Open d’Australie : Murray haute

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Numéro 3 mondial depuis ce matin, numéro 2 s’il gagne le tournoi et que Tsonga va en demie, numéro 1 si Federer arrête. Plus rien n’arrête numéro 4. Que se passe-t-il ?

Fabrice Cent euros vous répond aux questions posées sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Désormais Murray aime-t-il le haut niveau ?

Celui qui n’arriva pas à stopper Verdasco en 2009, s’est cette fois facilement débarrassé d’Anderson, Gicquel, Serra, Isner et Nadal.

Le tenant du titre ?

Oui le tenant du titre qui depuis ce fameux titre n’a plus rien fait en Grand Chelem, qui ne tient plus son service, qui n’a plus de longueur de balle, qui ne sait plus déborder, qui ressemble à un junior, Nadal qui ne court plus sur toutes les balles, Nadal qui se fait balader en puissance.

Mais une victoire sur Nadal reste une victoire sur Nadal ?

Soderling le disait aussi. Nadal disait qu’il était blessé. A Wimbledon il le disait encore, on a fini par le croire. Mais cette fois, il était en pleine forme, en effet.

Que disait le Vestiaire sur Nadal ? 

« Le casse-tête de Murray s’appelle souvent Nadal, sauf quand il joue une finale blessé (Rotterdam). » Le Vestiaire disait aussi : « Très endurant, quitte à hypothéquer ses genoux et sa pratique du tennis à 25 ans ». C’était en mai 2009, Nadal n’avait pas encore joué Federer en finale à Madrid. Nadal n’a pas encore 24 ans, ce n’était pas une finale, le Vestiaire se trompe parfois.

Murray est donc toujours aussi nul ?

Doucement avec vos affirmations péremptoires. On dirait le Vestiaire parfois. Murray reste Murray, ce type pas très beau, nourri comme un Nadal et capable de faire autant de points gagnants que de fautes directes. Sinon il est présent dans des statistiques fondamentales comme Santoro.

Quand même, il a gagné les points importants, il a sorti des aces aux bons moments, Murray a joué en patron.

Les adversaires du premier tour sont toujours des proies faciles. Il faudra confirmer contre Nadal, s’il sort de sa retraite.

Cilic au prochain tour ?

Ce n’est pas parce qu’il a battu Murray 7-5 6-2 6-2 lors du dernier Grand Chelem joué qu’il va encore le torcher cette fois-ci. Après tout, il n’est que tête de série n°14.

La blessure de Nadal excuse-t-elle tout ?

La blessure fait partie du joueur et de sa carrière. C’est un critère de nivellement comme un autre. Federer n’est jamais blessé et quand il l’est il reste au niveau. Nadal ne peut pas être performant sans martyriser son genou. Il a choisi de briller au lieu de durer. Tsonga aimerait avoir ce luxe.

Melbourne, Gasquet : Ce grand Kooyong

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L’Open d’Australie 2010 de Richard Gasquet débutera donc finalement en 2011.

Kooyong, janvier 2010. Cela aurait sans doute mérité un reportage d’Arnaud Romera mais ce n’est que le début de la saison de Jo-Wilfried Tsonga le meilleur tennisman français. Il s’en est fallu de peu qu’il ne le devienne pas. En 2002, c’est Youzhny qui lui sauve la mise en mettant fin à la carrière de  Paul-Henri Mathieu, 20 ans à peine, en remontant 2 sets. Il s’en est fallu de peu qu’il ne le reste pas ensuite. En 2010 c’est Youznhy qui lui sauve la mise en prolongeant la retraite de Gasquet, presque 24 ans, en remontant 2 sets et 2 balles de matchs.

Youznhy use two

Pourtant Richie la voulait  depuis son anniversaire des 5 ans, quand papa lui servit cette seconde balle à 120 km/h et qu’il eut toutes les peines du monde à placer son retour en revers le long de la ligne qu’il n’avait pas encore dans ses urines. Papa fut déçu, mais papa fut vengé 19 ans plus tard, pendant 3 sets, et deux annonces de match point. La suite, c’est une cure de desintox si efficace, qu’on retrouva le Richard d’avant. Celui de Fernando Gonzalez 2009, celui si solide dans sa tête qu’il n’a cette fois rien tenté sur les points décisifs, celui capable de se faire remonter des breaks dans les deux derniers sets. Notre spécialiste aurait pourtant aimé démissionner.

Raquette organisée

Kooyong donc, janvier 2010. Tsonga veut préparer l’Open d’Australie en se mettant en condition : quelques-uns des meilleurs joueurs du monde plus Tomic et Sam Querrey, et surtout un match en deux sets devant des tribunes vides.  Santoro encourage tous les jeunes joueurs français à accepter le plus possible de pubs Kinder Bueno et d’invitations chez Denisot. Pas con : quand on est le seul Français à aimer la pression dans les matches à enjeux, à Kooyong on en a pour son pognon.

Tsonga n’était évidemment pas le seul puisque les autres joueurs n’étaient évidemment venus pour gagner du pognon à un tournoi qui n’est évidemment pas une exhibition qui ne rapporte aucun point ATP. Raison de plus pour regretter « les conditions vraiment difficiles » en finale contre Verdasco, il y avait pourtant la place.

Sinon, Djokovic a marqué trois jeux contre Verdasco, Soderling a abandonné la mort dans l’âme au bout d’un set, Del Potro a déclaré forfait la mort dans l’âme pour soigner son poignet, Roddick a renoncé la mort dans l’âme pour fêter son succès à Brisbane et Federer s’est retiré la mort dans l’âme pour rester avec sa famille. Nadal, lui, n’avait même pas pensé à s’inscrire, la mort dans l’âme. Seul Soderling a confirmé le mardi suivant

Pendant ce temps-là, un magicien souvent en représentation dans les Emirats s’est retiré sans rencontrer son dernier Cheikh. Par contre, il a accepté de retirer son dernier chèque.

