L’Edito : Le fils à Bejo

Des homos, du racisme, du sexe, si Gaccio n’était pas derrière tout ça on se croirait à Tola Vologe.

Comme d’habitude l’édito du Vestiaire s’inspire d’un dimanche en famille. Tout a commencé avec, évidemment, une brève de L’Equipe.fr arrosée d’une bonne fondue  bourguignonne devant Allouch aux pieds de Laurent Weil sur un tapis bien raide et bien rouge :  « Ladji Doucouré s’est contenté de la troisième place du 60 mètres haies lors des Championnats de France en salle à Aubière, en 7 »71…Vainqueur, Martinot-Lagarde a réalisé les minima pour les championnats du monde, disputés du 9 au 11 mars à Istanbul (Turquie)« .  C’est toute une saison d’athlé résumée en quelques lignes. Bref, on n’est plus très sûr que Longuèvre, le fameux entraîneur de champions, offrira une nouvelle fois le titre olympique à son Diagana à lui, ou alors ce sera le même qu’à Diagana. On a aussi appris que Jonah Lomu avait toujours une place au chaud au café des dialyses, ça fait toujours une occasion de parler du vrai rugby. Peut-être notre spécialiste nous donnera-t-il le résultat du match et la véritable identité de Remi Bezançon. Sinon Amaury Leveaux a fait tout ce qu’il faut pour devenir le champion olympique de mars, ce que Lemaître et son hypercapillarité buccale ont bien compris. Thomas Bouhail n’aura pas cette chance, Christian Blachas non plus.

Pendant ce temps-là tous les Artist n’ont pas gagné ce week-end.

OM, ligue des champions : T’as pas cent Bâle ?

Nkoulou, Nagatomo, Thiago Silva, Shirokov, Witsel, Koné : après tout, pourquoi la Ligue des Champions serait réservée à des joueurs de Ligue des Champions ?

« Je sais pas ce qu’il nous a fait Diawara, il a eu du mal avec le ballon. » Comme nous tous, Lizarazu s’est demandé tout le match si la tribune Ganay du Vélodrome était fermée ou simplement vide. Il ne s’est pas demandé s’il avait bien joué à l’OM, là aussi on aimerait en savoir plus. Mis en concurrence avec les pleurs de Scott Thomas sur Canal et le résumé de Caen-Auxerre sur Infosport, le huitième de finale de Ligue des Champions a eu bien du mérite de se terminer sur un score aussi fleuve. Un but, près de deux occasions, les grands joueurs font les grands matches. Sneijder n’était pas nominé cette année. Le verrou intériste a même failli être trop costaud, n’est pas Novare qui veut.
Grâce à un but sur corner à la 93e minute, ce qui arrive dans tous les huitièmes de Champions League qui se respectent, l’OM garde toutes ses chances de revivre le mois de mai 93. Si le tirage au sort devient complice, le Real et le Barça pourraient même jouer la finale en mars. Il faudra alors choisir l’autre finaliste, et c’est là qu’avoir appris l’existence de Joël Obi, Schürrle, Lavezzi et du championnat chypriote va servir au Vestiaire. Comme regarder la rediff de Milan-Arsenal un vendredi matin pour comprendre pourquoi tout le monde dit attention au Milan. Mais le Milan n’a pas battu l’Inter sans Rémy, lui. Alors attention.

Lampardzoumian

A ce stade de la compétition, rien ne remplace l’expérience. Chelsea en crise, l’Inter en crise, c’est comme Ribéry et Robben impuissants à Fribourg et battus à Bâle. La Premier League c’est aussi Arsenal et bien sûr Manchester United et City. Sinon, le vainqueur de Naples-Chelsea pourra s’avancer vers les quarts raisonnablement philosophe : prendre un but n’est pas la fin du monde, on finit toujours par en prendre un autre et y a même pas besoin de savoir faire le jeu. S’il affronte le vainqueur de Zenith-Benfica, ce sera même un superbe spectacle et l’assurance de retrouver en demie une révélation de la saison prête à se faire torcher en aller-retour. Celui qui aura le moins souvent le ballon l’emportera.

Palmarès : Xavi à deux

Marc Keller est l’invité de la grande soirée Ligue des Champions. C’est pour commenter la mi-temps de Naples-Chelsea. Ouf.


5. Abedi Pelé

Il sort Nedved et Davids parce que si Papin est aussi efficace que Boksic et Völler, c’est parce qu’il était d’accord. Le Ghana n’a pas remporté la dernière CAN un peu intéressante parce qu’il était suspendu. Pour une fois que c’était pas à la queue de rat ou au mulet de Waddle.

4. Gerrard

C’est Xavi, Iniesta et Vieira en un peu moins décisif. Plus viril qu’Iniesta quand même malgré ses 16 ans, il est un peu moins fragile mais avait une date de péremption un peu hâtive. Du coup on ne sait pas si c’est lui ou Capello qui a trahi sa légende en Afrique du Sud.

3. Vieira

Il a battu le Togo mais avait la fâcheuse habitude de se tordre la cheville quand il filait ses coups de pieds dans la gueule de ses contemporains. Il n’a pas battu l’Italie par altruisme, Iniesta a battu les Pays-Bas.

2. Iniesta

Pourquoi deuxième ? Peut-être parce que Vieira n’a pas sauvé le plus grand Barça de l’Histoire du plus beau des fiascos. Peut-être aussi parce que Xavi ne passe pas la moitié de chaque saison avec un pet en travers. Au fait Xavi a-t-il déjà été mis en concurrence avec Giuly à part pour les meufs qui aiment les nains ? Ah le fétichisme.

