Wimbledon : Andy manchot

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A Wimbledon, l’ancienne Henman Hill s’appelle depuis deux ans le Murray Mount. Un hasard ?

Le circuit ATP est un monde de brutes, bien trop dur pour le petit Andy. Non content de faire du racket en lui volant ses titres et sa Ferrari, les grands l’humilient sous les yeux de maman. Nous sommes bien sûr le 31 janvier, Andy a eu un break d’avance et même cinq balles de set. Il le dira plus tard, en se mouchant un bon coup, il méritait un quatrième set, mais le mérite c’est comme à la balle au prisonnier, ça n’empêche jamais les CM2 de mettre le ballon dans la gueule des plus nuls. Ça fait donc 6-0 pour Federer en finale de Grand Chelem, le Suisse est bien le plus grand, même les plus beaux coups droits à mi-court ne le surprennent pas, pas plus que les volées à mi-court et les amortis à mi-court. Contre le maître, ça se termine toujours par une attaque gagnante.

Fish and cheap

Mais cette année, Andy ne pleurera pas. Hewitt a battu le maître à Halle, c’est l’année où jamais, quitte à tenter deux ou trois attaques de revers par match. Comme en 2007, la confiance est là, Andy a de nouveau eu Gasquet à l’usure des cinq sets, les leçons de tennis dans les deux premiers lui ont toujours fait le plus grand bien. Et si Andy attaque déjà son cinquième Wimbledon avec pour tout trophée un set gagné en demi-finale contre Roddick, ça lui donne de l’expérience. Mardy Fish en a tremblé au Queen’s lorsque le petit lui a collé un 6-1, heureusement contre Murray le tennis se joue en deux sets gagnants et les tie-breaks rapportent toujours gros. Ça fait cinq perdus sur les six derniers, maman suspecte un gros pipi culotte. Peut-être, mais cette fois Fish était 90e mondial alors qu’à Miami, fin mars, il était 101e. Fish deux fois, Tipsarevic, Soderling, Kohlschreiber, deux fois Ferrer, Berdych et un 6-0 laissé à Baghdatis : Jérémy Chardy rougit un peu vite, ce n’est pas sa liste de bourreaux.

Pendant ce temps-là, les genoux de Rafael Nadal n’ont rien pu faire contre Feliciano Lopez. Le Vestiaire n’en avait évidemment pas dit mot.

Roland-Garros : Roger par la modestie

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Federer ne battra pas Nadal à Roland-Garros. C’est la fin de deux brillantes carrières.

Les records de Federer sont ainsi faits qu’ils ne seront plus battus. Demi-finales de Grand Chelem consécutives, présences en Grand Chelem consécutives, genoux valides en Grand Chelem consécutifs, humiliations de Murray consécutives, Federer a tout, y compris son titre à Roland. Il ne lui manquait plus que le vrai titre à Roland, celui où il bat Nadal en finale. Mais il n’arrivera pas car les genoux sont ainsi faits qu’ils ne repoussent pas, même ceux fabriqués à Majorque.

Ça vaut aussi pour les poignets, Del Potro s’en rendra vite compte, mais pour l’heure, c’est Davydenko qui regrette d’avoir échangé son cartilage contre un bon service. Haas, lui, se sent tout con d’avoir mis son épaule en hypothèque l’an dernier pour échouer à deux points du match, car depuis on lui a aussi volé sa hanche. Curieusement, Federer n’est lui pas atteint par la limite d’âge physique, contrairement à ses gentils adversaires et c’est tout ce qui lui importe. Ça veut dire quoi être le plus grand ?

Roger rabote

Battre Soderling à Roland, il l’avait déjà fait et puis battre Soderling tout court, c’est devenu trop classique. Jouer au tennis avant les demi-finales aussi. Falla a manqué de lui prendre un set, Wawrinka aussi, comment voulez-vous être motivé pendant dix ans pour ce genre de choses à force d’affronter des joueurs français ?

