L’Edito : No Loeb in job

Pourquoi Le Vestiaire devrait-il avoir toujours raison ?

Ce week-end, notre service foot s’est amusé à parier sur la Ligue 1. Une simple grille suffira, les résultats sont assez prévisibles. Le pognon est en vue, nos chroniqueurs basket et rugby vont enfin être payés. Puis la journée s’est déroulée, Nancy a battu le grand Montpellier à domicile, Auxerre à presque réussir à tenir son score face aux ogres caennais, la machine verte a surpris l’omnipotent leader toulousain pourtant privé de Gignac, Bordeaux a continué son parcours de relégué sans faute, le PSG a gagné son entraînement, encourageant à quelques jours du match.

Le triomphe Modeste

Heureusement, nous avons pu compter sur Lyon pour nous refaire. Gourcuff a suffisamment pesé pour éviter la victoire, Diakhaté a été fidèle a sa réputation, Puel prendra le même avion que Tigana et Triaud, mais ils ne pourront pas tous entraîner Aston Villa. Puis le choc de la soirée devait voir Monaco humilier Marseille. Mais si Gignac est toujours ce gros molasson perso qui tire seize fois par mi-temps, Valbuena veut, lui, continuer à fréquenter Laurent Blanc. Ca rend modeste, paraît-il, pourvu que ça ne rende pas Modeste.

Du coup, Monaco n’a joué qu’entre la 10e et la 43e minute. Il restait quinze euros à miser sur l’étranger, mais la raison l’a emporté. En effet, comment Abidal, Ibrahimovic, David Villa et Higuain pouvaient-ils ne pas être décisifs ? Ils l’ont été, à leur façon. Pourquoi Le Vestiaire devrait-il avoir toujours raison ? D’ailleurs, Federer n’a-t-il pas encore atteint les demi-finales d’un grand Chelem avant de tomber sur un grand Djokovic. C’est quoi un grand Djokovic ? C’est un Federer fini.

Pendant ce temps-là, Riner se fait au moins autant chier que Nadal, et que Loeb, qui a trouvé une solution palliative.

Les voyages de Zizou : Yoann en Bretagne

Un requiem ne sert pas toujours à dire adieu. Parfois, c’est bienvenue.

Même si « ce sera fort émotionnellement de retrouver mon père », Yoann Gourcuff avait déjà affronté Lorient. La dernière fois, Bordeaux avait gagné 4-1 et Gourcuff fils avait marqué. Il était grand temps de prendre son envol dans un grand club. Le deuxième but de Zidane en 2010 est pour bientôt, il ne faudra pas reprocher à L’Equipe.fr de ne pas avoir prévenu, la preuve.

29e : « Tout le stade breton retient son souffle en attendant l’entrée en jeu du fils prodigue, qui est en train d’enlever son haut de survêtement. »

32e : « A noter le fantastique accueil du public lorientais lors de l’entrée en jeu du numéro 29 (département du Finistère) de Lyon… »

35e : « Premier coup franc pour Gourcuff. Le Lyonnais enroule son ballon côté gauche, mais Mvuemba est présent au premier poteau pour écarter le danger de la tête. »

45e+2 : « Malgré l’entrée en jeu prématurée de Gourcuff, suite à la blessure de Delgado, Lyon est à la peine sur la pelouse synthétique d’une formation lorientaise réaliste. Les Merlus ne sont absolument pas inquiétés par le collectif rhodanien… »

49e : « Briand arrache le ballon à Jouffre à vingt mètres du but lorientais et permet à Gourcuff de le reprendre. L’ex-Bordelais frappe du droit mais ne trouve pas le cadre. »

57e : « Nouveau corner et nouvelle opportunité pour les Lyonnais de marquer. Gourcuff contrôle le ballon dans la surface, se retourne puis frappe du droit. Le ballon passe cependant au-dessus du but. »

63e : « Gourcuff se charge de tirer le coup de pied arrêté à venir mais ne trouve personne au second poteau. »

70e : « Sur l’action qui suit, Briand fixe la défense dans l’axe et décale sur sa droite Gourcuff, dans la surface. Le meneur de jeu tire du droit mais dévisse sa frappe. Le ballon flirte avec le petit filet. »

75e : « Nouvelle frappe de Gourcuff, à la conclusion d’un très bon mouvement alimenté par Lisandro et Pjanic. Le joueur breton est cependant contré par le tacle de Bourillon. »

85e : « Briand se bat pour aller chercher cette ouverture de Gourcufff. Il sauve le ballon de la sortie sur la droite du terrain. Mais ce n’est pas l’avis du juge de touche qui signale un six mètres. »

89e : « Superbe retour décisif de Bourillon sur Gourcuff, qui avait pourtant été très bien servi par Lisandro dans la surface. »

90e+5 : « Une fois de plus fébriles sur le plan défensif, les Lyonnais ont encaissé une nouvelle défaite face à des Lorientais réalistes et aidés par la vista de Gameiro. La seconde période et l’apport de Gourcuff peuvent cependant être motifs d’espoirs pour l’OL. »

Pendant ce temps-là, le mercato touche à sa fin et après le match, L’Equipe.fr use d’un humour un peu douteux : « Lyon perd à Lorient 2-0 malgré Gourcuff ». Le père et le fils plaident non coupables. Mais le père a parfois le devoir de se montrer humiliant s’il veut que son rejeton réussisse : « Par ailleurs, je suis très content de l’arrivée de Kitambala (auteur du deuxième but), ce fut un élément important dans la transformation de l’équipe ce soir. »

Ligue des champions : L’abbé Deschamps

Auxerre sera-t-il le seul club à jouer les huitièmes de finale ?

Comme chaque année depuis trois ans, le tirage au sort de la Ligue des champions a tenu toutes ses promesses pour les clubs français. Ils devaient être trois l’année dernière à sortir des poules, cette fois l’un des trois groupes paraît trop déséquilibré pour espérer. On parle bien sûr de celui de l’Hapoel Tel-Aviv. Les Israéliens sont-ils capables de renverser la montagne allemande ? Peuvent-ils tenir face à des légendes lisboètes ? Ils pourront toujours se rassurer en se disant que Lyon fait aussi partie de la poule. Mais la place en Ligue Europa est-elle assurée pour autant ? Nous aurions pu dire non la semaine dernière, mais désormais Gourcuff fait partie de l’effectif. Puel le reconnaît lui-même, c’est solide, c’est homogène et il préfère ça. C’est donc dehors. Le Guen et Houiller auraient-ils osé parler de Schalke et Benfica en ces termes ?

La boulette russe

Pour Marseille, c’est très différent. Ce n’est pas seulement le niveau des adversaires qui est en cause, c’est aussi le sien. Comme Lyon, donc. Oui, comme Lyon. Deschamps regrettera longtemps de ne pas s’être tenu au courant de la politique marseillaise des dix-sept dernières années. Il aurait compris que pour espérer gagner la Ligue des champions il fallait se débarrasser de ses meilleurs joueurs pour en prendre des moins bons. Mais juste des bien moins bons. Coïncidence ou pas, Gignac va découvrir la Ligue des champions. C’est ainsi que le Spartak Moscou redevient l’équipe qu’elle était en avril 1991, c’est moins vrai pour son adversaire de l’époque. Coller une taule au quatrième ne garantira qu’un titre de champion de France. Mais, on vous l’a déjà dit, les miracles n’arrivent qu’une fois et Gourcuff est parti.

Le troisième club français engagé tombe dans la poule marseillaise de l’année dernière. Jean Fernandez est au courant, il n’enverra personne superviser à l’étranger, il a déjà regardé la Coupe du monde. Mais Mourinho aussi, comme on vous l’expliquera demain. Du coup, Hengbart se matte déjà le best of Benzema et les perles d’Ibra. Quoi qu’il arrive, les Russes, c’est réglé. L’OM feindrait l’admiration s’il n’avait pas laissé quatre points à Auxerre en championnat l’an dernier.

Ligue 1, OM : L’Abedi vient en mangeant

« Cette équipe n’a pas les moyens de ses ambitions. » Officiellement, l’OM veut faire aussi bien que l’an dernier. Didier Deschamps n’est pas idiot quand même.

Les grands clubs ne sont jamais prêts à la première journée. Le champion en titre n’échappe pas à la règle, l’OM a donc vu les choses en grand. Caen devait lui en mettre neuf, mais Caen reste Caen. Privé de Priou, entraînés par Dumas, les Caennais ont bravé les éléments contraires pour planter l’OM au dernier moment. Finalement, c’est mieux comme ça, Mbia a pu montrer à quel point il avait envie de rester. Pas de regret, El Arabi aurait aussi eu dix mètres d’écart avec Hilton et puis Leyti N’Diaye avait pris son petit pont en première mi-temps.

