L’Edito : No Loeb in job

Pourquoi Le Vestiaire devrait-il avoir toujours raison ?

Ce week-end, notre service foot s’est amusé à parier sur la Ligue 1. Une simple grille suffira, les résultats sont assez prévisibles. Le pognon est en vue, nos chroniqueurs basket et rugby vont enfin être payés. Puis la journée s’est déroulée, Nancy a battu le grand Montpellier à domicile, Auxerre à presque réussir à tenir son score face aux ogres caennais, la machine verte a surpris l’omnipotent leader toulousain pourtant privé de Gignac, Bordeaux a continué son parcours de relégué sans faute, le PSG a gagné son entraînement, encourageant à quelques jours du match.

Le triomphe Modeste

Heureusement, nous avons pu compter sur Lyon pour nous refaire. Gourcuff a suffisamment pesé pour éviter la victoire, Diakhaté a été fidèle a sa réputation, Puel prendra le même avion que Tigana et Triaud, mais ils ne pourront pas tous entraîner Aston Villa. Puis le choc de la soirée devait voir Monaco humilier Marseille. Mais si Gignac est toujours ce gros molasson perso qui tire seize fois par mi-temps, Valbuena veut, lui, continuer à fréquenter Laurent Blanc. Ca rend modeste, paraît-il, pourvu que ça ne rende pas Modeste.

Du coup, Monaco n’a joué qu’entre la 10e et la 43e minute. Il restait quinze euros à miser sur l’étranger, mais la raison l’a emporté. En effet, comment Abidal, Ibrahimovic, David Villa et Higuain pouvaient-ils ne pas être décisifs ? Ils l’ont été, à leur façon. Pourquoi Le Vestiaire devrait-il avoir toujours raison ? D’ailleurs, Federer n’a-t-il pas encore atteint les demi-finales d’un grand Chelem avant de tomber sur un grand Djokovic. C’est quoi un grand Djokovic ? C’est un Federer fini.

Pendant ce temps-là, Riner se fait au moins autant chier que Nadal, et que Loeb, qui a trouvé une solution palliative.

L’Edito : Sur la route du Madison

Murray a battu Federer en finale sur dur à Toronto. Une belle revanche pour Djokovic, Berdych et les genoux de Nadal.

A deux semaines du début du Mondial , la Pro A est en ébullition. Boris Diaw pourrait mal le prendre, mais 85-63 contre le Canada et 86-55 contre les Etats-Unis ne seraient pas donné à n’importe quel Lituanien. Pas de panique, les choses se mettent en place : 39-30 à la mi-temps, ça ressemble plus à Roanne qu’au Madison Square Garden. Et puis Yannick Bokolo a plutôt fait un bon match paraît-il.

La Pro A, c’est aussi Cholet, champion en titre. Rafraîchissant, comme Caen en Ligue 1, qui n’en finit pas de battre les gros. Certainement l’effet mois d’août, les internationaux ne sont pas revenus, ça ira mieux en septembre. Valbuena et Toulalan suspecteraient volontiers une vanne, Gourcuff préciserait alors que Montpellier et Toulouse c’est fort aussi. En parlant de rafraîchissement, le Top 14 a aussi repris en grande pompe vendredi soir. Quel dommage, il y avait PJ à la télé. Ah non, même pas, c’est fini depuis dix ans.

Pendant ce temps-là, la France a encore survolé un Euro, celui de natation. Stasiulis, Lacourt, Rouault, Agnel, le relais titré sans Bernard : les nouvelles stars sont là. Dans l’euphorie, le président de la Fédération a voulu remercier Philippe Lucas pour le boulot effectué avec Amaury Leveaux.