Au moins, il sait rendre hommage au vainqueur et au vaincu :  « C’était un quart de finale dans un Grand Chelem, cela arrive. Ce n’était peut-être pas arrivé pendant cinq ans (ndlr : six ans). Aujourd’hui, je peux gagner les quatre sets, mais je peux aussi perdre les trois sets. » Humilité du vaincu, grande classe qui salue une foule en délire pendant que le vainqueur sort en silence sans que Monfort ne le reconnaisse.

Roger n’oublie pas de souhaiter bonne chance à son bourreau et aux trois autres demi-finalistes : « C’est incroyable de rester au plus haut niveau, de jouer demi-finale après demi-finale et d’avoir une chance de gagner un Grand Chelem. J’en ai même remporté pas mal. » Du haut de son huitième de finale, Andy Murray se sent grandi par l’hommage du maître qui ne cesse de lui donner des cours : « Pour moi, c’est un de mes plus beaux records et cela devrait être dans les livres d’histoire. » Des cours d’Histoire.

Le tennis étant inscrit aux JO de Londres, on reverra peut-être Federer sur quelques courts ces prochains mois. Nadal, c’est moins sûr.

L’homélie Mauresmo

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Puisque nous ne reparlerons jamais de la meilleure joueuse de l’histoire du tennis français, voici l’itinéraire d’une enfant gâteuse depuis son vrai départ début 2007 en passant par le départ de son redoutable coach. Le Vestiaire l’avait dit.

17 juillet 2007 : Le fabuleux declin

16 août 2007 : La disparition

21 septembre 2007 : L’âge de raison

« Amélie Mauresmo est revenue victorieusement au tennis, après une parenthèse de deux mois. Elle ne pense pas participer au Masters de fin d’année : aurait-elle enfin compris ? »

Amélie Mauresmo est sur la bonne pente. Elle a bien pris le temps de se ressourcer, deux mois à s’amuser avec madame sur un yacht en Sardaigne. Cette parenthèse digne d’un chef d’Etat lui a visiblement éclairci les idées. Finies les ambitions démesurées, les dépressions après avoir été sortie par n’importe quelle fille de l’Est plus jolie qu’elle dans un 3e tour de Grand Chelem. Elle sait désormais que son niveau est inférieur. « Je n’envisage pas de disputer les Masters, estime celle qui est sortie des 8 meilleures mondiales. C’est tant mieux. Comme ça, j’arrêterai la saison un peu plus tôt. Je pourrai bien bosser et être à 100% à l’Open d’Australie.» Et 100%, cela peut la conduire en quart de finale, avec un peu de chance. Avant, elle pourra remporter (comme Santoro à Dubaï) les tournois de Auckland, Gold Coast, Sydney ou Hobart, en janvier quand aucune autre joueuse n’est prête. En plus, ça fait des sous pour les vacances d’été (juste après Wimbledon) : un bateau, ça coûte cher.

Emploi à mi-temps

Car pour Mauresmo, les vacances passent désormais avant tout. Quitte à prendre des volées, autant ne jouer que quand on a un niveau potable pour gagner les premiers tours. La mâturité l’a enfin gagnée. Qu’est-ce qui a changé notre championne ? D’avoir frôlé la mort avec son appendicite ? Est-elle jalouse de Gasquet qui se tape Noah ? Hingis lui manque-t-elle ? Toujours est il qu’aujourd’hui, elle est davantage à l’écoute de son corps de feignasse. « La motivation, je l’ai retrouvée, enfin. J’ai attendu que ça me démange, que ça me titille. » Ca n’a pris que deux mois. Le temps de retrouver un niveau physique et la saison sera finie. Courage Amélie, plus que deux gros mois. »

15 octobre 2007 : Save the last chance

« Amélie Mauresmo dispute ce mardi le match le plus important de sa carrière. Un échec et c’est l’hospice… avec Tauziat.