1. Xavi

Ronaldinho et Messi lui doivent quelques ballons d’or et Guardiola évite soigneusement de lui donner des conseils. Même en Afrique il a triomphé, sans qu’Aragones ne lui ait demandé. A l’origine de tous les buts les plus importants du Barça de ces 5 dernières années, Xavi n’aurait plus perdu un ballon depuis le Mondial 2006. Si c’est Messi le plus grand, ça se joue à quelques centimètres. Sans doute parce que lui ne s’est jamais fait friser les cheveux. Ah le fétichisme.

HulkMusclor ne manquera pas de faire un coucou à Nedved et Davids.

Thierry Henry : Le red boulard de New-York

Thierry Henry carbure-t-il au Red Bull ? Nul ne le sait et tout le monde s’en fout.


Il était parti brouillé avec la France, au terme d’une Coupe du monde 2010 où il avait soigneusement mis sa merde et une ultime interview langue de bois à Denisot. Pléonasme. Depuis, nous n’avions vu de l’ancien capitaine des Bleus que les photos de son immense duplex new-yorkais, son nouveau look barbu et son léger embonpoint. On le disait en pré-retraite, fini pour le football de haut niveau. Pire, ses derniers mois en Europe avaient été entachés de cette polémique « nationale », suite à sa main décisive pour une fois qu’elle ne servait pas à Madame. Adieu « Titi » Casanova, place à Henry le tricheur, l’égoïste et le cupide. Une de ces affirmations serait fausse, à vous de trouvez laquelle, bon courage.

C’était ignorer que les légendes ne meurent jamais et qu’elles renaissent parfois de leurs cendres au moment où on s’y attend le moins. Alors que la France du football et du marketing pleurait la non-venue de la pop-star David Beckham qui partit en lui-aussi sur un joli carton, Thierry Henry alimentait modestement son ego en inaugurant une statue de son auguste personne, à Londres.

Costume chic, écharpe du club, petite larme au coin de l’oeil, l’image d’un « historique » d’Arsenal inaugurant sa propre statue a fait le tour du monde. Le plan com’, parfaitement huilé, a produit son effet puisque, soudain, Henry est redevenu « Titi », le chouchou et meilleur buteur de l’équipe de France.

L’attaquant aurait pu en rester là et, une fois l’événement immortalisé, repartir en exil Outre-Atlantique. C’est ce qu’il aurait fait s’il n’avait été qu’un grand joueur, comme David Beckham. Le risque d’être humilié en Ligue 1 était trop important pour l’icône anglaise qui a préféré offrir à la France un spot de pub en slip pour H&M.

Henry au petit lait

Plutôt que de se mettre à poil pour une enseigne d’entrée de gamme et quitte à se mettre en caleçon, autant que ça en soit un avec le blason de son club de cœur. C’est ainsi que l’impensable s’est produit : un retour du meilleur buteur de l’histoire des Gunners. L’Emirates a cru au mirage mais c’était bien la réalité quand, pour son retour en Cup, il a marqué le but de la victoire face à Leeds, club pas beaucoup plus has-been que lui. Et une spéciale « enroulée à la Henry », histoire de faire les choses bien. L’image, encore une fois, a fait le tour du monde, même si c’était contre une équipe de seconde division. Le pari était déjà gagné et l’a été encore plus après deux autres buts en 127 minutes de jeu en championnat, dont un ultime décisif, à Sunderland, dans les arrêts de jeu.

Et voilà comment « Titi » le honni est devenu « King Henry », une histoire que raconteront les fans d’Arsenal à leurs arrière-petits enfants dans quelques jours. Le joueur, lui, a redoré son blason et au passage celui de son club, même s’il n’a pu éviter la déroute de son équipe face au grand Milan. Celui de Van Basten. Pardon, celui de Baggio et Weah. Pardon, celui de Shevchenko. Pardon celui de Kaka. Celui d’Ibrahimovic. Pardon.

Au final, tout le monde est content. Le joueur a conforté son image de légende, les supporters (ainsi que les Baby Gunners) ont pu revoir jouer l’idole de l’enfance de leurs parents, et le club a fait une belle opération puisque le prix du prêt de six semaines a été compensé par la vente des maillots « collectors » du Français. Ce dernier peut retourner tranquillement aux Etats-Unis, pour gagner des dollars parce que les livres il n’a jamais vraiment aimé ça. Après une nouvelle larme versée, des buts marqués et une place en Ligue des Champions récupérée, le tout mâtiné d’un côté humble, grand-frère, super-sub et supporter, plus personne ne pourra jamais lui parler de son boulard. Et pour tout ça, il n’a même pas eu à se mettre à poil et exhiber ses tatouages et certains de ses membres. La classe.

C1, Arsenal : La famille Adams

Le football européen tombe des nues. Après les deux Manchester, personne n’avait vu venir le naufrage du 4e de Premier League.

La vie était pourtant douce dans le quartier émirati de Londres. Arsenal réussissait la saison parfaite. Le survol de son groupe de Ligue des Champions, en terminant deux points devant l’Olympiakos, avait fait taire les sceptiques. En championnat, Arsenal avait réussi à prendre moins de buts à Manchester que de points de retard sur City à mi-championnat. Pas mal pour une saison de transition.

Et puis le chef d’oeuvre est arrivé. 7-1 contre Blackburn, dans la foulée d’un 0-0 à Fulham. Wenger avait donc raison depuis le début. Le talent n’attend pas le nombre des années. C’est pourquoi Boateng n’a pas attendu les 27 ans de Vermaelen pour profiter à fond des trois mètres de distance qu’autorise le marquage Arsène rupin, quand il ne glisse pas. A deux mois près, Koscielny est aussi prometteur, mais il n’a joué qu’une mi-temps. Une trouvaille remplace une trouvaille : Djourou est rentré en jeu puis dans la gueule d’Ibrahimovic en pleine surface à la 78e. Sagna n’a que deux ans de plus mais le petit apprend vite à lever la main pour réclamer un hors jeu quand Ibrahimovic part dans son dos. Rusé, il a attendu que Robinho et Ibra réengagent pour la baisser.

