Top 14, Toulouse-Montpellier : Pourris Galthié

 

C’est promis, on ne vous reparlera plus du Top 14 jusqu’à la finale 2012. Comme France 2.

On peut en faire, des choses, en dix minutes. Demandez donc aux femmes de ménage new-yorkaises. Celles des hôtels de Wellington vous diraient qu’il n’en a pas fallu beaucoup plus à Picamoles le soir où Bastareaud a glissé sur sa table de nuit, mais que celui qui n’a jamais débandé après douze bières nous jette ici le premier Julien Pierre. Non, dix minutes, c’est surtout ce qu’il a manqué à Montpellier samedi pour être la toute première équipe de Crabos à graver son nom sur le bois du Brennus. Six cents petites secondes, une misère, qui semblent pourtant parfois une éternité à Alexandra Rosenfeld quand elle se retrouve sur le ventre. Tout est relatif.

On a quand même eu le droit à notre lot de nouveautés sur l’à-peu pré de Saint-Denis. La Nouvelle-Zélande avait ses « all backs » ; Guy Novès, lui, a joué avec quinze avants. Il fallait y penser. Matthieu Lartot a beau s’être entraîné tout l’après-midi à prononcer Caucaunibuca sans cracher à la gueule d’Ibanez, il ne sait toujours pas comment se dit « cadrage-débordement » en Fidjien. Cédric Immense, aussi affûté que son ailier de 130 kg, a bien une petite idée, mais « Timoci Nagusa » n’est pas dans son dictionnaire Franco-Créole. Le futur baillonné laissera un grand vide derrière lui. Heureusement, tant que Doussain continuera de charger au ras des regroupements plutôt que de viser les tibias de son demi d’ouverture, il y a aura toujours quelqu’un à Toulouse pour bouffer les restes de Poitrenaud à la cantine.

Elissalde, Elissalde, cherche moi des Poux

Le rugby français a en tout cas de beaux jours devant lui. Si l’anticyclone reste à sa place, il se pourrait même qu’il ne pleuve plus sur Marcoussis jusqu’à la fin du mois. Skrela n’était pas monté à Paris pour parler météo et le fils de a envoyé un message on ne plus Clerc aux supporters néo-zélandais : personne n’est à l’abri, pas même ceux assis dans les virages. Ce match entre les deux équipes les plus joueuses du Top 14 a également mis en avant toute l’intelligence de l’autre ouvreur du XV de France, François Trinh-Duc. Montpellier a envoyé du jeu toute la saison ? Il relance en finale tous les ballons au pied. Pas bête. Toulouse s’y est laissé prendre pendant six minutes.

Ce Montpellier-Toulouse, c’était aussi l’affrontement entre les deux meilleurs candidats au remplacement de Marc Lièvremont. On a d’ailleurs parfois cru revivre le France-Italie du dernier Tournoi, mais Castrogiovanni n’a jamais eu de neveu métisse de 150 kg et l’intensité était bien supérieure cette fois. Comment Ouedraogo aurait-il pu sinon jouer une bonne heure avec une main dans le dos ? Les yeux dans les yeux avec Philippe Lafon, qui le regardait de travers, Fabien Galthié a bien essayé de mimer la déception à la fin du match. Ca n’a trompé personne, comme dirait Anne Sinclair. Les buffets sont meilleurs en salle de presse.

Pendant ce temps-là, Peyo Greenslip a repris goût à la vie à Cardiff entre deux piqûres d’insuline.

XV de France : Le Lièvre et le tort tuent

dieux

Une fois de plus, Le Vestiaire ne s’en était pas douté. Marc Lièvremont n’est pas l’homme de la situation. La plupart des joueurs non plus. Aujourd’hui, la presse parle de regrets, d’indiscipline, de manque de réalisme. Ca s’appelle impuissance et nullité.

Le Quinze de France est donc nul. De la tête aux pieds. Des managers aux remplaçants, personne n’a le niveau international, encore moins le niveau pour battre des Irlandais. L’échec vient de loin ou plutôt de haut : il s’appelle Bernard Laporte. Le Vestiaire l’avait expliqué dès 2007. En tuant le jeu à la Française (ça existe), en s’appuyant sur une seule et même génération, l’ancien demi de mêlée béglais n’a laissé qu’un champs de ruine et Jo Maso. Beau joueur, mais très vilain dirigeant. La suite, c’est un encadrement de gamins puceaux qui ont fait n’importe quoi avec ce qu’ils peuvent.

Des Irlandais sado, des bleus Maso

Une volée dans le tournoi, une rébellion contre le jeu ultra-défensif de papa, pour un semblant de retour un jeu offensif de papy. 215 joueurs aussi tendres les uns que les autres et finalement Chabal. Lièvremont ne sait pas quoi faire. Sur le terrain on ne lui avait jamais demandé de schémas tactiques. A Casteljaloux non plus. La Fédérale 3 est un monde magique.

Rentrée des classes, Marco invite N’Tamack et un nouveau chez lui. Il nous promet plus de rigueur et une victoire contre l’Irlande.  Le Vestiaire ne voit que six  joueurs valides, ils ont 50 ans (Harinordoquy, Jauzion, Poitrenaud, Heymans, Chabal, Nallet). Héritage d’une époque ou l’on battait les Anglais au Tournoi, mais pas en Coupe du monde. Aujourd’hui, ça ne suffit plus. On veut battre tout le monde en jouant comme les Blacks, mais chez les Blacks, il y a les Blacks. Lièvremont n’a que des Bleus sous la main. Tout le monde rêve des Maoris, il ne suffit de vouloir faire pareil pour y parvenir.

Il ne suffit pas de vouloir faire pareil, pour savoir faire pareil. Indiscipline et inefficacité, ça veut dire pas le niveau. O’Driscoll à lui tout seul est supérieur à toute la sélection tricolore, une seule action lui a suffi pour le rappeler. Lièvrement ignore comment apprendre à défendre, il ignore même qu’il faut défendre. Pas un fondamental n’est respecté, Albaladejo se retourne dans sa tombe.

Au début des années 1990, notre Quinze ne battait jamais l’Angleterre par indiscipline. L’équipe de France a corrigé ses défauts petit à petit avec les joueurs qu’il faut pour parvenir en demi d’une Coupe du monde 1995 qu’elle aurait pu ou dû gagner. C’était Berbizier. Puis c’est le grand Chelem 1997 malgré Skrela. L’Angleterre est morte. En 2003, la France est la meilleure équipe mondiale, mais son entraîneur est le pire. 5 ans après, il n’y a plus de rugby en France, plus d’équipe nationale, plus que Philippe Saint-André, qui n’a pas été essayé. Les grandes équipes d’Ovalie, c’est aussi parfois de grands entraîneurs . Et de bons joueurs ?