Amélie Mauresmo a l’art de se mettre la pression. Battue depuis deux semaines au premier tour par des Russes (Dementieva et Zvonareva), la Française a soudain pris conscience de sa nullité actuelle. « Je suis une joueuse lambda » a-t-elle avoué avec l’éclair de lucidité que Cécillon regrette encore. A son échelle, elle connaît actuellement la chute de tension de l’Equipe de France de rugby. Sa Nouvelle-Zélande, c’était Wimbledon, elle avait même battu une Russe, Sharapov’. Et depuis, avec son physique de deuxième ligne, elle prend des vestes et n’arrive plus à rien. Même Camille Pin retourne ses premières balles.

La vachette dans l’arène

Son premier tour de Zurich est donc une finale de carrière. A 28 ans, elle pense toujours avoir fréquenté les cimes du tennis féminin et désespère de les (re)trouver. Contre la vachette du Péloponnèse « Dani Danilidou Daniladidou », la défaite est interdite, encore plus que contre Ivanovic au 3e tour de Roland en 2005. Une défaite et elle se fera bizuter par Sandrine Testud pour entrer au club des retraités du TC Looser. Et Chamou rangera pour de bon son millésime 2002 de Moët et Chandon à la cave, qui aurait été jadis inaugurée en grande pompe par sa femme autour d’une queue de Loth. »

20 octobre 2007 : Retour de flemme

« Amélie Mauresmo a conclu la pire saison de sa carrière sur une défaite contre l’un des frères Bondarenkov. Deux victoires en six matches, elle a bien fait d’ajourner sa retraite. Elle part en vacances épuisée mentalement.

Avec Amélie, l’histoire est un TOC. Mais au lieu de prononcer des noms d’organes sexuels, elle se contente de mauvaises blagues. Cela commence par la lassitude de cette saison. N’oublions pas qu’en plein été, après un catastrophique Wimbledon où ses rivales étaient juste à leur niveau – ce qui suffit pour la sortir -, notre Jennifer Lopez des salles de muscu a déjà plaidé la fatigue sur un yacht en Méditerrannée. Après un mois de reprise, elle vient de passer du « je ne suis pas encore revenue au top, c’est physique » à un « j’en ai marre de cette saison, je ne suis pas fâchée que 2007 se termine ». Du grand art, aussi limpide que la carrière de Di Pasquale. Sait-elle que faire du tennis est un métier ?

Ô rage, ho des espoirs

Mais le second balbutiement est plus inquiétant. Mauresmo, après son éclair de lucidité – « je suis devenue lambda » – a repris du poil de lavette. Comme au bon vieux temps, elle voit des signes, les mêmes que Chamou cherche dans les allées de Roland Garros. Son jeu serait mieux en place. « J’ai joué mon meilleur tennis depuis longtemps », a-t-elle avoué après son 1-6 dans le 3e set contreBondarenkov. « J’ai besoin de travailler. Je reste avec Loïc Courteau. » On se demande qui est l’homme dans leur couple. Si un jour, il veut réentraîner une autre joueuse, le maître psychologue qu’est Courteau ferait bien de se barrer. Car l’histoire (drôle) risque de se répéter de plus en plus souvent : « Je fais un break », annonce Mauresmo dans la foulée. »

30 Aout 2008 : « Le retour au plus haut niveau de Mauresmo est à prendre au sérieux. Les meilleures sont là, en pleine forme et Amélie est toujours en lice. Après avoir sorti deux outsiders (Dechy et Kanepi), son troisième tour face à la numéro 1 mondiale sera un vrai test. Si elle passe, la voie des quarts de finale sera grande ouverte pour la première fois en Grand Chelem depuis l’US Open, déjà, c’était il y a un siècle, en 2006. Une performance qui fera enfin fermer sa gueule au Vestiaire.
C’était une blague, les numéros 1 et 3 mondiales ne sont déjà plus là et Amélie pourrait bien annoncer sa retraite si elle ne réussit pas à passer le terrible obstacle Julie Coin, qui ne devrait en principe pas prendre la tête du classement WTA lundi prochain. »

