France-Espagne : Villa avec vue sur la merde

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C’est toujours dans les grandes occasions qu’on retrouve l’équipe de France. Domenech a retourné l’opinion et s’est fait oublier bruyamment par tout un stade : Escalettes n’a pas à regretter son choix, même si tout est de la faute de la charnière centrale et que le problème, ce sont les résultats.

Le fonds de jeu, rapide, léché, c’est la marque de l’équipe de France. Avec un homme à la baguette, Yoann Gourcuff, totalement exalté par le numéro 8 de son pays. Zidane était là, comme aux plus belles heures. Il a épuré son jeu et ça marche, il ne s’emmerde plus avec des beaux gestes, une accélération, une patte sur coups de pied arrêtés et toujours cette grande élégance. Il a même retrouvé cette capacité à réussir des passes latérales en manquant de se casser la gueule. Il était partout, même quand le ballon était ailleurs, et n’a pas arrêté de défendre pendant 90 minutes, comme le font tous les grands meneurs de jeu modernes. Il confirme qu’il est indispensable à cette équipe et comme le dit Wenger debout comme tous les spectateurs pour la standing ovation, « les gens sont durs, il a énormément travaillé Gourcuff ».

Thierry pimpon

Offensivement, la France a retrouvé la totalité de son pouvoir d’accélération : Ribéry n’est plus blessé qu’à 75%, Henry n’est plus fini qu’à 99%, Anelka se rapproche des 5% de matches réussis en bleu. Repu d’une occasion franche à 25 mètres sur le gardien, il a fait le plein de confiance. Galvanisés par l’incroyable niveau de jeu, les remplaçants ont même été meilleurs : Malouda, Govou et la révélation de la Coupe du Monde 2002, le prometteur espoir du Panathinaikos Djibril Cissé : le vivier français a de beaux jours devant lui.

Le point fort du passé, c’était aussi la charnière. Une charnière solide, les ballons qui ne passent pas. A la grande époque, Laurent Blanc était toujours bien placé. Interventions, passes, contrôles, il a été impérial jusqu’au premier but, qui n’est intervenu qu’à la 21e minute. Propre, chirurgical, son compère Ciani n’a pas eu de boulot. En face, l’Espagne a été complètement dépassée par le rythme d’un collectif français plus conforme à ses possibilités, loin du surrégime trompeur de France-Eire. Apathique, lent et peu motivé, le champion d’Europe espagnol a d’ailleurs attendu la mi-temps pour faire entrer ses deux meilleurs joueurs. En pure perte, la France a tenu le 0-0 sur la deuxième mi-temps.

Franco folie

Lloris : Difficile de briller, David Villa n’est pas Irlandais. Par contre, Julien Escudé est toujours Roumain. Impeccable sur la frappe non cadrée de Navas.
Sagna : On peut tout à fait attendre d’avoir 30 ans et 70 sélections pour faire sa première passe décisive.
Ciani : Il a fait un bon match et peut donc affirmer aujourd’hui que ne pas sélectionner le gaucher Planus était un véritable scandale.
Escudé : Le mec qui monte tout seul sur le premier but, c’est bien lui. La feinte de Sergio Ramos qui marche, c’est bien lui, le contre sur la frappe qui suit pour le deuxième but c’est bien lui. Un match complet.
Evra : Intenable sur son côté gauche, il a créé tellement de danger que les deux buts viennent de son côté. Il n’a pas raté de touche.
Toulalan : Domenech tient sa paire de récupérateurs, il avait raison depuis le début.
Diarra : Il a remporté la bataille du milieu haut la main. Toulalan n’était pas dans un bon jour.
Gourcuff : Tirer les corners à 50 ans ça fait mal au pied, il doit regretter ses 24 ans. C’est qui le plus vieux, lui ou Henry ? En revanche, Zidan a marqué, l’Egypte a de la chance d’avoir un tel joueur.
Ribéry : Lui filer la balle quand il est là parce qu’on sait pas quoi en faire faute de fonds de jeu, c’est du passé. Il a touché énormément de ballons.
Henry : Suspecté d’être fini, il a répondu à ses détracteurs. C’était en conférence de presse après le match.
Anelka : L’essentiel pour l’instant, c’est de se créer des occasions. Il a frappé une fois de 25 mètres.

