JO, Biathlon : Daehlie d’initié

A l’occasion du triomphe français, Le Vestiaire se souvient que le biathlon n’est pas qu’un sport de femmes et même aux Jeux Olympiques.

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Lillehammer, ce n’est pas seulement le sacre d’aucun athlète français. C’est aussi le sacre du meilleur biathlète français de l’avant Defrasne, Poirée, Fourcade, Fillon-Maillet ou Braisaz-Bouchet. Candeloro aura la seule médaille. 

Ce 20 février 1994, c’était son jour. Patrice Bailly-Salins arrive à Lillehammer criblé de certitudes et il ne se doute pas que les dossards des commissaires de courses le seront eux aussi quelques heures plus tard. Spécialiste du sprint sur 10km, à moins que ça ne soit du 20km, Bailly-Salins est intouchable. Continuer la lecture de « JO, Biathlon : Daehlie d’initié »

La Légende JO : Olivier à l’amende

 Grospiron n’a toujours pas fait de petits même s’il peut vous apprendre à être heureux pour moins de cinq cent euros.  Il a au moins déjà fait un malheureux. Il s’appellait Olivier Allamand ? Valait vraiment mieux s’appeler Edgar.

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Si vous le croisez un jour dans les environs de Belle Plagne, ou que vous allez même jusqu’à lui louer des skis, surtout ne lui parlez pas d’Edgar Grospiron. Le sympathique Edgar qui lui a tout piqué. Il faut dire qu’Olivier n’avait pas grand-chose.

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Hand, 1995-2020 : Frigides barjots

Le Vestiaire revisite la fabuleuse histoire de la plus grande nation de handball de tous les temps. Ce n’est pas la Suède, ni la Russie, ni la Hongrie mais un peu la Yougoslavie quand même. 

Ils sont tous riches même s’ils ne seront jamais des stars à part Kara bien sûr, le roi des paris. Et pourtant tout est de la faute de Costantini . Voici la première partie de l’histoire : le jour où les plombs ont sauté.

C’est une banale histoire belge qui va faire basculer à jamais le destin d’une génération hors du commun. Aurait-on préféré entendre une énième fois les raisons qui font qu’un Belge nage toujours au fond de la piscine ? Parce qu’au fond, ils sont pas si cons. Celle-là est peut-être moins drôle. Quoique. Nous sommes en novembre 1995 à la mi-temps d’un anecdotique match de qualification France-Belgique. La dernière fois qu’une telle opposition avait fait parler d’elle, tout était de la faute à Papin. Après une chevauchée de Boli sur le côté droit, des cris de Larqué  et aucun commentaire raciste de Thierry Roland,   l’autre  Marseillais frisé  avait, comme d’habitude, rappelé pourquoi il est le meilleur avant-centre de l’histoire du foot  avant d’aller entraîner le Bassin d’Arcachon. Sans même connaître une seule chanson d‘Obispo.

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Federer-Tsonga : Les francs Suisses

 Bon, Tsonga qui gagne le tournoi c’est plus possible. On va dire Federer et on verra dans deux jours.

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C’est encore un superbe duel que se sont livrés le Suisse qui parle français et le Français qui vit en Suisse. Du tennis champagne qui accouche toujours d’un futur vainqueur de Grand Chelem. L’an dernier en Australie Federer avait gagné le quart, le prélude à sa renaissance. Puis à Roland Garros Tsonga avait mis une branlée à Roger en quart, et il devenait favori face à Ferrer. Et au petit jeu de la revanche, Federer a de nouveau bombé l’ego pour torcher Tsonga, le prélude à sa renaissance mis cette fois c’est vrai. Tout a changé : cette fois c’est un 8e de finale. Et ce n’est pas Mauresmo qui le trouve fit, très en jambes et impressionnant parce qu’il n’a pas perdu un set avant son quart de finale, c’est Bartoli.

Mais revenons au match de la renaissance. Roger revient à un très haut niveau. En mettant des taules à tout le monde, y compris à un top 10 français blessé le tiers de la saison l’an dernier, il prouve qu’il est de retour. Être de retour ça veut dire qu’il est magnifique à voir jouer, qu’il sert comme un Dieu, qu’il défend super bien quand l’attaque de Tsonga passe au milieu de dix fautes directes. Être de retour ça pourrait vouloir dire qu’il va tenir l’intensité de Nadal et Djoko facilement, qu’il va défendre et jouer tous les points à fond pendant 4h, et pourquoi leur apprendre le tennis parce qu’il est meilleur que jamais. En plus son coach c’est Edberg maintenant, et tout le monde sait que les deux autres ne savent pas faire un passing.

