistera comme prévu aux cinq buts blaugrana de la finale.

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Qui a été le plus nul sur le terrain ?

Alves, Malouda, Christian Jeanpierre, Anelka, Lampard, Busquets, Keita, Guardiola, Eto’o, Hiddink, Abidal, Messi ont fait le maximum, mais comme souvent ces derniers temps l’arbitre a volé la vedette et le match. Platini et son arbitrage à la papa ont le vent en poupe.

Et Ballack ?

Il a très bien fait ce qu’on lui a demandé : défendre comme un boeuf. Vous le confondez peut-être avec son homonyme de l’équipe allemande.

Qui a été l’homme du match ?

Comme d’habitude, Thierry Henry, celui sur le banc et celui sur le terrain. Peut-on vraiment se qualifier en misant uniquement sur les déviations de Drogba ?

Le Barça était-il vraiment diminué ?

Non. Le Barça de Rijkaard était au grand complet. Peut-être lui manquait-il Thuram.

Etait-ce Titi Camara ou Samuel Eto’o sur le terrain ?

Le Vestiaire n’a pas les éléments nécessaires pour vous répondre. Seul indice : Titi Camara était habitué à être mal entouré.

A-t-on retrouvé le Yaya Touré de Monaco ?

Sans aucun doute, mais dans un rôle bien différent : défenseur central. On a aussi retrouvé le Guardiola clairvoyant de Brescia.

Seydou Keita ressemble-t-il à Thomas N’Gijol aussi sur le terrain ?

Vous avez l’œil. Pour les petits veinards qui ont vu N’Gijol taquiner le ballon à Bercy fin mars, la comparaison n’en est que plus frappante.

Le Malien aurait-il pu jouer un face-à-face avec Cech à la 51e minute ?

Difficile à dire. Son contrôle de la malléole gauche laisse planer le mystère. Une chose est sûre en revanche, c’est bien lui qui a écarté le danger sur une passe de Messi vers Eto’o.

Eric Abidal aime-t-il les grands matches ?

France-Italie aimait-il Abidal ?

Sergio Busquets a-t-il effectué cinq très bonnes premières minutes ?

C’est bien vu. Vous avez sans doute noté également qu’il est resté sur le terrain ensuite.

Iniesta a-t-il remplacé Henry avantageusement sur le côté gauche ?

Pas la peine d’être arrogant, Henry aussi a déjà tout raté et marqué quand même.

Un petit supplément Christian ?

« John Terry a dit à propos de Didier Drogba que dans sa forme actuelle, c’est le meilleur attaquant du monde. C’est une donnée importante de ce match. » Aussi important que le contrôle rétro du tibia qui l’empêche d’aller défier Valdes ? Ou son face-à-face qui a suivi ?

« Il est dans un bon soir Dani Alves. En difficulté défensivement, mais dans un bon soir. » Le Vestiaire ne le dirait pas mieux.

« Si Piqué ne fait pas main », dit Larqué, « Il y a but » ajoute Christian, « Anelka récupère le ballon » tempère Jean-Michel à peine consterné. Quel rapport y a t-il entre Anelka et un but ?

Christian sent les coups, il a déjà plus de 20 ans de carrière. Après plusieurs occasions pour Chelsea, c’est la délivrance, Lampard obtient un corner : « Balle de 2-0 pour les Blues. »

LdC : Chelsea, sex and sun

under

Opposition de styles crient les uns, terrain plus petit hurlent les autres. Le Barça n’aurait aucune chance. Et si le Real n’était pas une si mauvaise équipe ?

Le Vestiaire attendra le dernier moment pour en être sûr. Notre spécialiste foot, et même son despote hiérarchique, ne savent toujours pas s’ils regarderont la demi-finale retour de ce soir. En entier, contrairement au lever de rideau d’hier soir. Le déclic a pris l’avion avec ses coéquipiers : il s’appelle Thierry Henry, son genou décidera. Une finale anglo-britannique c’est pas toujours chiant.

S’il joue, le Barça se présentera ce soir dans sa configuration habituelle, avec les trois meilleurs milieux et les trois meilleurs attaquants du monde. Gerrard s’est mordu les doigts de ne pas pouvoir le contester, Essien risque de comprendre ce soir. Les chances de Chelsea tiennent en quatre mots : Caceres, Abidal, coups de pied arrêtés, arbitre. Les Anglais ne vont pas prendre le risque de jouer au ballon, on va quand même pas leur apprendre comment aller en finale de C1. De toute façon, Drogba ne serait pas d’accord, depuis quand c’est Anelka qui décide comment on attaque ?

Under the Bridge

En face, Messi peut tout à fait passer à côté de son match. Guardiola s’en fout, ça occupe encore les défenseurs pendant que Henry débloque les situations, avec ou sans Eto’o. Les plus éminents spécialistes craignent pourtant pour ce Barça, pompeusement présenté comme le plus grand de l’Histoire juste parce qu’il a marqué 100 buts en 34 matches dans un championnat qui n’est pas Hollandais ou parce qu’en Ligue des Champions, c’est 29 en 11 matches.