Pendant ce temps-là, Domenech continue son opération séduction loin des foutages du gueule du passé. Il fait des photos avec des supportrices dans le couloir, grand sourire, pendant que Gourcuff analyse la défaite. La défaite ? L’Espagne était trop forte et aujourd’hui, ça ne sert à rien de s’inquiéter.

Domenech show, les interdits :
Ciani paye à boire

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Sans l’effet Deschamps, Ben Arfa regretterait de ne pas avoir aussi signé en Grèce pour disputer le Mondial.Voici le premier épisode interdit du Domenech Show

Après une fin de saison dernière en apothéose, le suspense a fait long feu. Le Domenech Show est terminé, mais Le Vestiaire s’est procuré la saison pirate. Des épisodes indiffusables, sans aucune morale, où toutes les saloperies sont permises. Le premier épisode donne le ton : un joueur d’Everton sélectionné à la place d’un autre du Panathinaikos. Les deux sont pourtant interdits de tournage depuis trois ans. Finalement, le Grec est rappelé à la place du premier. Les deux ont évidemment joué la Ligue Europa dans la semaine, Pierre-Alain Frau et surtout David N’Gog auraient de bonnes raisons d’être jaloux.

Mais Saha buteur de l’équipe de France à trois mois de la Coupe du monde, est-ce si illogique ? Les médias ont à peine relevé qu’il n’avait plus été appelé depuis 2006. En revanche, ils ont à peine pas relevé que dans « être en forme à Everton », il y a Everton. Ça a pu échapper aussi à Gignac et Benzema, qui sait. Pour fêter son sélectionné, Everton en a pris trois au Sporting Lisbonne le soir même. La présence de Saha se remarque parfois moins que l’absence de Distin, chacun son tour. Certes, ce n’était que de la League Europa mais l’autre Saha a jugé utile de marquer deux buts à la Roma avec le Panathinaikos. Peut-on mériter davantage sa sélection que Saha et n’avoir pourtant pas le niveau international ?

Summer in the City

Cheyrou serait tenté de répondre oui. Non pas qu’il n’ait pas gagné de titre de champion de France, quoique. Non pas qu’il n’ait pas atteint une seule fois les huitièmes de finale de Ligue des Champions en 25 tentatives, quoique. Au cas où, son frère Bruno peut témoigner en sa faveur, on peut aussi avoir Skype à Famagouste. Ben Arfa est bien loin de ses considérations, il a réussi un bon mois avec l’OM et il retrouve la sélection. « Il a du talent, c’est logique. » Meriem aimerait connaître le vrai sens du mot talent.

La démocratisation est en route. Rami, Ciani : Raymond veut faire jouer des gens proches du peuple. Heureusement, Abidal n’a aucun souci à se faire : Ciani ne fait pas de conneries et il marque, Rami fait aussi des conneries mais il marque. Ca sonne mieux que il marque mais il fait des conneries, même si Roy Contout lui doit tout. C’est bête, si Menes avait réclamé Debuchy une semaine plus tôt, il l’aurait eu.

Tremoulinas n’est pas dans la liste. Logique, Evra vient de sortir un gros match à Milan en adressant une superbe passe décisive à Ronnie. Tremou paye son jeune âge et son plus gros défaut : les passes décisives qu’il fait sont pour ses partenaires, ça fait sept en championnat. Sagna se demande toujours ce que c’est. Vieira , lui, est devenu officiellement adjoint, mais un adjoint ça joue pas sinon Boghossian aurait dû avoir sa chance depuis longtemps.

