Michel Desjoyeaux : « Foncia tête baissée »

joyaux

Hélitreuillé par la marine bolivienne sur le monocoque de Michel Desjoyeaux, notre spécialiste à voile, et à vapeur, a partagé le quotidien du leader du Vendée Globe : sardines et vin blanc. C’était l’heure du p’tit Desj’.

QUESTION : Michel, comment avez-vous vécu le sauvetage héroïque de Jean Le Cam par Vincent Riou ?
MICHEL DESJOYEAUX : Allongé sur ma couchette, dans la cellule de vie. Je venais juste de télécharger le Best Of  Youenn Gwernig quand Vince (Riou) m’a poké sur Facebook. Il avait plus de forfait, alors je l’ai rappelé et il m’a dit que Jeannot (Le Cam) était avec lui, bien au chaud. Je sais pas quel radiateur il a, mais moi je me les gèle ici.

Q. : Une fois encore, les marins ont fait preuve de leur formidable solidarité…
M. D. : Vous savez, j’aurais certainement fait la même chose si j’avais pas eu trois jours d’avance sur tout le monde. Le règlement nous y oblige de toute façon, alors faudrait quand même pas en faire des tartines au beurre. Et puis, entre vous et mon bateau, ça m’arrange pas mal toute cette casse. Y manquerait plus que Bilou (Roland Jourdain) se déboite l’épaule et je pourrais m’arrêter une semaine aux Canaries avant l’arrivée.

Q. : Craignez-vous le retour de Roland Jourdain pendant la remontée de l’Atlantique ?
M. D. : En fait, ça fait deux semaines que je l’attends. J’ai plus du tout de sel, mes pâtes lyophilisées prennent trois heures à cuire. Et mon carton de kouign amann a pris la flotte dans le Pacifique, mais Bilou pourra sûrement me dépanner quelques boîtes de Sodebo.

Q. : Est-ce ce côté « aventurier » qui vous a convaincu de revenir sur le Vendée Globe cette année ?
M. D. : J’ai effectivement toujours eu ce goût pour le grand large et les Inconnus. Ici, vous voyez, je suis seul face à moi-même, la mer, mon ordinateur de bord, mon téléphone satellitaire, ma boussole électronique, mon pilote automatique, mon GPS et mon équipe de quatorze hommes, à terre.

Q. : Dans l’ère technologique qui est la notre, une course comme celle-ci a-t-elle encore un sens ?
M. D. : Bien sûr, de gauche à droite, autour de l’Antarctique, comme ç’a toujours été le cas. C’est plus facile pour les potes, on doit se faire une crêperie quand y seront tous arrivés, dans trois ou quatre mois.

Q. : On a comme l’impression, à vous entendre, que vous souffrez d’un manque de concurrence…
M. D. : C’est comme ça, on va quand même pas faire revenir Tabarly. Je leur ai pourtant laissé deux jours d’avance cette fois, mais ces cons-là seraient capables de se faire battre par une Anglaise de 20 ans.

Q. : Où trouvez-vous donc la motivation pour vous lancer sans cesse de nouveaux défis ?
M. D. : Vous avez déjà été marié ? (Ndlr : Il s’arrête et attend que je sorte la tête de ma bassine pour lui faire signe que non.) Et  bien, vous comprendrez un jour. Je ne remercierais jamais assez Foncia de me donner tous les quatre ans une bonne excuse pour passer Noël en paix. J’ai pas oublié non plus d’envoyer mes vœux par mail à Philippe Jeantot. J’espère qu’ils ont le wi-fi à Fleury-Mérogis.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain

L’Edito : Oh, Grange mécanique !

eric

Stéphane Glas, ce n’était pas que les années 1990, Sydney que les années 1980. Et Govou, c’est pour quand ?

L’Equipe vient de réinventer le journalisme. Finis les analyses, les commentaires, voire les faits, place désormais aux pronostics. Les joueurs de Bwin n’ont qu’à bien se tenir. Les spécialistes foot du quotidien de référence, entre diverses questions à pertinence élevée, comme les chances de Schirrhein et le maintien de Reims, promettent à 75% le titre lyonnais, à  70% une qualification du Barça ou encore à 90% un voyage en Afrique du Sud. Des pourcentages basés sur rien : il fallait y penser.

Il fallait aussi penser, comme Le Vestiaire, que les conseillers financiers de Carole Merle finiraient par taper au portillon de Grange (vidéo colonne de droite) ou que le Vendée Globe n’est que le Dakar des mers. Presque autant de morts au niveau des participants (prime à l’ancienneté), un peu moins chez les spectateurs. Le mercantilisme en moins, nous glissent VM Matériaux, Foncia, Veolia Environnement, Hugo Boss, Generali et Zidane. Pen Duick, c’était une marque de papier hygiénique ?

Un conte en banque

Rafael Nadal nous a raconté la fable du magicien qatari. Ses tours étaient si fameux qu’il n’avait jamais rien gagné à part de l’argent.  Un jour où le vieil homme tentait une fois de plus de dérober une liasse de billet déguisé en joueur de tennis, il commit l’erreur de trop. Sur le circuit professionnel, personne ne peut avoir le niveau d’un 15/4, à part Benneteau. Le faussaire n’était en réalité qu’un gros nul. En plus, les magiciens, c’est comme les Druides, ça n’existe pas. Le Vestiaire aurait déjà émis quelques soupçons.

Pendant ce temps là, Portsmouth a enfin dû visionner la saison 2005-2008 de Govou.

Vendetta jacta est

J-4 avant le lancement de la nouvelle version du Vestiaire. Pour fêter ça, le XV de France serait bien inspiré de faire honneur à son très brillant sélectionneur.

Le monde du tennis est en ébullition. Moins à cause des tours de vice de la femme à Chamou qu’en raison des Masters. Ceux de Julien Lepers ont laissé leur place au super champion du dimanche ; ceux du tennis ont autant d’enjeu qu’une exhibition Federer-Sampras. Il y aurait même certainement plus d’intérêt sur le Vendée Globe, mais le dernier vainqueur s’appelle Vincent Riou. Heureusement, son créateur est aussi fin gestionnaire que Christian Bîmes. La gestion, c’est la spécialité d’Aulas, qui n’a jamais osé s’acheter un grand joueur. Du coup, Lyon, et ses 30 points d’avance, se retrouve en danger, même face à Monaco et son attaque aussi prolifique que celle du PSG de Benzema. Et dire que Boumsong serait peut-être titulaire à Nantes. A la différence de Franck Bouyer qui, entre deux siestes au feu rouge, a trouvé le temps de relancer sa carrière. Il n’a que 34 ans.

Pendant ce temps-là, Nancy et Le Mans brillent en Euroligue et Michel Gomez sort grandi du dernier match des Spurs.