Song of freedom

Au fond, quatre buts, qu’est-ce que c’est quand on a une divison offensive pareille ? L’immense Van Persie en plein boum a tout tenté, sur sa seule frappe, pour inscrire son 20e but en Ligue des Champions. Ce sera peut-être pour son 65e match. Il affole les compteurs à seulement 28 ans et la barre des 35 buts d’Henry pourrait bien tomber. Enfin la barre de ses buts avec Arsenal, sinon c’est 59 en Coupe d’Europe. Mais avec Arsenal, le danger vient de partout. Et peu importe si l’excuse de la jeunesse des Baby Gunners peut remettre à demain les ambitions : Rosicky (32 ans) et Arteta (30 ans), les remplaçants des vieux Fabregas et Nasri, et Song (25 ans) sont peut-être encore des intrus en 8e de finale de Ligue des Champions, mais ça ne durera pas.

Pendant ce temps-là, Nasri vise le doublé Premier League-Europa League. Et pourquoi pas ?

Palmarès : A Xavi, à l’Amor

descanso

Incapable de cadrer un tir de sa carrière internationale, Jérémy Toulalan a sa part de l’héritage. Voici le meilleur milieu de terrain de ces 20 dernières années. Pardon, de tous les temps.

6. Claude Makélélé

Né en 1973, champion du monde en 1998, à 25 ans, en pleine force de l’âge. Ca aurait été pas mal, mais pour ça il aurait fallu devenir le meilleur plus vite. Il ne l’a décidé qu’au Real, à 28 ans, bien qu’il ait très tôt commencé à fracasser des blondes. Peut-être n’étaient-elles pas toutes la fille de l’entraîneur. Tout ça rapporte quand même une Ligue des champions. Il a beau avoir dégoûté l’Espagne et le Brésil en 2006, il lui manque six ans de carrière. Tout n’est pas de sa faute, Suaudeau le faisait jouer ailier à défaut d’en faire son gendre. C’est un gâchis, alors, on ne va pas regretter qu’il ait joué au PSG.

5. Christian Karembeu

Le doublé Mondial 1998–Euro 2000, il était là. La victoire du Real en finale de C1 1998, il était encore là. Loussouarn fracassé en 2 avant Leverkusen c’est toujours lui, à chacun sa blonde. On peut s’en étonner, autant que de son record de jonglages, mais il était titulaire deux fois. Bien sûr, il a pris un carton à chaque fois, mais Roberto Carlos n’a toujours pas digéré.

4. Carlos Dunga

Dans tous les clubs où il est passé, personne ne l’a remarqué. Pour une bonne raison : Pise, Fiorentina, Pescara, Stuttgart avant le Japon, il n’a en fait connu aucun club. Dans toutes les équipes nationales où il est passé, personne ne l’a remarqué non plus. Mais par chance, il a gagné le Mondial 1994 avec Romario, malgré Mazinho, seulement finaliste du 1998 mais le numéro deux du classement l’excuse. Et de toutes façons, comme ses compères du podium, il ne savait pas jouer au foot.

3. Gennaro Gattuso

Il a commencé par Pérouse, les Rangers et Salernitana avec Rigobert Song. Enchaîner onze saisons à Milan derrière, ça ne trompe pas. Trois finales de C1 (2003, 2005, 2007), deux gagnées et le Mondial 2006 : Dieu ne lui a pas mis le ballon dans le berceau, mais des crampons et de la barbe. Il a parfaitement su comment s’en servir.

2. Didier Deschamps

Desailly était plus doué, mais contrairement à lui, aucun entraîneur n’a songé à faire jouer Deschamps à un autre poste. Le vrai prototype du poste, petit, teigneux, moins bon footballeur que les autres, moins rapide, une technique limitée. Comme Dunga, il ne sortait jamais du onze type et a rendu ses équipes intouchables : Marseille, la Juve, la France. Résultat : il a tout gagné. Mais depuis Xavi aussi.

1. Xavi

Gardien, défenseur, milieu, attaquant: quand Xavi porte le même maillot que vous oubliez votre poste et faites comme Pique, filez-lui le ballon. Ca fait plus de 5 ans que tout le monde fait ça et que Xavi prend moins de but que l’adversaire.

Ligue des Champions, Lyon : Aly ballot

Mais qu’est-ce qui rend Aly Cissokho si indispensable ? Pourquoi Lyon fait-il tout pour le garder, ou au moins ne pas s’en débarrasser sans ménagement ? Un niveau de jeu justifie-t-il un licenciement ?


9e journée, PSG-Lyon 2-0

Chanceux sur le premier but qui ne vient pas de son côté, Cissokho l’est moins sur le second. On joue les arrêts de jeu, il ne pense qu’à contre-attaquer. Comme l’OL, il est surpris par un contre assassin. En l’occurrence un coup franc à 40m. Evidemment Cissokho ne voit pas le coup partir. Il est au marquage de Jallet qui marche à toute allure pour placer sa tête. Imparable, même si du regard il tente de freiner le ballon.

11e journée, Lille-Lyon 3-1
C’est l’une de ses grandes spécialités : la contre-attaque. Pour être performant dans l’exercice, il faut être prêt. Personne ne lui en veut donc d’avoir tenté le coup. Sur un centre de Hazard, il se démarque derrière Sow et Cole. Mais, malchance, Hazard préfère passer le ballon à un joueur qui a le même maillot que lui. Dommage, il n’était qu’à 95 mètres du but de Landreau.


13e journée, Sochaux-Lyon 2-1

Le chef d’œuvre. A la retombée d’un corner sochalien, il tente une aile de pigeon. Le gardien de l’équipe de France est battu. Grisé, le latéral surmonte l’égalisation pour tuer le match et la cheville de Boudebouz, après avoir bien attendu qu’il soit dans la surface. Malin et décisif.