L’édito : Secret story

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Pamela, Jaked 01, Wurtz, Lièvremont, Nastase, Thierry Champion, Michael Jackson, Mouss Diouf. Que cache donc Dimitri ?

Papy a pris son courage a deux mains. Il veut que Domenech gagne tout. Personne n’a osé le mettre au courant qu’on n’avait plus vraiment le choix. Plutôt que de virer son sélectionneur, il copie sur son arrière petit-fils et fait son petit caprice. Oh les salopes, pourrait s’ecrier Lièvremont en observant les caméras de surveillance de nuit de Wellington. Marc, c’est décidément l’homme de la situation : ses hommes n’ont perdu que deux fois en trois matches et créé un incident diplomatique. Qui oserait imaginer une démission de tout le bloc fédéral après un tel scandale ? C’est un peu comme si Jonah Lomu signait à Marseille-Vitrolles, la demi-finale du Mondial 1999 était donc un marchepied vers le haut niveau. On dit merci qui ? Qui a dit Jo Maso ?

X-glide, aux frontières du réel

C’est l’été, Intervilles commence, les Jeux Méditerranéens aussi. Si le coeur de Wurtz hésite encore à revenir, Amaury Leveaux fonce tête baissée. Qui serait assez malin pour nager avec la combinaison que l’on voudrait voir intedite ? Pas Leveaux, qui a bien fait de sortir couvert. Les combinaisons, de toute façon, il n’a jamais été contre. En plus, Amaury avait besoin d’un truc depuis qu’on lui a interdit de nager sous l’eau, ses branchies ne sont pas encore homologuées. Bousquet le rappelle souvent, la combinaison tu la fous à l’eau elle va pas nager tout seul. Virenque disait pareil de l’EPO, et Gasquet de Pamela. Pour Bastareaud, on n’a pas les prénoms.

Pendant que Gilles Simon humiliait le nouveau Nastase pour devenir le grand outsider londonien à quelques heures de sa rencontre avec le tueur de Français, l’étau se resserrait sur Thierry Champion, qui n’en finit plus de susciter la suspicion. Présenté comme un alcoolique cocainoman par un certain Mozart, il est en plus présenté comme son entraîneur par Julien Benneteau. Déjà dans l’oeil du cyclone, Champion a été rattrapé par sa réputation lors d’une petite course de vélo amateurs.

Pendant ce temps-là, Armstrong a eu droit à sa classique interview complaisante. Eh oui, il sera bien sur le Tour. Jusqu’à quelle étape ?

Wimbledon : Ivo per lei

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Deux matches joués, dont deux victoires et une défaite, Jo-Wilfried Tsonga n’est pas un joueur comme les autres. Par contre, comme Gicquel, Clément et le Magicien, il est déjà à Gatwick.

Jo-Wilfried Tsonga n’en finit plus d’affoler les compteurs. Après sa finale en Australie, le prodige français a enchaîné deux troisième tours, un huitième et un quart de finale. La thèse de l’accident de parcours définitivement écartée, le Manceau reste pourtant le meilleur joueur français actuel, grâce à une qualité insoupçonnée : il est le moins blessé en 2009. Le plus grand des Mousquetaires est pourtant tombé hier contre un grand du circuit, Ivo Karlovic. Federer n’est pas sûr de le reconnaître. Grand comment ?

Ivani sévit

Mieux vaut servir que courir : Ivo Karlovic n’a jamais vraiment aimé jouer au tennis. Moins l’échange dure et plus il a de chances de ne pas le perdre. Tsonga a certainement l’impression de s’être fait dérober sa définition du tennis, mais il n’imaginait pas qu’un autre joueur pouvait avoir un coup droit plus académique que Llodra. Karlovic n’aurait que le service ? Il fait en moyenne vingt aces par match ? « Injouable », peste Tsonga, après avoir passé trois heures à en prendre 46.

Avec 100% de balles de break converties (0/0), il a pourtant de quoi être fier. Gabaschvili et ses huit balles de break, Mahut et Roddick et leur deux opportunités, sont restés à 0% au Queen’s contre le Croate. Face à une telle machine, Tsonga a même réussi l’exploit de remporter 14% de points sur service adverse, là où Karlovic n’en a inscrit que 21% en jouant avec le manche. Federer a tout vu, il pensera sûrement à lui emprunter ses retours bloqués plein couloir ou ses anticipations dans le contre-pied du service. Le retour de service, c’est juste une statistique ou ça se travaille vraiment ? S’offrir deux fois le service de Golubev n’était donc pas un exploit ?

Et pour Santoro de plus

Par notre consultant, Fabrice Cent Euros

Roger RTT

Plus sur le déclin que jamais, Roger Federer a été à deux sets de tomber dans le piège Kohlschreiber. Deux jours après avoir oublié d’enlever son gilet en laine pour enterrer Garcia-Lopez, Federer n’a converti que sept balles de break sur vingt-deux. Avec un désolant 6-3, 6-2 pour commencer, le Suisse n’était pas bien. Son break d’avance au troisième set n’a pas suffi, Kohlshreiber a relancé le match. « Il s’est vraiment bien battu sur la fin. » C’était pour le 6-1 dans le quatrième set en 29 minutes ou la sortie du Center court de Kohlshreiber ?

Schiavone de Marseille

Après un premier set perdu mais solide (7-6), elle a eu la mauvaise idée de prendre une barre de céréales. Pomme-kiwi, 6-0, Bartoli ne reverra pas la finale.

