Le grand requin Blanc, France-Brésil : Brazil de fous

Si le requin Blanc s’est fait piquer son France-Brésil au Stade de France par Leboeuf, pourquoi Koscielny n’aurait pas le sien ?

Qui sait ce qu’il serait advenu si André n’avait pas signé à Bordeaux. Football365.fr nous aurait-il précisé que le joueur appartenait à un club russe et qu’il jouerait France-Brésil ? Le poisson cartilagineux s’en fout : un Russe qui joue France-Brésil, ça classe un France-Brésil, puisque ses Bleus ont battu l’Angleterre de Carroll et Beckford. Il voudrait gagner du temps et construire une équipe, mais Rami et Mexès sont toujours dispos, contrairement aux équipes types adverses.

« Cette période est longue, trop à mon sens entre deux matches de l’équipe de France. » Attendre l’Euro 2012 pour jouer son premier match alors qu’il a signé son contrat en juillet 2010, c’est vrai que c’est long. Alors il peut bien raconter les mêmes conneries une fois de plus. « Le Brésil, on n’a pas tant d’occasions de les jouer en dehors des phases finales. » Il faudra donc attendre la prochaine. « D’ailleurs, la France a plutôt gagné les dernières fois. Ca va vous faire sourire, mais c’est la meilleure façon de préparer le Luxembourg. » Au pays des tanches, le requin est roi.

Evra nuit

Et le prince, c’est toujours le même, en plus il a du bol Nasri s’est blessé. « Effectivement, certains ont des passages à vide depuis longtemps. » Même si la précision est inutile, Gourcuff était bien cité dans la question, avec Diarra. « Oui, il y a Loïc Rémy aussi. » La politique de la main tendue, c’est pour redonner confiance. « J’ai voulu adresser un signe fort à des joueurs qui sur leur forme actuelle sont discutables. Je sais qu’ils sont capables de choses qu’ils ne font plus depuis longtemps. » Voilà qui ne ressemble pas tout à fait à une avant-dernière chance.

Voilà qui ne conduit pas non plus tout droit à Koscielny, et pourtant. « Il fait des progrès constants, il est bon dans la relance et il est intelligent. Il mérite de prendre la température comme on dit. » Ce ne sera pas celle d’Evra, qui pourtant n’en est plus à une humiliation près : « C’est un choix sportif, la prestation d’Abidal en Angleterre a été très bonne. » Mais que le bizuth lorientais se rassure, il reste toujours des tâches ingrates pour les nouveaux. La preuve, Payet reste six mois de plus à Saint-Etienne, mais pas en équipe de France. « Je ne cautionne pas son attitude et du coup il n’a pas changé de club. Il ne s’est pas facilité la tâche. » Matuidi et Cabaye se poseront-ils la question sous leur couverture chauffante ?

Pendant ce temps-là, Chantal Jouanno « a essayé de m’appeler, mais on n’arrive pas à s’avoir ».

Equipe de France, Euro 2012 : Blanc comme un linge

La brève a été publiée, samedi matin, à 9 h 27 sur le site Internet de L’Equipe : « Aliadière au chômage ».

Jérémie Aliadière a 27 ans. Si les recruteurs d’Arsenal avaient été écoutés, il y a onze ans, il aurait levé la Coupe du monde en juillet dernier. Leader magique d’une génération enchantée. Pour la première fois, l’équipe de France n’a pas connu de creux. Aliadière, Meghni, le jeune Gourcuff et Méxès, entourés des tauliers Gallas et Abidal, ponctués d’Anelka et Benzema devant, ont offert un nouveau sacre au pays de Houiller. Le manager d’Arsenal s’appelait Arsène Wenger, une partie des joueurs alignés face à la Biélorussie ont été recrutés par Arsène Wenger.

Le Vestiaire l’avait donc dit à la veille de France-Pays-Bas 2008 et répété ensuite, la France n’a pas construit de génération capable de gagner. La génération Jacquet s’était établie sur les ruines des précédentes, Blanc n’a même pas de ruines, il n’a rien. Ou plutôt juste trois joueurs du plus haut niveau : Lloris, Benzema et Ribéry. La cause est naturelle bien-sûr, mais aussi humaine : six ans de Domenech. Ce n’est évidemment pas de la faute à Domenech si Escudé, Givet, Squillaci, Ciani, Rami, Abidal, Evra, Clichy, Sagna et Escudé n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Diaby, Diarra, Toulalan, M’Vila, Gourcuff et Nasri n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Hoarau, Gignac, Remy, Saha et Cissé sont nuls à chier. Mais faut-il être aussi définitif ? Sans aucun doute, car tous ces joueurs ont fait leurs preuves en club, il était donc inutile de les sélectionner. En revanche, Deschamps, Blanc, Djorkaeff, Desailly, tous membres éminents de la génération France-Bulgarie, ont eux aussi fait leurs preuves en club. Blanc ayant démarré sa carrière un peu plus tard, sans toutefois parvenir à stopper Crespo dans les règles de l’art.

Alou y es-tu ?

Puisque  la France, a priori, ne déclarera pas forfait pour les cinq prochaines années, il faudra quand même essayer de monter une équipe. Derrière, Blanc possède aujourd’hui, à son image, un joueur tout aussi moyen, évoluant dans un club moyen, mais moins que les autres et qui est quand même le meilleur de tous à son poste : Philippe Méxès. Personne ne peut l’accompagner pour l’instant en attendant de re-tester Planus. Au poste de latéral, Tremoulinas n’a pas encore été essayé, mais il reste le meilleur sur ses performances individuelles et ce malgré le quart de finale aller de Ligue des champions et un but offert à un Manceau.