La menace n’est ni Ballack, ni Malouda : Stamford Bridge n’a pas les dimensions du Camp Nou. 103×67 contre 105×68, c’est effectivement sur les 239 mètres carrés manquant que Barcelone tourne à 62% de possession de balle moyenne, qu’Iniesta et Xavi réussissent leurs feintes de corps, que Eto’o reçoit tous ses ballons, que le Barça réussit à fixer d’un côté ou dans l’axe pour s’ouvrir des espaces de l’autre chaque fois, comme aucune autre équipe. Henry ne pourra prendre que huit mètres d’avance au lieu de dix sur Ivanovic, c’est baisé.

Pendant ce temps-là, Manchester s’est qualifié parce que Gibbs a glissé. Ca arrive même aux meilleurs, mais c’est très rare. Qui se souvient la Coupe du monde 1954 ?

L’actu du vendredi 17 avril

Hoarau d’un soir

Petit à petit Hoarau fait son nid. La petite merveille parisienne d’à peine 25 ans a encore confirmé, hier soir, tout le bien que l’on pense de lui en permettant l’entrée en jeu de Ludovic Giuly. Ca sera malheureusement resté inaperçu : Landreau a encore attiré toute l’attention sur lui. C’est ça, les monstres sacrés.

De cancer

Après la greffe du visage et le clonage animal, la science est heureuse d’annoncer la diminution des temps de rémission des fractures de la clavicule. Si seulement Tyler Hamilton avait su. Son ancien patron devrait donc être du Giro. Un cancer, et il pourra aborder le Tour en favori.

Pas…

pois

Eva pas au mieux

desperate2

On mange bien chez les Parker.

Beattie me up

stoke

Transféré l’été dernier de Metz à Newcastle, le défenseur français Sébastien Bassong a réussi le week-end dernier son premier gros coup, dans le visage de James Beattie. « Je pense qu’il l’a fait exprès », a accusé le joueur de Stoke City une fois ses 12 points de suture posés.

Un Cech en bois

Quelles étaient les chances pour que le Chelsea-Liverpool de mardi se termine sur un 4-4 avec un premier but de Fabio Aurelio ? Si ce parieur visionnaire n’avait pas misé qu’une seule livre dessus, on aurait pu croire que Petr Cech avait été acheté par la mafia tchèque. Comment a-t-il donc pu sortir un si mauvais match ?

Boire ou conduire

bourdais

La marque Cécillon

MARSEILLE, 16 avril 2009 (AFP) – L’ancien champion du monde de VTT (cross-country) en 2000, Miguel Martinez, 32 ans, condamné le 7 avril pour violence volontaire contre son épouse, a fait appel de sa condamnation, a-t-il indiqué à l’AFP. Le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) a condamné Martinez, champion olympique à Sydney en 2000, à quatre mois de prison avec sursis. Le sportif a précisé qu’il avait été licencié par son équipe cycliste, Felt.

Ligue des Champions : Qu’a fait Nagui ?

Malgré la qualification pour les huitièmes, Le Vestiaire exige le départ immédiat de Laurent Blanc. Pour la deuxième fois en deux semaines, Bordeaux n’a pas battu Lyon.

Jean-Louis Triaud pourra tenter toutes les dissimulations. Lettre de licenciement de Jurietti, contrat à temps partiel de Cavenaghi, renouvellement de pilule à la femme de Fred, rien n’y fera : Blanc ne resignera plus rien après Chelsea. La joie coïtale d’Alou Diarra a beau ressembler à celle de Dugarry contre le Milan AC, on subodore une différence. Deux semaines après Lyon, un mois et demi après la Roma, sans oublier Paris ou Nancy, l’affront d’hier soir ne passe pas. Bordeaux n’a pas battu une équipe de Chelsea qui en a moins fait que Cluj. Et le malheur de Blanc a été total : au lieu de Praud et Ginola, il n’avait qu’Astorga. Et si seulement il avait eu Ginola sous la main.

Tholot de source

Pour Blanc, à moins qu’il estime vraiment que son équipe peut finir par conclure, il est temps de faire ses valises. Ses joueurs ont écrasé des Anglais pathétiques, mais Lyon ne fait pas match nul avec des Roumains. Pourtant, le niveau était là : la technique de Gourcuff a parfois mis au supplice la défense. Son double râteau sur Terry suffit pour signer où il veut en Angleterre l’an prochain. Mais ses défauts en ressortent plus forts que jamais. Chelsea avait fait un pari, certainement en compilant le début de saison bordelais : ne pas se fatiguer pour rien, donc ne pas jouer. Avec deux certitudes : Marouane Chamakh terminerait le match sans avoir foulé la surface de Cech et la rigueur bordelaise offrirait tôt ou tard soit une expulsion, soit un but. Le gagnant du jour est Jurietti, mais il ne pensait pas qu’Alou Diarra passerait l’éponge. Battre la pire Roma de ces dix dernières années offrira la qualification. Et si Bordeaux préférait l’UEFA ?

Pendant ce temps-là, David Astorga se prend à rêver du poste de commentateur. Il a fait ce qu’on lui a demandé : être chauvin. « Et Anelka y a été de son petit but. » Le FC Antilles a trouvé ses héros. Et la Ligue des Champions pourrait être rebaptisée Ligue 1.