Fabien Lévêque aurait pu avoir sa chance. Même Chamoulaud, qui a bien tenté de savoir à son tour si cette daube d’Henry jouerait au Mondial, mais Domenech ne lui a pas délivré non plus son diplôme de journaliste. Stade 2, Canal, après Biétry et Luis Fernandez, Domenech se démocratise et accueille même une équipe de Stade 2 pour pouvoir la virer avant une réunion avec Boghossian. Il a changé : « Il y avait beaucoup de si dans votre question. »

L’amour a ses Raymond que Raymond ignore

« Hatem a du talent, il a des possibilités de faire partie de cette équipe, il est sur la liste, cela me paraît tout à fait logique. » Ben Arfa ?

« J’en ai discuté avec lui, il n’avait fait que deux matches entiers, il estimait que ce n’était pas suffisant, moi aussi. Il faut qu’il répète des matches et cela ne servait à rien de le jeter en pâture dans un match alors que lui-même estime qu’il n’est pas prêt. Mais il reste deux mois, à lui d’enchaîner les matches sans souci pour montrer qu’il a retrouvé son vrai niveau. » Thierry Henry ou Franck Ribery ?

« Apparemment, je dois en savoir un peu plus. Il est blessé mais je ne suis pas médecin, ni le Real Madrid. Je l’ai eu et je sais où il en est et qu’il n’est pas prêt pour ce match. » Christian Karembeu, Claude Makélélé, Lassana Diarra ou Gonzalo Higuain ?

« Je ne prends pas un joueur pour une bonne prestation dans la saison. C’est une répétition de bons matches qui permet de juger un joueur. Comme je ne condamne personne sur un match, je ne prends jamais un joueur sur un seul match. Il  joue le haut niveau, en Ligue des champions, il a montré des qualités. » William Gallas, Sebastien Frey ou Marc Planus ?

« Oui, on l’a suivi, il fait partie des possibilités, mais encore une fois il y a des postes où il y a plus de monde que d’autres. Il était en concurrence avec Louis Saha qui est aussi performant en ce moment. Il fallait faire un choix. (Il)  a le potentiel, c’est un problème de concurrence, je ne peux pas prendre 14 avant-centres. » Anelka, Henry, Benzema, Gignac, Savidan, Briand, Rémy ou Cissé ?

« Il fait partie de ceux qu’on suit depuis longtemps. Il a déjà été avec nous. Il joue la Coupe d’Europe et est performant avec son club. Il est toujours là. » Desailly, Landreau, Mexès, Sinama Pongolle ou Mavuba ?

« D’autres joueurs peuvent se révéler. Il peut y avoir des blessés. On a fait le tour des joueurs français, on ne va pas en découvrir 60, mais dire que ce sera exactement ces 28 ou 30 joueurs, je ne sais pas. Il reste encore deux mois de compétition. » Battles, Bréchet, N’Zogbia, Aliadière ou Meriem ?

« Je ne suis pas sûr qu’il soit encore à 100% de ses moyens mais je suis content de le revoir. Qu’il revienne au plus haut niveau mais pas tout de suite, qu’il attende encore un mois, ça m’ira très bien. » Gourcuff ?

« Cela reste une option, une possibilité. A gauche, dans l’axe, à droite, il fait partie de ces joueurs qui peuvent évoluer partout. C’est bien dans une grande compétition d’avoir une variété de choix. » Thuram ?

« Le 3  ne passe pas encore devant le 2. Cela se joue à un museau près en faveur du 2 (rires). » Boghossian ou Martini ?

VI Nations : Lucide Ecosse

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Tous les voyants sont au vert pour Lièvremont : sans l’arbitre et une dizaine de joueurs français, son équipe aurait facilement pu passer quarante points aux Samoa du Nord.

De notre envoyé spécial permanent à Palmerston North

Si les réceptionnistes des hôtels de Wellington savaient parler, ils vous raconteraient sûrement ces histoires de meubles qui flottent parfois la nuit à travers les chambres, le sort de ces blondes éméchées qu’on y ramène à la sortie des boîtes et l’insécurité terrifiante dont tout le pays souffre. Mathieu Bastareaud en a fait les frais, un soir de juin, et on a alors bien cru ne plus jamais le revoir sur le calendrier des Dieux.

