L’Edito : Chalmé les ardeurs

tigre2

Quand Andy Roddick humilie Nadal et que Berdych s’offre Federer à six semaines seulement de Roland Garros, faut-il s’étonner si Lyon élimine Bordeaux ?

Rarement un Tour des Flandres n’aura autant passionné. Rappelons qu’il s’agit de cyclisme et que le dopage a enfin été éradiqué. La preuve, Cancelara a gagné devant Boonen, Hincapie est sixième, Hondo neuvième. Les autres, ce sont des noms qui font classe pour le renouveau du vélo : Leukemans, Farrar ou Hammond, Thierry Bisounours va avoir du boulot.

Il y a un autre nom qui fait classe, en Ligue 1 cette fois, c’est Issiar Dia. Il serait même, si l’on en croit Mathieu Chalmé, le meilleur attaquant du championnat. Etre petit et aller vite n’est donc pas une tare, jouer à Nancy non plus. Henrique en ferait des cauchemars si on lui demandait d’être titulaire. Heureusement que ça n’arrive jamais, ça pourrait inquiéter tout le monde et laisser croire que Lyon est déjà qualifié pour les demies. Vigilance orange quand même pour Bordeaux car Auxerre et Montpellier poursuivent sur leur rythme démentiel, le PSG et Monaco en ont fait les frais.

Black jack Mayol

Qualifié pour les demies, Toulon ne l’est pas encore. Mais le pilou pilou résonne comme aux plus beaux jours de Delaigue et Hueber avant leur accession au plus haut niveau. On ne dira pas à Serge Blanco qu’ils n’ont jamais connu de dernier carré mondial, même si la France n’en a connu que cinq sur six possibles.

Stimulé par le niveau de jeu, Umaga a eu envie d’arrêter d’entraîner, Galthié, Saint-André et Paparemborde pourraient suivre. Boudjellal pourrait même être tenté de claquer des milliards pour une équipe de rugby. Le pilou pilou, c’est un chant ou le nom générique pour la belle saison de Toulouse, Clermont, Perpignan, Biarritz, le Stade Français et l’ensemble des clubs britanniques ? Castres a le début de la réponse, le Racing Metro de Chabal le milieu et les Blacks la fin. Le basket en deviendrait presque aussi intéressant. San Antonio a battu les Lakers sans Parker et Le Mans poursuit son cavalier seul en tête de la Pro A sans Batum. C’est ça un air ball ?

Pendant ce temps-là, Tiger Woods a été applaudi par ses collègues pour son retour. Chapeau l’artiste, comme prévenait son ex-maîtresse avant qu’il ne s’élance sur son green.

Lyon-Bordeaux, le roman du Bordeaux Blanc : Alou à l’huile

blanca2

Enfin les quarts-de-finale de C1. Après trois mois de matches amicaux, Bordeaux tient enfin son grand rendez-vous. Attention, c’est encore un match amical.

« Je ne dis pas qu’il a été facile de gommer cette déception, mais nous n’avons pas eu le temps d’y penser. » Laurent Blanc n’a toujours pas digéré. Son grand objectif de la saison, la Coupe de la Ligue, s’est envolé et ce n’est pas faute d’avoir tout tenté. L’équipe-type renforcée par Sané et Ramé, une interdiction de courir et de presser et surtout pas de marquage. Ça devait marcher, mais, au cas où, Blanc avait une botte secrète : remplacer ses deux meilleurs joueurs dès le but du break encaissé. Impossible, donc, d’avoir des regrets ou d’affirmer qu’il s’en branlait de cette finale qui le faisait chier, d’ailleurs son manteau noir laissait à peine apparaître une cravate multicolore. Un premier essai costume avant Manchester, probablement.

Alou barrit

Pourtant, de terribles images hantent le technicien cévénol. Celle de ses joueurs souriants qui courent sur l’estrade sans attendre leur médaille, celle de Ramé qui préserve la victoire marseillaise d’une superbe claquette face à Valbuena, celle des Marseillais soulevant la Coupe haut dans le ciel de Saint-Denis pendant que Blanc et ses joueurs atterrissent à Lyon, celle d’Auxerre auteur d’un brillant match nul en championnat hier soir, ou celle de Gourcuff, hilare à la fin du match. Peut-être Yoann s’inquiétait-il pour l’épaule déboîtée de Messi dans les mains de Marouane l’ostéopathe ?

En revanche, Blanc n’a pas eu le temps de penser à son pote Deschamps soulevant une coupe avec l’écharpe de l’OM. Pourtant, Lolo est avant tout un humaniste, Bilic en mettrait sa thyroïde à couper. Il a aussi oublié son amour du Vieux Port qui attendait depuis si longtemps ce moment. La liesse était heureusement à la hauteur d’un trophée si prestigieux, ça a rappelé un titre moins important à Diawara, mais lequel ? Bordeaux n’a plus qu’à se rabattre sur la Coupe de la Ligue des Champions.

Real estate

Après une telle claque, l’arrogance ne peux plus être de mise. Ce n’est pas parce que Planus et Diarra sont dispensés d’EPS jusqu’à Old Trafford qu’il faut se vanter de virer Lyon avec l’équipe B même si l’aller sera difficile.  Ce n’est pas parce que Lyon est cinquième de L1 qu’il n’est pas un adversaire respectable. C’est donc le moment de se souvenir de l’hégémonie lyonnaise, il y a quelques années, et du nombre de demi-finales de C1 de l’OL. « Il n’y a pas de suprématie. Il faut se rendre compte de ce qu’a fait Lyon ces dix dernières années. » Blanc ne commettra donc pas l’impair de minimiser la performance de son adversaire, qu’il a battu les deux dernières fois – « Lyon a éliminé le Real Madrid et vous dites tous qu’une équipe qui a éliminé le Real a fait une grosse performance » – ni de se foutre de la gueule du monde avec ses banalités habituelles : « L’objectif de Bordeaux sera d’être performant dans tous les domaines et de marquer un but. »

Pendant ce temps-là, Laporta et Ferguson commencent à étudier leur plus gros rival. Marseille, Lyon ou le Real ? A deux marches de la finale, ils aiment bien Laurent Blanc. Allez savoir pourquoi.

LdC, Lyon-Real : Le nez dans le Kaka

627

Makoun buteur, Govou homme du match, Bousmong rayonnant : quel est donc le terrible secret du Real de Merdrid ?

Avec la participation d’equipe.vestiaire@yahoo.fr

La victoire de Lyon est-elle un hold-up ?

Presque.

Comment ça ?

A partir de 6-0 on aurait pu le dire, mais cinq buts marqués c’est justifié.

Mais ils n’ont gagné que 1-0 ?!!

Ah oui pardon, nous pensions bêtement qu’il y avait un grand joueur à Lyon.

Si, effectivement, il y a Lisandro.

Oui, le buteur.

Non, ça c’est Makoun.

Ok.

Lisandro a un jeu de tête de merde et n’est pas décisif dans les grands matchs, mais à quoi sert-il ?

Notre spécialiste n’a hélas pas réponse à tout sinon ce serait une machine.

Lyon a-t-il réalisé un exploit ?

C’est plutôt l’OM en poules qui a réussi un authentique exploit en gardant Marcelo 90 minutes sur le terrain au Vélodrome. Mais ne pas se qualifier dès l’aller avec un tel adversaire peut aussi être qualifié comme tel, vous avez raison. D’ailleurs, même la D3 espagnole arrive à gagner 4-0.

Delgado titulaire, c’était déjà le cas à Barcelone l’an dernier. Une connerie ?

Vous rigolez, il est en plein Boum.

Boumsong et Cris ont-ils été d’une solidité à toute épreuve ?

Tous les clubs de Liga se renseignent actuellement pour les recruter. En revanche, Nancy hésite encore.

Mais alors, c’était pas le grand Real ?

Ça dépend pour qui. Pour la presse en général oui, mais pour notre spécialiste il semble qu’il n’y ait jamais eu de grand Real.

Pourquoi ?

Hier soir c’était pas de défense, pas de milieu et pas d’attaque. Plus généralement c’était le 30 octobre sur Le Vestiaire.

Mais ils sont deuxième de Liga quand même ?

Oui, à deux points du Barça et Lyon 4e de L1 à huit points de Bordeaux.

C’est-à -dire, Bordeaux est fort ?

Et le Barça vaut pas grand chose, c’est comme vous voulez.

Vous voulez dire ou le Barça ?

Non, et le Barça.

Comment Le Vestiaire a-t-il pu deviner dans son édito du jour et dans une quinzaine d’articles depuis août que Higuain était une merde ?

Peut-être parce qu’Higuain est une merde et qu’il se balade en Liga, mais pas toujours contre Xeres.

Puel est-il un meilleur entraîneur que Pellegrini ?

N’humiliez pas Puel, il a gagné ce soir.

Vous voulez dire n’humiliez pas Pellegrini ?

Non, Pirès s’en est déjà chargé.

Liza ne parlait-il pas du fabuleux trio CR, Kaka, Higuain ?

Pas Le Vestiaire en tout cas. Mais effectivement, trois ballons d’or alignés ensemble c’est beau.

Higuain n’est pas ballon d’or !

Bien vu.

Les Galactiques ont été un peu décevants en première mi-temps, non ?

Vous parlez de quel Galactique : Diarra, Granero, Higuain, Raul Albiol, Xabi Alonso ou Marcelo ?

Quand même, le Real est du même niveau que le Barça de l’an dernier ?

Tout à fait, à 10 ou 11 petites choses près.

Quelle a été la meilleure occasion du pichichi du Real ?

Si ce n’est pas ce contrôle raté sur un corner, c’est sans aucun doute lorsque Cris a manqué de tromper Lloris à la 58e minute.

Faut-il se passer de Benzema titulaire dans les grands matches ?

Il vaut toujours mieux aligner un mec qui marque toujours contre Zurich, qu’un joueur même un peu gras qui ne marque que contre Manchester et Milan.

Mais si le Real gagne tout le temps, c’est qu’il y a bien une raison ?

Le niveau de la Liga peut-être. Attention, ce n’est qu’une hypothèse. Mais peut-on dire que des défaites contre Milan et Lyon sont des victoires ?

