L’Edito : La surprise de poids

Jason Lamy-Chappuis est un nom qui ne dirait rien à personne malgré de grosses performances. Une skieuse américaine aurait gagné aux Etats-Unis, mais pour la France. Une championne d’athlétisme pourrait être condamnée pour s’être fait casser la gueule. Et si Bordeaux et Lyon avaient fait match nul avec des relégables ?

Notre spécialiste ski était en vacances aux Etats-Unis. Il pensait naïvement que des basketteurs tricolores autres que Parker pouvaient faire leur trou en NBA. Pour lui, Grange et Fanara étaient les seules raisons d’aller assister aux championnats du monde. Et soudain, la nouvelle est tombée, à quelques miles à peine de sa chambre d’hôte, Tessa Worley a rejoint Mary Pierce et Jean-Philippe Durand au panthéon des champions à consonance terroir.

Quand on parle terroir, on voudrait bien parler rugby, mais le championnat n’a toujours pas repris ses droits. Aux dernières nouvelles, le Lourdes de Louison Armary s’était lourdement incliné à domicile face à Agen (12-36). Bègles conservera-t-il son titre ? Enfin, l’actualité de la semaine, c’est Le Vestiaire qui lance une nouvelle rubrique baptisée L’Hommage, pour saluer comme il se doit le grand sportif hebdomadaire. Amélie Mauresmo est-elle concernée ?

Pendant ce temps-là, www.le-vestiaire.net, qui a récupéré ses milliers de fans, recherche encore quelques millions de ses pervers pour gonfler ses stats.

Le retour du Boomesong

Lyon domine la Ligue 1 et s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Comment expliquer la défaite du Parc des Princes ?

Lloris est ravi, il a du boulot. Puel aussi, il assiste au meilleur football que le monde ait porté depuis qu’il a signé à Lyon. Pour lui, la Fiorentina n’est pas une équipe minable qui défend encore plus mal que le Bayern. Des attaques à tout-va, des buts, c’est bien connu : le haut niveau fait la part belle aux attaquants et au spectacle. France 98 s’est d’ailleurs toujours appuyé sur Guivarch’.

En bon futur champion d’Europe, l’OL a compris la nécessité de faire briller ses adversaires. Bordeaux est ainsi apparu il y a quelque temps comme la meilleure équipe de France, au jeu qui rappelle la Hollande de Cruyff et son football total. Le PSG a trouvé son nouveau Weah, il est Réunionnais. Le Bayern est redevenu un monstre européen, chez qui prendre un point en marquant un but envoie au panthéon aux côtés de Philippe Tiboeuf. Bucarest confirme le renouveau de l’arsenal offensif roumain. C’est à croire que l’Europe est truffée de grandes équipes.

Mémoires d’outre-tombe

Hier, le Steaua jouait en violet et a bien failli prendre un point. Avec le trident Benzema-Juninho-Toulalan au sommet de sa forme, c’est deux buts et trois poteaux et les Italiens qui n’auraient pas dû exister. Ce fut effectivement le cas pendant 20 minutes, où Jean II Makoun eut même des airs d’Essien. Par contre, Keita ressemblera toujours plus à Govou qu’à Malouda. Par moments, on aurait même cru que Canal diffusait du TF1 sans les droits, à voir Brême enquiller dix centres en une minute sur la tête de Cris, avant le contre assassin.

A deux détails près : à l’époque, Cris ne prenait pas de petit pont sans mettre un coup de coude et Boumsong rêvait de Newcastle et de la Juve en Serie B. La légendaire maîtrise lyonnaise, faite de redoublements de passes et de feintes réussies de Juninho, a ressurgi d’outre-tombe.  Puis, Larqué s’est réveillé et Gilardino a réduit le score en s’amusant sur la tête de Mensah.

Pendant ce temps-là, Jean-Michel Aulas s’apprête à se repasser le DVD Milan-Lyon, comme chaque soir de match depuis deux ans et demi. Et la Ligue des Champions a toujours des allures de Ligue 1. Heureusement, Benzema poursuit sa route vers le Ballon d’Or.

L’Hommage : Ambition impossible

Le sport français se donne enfin des objectifs élevés. Dès ce soir à Florence pour les Lyonnais, qui viseront le nul, si Benzema le veut bien. L’ambition est de retour. Qu’en pense David Skrela ?