C’est Caen le bonheur

Leyti N’Diaye, c’est dit. Avec lui, Deschamps avait tenté la méthode douce avant le championnat. Revenu de prêt d’Ajaccio, révélation des matches de préparation et même buteur : les indices étaient visibles, mais les dirigeants ne les ont pas vus. Le titulariser au Vélodrome pour la première journée, ça frôle l’ultimatum. Mais ce n’est pas tout : remplacer Valbuena par Benarfa pour bien montrer lequel fait ses valises après avoir été le meilleur en préparation, c’est vicieux. Dommage que Caen ait été si mauvais, le changement aurait pu avoir lieu dès la première mi-temps. Pour que tout soit clair, Dédé a mis tout le monde dans le même sac à la fin : « Cette équipe doit être renforcée, mais apparemment on ne peut pas. » Samassa a donc marqué.

Dassier tente bien de réfléchir à voix haute : « Il faut reconnaître que notre équipe était diminuée, Diawara était absent. » Voilà. Lucho lui était bien titulaire, Mandanda, Mbia, Azpilicueta, Taiwo, Cissé, Kaboré, Valbuena et Niang aussi. Abédi Pelé c’était pas obligé, mais une Coupe du Monde correcte ça doit bien vouloir dire quelque chose. Avec autant d’absences, normal que l’OM ait si mal défendu, si mal attaqué, se soit si mal replacé et ait autant manqué de repères collectifs. Les miracles ne se produisent qu’une fois. Arbitrage ou pas, les dix points de retard à la trêve ne peuvent pas toujours être comblés. Deschamps se dira-t-il que la proposition de Liverpool n’était pas si mauvaise en septembre, octobre ou attendra-t-il novembre ?

Le Milan AC et le Real prennent peur, la Ligue des champions approche à grands pas.

L’Edito : Pédant psychiatre

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Le SU Agen est promu, Castres, le Racing-Metro et Chabal sont en vacances. Il y a des évidences qu’on ne peut pas cacher aux enfants, même dans le cabinet de Rufo.

L’arrogance a donc ses limites. Mal rasé et barbu il y a quelques jours à Valenciennes, Laurent Blanc a compris un peu tard qu’il entraînait bien désormais Lorient, que Gourcuff n’était même pas Micoud et qu’un Pujol sévissait en Ligue 1. Revenu à de meilleurs sentiments, il a vu son équipe battre « un bon Sochaux ». Ricardo manque encore de références.

Certains feraient donc bien de se méfier, la frontière est mince entre condescendance et fragilité. C’est quand c’est trop facile que surgit le danger, par exemple une frappe d’Hilton : voilà comment Lille a failli se faire surprendre par Marseille. Tout est finalement rentré dans l’ordre, il n’y a pas de hasard. Aulas, lui, s’est rendu compte que Claude Puel n’avait toujours pas remis la main sur sa réplique d’Hexagoal, à croire qu’on ne lui en a jamais donné. Du coup, il demande des comptes aux arbitres, la faute de Lloris était litigieuse, la main de Chalmé en quart franchement moins.

Les contes d’Henderson

Que dit Freud quand Chelsea et Madrid marquent plus de cent buts malgré de déjà longues vacances européennes ? Quand Marseille possède le deuxième total le plus faible depuis que le championnat est à vingt clubs, Lisandro devra-t-il être soigné pour avoir été confondu avec Lloris ? Pour récompenser Higuain de sa saison décisive, faut-il rapidement faire rentrer Benzema quand il y a 1-1, quitte à finir à 5-1 ? Seul Arsène rupin reste cohérent, son Arsenal offensif a économisé vingt buts par rapport au champion, Bendtner a pourtant terminé à six buts.

Pour Federer, en revanche, ça dure depuis trop longtemps. A force de ne vouloir jouer que des Grand Chelem, il va se dégoûter du tennis. Jouer Gulbis n’est pas amusant, battre Clément encore moins. C’est Montanes qui en a profité et à 48 coups droits dans le filet par match, on va finir par entendre ça et là qu’il est fini pas plus tard que cette semaine. Amusant : le Mondial commence à peine pour l’équipe de France de hockey et on entend qu’il est déjà fini.

Pendant ce temps-là, Sébastien Loeb fait du tourisme en Nouvelle-Zélande. Il a promis à Ogier de faire le Portugal en marche arrière.

OM champion : Un titre à la dèche

C’était le 4 août 2009. Le Vestiaire, après avoir loué les qualités de Gerets, publiait le fameux « Trophée Deschamps pion ». Puisqu’il n’y a rien de plus à ajouter ou à enlever revoici donc le contrat à durée infinie de notre spécialiste foot. Un championnat, une coupe de la Ligue, qu’est-ce que ce Goethals avait de plus ?

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Hatem Benarfa n’a jamais eu de vrai prof de professionnalisme. Enfin entouré de plusieurs bons élèves cette année, il passe son diplôme pour la dernière fois.

Abedi Pelé et Jean-Jacques Eydelie ne sont plus là, pourtant Didier Deschamps sait à qui donner ou ne pas donner le ballon. Dédé est de retour à Marseille après en être parti pour faire une glorieuse carrière qu’il avait déjà bien entamée. Ironie du sort ou lassitude du chômage, Deschamps n’a pas pris le temps de trancher.

En revanche pour Hilton, Zubar, Civelli, Givet et Mears ça a été très rapide. La défense marseillaise venait quand même de boucler une saison comme la 5e meilleure de Ligue 1, n’encaissant que 4 buts contre Paris, 3 contre Nancy et Lyon au Vélodrome. Injustice, s’écrie depuis un club de Golfe, Eric Gerets qui, comme chacun sait, est un grand entraîneur. Son offre de contrat pour Hilton tient toujours, allez comprendre. Besogneux, jusqu’au-boutiste et volontiers humiliant sur le terrain, la Desch’ s’est réjouit que le droitier Lucho Gonzalez sache faire des passes. Cheyrou souffle, il est gaucher, mais Ziani, lui, a compris.Vérification faite, l’Argentin arrive à l’OM avant ses 30 ans et en plus il est international. Ca sent la grosse pointure, heureusement un but contre son camp et une fracture de la clavicule arrivent toujours à point nommé.

Sa Niang au chat

Diawara d’un côté, Heinze de l’autre, le PSG de Ronaldinho avait sensiblement la même défense. Les archives sont formelles, ça n’a jamais emmené en finale de Ligue des Champions mais Deschamps connaît son affaire, Rodriguez et Givet peuvent en témoigner, ils ont des preuves photographiques. Le petit Laurent Blanc n’ignore pas qu’on ne gagne pas sans une bonne défense et Bonnart-Taiwo, ça fait que 2 sur 4. Voire 1 sur 4, comme le stipule le contrat de Cyril Rool. Dans le doute il a aussi pris le polyvalent Mbia, sur les recommandations du Vestiaire. Deschamps est un sentimental, son aventure à trois avec Edouard Cissé et Morientes remonte à longtemps mais il n’a pu s’empêcher. Avec Brandao, l’Espagnol a même une carte à jouer. L’amour rend peut-être aveugle mais pas con, l’entraîneur marseillais a quand même gardé Niang.

Pendant ce temps-là, Baky Koné marque but sur but en amical et l’OM semble parti pour vraiment jouer le titre jusqu’au bout. Mais que fait Gerets ?

L’Hommage du Vestiaire : Munster & Cie

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La finale du Top 14 se jouera cette année au Stade de France sur deux matches aller-retour.

Il faut parfois se rendre à l’évidence. Accepter l’indiscutable. Dans la foulée de son Grand Chelem triomphal, la France a envoyé ce week-end deux de ses fleurons sur le toit de l’Europe. N’en jetez plus, la H-Cup est pleine. Si la Coupe du monde se jouait cette année, Lièvremont découvrirait sûrement que Webb Ellis n’est pas qu’une marque de ballons.

Les clubs français ont écrasé le rugby européen avec les mêmes méthodes que la sélection nationale : une grosse mêlée, des avants conquérants et un pack surpuissant. Si la Nouvelle-Zélande a quinze arrières, nos Bleus, eux, ne jouent qu’avec les gros. Le sport, c’est comme la mode après tout, on revient toujours à ce qui se faisait dans les années 1960.