4 septembre 2008 :  « Mauresmo : Cyrulnik lui avait déjà casé un rendez-vous pour lui expliquer qu’elle n’était pas concernée. Après deux demi-finales quand tout le monde était à Pékin, elle a frôlé les quarts en Grand Chelem. Heureusement, la terreur Penneta est passée par là. »

13 septembre 2008: Le hic Courteau

9 janvier 2009 : « Une journée après avoir failli aller au Coin, Amélie Mauresmo a signé son grand retour. En Australie, d’où elle avait ramené deux titres du Grand Chelem, une fois avec la petite coupe, une fois avec la grande. A chaque fois, elle avait presque battu la numéro 1. Cette fois-ci, c’est fait, ou presque, à cinq places près, elle l’a même torchée en jouant mieux au tennis. »

27 janvier 2009 : « Il paraît que Jankovic était numéro 1 mondiale, mais Mauresmo sait bien que ça veut rien dire. »

16 mai 2009 : Question réponse

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8 septembre 2009:  « Pendant ce temps-là, Clijsters revient et bat tout le monde. Hénin aura bientôt envie de revenir, Mauresmo a déjà envie de partir. »

L’édito : De la fuite dans les idées

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Albus Dumbledore et Alberto Contador ont diverti la journée d’hier. Jean-Paul Ollivier, qui n’avait aucune abbaye à raconter, s’est permis de l’ouvrir pour noter que le second n’avait pas l’air fatigué à l’arrivée. Alors, lequel a le plus de pouvoirs surnaturels ?

Ce qui caractérise les fortes têtes, c’est de ne jamais reculer devant le danger. Avant d’affronter Roddick au premier tour de Wimbledon, Jérémy Chardy avait déjà les gènes de l’acharné. Deux semaines de rab pour rejouer sur terre battue, ça aide à se sentir fort et à gagner son premier vrai tournoi. Acasuso, Vassalo Arguello, Zverev, Kiefer et Hanescu aussi, mais Chardy n’y était pour rien si Gilles Simon était inscrit comme tête de série numéro un du tournoi. Ce genre d’erreur ne devrait plus se reproduire longtemps. En attendant, le magicien Paul-Loup Santoro se mord les doigts d’avoir perdu au premier tour. Heureusement, Sidorenko n’a pas été plus loin que les quarts. En revanche, aucun regret pour Nicolas Mahut à Manchester, Olivier Rochus était la plus forte tête. Rude concurrence. Leurs homologues footballeurs en savent quelque chose : Everton veut honorer son contrat au PSG. Il faudra d’abord prouver qu’il a signé un contrat. Frédéric Piquionne peut ricaner, rira bien qui pourrira le dernier.

Collet serré

A la tête de Villeurbanne, Vincent Collet a aussi hérité de l’équipe de France. Le danger était bien caché, Michel Gomez ne l’a toujours pas vu arriver. Pour regonfler l’orgueil national, le sélectionneur s’est montré plutôt créatif : des joueurs NBA, même si pour Diarra et Petro personne ne peut confirmer, une durée NBA et un score NBA (111-64). De Colo a marqué 15 points, Parker, Diaw et Batum ont joué. Ca semble si facile, une équipe est sûrement née. L’Etat du Centrafrique, c’est conférence Est ou Ouest ?

Schleck en bois

Mais pourquoi donc Thierry Adam appelait-il Cavendish le maillot vert ? Pourquoi lorsque Lance Armstrong s’est décalé sur la gauche de la route en titubant a-t-il vu une attaque de l’Américain ? Pourquoi alors qu’Andy Schleck perdait constamment du temps sur Contador, sans parler des autres, a-t-il qualifié l’Espagnol de moins aérien ? Et si Thierry Bisounours connaissait la réponse ?

Pendant ce temps-là, Olivier Sauton fait le Point-Virgule et le Tour de France à la voile est dans une totale indécision. Vivement les étapes de montagne ?

L’édito : La patte éthique

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Numéro 1 mondial ne veut plus rien dire. Riner l’est quand il veut, Murray a failli y prétendre, Jalabert l’a été et Monshipour ne l’est plus depuis longtemps. Le passeport biologique, ça passe à la douane ?

