Yoann en Ligue des Champions :
Une bonne paire de Schalke

La Ligue des Champions, c’est le retour des duels de stars. Gourcuff et Raul étaient là aussi.

On pourrait ne retenir de la victoire 1-0 de l’OL qu’une action : passe manquée de Briand, remise manquée de Moritz, sortie manquée de Neuer, lob trop court de Bastos, tacle manqué de Plestan et le ballon qui oublie de passer à coté. Ce serait oublier un peu vite les deux stars du soir. Ils ont tout fait pour continuer à jouer la Ligue des Champions, alors que leurs anciens clubs les auraient bien vu arrêter.

Le parfum de la Ligue des Champions, c’est toujours deux grands joueurs qui prennent les choses en main. Zidane en son temps prenait des risques et perdait des ballons, donc pas d’offense à voir un ou plusieurs râteaux interceptés par Rakitic. De toute façon, Gourcuff est surtout attendu pour ses coups de patte et Christian Jeanpierre a revu le coup franc pleine lucarne d’Olympiakos, hier soir. Au-dessus ou dedans, peu importe, pourvu que les filets tremblent. Même si son père entraîne Lorient, Gourcuff sait que pour progresser il doit devenir plus décisif. On va pas lui faire, il livre quand même des analyses de dix minutes au micro d’Astorga après chaque match amical de l’équipe de France, le temps que Ribéry et les autres rentrent aux vestiaires. C’était quand il en faisait encore parti. C’est naturel, il ne calcule pas, c’est comme saluer la foule avant les corners ou envoyer chier une équipe de TF1, ça vient du cœur. Pour toute requête au gentil gendre idéal, s’adresser à son avocat. Le mec qui avait aussi rendu Manaudou modeste.

Rhur, Rhur d’être un pépé

Il faut quand même faire la décision, alors Gourcuff se montre. Il touche 98 ballons et en perd 27, mais on s’en fout puisqu’être décisif c’est autre chose. Autre chose aussi que rater les une-deux ou ne pas adresser la moindre bonne ouverture pour Lisandro dans le dos de Plestan. Penser à centrer quand on est décalé à gauche, c’est trop prévisible, autant tirer au-dessus. Valenciennois et Lorientais s’étaient eux aussi laissés avoir. L’enthousiasme n’a pas d’âge, d’ailleurs, Raul, presque 55 ans, y a été de bon cœur pour crocheter Toulalan, qui l’avait pris de vitesse. Le lob des cinquante mètres, le ballon qui traîne à la 90e minute, il avait déjà vécu tout ça jadis, mais les semelles orthopédiques et Huntelaar ça complique tout. Il n’est pas fini, c’est juste Pape Diakhaté qui saute haut.

Deux ans de contrat à trois millions par an, la Bundesliga a ses charmes.

Girondins : Le Blanc seing de Tavernost

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Le patron de M6 a libéré Laurent Blanc de ses obligations. Bordeaux était à un carrefour, mais il ne finira pas Géant. Mais champion ?

C’est la crise. Nicolas de Tavernost aurait bien aimé injecter un peu d’argent, mais thésauriser c’est plus sûr. Et ça veut pas dire garder Jurietti advitam eternam. Concurrent de Lyon l’an passé, toujours dans la course cette saison, le club vient d’atteindre le maximum de ses possibilités. Après l’avoir suggéré cet été, puis répété dans ses conférences d’après match chaque soir de Ligue des Champions, Blanc l’a clairement dit la semaine dernière. Si Bordeaux veut que la C1 à Chaban n’émoustille pas que les ramasseurs de balle et les supporters adverses, il faudra investir autant que le PSG l’a fait pour son musée. De Tavernost a dit non, comme depuis dix ans.

Chalmé les ardeurs

Blanc, lui, est ravi. Si par miracle, il hésitait encore pour prolonger ou non l’aventure, maintenant il sait. Le haut niveau, pour Bordeaux, passait par deux options. La première, la plus sûre, renforcer l’équipe par des valeurs sûres. Il n’y aura pas un Gourcuff par an, qui troquera en deux mois la cape de Corentin Martins pour celle de Zidane. En plus, à 15 millions le costume, Tavernost risque de désaper Planus, Diarra et Chamakh.

La seconde consiste à conduire une génération sur plusieurs années. Blanc reconnaît la marge de progression : « Je suis constamment dans l’exigence avec mes joueurs, et je sais que je pourrais encore en attendre plus. » Il sait aussi que pour Chalmé ou Fernando, il attendait de voir, et il a vu. En voyant jouer Bordeaux, Halilhodzic s’est demandé ce que devenaient Bakari et Ecker. La troisième option est encore interdite par la loi : cloner Chamakh et Cavenaghi pour avoir un attaquant de haut niveau.

Pendant ce temps-là, Nancy se débat avec Fortuné, Dia et Hadji. A quelques minutes près, Marcos aurait aussi parlé d’eux.