Bernard Laporte peut être satisfait. Sa menace de quitter le Stade de France pour regonfler le moral de la patrie a porté ses fruits. La Marseillaise n’a pas été sifflée par les Uruguayens de Saint-Denis et son XV de France a encore été piétiné par l’Angleterre, celle de l’hémisphère sud, cette fois. Lièvremont et Szarszewski y ont vu des signes encourageants. Et si on essayait les entraîneurs de Pro D2 pour voir ?

Du puits au grenier

A moins que ça ne soit la croisade Euro 2016 menée par Eric Besson. Colette est fière, Thiriez aussi, mais l’Abbé Deschamps est comme Saint-Thomas, il veut voir son ravalement de façade pour le croire. Toute la France est pourtant  tendue vers cette grande échéance. Voire obsédée : Puygrenier veut être le nouveau Savidan. Il n’est ni vieux, ni attaquant. Qu’est-ce que ça veut dire ? Côté club aussi, on se prépare un avenir doré. Lyon songe à Chimbonda. Domenech a encore ses entrées à Gerland, la première C1 depuis l’OM se rapproche

A moins que ça ne soit, finalement, encore l’effet Tsonga. Mauresmo y croit, de toute façon, l’effet Noah elle a déjà donné. Aujourd’hui, la star du tennis français veut gagner des tournois. Une saine ambition, mais le pari est élevé : il faudra redevenir intouchable contre Nathalie Dechy (photo) en 2009. Et la première victoire de Nancy en Euroligue. Dans quel sport déjà ?

Pendant ce temps-là, les buts d’anthologie de Ronaldinho demeurent toujours la propriété exclusive des cassettes VHS.

L’Edito : Du Coq à l’âne

La Coupe Davis a le don de passionner la Terre entière. Bien malin qui peut dire le score actuel de la finale ou même le nom des joueurs qui la disputent. C’est pourtant presque aussi intéressant qu’un France-Australie.

Thierry Dusautoir a su trouver les mots justes. La France avait les moyens de gagner. Les Bleus auraient même pu remporter la Coupe du monde et plein d’autres matches encore. Mais voilà, ils ont perdu. Qui osera dire comme d’habitude ? En tout cas, comme d’habitude, on va chercher les responsables, et comme d’habitude, ça ne servira pas à grand-chose. Faut-il écarter Skrela ? Parce que le Larkham du pauvre ne serait qu’une brute surévaluée qui n’a finalement jamais vraiment réussi un match important et qui bénéficierait surtout d’un nom de famille. Evidemment, non. Car il n’y a personne d’autre, à part remettre Castaignède ou Michalak. Quoi, Deylaud ?

A part ça, Lyon a perdu, encore. Accident diront les uns, PSG ou équipe B diront les autres. Le fabuleux Fred ne mériterait donc pas encore le Ballon d’Or ? Les Gones ne survivraient donc que par Toulalan et Benzema ? Les observateurs, si prompts à s’enflammer après une victoire ou une défaite, seraient bien inspirés de relever la nervosité ambiante à tous les étages d’un club aux abois, même s’il n’a pour l’instant pas grand-chose à craindre de ses poursuivants, incapables de se prendre pour lui. Quand Marseille se mettra à défendre, personne n’aura besoin d’attendre la Ligue des Champions pour voir du changement. Il reste qu’avec un tel niveau, les hommes de Puel réaliseraient un exploit considérable en se qualifiant pour les huitièmes. Difficile à croire ? Au moins autant que celle de Bordeaux, qui jouera cette semaine le match le plus important de son Histoire post Bez. Rohr repousserait peut-être son coucher de quelques heures pour revoir une équipe aussi grande que la sienne.

Pendant ce temps-là, nos lecteurs se rassurent comme ils peuvent. Les rumeurs indiquent que Le-Vestiaire.net, qui sera lancé demain, ne parlerait toujours pas du Vendée Globe.

Ligue 1 : Lyon n’a pas le Bak

C’est la nouvelle de la semaine. De Mathoux à Josse, tout le gratin en parle : le grand Cris est de retour, aux côtés de l’international Boumsong. Le Steaua s’est quand même procuré des occasions.