19e journée, Valenciennes-Lyon 1-0

Cissokho, c’est d’abord un pied, qui lui permet d’être gauche en toute circonstance. Alors, sur un coup franc, il joue de malchance. Le destin fait rebondir la tête de Gomis sur son pied, comme il l’avait empêché de sauter parce qu’il était à son marquage. Encore décisif, Cissokho confirme qu’il est particulièrement affûté contre Lyon. C’est son quatrième but.
22e journée, OM-Lyon 2-2
C’est dans les chocs qu’on voit les grands joueurs. Après Paris et Lille, Cissokho fait la passe de trois, en l’occurrence une petite remise pour Cheyrou en pleine surface. C’est but, et en plus le mercato est fini.


Bonus Ligue des Champions : Zagreb-Lyon 1-7

Ce n’est pas parce que Cissokho est défenseur qu’il aime défendre. Face aux dribbles des attaquants croates, pourtant, il se montre intraitable. Mais arrive cette 42e minute et cette accélération de Vrsaljko qui malheureusement ne feinte ni à droite ni à gauche. Cissokho recule, tombe et dix secondes plus tard Lloris et le staff sont contents de son travail.
23e journée, Lyon-Caen 1-2
Alors qu’il faisait du bon travail surtout à l’extérieur, Cissokho décide qu’en 2012, il se montrera aussi à Gerland. Il donne donc un petit aperçu de sa vitesse. Quand Hamouma s’échappe dans son dos, il prend rapidement dix mètres de retard. Mais le sélectionneur aura sans doute vu que, même en petites foulées, il est revenu à huit mètres au moment où le ballon pénètre dans le but. Une démonstration de force.

« Le seul club avec qui nous ayons parlé à son sujet c’est Newcastle l’été dernier quand Aly voulait partir. »

L’Edito : La vérité si je mens 3

Imaginez si Tessa Worley était un homme, si Remi Garde ne s’appelait pas Remi Garde et n’avait jamais joué à Arsenal, et si Gourcuff était meilleur acteur. Il aurait peut-être joué aux côtés d’Aure Atika ou d’Amira Casar comme Hanouna et Dany Brillant. A condition que Ciprelli, Ullrich et Contador ne se présentent pas au casting.

C’est un nom qui ne vous dira peut-être rien et pourtant, il y a quelques années il avait occupé une bonne partie d’un de vos dimanches après-midi. Ceux qui pensent à Gilbert Melki et son costume de milliardaire mal luné ressorti du placard pour la troisième fois dans un scenario mal écrit, mal joué, mal inspiré ou plutôt sans surprise n’en auront pas pour leur argent. En revanche si vous passez par Rotterdam vous aurez des nouvelles de Paul-Henri Mathieu, soumis désormais au même traitement psychiatrique que Richard Gasquet. Et oui, c’est Julien Benneteau, le même que le « Julien, Julien!  » de Soderling sur le Lenglen qui a eu les honneurs de découvrir la diaspora yougoslave par -600 degrés. Paulo et Richard n’ont pourtant pas à se plaindre. Ils n’ont pas seulement évité les contre-emploi de Solo et Anconina ou les mimiques de Vincent Elbaz, ils auraient aussi pu se retrouver en Autriche à tenter de sauver une place aux JO comme l’expatrié néracais Pierre Duprat qui regrette peut-être parfois les changements de nom du Mambo. Pour ne pas avoir froid ce week-end, il fallait donc porter la barbe et les cheveux longs, propres ou non. Il y en a un qui a bien senti le coup, comme d’habitude c’est Chabal. Toujours en avance d’un coup, l’Enfoiré, qui économise le coiffeur et la douche depuis 7 ans, n’a rien foutu sur un terrain depuis 10 pour éviter de se les geler même 5 minutes à tenir Harinordoquy par les hanches au Stade de France. France télé a perdu 130 000 euros dans l’affaire, Chabal rien rassurez-vous. Longo pourrait perdre au moins sa dignité, son mari s’en passe avec aisance. Messi aussi, le Vestiaire vous en reparlera bientôt.

Pendant ce temps-là le Real a enfin gagné quelque chose depuis 3 ans. Curieusement le seul truc qui a changé s’appelle Benzema. Un hasard sans doute, parce qu’un Hazard ça ne change plus grand chose.

Coupe Davis : UnForgetable

C’est l’histoire d’un capitaine de Coupe Davis qui sait qu’on peut tout devoir à un capitaine de Coupe Davis. Voilà ce que lui doivent ses joueurs.

Lyon, décembre 1991. Un grand chauve pas encore tout à fait chauve se retrouve par hasard sur un terrain de tennis entouré de gens qui font du bruit. Il n’est pas habitué, il n’aime pas vraiment ça. Guy rêvait de devenir un homme, il va devenir bien plus : un homme qui rêve de devenir Noah. Mais le peut-on quand on rougit de danser la valse avec un mentor franco-camerounais autour d’un saladier d’argent alcoolisé ?

Douze ans après, c’est l’heure de compter l’héritage. Quand on a coaché des champions près de quatre week-end par an, ils deviennent ses propres gamins. Le petit Richard avait besoin d’un déclic, Forget le lui offre : avril 2006, deux branlées à Pau font comprendre à Mozart qu’il n’aimera pas les matches en cinq sets. Deux ans plus tard, Gasquet livre son match fondateur en équipe de France, Nokia à la main. Il ne sortira plus de l’équipe, ni de son survêtement, sauf pour une humiliation en Espagne.
Guy aime les iconoclastes, comme son ami Henri l’était. Il a donc lustré avec amour le boulard de Tsonga, qui vit sans coach, celui de Monfils, qui ne sait pas à quoi sert un coach, et celui de Simon, qui emmerde tous les coaches sauf le sien qui jouait comme lui à l’époque où il jouait. Il y en a quand même un autre qui l’a écouté. Un joueur de double propulsé joueur de simple, grand, gaucher et sujet à la dépression. Le fils prodigue, capable de tuer l’Espagne et l’Argentine à lui seul et surtout de rêver comme un con qu’il sera l’homme de la finale. Mais Guy avait un doute. Il a pris Golmard, Raoux, Ascione, Chardy et donc Benneteau en leur faisant croire qu’ils seraient rappelés parce que le groupe France c’est ça, il a fait croire que le groupe France c’était Clément, Santoro et Grosjean, il a fait baisser son short à Mathieu à Bercy en finale et il avait moins de doute. Il fallait leur donner confiance. Guy manquera quand même à Escudé, qui fait un bon capitaine de Fed Cup.