Mais le centre des débats est sorti renforcé de sa lutte contre le mobilier néo-zélandais. Il a servi l’intérêt général et les gosses des cantines franciliennes pour chasser enfin ses vieux démons au pays des fantômes. Quand on a frôlé la mort sur une table de nuit, se faire plaquer par deux Ecossais c’est un peu comme une troisième mi-temps sans Ouedraogo et Picamoles : on en sort les pommettes intactes.

Fall est pas l’invité

Le Caucaunibuca du Val-de-Marne a donc conduit les siens vers une victoire qui a au moins eu le mérite de satisfaire son sélectionneur à l’extrême. Chacun ses plaisirs. On se demande quand même qui des placages ratés ou du manque d’ambition offensive aura été le plus orgasmique ? N’Tamack en a pris tellement plein l’œil gauche qu’il a réussi à perdre Benjamin Fall sur blessure diplomatique. L’homme sans cou, lui, se l’est encore froissé, en moins de cinq minutes, et voilà la France forcée de jouer les All Greens avec Palisson et sans charnière.

Parra n’a plus pour lui l’excuse de ses 20 ans et les salades de Pierre Martinet. Il est finalement aussi limité que son prédécesseur à Clermont, qui n’avait jamais rien montré avec les Bleus si ce n’est une capacité rare à viser systématiquement les chaussettes de ses coéquipiers. Le cas Trinh-Duc, lui non plus, n’a pas changé depuis deux ans, mais Lièvremont pense sûrement depuis le temps qu’une bonne mêlée et trois tables basses suffisent à gagner la Coupe du monde.

Pendant ce temps-là, O’Driscoll se souvient qu’il y a dix ans à peine il plantait trois essais au Stade de France.

France-Lituanie : Peggy les bons tuyaux

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Le Vestaire bouscule aujourd’hui sa programmation après la démission de la dernière grande star de la téléréalité au lendemain du meilleur épisode de l’histoire du Domenech Show.

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Pourquoi la France a-t-elle donné une telle impression d’impuissance ?
Le Vestiaire n’a pas réponse à tout. Défense de merde, milieu inutile, attaque bidon sont des pistes, mais on ne peut être sûr de rien.

Défense de merde ?
Le mot est sans doute dur. Squillaci n’a fait que deux interventions minables sur trois possibles, Gallas a pris sa retraite anticipée, Sagna a des idées, mais pas le niveau, quant à Evra, on se demande encore pourquoi il n’est pas titulaire.

Milieu inutile ?
Malgré une pression lituanienne de chaque instant, les Diarra ont tenu bon. N’aurait-il pas fallu mettre deux ou trois récupérateurs de plus ? La question mérite d’être posée, mais nous ne sommes pas entraîneurs.

Les Diarra ?
Pas mieux.

Attaque bidon ?
Qu’Henry ne joue pas à son poste, d’accord, que Ribéry ne joue pas à son poste, d’accord, que Gourcuff justifie sa carrière milanaise, d’accord, mais que personne n’ait déposé de réserve sur la réalité du score, c’est scandaleux.

Domenech sort-il grandi de ce double succès ?
Evidemment, l’important c’est les trois points, on ne lui demande pas de construire une équipe, de sélectionner les meilleurs ou de ne pas faire pitié devant des équipes faibles.

Pour une fois, ses choix ne sont pas tous en cause, c’est déjà un début ?
Effectivement, Mandanda est une vraie trouvaille.

Son coaching ?
Laisser Luyindula se faire humilier est plutôt bien vu. Réorganiser correctement le jeu avant la 80e minute, c’est pas mal non plus. Faire des tests en plein match est toujours savoureux.

Le terrain et le public sont-ils exempts de tout reproche ?
Là encore, c’est très bien vu. La France, tout en livrant l’un de ses pires matches toutes époques confondues, est parvenue à limiter la casse.