Et Milan-Manchester ?

En vétérans ?

Non, c’était aussi hier soir avec Scholes et Ronnie…

Bon d’accord, on regardera Chelsea, c’est promis.

Les grandes équipes prennent-elles souvent trois buts à domicile en Ligue des Champions ?

Les grandes équipes non, mais Milan et Madrid y sont parvenus.

Ronaldinho qui marque sur une passe décisive d’Evra à la 3e minute ?

Regardez bien, la première passe d’Evra pour Pato date de la 3e seconde. Ca n’aura pas échappé à Trémoulinas.

Ronaldinho a refait des passements de jambes ?

Ca l’a surpris lui-même, il s’est cassé la gueule.

ANTI MANUEL DE L’ENTRAINEUR

Lloris : Tous les matches ne peuvent pas être aussi amusants que Liverpool. Il a écoeuré Higuain : un match sans éclat.

Réveillère : Il n’a pas fait Kaka sur la pelouse.

Cris : Ca fait du bien d’arrêter la L1 de temps en temps, pour reprendre confiance.

Boumsong : Un superbe retour sur Higuain en pleine surface : un match sans éclat.

Cissokho : Il traverse une mauvaise période depuis trois ans, mais cette fois, il avait un client en face avec Granero.

Qui ça ? (avec la participation d’equipe.vestiaire@yahoo.fr).

Toulalan : Alors comme ça, Xabi Alonso vaut 30 millions ?

Makoun : Un habitué des grands matches, il avait déjà marqué contre la Fiorentina la saison passée et le but du 1-4 au Barça.

Pjanic : Souffrant, il a finalement laissé sa place à Gourcuff.

Delgado : Le Brésilien est sous-utilisé dans cette équipe. Lui, il est Argentin.

Govou : Au cas où Pellegrini penserait à aligner à nouveau la même défense, Govou a été l’homme du match.

Lisandro : Là, c’est incompréhensible. Ce sont pourtant les stars qui cadrent et qui marquent dans les grands matches.

Higuain : On comprend mieux pourquoi le Domenech Show a fait des pieds et des mains pour le recruter.

Ligue 1 : Le Père Noël dans les ordures

kosturica2

Le Papa Noël est passé mais cette année Darcheville ne rentrait pas dans le costume.

Grenoble. Sept points avec Le Crom, Paillot, Battles, Akrour et Ljuboja, le Père Noël est passé en avance cette année. Feghouli n’y croit plus, à Noël dernier il avait commandé Chelsea, Paris, Liverpool, Lille, Bordeaux, l’Inter Milan, le Milan AC et le Real Madrid. Après tout, c’est le geste qui compte.

Boulogne. Guyot, Da Rocha et Das Neves recrutés à Nantes : le Père Noël refile à n’importe qui les cadeaux refusés. Après tout, c’est le geste qui compte.

Saint-Etienne. Le Père Noël 2008 vient de faire ses valises, c’est son adjoint qui va distribuer les cadeaux cette année. Et comme il y croit, c’est même le Pape qui régale en personne. Après tout, c’est le geste qui compte.

Le Mans. Un entraîneur qui est aussi sélectionneur du Burkina Faso remplacé par un entraîneur qui a déjà été intérimaire, faut pas prendre le Père Noël pour un con. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nice. Maurice Cohen pensait que Loïc Rémy valait 20 millions, en fait il vaut 7 buts et une 16e place. Il ne faut pas trop croire au Père Noël, ça fait dépenser trop de pognon. Après tout, c’est le geste qui compte.

Sochaux. Stéphane Dalmat n’a pas été sage comme une image donc pas de cadeaux. Du coup, Gillot va prier pour que les autres aient des cadeaux de merde. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lens. Akalé et Maoulida viennent d’offrir deux victoires : les contes de Noël, c’est comme les contes de la crypte, on finit toujours par y croire, qu’on soit druide ou apprenti druide. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nancy. Le foie gras, l’huître, la bûche et le chèvre sont là pour le reveillon. Diabaté, Macaluso, Lotiès et Joël Sami voient où on veut en venir. Evidemment, tout ça à la fois ça rend malade. Après tout, c’est le geste qui compte.

Toulouse. D’une année sur l’autre, certains jouets marchent moins bien. Le Père Noël décline toute responsabilité s’il y a un défaut d’origine et puis Cavenaghi est à la portée de toutes les bourses. Après tout, c’est le geste qui compte.

Monaco. Avoir une deuxième paire de Nênê à Noël ne se demande pas. Il faudra se contenter de peu. Après tout, c’est le geste qui compte.

Valenciennes. Samassa à 6 buts, Ducourtioux à 3, Ben Khalfallah à 4, Sanchez à 3, Pujol à 4, le Père Noël ne fait pas de détail. En plus, Saez, Pieroni et Abardonado ne jouent presque plus. C’est le geste qui compte.

Rennes. Jimmy Briand revient tout juste de blessure, qui a dit que le Père Noël n’était pas généreux ? Après tout, c’est le geste qui compte.

Lorient. A quelques mois près, ils auraient pu avoir un deuxième Gourcuff à bon prix au milieu des oranges. L’an prochain certainement. Après tout, c’est le geste qui compte.

Paris. Kombouaré ne pensait pas être autant gâté dans sa nouvelle maison. Du coup, il hésite à demander un cadeau au Papa Noël. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lyon. La femme de Fred n’est plus là pour allumer les boules, alors il y a concurrence : Gomis, Makoun, Bousmong, Cris, Pjanic, Clerc, Kallström, Lisandro, Reveillère, Ederson, ils sentent tous le sapin. Après tout, c’est le geste qui compte.

Auxerre. Noël, c’est la tradition : une défense, un attaquant. Guy Roux se gaverait bien de marrons mais le Conseil d’administration a fait une crise de foie. Après tout, c’est le geste qui compte.

Marseille. Le Père Noël est à la Desch. C’est pas avec une danseuse brésilienne qu’il va retrouver la magie de son dernier Noël marseillais. A l’époque, le Vieux Port ne jouait pas en défense centrale. Après tout, c’est le geste qui compte.

Montpellier. Cette année, le Père Noël est moins gros et n’a pas fini en taule. Ca marche pas si mal. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lille. Frau, Gervinho, Cabaye, Dumont, De Melo, cette année tous les cadeaux étaient planqués à la cave. Après tout, c’est le geste qui compte.

Bordeaux. Se gaver de caviar pendant qu’un claudo dort sur le bord de la route, c’est ça le véritable esprit de Noël. C’est le geste qui compte.

Ligue des champions, OM, Girondins, OL : Boli et bien élevé

youma2

Bordeaux, Lyon et l’OM sont décidément maudits. Ils sont encore contraints de jouer la Ligue des Champions. En plus, c’est de nouveau une mauvaise année, les meilleurs sont là.

« Pas de chance au tirage », c’était le titre du quotidien de référence l’année dernière à la même époque. Preuve qu’ils ne disaient pour une fois pas des conneries, Chelsea, Rome, Fiorentina, Liverpool, Bayern, Atletico, c’est sans aucun doute beaucoup plus impressionnant que Milan, Juve, Liverpool, Fiorentina, Bayern et Real cette année. Pourtant, aussi faiblard soit-il, le tirage de cette année, pourrait cette fois ne pas sourire autant que d’habitude aux représentants tricolores. Voici pourquoi :

Parce que Bordeaux va bien finir par se Chalmé

Le Vestiaire soulignait en début de semaine les inquiétudes soulevées par le début de saison des Girondins. Privés de Diawara et Ramé, les hommes de Laurent Blanc n’ont enfilé que 7 buts à leurs adversaires. Privés de Henrique, il n’en ont encaissé aucun. En plus ils n’ont pas réussi à se débarrasser de Chamakh et ses 3 buts. Coup de grâce, ils ont trouvé le moyen de se faire délester de 15 millions en oubliant de filer Gourcuff avec. Mais alors pourquoi Lolo riait autant en découvrant le tirage au sort ? 
Le terrible Bayern qui devrait prochainement sortir de la Bundes zone de relegation grâce à sa star qui veut jouer au Real, et la Juve qui n’a jamais aussi mal porté son surnom avec le partenaire de Deschamps devant et l’adversaire du Laurent Blanc provençal derrière. Tout a été très bien résumé par le Président Triaud si peu arrogant : Bordeaux affronte une équipe de 1985 et une de 1996, et le danger viendra surtout d’Israël. Pas mieux.

Parce que Jean-Claude va chier

Ce n’est plus un secret, le nouveau président de l’OM s’appelle Didier Deschamps. Coup du sort: son actionnaire est mort, et il n’y a plus d’entraîneur. Du coup, c’est un peu comme au jeu de l’entraîneur, tu prends les joueurs que tu veux même des potes qui font plus de foot et tu dégages les nuls. Mieux, tu peux même faire passer le service militaire à des recrues que t’es pas allé chercher. La suite on la connaît, c’est au moins un huitième de finale et d’habitude c’est finale minimum, surtout après avoir fait croire que M’Bia et Lucho tu peux t’en passer, parce qu’on peut pas être plus constipé qu’une équipe de vieux qui peut même plus faire Kaka. 

Et parce que Lyon n’a pas besoin de la femme de Fred pour beaucoup tirer, même sans passer par les préliminaires, tout en sortant la tête haute de la pelouse.

Ligue 1, Lyon : Dans le sens du Puel

bafé

Un an après Benarfa, Benzema a quitté son club formateur. Tour préliminaire et victoire finale, c’est pareil en Ligue des Champions, le contrat est dûment rempli.

Tous les pharmaciens vous le diront, un renouvellement ça marche aussi avec des génériques. Claude Puel ne voit certainement pas le rapport, les actionnaires de Pathé rient gone. L’essentiel est ailleurs : virer Juninho était devenu urgent. Le dégoûter du haut niveau n’était pas une mauvaise option : 2-5 à Barcelone, une expulsion pour couronner son dernier match de Champion’s League, une 3e place : faire regretter l’ère Perrin est un scénario vicieux mais bien ficelé. L’apport de Delgado restait jusque-là un mystère pour le grand public mais pas pour le Vestiaire. Dans l’affaire, Puel a aussi perdu Benzema mais le football français le remerciera bientôt. Serait-il donc l’homme de la situation ? Cris semble avoir plus de doute que de brassards en stock.