Pendant ce temps-là, France Télévisions a décongelé une queue de Loth pour commenter la nuit. Ca rappelle vraiment l’époque Noah.

Benzema : Un Bron vieil Enfoiré

L’Equipe du jour nous apprend que Goldman vient juste de chanter avec un type qui gagne plus de pognon que lui, un joueur du Real mort il y a un an et demi. Au moins une info que le Vestiaire n’avait pas déjà dite.


Le Vestiaire ne l’a déjà dit que 139 fois : le Vestiaire vous avait déjà tout dit. Alors quand le quotidien expert du sport français, qui a annoncé le premier titre en Grand Chelem de Gasquet bien avant l’heure, tombe sans doute par hasard sur de vieux manuscrits un peu jaunis du Vestiaire, cela donne une nouvelle annonce intempestive. Maintenant c’est sûr, Benzema est bien le plus grand. On peut même faire dire à  l’entraîneur de Majorque qu’il a un GPS dans la tête quand il joue. Ou à l’entraîneur du FC Séville qu’il a le niveau du Ballon d’Or. Jusque-là, seuls le Vestiaire et Benzema l’avaient dit.

As hole

L’enquête fouillée explique alors que Benzema sait marquer, faire des passes, que c’est souvent lui qui ouvre le score, et qu’avec lui le Real joue mieux. Mais ce n’est pas tout : une source bien informée révèle qu’il a perdu du poids. CQFD comme on dit : Benzema vient justement de réussir un sombrero sur Puyol pour marquer au Camp Nou. Le Pullitzer arrive à la 59e ligne, quand on nous apprend que Benzema n’en a rien à foutre de gueuler sur les arbitres et qu’il n’a jamais craint la concurrence d’Higuain, puisqu’il pense que tout dépend de lui. Si le Vestiaire avait une secrétaire, et pas seulement pour les besoins de son spécialiste média, elle aurait immédiatement envoyé gracieusement l’intégrale des Oncle Benz. Comme ça, pour le prochain papier Benzema, il y aura un scoop : Benzema parle quelques mots d’espagnol mais ça le fait bien chier.

Pendant ce temps-là, le Vestiaire croit savoir qu’il est bien le seul à avoir douté du niveau de Gourcuff, fin 2010, juste avant la sépulture écrite ce matin en page 4, constatant chiffres à l’appui que Gourcuff depuis 2010 ce n’est plus tout à fait ça. Qu’il ne pense qu’à sa gueule, qu’il ne vaut pas 25 millions, et que Grenier n’est pas loin d’être meilleur et plus sexy que lui. Pourquoi le Vestiaire avait-il osé se demander le 27 septembre si « le remplaçant, c’est le numéro 7 ou le 29 ? »

Federer : Le fils aux JO

Dans le fils à Jo, au restaurant face à son faux fils Tom qui joue délicieusement la comédie, Lanvin ne se démonte pas et récite le texte onctueux raturé par Guillard. Avec ses rouflaquettes du sud-ouest, il prend la salade de gésiers puis la cote de bœuf pour deux avec les pommes de terre salardaises, parce qu’on est au pays du rugby. Federer, c’est comme Jo : quand il faut faire le job pour un peu de gloire et de pognon, il fait le job.


Mettre ou ne pas mettre un terme à sa carrière, telle était la question. Depuis Roland-Garros 2010, le maître n’a plus envie de jouer au tennis, hormis quelques demi-finales de Grand Chelem. Elles ne sont plus un dû et généralement il y parvient mal préparé, mais des conférences de presse pour comparer la taille de son palmarès et de son boulard à ceux des autres, c’est trop peu pour préparer son objectif inavouable parfaitement avoué, les JO de Londres. Le maître le sait, et il a une telle confiance en lui pour gagner l’or qu’il a même demandé à Hingis si elle pouvait l’aider en double mixte. Avec Wawrinka, ça ne marque décidément personne.

Pour garder la forme, Roger fait le minimum syndical : il colle encore quelques branlées à Tsonga entre deux changements de couches à l’automne, il s’économise désormais en Masters 1000 toute l’année et une fois par saison, il revient sur un cours énervé. C’était Djokovic l’an dernier, ce doit être à Londres en 2012. Pas pour Wimbledon, on ne va pas vendre dix dimanches dans sa vie le tournoi mythique, le rêve d’une vie et toutes ces conneries à une Reine qui ne sait même pas faire un chip de revers correct. Sinon autant laisser gagner Murray, lui il y croit vraiment.

Dip purple

Les JO, pourtant, tous les joueurs le savent, c’est comme la Coupe Davis : quand on veut faire carrière, on s’en branle tout à fait sérieusement. Mais Federer ne veut pas faire carrière, il veut juste reprendre à Nadal et Djokovic ce qu’ils lui doivent. Nadal a l’or, Djokovic le bronze en simple. Le bronze, Roger l’avait coulé, c’était en 2000 contre Di Pasquale à Sydney. Au terme d’un duel accroché 7-6, 6-7, 6-3. On pourrait dire un duel de légende, mais c’était Di Pasquale juste avant une finale Kafelnikov-Haas et dans son tableau Safin avait été sorti au 1er tour par Santoro. Une légèreté qui rappelle un numéro un mondial suisse-allemand déjà vainqueur de deux Grand Chelem en 2004 et qui part préparer son sacre à l’US Open dès le 18 août grâce à Berdych, ou ce numéro un mondial suisse-allemand qui laisse son quart à Blake pour préparer un sacre à l’US Open 2008.