Le nouveau Zidane était dans quelle équipe ?
Dans un match de niveau mondial, il y en avait forcément un dans les deux formations. Côté lituanien, on espérait beaucoup de Danny le vicieux, mais il n’a curieusement pas réussi un contrôle du match. Côté français, en l’absence de Gourcuff, on attendait beaucoup de Camel Meriem. Peut-être trop.

Comment la Lituanie a-t-elle pu un jour gagner un match ?
Comment Luyindula a-t-il pu signer un contrat pro ?

Domenech fait-il vraiment tout ce qu’il faut pour ne pas se qualifier ?
Lisez le prochain Domenech Show.

L’Hommage : Les clés à Mallett

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Dans un stade Mathieu Flamini à peine assez grand pour contenir tous les pratiquants du pays, le plus Italien des Français, Freddie Michalak, a rassuré le staff tricolore sur ses qualités de buteur. Un an à peine après la Currie Cup, il épingle le Trophée Garibaldi à son palmarès.

Qu’était-il donc passé par la tête de notre spécialiste rugby pour écrire que l’Italie était cette année la plus faible depuis son arrivée dans le Tournoi ? Avec 49 points et deux essais en cinq matches, elle a tout de même fait mieux qu’en 2004, une époque où le XV de France avait encore quelques valeurs. Elle a surtout fait trembler pendant vingt minutes la meilleure équipe d’Irlande de ces soixante dernières années et si les matches s’arrêtaient à la mi-temps, le Pays de Galles y serait passé aussi.

Berbizier avait pourtant laissé la patrie en ruines après la Coupe du monde, persuadant la Fédération italienne de confier enfin les clés à Mallet. Le sort scié sud-africain s’est dès lors ingénié à reconstruire pierre après pierre ce qu’il restait des Azzurri : deux victoires de prestige contre la Roumanie et le Portugal et les incisives supérieures de Troncon.

Le roux fait la quête

Les fondations posées l’hiver dernier contre l’Ecosse (23-20), ce Tournoi 2009  devait être celui de la confirmation. Aussi à l’aise à la mêlée que sur le calendrier des Dieux, Mauro Bergamasco s’en est d’abord chargé avant que Griffen ne finisse le travail : le coiffeur de Médard n’osera plus jamais sortir de son salon.

Il a aussi fallu à Trinh-Duc des qualités de perforation exceptionnelles pour cadrer la moitié de la défense transalpine et Parisse a montré à la face du Monde et de Voici qu’il n’était pas seulement le petit ami d’Alexandra Rosenfeld. Celle du Castré Giovanni – qui n’est pas son homonyme Adriana, Miss Jambon d’Aoste – a attiré l’oeil commercial d’Abribus Chabal. A en croire nos confrères italiens, les deux barbus en seraient même venus aux mains. C’est peu probable : aucun des deux n’a jamais su quoi en faire.

Shanklin tease Wood

La vraie info du week-end nous est en fait venue de Cardiff, où Gavin Henson, privé de sortie, n’a pas pu aller oublier sa détresse et ses placages ratés avec les restes de James Hook. Le Pays de Galles n’aurait sûrement pas volé son Hommage, mais on ne pouvait pas vraiment s’attendre à mieux avec Tom Shanklin.

En face de lui, samedi, O’Driscoll a ramené à l’Irlande le Grand Chelem que son seul talent méritait. Le centre irlandais a porté O’Gara et Stringer sur ses épaules une bonne partie de la décennie et Le Vestiaire peut d’ores et déjà l’annoncer : il prendra à Shane Williams le titre de meilleur joueur du monde en 2009 si les Lions ne vont pas, comme Michalak, faire du tourisme en Afrique du Sud cet été.

Pendant ce temps-là, Ntamak et Retière préparent déjà la succession de Vincent Collet.

Marchons ensemble à Twickenham

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Ce n’était pas une demi-finale de Coupe du monde, mais ça y ressemblait. Ce n’était pas non plus un Australie-Portugal. C’était quoi, alors ?