ATP, Gasquet : Le dernier chant du coke

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New-York, août 2009. « Après cette défaite au premier tour contre Nadal, dans combien de temps pensez-vous retrouver votre niveau de jeu normal ? » Richard Gasquet : « Pas six mois quand même. »

Près de sept mois se sont écoulés et l’heure de la tournée américaine a sonné. Richard a changé, mûri, son expérience traumatisante d’adolescent attardé lui a servi, il est devenu un homme responsable. Désormais, il prend du plaisir ailleurs que dans les boîtes à putes. Et même, pourquoi pas, sur les courts parfois, comme le voulait Papa monté à la volée en ce beau jour de printemps 1990, pour exécuter le passing de Richard galvanisé par les encouragements, du haut de ses quatre ans :  « Mais il est crétin ce gosse, putain !!! C’est comme ça que tu veux gagner Roland-Garros ???!!! »

Si Richie aime depuis toujours son sport, au moins autant qu’Agassi, il est loin du simplet que certains aiment faire de lui. La preuve, Richie a tout de suite suivi les conseils de son psy en arrêtant de ressasser sans arrêt « l’affaire ». Arrêter de s’en servir d’excuse, tourner la page pour avancer.

Mars 2010. Il est l’heure pour le demi-finaliste de Monte Carlo 2005 de remettre les compteurs à zéro. C’est évidemment une expression, -30 aurait été déjà pas mal. Miami, ses séances d’autographes avec des vodka pom pom, ses vodkas galoches, son Champion, c’était il y a déjà un an. Le nouveau départ avait lieu contre Rochus, l’un ou l’autre peu importe. Richard était bourré d’ambition, Pamela n’en avait jamais douté. 6-1 au second set, Rochus a compris sa douleur. Il s’en souviendra pour le second tour, Gasquet, lui, savoure déjà le chemin parcouru. « Ca m’emmerde de perdre comme ça, mais je m’attendais à des creux. » La motivation, l’une des clés de sa nouvelle maturité.

Ce sentiment du devoir accompli lui permet de poursuivre sa route vers la résilience. Il ne fera d’ailleurs aucune référence à  « l’affaire » : « Je n’ai pas des souvenirs exceptionnels ici, j’ai essayé de faire mon match. J’ai quand même été arrêté longtemps la saison passée. » Richard avance. A l’US Open en août dernier, il n’avait pas fait non plus la moindre référence à « l’affaire » : « Je ne souhaite ça à personne. C’est surtout le plaisir que je retiens, je suis très motivé pour oublier. » Pensait-il évacuer la coke en six mois ?

L’histoire ne le dit pas. En revanche, 10 mois après « l’affaire », à  l’Open d’Australie en janvier, il s’interdira toute allusion : « J’ai vécu des choses tellement plus dures ces derniers mois que cette défaite est presque un bonheur. » La guérison est proche. Richard avance.

La fin justifie le Moya

Heureusement, en plus d’un mental plus solide que jamais, l’instinct de compétition est revenu. Sans lui, comment battre l’Espagnol Moya, presque 34 ans à peine, chez lui à Acapulco ? « Je pourrai dire quand j’arrêterai que je l’ai battu une fois. » Positiver, la clé de la réussite. Et même si Chela, Greul, Youzhny et Simon s’en sortent miraculeusement contre Richard, le Top 10 est en vue. « J’espère rejouer en Coupe Davis, pour la prochaine rencontre voire l’année prochaine. J’ai porté les raquettes à Gaël pour venir sur le court, c’est la tradition quand on est cinquième homme ! »

« Et Rochus, de son côté, n’a pas mal joué. » Heureusement, c’était Olivier, 59e mondial.  Djokovic serait-il vraiment français ?

Open d’Australie : Murray haute

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Numéro 3 mondial depuis ce matin, numéro 2 s’il gagne le tournoi et que Tsonga va en demie, numéro 1 si Federer arrête. Plus rien n’arrête numéro 4. Que se passe-t-il ?

Fabrice Cent euros vous répond aux questions posées sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Désormais Murray aime-t-il le haut niveau ?

Celui qui n’arriva pas à stopper Verdasco en 2009, s’est cette fois facilement débarrassé d’Anderson, Gicquel, Serra, Isner et Nadal.

Le tenant du titre ?

Oui le tenant du titre qui depuis ce fameux titre n’a plus rien fait en Grand Chelem, qui ne tient plus son service, qui n’a plus de longueur de balle, qui ne sait plus déborder, qui ressemble à un junior, Nadal qui ne court plus sur toutes les balles, Nadal qui se fait balader en puissance.