Pendant ce temps-là, Federer établit un record de quart de finale consécutifs en Grand Chelem. Djokovic commence à devenir un vrai trou du cul de prétentieux. En plus maintenant il pense à la Coupe Davis, l’ambition ne se perd pas aussi facilement.

L’Edito Contador : Un, dos, trace

Tous les bouchers ne sont donc pas des pharmaciens véreux.

Il s’appelle Alexis, et avec un tel prénom, il lui était difficile de se faire un nom. Pourtant, son nom était pire alors on se contentera d’Alexis. Alexis faisait donc du ski à défaut de peinture, et avec le niveau actuel de sa discipline depuis la retraite de Grange, il lui aurait suffi d’un simple podium pour devenir le nouveau Jean-Baptiste. Ainsi, même un couple de touristes matant des pigeons en train de copuler en plein coeur de Venise aurait entendu parler de Pinturault, puisque c’est son nom. Mais Alexis a choisi le week-end des 4 et 5 février pour devenir grand. Un week-end où on a découvert qu’il y avait un tournoi de tennis à Montpellier, ce qui rend moins saugrenue l’idée que Monfils ait pu en être un jour le tenant du titre. Un week-end où Tony Parker a mis beaucoup plus de mains au panier que Batum pendant que les Giants justifiaient la hausse des ventes des packs de 40 dans les Wall-Mart. C’est forcément meilleur qu’enchaîner Lambrusco et Valpolicella qui  ne sont pas des marques de bagnoles. Un week-end où Lucie Decosse expliquait par le plus simple des mouvements pourquoi elle n’a pas envie d’être un jour championne olympique alors que son gros camarade si, avec ou sans spaghetti au peperoncino.

Sado ASO

Pourquoi se faire chier à visiter les Palais des doges alors que les doges sont morts devait se dire Sébastien Chabal en regardant ses anciens partenaires commerciaux restés à Paris. Pour lui la place Saint-Marc c’est avant-tout un poste bien payé pour se laisser pousser la moustache et les couilles quand on a pas encore lavé ses cheveux dans sa baignoire à bulles de Prosecco. Et soudain, le lundi, Saint-Marc Madiot a dit que c’était trop tard, Eddy Merckx qu’on faisait du mal au vélo et Eric Boyer a souhaité un grand déballage pour enfin avancer. Le même que Mentheour, Landis, Manzano, Gaumont, Fignon, Voet, Riis, Virenque, Millar…? A quoi bon, Jean-Paul Brouchon est déjà mort.

Pendant ce temps-là Nicolas Escudé renforce la théorie dite de Santoro du « T’as rien gagné, tu gagneras rien, sauf peut-être du pognon ».

6 nations : From Parisse with love

Philippe Saint-André va-t-il se laisser pousser la moustache ?

Toutes les civilisations ne se valent pas et le rugby nous l’a encore prouvé hier. Flaminio 2011 n’était qu’un accident : l’Italie est bien cette équipe sans trois-quarts et un ouvreur de Fédérale 1 capable d’avoir le ballon pendant une heure sans franchir une seule fois la défense adverse. On pourrait y voir la patte du nouveau staff tricolore, mais une semaine ne suffit pas pour réapprendre le rugby.

Alors, nos héros malheureux de l’Eden Park ont regardé les Italiens faire. Ca pousse fort en mêlée, ça pousse fort dans les mauls et ça n’oublie pas d’envoyer  des messages subliminaux à ses gonzesses. Et comme Castrogiovanni était trop occupé à montrer à Debaty que la Belgique est encore bien en dessous de l’Italie dans la hiérarchie des civilisations rugbystiques, il en a oublié que Rougerie courait encore un peu plus vite que Jauzion et Mermoz.

Clermont émerveille

On a tellement reproché à Saint-Marc de brader le Tournoi qu’on ne peut pas en vouloir à Saint-André d’avoir pris ce qui se fait de mieux pour préparer la Coupe du monde 2015. Avec des petites trouvailles comme Servat, Yachvili, Nallet, Dusautoir ou Rougerie, l’avenir est prometteur. Galthié et Castaignède se tiennent prêt au cas où.

Les leçons de l’ère Lièvremont ont été tirées en tout cas et ce n’est pas parce qu’on a toujours le même ouvreur incapable de taper un ballon sur plus de 10 mètres qu’il faut y voir la même équipe piteusement qualifiée pour la finale de la Coupe du monde. Non, celle là arrive parfois à faire une passe avant de marquer un essai, elle est imprégnée de la culture de la gagne clermontoise et son sélectionneur tape dans le dos de la moitié de la salle de presse. C’est tout ce qu’on lui demande.

Pendant ce temps-là, Chabal aime toujours aussi peu l’argent.

FC Barcelone : Masia blues

Il y a deux ans, le Vestiaire écrivait la nécrologie du Barça alors au sommet. Une Ligue des Champions plus tard, le Vestiaire a quand même toujours raison.