Like a Virginie

Troisième tour en Australie, huitième à Roland et déjà huitième à Wimbledon : Virginie Razzano est bien la nouvelle Amélie Mauresmo. Vanne ou pas vanne ?

Roland Garros : Et pour Santoro de plus

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Hanouna continue d’appeler Lauclair « mon Dany » tous les matins. Heureusement, il ne reste plus que quatre jours. Pour le correspondant Europe 1, c’est déjà fini. Il s’en fout, plein les poches.

Par notre consultant Fabrice Cent euros

Tati aux fourneaux

Les beaux jours sont toujours fertiles. La terre est plus sèche, n’en déplaise à la femme à Chamou. Plus rapide, le jeu permet aux attaquants de se découvrir, Tati n’est pas en reste. Qui est la mieux Lothie ?

Roger, Haas hole

Surprise sur le Central, lundi après-midi. Alors qu’il avait perdu un set contre Chardy, Haas en a pris deux à Federer. Courtois, le Suisse a eu la délicatesse de dire que Tommy avait été très bon. La fameuse politesse due aux 2e série. Pas averti de la fin de l’échauffement, Federer a fini par découvrir qu’on comptait les points. La suite a duré 1h30, un peu long pour un match en trois sets. Plus vigilant, Rodger a baladé Monfils dès l’échauffement. C’est plus sûr et pas plus dur.

Le joueur de merde Andy leçon

Le Vestiaire a payé pour apprendre. Suspendu à titre provisoire, notre spécialiste tennis a attendu seul dans une chambre noire sans horloge que la rédaction en chef visionne le match Murray-Gonzalez. A la 16e amortie gagnante du Chilien, il a été immédiatement libéré. Au 25e revers dans le couloir de Murray, il s’est vu proposer une promotion et une substantielle revalorisation salariale.

Benneteau gagne une place

Qui l’eut cru ? En dominant outrageusement Davydenko, Big Ben a encore accroché un Top 10 à son tableau de chasse. Shanghaï se rapproche. Le Masters ou un futur Challenger ?

Lauclair de la lune

Nouvelle semaine à Roland, et nouvelle devinette : quel est la différence entre la fin de Kuznetsova-Serena Williams, voire Del Potro-Robredo et le match des légendes avec les blagues décénales de Leconte et Bahrami commenté par Lauclair et Franck Leboeuf ? Les quelques téléspectateurs de France 4 qui ne retrouvaient plus la télécommande ont payé pour la trouver.

Roland-Garros : Benneteau est-il le meilleur joueur du monde ?

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Il y a un an, le futur nouveau Tsonga suédois était balayé. Son bourreau est français, ses 10 défaites lors des 11 matches suivants laissaient penser qu’il n’était pas très bon. C’était avant le déclic, la défaite de Nadal sur le Central. Il semble n’y être pour rien, mais aujourd’hui, le circuit lui doit allégeance. Voilà pourquoi.

Parce qu’il a entraîné meilleur que Nadal

Robin Soderling tente dévacuer le traumatisme, lentement. Nadal a beau être vaincu, le problème n’est pas résolu. Soderling n’a toujours pas les clés pour dominer celui qui lui a appris le tennis sur terre battue. Il l’appelerait bien papa, mais Wilander ne fait pas tous les plateaux télé dès qu’on parle d’un Suédois pour rien. Les coups droits de Soderling qui ont fait si mal à Nadal, l’an dernier Benneteau les renvoyait entre les jambes. Son service de plomb avait bien fait marrer le Français. Les esprits chagrins penseront que 15 fautes directes par set, ça aide l’adversaire à mettre 6/0, 6/1 pour conclure. Et le mental, c’est pour Clément ?

Parce qu’il fédère les foules mieux que Nadal

Benneteau n’est pas un joueur comme un autre, et pas seulement parce qu’il est surnommé Big Ben. Outre son mémorable combat contre Stoppini, il est le seul propriétaire d’un exploit dont le Vestiaire avait été un témoin privilégié : remplir un grand court de tournoi du Grand Chelem pour le faire reprendre en chœur « Julien, Julien, Julien ». Du jamais vu dans l’Histoire du tennis. Jeanpierre n’a jamais pu le voir. Embrasser la tere battue en première semaine, humilier Soderling au point qu’il refuse la poignée de mains, qualifier son tour suivant contre Federer de France-Brésil ou France-All Blacks, c’est pas donné à n’importe qui. Ou alors même Gicquel peut se retrouver au 3e tour d’un Grand Chelem.

Parce qu’il a pris un set au bourreau de Nadal

L’autre terreur nocturne de Nadal a frôlé la correctionnelle au premier tour. Est-ce son coup droit de Simon du pauvre ? Son revers de Chardy du riche ? Sa puissance de Rochus du Escudé ? Sa volée de Santoro sans la magie ? Son service de Pioline sans la constipation ? Si Garcia Lopez ne pipe mot, le secret de Benneteau pourrait être bien gardé encore quelques semaines.

Pendant ce temps-là, le choc de l’élimination du tenant se répand, Tsonga avait pourtant donné le mode d’emploi le premier. Le nouveau Nadal écossais sera en quart et pas l’ancien Nadal. Un grand Brabo à celui qui parlera le premier de passation de pouvoir.

Roland-Garros : Et pour Santoro de plus

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Il fait beau, il fait chaud et Hanouna continue de parler tennis le matin. Tati ne dit rien mais Lauclair n’en pense pas moins.

Par notre consultant, Fabrice Cent euros

Paulo TDI

C’était son jour, enfin. Après Nadal, Paul-Henri Mathieu a cette fois pris un set à Federer. Chapeau l’artiste. Toujours bon pied bon œil, le grand Brabo l’avait reniflé, comme Golovin : « Personne n’a oublié ce match contre Nadal il y a trois ans. Paul-Henri peut le faire. » Chapeau l’artiste aussi.