M. Je Seydoux

Ravi de sa défense, Puel a donc décidé de ne rien changer ou presque. Et surtout pas l’axe central, qui a si bien limité la casse contre Barcelone, Bucarest et Munich. Cris et Boumsong sont toujours là, mais ils ne sont plus seuls. Bodmer a ressorti son contrat et il fait effectivement encore partie de l’effectif. L’autre place se jouera entre Mensah, aperçu sur l’aile droite l’an passé, et Cleber Anderson. Pouffer serait injuste, même si la femme de Fred lève le doigt de Wilou : Anderson a derrière lui une demi-saison en Ligue 1, c’est bien plus qu’Aly Cissokho. 15 millions pour ressembler à Abidal, ça paraît raisonnable.

Qui a Bafé Benzema ?

28 millions pour ne pas être comparé à Benzema, le président Pinto est décidément dur en affaire. Mais Aulas a fini par flancher, les donneurs de leçon peuvent toujours regarder le DVD de la Peace Cup pour constater qui s’est fait entuber. Puel avait pourtant cru entendre que Lisandro et Benzema seraient associés. Il n’aurait pas dû dire en public qu’il allait baffer Benzema s’il partait, Lacombe a dû mal comprendre. A croire qu’il le fait exprès : encore une 3e place en L1, plus une 6e, une 8e et une victoire en Coupe Intertoto et Puel serait le nouveau Bernard, qui ne se sentirait pas menacé ? Du coup, Lisandro a beau être le nouveau caïd, un passeur n’est sûrement pas de trop. Bastos ne valait que 18 millions, de toute façon le carnet de chèque traîne sur la table et c’est toujours un Seydoux qui paye un Seydoux. Saint-Etienne et Govou ont fini par tenter leur chance, ils ont eu raison.

Pendant ce temps-là, Mounier et Pjanic sont toujours au fond de la classe, prêts à remporter leur Ligue des Champions à leur tour. Ladji Doucouré, lui, a suivi les conseils du Vestiaire : Londres l’été, c’est mieux que Berlin.

Mercato, Lyon : Million dollar baby foot

feet

La reprise du championnat approche, pas Benzema et Juninho. Lyon a donc décidé de passer à l’attaque sur le marché des transferts. Piquionne et Mounier ne veulent plus partir, ils sont emballés. Les supporters un peu moins, il se posent des questions : qui sera le nouvel Elber ? Qui se cache derrière le nouveau Grosso ? Le futur Juninho est-il Luxembourgeois ou mineur ? Govou peut-il se réincarner ? Voici les postulants au tube de l’été.

Lisandro Lopez. 28 des 41 millions reçus pour Benzema, la formation ça rapporte, autant en profiter pour donner de l’expérience à tout le club. Dans quatre ans, neuf mois et seize jours, Benzema n’aura sûrement pas inscrit plus que 49 buts en 106 matches du championnat portugais. Paternel, celui qui ressemble à un vieux mercenaire tatoué n’a pas hésité à encourager son jeune devancier : « Chacun ses caractéristiques, ne me comparez pas à Benzema. » Il a signé cinq ans et hérité du numéro 9. Benzema avait le 10. Mais qui peut bien être son vrai prédécesseur ?

Aly Cissoko. Une formation à Gueugnon avant une ascension supersonique, Habibou Traoré et Marcello Trapasso cherchent l’erreur. Ensuite, six mois de Ligue des Champions, Aly a les épaules pour faire oublier Fabio Grosso. Aulas n’est pas peu fier, même si les Portugais sont durs en affaire, au moins ils acceptent les négociations. 15 millions, c’est un bon prix, même si Sylvinho assure qu’un arrière gauche peut exister au haut niveau à moins que ça. Au moins, lui a de l’ambition : « Parfois, un joueur est acheté 20 millions, il réussit ou ne réussit pas. Moi, c’est 15 millions. Si je pouvais réaliser la moitié de ce qu’a donné Abidal ici, je serais content. » Les actionnaires de Pathé ont déjà pris un rendez-vous chez le dentiste.

Loïc Rémy. Un parfum de mystère flotte sur son cas. Vendu 8 millions sous les vivas l’an passé, après une belle relégation à Lens, il pourrait revenir pour 15 millions, voire plus, cet été. La juteuse opération incluait même, à l’origine, la cession de Mounier. Une seule question : que s’est-il passé en un an ? Plusieurs propositions : 11 buts en 32 matches, une demi-finale de la Coupe de la Ligue et une ressemblance qui tire sur le Govou, ascendant Bastareaud. Le flis prodigue est prêt.

André-Pierre Gignac. Saccomano a beau l’appeler Pierre-André, il reste le meilleur attaquant en France, depuis le départ de Benzema. La Ligue se réjouit que l’appel d’offres pour les droits télé de la L1 ne se renouvellent pas cette année. Sadran reste inflexible : il ne veut ni le vendre, ni Piquionne. Mais l’OL, qui a bien fini par mater la résistance portugaise, le sait bien : le dénouement n’est qu’une question de zéros.

Vagner Love. L’attaquant du CSKA Moscou n’est ni la future comédie musicale de Plamondon, ni le sosie de Rony Turiaf avec des perles bleues. Il est la solution de rechange en attaque. Lacombe n’a pas oublié de noter que Vagner Love a terrorisé la défense nancéienne en UEFA l’an passé et était sur les tablettes du FC Nantes il y a trois ans.

Michel Bastos. Il fallait bien remplacer Kader Keita, c’est fait et bien fait. Lacombe est ravi de son coup, vu la fin de saison de Bastos, 18 millions c’est cadeau. Les clubs qataris repasseront pendant la trêve des confiseurs, au cas où.

Pendant ce temps-là, on voudrait Pandev pour 15 millions. 15 millions c’est un toc ?

L’édito : Tel est Sébastien

kinemax2

Israël et la Croatie sont en demi-finale de Coupe Davis, Sochaux marque trois buts en match amical, Voeckler et Fédrigo gagnent des étapes. Ca devait arriver, Alain Casanova a basculé dans le paranormal.

Ca fait deux ou trois fois que Loeb se plante à la campagne, l’autre c’est sur du bitume et c’est fréquent, ces temps-ci. Comme l’autre, il s’appelle Sébastien et ça donne des idées. Loeb a vraiment envie de faire de la F1, même s’il doute d’en avoir vraiment le niveau. L’autre aussi. Il serait temps de choisir. Toro Rosso n’est pas contre, Mark Webber qui chante sur un podium, ça force à réfléchir, et vite. Bourdais, lui, profite à fond de ses derniers instants. Pas question de se refuser quoi que ce soit.

Le doute, c’est aussi le meilleur ami de Loïc Rémy. Le Niçois n’est plus très sûr de vouloir retourner à Lyon, sans doute le climat. Sa ressemblance avec Thierry Henry l’a toujours fait rire, celle avec Sydney Govou l’inquiète un peu plus. Au cas où, Bryan Bergougnoux, les offres de Kazan, Kayserispor, Athènes, Lens et Boulogne sur les genoux, est toujours là pour remonter le moral des anciens espoirs lyonnais.

Tourne le dos Rémy

Le doute profite toujours à l’accusé, même aux magiciens. Condamné à l’avance, Fabulous Fab a encore profité de son sursis avec aplomb. Un drôle de tournoi ATP à 385.000 dollars, une tête de série n°2, Cipolla, Dent puis Mahut : Doha et Dubaï en juillet, c’est surfait. Pas tant que le parcours du Tour 2009 dessiné par Christian Prudhomme. Partir de Monaco, tronquer les contre-la-montre, mieux répartir la montagne, garder du suspense, toute la presse et surtout Thierry Adam jamais assez éveillé, l’a crié à tort et surtout à travers : « Quel beau parcours, grâce lui sera rendue en temps et en heure. »

Pour être original, il l’est, comme nous le soufflait Thierry Bisounours. Un faux prologue, faux contre-la-montre qui ne permet rien si ce n’est de ne laisser qu’un seul autre chrono. Un CLM par équipes qui ne permet rien si n’est à Astana de s’assurer la victoire finale dès la troisième étape. Et trois étapes pyrénéennes qui se sont résumées aux trois derniers kilomètres d’Arcalis et c’est bien parce qu’il a fallu trouver quelque chose d’intéressant. Quelle merveilleuse idée que d’escamoter le Tourmalet. Il n’y avait que 77 coureurs devant à Tarbes, Sastre et compagnie auraient été bien inspirés de se suicider dès l’Aspin. Fignon a failli se couper la pomme d’Adam.

Pendant ce temps-là, Lance Armstrong doute. De lui, de Contador, de Bruyneel ou de rien ?

Le roman du perd OL :
Des victoires à la Puel

docntu2

Après son malaise sur le plateau d’OLTV, Juninho se reconstruit peu à peu en jouant au Golfe. Govou se demande comment on fait.

Jean-Alain Boumsong était tranquillement en vacances. Naïf, le jeune défenseur lyonnais a baissé la garde au pire moment. Les terribles tabloïds français l’ont piégé. Des questions insidieuses, des réponses évidemment sorties de leur contexte. Sa seule erreur, avoir laissé planer une once d’ambiguité : « Claude Puel a changé, mais s’il avait continué on aurait fini par jouer l’Intertoto. » Bien remis de ses cinquièmes adieux consécutifs à Gerland, Syndey Govou n’a pas dit autre chose en saluant la rigueur de l’entraîneur multi-titré à Lille : « Parfois, à vouloir trop d’ordre, on s’égare. »

Vivement son cinquième pré-contrat caduque avec Portsmouth, la reprise est dans deux semaines. Plus collectif que jamais, Boumsong ajoute qu’après Barcelone, le groupe aurait pu abandonner totalement son entraîneur. Heureusement, la révolte du leader a permis de conquérir une belle troisième place. Et aujourd’hui, Boum le sent, l’ambition est intacte.