Roger Federer est un incorrigible intouchable. Après avoir laissé moins de balles à Lee qu’à un ramasseur, après avoir retiré son épaule des gros doigts de Garcia Lopez à la poignée de mains, après avoir sous-estimé le piège Kohlshreiber en quatre sets, après avoir vengé Nadal en trois sets pour la deuxième fois en un mois, après n’avoir autorisé qu’un tie-break à Karlovic, après avoir effacé l’as des Haas, il a remporté sa plus mauvaise finale de Grand Chelem. Pour que le maître perde son service deux fois quand il ne faut pas, il faut deux choses : qu’il ne soit pas bon et que l’autre sorte le match de sa vie.

Son costume de Stifler a encore failli faire mouche, deux jours après avoir envoyé Pause Caca chez les dames. Gros services, grosses frappes, gros mental, il a entretenu la faiblesse du maître pendant quatre sets, mais il n’en a gagné que deux. Deux balles de break dans la dernière manche, évidemment sauvées, une seule balle de break convertie, évidemment, c’est une balle de match, le maître reste le maître. 15 tournois du Grand Chelem, ça fait marrer le magicien, qui approche les 70, on ne parle pas de son âge. Lui a-t-on déjà expliqué que l’important n’est pas toujours de participer ?

Tous nos Voet

L’autre grand champion du week-end, c’est Mayhar Monshipour. En montant sur le ring, le Don King français a trouvé la parade à toute suspicion de combat truqué. En revanche, il n’a trouvé aucune parade aux coups de Moreno, qui lui a poliment souhaité un bon 50e anniversaire.

Et un bon 96e Tour du renouveau. Chavanel, Contador, Drucker, Godard, ils sont tous là, ils sont tous là pour porter les bidons, Thierry Bisounours est sur le coup. Quatre Astana dans le top 10. Il y a du monde sur la route et la caravane n’a jamais été aussi chargée : la distribution peut commencer.

Pendant ce temps-là, il y avait aussi du golf et la France a remporté la Coupe des Nations. Escalettes pense à prolonger Domenech.

Wimbledon : Le géant vert

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Il possède le record d’aces en match (55), la plus grande taille du circuit (2,08m) et un record du second service le plus rapide (231 km/h) supérieur à la somme des vitesses des services d’Arnaud Clément durant toute sa carrière. Pourtant, il n’a jamais fait un revers de sa vie. Voici l’étrange histoire du service volé, l’épaule qui valait 3 millions.

Avec Andy Roddick, il reste sur six tie-break d’affilée. Avec Sam Querrey, pas loin. Les médecins ont encore du mal à identifier cette pathologie rare chez les quarts de finaliste de Grand Chelem. Et pourtant, Ivo Karlovic est encore là. Sa carrière débute en février 1999, chez lui en Croatie. Ljubicic n’est pas encore une épave qui bat des Français quand le petit grand Ivo perd contre l’Israélien Weelgen (6/7, 7/5, 6/7). Un mal pour un bien : Ivo a trouvé sa voie. Il ne s’emmerdera plus à essayer de jouer plus de deux coups, ce sera ace et retour gagnant ou rien.

Au tournoi de Leeds suivant, les progrès sont foudroyants. Il expédie Sherwood en demies (7/6, 7/6), avant de tomber avec les honneurs en finale contre Koll (6/7, 6/7). La machine est lancée : Merry (6/7, 7/6, 7/6) puis Olivier Rochus en finale (7/6, 7/6) ne résistent pas. Il enchaîne Elseneer à Mulhouse (7/6, 7/6), Zib à Prague (7/6, 6/7, 7/6) Fornar à Bristol (7/6, 6/7, 7/6) et Bastl à Grenoble (7/6, 7/6). Les Grand Chelems s’ouvrent, et il brille à Wimbledon 2004 en sortant Lopez (n°22), (7/6, 7/6, 6/7, 7/5). C’est alors le temps des premiers doutes pour un joueur qui a sûrement grandi trop vite. Grisé, il se présente à Wimbledon 2005 sans se méfier de Bracciali, et c’est l’accident. A 6/7, 7/6, 3/6, 7/6, on lui apprend que dans le cinquième set il n’y a pas de tie-break. Tétanisé, il perd 12/10. Mais Ivo a de la suite dans les idées.