Si Barcelone est toujours l’une de deux équipes à encore jouer au football sur la Terre si l’on excepte le FC Casteljaloux d’Hassan Darhri , elle n’est plus la meilleure. En même temps c’était difficile de le rester avec Ibrahimovic. Pourtant, avant d’arriver à Fabregas, il y a eu la parenthèse enchantée : l’année dernière. La saison où le football a atteint son plus faible niveau historique, celle où l’avant-centre madrilène s’appelait parfois Adebayor, souvent Higuain, celle où Lille pouvait s’offrir un titre. En septembre 2011 a débuté la reconstruction du foot, l’argent s’est enfin remis à diriger. A part à Manchester City peut-être mais on peut rien y faire. Et Barcelone a confirmé une théorie scientifique très simple : seul on est moins fort qu’à 3. Messi l’avait expérimenté au pays d’Ernesto Sabato et d’Ariel Ortega, il le découvre chez Montalban. La génération Guardiola n’aura finalement duré qu’un an car ce n’était pas la génération Guardiola. Le système de jeu est, comme la femme de Fred, assez joli à voir, mais ça ne sert à rien si personne ne peut monter dedans. Même Govou aurait pu faire aussi bien que Pedro, puisque le jeu ne reposait que sur trois joueurs et qu’il n’était pas dedans. Parfois, ils sont six à le faire fonctionner mais c’est un miracle et ça n’arrive qu’une année par siècle et la Masia ce n’est pas Lourdes même si Dieu s’y est parfois manifesté.

Alors, pourquoi Messi s’est-il retrouvé tout seul ?

La première raison a été livrée par Yaya Touré en personne dans L’Equipe Mag spécial Coupe d’Afrique où Guardiola passe pour un épurateur ethnique qui méprise l’ASEC Abidjan, mais on est encore loin de la vérité. Car si Barcelone ne tient plus qu’à un fil, ce fil est un tendon, c’est celui de Xavi. Et les fibres sont fragiles, c’est pour cela que Guardiola a fait revenir celui qui n’avait pas vraiment été retenu, Fabregas. Wenger n’est pas mécontent de son coup, avec sa grosse commission il pourra encore inviter Villeneuve aux 100 ans du club de n’importe quel club d’Angers. Mais si Fabregas était si désiré en début de carrière c’est aussi parce qu’il n’était pas milieu puisque ce qu’il fait de mieux, c’est être un buteur. Il n’est toujours pas milieu alors, qui va remplacer Xavi ? Si la réponse était évidente, Busquets vaudrait 50 millions et Iniesta ne manquerait pas quand il est blessé, c’est-à-dire même quand il joue. Le Cesc sans provision est tellement polyvalent qu’il a remplacé au pied levé David Villa. Polyvalent en espagnol, ça veut dire attaquant, milieu ou joker en équipe nationale ? Peu importe, au Barça tout le monde attaque et personne ne défend. Bonne nouvelle, Abidal a prolongé.

L’Espagnol de Barcelone

Une fois dit tout ça, on n’a rien dit. Ou plutôt si : on a tout dit. Le Barça continue à mettre des taules en Liga parce que c’est la même Liga. Barcelone continue à battre le Real parce que le Real continue de faire les mêmes matches. Il suffira juste à Madrid de revoir le dernier pour comprendre : en plein mois de janvier, alors que Messi n’a pas eu de vacances depuis un an, c’est lui qui fait tout parce que les autres sont cramés. Le Barça ne peut plus mener de front Liga et Ligue des Champions. Et les longues séquences de possession à la barcelonaise ne mettent plus trois buts à l’adversaire en une demi-heure, elle l’endorment simplement. Le Barça est toujours le plus fort dans le jeu de passes courtes au milieu et ça continuera. Mais le pressing tout terrain, le rythme, la percussion, il fait tout moins bien et le Real fait déjà mieux. Et pour la profondeur Sanchez doit se débrouiller tout seul, un peu comme Messi pour marquer les buts. A ce rythme-là, c’est de Puyol dont tout risque de dépendre d’ici au printemps, donc d’Higuain, donc de Benzema.

Pendant ce temps-là, le successeur Thiago Alcantara continue de régaler le Camp Nou contre les Biélorusses au sixième match de poule de C1.

PSG : les Doha dans le Nene

Le mercato est terminé au PSG. Maxwell, Alex et Le Crom vont enfin pouvoir parler politique.

Quel autre stade au monde pouvait avoir les faveurs d’un si grand personnage ? Nicolas Sarkozy est un peu chez lui au Parc des Princes. Parfois, quand le plus grand ne part pas bouffer des cochonneries en Ukraine, il y emmène même ses deux fistons, Jean et DJ Mosey. Le président est un supporteur du PSG et il n’en a jamais eu honte. Au printemps 2010, après les dérapages du Clasico, il s’était fâché tout rouge (et bleu) contre la racaille du 16e : « Je vais au PSG depuis bien longtemps, depuis plus longtemps qu’un certain nombre de voyous qui donnent un spectacle lamentable dans les tribunes. »

Heureusement, les amis sont là pour donner une autre image du club. Parmi eux : le cheick Tamin ben Hamad al-Thani, fils héritier de la famille régnante au Qatar. L’émirat avait déjà songé en 2006 à placer ses pétrodollars dans le club parisien, mais le propriétaire d’alors, Canal+, et celui du Parc des Princes, la mairie de Paris, s’étaient émus du peu de cas fait aux droits de l’Homme dans le Golfe.

Fin novembre 2010, la charia n’est plus au menu du déjeuner organisé à l’Elysée avec Tamin ben Hamad al-Thani, fraîchement élevé par son hôte à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur, et Michel Platini, le président de l’UEFA. Opposé à l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, l’ancien footballeur lui donne pourtant sa voix dix jours plus tard. Et il faut à peine plus de six mois pour que notre émir, via le fonds souverain QSI (Qatar Sports Investment) qu’il préside, rachète 70% du capital du PSG. On connaît la suite.

Veni, vidi, Vinci

Si Nicolas Sarkozy « s’est intéressé de près au dossier », rapporte Franck Louvrier, le dircom de l’Elysée, c’est qu’il n’avait pas une, mais deux bonnes raisons de le faire : « D’abord parce que c’est un Etat étranger qui investit en France et puis parce qu’il est supporteur. » Mais attention : « Il s’agit de fonds respectables. » L’honneur est sauf.