Qui vivra Vieira

Le recrutement est lancé, le rouleau compresseur est en marche. Non content de ne pas avoir attiré Gourcuff, Lyon s’est lancé sur les traces d’un autre international français. Loïc Rémy serait le nouveau Benzema si celui-ci frappait plus souvent au-dessus. Hasard de la vie, la priorité du recrutement lyonnais avait fait toutes ses classes dans un petit club voisin avant de descendre à Lens. Nice le regrettera, mais comme la vie est arrangeante, Bagayoko vient de descendre avec Nantes et à l’argus il ne vaut pas 8 millions. Lyon est tenté d’inclure Mounier dans la transaction, pas idiot, mais c’est prendre le risque de le racheter le double de son prix dans deux ans.

Aulas jure ses grands dieux – aucun lien avec Bernard Lacombe – que le recrutement se fera à l’étranger. Patrick Vieira serait donc le gros coup, attention à l’hématome. Makélélé pourra témoigner si besoin, Vieira n’a pas l’âge du joueur cramé et du transfert contre-indiqué. Lyon, un mauvais plan à un an de la Coupe du Monde ? Lyon, pas encore sûr de faire la Ligue des Champions ? Benzema est perplexe. En mal d’attaquant sans Fred et avec Piquionne, l’OL s’acharne aussi sur Lisandro Lopez. Le pauvre n’a rien demandé à personne, Lucho Gonzalez non plus. Jardel est toujours sur le marché ? 20 millions pour Lisandro, en tout cas Porto a compris que le mécène de Kader Keita est dur en affaire. Heureusement pour les actionnaires que Cissoko préfère le Milan. Deux attaquants dans le viseur, Benzema est donc bien intransférable. Et Delgado ?

Pendant ce temps-là, Deschamps ne regrette pas d’avoir signé.

La Légende : L’ablation des Abidal

daube2

Le Vestiaire est entré aujourd’hui dans sa troisième année d’existence. Pour l’occasion, il fallait rendre hommage au joueur le plus emblématique du sport français actuel. Le jour où Lyon devait entrer dans l’Histoire du foot européen, il était là. Le jour du premier enterrement des Bleus de Domenech, il était encore là. Le jour où le plus grand Barça de l’Histoire a failli passer à la trappe, il était toujours là. Si la carrière d’Eric Abidal était un match, les « il s’est troué » de Jean-Michel Larqué ne dureraient qu’une heure et demie.

23’31

La plus rapide, et peut-être la mieux construite de toutes ses oeuvres, à un poste d’arrière central qu’il estime le sien, contrairement à l’ensemble de ses entraîneurs. Le chrono affichait déjà 3’42 » qu’Abidal lançait Luca Toni de la tête. L’Italien avait prouvé tout son goût pour le haut niveau à Munich, à moins que ce ne soit à la Fiorentina. Il confirme : seul face à Coupet, il se permet la gourmandise de tirer comme une merde à deux mètres du poteau, ce que tout bon avant-centre aurait fait à sa place. Mais, comme le dit le proverbe, si c’est dedans, c’est pareil, même si pour Maurice il faut nuancer. Alors, vingt minutes plus tard, la flèche Toni le prend de vitesse. Rapide, Abidal peut encore le rattraper pour l’empêcher de passer. Par la droite, par la gauche, les pieds d’Abidal choisissent les deux. Penalty, carton rouge, Boumsong rentre, l’Euro est fini. Colleter et Blondeau ont gardé la VHS.

66’

Ce n’est pas parce que Sagnol continue de donner des conseils en costard à la télé, à l’aise comme Marc Cecillon à une réunion de parents d’élèves, qu’il faut toujours l’écouter. Déjà pris dans son dos tout au long de la première mi-temps, Abidal s’accorde une pause pour admirer le jeu de tête de Drogba. Rattrapé par la réalité, dépassé par Anelka, il le colle, l’autre tombe tout seul, carton rouge. C’est cruel, mais le haut niveau c’est pas courir toujours derrière son attaquant. Heureusement, le miracle se produit pour le Barça : Seydou Keita est rapatrié sur le côté gauche de la défense. Chelsea finit par craquer quand Abidal est déjà douché. Déjà privé d’Alves pour la finale, Guardiola peut jubiler.

76’13

La plus récente, pas si éloignée de celle de Chelsea puisque seulement quatre jours plus tard. Surtout, la seule qui manquait à son palmarès : l’expulsion à la maison. Un match pour le titre, le plus grand stade d’Europe plein à ras bord fêtant déjà son équipe qui mène 3-1 à 15 minutes du titre. Quelle meilleure minute pour venir provoquer un penalty, doucher l’enthousiasme des supporters et relancer un adversaire qui finalement égalisera à la dernière seconde et obligera le Barça à fêter son titre à l’extérieur ? Abidal, lui, est rassuré : il s’évite la finale de la Coupe du Roi et verra très probablement le match du titre dans un bar du Barrio Chino. Qui pourrait le reconnaître ?

87’27

Chronologiquement, le premier drame de sa carrière, si l’on met de côté sa saison 2000-01 à Monaco. Il reste quelques secondes à jouer, Lyon tient sa première demi-finale de Ligue des Champions. Fred mis à part, on ne voit pas qui pourra empêcher la meilleure équipe d’Europe d’aller en finale. A cet instant, pourtant, personne ne comprend ce qui passe par la tête d’Abidal. En revanche, tout le monde voit bien que le ballon passe au-dessus de sa tête avant d’atterrir dans les pieds de Schevchenko, seul face à Coupet. Les analystes du monde entier sont formels : l’Ukrainien n’a donc pas pu sauter, Abidal était tout seul pour faire une tête. Farceuses, les caméras du monde entier ne manqueront pas de montrer qu’Inzaghi, dans son sprint de joie, croisera sa victime, les bras ballants. Comme si numéro 20 dans le foot, ça voulait encore dire pas titulaire.

Trois expulsions, une élimination, des moments clés où le talent compte, mais se voit moins que les conneries. Pour Domenech, une seule question : stoppeur ou latéral ?

Le roman du perd OL :
Le roman du perd OM

montana

Lyon a remporté sa seconde victoire d’affilée, a gâché la passation de pouvoir et perdu le titre. C’est ce qu’on appelle un week-end bien rempli. Pendant ce temps-là, que faisait l’OM ?

Finalement, qu’est-ce qui différencie Le Havre du PSG ? Pas grand-chose, a dû penser Jelen samedi soir en serrant les mains de Landreau, Ceara, Camara, Sakho, Armand, Clément, Makélélé, Rothen, Sessegnon, Luyindula et Kezman. Le PSG, mine d’avoir rien foutu, a mis une sacrée pression sur son adversaire pour la troisième place : perdre, pour les Lyonnais, signifiait rester à la merci d’un retour parisien. Les humiliations, ça va un temps.

Steve Marlet le sait bien, on ne renaît pas de ses cendres soudainement. Les niveaux – de confiance et tout court – de l’OL autorisaient un espoir : une prestation solide, même si Essien, Tiago et Diarra le formuleraient autrement. La victoire lyonnaise est facile à résumer : Benzema, Lloris et ses poteaux, Toulalan, un zest de Juninho et de Cris. L’OL a beau être mis au placard, un ancien parrain ne quitte pas la famille sans ses bijoux et un peu de fierté. Ca n’empêche pas Réveillère, Boumsong, Ederson et Delgado, mais ça peut suffire.

Frédéric Brandao

D’aucuns penseraient qu’il s’agit d’un exploit lyonnais si ce succès n’était pas aussi prévisible. Diouf avait annoncé une passation de pouvoir, Lloris s’est permis un clin d’œil à Mandanda. L’été approchant, Benzema avait quant à lui prévu de se faire remarquer, certainement pour mieux rester. Quand bien même Erbate est parti, Hilton-Civelli est le seul argument que l’OM pouvait opposer au caïd.

Gerets le savait, mais il n’imaginait pas que Brandao allait participer à la discussion. La défaite de Marseille est facile à résumer : Brandao, Civelli, un zest de Hilton. L’OM a beau avoir descendu Lille de sang-froid, un apprenti parrain pisse souvent dans son froc au moment de prendre la place du pater. C’est une image : Brandao, lui, n’a pas hésité à dézinguer Ederson en pleine surface. M. Lannoy n’a pu fermer les yeux, au grand dam de Legarda. Bonne nouvelle : c’est sûr, Ederson est bien le nouveau Juninho, même si Puel préfère faire entrer l’ancien pour tirer les coups francs.

Le mardi, c’est Civelli

Une telle mésaventure n’arriverait pas à Civelli. Le Vestiaire avait déjà salué ses efforts. Il poursuit sa formation en alternance du haut niveau. L’Argentin a découvert dans la semaine l’existence d’un poste appelé libéro. Ca permet à un défenseur de jouer dans l’axe derrière tous les autres, si possible en évitant de s’y mettre en plein match sans prévenir les copains. Il faut apprendre à lire le jeu adverse, mais bonne nouvelle : rien n’interdit de balancer avant le match qu’on sent le titre. Avant la déplacement à Nancy, Gerets prévoit de faire apprendre en urgence le hors-jeu à son héros d’Ukraine. Avec une surprise de taille : libéro et hors-jeu ne s’accordent pas.

Pendant ce temps-là, Gourcuff continue de se régaler dans les matches amicaux. La compét’ reprend ce week-end.

Les questions interdites : La carrière de Benzema est-elle déjà finie ?

SOCCER-EURO/

Il n’a même pas marqué contre Nantes. Lyon doit-il se réjouir que Benzema ait annoncé son intention de rester ? Autopsie.

Il fout rien en Equipe de France

Les places sont tellement chères chez les Bleus. Trezeguet rôde toujours, la nouvelle génération Gignac-Hoarau arrive pour reprendre le flambeau. L’émulation a créé Alassane. Saha n’a pas dit son dernier mot, Govou non plus. Benzema, en déficit de confiance, perd chaque jour du terrain, aux yeux du pragmatique sélectionneur. Aujourd’hui, le profil de l’attaquant moderne, capable de marquer, déborder, centrer, jouer dos au but, combiner, frapper les coups francs et défendre, ça ne fonctionne plus. Dans une équipe de France en pleine confiance où les attaquants se succèdent et plantent jusqu’à plus soif, ne pas marquer est un vrai signe. Et puis, Luyindula et Savidan reviennent en forme. Ils ne vont quand même pas avoir peur d’un mec qui ne marque que 5 buts en 22 sélections, soit remplaçant, soit ailier, entre Papin, Trezeguet et Henry et Platini. Pas du tout vexé, Ouedec affirme que le championnat de Chine, c’est déjà pas mal de pression.