Drag Queen’s

Il élimine Patience au premier tour de Roland 2006 (7/6, 7/6, 7/6) et retrouve la confiance. Au Challenger de Sunrise la même année, les observateurs sont sous le choc. Dix sets joués, huit tie-break, il prépare son retour sur le devant de la scène. A Surbiton en 2007, il confirme en étrillant Childs (7/5, 6/7, 7/6) puis Jones (7/6, 4/6, 7/6). Il remporte Nottingham, Houston et Stockholm puis dégote une résidence secondaire au Queen’s, pour environ 50 points ATP par an. Il y bat Safin 7/6, 7/6 et frôle des exploits contre Nadal (7/6, 6/7, 6/7) en 2008 et Roddick cette saison (6/7, 6/7). Il remporte de nouveau Nottingham en 2008 en s’offrant notamment Querrey (7/6, 7/6), Monfils (7/6, 7/6) et Verdasco en finale (7/5, 6/7, 7/6.) Sa stature change, même si Stadler (n°128) ne s’en rend pas vraiment compte une semaine plus tard à Wimbledon. Tsonga le trouve injouable, Devaarman, Stakhovsky, Chiudinelli, Gil et Kubot ne voient pas de qui il parle.

Le grand moment de sa carrière, avant aujourd’hui, fait encore soufrir Federer. 7-6, 4-6, 7-6, Ivo découvre les quarts de finales d’un masters, c’était à Cincinatti, ça vous change un homme. Kohlschreiber est évacué 7-6, 7-6.

Wimbledon : Gotha city

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Roger Federer a-t-il raison d’être aussi arrogant ou Garcia Lopez avait-il finalement le droit de poser la main sur l’épaule du maître sans regard réprobateur ? Si c’est pour être aussi populaire que Sardou, ça marche. Si c’est parce qu’il regarde qui figure dans le tableau des quarts de finale, ça marche aussi.

Le n°3

Andy Murray. Il a quand même joué le n°76, le n°74 et le n°31. Le terrible tableau londonien lui proposait en huitièmes de finale le n°18, baptisé le Federer junior, qui tenait déjà son exploit : jouer deux Argentins à Wimbledon (n°108 et n°57) avant le qualifié américain n°136. Murray s’en est brillamment sorti en à peine quatre heures de jeu, cinq sets, et dix balles de break sauvées. Place au n°69, pas un cadeau. Le numéro 1 frémit.

Le n°4

Novak Djokovic. Les observateurs saluent sa montée en puissance. Il y a de quoi. Ses victimes – les n°81, n°102, n°25 – avaient en effet écumé pas mal de challengers cette saison. Pour ceux qui ne connaitraient pas le n°46, que Djokovic a sorti en huitièmes, il est petit, a un revers à une main comme le n°32, mais lui porte une casquette et il n’a même pas son brevet de magicien.

Le n°6

Andy Roddick. Un set abandonné au n°41, un second au n°39, puis un troisième au n°30, heureusement que le n°20 n’était pas préparé au retour de service. Face à l’épouvantail n°37, surnommé le magicien aux poches pleines, ç’aurait été une autre histoire. Il affrontera le n°56 pour une place en demie. C’est cool, les Grands Chelems.

Le n°34

Tommy Haas. Le nouveau Stich rêve de succéder à son illustre prédécesseur, avec huit ans de plus au compteur. A retrouvé les plaisirs d’être tête de série en débutant contre les n°197 et n°137. Puis le n°13, et surtout le très dangereux n°26, qui avait écarté les n°96 et 101 du tournoi, lui ont ouvert la route des quarts. Il jouera le n°4. Murray est jaloux.