De notre envoyé spécial permanent dans les faubourgs de Bristol

Faudra-t-il que Le Vestiaire réserve à Marc Lièvremont le même traitement qu’à Domenech et Forget pour que les instances dirigeables du rugby tricolore prennent enfin conscience de son manque de légitimité à la tête de l’équipe de France ? Ses deux haltères ego ont davantage de vécu, il n’y a pas de quoi en faire un Show, mais on a sûrement vu dimanche la pire sortie des Bleus depuis que les Six Nations se jouent à cinq et demi.

Le XV de France a pris la campagne publicitaire de Nike un peu trop au sérieux : à force de vouloir marcher sur Twickenham, il en a oublié qu’il était aussi parfois utile de courir un peu. A son manque d’engagement se sont en plus ajoutés les deux pieds gauches de Parra et des lacunes défensives plus vues depuis la petite finale argentine. Il n’y a bien que le niveau jeu de son équipe que Lièvremont a réussi à faire reculer.

Pour Wilkinson le Glas

Dans son hommage à William Gallas, Le Vestiaire avait évidemment refusé de céder à la facilité il y a deux semaines, après une victoire en trompe l’oeil contre la Nouvelle Zélande d’Europe. La France, dans son chaudron de Saint-Denis, venait alors d’humilier de cinq points la meilleure équipe du monde. Son Tournoi était fini. A quoi bon aller risquer une blessure en Angleterre alors que les phases finales du Top14 approchent ?

Le trio fédéral parachuté à Marcoussis a su trouver les mots pour motiver ses troupes. Il aurait peut-être pu y ajouter quelques abstractions : dignité, envie, combativité. Placage et replacement n’auraient pas non plus été de trop sur la fiche de Chabal : il a plaqué en première mi-temps trois fois moins d’Anglaises que Cipriani au lycée.

La pluie et le pied de Wilkinson n’y sont cette fois pour rien. Le fond de jeu français est si bien en place qu’on en craindrait presque les rouflaquettes de Griffen. Espérons seulement que le résultat en Italie, quel qui soit, n’influence pas la seule issue logique de ce Tournoi : l’éviction de Lièvremont.

Pendant ce temps-là, le premier qualifié de la zone Asie tremble déjà. Il ouvrira sa Coupe du monde contre la France de Fabien Galthié, le 10 septembre 2011.

6 Nations : De Galles à égal

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Marc Lièvremont n’est sûr que d’une chose avant la deuxième journée du Tournoi : la France ne peut mathématiquement plus accrocher le Grand Chelem. Pour le reste, les joueurs se débrouilleront.

Lundi 9 février, Marcoussis, 9 h 23. Milou N’Tamack n’a pas fermé son oeil valide du week-end : le patron lui a encore demandé de trouver les responsables de la défaite. Le 10 Sport a mis la moyenne à tout le monde la veille, ça ne l’aide pas vraiment. Alors, il fait comme d’habitude. Alignés depuis vingt minutes au bord du terrain synthétique, pas un de ses joueurs ne bouge, le Centre national est aussi calme que le Stade de France un soir de match. Lionel Faure, au bout de la rangée, est le premier à tousser. C’est le coupable idéal : personne ne remarquera son absence. Chabal est sacrifié pour l’équilibre de la mêlée, il serait capable d’étouffer Barcella. On bouge un autre gros pour la forme et l’affaire est réglée. Pourquoi donc changer une ligne de trois-quarts si flamboyante dans ses 22 ?

Le faux-pas irlandais était quand même bien malheureux : le réalisme d’O’Driscoll et l’arbitre n’ont pas aidé les Bleus. Tillous-Borde et Beauxis méritaient à la rigueur d’être revus ; Jauzion et Nallet beaucoup moins, mais ce n’est que l’Ecosse en face, après tout. Le XV du Chardon a montré ses limites physiques sur les genoux de Lee Byrne. Il a beaucoup de coeur, mais peu de talent, et aucun joueur capable de faire la différence. Il faut sacrément bien connaître le rugby pour sortir un nom de cette équipe. Cris Paterson ne compte pas, ça fait 20 ans qu’il profite des voyages.

