Deuxième article gym en trois jours. Même pour une rediff, Yann Cucherat méritait-il cela ?
A 3 ans, elle devait être championne de France, à 6 ans championne d’Europe et à 12 championne olympique. Mais voilà, quelques mois après sa naissance, ses parents ont dû se rendre à l’évidence : leur Isabelle de future championne mesurait moins d’un mètre et aurait du mal à prétendre monter sur les barres asymétriques.
C’est ainsi qu’ on retrouva rapidement Isabelle danseuse au sein d’une troupe tzigane, en 1987. Un ponte de l’Insep (machine à fabriquer des éternels espoirs) la remarque alors un dimanche après-midi et va réaliser un morceau du rêve de ses parents, lui offrant le titre de championne d’Europe, catégorie junior, en 1994. Le bulldozer médiatique est lancé, Isabelle Severino a droit à un reportage par semaine dans Stade 2 et Pierre Fulla, alors chargé de la rubrique gym, se risque même à l’imaginer championne olympique à Atlanta. Elle échouera de justesse et ne rapportera rien des Etats-Unis, la treizième place n’offrant à l’époque pas de médaille.
Comme toute gymnaste qui se respecte, son genou lui permettra de mettre un terme à sa longue carrière, de presque quatre ans, en 1998. Elle a alors 18 ans. Celle qui était la plus précoce des gymnastes réussira la performance de revenir en 2005, sans déambulateur, pour devenir championne d’Europe au sol. Patrick Knaff, successeur de Pierre Fulla, ne s’en remettra pas.