Comme Sagna et Chalmé ne prévoient pas de faire un enfant, autant garder Sagna. Au milieu, les Diarra n’ont pas d’équivalent en attendant qu’ils jouent enfin avec les Bleus, puisque Mavuba est visiblement interdit de sélection. Et comme Ben Arfa se réservera pour Newcastle et que Hazard s’est trompé de côté, on se passera de créateur. Devant, Benzema, Ribéry et Malouda sont les meilleurs. Anelka pourrait les suivre, mais il a eu un empêchement. Il n’y a donc pas charnière défensive, pas de créateur, pas de leaders. Ce n’est donc pas que de la faute à Blanc si la France a réalisé vendredi son pire match depuis France-Israël 1993. Pas que, donc. Car Domenech battait quand même la Lituanie, mais il avait Ribéry.

Lloris. Abidal ne jouait pas, Clichy oui.

Sagna. Pour sa première sélection, il a tenté de contenir au mieux sa fébrilité et assuré le strict minimum.

Rami. Quelques dribbles pour se relancer dans ses vingt mètres : il apprend vite.

Méxès. La vivacité des attaquants biélorusses l’a gêné, mais en août c’est le strict minimum.

Clichy. « Sur l’action du but, le ballon m’a tapé le pied. » C’est le principe du foot en effet.

M’Vila. On l’a pas mal vu, sauf quand les Biélorusses arrivaient à quatre ou cinq plein axe face à Lloris. Ce n’est arrivé qu’une demi-douzaine de fois. C’est quoi le rôle d’un demi-défensif déjà ?

Diaby. Le Costa Rica n’était finalement pas une aussi bonne équipe que ça. On va quand même attendre un match contre Stoke pour le juger.

Rémy. L’OM lui a donné une nouvelle dimension : il remonte les bras en décélérant comme Henry et il obtient des touches.

Valbuena. Il ne sait toujours pas trop bien ce qu’il va faire, alors des fois c’est un retourné, des fois une frappe cadrée.

Ménez. Son adaptation à l’AS Roma ne saurait faire oublier qu’il joue à l’AS Roma.

Malouda. Ribéry battait la Lituanie sans brassard.

Hoarau. Atypiquement lent et mauvais techniquement.

Saha. S’il y avait un doute, il n’y en a plus.

Gameiro. Un débordement et une occasion en quelques minutes. Gignac va regretter d’avoir quitté Lorient.

Les voyages de Zizou : Yoann en Bretagne

Un requiem ne sert pas toujours à dire adieu. Parfois, c’est bienvenue.

Même si « ce sera fort émotionnellement de retrouver mon père », Yoann Gourcuff avait déjà affronté Lorient. La dernière fois, Bordeaux avait gagné 4-1 et Gourcuff fils avait marqué. Il était grand temps de prendre son envol dans un grand club. Le deuxième but de Zidane en 2010 est pour bientôt, il ne faudra pas reprocher à L’Equipe.fr de ne pas avoir prévenu, la preuve.

29e : « Tout le stade breton retient son souffle en attendant l’entrée en jeu du fils prodigue, qui est en train d’enlever son haut de survêtement. »

32e : « A noter le fantastique accueil du public lorientais lors de l’entrée en jeu du numéro 29 (département du Finistère) de Lyon… »

35e : « Premier coup franc pour Gourcuff. Le Lyonnais enroule son ballon côté gauche, mais Mvuemba est présent au premier poteau pour écarter le danger de la tête. »

45e+2 : « Malgré l’entrée en jeu prématurée de Gourcuff, suite à la blessure de Delgado, Lyon est à la peine sur la pelouse synthétique d’une formation lorientaise réaliste. Les Merlus ne sont absolument pas inquiétés par le collectif rhodanien… »

49e : « Briand arrache le ballon à Jouffre à vingt mètres du but lorientais et permet à Gourcuff de le reprendre. L’ex-Bordelais frappe du droit mais ne trouve pas le cadre. »

57e : « Nouveau corner et nouvelle opportunité pour les Lyonnais de marquer. Gourcuff contrôle le ballon dans la surface, se retourne puis frappe du droit. Le ballon passe cependant au-dessus du but. »

63e : « Gourcuff se charge de tirer le coup de pied arrêté à venir mais ne trouve personne au second poteau. »

70e : « Sur l’action qui suit, Briand fixe la défense dans l’axe et décale sur sa droite Gourcuff, dans la surface. Le meneur de jeu tire du droit mais dévisse sa frappe. Le ballon flirte avec le petit filet. »

75e : « Nouvelle frappe de Gourcuff, à la conclusion d’un très bon mouvement alimenté par Lisandro et Pjanic. Le joueur breton est cependant contré par le tacle de Bourillon. »

85e : « Briand se bat pour aller chercher cette ouverture de Gourcufff. Il sauve le ballon de la sortie sur la droite du terrain. Mais ce n’est pas l’avis du juge de touche qui signale un six mètres. »

89e : « Superbe retour décisif de Bourillon sur Gourcuff, qui avait pourtant été très bien servi par Lisandro dans la surface. »

90e+5 : « Une fois de plus fébriles sur le plan défensif, les Lyonnais ont encaissé une nouvelle défaite face à des Lorientais réalistes et aidés par la vista de Gameiro. La seconde période et l’apport de Gourcuff peuvent cependant être motifs d’espoirs pour l’OL. »

Pendant ce temps-là, le mercato touche à sa fin et après le match, L’Equipe.fr use d’un humour un peu douteux : « Lyon perd à Lorient 2-0 malgré Gourcuff ». Le père et le fils plaident non coupables. Mais le père a parfois le devoir de se montrer humiliant s’il veut que son rejeton réussisse : « Par ailleurs, je suis très content de l’arrivée de Kitambala (auteur du deuxième but), ce fut un élément important dans la transformation de l’équipe ce soir. »