Stone est Chardy

Le piège Haas s’est refermé sur les doigts du nouveau Ouanna, c’est arrivé aux meilleurs. « Il est lucide, Jérémy, de jouer des balles hautes sur le revers à une main de Haas. » Le Brabo est admiratif, Dominguez dirait dupe ou ignare. « Oui, il y a eu des consignes avant le match je pense. » En tout cas, la suite donnera raison au grand Brabo. « Ce qui est impressionnant chez Jérémy, c’est qu’il sait ce qu’il doit faire et il le fait. »

Victor Novak

Le travail de sape a payé. Bîmes et sa compétence sont restés trop longtemps pour ne pas être contagieux. Dominguez, qui est bien DTN, a hérité du sens de l’humour du patron. « Après Haas qui bat Chardy, l’autre surprise c’est Kohlschreiber qui sort Djokovic. »

Dr Gicquel et Mr Hyde

« Marc Gicquel n’a pas besoin de surjouer pour gêner Roddick. Les bâches se soulèvent. » Les téléspectateurs trop pressés pourraient y voir un lien de cause à effet. Heureusement, il y avait du vent.

Crocus

Petite devinette belge : qu’y a-t-il de plus anachronique que de jouer Rochus au 3e tour de Roland ? Réponse : jouer Santoro au 1er et Clément au 2e. Les organisateurs réfléchissent à supprimer les wild cards.

La légende des Mousqueutards :
La Terre débattue

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Tout avait commencé par la diffusion du deuxième épisode des Mousquetaires sur Canal+, samedi. C’était avant le premier tour, les Français étaient encore qualifiés.

Marc Gicquel ou David Ferrer ? Voilà la question que ne se posent pas la totalité des spectateurs présents à Monte-Carlo. La DTN craignait de se la poser un jour, mais avec l’apparition des Mousquetaires, c’était pas prévu si tôt. Parfois, tout va de travers de manière inexplicable. Le tennis français n’est pourtant pas un assemblage de brêles et de leaders du pauvre. Bîmes ne répondra qu’en présence de ses avocats, en plus il a la bouche pleine ; les gambas aux morilles ont bon dos.

Qui, par exemple, aurait pu prédire que l’épaule de Gasquet ne tiendrait pas ? Pas son entraîneur, Guillaume Peyre, tout heureux de lui imposer trois entraînements par jour dans le magnifique docu-fiction de Canal. C’était juste avant Miami et son glorieux parcours. Pour fêter ça, Ritchie vient de virer son préparateur physique et son ostéopathe. Peyre, lui, continue l’aventure en fixant des objectifs comme bien jouer, être plus présent contre les grands joueurs, arrêter de faire des conneries avec la raquette. En attendant, Head and Shoulders a choisi le Petit Prince biterrois comme égérie, qui est quand même venu à Monte-Carlo pour dire qu’il allait mieux. Les médecins n’écartent pas la possibilité d’une rechute, Vliegen sera à Roland.

Roger Gicquel

Qui aurait pu prédire aussi que Gaël Monfils ne marquerait que quatre jeux contre Tipsarevic, le Djokovic gros, petit et barbu ? Tout avait bien commencé (3-1). La Monf’ ne jouait pas bien, Tipsarevic non plus. Le Serbe ne rentra jamais dans son match, sa victoire n’en est que plus belle. Comme d’habitude, Monfils n’en a rien à foutre, il n’aime que les gros matches et c’en était pas un. Heureusement Roland arrive et c’est pas le vieux dégueulasse de Plus belle la Vie.

Qui aurait pu prédire que Simon, pourtant habitué des premiers tours, allait se faire sortir au premier tour, le Beck dans l’eau ? L’époque du challenger d’Angers n’est plus si loin, celle du Top10 un peu plus. « Je ne sais pas quand j’ai fait un match aussi mauvais, je crois que c’est un record. » Son entraîneur Thierry Tulasne, bonne pâte, n’a rien contre les réactions puériles, qui sont la marque des vrais champions : « Sa défaite contre Djokovic lui a fait mal, ses revers en Coupe Davis n’ont rien arrangé. » Pas peu fier, il ajoute que « trois ans que je l’entraîne, trois ans qu’il se fait virer au premier tour ». Une conclusion s’impose, mais laquelle ? Son palmarès de joueur livre quelques pistes.

Qui aurait pu prédire que Paul-Henri Mathieu allait avoir sa chance contre Nalbandian pour ne pas la saisir ? Pendant ce temps-là, Guy Forget n’est pas inquiet. La Coupe Davis, c’est dans longtemps.

Monte-Carlo : La bile Murray

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Il a suffi qu’un Ecossais apprenne à jouer au tennis, au docteur et à l’haltérophile pour que L’Equipe et les Spécialistes ouvrent les dossiers Federer et Nadal. Avant que Sampras ne prenne sa retraite, Le Vestiaire reprend l’investigation.

C’est la grosse interrogation du moment. Combien coûte la raquette qu’il vient de massacrer ? Le Federer des jeunes années, celui qui perdait un point contre Santoro, est-il de retour ? Comme le suspectent les spécialistes des Spécialistes, son corps est-il en train de dire stop à déjà 27 ans ? Un rapide coup d’œil à la saison du Suisse amplifie l’inquiétude : aucun titre, certes, mais surtout une finale de Grand Chelem perdue contre Nadal et trois demies en trois tournois perdues contre Djokovic et Murray. Effrayant. L’Equipe va plus loin, en remontant à la défaite contre Fish, il y a un an. Roddick aussi battit un jour Roger, et même Gasquet tout récemment, en 2005. Qu’arrive-t-il à l’homme qui ne sait plus s’arrêter avant le dernier carré d’un Grand Chelem depuis 5 ans ?