La quéquette Driscoll

Les All Forwards biarrots ont tellement dominé leur sujet dimanche qu’ils n’ont même pas eu besoin de marquer un essai pour passer en finale. A quoi bon tenter le diable quand on a avec soi le meilleur buteur géorgien de l’histoire ? Le meilleur buteur irlandais de l’histoire n’avait en face que ses 33 ans d’expérience, dont 33 au plus haut niveau, à lui opposer. Ca n’a pas suffi, quand bien même le staff du Munster s’offrait en fin de match le luxe de faire rentrer sa petite merveille, Peter Stringer, 32 ans et demi.

Rappeler que Wallace, Quinlan, O’Callaghan, Horan, Hayes, Flannery, Berne, Cullen, D’Arcy, Fogarty, Hines, Horgan, Jennings, O’Kelly, Wright et O’Driscoll ont tous connu l’âge d’or de Keith Wood serait faire un bien mauvais procès au rugby irlandais. Toulouse a aussi ses trentenaires. Dire que le Munster et le Leinster n’ont qu’une seule compétition à jouer n’explique pas non plus leur présence en demi-finale : c’était quand même plus facile, cette année, sans les clubs anglais. Perpignan en regretterait presque son impasse.

Pendant ce temps-là, Toulon, avec deux Français dans son XV de départ contre Connacht, récolte enfin les fruits de son travail de formation.

Question interdite : L’OM peut-il gagner la Ligue des Champions le 22 mai ?

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A l’occasion de la demi-finale de L1, Le Vestiaire revient sur le parcours de l’incroyable vainqueur de la Coupe de la Ligue.  Voici pourquoi l’OM est passé si près de son deuxième voyage de la saison à Santiago Bernabeu.

Parce que l’arbitrage ne fait gagner que deux points par match à Marseille

C’est l’heure du sprint final, l’OM peut compter sur ses forces vives. Quand Ideye marque un but valable, mais qui permet à Sochaux d’égaliser à la 89e minute, c’est toute la défense marseillaise qui joue Bien le hors jeu. La semaine suivante, quand le ballon heurte la main de Lachor alors qu’il ne regarde pas le ballon, mais l’horloge du stade indiquant la fin du temps additionnel, c’est tout un club qui réclame l’arbitrage Viléo. Il n’y a pas mieux pour trancher le débat sur les mains volontaires ou non : involontaire, c’est quand l’OM mène déjà. La semaine suivante, Diawara fera la même mais l’arbitrage Viléo est en panne. M. Turpin préfère donc siffler un hors-jeu de Rivière et annuler l’égalisation, ça compense l’intervention superbe de Cissé sur la cheville de Matuidi à l’origine du but de Valbuena.

Parce que Valbuena est le meilleur joueur marseillais

Didier Deschamps a fini par se rendre à l’évidence l’hiver dernier. Valbuena n’attendait qu’une chose, prouver qu’il pouvait apporter quelque-chose. Si tous les clubs potentiellement intéressés au mercato ont fini par avoir un doute, il avait heureusement un contrat bien valide avec l’OM. « Il est si mauvais que ça le petit ? », ont successivement glissé Brandao, Abriel, Kaboré et Koné à leur entraîneur. Niang est toujours là et ne suffit toujours pas, Brandao est toujours là et ne sait toujours pas s’il est droitier ou gaucher. Lucho, lui, a Maradona tatoué sur la cheville, à force il se pourrait que le Pibe en Aimar. Gourcuff aussi tire bien les coups de pied arrêtés et ralentit le jeu sans savoir accélérer. Dans sa nouvelle formule, l’OM est devenu une machine capable de ne concéder que neuf occasions franches à Saint-Etienne. Les clubs portugais, ukrainiens et russes devront se méfier en 8e de finale d’Europa League 2011. En plus, Mandanda a trouvé la parade pour ne plus encaisser de but, il se sert de Bagayoko et Riviere ou alors il ne touche plus le ballon avec les mains mais avec de grands tubes blancs . Pourquoi n’y pense-t-il jamais les mardis et mercredis soirs en début de saison ? Delgado, Pjanic, Butin et Benalouane s’étaient pourtant appliqués.

Parce que Deschamps ou le hasard font bien les choses

Une grande équipe, c’est avant tout un grand entraîneur. Le milieu Cissé-Kaboré-Lucho, c’est lui. La défense Bonnart-Diawara-Mbia-Heinze, c’est aussi lui. Et peu importe si les mauvaises langues disent que le milieu Mbia-Cheyrou-Lucho et que la défense Kaboré-Diawara-Heinze-Taiwo c’était déjà lui. Taiwo qui défend mal, Brandao qui attaque mal, Niang contraint de finir la saison à gauche, Abriel sur le banc, Morientes fini, les dictées bourrées de fautes de Ben Arfa, Gerets qui se barre dans le Golfe en laissant un merdier sans nom : certaines choses sont de toute façon inéluctables. Ce n’est pas comme si Valbuena était  redevenu titulaire par défaut, que Mbia avait reculé par défaut ou que Cheyrou avait été viré parce qu’un ancien Libournais est meilleur que lui. Pour enfin conquérir le titre, Deschamps a finalement sorti sa botte secrète au mercato d’hiver : contrairement à ses deux concurrents, il a vendu la C1 et la C3. Jean Fernandez et René Girard y avaient songé dès l’été dernier.

Parce que le niveau marseillais est supérieur au niveau européen

Si Marseille est si fort ce n’est donc pas seulement à cause de l’arbitrage et de la faiblesse de l’adversité. L’exemple de Bordeaux et Lyon est frappant, puisque ni l’un ni l’autre ne semblent en mesure de lutter pour le titre alors qu’ils se sont baladés jusqu’en quart-de-finale de Ligue des Champions. Mais il est vrai que la C1, c’est autre chose que Boulogne, Saint-Etienne, Nice ou Sochaux. A coup sûr, si l’OM avait pu participer, ils se seraient eux aussi bien amusés. Avec un peu de chance, ils seraient tombés dans le groupe le plus faible, pas celui d’Arsenal, mais celui avec Milan, Madrid, Zurich et Marseille. Un groupe si faible qu’aucun club n’aurait passé les huitièmes, se faisant par exemple humilier par Lyon ou par Manchester. Oui, ce même club anglais qui aurait ensuite été humilié à son tour par le Bayern. Pas le Bayern de Lahm, Demichelis, Pranjic, Tymoshchuk et Robben humilié par Bordeaux en poule quand même ? Non, le Bayern de  Lahm, Demichelis, Pranjic, Tymoshchuk et Robben demi-finaliste de Ligue des Champions.

Pendant ce temps-là, l’équipe la plus faible de l’histoire de la C1 va se faire humilier ce soir, mais elle est quand même en demi-finale. Pas de nivellement pas le bas.

L’Edito : Pour quelques taulards
de plus

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Le Prince Charles n’est pas mort-né. Il a mutiné dans l’Arsenal. Mais dans ce cas, qui a rupiné ? Et tapiné ? Pas Thierry Bisounours, quand même.

Fernando Torres blessé,  Higuain mono buteur malgré vingt occasions de but (deux tirs en 83 minutes, un cadré) contre David Villa un poil moins en réussite. A la fin du Mondial, l’histoire retiendra-t-elle la question qui s’impose : le football international sera-t-il aussi fort que la C1 ? Les joueurs de l’équipe de France aimeraient y répondre, à condition qu’ils le putes, Ribéry et Govou n’ont d’ailleurs aucun avis sur le sujet. Du coup, Domenech a provoqué un show, prévu dimanche prochain sur un canapé rouge.

On l’aura compris, il ne manque pas grand-chose aux Bleus pour éviter le bordel. En Ligue 1, c’est pareil, l’OM est devenu intouchable malgré les arbitres et l’opposition des grosses cylindrées. Comme un symbole, c’est Taiwo l’homme décisif. Autre symbole, Auxerre est un intouchable deuxième, c’est à croire que le meilleur buteur de la saison dernière peut à tout moment se faire voler la vedette par Kazim Kazim.

Un meneur à 2 francs Zizou

Il ne faut pas se plaindre, si on était en Liga la défense de Nancy trouverait la solution pour empêcher Niang de marquer et tout le monde verrait le Sénégal champion du monde quand même. On aurait aussi pu vous raconter que Chelsea avait réussi a mettre un but à Tottenham, que le géant Scholes avait marqué de la tête sur une passe d’Evra et que cela pourrait être le même homme que le médiocre latéral de l’équipe de France. Mais personne n’aurait cru que le Barça pouvait être accroché par l’ancien club de Ouedec. En revanche, Bordeaux a bien été accroché par Lyon, oui par Lyon, mais Triaud a fini par révéler le montant des offres faites à Gourcuff. Faute avouée ?