Il fout rien en C1

Cet incapable de Benzema a manqué l’occasion du 4-3 au Camp Nou. Si Lyon n’arrive pas à rejoindre les demi-finales de Champion’s League, ce n’est donc pas à cause de son niveau trop juste. Si Benzema avait inscrit 12 buts en 19 matches en trois saisons, à 22 ans à peine, si Benzema avait marqué un but tout seul au futur champion d’Europe l’an dernier, si Benzema marquait en moyenne un but toutes les 123 minutes, si Benzema situait déjà son ratio entre Papin (but toutes les 106 minutes), Trezeguet (1/134 minutes) et Henry (1/163), le jugement serait peut-être différent. Mais pas de demi-finale, c’est rédhibitoire pour juger. Manchester veut mettre combien sur Ribéry ?

Il fout rien en Ligue 1

Au même âge, comme le révélait Le Vestiaire, Papin, Trezeguet, Henry, Madar, Loko et Ouedec n’avaient pas marqué 40 buts. A nombre de matches équivalent, 109, seul Ouedec navigue dans les mêmes eaux que l’ange déchu lyonnais. Le Breton quitta Nantes sur un doublé contre le Spartak et une proposition de contrat de l’Espanyol Barcelone. A quoi bon marquer des buts, se demande encore Roger Boli. Désiré par l’Angleterre et l’Espagne – pas celles de Govou – Benzema aurait donc quelque chose en plus par rapport aux deux meilleurs buteurs de 93/94. A choisir entre la technique, la vitesse de course, la vitesse d’exécution, le sens du but et une saison d’attaquant de pointe sans soutien à 14 buts. Luyindula n’a aucune raison de rougir d’être titulaire en équipe de France.

Pourtant, Gignac le toise du haut de ses 22 buts. Hoarau s’est blessé exprès pour lui prouver que même sans jouer tous les matches, le buteur c’est lui. Jelen lui fond dessus, Gameiro trouve que Kevin ça sonne mieux que Karim. Bekamenga fait ce qu’il peut. Tous ces joueurs, hormis un, ont aujourd’hui plus de chances de figurer dans l’équipe type de l’UNFP en fin de saison. Bizarrement, Manchester n’en veut aucun. Benzema boucle sa deuxième saison pleine en L1. Deux, ça suffit aussi pour Kader Keita. Benzema marque moins cette saison, seulement 14 buts. Luyindula hésite : vanne ou pas vanne ? Dans un grand club, Benzema aurait conservé son niveau, sa concentration, sa motivation et aussi les occasions de but de la saison dernière. Dans un grand club, peut-être Juninho aurait-il été remplacé après avoir prévenu son employeur qu’il prendrait sa retraite à 55 ans, soit l’hiver dernier. Et, comme le résume le dicton : met Keita et Ederson à la place de Henry et Messi, et pour de bon Eto’o s’appellera Camara. Drogba marquait-il 25 buts à chaque saison à Guingamp ? Et au Mans ? La SNCF n’a pas tort : Lyon et Le Mans, aujourd’hui c’est même distance et même tarif.

Partir, c’est mourir ?

Incontournable en équipe de France, indiscutable à Lyon, meilleur attaquant de Ligue 1, terreur en Europe, Karim Benzema aurait encore trop de choses à prouver pour partir retrouver le haut niveau. Puel doit certainement lui enseigner comment encore mieux attaquer tout seul. Moussilou se souvient avoir eu quelques conseils, mais les championnats du Golfe sont plus relevés. S’il veut pouvoir se frotter à la concurrence d’un grand club, l’expérience d’un Keita, d’un Pjanic ou d’un Mounier n’aura pas de prix. Et à un an de la Coupe du Monde, un club en crise, c’est la stabilité assurée. Bafé Gomis approuve.

Grandir, c’est partir

La seule question encore légitime à poser, c’est : Benzema a-t-il déjà joué dans un grand club ? La réponse est ambigüe. Il a effectué sa formation dans un grand club, Lyon, avant d’être prêté contre son gré à un club moyen, Lyon. Nous sommes alors à l’été 2007, il explose parce que le malin recrutement lyonnais lui permet de compter sur Juninho. Malheureusement, le Brésilien part l’hiver dernier. Orphelin, Benzema se sent comme un surdoué avec des gens de son âge. Il est perdu : Fred lui manque, il déclare vouloir rester jusqu’à ce que Lyon soit champion d’Europe, puis au moins un an de plus. La perte de temps est enclenchée. S’il reste, sa dépression va devenir chronique, sans même qu’il s’en rende compte. Ses performances déclinent déjà depuis 6 mois. Pour avoir cru au grand Lyon, il a du mal à croire au petit Lyon. D’autres se sont aussi laissés avoir.

La seconde question légitime, qui découle de la première, c’est : a-t-il le niveau pour s’adapter dans un grand club ? En d’autres termes, Benzema est-il condamné au Vieira du Milan AC, à l’Anelka qui part au Real ou au Gourcuff qui quitte la Bretagne ? Le Vestiaire y a totalement répondu : Benzema a déjà les qualités de footballeur et les statistiques d’un joueur de haut niveau et surtout il y a déjà évolué pendant un an et demi en survolant adversaires et partenaires de son talent. Bafé Gomis se demande où est le rapport, ses formateurs un peu moins.

Pendant ce temps-là, Karim Benzema n’a plus qu’une seule question à se poser : a-t-il plus à gagner en stagnant à Lyon ou en s’entourant de grands joueurs ? Ribery a bien une petite idée, Henry aussi. Qui répond le premier ?

Le roman du perd OL : Plus qu’à Puel

lana

Le grand Lyon a signé son grand come back hier soir en étrillant Nantes, le dernier club à lui avoir subtilisé un titre de champion. L’effet Govou.

Lyon conquérant, Lyon offensif, Lyon retrouvé. Claude Puel a été exaucé hier soir. Il voulait une réaction d’hommes après Valenciennes, il l’a eue. Juninho peut bien resigner une saison de plus, si l’OL joue le même football qu’hier soir contre Nantes, alors Metz, Strasbourg, Grenoble ou même Tours pourraient bien souffrir l’an prochain à Gerland. Contre un adversaire en pleine confiance, Lyon a signé sa plus large victoire à domicile. Il fallait le faire, comme signer N’Daw pour 3 millions diront quelques esprits chagrins. Pas la peine d’insister, Pascal Praud n’arrêtera ni la poésie, ni les costumes crèmes.

Allez, allez, les panaris

En louant son côté petit perso, Bernard Lacombe avait prévenu que seul un grand Benzema pouvait permettre à l’OL de s’en sortir. La justesse de son analyse dépasse donc le transfert de Delgado. Delgado, justement, était déjà titulaire à l’aller. Il avait été transparent. Hier, il a donné un but à Makoun. De là à l’aligner au Camp Nou, il n’y a qu’un pas, regrette sûrement Puel. Le passé, c’est le passé, avec des « si » le Barça en aurait mis neuf. Chelito ne comprend pas, il se souvient pourtant d’avoir joué. A l’aller, il se souvient aussi que Nantes avait gagné 2-1 et hier soir, l’avantage psychologique était forcément du côté nantais.

47 buts encaissés en 34 matches, ça vaut mieux qu’un doublé d’Audel. Mais Lyon, bouffi de l’orgueil du champion, était décidé à tout casser hier soir, quitte à renverser la boîte de Prozac de Da Rocha. Un centre de Juninho, la défense nantaise oublie son deuxième poteau, rien de très original. Ederson qui remet le ballon à Makoun, à peine suffisant pour que Guillon se dise qu’un mec seul dans les six mètres à la 10e minute, ça la fout mal. Comment ça, Guillon ? 1-0, l’avantage psychologique est effacé. Le champion 2001 sortant n’a pas le temps de gamberger. Deux touches aux abords de la surface lyonnaise, trois passes réussies d’affilée, la réaction du FCN transcende la bande à Baup. Lyon tremble et recule. Un choix judicieux : Le Havre s’en était dispensé la semaine dernière à Louis-Fonteneau, et n’avait gagné que 2-1.

C’est donc sur un contre rapide comme Daniel Leclercq que le talent va parler. Moins celui de Delgado qui offre le but à Makoun, que ceux conjugués de Guillon, N’Daw, Pierre et Tall. 2-0 avant la mi-temps, l’exploit est en marche, Gerland en fusion. Benzema un peu moins ; mais pour se sortir de la charnière Poulard-Pierre, ne faut-il pas s’appeler Morel, Gignac, Ilan, Paillot, Deroin, Luyindula, Giuly, Schmitz, Erding, Gourcuff, Chamakh, Hadji, Piquionne ou Licata ? A croire qu’il a quitté le club depuis plus de deux mois, comme Le Vestiaire l’avait dit.

Duga rit

A cet instant, Lyon ne peut pas laisser passer sa chance. L’agressivité et la solidarité sont revenues : Cris est dépassé par Bagayoko, mais au courage il multiplie les fautes pour l’arrêter. L’attaquant nantais n’est pas pour rien le 3e meilleur buteur du club avec 4 buts. Boumsong se charge de Bekamenga : ne dit-on pas dans le milieu que laisser le Camerounais se retourner, c’est être sûr de récupérer une touche ? Pendant que Duga loue la prestation nantaise, la réalisation de Canal propose une compilation des gestes de Jean-Jacques Pierre. Contrôles en touche, ballon sous la semelle, une-deux en corner, tout y passe, le Desailly haitien serait donc plus Haitien que Desailly.