Mais une victoire sur Nadal reste une victoire sur Nadal ?

Soderling le disait aussi. Nadal disait qu’il était blessé. A Wimbledon il le disait encore, on a fini par le croire. Mais cette fois, il était en pleine forme, en effet.

Que disait le Vestiaire sur Nadal ? 

« Le casse-tête de Murray s’appelle souvent Nadal, sauf quand il joue une finale blessé (Rotterdam). » Le Vestiaire disait aussi : « Très endurant, quitte à hypothéquer ses genoux et sa pratique du tennis à 25 ans ». C’était en mai 2009, Nadal n’avait pas encore joué Federer en finale à Madrid. Nadal n’a pas encore 24 ans, ce n’était pas une finale, le Vestiaire se trompe parfois.

Murray est donc toujours aussi nul ?

Doucement avec vos affirmations péremptoires. On dirait le Vestiaire parfois. Murray reste Murray, ce type pas très beau, nourri comme un Nadal et capable de faire autant de points gagnants que de fautes directes. Sinon il est présent dans des statistiques fondamentales comme Santoro.

Quand même, il a gagné les points importants, il a sorti des aces aux bons moments, Murray a joué en patron.

Les adversaires du premier tour sont toujours des proies faciles. Il faudra confirmer contre Nadal, s’il sort de sa retraite.

Cilic au prochain tour ?

Ce n’est pas parce qu’il a battu Murray 7-5 6-2 6-2 lors du dernier Grand Chelem joué qu’il va encore le torcher cette fois-ci. Après tout, il n’est que tête de série n°14.

La blessure de Nadal excuse-t-elle tout ?

La blessure fait partie du joueur et de sa carrière. C’est un critère de nivellement comme un autre. Federer n’est jamais blessé et quand il l’est il reste au niveau. Nadal ne peut pas être performant sans martyriser son genou. Il a choisi de briller au lieu de durer. Tsonga aimerait avoir ce luxe.

Wimbledon : Gotha city

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Roger Federer a-t-il raison d’être aussi arrogant ou Garcia Lopez avait-il finalement le droit de poser la main sur l’épaule du maître sans regard réprobateur ? Si c’est pour être aussi populaire que Sardou, ça marche. Si c’est parce qu’il regarde qui figure dans le tableau des quarts de finale, ça marche aussi.

Le n°3

Andy Murray. Il a quand même joué le n°76, le n°74 et le n°31. Le terrible tableau londonien lui proposait en huitièmes de finale le n°18, baptisé le Federer junior, qui tenait déjà son exploit : jouer deux Argentins à Wimbledon (n°108 et n°57) avant le qualifié américain n°136. Murray s’en est brillamment sorti en à peine quatre heures de jeu, cinq sets, et dix balles de break sauvées. Place au n°69, pas un cadeau. Le numéro 1 frémit.

Le n°4

Novak Djokovic. Les observateurs saluent sa montée en puissance. Il y a de quoi. Ses victimes – les n°81, n°102, n°25 – avaient en effet écumé pas mal de challengers cette saison. Pour ceux qui ne connaitraient pas le n°46, que Djokovic a sorti en huitièmes, il est petit, a un revers à une main comme le n°32, mais lui porte une casquette et il n’a même pas son brevet de magicien.

Le n°6

Andy Roddick. Un set abandonné au n°41, un second au n°39, puis un troisième au n°30, heureusement que le n°20 n’était pas préparé au retour de service. Face à l’épouvantail n°37, surnommé le magicien aux poches pleines, ç’aurait été une autre histoire. Il affrontera le n°56 pour une place en demie. C’est cool, les Grands Chelems.

Le n°34

Tommy Haas. Le nouveau Stich rêve de succéder à son illustre prédécesseur, avec huit ans de plus au compteur. A retrouvé les plaisirs d’être tête de série en débutant contre les n°197 et n°137. Puis le n°13, et surtout le très dangereux n°26, qui avait écarté les n°96 et 101 du tournoi, lui ont ouvert la route des quarts. Il jouera le n°4. Murray est jaloux.