L’ambition est un vilain gros mot. Jean-Michel Aulas ne le prononcerait d’ailleurs plus si Benzema n’avait pas promis de rester seulement s’il se faisait refaire les deux oreilles, en grand. Mais voilà, cela n’a échappé à personne, sauf à Noël Tosi : le Lyon d’aujourd’hui ne se contente pas de ne plus valoir celui d’hier. Sa défense est aussi redescendue sur terre, en l’occurrence au niveau L1. Ca valait le coup de se débarrasser de Caçapa, Jacek Bak, Clebar Anderson et Hubert Fournier.

You sing a boum song, you had a bad day

Zero but encaissé en quatre matches, Lacombe peut bomber le torse. Fer de lance de la meilleure attaque du championnat, Jelen n’a pas tiré tant que ça sur le poteau et n’a pris Cris de vitesse que vingt fois. Le progrès s’est confirmé contre un Lille redoutable à l’extérieur puis en amical contre l’équipe de CFA de Sochaux. Mais l’OL est décidément insatiable et la scène hexagonale ne lui suffit pas. Il fallait la Ligue des Champions pour entériner la solidité défensive retrouvée. 2-0 contre Bucarest, un Lyon recroquevillé dans ses trente mètres en deuxième mi-temps. Et puis il y eut ces terribles cauchemars de Boumsong. Trois nuits partagées avec un Roumain géant même pas amoureux. A chaque fois, raconte-t-il à qui veut le croire, la scène est similaire : Goian monte sur corner, il fait trois mètres de haut, Boum ne peut rien faire. Et c’est Benzema qui est chargé de lui rendre sa taille normale. Si Juninho a frôlé l’embolie pulmonaire à l’heure de jeu, Puel a apprécié la solidarité sans faille de ses joueurs. Cris et Boumsong aussi : ils ont enfin pu rater leurs tacles sans arrière-pensée.

Mounier, tu dors

Et la relève est là. John Mensah avait d’ailleurs été accueilli par Le-vestiaire.net avec tout le respect dû à son rang. Judicieux : la révélation ghanéenne aurait été aperçue sur le flanc gauche, par erreur. Les policiers lyonnais ne pouvaient pas laisser passer ça : Belghazouani n’aura pas de mal à le convaincre pour son prochain clip. Puel aura beau regarder son banc de touche de fond en comble, il peut être rassuré : aucun autre ne leur arrive à la cheville, excepté Réveillère, qui est collectionneur. A l’époque, j’avais Essien pour dépanner, pense Le Guen au moment d’écrire Zoumana Camara sur la feuille de match chaque samedi. Heureusement, Lyon se prépare un avenir doré. L’ambition est sauve.

Pendant ce temps-là, Monaco attend toujours d’inscrire quatre buts dans le même match.

Vendetta jacta est

J-4 avant le lancement de la nouvelle version du Vestiaire. Pour fêter ça, le XV de France serait bien inspiré de faire honneur à son très brillant sélectionneur.

Le monde du tennis est en ébullition. Moins à cause des tours de vice de la femme à Chamou qu’en raison des Masters. Ceux de Julien Lepers ont laissé leur place au super champion du dimanche ; ceux du tennis ont autant d’enjeu qu’une exhibition Federer-Sampras. Il y aurait même certainement plus d’intérêt sur le Vendée Globe, mais le dernier vainqueur s’appelle Vincent Riou. Heureusement, son créateur est aussi fin gestionnaire que Christian Bîmes. La gestion, c’est la spécialité d’Aulas, qui n’a jamais osé s’acheter un grand joueur. Du coup, Lyon, et ses 30 points d’avance, se retrouve en danger, même face à Monaco et son attaque aussi prolifique que celle du PSG de Benzema. Et dire que Boumsong serait peut-être titulaire à Nantes. A la différence de Franck Bouyer qui, entre deux siestes au feu rouge, a trouvé le temps de relancer sa carrière. Il n’a que 34 ans.

Pendant ce temps-là, Nancy et Le Mans brillent en Euroligue et Michel Gomez sort grandi du dernier match des Spurs.