Le n°36

Ivo Karlovic. Les mauvaises langues ne voient en lui qu’un gros bourrin qui sert fort et le surnomment Pistol pute. Il y a quelques jours, le n°2 disait même que Karlovic, ce n’est pas un joueur de tennis. Erreur, il est tête de série n°22, logique pour un 49e mondial.

Le n°56

Leyton Hewitt. En arrivant à Wimbledon, le génial Autralien pensait, comme l’opinion publique, être fini. Des victoires sur les n°107, n°5, qui n’avait pas touché à l’herbe depuis un an, n°55 et n°23, ça compte comme un nouveau départ ou quatre scalps de tocards ? Les services du n°6 en décideront.

Le n°69

Juan Carlos Ferrero. Protégé par sa wild card, il est le nouveau Kuerten. Un spécialiste du gazon qui, à l’image d’un Federer, aborde ce tournoi pour un fantastique doublé Roland Garros 2003-Wimbledon 2009. Une juste récompense pour ses six dernières années, couronnées de 0 titre jusqu’à Casablanca 2009. L’exploit est d’autant plus beau que son tableau n’est pas dégagé : il a dû batailler contre le n°44, le n°37, le n°10 qui cherche encore du gazon au Chili, puis le n° 7, qui n’a volé sa place ni en huitièmes en battant les n°94, n°120 et n°28, ni sa place dans le Top 10 puisqu’il n’en a battu aucun en 2009.

Pendant ce temps-là, les Français étaient trois en deuxième semaine, et on n’était même pas à Roland-Garros. Brabo ?

L’Edito : Roger a-t-il fini de se Murray ?

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Dassier a décidé de se prendre les pieds dans le Tapie. Prendra-t-il la clé Deschamps ?

C’est toujours quand on s’y attend le moins que l’actu devient passionnante. André Garcia, qui célèbre un titre européen avec l’enthousisasme de la première dent arrachée, Eric Bayle fou de joie que ses Bleus gagnent la Coupe en ayant perdu la moitié de leurs matches. Heureusement, Renaud Longuèvre reste mesuré devant les performances de son poulain. Mais qui est donc l’entraîneur de Ladji Doucouré ? David Douillet pense connaître la réponse et pourrait estimer que c’est un type qui passe son temps à ouvrir sa gueule sur tout et rien pour une somme rondelette.

C’est très beau Lavillénie

Rondelette comme la perche de Renaud Lavillénie, dont Le Vestiaire avait annoncé sans surprise le passage des 6 mètres, ou comme l’énorme somme proposée pour Hoarau par Aulas. Le Vestiaire aussi l’avait dit avant tout le monde. En revanche, Le Vestiaire ne dira pas que depuis ce matin la natation, comme la femme de Fred pour ses meilleurs amis, n’a plus aucun sens, que TF1 s’apprête à renégocier ses droits F1 malgré des scores d’audience mirobolants, que l’Italie a une aussi belle équipe de foot que la France et que le PSG jouera le maintien la saison prochaine. Pourquoi Sessegnon n’a-t-il pas encore signé au Real ?

Ce n’est pas Le Vestiaire qui le dit

“J’ai juste entendu parler d’un petit quelque chose. Il trouvait que j’avais un manque de respect vis-à-vis de lui. Cela me surprend. Il y a certains matches où je n’étais pas à 100% comme à Shanghaï, où j’étais malade et j’avais mal au dos. C’était visible. Je ne vais pas dire que c’est le meilleur joueur de tous les temps si j’ai mal au dos. En plus, sur ce match, j’arrive presque à le battre. Je suis toujours très honnête. J’ai dit 100.000 fois que c’est un joueur exceptionnel avec beaucoup de talent. Je pense qu’il va gagner des Grands Chelems un jour. Je pensais qu’il allait avoir du succès plus vite, je me suis peut-être montré trop sévère avec lui et il l’a pris trop personnellement. C’est dommage pour lui, mais je m’en fous un peu de ce qu’il dit parce que j’ai toujours été très correct avec lui. »