Les fonds qataris sont si respectables qu’on en retrouve dans le capital de plusieurs petites boîtes françaises comme Veolia Environnement, Lagardère, Suez ou Vinci (à hauteur de 5,6%). Heureuse coïncidence, Vinci est le concessionnaire du Stade de France, où le PSG est censé évoluer entre 2013 et 2015 pendant la rénovation (ou la reconstruction complète) du Parc des Princes en vue de l’Euro 2016 organisé par la France. Et on ne parle pas de tous les stades climatisés qu’il y aura à construire dans le désert pour le Mondial 2022. Un marché juteux que lorgnent déjà les gros bétonneurs français Vinci et Bouygues, un autre copain de Sarko.

Le monde du football est décidément petit et ce n’est pas Nasser Al-Khelaifi qui dira le contraire. Le nouveau président du PSG est aussi le directeur général de la chaîne de télévision Al Jazeera Sport, qui diffusera huit des dix matches de chaque journée de L1 la saison prochaine en plus de la Ligue des Champions. Alors qu’elle priait encore l’hiver dernier pour la survie de ses clubs, trop dépendants des retombées des droits TV, la Ligue de football professionnel a vu comme une aubaine l’arrivée d’Al Jazeera dans le paysage audiovisuel sportif français. Les enchères ont finalement approché les sommes dépensées en 2008 avant la crise (610 contre 668 millions d’euros par saison). On dit merci qui ?

Open d’Australie : Private Djok

Il a passé des années à se foutre de la gueule des autres joueurs pour le compte de Youtube. Maintenant, il se fout de la gueule de tout le monde. Voici pourquoi il n’a plus le droit de perdre.


Parce qu’il feint la fatigue

Le coup de moins bien contre Hewitt, passe encore, on ne peut pas être concentré deux semaines. Le cameraman de la Rod Laver, qui lui aussi savait à l’avance le résultat du match et que Djokovic dirait de toute façon à la fin que Lletyon est un combattant fabuleux, a lui aussi passé sa soirée à mater Rebecca Cartwright. Mais Djokovic a décidé de ne plus respecter personne : contre Murray, mené deux sets à un après 3h20, il boîte bas. L’abandon se profile, mais Nole choisit une alternative : coller 6-1 7-5 à Murray en une heure et demi. On comprend mieux pourquoi il boîtait quand il l’explique : une allergie, mais il n’a pas précisé si c’était seulement à cause de la tronche de Murray. 4h50, avec un jour de moins pour récupérer que Nadal qui n’a eu qu’à sortir Federer, ça sent le match à sens unique. Mais il peut aussi gagner en 6h20, puisque comme il l’expliquera, il a été « se baigner une fois dans la mer avant le match ».

Parce qu’il feint de perdre

Il faut que ça reste crédible, Mahut n’a donc marqué que deux jeux. Murray, lui, a eu un set d’avance, des balles de break et une gros calin de maman à la fin. Le coup du 7-5 au 5e, il l’a aussi fait à Nadal en finale, pourtant cette fois il avait été mené 4-2. Djokovic  ne respecte décidément plus personne, comme on laisserait Haas à deux points du match l’année où Nadal se fait sortir par Soderling à Roland-Garros. Juste pour s’amuser un peu parce que sinon c’est trop facile.

Parce qu’il feint de craindre Murray

Quand on est numéro un mondial, on sait facilement trouver les maux pour réconforter un demi-finaliste cocufié : « Andy était plus confiant cette année sur le court que l’an passé. Il a saisi ses chances en étant plus agressif et en jouant bien mieux. Cela aurait facilement pu basculer en sa faveur. Il n’était qu’à quelques points de l’emporter. Il est très proche de gagner un tournoi du Grand Chelem. Il est l’un des meilleurs joueurs au monde, ça c’est sûr. » Le tout dit au sujet d’un Ecossais qui sert des secondes moyennes à 139km/h, enfin pas la dizaine qui n’ont pas franchi le filet. Djokovic a dû déployer des trésors de concentration pour se rappeler qu’il est le meilleur retourneur du monde et qu’à ce titre, prendre le service de Murray quand il en avait besoin était une simple formalité. De toute façon, sur les points importants, Djokovic a pu s’appuyer sur son meilleur coup : les revers dans le filet de Murray.

Parce qu’il feint de craindre Nadal

Deux jours plus tard, un numéro un sait aussi reconnaître les mérites d’un finaliste valeureux. « Rafa méritait que le match continue dans un cinquième set. Vraiment, chacun de nous deux aurait pu l’emporter. J’ai senti mon corps faiblir, mais, d’un autre côté, j’étais conscient que lui non plus n’était plus aussi fort et frais sur le court. » Bel hommage à toute la filière médicale espagnole. On peut donc courir dans tous les sens pour en revenir exactement au même point : le coup droit de Nadal ne gêne pas le revers de Djoko comme celui de Federer. Quelques retours bien sentis, une ou deux montées à la volée et le tour est joué : c’est Nadal qui fait le plus de fautes directes.

Parce qu’il feint de faire de Roland sa priorité

Djokovic peut en vouloir à Federer pour deux raisons : avoir repoussé son Grand Chelem à 2012 et n’avoir gagné que seize titres majeurs. Ca va l’obliger à jouer encore au moins quatre ans, et dieu sait que combattre l’allergie au gluten est un traitement contraignant. Mais quand ton préparateur physique t’impose trois iron man par séance de deux heures, a-t-on le choix ? La rançon du succès, qui permet de courir six heures d’affilée sans suer et de frapper des smashs en bout de course. A ce prix-là, gagner Roland sera un minimum. Wimbledon et l’US, ce sera juste pour que Nadal et Federer le vouvoient.

Pendant ce temps-là, Djokovic n’a pas de marge : il n’a gagné que quinze points de plus que Murray et Nadal. Djoko est encore un gros cachottier : il faudra aussi qu’il explique pourquoi Federer arrive toujours à le battre.