L’an passé, l’impuissance du Suisse face à Nadal, notamment à Roland-Garros, avait interpellé. Nadal au top, avait écrasé Federer, qui ne l’était pas. Les plus éminents spécialistes cherchaient à comprendre. Les autres aussi : Wilander, avec son Paulo sur le dos, rappelons-le, met en doute la qualité des entraînements et le courage du Suisse. Jean-François Derek s’est-il déjà foutu de la gueule du bonnet du commandant Cousteau ?

Le péril Nadal

Le problème Federer est donc terriblement d’actualité. Mais ce n’est rien à côté du péril Nadal. Déjà qu’être numéro un mondial c’est pas facile à vivre, en plus il a plein de points à défendre. S’il avait su, il aurait perdu tous ses premiers tours l’an dernier. Sa fébrilité saute aux yeux : victoires en Australie et à Indian Wells, contre une demie perdue contre Tsonga et une défaite en demie contre Djokovic en 2008. Finale à Rotterdam perdue face à Murray (qu’il appelera Fabulous Fab à Indian Wells) contre une logique élimination face à Seppi en huitième l’an dernier. Il n’est pas du tout en train de prendre une avance considérable à l’ATP avant une campagne de terre battue où il ne sera pas comme d’habitude imbattable.

Chad Michael Murray

Il reste le cas Andy Murray. De l’avis de tous, il est devenu l’homme à battre, pour ne pas dire l’homme battu tant son parcours en Grand Chelem est éloquent. Sa saison 2009 est époustouflante avec en point d’orgue un inoubliable huitième en Australie. Sur la terre battue, il sera à coup sûr imbattable, son deuxième tour à Barcelone parle pour lui, son troisième à Roland promet beaucoup. Après vérification, il se pourrait même qu’il ne soit pas Top 3. Etonnant, mais la compétence médiatique n’atteint pas le nombre des années. Du côté de la DTN française, on se pose moins de questions. Dominguez, qui a des soucis avec les proverbes, hésite entre deux pour ses mousquetaires : faire feu de tout bois ou volées de bois vert. Il n’est pas plus avancé.

Gulbis, Nieminen, Roddick, Tsonga, Ferrer, Murray… Djokovic connaît aussi un problème : l’an passé, il était déjà top 3 et faisait déjà pareil. Ca laisse une chance à Murray, pourquoi pas à Verdasco s’il continue à bien manger. Pendant ce temps-là, Simon annonce la couleur.

L’Edito : Les comptes de la crypte

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Pendant que Tsonga remportait le plus gros tournoi de la saison, la France se passionnait pour la Fed Cup, surtout Alizée Cornet. Amélie Mauresmo ne regrette pas d’avoir pris sa retraite fin 2006.

Ce n’est plus un lieu commun. Si Lyon a quatre points d’avance sur Bordeaux, qui a mis sept buts au PSG, qui compte le même nombre de points, et que l’OM est à un point en ayant battu le même Bordeaux : que vaut la Ligue 1 ? Pour avoir la réponse, il suffisait de se farcir ce vilain OM-Girondins, probablement le plus mauvais match de la saison, mais on ne les a pas tous vus. C’est quand la Ligue des Champions ?

Que cela soit avant ou après la démission de Marc Lièvremont, il ne manquera  plus que Grange ne soit pas champion du monde et le Vestiaire rendra hommage à Bourdais. Sinon, il y a encore un type qui croit que Bubka était humain.

Pendant ce temps-là, Pascal Gentil de Première Compagnie arrête le taekwendo.

Edito : L’homme qui valait 120 millions

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Pendant que L’Equipe Mag essaye de concurrencer sa mère à Bwin, Ibanez et Pires commencent à comprendre ce qu’ils représentent dans leurs sports respectifs, qui ne les respectent pas.

C’était en février 2008, Le Vestiaire, qui ne s’appelait pas encore Le-Vestiaire.net, trop occupé à fêter la presque victoire de la star du tennis français à Melbourne, n’avait pas pensé à vous prévenir que la domination de l’homme était fragile, nous n’en avons parlé que dans une petite cinquantaine d’articles. Depuis, il ne s’est blessé que trois fois sérieusement pour six mois d’absence à la louche, c’est quand même pas énorme. Hélas, c’est bien à cause de ses deux mois de jeux effectifs qu’il a évité les nominations aux Brahim d’Or en individuel.

Récompense que son vieux prédécesseur remporte haut la main, coiffant au poteau un monsieur courageux qui n’en a pas vu depuis longtemps, et le Sebastien Loeb du pauvre. Et puisque Gasquet sera le prochain bleu à remporter un Grand Chelem, c’est donc que le tennis est une science exacte. Le Vestiaire a logiquement enquêté pour savoir où et quand le miracle se produirait et apparemment Tsonga aurait déjà réservé la place. La même que Savidan soulevant un trophée à Rome.

Magne et Pelous ont eux découvert qu’ils avaient la leur en équipe de France. C’est sûr que par rapport à Lièvremont, même Francis Rui et ses bouts carrés aurait eu la sienne. Entraîneur, ne serait-ce qu’adjoint, ne serait donc, comme le journalisme à Issy-les-Moulineaux, pas un métier. Charly est pardonné, il a joué les Blacks en 1999 avec Lamaison, Soulette et Dominici. Mais la plus vilaine poutre du grenier n’aurait même pas servi à allumer un feu.

