Ligue 1, PSG : Le Doha d’honneur

Bientôt 85 millions dépensés : la patte gauche de Leonardo sévit toujours au Parc des Princes et elle semble toujours aussi gauche.  Le PSG doit tout gagner c’est pourquoi il se donne les moyens de tout perdre.

Parce que la Ligue 1 c’était plus facile avant

Qu’il est loin le temps où le PSG survolait la Ligue 1,  quand les matches au Parc étaient gagnés d’avance, quand un septuple champion de France rendait les armes trois fois par saison, quand Paris dominait physiquement et techniquement. C’était l’année dernière. Sur l’instant, des ajustements auraient suffi, autant tout changer. A ce stade de l’été, difficile de dire dans quel mur s’arrêtera le PSG. Si le béton n’a pas encore été livré, les briques sont déjà là.  Non content de s’intéresser à tous les nouveaux Pelé et Maradona de moins de 20 ans pouvant justifier d’une sélection, le club qatari a aussi acheté. Et pas dans n’importe quel club : en équipe de France. Matuidi, Menez, Gameiro sont venus garnir les fauteuils de stars à côté de Sakho et Hoarau. Il ne manque que Cabaye, M’Vila et Rémy, Blanc pourra venir entraîner ses remplaçants au Camp des Loges plutôt que de tous les rassembler pour faire briller un Sochalien en Ukraine. Sébastien Mazure et les quelques abonnés de CFoot n’ont pas fini de vibrer.

Parce que Chantôme n’est pas arrière droit

Comment se passer de son meilleur joueur ? Autant il a toujours été simple de trouver un autre poste à Bodmer, autant il serait dommage de mettre Chantôme à droite, quand bien même  Ceara n’a jamais su ecrire C1 sur son CV. Makélélé-Chantôme au milieu, c’était la clé de voûte du système parisien. Pour mieux profiter de ses arrières-petits enfants, Makélélé a décidé d’arrêter. Chantôme aussi, sagement conseillé par Leonardo, par Sissoko qui a presque joué une saison complète en trois à la Juve et par Matuidi, qui, si ce n’est le palmarès, la technique, l’aura et la science de Makélélé, n’a rien à envier à Makélélé. Nênê a hâte de savoir lequel des deux viendra, comme Chantôme, combiner en une touche. Jusque-là, une touche ne voulait pas dire que l’adversaire remet le ballon en jeu avec les mains.

Parce que Pastore a la rage

Le recrutement de Pastore obéirait à une triple exigence : dépenser du pognon, piquer un joueur auquel le banc de Chelsea faisait les yeux doux et réunir toutes les garanties pour que le joueur reparte libre dans son club formateur à l’hiver 2012. Des rares images obtenues de Palerme, des matches amicaux de l’Argentine, de ses 39 minutes jouées au Mondial 2010 et des vieilles photos d’Huracan, on voit que Pastore sait faire des petits ponts. Autant dire le geste qu’il faut pour réussir en Ligue 1. 45 millions, c’est à peine trois fois plus qu’Okocha. S’il réussit trois fois plus que lui, c’est-à-dire s’il réussit trois lucarnes au Parc Lescure avec un équivalent de Giresse sur le banc, il ne sera qu’un demi-échec.

Parce que Hoarau ne sait plus où donner de la tête

Etonnant constat. Paris a recruté une moitié d’équipe de France A’, ce qui à une époque voulait dire Déhu, Monterrubio, Gava et Vairelles. Paris veut aussi une méga-star, aussi appelée jeune et cher Sud-américain dont Thouroude a entendu parlé par Mourad Zehidi. Sans compter les joueurs de complément mieux payés que Sakho. Le PSG se résumera donc à : deux gardiens qui vont se tirer dans les pattes, Sakho qui rattrape les conneries de Tiéné, Nênê devant. Tout change : au milieu, il y a Makélélé en moins. Devant, il y a Gameiro en plus, qui peut rêver d’un destin à la Loko, à deux différences près : il n’arrive pas au PSG comme champion de France et il la garde dans le pantalon quand il rencontre des représentants de l’ordre le soir. Hoarau aussi est toujours là et il n’est pas seul : Erding reste, Menez est arrivé, avec Pastore ça sent ce que les entraîneurs appellent une saine concurrence six mois avant leur licenciement. Pauvre Bahebeck, finir sur un but contre Le Mans en Coupe de France.

Il y a aussi l’ancien enfant chéri de la Roma et son sacré CV : des matches de Ligue des Champions, ami avec Totti, un superlatif de la Gazzetta dello Sport, ami avec Benzema, une passe décisive contre le Brésil de la Copa America. Quatre buts, trois passes décisives au total : il faut désormais réussir une saison pleine pour signer au PSG.

La légende : Le Tchad de France

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Alors que Lyon prospecte au Tchad à la recherche du futur Lisandro Lopez, le Vestiaire se souvient que deux anciennes stars de notre championnat ont bien connu ce pays.

Les lecteurs qui auront eu la bonne idée de naître dans les années 80 n’auront jamais entendu parler de lui, et pourtant avant même que Japhet N’Doram termine sa carrière dans les fanfares du Stade Louis 2, un compatriote baptisé Nambatingue Toko avait eu l’occasion de boucler la sienne en haut du panier de la D2 au RC Paris. Qu’ajouter ? Ceux qui voudront faire les malins vous ressortiront le Président Borelli faisant l’amour avec la pelouse et Toko crucifiant bien avant l’heure le FC Nantes qui n’était pas de N’Doram mais juste de José Touré. Par contre n’allez pas raconter que vous savez qu’il a marqué contre Sofia en Coupe d’Europe ou que Strasbourg a déjà été champion. Sinon vous avez connu le monde avant le premier choc pétrolier. Mais au fait N’Doram c’était qui ?

Tchad Michael Murray

N’Doram, c’était le meilleur joueur du Nantes de Loko, Ouedec et surtout Pedros, l’histoire nous apprendra qu’il n’y avait finalement pas de mal et que la première passe est parfois la plus dure. Marquer n’est pas si simple, a pourtant dû penser Ouedec depuis sa geôle chinoise. Avant ça, le Cameroun avait arraché Japhet aux faubourgs de N’Djamena, en ces temps où Jean Hélène les arpentait avec appétit. Contrairement à Djemba-Djemba, N’Doram n’est pas passé par les Brasseries du Cameroun, et ce n’est ni un hasard, ni un jeu de mot. Arrivé hors de forme, il finit par percer et pourtant on jurerait que la fille du Suaudeau faisait partie des sceptiques, comme bon nombre d’observateurs. Pour d’autres joueurs mieux armés, ce fut nettement plus simple. Quelques bonnes saisons à Nantes, suffisamment pour marquer un but au Spartak, un autre à la Juventus et finalement l’histoire du club à jamais, Gourvennec et Sibierski jurent qu’ils n’y sont pour rien. Certains rappelleront le 2000e but du FC Nantes, mais Aubry avait oublié de plonger, ce ne fut pas la seule fois. Au passage, le Sorcier n’oubliera pas de filer quelques tours de reins, le plus souvent ça tombait évidemment sur Raphaël Guerreiro. Voilà comment Monaco sacré champion en 97 l’appelle pour passer au stade supérieur. Ca sera sans ses genoux, et très vite sans lui. Injuste diront les uns, directeur sportif diront les autres. Personne n’a eu raison.