Ligue des Champions, Obama : Yes we can

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Trois victoires françaises en trois matches de Ligue des Champions. En deux semaines, les progrès sont épatants, l’indice français remonte au niveau de la Roumanie et des Pays-Bas. La coupe UEFA n’est plus un rêve.

38e minute, hier soir. Juninho a l’inspiration de tenter le dribble. Son accélération fait mouche, le ballon est déjà loin, son adversaire aussi et il l’a avec lui. Heureusement, quelques minutes plus tard, il montre que ses lourdes jambes n’ont pas toujours besoin de poumons pour fonctionner en expédiant un coup franc plein centre sur un gardien aussi mauvais qu’à l’aller, mais moins chanceux. Tout juste suffisant, si l’on en juge les trois interventions à blanc de Boumsong à l’heure de jeu. Mais suffisant quand même. Lyon avait intérêt à bonifier sa victoire de Bucarest car le temps presse pour se qualifier. La rumeur se confirme : Ederson est nul. Les recruteurs gones préparent leurs valises. Aulas a déjà bouclé la sienne malgré les alarmantes prévisions de Noël Tosi qui lui promet le dernier carré de la Ligue des Champions. Puel fait du rangement. Grosso est bien champion du monde et Josse a bien fait le Tour de France. « C’est pas possible ! Ils font faute à chaque fois dans la surface les Roumains ! » Si, c’est possible.

Sweet home Obama

Sans même visionner un Best of de Baky Koné, Marseille a le goût du gâchis dans la bouche. Face au PSV, l’OM a confirmé qu’il pouvait dominer et marquer contre chacune des équipes de son groupe. Notamment à domicile, ce qu’on avait déjà vu contre Liverpool, mais Zubar était au top. La France a surtout revu le cas Ben Arfa : Aulas pourra contester, mais son ex joyau peut énerver et ré-inventer le foot l’instant suivant. Il n’est donc pas un bouc émissaire comme les autres. Larqué s’en fout, il a trouvé en Obertan une parfaite relève.

Et encore, la tentation d’ajouter Planus, Diawara, Jurietti et Chalmé a été grande. La faute à dix dernières minutes de souffrance. Rappelons-le, Bordeaux jouait à Cluj et Christian Jeanpierre a osé miser sur Dubarbier en équipe d’Argentine, dans un clin d’œil à Maradona qui ne connaît certainement ni l’un, ni l’autre. Certains signes ne trompent pas, comme les deux arrêts de Valverde, sur lesquels Blanc ne comptait même pas. Ramé va se faire des cheveux blancs.

En Pro A au doute

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A chacun ses vacances : Teddy Riner était en stage en Thaïlande, Thomas Fanara s’est entraîné à Solden et Frédérick Bousquet a préféré Rouen.

Personne n’a encore osé l’évoquer, mais Lyon n’est plus qu’à 13 points de la relégation. Selon les informations exclusives de notre envoyé spécial, le club serait déjà à la recherche du successeur de Claude Puel, qui ne fait pas vraiment pas l’affaire. Et si le remplaçant s’appelait Juninho, dont le statut de joueur de haut niveau sera périmé le 31 décembre ? Le mercato sera crucial, il est temps de s’acheter une équipe. Le PSG devrait envisager de prendre le même chemin s’il veut faire autre chose que survivre, même dans un championnat de ce niveau. Rarement Paris et Marseille auront offert un spectacle aussi médiocre malgré la satisfaction des abonnés. Il ne reste donc que Bordeaux, dont les dirigeants n’ont pas encore appris à acheter un arbitre. Ca ferait une bien mauvaise téléréalité en comparaison du Gasquet show, qui sera bientôt diffusé dans nos colonnes. Un petit garçon nommé Richard est le meilleur tennisman du monde. Une fois sur le circuit pro il tape Federer à Monte-Carlo et titille Nadal, il ne lui manque que le physique. Vliegen, textos, déclarations asperger, matchs pièges face à tout le monde et branlées au premier tour. A ne pas manquer, il y aura même une demi à Wimbledon. La preuve. Il y avait aussi du rugby ce week-end ? Du basket ?

Pendant ce temps-là, Armstrong aime le tracé du Tour de France, qui ne lui rend pas. Et la punition de notre ancien stagiaire est levée.