Contre toute attente, Nantes a un genou à terre ,mais n’abdique certainement pas, à l’image d’Abdoun à qui il ne manque qu’un ballon, puis un contrôle réussi, puis une conduite de balle, puis 30 mètres, puis une frappe pour tenter la frappe. Lyon tient sa proie et ne la lâchera pas. Boumsong voulait de l’amour, Mounier va en donner à quelques minutes de la fin, en devançant Guillon. Guillon ? Reconnaissant, le public lyonnais a failli scander « Pjanic, Pjanic ! »

Pendant ce temps-là, Toulalan veut gagner à Marseille et Toulouse. Le 8e titre est proche.

Le roman du perd OL :
Aulas, mille fois Aulas

lolot

Stéphane Bré a tout vu, et il n’a pas sifflé penalty. La larme à l’œil, le président du Mans songe à faire une offre à Benzema.

« Je le dis, on a fait le match qu’il fallait. » Claude Puel est soulagé. L’OL n’a pas retenu les titularisations de Clerc et Kallström comme faute grave, ça évitera le licenciement. Mais le rendez-vous Assedic est déjà pris. Pour l’instant, il est prévu en juin, mais son président a le bras assez long pour l’avancer. Un peu moins pour que son équipe conserve les deux victoires d’avance d’il y a sept journées. Après avoir accroché le grand Monaco, l’OL s’était pris à rêver. Mais tutoyer l’Olympe quand il ne connaît pas, c’est prendre le risque de le froisser. « La victoire face à Lyon revêt toujours une saveur particulière, parce que c’est une équipe très difficile à battre. » Rennes, Metz, Paris, Nantes, Lille, Auxerre : Alou Diarra n’était pas obligé de se foutre de leur gueule, mais ça exorcise ses démons romains.

Pjanic à bord

En face, Bordeaux, c’est un autre monde. Lyon y arrivera peut-être, mais il faut être patient. Une défense centrale qui court, un milieu de terrain qui se fait des passes, des ailiers qui restent du bon côté de la ligne de touche, pas de cinquentainaire, c’est pas donné à tout le monde. M. Bré ne s’est pas trompé de grand club. Pjanic, peut-être, mais ça change pas grand-chose. Puel précise : « Dans les intentions, mon équipe était là. » Les intentions, c’est comme les 5-3 à Bucarest, ça suffit pas toujours. Aujourd’hui, tout le monde rêve de la meilleure attaque d’Europe Benzema-Chamack. Hélas, les gaziers russes ont fait faillite, pas Tottenham.

Aulas la la la vie en rose

« A Bordeaux, cela s’est joué sur trois fois rien. Bon d’accord, il s’appelait M. Bré et non pas trois fois rien. » Nice est bien d’accord avec lui, Legarda aussi. Qu’en pense la presse ?

« Si les joueurs sont ce qu’ils valent et s’ils ont le mental qui était le leur à Bordeaux, alors je ne peux qu’y croire. » Keita pourrait très bien être titulaire au Barça.

Le président de l’OL a également précisé qu’une non-qualification en Ligue des Champions provoquerait « un écart de 20 à 25 millions d’euros » dans le budget du club et qu’il saurait aussi faire face à une septième place au classement. Ca fait combien de Fred ?

« Cela serait juste plus difficile d’attirer des joueurs de très haut niveau. » Makoun, Pjanic, Piquionne, Clerc, Reveillère, Kalstrom, Bodmer, et Keita ne voient pas bien où il veut en venir. Benzema, Lloris et Toulalan un peu plus.

« C’était l’homme idoine à l’époque. Je bénis le ciel de l’avoir choisi sur proposition de Bernard Lacombe. Si nous ne gagnons rien cette saison, ce ne sera pas de la responsabilité de Puel. C’est l’an prochain que l’on saura ce qu’il peut apporter. Si nous avions fait une seconde année avec Alain Perrin, le groupe aurait explosé. Parfois, il n’y a pas que le résultat qui compte. » Il y a un an jour pour jour, il n’avait confirmé que Perrin. Quelques jours avant, Le Vestiaire allait dans le même sens. Cette fois, Lacombe semble lui aussi  jouir de la même confiance.

Lloris. Quelques sorties aériennes qui remettent du baume au cœur à Mandanda. Pour Landreau, il faudra faire encore un peu plus.

Clerc. Son centre en retrait, au nez et à la barbe naissante de Lloris, était une merveille. Dommage, il avait bien vu Chamakh.

Cris-Boumsong. Pas de jaloux : ils ont escorté Chamakh vers le but sur la moitié du terrain, un bon mètre derrière au cas où Toulalan voudrait intervenir.

Kallström. Un bon centre derrière les buts et quelques bonnes combinaisons avec Gouffran, Chalmé, Wendel et même Traoré.

Toulalan. Il a donné tout ce qu’il avait, ça a permis à Lyon de dominer sept minutes.

Makoun. Dans un grand jour. En cassant la gueule à Chalmé, il a empêché la meilleure chance de son équipe de voler un point.

Juninho. On sent qu’il a un potentiel sur coup-franc, le meilleur est probablement à venir. A ne pas juger trop hâtivement, sinon il prendra un rouge avant la mi-temps.

Keita. Si la presse a été voir Govou dans la semaine, ce n’est pas un hasard.

Ederson. Et puis quoi encore ?

Benzema. La seule occasion de Lyon est pour lui, avec quatre défenseurs accrochés à ses mollets. Ronaldo les mettait. Mais Ronaldo a quitté les Pays-Bas à 20 ans.

Piquionne. Qui ?

Une victoire du PSG et Aulas pourrait même rédiger la lettre de démission de Puel. Ca sentirait trop le Pathé.

Ligue 1 : L’OL, mdr

zut

Le match de ce soir aura une importance capitale. Moins pour le titre que pour dessiner l’effectif girondin de la rentrée. Et si Lyon osait le pari Delgado ?

Tigana n’était pas disponible, Alou Diarra trop concerné et Tony Vairelles, personne n’y a pensé. C’est donc Aimé Jacquet qui s’y est collé : parler du choc Bordeaux-Lyon. Bordeaux serait donc en forme, Lyon sur le déclin. C’était déjà le cas il y a un an, Jack perd un peu la notion du temps qui passe. Contrairement à l’an dernier, c’est Chaban qui reçoit cette fois. Les convives seront nombreux, la table présentera bien et pourtant Lyon n’aspirera qu’à une chose : pourrir le repas comme au bon vieux temps. Réveillère taperait bien dans l’épaule de Wendel avec ses crampons, mais ça supposerait qu’il a encore un genou et qu’il peut courir. Même le médecin de l’OL en doute. Les temps changent, les gros durs d’hier ne sont plus ceux d’aujourd’hui, la femme de Fred n’en est que plus épanouie : elle a appris à aimer la variété française.

Bordeaux s’est préparé pour prendre une autre dimension depuis quelques semaines. Des matches moches à voir, des buts marqués, aucun encaissé et un recours minimal à Ramé. Ca rappelle à Coupet, non sans nostalgie, qu’il a été un jour gardien à Lyon et même champion de France. La solidité n’a pas de prix, elle permet de gagner des titres, elle évite même de s’extasier sur un 4-3 arraché à Monaco. Ce soir, Bordeaux a une opportunité unique, la première depuis la dernière, qui était déjà contre Lyon, celle-là même suivait le Lyon-Bordeaux de la saison dernière.

La presse est anonyme

Mais cette fois, c’est sans filet, comme disait Godwin Okpara à sa petite fille. Un match pour tuer le champion vacillant, chez soi, peut-être même avec du public : Bordeaux ne peut pas manquer son rendez-vous. Il serait même indécent que les hommes en Blanc ne retrouvent pas une partie de leur jeu pour marquer le coup. Tout est réuni. Cris et Boumsong ne vont pas se mettre à stopper Chamakh alors que Lloris est le seul gardien de Ligue 1 à avoir tremblé devant Jelen, Pino et Klasnic. Juninho ne va pas pouvoir tirer les corners et les coup francs pour son jubilé, son médecin va l’obliger à en laisser un peu à Ederson. Kallstrom et Bodmer n’auront pas de maillot floqué Essien et Tiago, Lyon ne va pas subitement se mettre à jouer et dominer ses matches. « Le Barça sur Pjanic ? », n’aurait donc été écrit que par Foot Transferts. Makoun ne va pas faire peur à Alou Diarra, lui a quand même joué avec Seydou Keita. Kader n’est pas de la même famille, confie Claude Puel à son psy toutes les semaines. Lyon n’a plus disputé le moindre gros match depuis Barcelone à Gerland. Mettre des coups, ça fatigue et les Lyonnais ne savent plus faire, surtout sans Toulalan. Ils ont essayé contre le Bayern, Ribéry a bizuté Gassama, qui n’est pourtant pas le plus lent de l’équipe. Ils essaieront encore, mais le cœur n’y est plus. Quant au talent, il hésite entre le Real, Barcelone, le Bayern, l’Italie ou l’Angleterre. Il plierait le match avec trois buts que personne ne lui en voudrait, même pas Domenech.

Trois hommes et un Gouffran

Ce soir, ils seront trois Bordelais à jouer leur instant Le Vestiaire. Les autres aimeraient, mais faut quand même pas déconner. D’abord Gourcuff. Il ne lui reste qu’un match pour prouver sa véritable valeur. Ses deux dernières saisons en disent long sur ce qu’il est capable ou pas de réaliser. Il sait faire des râteaux, mais pas vraiment être décisif dans les grands matchzs. Ni contre Chelsea, ni contre Rome, ni en équipe de France, ni contre Lyon à l’aller. Ca fait beaucoup, penserait le Ronaldinho du PSG. C’est donc un joueur à la technique fabuleuse dont il ne se sert que contre des pupilles ou des réservistes comme la Roumanie. Les Havrais et Parisiens aussi en gardent un très mauvais souvenir. C’est de loin le meilleur 10 de l’Hexagone, mais surpasser Dalmat ne rend pas supérieur à Ribéry. Il n’est et ne sera sans doute jamais Zidane que par intermittence. Si Milan s’en est débarrassé, ce n’est pas un hasard alors que les mêmes ont recruté Ronaldinho et pistent Mexes. Sa seule issue s’il ne bat pas Lyon, sera de rester à Bordeaux. S’il part, sa carrière est finie. Trop tendre, pas assez aguerri, trop jeune, il n’est pas de taille à lutter avec le haut niveau. Quelle est sa vraie place ? « Sur le banc , » s’écrie un entraîneur italien sur la sellette.