Pays de Galles – Angleterre

Une étude officielle montrait en 2003 que le nombre de femmes battues doublait au Pays de Galles les jours de match, qu’il quadruplait après une défaite et qu’il était multiplié par huit en cas de défaite contre l’Angleterre. Les amoureuses galloises vont passer une belle Saint-Valentin.

Ca fait un an maintenant en tout cas que Warren Gatland montre à Jo Maso qu’on peut gagner en envoyant du jeu, même avec Tom Shanklin et les bottes de Stephen Jones. A sa décharge, le Néo Zélandais gallois a de loin la plus belle ligne arrière de l’hémisphère Nord. Byrne est aujourd’hui le meilleur 15 du monde et Shane Williams a été clôné sur l’autre aile. Son absence pourrait quand même faire douter le XV du Poireau, jamais aussi prenable que quand il est favori. L’Angleterre s’est en plus rassurée samedi dernier, malgré le coiffeur d’Andy Goode.

Italie – Irlande

Jamais l’Italie n’avait autant donné l’impression d’usurper sa place dans le Tournoi. On croyait la voir progresser d’année en année ; elle n’a en fin de compte pas beaucoup plus de légitimité que la Géorgie. Elle fait le nombre, c’est tout, et Nick Mallett réussit jusqu’ici à en tirer encore moins que Berbizier, c’est fort. Il a tout de même pour lui le sens de l’innovation : pourquoi donc chercher un demi de mêlée quand on a un troisième ligne sous la main ?

Les commentateurs de la BBC en ont déjà fait une expression : on ne rate plus sa passe de quatre mètres, on fait une ‘Bergamasco’ ; Yachvili n’avait pas déposé le brevet. L’Italie-Angleterre avait lancé le Tournoi sur un des plus mauvais matches de la décennie. A voir jouer l’Irlande, ça risque de ne pas être beaucoup mieux, dimanche. Qui aura donc le courage de se taper les 80 minutes ?

Pendant ce temps-là, L’Equipe Magazine aime fouiller pour rien dans ses archives.

France-Argentine : Neige de Saint-André peut cent jours durer

Un Frédéric Michalak inexistant, Bernard Laporte fidèle à lui-même, un jeu pathétique. La Coupe du monde 2007 s’annonce sous les meilleurs hospices que Pujadas dénonce avec véhémence. Pas Pelous.

Lièvremont avait annoncé la couleur : tout changer. Sans même faire d’inventaire, il avait donc pris le parti de lancer des Trinh-Duc, Parra et autre Picamoles, au total la moitié des effectifs Top 14 y étaient passés. Expérience probante : une troisième place aux Six Nations que même Laporte en personne n’osait occuper. Aligner n’importe qui, c’était pas vraiment nouveau. Perdre non plus finalement, mais à la différence de son prédécesseur il y mettait la manière. Envoyer du jeu, devenir les All Blacks d’Europe, l’ambition était là. Pas les moyens, Lièvremont découvre que la France possède autant de grands joueurs en devenir qu’il y a de testostérone dans le corps de Rémy Martin. Il renonce aux blagues et commence à remettre les bons, qui ne savaient plus vraiment à quoi ressemblait un ballon ovale. Il est ovale, le résultat est le même.

Les Wallabies passent, le coq trépasse. Puis l’Argentine. Face aux Pumas, le sélectionneur fait montre d’une remarquable confiance en lui. L’ombre de Maso aidant peut-être, il fait composer son quinze de départ par Laporte : des vieux, et une première ligne éternellement novice au haut-niveau. Gonzo se sent moins seul. Une première année qui n’aura servie à rien et un jeu redevenu obsolète. Le fantôme de l’Argentine est battu par Skréla. L’Australie respire, elle n’a pas écrasé une équipe de nuls. Marc Lièvremont a de belles épaules, mais pas celles d’un sélectionneur. Celle d’un entraîneur ? Camou, Retières, N’Tamack et Maso. La compétence sait se faire discrète.

Pendant ce temps là, les nations majeures du rugby ont cartonné et Le-vestiaire.net perd les eaux.