Sinon, il y avait aussi les championnats de France de natation, avec les fameuses nouvelles combinaisons chair beaucoup moins chères, mais apparemment moins efficaces aussi puisque les 100m ne se nagent plus en 46 secondes et le 50m en 20 sec. Pour fêter ça, on laisse Chavanel dédicacer sa seizième place à Joubert et Asloum : « Il ne me manque pas grand-chose, mais je n’y arrive pas. » Pareil pour Loeb, à chaque fois il laisse de l’avance aux autres, mais ça ne suffit jamais.

Pendant ce temps-là, il y avait aussi du tennis en France. Nadal, c’était à Monaco et quand on joue tout seul ce n’est pas du tennis. On parle donc bien des victoires de Patience à Angers et de Jeanpierre à Cholet.

Real Madrid : Vert comme un Higuain

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Quand le joueur le plus cher du monde dit que son club n’est actuellement pas une grande équipe, s’adresse-t-il uniquement à Gonzalo Higuain ?

Tout le monde le dit, même Reynald Denoueix : l’Argentine possède bien un buteur star autre que Messi et Lisandro. Il s’agit de l’un des cinq avants-centre du Real Madrid et grâce à lui les Merengue possèdent même la paire d’attaquants la plus prolifique au monde. Même si le monde entier ne joue pas en Espagne, même si le monde entier n’évolue pas avec Julien Escudé dans l’axe de sa défense.

Les mauvaises langues se méprendraient en imaginant que le prolifique duo n’a affronté que des équipes de merde. Car les gâchettes ont aussi rencontré Marseille, Milan, Lyon et Barcelone. Soit huit matches à enjeu, un peu plus importants que les autres. Huit matches pour se montrer décisif, pour prouver sa valeur. Sur ces huit matches, le Real a marqué dix buts, dont cinq pour Cristiano. Higuain en a joué sept, mais un complot de défenseurs de tous pays semble avoir été fomenté contre lui pour l’empêcher de marquer. Un simple accident de parcours, puisqu’il s’offrira deux buts contre Zürich. Les mauvaises langues diront les deux seuls buts de sa carrière en 21 matches de Ligue des Champions, mais il ne faut pas caricaturer quand même, il n’a été titulaire que quatorze fois, soit un but toutes les 589 minutes.

Cry me a River Plate

Pourtant Higuain, cette saison, c’est 24 buts en Liga, alors que l’année dernière ce n’était que 22. Une progression fulgurante pour celui qui sait tout faire, jusqu’à être capable de provoquer le recrutement de trois joueurs à plus de 30 millions d’euros comme récompense de son talent. Les mauvaises langues diront que ça n’a rien à voir avec son incapacité à être décisif. Sans doute, puisque son rendement extraordinaire face aux charnières ibériques ne tardera pas à pousser l’ancien meilleur avant-centre du monde, blessé, à l’infirmerie et parfois sur le banc.

Un gaucho un peu gauche

En 2009-2010, Pellegrini n’a donc pas le choix. Tout le monde sait qu’Higuain est inapte dès que le niveau s’élève un peu, mais Higuain est incontournable même dans les grands matches. Et ce depuis le 2 mai 2009, lorsqu’il fut enfin décisif en marquant l’un des deux buts mardrilènes contre le Barça, qui n’en avait mis que six ce jour-là. Il était difficile de  faire mieux cette saison, pourtant Higuain va le faire en offrant pas moins de sept prestations de choix à ses détracteurs.

Et surtout, n’oubliez jamais si le doute vous submerge : Higuain sait tout faire, il n’est pas lent, sa puissante frappe de balle est précise de loin comme de prêt et son mental d’acier lui permet de ne jamais perdre son sang froid (définition valable pour Arzo, Lopez Munoz, Baraja, Nivaldo et Del Horno, ndlr). Que demander de plus à un attaquant moderne pour passer les huitièmes de finale de la Ligue des Champions et ne pas se faire humilier en clasico ?

Ta mère de Brest

Higuain sait profiter des grosses perfs de son équipe pour jouer et briller sans pression, quand il n’y a plus d’enjeu. Il entre à 3-0 pour le Real face à Marseille, et offre de belles promesses pour la suite.

82e minute : Les dernières minutes sont difficiles pour les Phocéens, comme sur cette action de Benzema qui élimine son adversaire direct avant de servir parfaitement en retrait Higuain dont la reprise du gauche passe à quelques centimètres.

Cristiano Ronaldo est blessé pour le match retour à Milan. Higuain va profiter de l’occasion pour s’imposer et montrer qu’il est plus qu’un remplaçant de luxe. D’abord grâce à son impressionnante frappe de balle. Celle qui lui a offert cette saison 24 buts en Liga, dont deux contre Zürich.

8e minute : Le Real prend le jeu à son compte avec une action en triangle entre Benzema, Marcelo et Higuain. La frappe de l’Argentin est trop molle pour inquiéter Dida.

Higuain est un joueur a la technique parfaite, d’une précision redoutable. Il se crée des occasions et parfois trouve le cadre. Sinon comment expliquer ses 24 buts en Liga, dont deux contre Zürich.

14e minute : Les frappes s’accumulent devant la cage de Dida. Après un une-deux avec Benzema, Higuain tire du gauche. Le ballon passe de peu à côté.

Contrairement à sa réputation, Higuain ne craque pas dans les grands matches, de là à louer son fair-play, il n’y a qu’un pas. Heureusement, Benzema avait déjà égalisé.

29e minute : Higuain est averti pour contestation.

Au match retour contre Marseille, bien décidé à confirmer ses 24 buts en Liga, dont deux contre Zürich, il choisit de prendre Cristiano comme modèle. Le Portugais met deux buts et parfois il ne marque pas, Higuain c’est presque pareil sauf que parfois il ne met pas deux buts, ça lui fait au moins un point commun avec Sergio Ramos et Pepe.

28e minute : Enorme occasion sur corner avec une première tête de C. Ronaldo qui s’écrase sur le poteau, c’est ensuite Higuain et Pepe qui échouent sur Mandanda ou un pied marseillais et finalement Sergio Ramos est contré in extremis alors qu’il allait marquer.

Higuain se présente à Gerland en huitièmes de finale de Ligue des Champions fort de ses deux buts contre Zürich. Entre autres qualités, sa vitesse d’exécution va lui permettre de mettre 24 buts en Liga, pourquoi ne pas s’en servir en terre lyonnaise.

14e minute : Pourtant en situation idéale au point de penalty après une talonnade de Ronaldo, Higuain se fait subtiliser le cuir in extremis par Boumsong.

Higuain ne reste jamais sur échec et très rapidement il se remet en confiance. A peine 50 minutes plus tard, il se recrée une occasion. Lancé, il devient même presque inarrêtable sinon Zürich aurait pu s’épargner deux buts et la Liga 24.

63e minute : Lloris répond présent en bouchant l’angle de Higuain, lancé côté droit et auteur d’une frappe en bout de course écartée par l’ancien portier niçois.
Le chef d’oeuvre d’Higuain arrive au match retour, dans le temple de Bernabeu. Lyon ne joue pas la première mi-temps et parmi la dizaine d’occasions de Madrid, Higuain en a quatre. Il a donc le choix de marquer 0, 1, 2, 3 ou 4 buts. Quelle que soit sa décision, il sait qu’il sera propriétaire pour l’éternité de ses deux réalisations contre Zürich et ses 24 en Liga. Alors que CR a ouvert le score depuis à peine cinq minutes, son prolifique compère argentin, attaquant le plus complet du monde, démontre qu’il sait prendre des initiatives payantes. C’est ça aussi être décisif.

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e minute :
Un contrôle manqué de Ronaldo profite à Higuain, qui n’hésite pas à frapper directement au but mais l’Argentin ne trouve pas le cadre.

Higuain est gentil, c’est connu, mais il sait aussi pousser son altruisme jusqu’à faire briller les gardiens adverses.

27e minute : Accélération de Kaka aux abords de la surface, la défense centrale bloque le Brésilien, ce qui profite à Higuain qui ouvre son pied droit et il faut une parade de grande classe de Lloris pour détourner le tir de l’Argentin.
On le sait moins mais Higuain est aussi un sacré joueur de tête.
40e minute : Nouveau centre venu de la droite par Granero cette fois. Higuain prend le meilleur de la tête sur Cris mais le ballon termine à quelques centimètres du poteau droit de Lloris, sans doute battu.