Du marouale lot-et-garonnais

Ensuite, Chamakh. Lyon sera également son match, mais à l’inverse de bébé Zizou, lui peut prendre une autre dimension et n’a rien à perdre. La grande saison bordelaise est la sienne et un peu celle de Diarra.  Sur les bancs aiguillonnais, en attendant l’UNSS, ou aux côtés de Marcel Renard sur les terrains néracais, à quelques pas seulement du parc Laubenheimer, il ne savait pas s’il préférait l’incarcération ou une carrière pro. Il a fait le bon choix, bien aidé par Darcheville. Longtemps, Le Vestiaire s’est demandé secrètement pourquoi Blanc l’alignait seul, devant, sans Cavenaghi, mais avec Gouffran pas loin. Maintenant on sait : parce que Cave est un joker et Marouane indipensable et surtout meilleur. Quoi Gouffran ? Depuis que Blanc a donné le droit au Maroilles marocain d’essayer de marquer en plus de pourrir les défenseurs adverses, il ne s’en prive plus. Cris, quand il était joueur de foot, disait que Chamakh était l’attaquant de L1 le plus difficile à marquer. Il va finir par le penser. Depuis la 17e journée, il a marqué 8 buts qui ont rapporté des points, plus quatre passes décisives. Il est décisif quasiment tous les deux matches. Soit beaucoup plus que son comparse qui n’a pas joué tous les matches. Quoi Gouffran ??

Enfin, Diarra. Ca pouvait être sa saison, malheureusement à ce rythme Lyon va finir par se réintéresser à lui pour de bon. C’est sa dernière chance pour rompre les négociations. Sa délicieuse parenthèse lituanienne en équipe de France n’est qu’un début. Mavuba s’est senti moins seul avec l’étiquette du nouveau. Quel était donc ce Diarra qui joua une finale de Coupe du Monde ? Domenech n’est pas sans ignorer qu’il a toujours le profil de Vieira, toujours sans le niveau. Ducasse peut protester, Diarra n’a pourtant pas de concurrent dans l’effectif bordelais. Ca ne doit pas l’empêcher de méditer : Planus aussi pensait qu’Henrique était un gentil réserviste, ça ne lui a pas rendu service. Un vieux proverbe dit : Jean-Michel Ferri n’a-t-il pas connu Istanbulspor et Liverpool dans la même année sans être un international turc ?

Il y a aussi les autres : Wendel, Fernando, Jurietti, Planus, Jussie, Gouffran, Bellion. Ils ont tous fini par Ramé. C’est mieux que rien, et surtout que l’an prochain si Lyon ne tombe pas à Chaban-Delmas. David Jemmali et Valdeir préparent déjà leur retour.

Ligue 1 : Linge sale et les sept nains

x

Neuf journées à disputer et Grenoble peut toujours être champion. Lyon aussi, mais est-il sauvé pour autant ?

Lyon. Un point d’avance suffira-t-il à offrir un beau cadeau pour la retraite de Juninho ? Le champion en titre doit encore se déplacer à Bordeaux, Marseille, Toulouse et surtout Valenciennes, la meilleure équipe de France actuellement. Ce sera sans Benzema et Toulalan en pleine formation LEA.

Marseille. Le titre pourrait se jouer au Vélodrome, là où le PSG a gagné 4-2. L’OM reçoit Toulouse, Lyon et Rennes, mais doit aussi se déplacer à Lille. Papin et Waddle ne voient pas où l’on veut en venir, Beto Marcico, Aziz Bouderbala,  Per Frandsen, et Balthazar non plus. Le nombre de points sera le résultat d’un savant calcul entre les occasions manquées de Brandao et les apparitions de Zubar.

Bordeaux. Lorsqu’il voit que le calendrier lui propose Lyon à domicile et Rennes à l’extérieur comme adversaires, Blanc y croit. Surtout lorsqu’il voit l’absence de Cavenaghi. Chamak va enfin pouvoir devenir buteur, Bellion et Gouffran aussi. Pour les 2 derniers on plaisante. Un retour de Zidane n’est pas à exclure.

Toulouse. Une seule défaite depuis le 11 novembre, même si c’était à Monaco. Si Domenech n’a pas inoculé le syndrôme Savidan à Gignac, Toulouse sera leader dans trois journées (Caen, Nantes, Grenoble). Sinon, le Toulouse-Lyon de la dernière journée décidera qui ira en UEFA.

Lille. La carrière de Michel Bastos se décide maintenant. S’il est champion, il ira au Bayern. Sinon, Kader Keita sera heureux de lui faire découvrir les arcanes de Tola Vologe.

Paris-SG. Makélélé n’avait pas plus prévu de jouer en avril-mai que la saison prochaine. Il ne révisera pas non plus son Espagnol. Son club compte énormément sur lui. A part ça, pas grand-chose.

Rennes. Le club breton est loué comme la formation plus athlétique du championnat, l’équipe du futur avec un super attaquant, le blessé Briand, et ses 8 buts. Il paraît que Lyon a 8 points d’avance.

Valenciennes. Douze matches sans défaite, avec Darcheville, ça permet de voir venir. Comme le titre se jouera à 60 points, VA devrait être sacré bien avant la dernière journée de championnat.

LdC : Sur les traces de Pepe Carvalho

colages

Comme de coutume,  l’homme du match aura été Christian Jeanpierre. Il l’annonce d’entrée : « J’ai beaucoup lu pour préparer ce match, pour ne rien vous cacher Jean-Michel. » L’Equipe, France Foot et Le Bien Public ont bon dos.

En analysant le coup-franc de « Juni », Christian, mis en confiance par Jean-Mi, se lance dans une analyse pointilleuse de l’action lors d’un énième ralenti. Il a bien perçu que Valdes était nul et qu’il n’était plus dans ses buts lors de la frappe. Mais pour lui, l’image est plus complexe : « Il veut sortir ! » Larqué, préoccupé par la polio naissante de son camarade, le recadre d’un amical : « Il sort. » Christian est magnanime : « Il sort. »

Le reste de la partition, Christian va la jouer en solo, ou presque. 87 e minute, Cris balance une mandale à Messi, qui s’écroule. « Il surjoue ! », hurle Astorga, comme si Domenech lui avait fait un sourire. Christian avait pris les devants. Lorsque Boumsong, une fois de plus débordé, balance un coup d’épaule qui passera pas moins de quatre fois au ralenti en gros plan, Christian est d’accord avec M. l’arbitre, « il n’y a rien ».

Christian conseille souvent les Lyonnais de sa cabine : « Surtout ne pas sauter ! » Ils devraient même se baisser. Christian aime le foot, mais il différencie mal ses règles de celles du tennis, assez proches les unes des autres : « Balle de match », gémit-il à tout-va lorsque Benzema s’apprête à servir hors-jeu.

Le mouton empaté

Christian est un observateur avisé des choses du football. Alors que Kallstrom est rentré depuis cinq minutes et qu’il fait demi-tour pour la deuxième fois parce qu’Alves le rattrape en marchant, il choisit de ponctuer : « Kallstrom me semble avoir des cannes ! »

Mais Christian a progressé et il n’attendra pas la fin du match pour le montrer. Il a si bien préparé son affaire que les joueurs n’ont plus aucun secret pour lui, à commencer par Xavi : « Même quand on est capitaine, on peut être averti. » Il a raison, désormais les cartons jaunes sont autorisés pour tout le monde, et à tous les endroits du terrain. Mais Xavi avait dû refiler son brassard en douce, il n’en portait pas. Puyol, oui. Les Lyonnais aussi il les connaît : « Centre de Makoun de la droite. » Etonnant, Keita est milieu droit, Makoun joueur d’axe. Puel aurait-il profité d’un plan de coupe pour les inverser ?

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr :

Juninho ressemble-t-il à Ben Stiller ?
Oui.

Valdes est-il le plus mauvais gardien du monde ?
Mickaël Landreau était-il à l’Euro ?

Lyon a-t-il réalisé un exploit ?
Faire match nul avec une équipe qui n’a joué qu’une mi-temps s’en rapproche forcément. Après tout, ce n’était pas un des plus mauvais Barça jamais vu hier soir. Maintenant, la base défensive catalane était si forte qu’on ne pouvait pas en demander davantage. L’Espanyol ne joue-t-il pas les premiers rôles en Liga ?

Valdes pourrait-il jouer au tennis ?
C’est plutôt bien vu. En effet, sur le but de Juninho, Patato rappelle furieusement Bruguera montant à la volée. Il se casse la gueule dans le filet. Même Coupet aurait brillé hier soir.

Puel plaisantait-il à la mi-temps en évoquant les deux ou trois buts d’avance qu’aurait dû compter Lyon ?
Non.

80% des journalistes disaient-ils des conneries avant le match ?
Les journalistes continuent-ils de dire des conneries après ce match ?

Lyon a-t-il beaucoup plus de chances de se qualifier à l’extérieur qu’à domicile, surtout en n’ayant pas gagné à l’aller ?
Henry-Messi-Eto’o joueront-ils à Marseille la saison prochaine ?

Pourquoi le Barça a semblé si fort en seconde période ?
La seconde mi-temps a été un peu différente de la première. Barcelone se sentait toujours mal, mais Lyon n’avait plus rien. Toulalan était le seul à courir, de la trentième à la soixantième,avant de sortir. Ederson a passé son temps à courir derrière Juninho pour lui piquer sa bonbonne, Delgado a joué une demi heure, mais personne ne s’en est aperçu (bizarre, il était parait-il très bon à Nancy… au Mexique aussi). Encore plus étonnant, Henry marque un but.

Puel a-t-il réussi son coaching ?
Evidemment, oui. Remplacer Ederson à la dérive par Delgado est un choix payant, il n’avait pas Fred sous la main. Garder Juninho sur le terrain en espérant un deuxième coup-franc miracle est signe d’ambition et de confiance. Puel n’est pas cet entraîneur hésitant qui mérite plus d’habiter à Lille qu’à Lyon.