Pendant ce temps-là, Jean-Baptiste Grange est cité pour la cinquième fois dans nos colonnes depuis le 30 novembre. Il n’a plus que Govou comme concurrent, qui lui-même concurrence Tsonga, qui concurrence Gasquet, qui concurrence Michalak, qui ne concurrence personne et depuis bien longtemps déjà.

Le nouveau Yannick Doha

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Ils ont torché tout le monde. Santoro est déjà dehors, mais il y a encore des Français. Cherchez l’erreur, ce n’est plus Devilder.

Faire chuter l’intello, cette petite allumeuse que tous les surveillants rêveraient de prendre la main dans le sac. Quelle besogneuse élève ne l’a jamais souhaité ? Une journée après avoir failli aller au Coin, Amélie Mauresmo a signé son grand retour. En Australie, d’où elle avait ramené deux titres du Grand Chelem, une fois avec la petite coupe, une fois avec la grande. A chaque fois, elle avait presque battu la numéro 1. Cette fois-ci, c’est fait, ou presque, à cinq places près, elle l’a même torchée en jouant mieux au tennis. Ca faisait longtemps, le fantôme engazonné de Nathalie Tauziat s’est envolé. Julie Coin est soulagée, elle n’est pas obligée d’avoir honte. Le Magicien non plus, on s’en doutait. La suite dépend du petit déjeuner de Bartoli, comme sa propre carrière finalement.

Paul en rit

Comme quoi, couper court tôt, ça a du bon. Ca dépend pour qui : Mathieu avait besoin de cours de psycho. Ca marche aussi, il déglingue tout le monde sur son passage. Rien de grave, il a déjà joué Top 10. Qu’il se rassure, il n’est pas encore menacé de simple en Coupe Davis, d’autres Français brillent.

Tsonga est encore tout euphorique : à Noël, il a eu un nouveau genou. S’il pouvait durer plus que l’ancien, il pourrait repasser voir Denisot, peut-être même pendant Roland-Garros. Monfils, lui, confirme qu’il a le corps et désormais l’esprit. Ecoeurer Nadal du fond du court, même en janvier et dans sa propre villa, Santoro n’a pas réussi. Quant à Simon, il assume son nouveau statut. Il a pris des vacances avec Alizé Cornet. Riner applaudit.

Pendant ce temps-là, le futur Roi Richard ne fait presque plus pipi au lit et fête déjà son futur Brahim d’or.

L’Edito : Les Flamands sont éternels

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Pendant que Le Vestiaire écrivait sur Papin et Cantona, un troisième larron s’est invité à la fête, mais même le Marseille d’aujourd’hui ne veut pas de lui. Alors, il jouera à Valenciennes. S’il met  plus de cinq buts, cela lui ouvrirait les portes de l’équipe de France. Savidan et Briand n’ont donc pas grand-chose à craindre de lui. Par contre, d’eux-même, on ne garantit rien. Si le Père Noël ne peut rien pour Darcheville, les bonnes résolutions de 2009 tomberont à point nommé. Les voici.

Domenech sera-t-il foutu dehors en avril,  juin ou septembre ? Lyon se débarrassera-t-il de Boumsong et Fred pour aider Benzema à prendre le Ballon d’Or à Eto’o ? Grange prendra-t-il aussi une médaille en géant ? Federer battra-t-il Nadal en moins de cinq sets à Roland ? Le Barça mettra-t-il moins de huit buts à Lloris ?  Tsonga jouera-t-il deux Grands Chelems consécutivement ? Le Lenglen scandera-t-il à nouveau « Julien, Julien ! » pour Benneteau ? Et Gilles ? Lièvremont démissionnera-t-il après la défaite face aux Gallois, aux Anglais ou aux Ecossais ? Les handballeurs français se décideront-ils enfin à perdre ? Armstrong sera-t-il exclu avant, pendant ou après le Tour de France ? Gasquet évitera-t-il les sifflets ? Le basket français verra-t-il enfin le jour ?  Chavanel finira-t-il dans les dix premiers de chaque classique de printemps ? Mathieu et Bartoli sont-ils soignés ? Alain Bernard descendra-t-il sous les 47 sec avant ou pendant les mondiaux ? Amaury Leveaux sera-t-il éliminé en séries ou demi finale du 100m ? Doucouré courra-t-il en 12 »87 ? Baala sera-t-il exempté des championnats de France ? Arron commentera-t-elle les Mondiaux avec Montel ? Et Delerm ?

En janvier dernier, Le Vestiaire promettait le retour d’Anelka, la retraite de Hénin, les trois jours de Gasquet à Melbourne, le gros niveau du basket manceau. Seul Grange n’avait voulu d’aucun globe de cristal.

L’Hommage : Le cou du lapin

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Le Vestiaire rend hommage cette semaine à Alain Bernard, pris dans une tempête qu’il n’avait pas vraiment cherchée.

Un tube de Ventoline, un air futé et deux prénoms : il ne méritait pas ça. Au pays des prognathes, les roux sont rois, c’est bel et bien Alain Bernard qui a été choisi pour devenir la nouvelle victime du journal L’Equipe. Aimé Jacquet avait connu ça, il s’en était vengé devant chaque caméra qu’il avait rencontré par la suite.

Cette fois, le coup est plus pervers. Le célèbre quotidien sportif avait le choix entre Tsonga, Loeb, Absalon et l’équipe de France de hand, et c’est Alain Bernard qui a remporté la timbale. Lui-même en reste hagard. Est-ce le seul effet du résultat ?  A-t-il gagné à cause des branlées que lui a mis Leveaux en fin d’année ? Ou seulement car il a foiré le plus beau relais 4×100 m de l’Histoire de la natation ? Si c’est pour un titre olympique acquis dans une discipline plus prestigieuse que d’autres, c’est difficile à avaler pour celui que l’on surnomme du nom d’un chien : Saint-Bernard. Et pourquoi pas Labrador ?