Et quand la Ligue des Champions est finie, que Zürich n’est plus là, il reste la Liga pour prouver sa valeur. Plus d’un but toutes les 90 minutes, Higuain est un des joueurs les plus efficaces de l’histoire (définition valable en général même quand Cortes, Mane, Marjo, Gavilan, Celestini, Parejo et del Moral ne jouent pas, ndlr). Rien à voir avec un championnat espagnol d’une faiblesse historique où le troisième serait à plus de vingt points des deux premiers. Car personne ne peut soupçonner Barcelone d’être nul. D’ailleurs, au clasico aller, toute la classe d’Higuain va s’exprimer en une seule fois. Absent tout le match, il attend la 54e minute pour allier technique et vitesse. Démonstration.
54e minute : Sur une contre-attaque ultra rapide, Higuain s’infiltre plein axe et sert Cristiano Ronaldo sur sa gauche. Le Portugais lui remet dans la profondeur et Higuain parvient à effacer Piqué pour se mettre en position de frappe. Puyol intervient in extremis !

Au retour, samedi dernier, Higuain a l’occasion d’offrir le titre à Madrid. Buteur lors des cinq dernières journées, l’Argentin est dans une période exceptionnelle, tout lui réussit, les matches de Lyon n’étaient probablement qu’un accident, il va le prouver en réalisant son second chef d’oeuvre de sa saison.
23e minute : C. Ronaldo déborde côté gauche et centre dans la surface. Higuain est à la réception mais Piqué s’interpose et met la balle hors de danger.

38e minute : Sergio Ramos effectue un long coup franc et lance Higuain dans le dos de la surface. L’Argentin tente de frapper de volée mais sa frappe passe très loin du cadre.

47e minute : Marcelo déborde côté gauche et centre à l’entrée de la surface. Higuain est à la réception mais l’arbitre signale une position de hors-jeu.
Messi aimerait bien gagner la Coupe du Monde mais ça le fait chier de la filer en même temps à Higuain.
25e minute : Enorme occasion pour Higuain, parti à la limite du hors jeu, qui élimine Lloris sorti à sa rencontre mais heureusement pour les Gones, le ballon échoue sur le poteau alors que le but est vide !

Lyon-Bordeaux, le roman du Bordeaux Blanc : Alou à l’huile

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Enfin les quarts-de-finale de C1. Après trois mois de matches amicaux, Bordeaux tient enfin son grand rendez-vous. Attention, c’est encore un match amical.

« Je ne dis pas qu’il a été facile de gommer cette déception, mais nous n’avons pas eu le temps d’y penser. » Laurent Blanc n’a toujours pas digéré. Son grand objectif de la saison, la Coupe de la Ligue, s’est envolé et ce n’est pas faute d’avoir tout tenté. L’équipe-type renforcée par Sané et Ramé, une interdiction de courir et de presser et surtout pas de marquage. Ça devait marcher, mais, au cas où, Blanc avait une botte secrète : remplacer ses deux meilleurs joueurs dès le but du break encaissé. Impossible, donc, d’avoir des regrets ou d’affirmer qu’il s’en branlait de cette finale qui le faisait chier, d’ailleurs son manteau noir laissait à peine apparaître une cravate multicolore. Un premier essai costume avant Manchester, probablement.

Alou barrit

Pourtant, de terribles images hantent le technicien cévénol. Celle de ses joueurs souriants qui courent sur l’estrade sans attendre leur médaille, celle de Ramé qui préserve la victoire marseillaise d’une superbe claquette face à Valbuena, celle des Marseillais soulevant la Coupe haut dans le ciel de Saint-Denis pendant que Blanc et ses joueurs atterrissent à Lyon, celle d’Auxerre auteur d’un brillant match nul en championnat hier soir, ou celle de Gourcuff, hilare à la fin du match. Peut-être Yoann s’inquiétait-il pour l’épaule déboîtée de Messi dans les mains de Marouane l’ostéopathe ?

En revanche, Blanc n’a pas eu le temps de penser à son pote Deschamps soulevant une coupe avec l’écharpe de l’OM. Pourtant, Lolo est avant tout un humaniste, Bilic en mettrait sa thyroïde à couper. Il a aussi oublié son amour du Vieux Port qui attendait depuis si longtemps ce moment. La liesse était heureusement à la hauteur d’un trophée si prestigieux, ça a rappelé un titre moins important à Diawara, mais lequel ? Bordeaux n’a plus qu’à se rabattre sur la Coupe de la Ligue des Champions.

Real estate

Après une telle claque, l’arrogance ne peux plus être de mise. Ce n’est pas parce que Planus et Diarra sont dispensés d’EPS jusqu’à Old Trafford qu’il faut se vanter de virer Lyon avec l’équipe B même si l’aller sera difficile.  Ce n’est pas parce que Lyon est cinquième de L1 qu’il n’est pas un adversaire respectable. C’est donc le moment de se souvenir de l’hégémonie lyonnaise, il y a quelques années, et du nombre de demi-finales de C1 de l’OL. « Il n’y a pas de suprématie. Il faut se rendre compte de ce qu’a fait Lyon ces dix dernières années. » Blanc ne commettra donc pas l’impair de minimiser la performance de son adversaire, qu’il a battu les deux dernières fois – « Lyon a éliminé le Real Madrid et vous dites tous qu’une équipe qui a éliminé le Real a fait une grosse performance » – ni de se foutre de la gueule du monde avec ses banalités habituelles : « L’objectif de Bordeaux sera d’être performant dans tous les domaines et de marquer un but. »

Pendant ce temps-là, Laporta et Ferguson commencent à étudier leur plus gros rival. Marseille, Lyon ou le Real ? A deux marches de la finale, ils aiment bien Laurent Blanc. Allez savoir pourquoi.

L’Edito : Set à la maison

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Dans la phrase « Andy Murray a subi la loi de Mardy Fish », quel mot était tenant du titre à Miami et finaliste en Australie ?

Rarement quarts-de-finale de Ligue des Champions n’auront autant attisé les passions. Et pour cause, les « gros » sont en forme et n’ont aucune pitié. Chelsea a ouvert le bal samedi après-midi en enfilant sept buts à Aston Villa, Marseille a ensuite humilié l’ancien champion de France bordelais, dont les deux meilleurs joueurs se sont malheureusement blessés après le deuxième but olympien. Enfin, hier soir, c’est Madrid qui en a encore planté trois, dont un de Higuain qui vient s’ajouter à ses deux buts contre Zurich en C1. Trois clubs auxquels viennent s’ajouter Nancy, Lorient et Lille, vainqueur de justesse de l’épouvantail montpelliérain. Hélas, les reglements européens pourraient avoir raison de l’ambition de tout ce beau monde car il est désormais impossible de gagner la Coupe aux grandes oreilles sans la jouer. Rageant.

Push the Button

Mickaël Baugé aurait bien aimé entendre les mêmes conneries sur son compte, mais personne ne sait qui il est ni ce qu’il a fait. Il fut un temps où on mesurait amoureusement les cuisses de Florian Rousseau en se moquant amicalement de celles de Felicia Ballanger. C’était une autre époque, celle juste avant l’apparition du dopage, dont Contador a officiellement entériné  la disparition aujourd’hui puisqu’il a des allergies. Des allergies, les PDM n’y avaient pas pensé en 1991.

Et si la Formule 1 intéresse encore quelqu’un, peut-être en parlerons-nous, on attend vos réactions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr.

Le roman du Bordeaux Blanc :
L’OL, laughing at Lyon

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Le printemps est de retour, Laurent Blanc a attendu la fin de la crise pour piquer la sienne. Heureusement qu’il ne joue plus en été, ça se termine toujours dans le larynx de Bilic.

Blazer, chemise bleu clair, Gouffran et Jussiê titulaires, Laurent Blanc n’a pas fait dans la demi-mesure pour lancer sa série de victoires jusqu’à mai. Depuis qu’il a reconnu le profond doute qui habitait son équipe en pleine crise, Laurent Blanc n’en finit pas de sombrer dans la désespérance. « L’entame de match a été plus que médiocre, chose que j’ai du mal à accepter et à comprendre. On a vu un Bordeaux complètement dépassé pendant trente minutes. »

Rudi Garcia, qui n’était pas qu’un journaliste de plus venu en salle de presse pour l’écouter, comme Blanc a pu le penser faute de preuve, a de quoi être heureux. Marquer un but à Chaban, ça n’arrivera plus à tout le monde. Et puisque Bordeaux n’a mis que trois de ses vingt tirs au fond, il est temps de gueuler, voire de révéler le temps de jeu de Gouffran d’ici la fin de saison. Ça valait aussi pour Souleymane Diawara, qui enchaînait les conneries, heureusement Ciani est revenu au bout d’une demi-heure. « Le football, ça ne se joue pas à sept ou huit. » Jussiê a échappé au pire, Blanc lui a réservé une standing ovation en le sortant juste après son penalty marqué. Une manière de prendre date, le survêtement lui va si bien.