Le n°36

Ivo Karlovic. Les mauvaises langues ne voient en lui qu’un gros bourrin qui sert fort et le surnomment Pistol pute. Il y a quelques jours, le n°2 disait même que Karlovic, ce n’est pas un joueur de tennis. Erreur, il est tête de série n°22, logique pour un 49e mondial.

Le n°56

Leyton Hewitt. En arrivant à Wimbledon, le génial Autralien pensait, comme l’opinion publique, être fini. Des victoires sur les n°107, n°5, qui n’avait pas touché à l’herbe depuis un an, n°55 et n°23, ça compte comme un nouveau départ ou quatre scalps de tocards ? Les services du n°6 en décideront.

Le n°69

Juan Carlos Ferrero. Protégé par sa wild card, il est le nouveau Kuerten. Un spécialiste du gazon qui, à l’image d’un Federer, aborde ce tournoi pour un fantastique doublé Roland Garros 2003-Wimbledon 2009. Une juste récompense pour ses six dernières années, couronnées de 0 titre jusqu’à Casablanca 2009. L’exploit est d’autant plus beau que son tableau n’est pas dégagé : il a dû batailler contre le n°44, le n°37, le n°10 qui cherche encore du gazon au Chili, puis le n° 7, qui n’a volé sa place ni en huitièmes en battant les n°94, n°120 et n°28, ni sa place dans le Top 10 puisqu’il n’en a battu aucun en 2009.

Pendant ce temps-là, les Français étaient trois en deuxième semaine, et on n’était même pas à Roland-Garros. Brabo ?

Roger par le doute

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Roger Federer a fêté son récent déclin en battant Nadal chez lui à Madrid, sur terre battue, en finale (6/4, 6/4). L’heure de la retraite a sonné.

La Coupe du Monde par équipes s’est ouverte cette semaine. Tsonga et Simon sont présents et perdants, et pourtant, la planète tennis semble indifférente. Bizarre. Depuis la victoire de Federer sur Nadal, tout le monde ne parle que de ça et personne ne comprend. Comment l’Espagnol a pu craquer contre un autre joueur que Djokovic, Murray ou le petit-Nadal-qui-est-pourtant-plus-vieux-que-lui ? Logique.

Avec son succès, Federer se hisse tout juste à deux victoires en onze matches sur terre battue contre Nadal, qui pourtant est un habitué des défaites sur la surface. On en compte pas loin de trois depuis ses débuts de champion. Federer s’est permis de le faire à chaque fois en finale, à Hambourg 2007 et désormais Madrid 2009. On dirait presque que c’est un grand joueur. Mais ce n’est que son premier titre de la saison, à peine deux finales et quatre demies en sept tournois. Aucun autre joueur que Nadal n’oserait un bilan si famélique, et dire que Roger est aussi vieux que Santoro, à neuf ans près.

Sampras et sans reproche

Devant une telle contre-performance face à un joueur quasi-retraité dont les médias dressaient à longueur de semaines et de papier la nécrologie, Nadal devait vraiment être au fond du gouffre. Les observateurs toujours avisés n’ont pas manqué de le souligner. Mais quelles sont donc ces fameuses circonstances suffisamment atténuantes pour perdre contre un ancien joueur ?

Nadal n’aime pas Courier

D’abord, il a été fatigué par un vrai bon joueur pas fini, Djokovic. Si Federer n’était pas membre honoraire du Top 2, on appellerait d’ailleurs Djokovic numéro 2 mondial. Clin d’œil de l’histoire, Djokovic a échoué ces deux dernières semaines là où Federer a réussi : achever Nadal dès qu’on en a l’occasion, même mené 15-40 quand on sert pour le match. Mais au tennis, savoir conclure, ça ne change pas grand chose, Mathieu en sait quelque chose. Federer a marqué les points décisifs, pas Nadal. La faute à la fatigue ? Djokovic, qui connaît la réponse, se demande s’il faut connaître le tennis pour en parler. Quoi qu’il en soit, la fatigue l’a empêché de passer trop de secondes balles puisqu’il en a passé 79% de premières.