L’équipe de France de hand n’avait peut-être pas assez de concurrence, elle qui a mis deux ans pour dominer la planète après avoir dominé l’Europe en 2006, ce qui revenait au même. Loeb, qui avait gagné en 2007, n’avait plus la cote. Un cinquième titre consécutif, c’est quand même beaucoup plus nul qu’un quatrième. Tsonga finit même devant Absalon. Se faire tauler en finale d’un Grand-Chelem, puis être absent la moitié de la saison pour ajouter un Masters Series à un palmarès bien vide. Il n’y a pas photo, Absalon gagne tout mais ça n’est que du VTT. Et le VTT, c’est fastoche, au moins autant que conserver un titre olympique. Estanguet ne dit pas mieux.

Après tout, le Ballon d’Or ne joue plus depuis juin. Logique.

Bilan : Dip Impact

Le gala de fin d’année s’est terminé sur le départ en vacances de Gilles Simon. La quasi intégralité des médias y a attaché de l’importance, alors que, comme Le Vestiaire l’avait dit il y a bien longtemps, le Masters n’a aucun intérêt.

La seule satisfaction de partir à Shanghaï, en dehors de quelques filles exotiques et de moquer un public qui applaudit pendant les points, est orgueilleuse. Mais quand on a une vraie carrière, il faut choisir : soit on s’en branle, soit on privilégie le Masters, les exhibitions contre Sampras ou face à la femme à Chamou. Au Masters, tout le monde est fatigué, personne n’est à son niveau, les résultats ne veulent rien dire. A deux détails près : Djokovic a pu triplement renforcer l’égo de son bourreau et Simon a battu Federer pour la deuxième fois de la saison, ce que seul un Top3 peut se permettre. Tout ça ne dit rien du niveau de jeu, mais mentalement ça compte. Et le mental, c’est la différence entre un Top5 et un Top3, mais ça n’a jamais intéressé Grosjean, Pioline ou Golmard.

Les autistes de haut niveau

Nous l’avons dit précédemment, la saison 2008 a permis au tennis français de se découvrir trois nouveaux joueurs de très haut niveau. Comprenez trois joueurs capables de hausser suffisamment leur niveau de jeu pour grâtouiller le Top3. Mais aucun de ces joueurs n’a encore apporté son nouveau champion au tennis tricolore. La formation a donc droit à un bon point, avoir fait de Monfils et Tsonga des derniers carrés de Grand Chelem ; ce qu’elle n’avait pas su faire avec Di Pasquale, Mutis, Mathieu ou Jeanpierre. Cette densité est un fait unique sur une saison. Cependant, cette même formation n’a pas encore trouvé la solution médicale pour permettre une régularité. Un dilettante cyclotimique et un estropié, ça ne nous change pas beaucoup du surdoué retardé.

L’erreur de casting

Et puis, il y a le fils non désiré des techniciens français : Gilles Simon, nous vous l’avons déjà présenté. C’est le plus équilibré, le plus régulier, le plus victorieux, mais le plus absent des fins de tableau de Grand Chelem. Il lui fallait bien un petit vice patriotique. Hélas, on juge surtout un champion sur les grands tournois, sinon quand on pense championne on penserait aussi Mauresmo à côté de Seles, Hingis, Graff, ou Williams, et à un degré moindre Hénin, dont le départ volé, comme nous l’avions annoncé, a tué le tennis féminin.

La cuenta por favor

Au final, nous avons en stock un joueur qui n’a jamais battu Federer, mais qui sait jouer les grands tournois en Top3 entre ses blessures, et un joueur hyper régulier, même contre les bons, mais qui n’a jamais existé en Grand Chelem. Objectivement, le meilleur joueur français de la saison a donc joué quinze tournois hors Masters et en gagné deux, dont un Masters Series (dont seulement cinq disputés), a fait une finale de Grand Chelem. Il n’en a d’ailleurs disputé que deux. Les journalistes experts traditionnels, qui n’aiment pas leur métier, pourront constater un ratio assez exceptionnel, et se demander ce qu’il aurait fait s’il avait disputé toute la saison ? Et oui, s’il avait disputé toute la saison… Et si Gasquet était futé ?

Les îles Tsonga

La réalité, c’est que Tsonga a largement raté sa saison. Quel joueur prétendant dominer le tennis mondial – parce qu’il sait le faire – se contenterait d’une finale en Australie et d’un Masters remporté à Bercy ? Ca va bien pour Grosjean, qui préférait les demi-finales et n’a jamais franchi la marche du dessus, mais pour être un champion, ça reste un peu famélique. Pour les indécis ou les sceptiques, on peut raconter la saison catastrophique de Federer et ses trois finales de Grand Chelem, sa demi en supplément, ses huit finales et le double de matches gagnés. Nadal ne se commente pas. A coté, même Djokov’ le second couteau, battu trois fois par Jo, ridiculise son bourreau sur un an : dix titres dont cinq Masters Series. Le tennis français est donc dominé par un joueur qui a fait trois finales et gagné 34 matches. La route est longue. L’idée pour trouver le champion serait de fusionner Monfils, Tsonga et Simon, mais la science sait-elle le faire ? Et encore, les Top3 seraient toujours au-dessus du mutant. Vivement l’Australie.

Pendant ce temps-là, Le Vestiaire avait diagnostiqué avant tout le monde la saison moyenne de Tsonga (février) et la stabilisation de Simon (fin août), l’impact du départ de Hénin (mai), la première bonne performance de Monfils (mai), la régression de Gasquet (octobre 2007 , 14 mai 2008 et à chaque fois qu’il parle dans les médias). Nous félicitons donc notre spécialiste tennis qui n’a fait qu’une seule fausse note, à la différence de nos lecteurs, qui voyaient à 28% le nouveau Noah remporter le Masters. Vous deviez pourtant le savoir, Le Vestiaire l’avait dit. On reparlera tennis, sur Le-vestiaire.net.

