Lauda – Hunt. Un duel que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître. Un film américain de Ron Howard : un réalisateur que les plus de 20 ans n’auraient pas aimé connaître. Pas étonnant que ça n’ait pas donné envie d’aller le voir.
Avec 18 026 entrées le premier jour, Rush réalise donc un bien mauvais démarrage. Pour un film sur des pilotes, ça la fout mal. Quand on pense que la merde Michel Vaillant avait fait 65 225, ça fait même peur.
Avant le duel avec Woody Allen, la Formule 1 avait toujours réservé de beaux duels : Fangio – Farina, Lauda – Hunt, Prost – Senna, Mansell – Piquet, Schumacher – Hill, Grosjean – Grosjean. C’est donc le duel Hunt – Lauda qui est porté à l’écran. Il est vrai que les éléments dramatiques sont alléchants : les années 70, une époque cool et décomplexée, un pilote qui termine toasté comme pain de mie dans sa voiture, un duel entre deux styles et deux philosophies de la vie. Bref c’était déjà du cinéma et c’était quand même plus bandant que les calculs de trajectoire d’Alain Prost.
Reste que le sport auto sur grand écran n’a jamais été particulièrement gâté. On retiendra Le Mans avec Steve Mc Queen. Un film sans scénario qui se résume tout entier à cette course mythique, à la fois personnage principal et scène de théâtre sur laquelle se joue la tragédie. Eventuellement Michel Vaillant, vaguement inspiré de la Bande Dessinée créée par Jean Graton dans les années 50. Un clip visuel produit par l’écurie Besson, avec les qualités (un aspect visuel soigné) et les défauts (un scénario bâclé) de ses productions torchées à la chaîne. On oubliera surtout Driven de Renny Harlin qui coule sa carrière et celle de Stallone d’un seul nanar. Un film raté, où les voitures volent plus qu’elles ne roulent, où Stallone nous fait un Rocky du sport auto, où Burt Reynolds de retour de lifting joue dans un fauteuil roulant, où Estella Warren est bonne mais naze, où Gina Gershon est bonne mais naze, où le film est naze.
Ici, Ron Howard réalise. On peut craindre le pire vu Splash, Cocoon, Da Vinci Code, etc. Une belle brochette de blockbuster standardisé, un peu mou et sans âme.
Pourtant, il s’en tire mieux que si c’était pire, sans trop en faire. Au moins, vous n’aurez pas la gerbe en sortant, Ron Howard n’est pas un de ces réalisateurs clipesque qui flingue chaque image en la jouant cameraman atteint de parkinson !
L’histoire est belle, le film aurait pu être à chier, il paraît qu’il n’en est rien, comme quoi … En même temps je l’ai pas encore vu et je n’ai plus qu’une semaine puisqu’il plafonne à 240 000.
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