Federer Chang de jeu

Le plaisir pour Federer sera donc d’avoir battu Nadal en retraite. Sans même s’y attendre, Rodger a empêché Nadal de le pilonner côté revers. Sans même s’y attendre, Rodger s’est servi de son coup droit pour déborder Nadal (25 points gagnants contre 12), le hasard fait bien les choses, c’est son meilleur coup. Sans même s’y attendre, Rodger s’est passé de son premier service (62%) pour battre le numéro 1 à la régulière, dans le jeu. Sans même s’y attendre, c’est Nadal qui a eu besoin de sa première balle pour rester dans le match. Sans même faire exprès, Rodger a expédié son complexe Nadal. A croire que c’était une pure connerie et qu’il peut encore fanfaronner d’être le patron. Roland-Garros approche, le complexe Federer de Nadal est déjà en brouillon dans toutes les rédactions, en attendant le dernier dimanche. Djokovic est le seul joueur à avoir souscrit une assurance annulation sur ses billets de retour du vendredi soir. Del Potro n’y a même pas pensé, Murray encore moins. Et Davydenko ?

Pendant ce temps-là, Le Vestiaire boucle sa grande enquête sur les finalistes de Roland. Et Bîmes ?

Rome, ATP : Si on devait Murray demain

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Federer fini, Djokovic sur le déclin, Andy Murray est porté aux nues par les plus grands spécialistes. Autopsie de l’ancien successeur de Nadal.

Le dernier carré du Masters 1.000 de Rome a des allures surprenantes. Il n’y a pas Juan Monaco et le Top 3 mondial est fidèle au poste comme dans la majorité des Grand Chelem depuis deux ans. On nous avait pourtant promis l’ouragan Murray. Son début de saison merdique 2008, avant que Gasquet ne lui enseigne deux ou trois choses pendant deux sets à Wimbledon, lui permettrait rapidement de prendre des points et de bouffer ses adversaires. Hélas, dans la capitale italienne, il a connu un léger ennui, viré par Juan Monaco dès son premier match. Ce même Monaco qui en est déjà à trois sur trois cette saison contre l’immense Fernando Gonzalez, sur sa terre battue fétiche. Comment expliquer qu’un futur numéro un mondial au top de sa forme sorte si tôt d’un Masters 1.000 ?

Il n’aime pas les grands tournois

Son meilleur souvenir reste la cuisante finale de l’US Open contre Roger Federer. Il a brillamment confirmé son envol par un brillant Open d’Australie 2009, sorti par Verdasco en huitièmes. Heureusement que Tsonga l’avait dégagé au premier tour en 2008, il a pu gagner quelques points. En confiance, Murray a fêté comme il se doit son premier Masters 1.000 de la saison (Miami) par une confirmation : deux défaites pour trois victoires en deux mois. Le rythme de Nadal, à quelques détails près.

Il n’aime pas la terre battue

Déjà, Jonathan Eysseric était passé à deux doigts du fou rire, au premier tour de Roland 2008. Almagro, lui, ne s’en était pas privé, quatre jours avant de marquer trois jeux contre Nadal en quarts. Murray, et son fameux jeu d’attente, devraient donc s’adapter sur terre battue mais à force d’attendre, les spectateurs s’endorment et les adversaires réfléchissent. Même Monaco. Sur terre, la patience est presque un atout pour tout le monde. Un coup droit d’attaque, ça fait jamais de mal, ajoute Nadal. Jouer pour faire déjouer serait-il une fatalité ? Gilles Simon se l’est demandé en serrant les mains de Stepanek, Berdych, Ljubicic, Beck et Zverev.

Il n’aime pas les adversaires qui jouent bien

C’est certainement son plus grand ennemi. Le joueur en confiance, qui ne fait pas de faute, Murray en a horreur. Ca l’oblige à tenter des coups, parfois même des attaques. Si ça continue, il devra volleyer à Roland et son préparateur physique ne l’avait jamais imaginé, son pharmacien peut-être. Le casse-tête de Murray s’appelle souvent Nadal, sauf quand il joue une finale blessé (Rotterdam). Andy n’aime pas trop, il préfère largement le Verdasco de Miami, quand le nouveau Nadal se crispe et met tout dehors parce qu’il ne maîtrise pas encore très bien ses muscles tout neufs. Quand Federer joue, ça dure une heure.