Masters : Jo-Wilfried Shangaï

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La saison de tennis est terminée, place au gala final. L’heure du bilan a sonné. Gilles Simon saura bientôt, Tsonga sait déjà.

Nos milliers de lecteurs quotidiens n’ont plus qu’une question à la bouche : que vaut Tsonga ? Ce serait vous faire injure que de répondre, vous avez sans doute déjà lu nos précédents articles. A son meilleur niveau, c’est un Top3, voire mieux quand il aura tapé Federer. Il est d’ailleurs le grand phénomène depuis Roger. Contrairement à l’avis général, sa victoire à Bercy n’est pas un exploit. En revanche, la présence de PPDA dans les tribunes avec Bîmes les poches pleines de petits fours et sur le plateau de Stade 2, à 30 minutes d’intervalle, oui.

Il en a dans le panthéon

Bercy n’est donc pas un exploit de plus ou de moins, c’est juste la marche en avant du meilleur tennisman actuel en valeur absolue. Pas de suspense, il peut tout gagner : Grand chelem comme Masters Series, il a compris que Nadal et Federer pouvaient aussi se blesser. En rejoignant Grosjean et Forget, non pas chez la femme à Chamou, mais dans l’histoire du tennis français, Tsonga les a aussitôt dépassés. Et peu importe si la régularité du seul vrai copain d’Arnaud Clément – il a préféré refuser de s’y associer en double – dans les grands rendez-vous sera difficile à égaler par un estropié, tout le monde se souvient aussi des shorts de Medvedev. Car pour occuper le fauteuil de son niveau, le nouveau Noah doit franchir le cap physique, ce n’est là encore pas un secret, même Dominguez l’a flairé. Etre là au début et à la fin de la saison ne rassure que Santoro. Il doit apprendre à gérer une saison en se ménageant des plages de repos pour être là quand c’est important. Quitte à se passer des redoutables Casablanca et Bangkok et les laisser à Gilles Simon. Ou alors il ne pourra faire Denisot que deux fois par an. Ce serait toujours deux de plus que Simon.

Pendant ce temps-là parler de Mickaël Vendetta permettrait-il d’augmenter artificiellement le nombre de visites ?

Masters Series, Bercy : Champions à la Noah

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Lequipe.fr aime à rappeler que L’Equipe a traité quatre tennismen français de nouveaux mousquetaires. Détail amusant, Le Vestiaire en parlait aussi, mais le 14 mai dernier. Le journalisme serait-il un métier ?

Il aura donc fallu attendre le dernier Masters Series de l’année pour que les médias se rendent comptent d’une troublante similitude de niveau entre les joueurs tricolores. Ce signe d’incompétence n’est pas vraiment une surprise : à propulser nouveau Noah un joueur dès qu’il gagne un match, la presse n’a pas vraiment le temps d’analyser.

Souvenons-nous : Tsonga arrive en finale à Melbourne, notre spécialiste vous met aussitôt en garde. Au final, c’est 15 tournois disputés, Denisot et Kinder. Le tennis est au plus mal, Le Vestiaire décide alors de dresser un état des lieux de nos champions. Seul Monfils a nos faveurs, il claque dans la foulée une demie à Roland. Gasquet, lui, végète, aussi régulier que Tsonga, il est pourtant très différent. L’ado surdoué n’a pas de vrais problèmes physiques, il est juste ado et le sera toujours. Nous avions aussi évoqué PHM, le meilleur sur les six dernières années; mais le plus nul en grands tournois. Et depuis deux semaines, Gilles Simon, est le chouchou des médias. Le 29 août dernier Le Vestiaire parlait déjà de lui comme du nouveau phénomène. Au bilan, Le Vestiaire occupe toujours la tête de l’expertise tennis et pourrait la garder longtemps, à moins que Tsonga ne fasse un jour une saison complète, que Gasquet intègre le Top3, que Simon sorte du Top10 ou que Monfils soit célibataire.

Les mousquetaires baissent Lagardère

Vous l’aurez compris : en réalité, la France du tennis, ce n’est pas quatre joueurs qui dominent le monde. C’est quatre joueurs de niveau Top10, dont trois ont le niveau Top3. Pas plus. En terme de densité, par contre, il n’y a pas d’égal dans les autres pays. Bizarrement, l’image de Vliegen consolant Gasquet trotte encore dans les têtes. Même avec ce vivier, le sentiment de gâchis n’est pas atténué. La Fédération est parvenue à sortir trois joueurs extraordinaires, mais pas de véritable champion capable d’intégrer le Top3. La tête, les jambes, la régularité et des gonzesses, il faut tout avoir. Simon devra montrer dès Melbourne qu’il est prêt à être celui-là. Ca ne doit pas empêcher les autres d’être aussi en demi-finale. Ni Santoro de prendre sa retraite.

Glossaire pour les nuls

Top3 : Joueur top niveau capable d’être numéro un mondial, rarement blessé, fort dans sa tête, hyper régulier, qui enchaîne les titres, dans le dernier carré des Grand Chelem et des Masters series.

Top5 : Joueur top niveau, finaliste des petits tournois, régulièrement demi-finaliste dans les grands, mais rarement gagnant.

Top10 : Joueur top niveau, capable de coups dans les grands tournois, mais irrégulier.

Top20 : Bon joueur, incapable de progresser sur la durée.

Pendant ce temps-là, Dominguez récolte les fruits de son travail, avec jubilation.