Le Hazard fait bien les choses

Si Blanc est aussi courroucé, c’est qu’il a eu peur. L’ouverture du score de Lille, Landreau qui fait des arrêts, seulement 60-40 de possession à la mi-temps : et si déclarer le 18 janvier que « Lille, c’est bien mais bon on verra » et la veille du match que « Lille est une très très bonne équipe », autrement dit « une bonne équipe de notre championnat, je le pense vraiment » n’avait servi à rien ? Deux buts d’écart, la gifle est passée près, il sera plus prudent à l’avenir quand il parlera de Ligue 1. « J’aurais préféré tomber sur un autre club, mais on accepte le tirage et on se dit que le coup sera jouable. La seule bonne nouvelle, c’est qu’il y aura un club français en demi-finale, on peut donc s’en réjouir. » Ses joueurs ont compris le message, même le meilleur buteur venu de Lorient, admiratif de la qualification lyonnaise à Bernabeu : « C’est quand même une demi-finale de C1. Pardon, un quart, je m’y vois déjà. » Attention à ne pas tomber dans l’excès d’humilité non plus, Manchester n’est pas si fort.

Ce n’est pas parce que Gourcuff recourt enfin le 100m en moins de 15 secondes que son entraîneur va arrêter de lui balancer quelques vannes bien senties. « Quand il est comme ça, il est inarrêtable. »

ATP, Gaël Monfils : Le Noah de pécan

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La confirmation d’une finale à Bercy ne tarde malheureusement jamais à venir. Thierry voulait tellement en faire un Champion que ça va bien finir par payer.

En perdant à la régulière contre Sheila il y a cinq jours, Richard Gasquet a tiré un trait sur son passé de tennisman. A peine remis de son combat de coke avec la justice, il a laissé son costume de Mozart à Monfils. Ca aurait pu être pire, avec un peu de Pau le désormais nouveau Gasquet aurait attendu le cinquième tournoi de sa saison pour gagner un match. Déjà 11 victoires pour 5 défaites, déjà deux demi-finales et deux quarts. Mais pourquoi Llodra n’est pas impressionné ?

L’aventure débute à Brisbane, dans ces tournois d’avant-saison que Ma Chaîne Sport est contente de diffuser. Dent, Serra, Blake : l’entrée en matière est musclée. Tomber sur Stepanek en demi-finale est effectivement un cadeau, mais c’est le Tchèque qui l’a déballé. Trois jeux marqués, c’est une promesse pour la suite et la suite, c’est l’Open d’Australie. Monfils n’avait d’ailleurs jamais connu les qualifications, avec n°251 et n°224, c’est fait, cette année ça rapporte quand même un 3e tour, ça n’arrive donc pas qu’aux autres, qu’ils soient magiciens, consultants, écrivains, multimillionnaires ou dotés d’un coup droit à deux mains. Tomber sur Isner au 3e tour quand on est 12e mondial n’est pas non plus un cadeau, par contre en huitième, oui, Murray n’allait pas s’emmerder à lui laisser un set.

Gaël le forestier

La confirmation va arriver, c’est à Johannesburg d’ailleurs. Le tenant du titre est un grand Kooyong français. N°154, n°121, n°125, les éliminés des qualifs en Australie ont donc monté leur propre structure en Afrique du Sud cette année. Feliciano Lopez, lui, est n°39, et ce n’est pas parce qu’il a pris 6-1, 6-4 contre Gasquet deux semaines plus tôt que c’est une merde. Monfils flanche, Stéphane Robert aussi mais le lendemain. Le finaliste est toujours le plus connu ?

A Rotterdam la semaine suivante, le nouveau Gasquet retrouve deux bons joueurs du Future, Rochus et De Bakker, qui connaissent sans aucun doute Stéphane Robert. Le contrat est rempli, pas besoin de battre Youzhny en quart. La défaite contre Benneteau en quarts à Marseille cette semaine ? D’accord, mais Gaël a battu Seppi la veille et le Benneteau qui n’a marqué qu’un jeu contre Soderling dix jours plus tôt était un homonyme.

Parce qu’on a la technique, la puissance, le physique, le jeu de défense, le jeu d’attaque et la régularité, on est obligé d’avoir le mental et la constance d’un Top 3 et d’arrêter de faire la mobylette, le signe de croix ou le boxeur dès qu’on gagne ?

Le roman du Bordeaux Blanc :
Sané broyeur

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Qu’aurait dit Zidane à son entraîneur si celui-ci l’avait remplacé par Sertic ? En Président qu’il est, Laurent Blanc avait bien le droit de rire du doigt accusateur de son meneur de jeu, sans doute à la pensée de leur avenir commun en bleu. Lui dire « bon match, Christian » eut-il été de si mauvais goût ?

Après le 4-1 pour Bordeaux en championnat, la bataille des Gourcuff a cette fois été plus disputée : 4-1 pour Bordeaux. La faute à ce début de match entièrement lorientais, avec un corner, une occasion, un but. Bordeaux a réalisé le hold up pour repasser devant en dix minutes : deux occasions, deux buts. C’est sûr, sans ce penalty et ce carton rouge, Bordeaux ne serait jamais revenu. Il faudrait abolir les fautes dans la surface, ça éviterait aux arbitres d’appliquer la règle. Il faudrait aussi abolir les contre-attaques meurtrières et les coups francs de Wendel, ça éviterait au champion de France en crise d’être en finale et de marquer sept buts en quatre jours.

Sané pas son année

Laurent Blanc était d’ailleurs très en colère dès l’après Saint-Etienne. « C’est vrai, on a manqué un peu de confiance à 2-0 pour nous. » Il ne rate jamais une occasion de rappeler le score quand son club est en crise, surtout quand il porte une écharpe crème. Quand la crise frappe, la fébrilité n’est jamais loin. La confiance disparaît, c’est à se demander si on a déjà joué au foot dans sa vie. La suite est classique : les matches vous échappent, vous ne maîtrisez plus rien, comme si vous ne jouiez plus. Le coiffeur de Cavenaghi s’est lassé de cette histoire, Laurent Blanc, lui, n’en a rien à foutre. « C’est comme un enfant qui vous rapporte un bulletin scolaire. Quand il est premier partout, on ne comprend plus s’il a deux ou trois mauvaises notes. » Boulogne sans les jambes, Rennes sans les défenseurs, Monaco sans les titulaires : pourquoi l’intro musicale de la Ligue des Champions a été oubliée à chacun de ces matches ?

Sané sobriété

La suite de la phrase appartient évidemment à Yoann Gourcuff. « Cela veut-il dire qu’il est devenu moins intelligent, bête ? » Même si tous les parents d’élèves l’ont hué contre Saint-Etienne, personne n’ose encore répondre. Le Vestiaire le fera bientôt.

Sertic, lui, n’était pas obligé de réussir ses passes à Chaban comme à Lorient et l’équipe n’était pas obligée de se remettre à dominer et de marquer des buts supplémentaires. Ce n’est pas parce que la star de l’équipe est sur le banc à se demander à quand remonte sa dernière passe décisive que Laurent Blanc doit se priver de lever un poing rageur pour les titulaires. Pourquoi tout le stade a-t-il cru entendre « Va te faire ****** Yoann » ? D’autant que L’injure n’est surement pas la méthode d’un technicien cévenol, la manchette dans les dents de Bilic était un accident.

« On défend mal. » Sanogo ou pas, Ciani et Planus avaient besoin de bosser contre Sainté. « Il y a des imperfections à gommer », le pluriel était prévenu, Sané n’est quand même pas le seul fautif. Ressembler à Diarra ne fait pas tout, l’Olympiakos aussi serait heureux d’avoir des coup franc à 20 mètres tout le match ou de voir un joueur se prendre pour Diawara et sauter tout seul pour défendre sur les corners. Au cas où Chalmé aurait un doute, non, Payet ne joue pas la C1.

Blanc y pensera d’ici à la finale de la Ligue des Champions avant d’entraîneur l’équipe de France, cette fois c’est lui qui le dit tout seul.  « J’ai appris que c’était le 100e match contre Saint-Etienne. Je me souviens du premier, j’espère que je me souviendrai du dernier, ça je n’en doute pas. » C’est direct et c’est la première fois, quoiqu’en dise la carotide de Bilic.

Ligue 1 : Marseille fait des Sienne

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« 59e minute,  Gignac au second poteau profite du très mauvais marquage de Diawara pour tromper Andrade d’une tête de près ! »  L’OM est quand même en finale de la Coupe de la Ligue, Toulouse n’a donc aucun de souci à se faire.