Pendant ce temps-là, Murray réussit là où même Nadal échoue : perdre des points par rapport à 2008 sur terre battue. En récompense, son premier tour lui offrira la place du finaliste. On ne prend pas un set à Nadal impunément.

Monte-Carlo : La bile Murray

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Il a suffi qu’un Ecossais apprenne à jouer au tennis, au docteur et à l’haltérophile pour que L’Equipe et les Spécialistes ouvrent les dossiers Federer et Nadal. Avant que Sampras ne prenne sa retraite, Le Vestiaire reprend l’investigation.

C’est la grosse interrogation du moment. Combien coûte la raquette qu’il vient de massacrer ? Le Federer des jeunes années, celui qui perdait un point contre Santoro, est-il de retour ? Comme le suspectent les spécialistes des Spécialistes, son corps est-il en train de dire stop à déjà 27 ans ? Un rapide coup d’œil à la saison du Suisse amplifie l’inquiétude : aucun titre, certes, mais surtout une finale de Grand Chelem perdue contre Nadal et trois demies en trois tournois perdues contre Djokovic et Murray. Effrayant. L’Equipe va plus loin, en remontant à la défaite contre Fish, il y a un an. Roddick aussi battit un jour Roger, et même Gasquet tout récemment, en 2005. Qu’arrive-t-il à l’homme qui ne sait plus s’arrêter avant le dernier carré d’un Grand Chelem depuis 5 ans ?

L’an passé, l’impuissance du Suisse face à Nadal, notamment à Roland-Garros, avait interpellé. Nadal au top, avait écrasé Federer, qui ne l’était pas. Les plus éminents spécialistes cherchaient à comprendre. Les autres aussi : Wilander, avec son Paulo sur le dos, rappelons-le, met en doute la qualité des entraînements et le courage du Suisse. Jean-François Derek s’est-il déjà foutu de la gueule du bonnet du commandant Cousteau ?

Le péril Nadal

Le problème Federer est donc terriblement d’actualité. Mais ce n’est rien à côté du péril Nadal. Déjà qu’être numéro un mondial c’est pas facile à vivre, en plus il a plein de points à défendre. S’il avait su, il aurait perdu tous ses premiers tours l’an dernier. Sa fébrilité saute aux yeux : victoires en Australie et à Indian Wells, contre une demie perdue contre Tsonga et une défaite en demie contre Djokovic en 2008. Finale à Rotterdam perdue face à Murray (qu’il appelera Fabulous Fab à Indian Wells) contre une logique élimination face à Seppi en huitième l’an dernier. Il n’est pas du tout en train de prendre une avance considérable à l’ATP avant une campagne de terre battue où il ne sera pas comme d’habitude imbattable.

Chad Michael Murray

Il reste le cas Andy Murray. De l’avis de tous, il est devenu l’homme à battre, pour ne pas dire l’homme battu tant son parcours en Grand Chelem est éloquent. Sa saison 2009 est époustouflante avec en point d’orgue un inoubliable huitième en Australie. Sur la terre battue, il sera à coup sûr imbattable, son deuxième tour à Barcelone parle pour lui, son troisième à Roland promet beaucoup. Après vérification, il se pourrait même qu’il ne soit pas Top 3. Etonnant, mais la compétence médiatique n’atteint pas le nombre des années. Du côté de la DTN française, on se pose moins de questions. Dominguez, qui a des soucis avec les proverbes, hésite entre deux pour ses mousquetaires : faire feu de tout bois ou volées de bois vert. Il n’est pas plus avancé.

Gulbis, Nieminen, Roddick, Tsonga, Ferrer, Murray… Djokovic connaît aussi un problème : l’an passé, il était déjà top 3 et faisait déjà pareil. Ca laisse une chance à Murray, pourquoi pas à Verdasco s’il continue à bien manger. Pendant ce temps-là, Simon annonce la couleur.