Pourquoi Puel a-t-il frénétiquement engueulé Bodmer, Makoun, Keita et Moussilou ?
Alex Ferguson a la réponse. Quand on est capable de mener chez soi contre Barcelone, de limiter l’action de Messi, avec Benzema devant (qui peut marquer à tout moment tout seul), prendre un but sur coup de pied arrêté contre le Barça, la seule équipe encore en course qui n’aime pas ça, ça situe un potentiel.

Christian Gourcuff pourrait-il entraîner Barcelone ?
C’est encore une fois très bien vu. Bien que hier soir Barcelone aurait plutot mérité la L1 que la LdC, Guardiola n’a pas pensé à faire ce que Lorient avait réussi. Lyon n’a fait que jouer bas, et coupé le champ d’action de Messi. A quatre contre un, ça aide. Le Barça aurait dû en profiter pour déséquilibrer la défense ailleurs que du côté de Messi. Utiliser les deux côtés, une invention géniale qui n’est visiblement pas encore autorisée en Espagne.

Et si Lyon n’avait pas tiré sur le poteau ?
Et si Barcelone n’avait pas tiré sur le poteau ?

Delgado est-il aussi nul ou plus nul que Fred ?
Fred aidait les autres équipe à marquer en plus de ne pas marquer, il était donc plus complet. Mais Delgado n’a pas dit son dernier mot.

Benzema peut-il finalement rester après un tel match ?

Avez-vous lu Le Vestiaire ? Boumsong, Makoun, Grosso ou Ederson tiennent une piste.

Juninho aurait-il gagné à Bwin ?
Non.

Y a-t-il une faute de défense sur le but de Henry ?
Henry était-il tout seul au deuxième poteau ?

Messi est-il surestimé ?
La vérité d’un match n’est pas celle d’une carrière.

Cris est-il redevenu le patron ?
Il est certain qu’il a retrouvé son niveau d’il y a deux ans, quand il était fort. D’ailleurs, il y a deux ans, il aurait sans doute oublié de marquer un mec comme Henry sur corner.

L’Edito : Bordeaux peut-il encore éviter la Ligue 2 ?

gloik

Loeb aura droit à son article cette semaine. Pas Grange, il a déjà 24 ans.

Il reste 42 points à distribuer. Valenciennes en a 21, Bordeaux 43. Le Vestiaire ose la question interdite : et si les Girondins descendaient ? Deux nuls, qui ne sont ni Tremoulinas, ni Diawara, et une défaite sur leurs trois derniers matches ; même Le Havre a fait mieux. Ce matin, les hommes de Laurent Blanc sont reléguables. Lyon, et ses six points en deux matches face aux cylindrées niçoises et havraises, est assuré du titre. Cinq points d’avance sur l’OM,  quatre sur le PSG. C’est plié. L’effet Hoarau, probablement. Ce même effet qui a permis à la France de réaliser des mondiaux de ski exceptionnels.

Il faut chauvet Ian Piccard

Des médailles en grand championnat, c’est en effet plutôt rare, nous soufflent Montillet, Deneriaz, Crétier, Masnada, Vidal, Amiez, Piccard, Cavagnoud, Pascal, Chauvet ou Pequegnot. Au passage, les observateurs avisés auront pu apercevoir la confirmation de la toute jeune machine Lizeroux. Alors que Grange ne fait rien, comme d’habitude. Le Vestiaire fait son mea culpa, ce n’est pas le nouveau champion. Il n’a jamais rien ramassé, ni en Coupe du monde, ni en grande compétition. Il n’a pas le troisième plus beau palmarès de l’histoire du ski tricolore. Un champion ne serait en effet pas passé au travers de la sorte. Miller, Reich, Moelgg, et Kostelic peuvent en témoigner.

Courteau fromager

Il sera en revanche plus difficile de témoigner en faveur de Lièvremont, qui serait tout aussi efficace que Domenech à la place de Domenech, sauf qu’il pourrait au moins profiter de quelques joueurs corrects, ce qui ne court pas les stades du Top14. Même si dans un cas comme dans l’autre la notion d’équipe semble assez méconnue. Ce qui n’est pas le cas du vainqueur du tournoi WTA de Paris. L’effet Courteau est un bel indice. Qu’avait donc bien pu dire Le Vestiaire à ce propos ?

Pendant ce temps-là, Escalettes espère jouer au moins une compétition internationale dans les dix prochaines années.

Ligue 1 : Marché plus

inter

Le Mertocard touche à sa fin et tous les clubs n’ont pas trouvé leur Darcheville.

Auxerre. La zone rouge se rapproche, Oliech est toujours là. Jean Fernandez n’a plus d’idée. Avant, Maoulida traînait toujours dans les parages l’hiver, mais l’Abbé Deschamps l’a déjà excommunié. Qui sera le Roux de secours ?

Bordeaux. Pas besoin de renfort pour remporter la Ligue 1. Tout au plus, faire prolonger Laurent Blanc. Les derniers matches l’ont convaincu que Henrique et Chalmé pouvaient atteindre les huitièmes de la Ligue des Champions l’an prochain. A moins que Triaud ne lui ait déjà donné procuration pour utiliser 15 millions l’été prochain.

Caen. Ca fume, ça boit, ça rigole, et on ne parle pas que de Dumas et Savidan. Le dernier a failli partir, mais l’hygiène de vie lyonnaise, c’est pas trop ça.

Grenoble. Boya est arrivé pour aider l’attaque iséroise à supporter l’absence de Moreira. Trois ans déjà. Bazdarevic ne va pas en sortir Grandin. Nassim Akrour n’est donc pas Trezeguet.

Le Havre. L’escroquerie Fauré a coûté cher. Franquart est venu apporter sa taille derrière à défaut de son expérience. Marange aussi, après tout Cohade est un bon exemple pour percer en Ligue 2. Mamadou Diallo saura les accompagner, comme à son époque nantaise, à moins que la Ligue n’accorde une dérogation exceptionnelle pour un échange immédiat de championnat avec Lens ou Angers.

Le Mans. Le Tallec a trouvé une place de titulaire, c’est donc le calme plat. Il y avait bien Yohann Pelé, mais ça le fait chier de se faire à bouffer. Au moins au Mans, il a  Mezzo Di Pasta pas loin.

Lille. Tout va bien et Mavuba a coûté cher. Kader Keita n’a pourtant jamais été aussi bon marché.

Lorient. Gourcuff est un gros malin, Picsou aussi. Calvé et Obertan en prêt, ça va pas hypothéquer les travaux du stade.

Lyon. Défense latérale, défense centrale, ailier droit, ailier gauche, meneur de jeu, attaquant de soutien, tous les postes sont verrouillés. Le Mercato parfait, en plus ils ont gardé Fred à bon prix. Le podium est en vue.

Marseille. Givet a filé à Blackburn, mais il a oublié la photo dédicacée de Zubar. Après de longs et loyaux services, Cesar a enfin trouvé un club pigeon pour l’accueillir. Brandao et Wiltord aussi.

Monaco. Bernardi est parti avec les quelques ambitions restantes.

Nancy. Ils avaient annoncé 70 attaquants, un seul a suffi pour partir Fortuné ailleurs. Manque de bol, le nouveau est Islandais.

Nantes. Keseru et Goussé en fin de course, quand les supporters rêvaient de Klasnic et Gravgaard. Il ne reste plus que 55 professionnels : la réserve réalise le meilleur mercato de CFA2.

Nice. Julien Sablé.

PSG. Bazin a remplacé Villeneuve. A part ça, Makélélé.

Rennes. L’équipe tourne bien, pas de renfort nordique en vue. Nino n’a même pas fait de pot de départ, les dirigeants pourront payer dix salaires la saison prochaine.

Saint-Etienne. Feindouno n’alimente pas trop la chronique cette saison. Et le proverbe est bien connu, pas de CAN, pas de Suédois, Danois ou Portugais.

Sochaux. L’opération maintien est lancée avec Sverkos et Mikari. La réserve a au moins une chance de se sauver.

Toulouse. Gignac a encore marqué, ça vaut 130 millions. Et Benzema 42 ? Et Mansaré ? Et Despeyroux ?

Valenciennes. Rien ne sert Decourrière, il faut arriver à point. Darcheville en sait quelque chose.

L’Edito : Un compte de Noël

eros

Le meilleur skieur du monde qui laisse filer des points, Mathieu Bataille chevalier de bronze, Yann Eliès qui garde sa jambe… Cette année, le Père Noël est généreux pour tout le monde, sauf pour Laurent Blanc et le Top 14, bien sûr, qui n’intéresse personne et surtout pas Peyo Greenslip.

Il était une fois dans une époque pas si lointaine, le meilleur site de sport de tous les temps se permit de dresser un bilan des années lyonnaises. Les grandes années de la meilleure équipe du monde, pas celles des huitièmes de finale. Cette génération était morte et fut enterrée à Manchester sur l’autel de l’ambition. Mental, recrutement, gestion : une trinité fatale orchestrée par l’économe en chef. Le Vestiaire semblait comme à chaque fois très loin de la vérité.

Et soudain, à la veille d’une fin de règne certaine, tel un miracle de Noël, Aulas avoua son crime. Sous la pression d’un tirage européen flatteur, il se souvint de sa promesse de remporter une Ligue des Champions et se pencha sur les feuilles de match de son équipe. Bien que piètre connaisseur du ballon rond, le nom de Boumsong résonna dans sa tête comme une frappe cadrée de Hoarau. Ca sonnait faux. Lacombe ne lui fournit pas plus d’explications sur le nom du remplaçant de Juninho. Lyon jouait donc bien à quatre depuis le début de saison. A Puel, ça lui allait bien, persuadé qu’il était que le meilleur joueur croisé dans sa carrière s’appelait Rui Barros. Mais pour battre Barcelone, lui glissa Le Vestiaire, il faudrait plutôt débaucher un Djorkaeff, un Manu Petit et un Thuram. Après tout, chaque année, il croyait bien l’avoir, sa guitare au pied du sapin.

Pendant ce temps-là, Fred propose de résilier son contrat. Si c’est pas une belle année qui s’annonce.