Jean-Claude Dassier n’a plus le choix. Une charnière Heinze-Diawara, 15 millions sur un joueur du FC Porto, une Margarita un soir de match, il a tout essayé et rien n’y a fait. Il est donc obligé de prendre son entraîneur pour un con. « Je suis prêt à le libérer si le poste de sélectionneur l’intéresse. » La FFF n’a pas son mot à dire et pas parce qu’Escalettes n’a plus de dents. Les instances n’ont d’ailleurs pas écouté et pas parce qu’Escalettes est sourd. Que Gerets ait fait mieux, alors que même la Belgique ou un club valable ne l’ait jamais réclamé ne compte pas.

Jean-Claude va chier

Bakayoko, Maoulida, Bamogo ou pas, une défaite à Montpellier a cette permanence de provoquer une crise instantanée. Blanc ne s’était pas privé d’aligner Jussiê, Cheyrou ne s’est pas privé de marquer contre son camp, Santoro encaisse les chèques, chacun ses trucs. Deschamps avait aligné sa meilleure équipe, Kaboré était bien titulaire. Ce simple fait de jeu suffit-il pour parler de crise ?

Le terme est un peu dur pour Deschamps. Ce n’est pas comme si l’OM était 7e, à 1000 points de Bordeaux en Ligue 1, éliminé en phase de poule de C1 et qu’Hilton et Valbuena rejouaient de plus en plus. Et puis, ça aurait pu être pire, Mancini aurait pu signer. Il fallait avoir la Berlu.

Pichi chie

La période est difficile pour Deschamps, mais pas d’inquiétude, son palmarès d’entraîneur est éloquent. Finaliste de C1 avec Monaco, il avait réussi le tour de force de laisser aussi le titre de champion de France. De cette époque, il aurait pu retenir la culture des matches de haut niveau à inculquer à ses joueurs, finalement il n’a gardé que Morientes. Pas si con, le goleador a marqué un but à Valenciennes et s’estime lui-même pas fini du tout. Prévenant, Deschamps avait aussi pris en compte la présence de Brandao au même poste, la barre de San Siro en tremble encore.

Sinon, il a été viré de Monaco et de la Juve. Ou plutôt il a demissionné comme un Premier ministre sous la Ve République. Arrivé en juin, Dassier n’a probablement pas lu une petite phrase maladroite, passée inaperçue le 5 mai sur le site de l’OM : « Didier Deschamps s’est engagé pour deux ans et succèdera à Erik Gerets. »

Et le doublé de Brandao hier soir ?

Son cousin Fred a gagné bien des matches et pas qu’en Coupe de la Ligue. D’ailleurs, on veut bien des nouvelles.

Sinon, le meilleur buteur de Ligue 1  en titre a aussi joué ce match. Et oui.

Ligue 1, OM : Deschamps de ruines

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L’élection de Fabrice Abriel meilleur joueur de novembre est la récompense de 17 ans de travail de sape des recruteurs marseillais. Combien de titres déjà ?

Entraîner la Juve en Série B, battre le Real en Ligue des Champions avec un petit club et disputer la finale avec la même équipe sans gagner la Ligue 1, ça rend intouchable et ça donne envie. Pour succéder à plein de types qui n’ont rien gagné, la Commanderie en a donc voulu un autre. Après un passage par la caisse de retraite, le système Deschamps s’est donc installé à Marseille. Soleil, pognon, pouvoir. Comment faire baisser encore le niveau d’une équipe faible ? En prenant aussi bon mais plus vieux. Et M’Bia alors ? Soit blessé, soit pas très bon. Il est effectivement incontournable devant la défense, l’effet Cissé probablement. La nostalgie de Rennes passera, Bonnart ne Mans presque plus.

Defense d’être bon

Heinze : On ne présente plus Gabi Heinze le combattant. Il aime quand c’est difficile : il était évidemment titulaire contre Montpellier (4-2), à Valenciennes (2-3), contre Monaco (1-2), à Lyon (5-5). Et le but de Borriello à Milan, c’est lui, il a aussi joué l’aller (1-2), et les deux matches contre le Real (0-3 et 1-3). Euphorique, il vient de s’offrir un penalty à Lorient. Le doublé d’Oliech ? Il n’aurait pas voulu rater ça. Il est d’un an plus jeune que Hilton et la différence saute aux yeux, il marque des buts. C’est déjà ça.

Diawara : Comme Heinze, il n’a que 30 ans. Et on ne la lui fait pas sur les grands clubs : conduite sans permis, erreur, penalty et expulsion en trois minutes à Santiago-Bernabeu, science du placement même contre Lyon, il apprend vite. Le doublé d’Oliech ? Il n’aurait pas voulu rater ça. Comme Heinze, il a trouvé la parade : se faire passer pour un attaquant. C’est déjà ça.

Rool : Payé pour être doublure de Taiwo, il fait preuve d’un grand professionnalisme : deux matches contre Montpellier et Valenciennes, un carton jaune pour garder la main. Cinq buts encaissés, mission accomplie : Taiwo est intouchable. C’est déjà ça.

Au milieu de nulle part

E. Cissé : 866 minutes de jeu en championnat et un match référence : à San Siro contre le Milan AC. La première visite à l’hospice est souvent un révélateur. 31 ans, quinze ans de carrière à peine, c’est déjà ça.

Abriel : Le nouveau Cheyrou. C’est un compliment le samedi. Et le mercredi ?, se demandent Milanais et Madrilènes. Auteurs de trois passes décisives lors du match du siècle OL-OM, il a fait une entrée fracassante dans la cour des grands. Quoi Cris-Toulalan ? Plus expérimenté qu’il n’y paraît, il n’a que 30 ans. C’est déjà ça.

Attaque cérébrale

Lucho Gonzalez : Il a commencé sa saison en se fracturant la clavicule. C’était bien vu, on ne s’est aperçu de son niveau qu’en octobre. Il court après sa forme du passé, et ça finit par le crever. Quatre buts, dont deux en Ligue des Champions, et un penalty sur la barre, c’est tout à fait correct pour un passeur. On oubliait : 17,5 millions d’euros. Mais l’avenir lui appartient, il n’a que 28 ans. C’est déjà ça.

Morientes : Un but en onze matches, dont quatre titularisations, Gignac n’est pas choqué, Deschamps un peu plus. Remplaçant de Brandao devrait mettre tout le monde d’accord. Son CV indique Real, Liverpool, Valence et 33 ans. L’aventure à Monaco, c’était en quelle année déjà ?

Pendant ce temps-là, Benarfa aurait une touche avec l’Olympiakos et Valbuena avec personne. Alain Perrin, lui, est libre.

Ligue des Champions, Olympique de Marseille : Mille ans, à chier

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Qui a éliminé les Pays-Bas de l’Euro 1996 ?

Les clubs français ont été témoins bien malgré eux d’une révolution culturelle :  l’arrivée du nouveau catenaccio, celui que tout le monde peut  faire. Défendre parce qu’on ne sait pas tenir le ballon, mettre tout le monde devant à la fin et rater autant de passes que possible pour filer des munitions à l’adversaire. Deschamps en savait aussi son équipe capable, il ne pensait pas que le Milan avait retrouvé toute sa verve et son génie Ronaldinho. Capable du pire comme du pire, il aurait même pu tirer, courir et  faire des passes précises. Le Vestiaire s’est trompé, Ronnie n’est pas fini, il a juste arrêté le foot, pas les talonnades. Milan inspiré par son créateur s’est mis au niveau. Ce n’est effectivement plus le même Milan depuis le match aller.

Koke en stock

Pirlo et Cissé se disputaient le titre de joueur le plus jeune du match, sous les yeux rêveurs d’Ambrosini, Seedorf, Heinze, Morientes et bien sûr de Deschamps, une dizaine de Coupes du Monde à peine. Les deux équipes ont tout tenté pour se qualifier en Europa League en gagnant mais Marseille a finalement choisi le nul,  Brandao était titulaire ou les nuls, Diawara n’est plus à Bordeaux.

Marseille a disputé hier soir le match le plus important de sa saison et de ces 15 dernières années. Ces soirs-là, on révèle son vrai niveau ou on a du mal à le cacher ?

Mandanda : Consonne : L, consonne : L, voyelle : O, consonne  :R, voyelle : I, consonne : S. Six lettres : Lloris. Il y avait aussi en huit lettres :Carrasso.

Bonnart : Chalmé n’a-t-il pas réussi un centre ?

Diawara : Lobé sur les longues ouvertures, mal placé tout le temps, simplement mauvais. Blanc pourrait bien se débarrasser de lui prochainement. Mais qui en voudra ?

Heinze : 31 ans, déposé sans feinte par Boriello qui avait simplement choisi de courir à côté de lui. Ca va finir par se savoir.

Taiwo : Il n’a pas lâché le ballon d’une semelle. Deschamps n’avait pas pensé à ce style de marquage, il va finir par en discuter avec Rool.

Cissé : 31 ans, il court encore.

Cheyrou : Etre à son maximum ne suffit pas toujours. Il faut parfois du talent aussi.

Abriel : Il y aura au moins un Lorientais en huitièmes.

 Brandao : Ce que le foot a offert de pire.

Niang : Aussi Troyen que Marseillais. Mais avant il avait au moins Djukic, Boutal ou Goussé pour l’aider.

Koné : Il n’a raté qu’une occasion. Suffisant.

Benarfa : A couru tout seul sur un côté sous les yeux du survêtement de Valbuena.

Milan

Dida : 36 ans. Thiago Silva : 25 ans. Nesta : 33 ans. Zambrotta : 32 ans. Oddo : 33 ans. Pirlo : 30 ans. Seedorf : 32 ans. Ambrosini : 33 ans et capitaine. Pato : 20 ans. Borriello : 27 ans. 

Et bien-sûr Ronaldinho, 29 ans : la virgule qui termine en 6 mètres, les coup francs dans les nuages, les talonnades, il n’y a donc pas besoin d’accélération. Pour revenir au top niveau ou pour impressionner Christian Jeanpierre ?

Europe : The final countdown

foot

Après deux mois de compétition, aucun club n’a gagné quoi que ce soit. Mais Sunderland a battu Liverpool B, Saint-Etienne Bordeaux C et Aston-Villa Chelsea A.

Barcelone : Il sera difficile pour le Barça de ne pas conserver ses titres. Mais lesquels ?  Le niveau a énormément baissé, celui des autres équipes aussi. Sans Iniesta mais pourtant avec Henry, les blaugrana perdent difficilement. Il suffira d’inverser les rôles pour jouer au complet. Mais peut-on jouer au complet avec Ibra à la place d’Eto’o ?  Le Real pourrait cette fois en prendre  moins de neuf.

Real Madrid : Il ne faut pas s’appeler Pierre Menes pour deviner que Pellegrini ne sera plus là en juin. Sa seule chance sera la faiblesse du groupe de C1. Cristiano ne pourra pas être là tout le temps, et de toutes façons Kaka jouait déjà seul à Milan et la finale ce fut Barça-MU. Pour n’avoir que des Ronaldo, il faut avoir assez d’autorité pour que chacun reste à sa place. L’avant-centre c’est Benzema, il faudra bien le faire comprendre à Raul et Higuain un jour.

Juventus : Il n’aura fallu qu’une seule journée de championnat pour que notre spécialiste constate le décès d’une grande équipe que Nathalie Ianneta appelait favorite. Il n’y a rien. Bordeaux aura attendu Saint-Etienne pour être bousculé, cherchez l’erreur.

Milan AC : Une égalisation de Ronaldinho à la 83 ème contre Bergame à 11 contre 10 depuis la 39ème minute. Leonardo retrouvera-t-il un club ?

Marseille : Le Vestiaire avait prévenu Deschamps en août : Diawara c’était pas un vrai cadeau, d’ailleurs est-ce qu’on donne de l’argent en contrepartie à Noël ? Le Vestiaire avait prévenu le club l’année dernière :  Brandao c’est pas un vrai joueur, d’ailleurs est-ce qu’on prend un retraité pour doubler un footballeur ? Le Vestiaire avait prévenu Rui Barros : Lucho c’est pas une vraie vedette, d’ailleurs est-ce qu’on joue avec Lisandro quand on est une star ?

Bordeaux : Trois matches en six jours c’est ce qui s’appelle protéger un champion. L’une des trois meilleures équipe type d’Europe sans pour autant avoir fait jouer Gourcuff et Chamakh en Champion’s League. Avec 8 joueurs en moins c’est pas très bon. Mais pourquoi les huit remplaçants jouent pas au Barça ?

Lyon : Avant il y avait au moins une Juni dépendance ou une Benzema dépendance. Désormais, Bastos et Lisandro sont tellement indispensables que l’OL gagne sans eux. 20 joueurs de même niveau c’est une preuve, mais une preuve de quoi. Pourquoi aucun n’est demandé par le Barça ?

Chelsea : Si Iniesta est d’accord, Drogba voudrait bien jouer une nouvelle finale de C1. Le Vestiaire lui conseille d’attendre avril. D’ici là, il aura fait beaucoup de déviations, Abidal aura eu le temps de s’habituer au spectacle.

Manchester United : Finaliste en 2009 avec une équipe de merde, pourquoi le seraient-ils cette année avec une équipe de merde sans Ronaldo ?

Liverpool : Encore quelques matchs et Lyon retrouvera son niveau.

Inter Milan : Surnommé le nouveau Barça en début de saison, pas hâtivement du tout puisque Eto’o a eu au moins deux ballons à jouer lors du premier match de C1 contre le Barça original. Ils ont tellement dominé que le 0-0 était miraculeux. Mais Mourinho sait défendre.

Bayern Munich : 0-0 contre la Juventus, le potentiel offensif fait des ravages. Wolfsburg peut y croire, le second trophée à est portée de main. A moins que Monchengladbach ?

Porto : Avec du pognon plein les poches, ils sont aussi forts que l’an dernier. Aussi forts ?

Ligue 1 : Brouillon de légumes

banc

Ce week-end, Ciani, Abriel, Cissé, Hazard et Gervinho se sont bien amusés. Heinze, Diawara, Henrique, Pjanic et Hoarau un peu moins. L’été touche à sa fin, les remplaçants retourneront bientôt sur le banc. Lesquels sont-ils ?

Lille est-il vraiment plus fort que Grenoble en ce mois d’août ? Personne ne peut vraiment répondre. Sevojno n’a pas joué les Isérois, Lorient n’a pas joué Sevojno, Cabaye ne joue plus vraiment à Lille. Difficile d’y voir clair. Deschamps a beau tenter de faire passer Brandao pour un joueur de foot, et un bon, l’homme du match a été Rudi Garcia. En titularisant Debuchy et Emerson en latéraux et Aubameyang à la place de Hazard, il fait peu à peu oublier Claude Puel. Bien vu, le jeune Belge ne s’est créé que deux occasions, c’est toujours deux de plus qu’Obraniak, qu’il a remplacé.

Heureusement pour l’OM, Butelle jouait en face et il n’est pas le meilleur gardien français du moment. Rami non plus. C’est finalement la seule bonne nouvelle, mais ça ne doit pas encourager Heinze et Diawara à continuer de rater leurs dégagements à tour de rôle. On jouait la 94e minute, Chedjou ne pensait pas voir ça en L1, du coup il s’est trompé de pied pour frapper, ça arrive aussi à Brandao. Heureusement qu’il n’a qu’une seule tête. C’est plus facile à viser pour les autres, même Abriel et Cissé peuvent y arriver.

Samba do Plasil

Bordeaux n’a pas ce souci. Chamakh n’aura certes pas toujours un pourvoyeur de ballons comme Perquis, mais deux buts en quatre occasions rappellent à Cavenaghi pourquoi il doit profiter de chaque minute de jeu. Plasil et surtout Henrique, qui sympathise avec chaque attaquant adverse, feraient bien d’en faire autant. La paix sociale ne coûte pas de point pour l’instant, que quelques buts. Ils joueront tout le mois d’août, et s’ils continuent comme ça, ils encourageront Ciani, Gouffran et Fernando en Ligue des Champions sans arrière-pensée. Le calendrier indique un prochain déplacement au Vélodrome : cette année, septembre pourrait finalement commencer le 30 août.

La carrière du nouveau Juninho ne devrait pas commencer aussi vite. Papinho avait dit que s’il restait, il jouerait moins souvent. Il est parti, mais ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, fut-il luxembourgeois. Sinon, le public de Gerland a scandé le nom de Lisandro à tue-tête. Rassurant avant l’obstacle du Barça belge, passage obligé avant de peut-être retrouver le Real de Benzema. L’ancien successeur, devenu indiscutable, se propose de jouer avant-centre pour dépanner. Mais dépanner qui ? Claude Puel est séduit, il a essayé Pjanic en soutien du Brésilien contre Valenciennes. Presque aussi payant que Gomis. Anderlecht tremble, Pedretti attend sagement le mercato.

Pendant ce temps-là, Erding a marqué et Coupet a réalisé ses premiers arrêts de la saison, c’était au Parc contre Le Mans. A quoi bon préciser ça ?