Ou alors Edberg est pas vraiment coach, Tsonga est pas vraiment bon et Federer est simplement remis de sa blessure au dos, donc tout est normal. Mais il est toujours vieux, ce qui ne dispense pas de battre Murray en quart. Mais de nos jours personne ne peut aller en demie sans devenir le plus grand joueur de l’histoire ; ça vaudra une nouvelle photo avec Rod Laver, tout au plus.

Evidemment il y a une contrepartie à tout ça : Jo-Wilfried a été pas mal mais en retour de service c’était pas ça, et puis le jeu de jambes non plus, et puis la concentration ça aurait pu être mieux, et puis ses volées dans le bas du filet ça suffit pas pour surprendre Federer. Par contre la coupe à la Eboué c’était sympa, surtout pour balancer ses balles au-dessus du toit ou balancer sa raquette au changement de côté. Ça sent pas la victoire en Grand Chelem mais ça ne change pas l’essentiel : Tsonga reste le meilleur joueur français depuis Noah.

Pendant ce temps-là, Nadal a aussi mis trois sets à un Japonais qui avait éliminé Tsonga en 8e il y a deux ans. Mais il inquiète tout le monde.

Handball : Un Euro dateur

Un euro de handball n’étant pas qu’un inutile rassemblement bisannuel d’armoires normandes aux jointures pleines de colle et à l’étagère du haut pleine de vide, il y a sans nul doute des enseignements à tirer du premier match de cette palpitante compétition.

Onesta

 

Par notre spécialiste hand Leo Tseu

35-28 face aux Golgoths venus du froid, le résultat est sans doute très appréciable. Si ces derniers avaient eu la gentillesse de gagner quelque chose durant les dix dernières années, cela aurait même été très encourageant. Le bilan de ce premier match a tout de même son importance, il permet de commencer à entrevoir les prémices d’un éventuel renouvellement de l’effectif. Onesta serait-il un brin immobiliste?

Tiens voilà dumoulin

Ce grand chambardement d’effectif commence par le poste de gardien. Puisque le révolutionnaire Claude Onesta a courageusement décidé, en accord avec son médecin, son kiné, son rhumatologue et son légiste, de se passer du fringant Thierry Omeyer, 37 ans, pour les trois ou quatre prochains matchs, c’était l’occasion de donner de l’expérience aux  futurs postulants. Les prépubères Vincent Gérard (28 ans) et Cyril Dumoulin (30 ans), se partagent donc la vétuste chasuble de l’impotent Titi.

A ce jeu, le second s’en tirera mieux que le premier, les arrières russes eux, tireront tous aussi mal. A croire que sans la générosité de Rachel Weisz, les snipers soviets ont bien du mal à atteindre leur cible.

Anic aime les sucettes

Lorsque L’Equipe titre « l’heure de Gérard et Dumoulin«  cela veut-il dire qu’il faudra désormais jouer avec deux gardiens pour combler les errements défensifs du Karabatic du pauvre?

La défense a tenu bon grâce notamment à Igor Anic, premier choix de Claude Onesta au poste de pivot depuis de nombreuses années comme l’attestent ses neuf sélections depuis 2009. Sorhaindo et Karabatic² ont bien fait leur boulot sur le plan défensif, l’indigent niveau des shooters russes a fait le reste.

Ce n’est sans doute pas le match face à la Pologne qui permettra de dire si Nikola Karabatic est assez fort pour jouer une compétition internationale en tenant son petit frère par une main et en cochant une grille de la FDJ de l’autre. Face à une telle adversité, ce sera chose aisée pour lui.

Nyokas la baraque

Concernant l’attaque, la défense russe étant aussi solide que les plaques de givre de la Bérézina en début d’hiver, tout les français ont pu y aller de leur coup de mousquet. Là encore, c’est un espoir de 28 ans pour onze sélections, qui montrait à Claude le révolutionnaire qu’il avait raison de mettre la jeunesse au pouvoir. En mettant neuf plombs dans la peau du vieil ours russe, Kevynn Nyokas a rappelé à Barachet que l’alternance blessures/méformes n’est pas la garantie suprême pour être l’éternel choix par défaut au poste d’arrière droit.

L’allant et la jeunesse de cette équipe de France sont certainement de bonne augure pour les grandes échéances à venir, à commencer par les JO 2016. Après tout, pourquoi une équipe qui a 29 ans de moyenne d’âge en 2014 serait-elle un EHPAD ambulant en 2016?

Lamy-Chappuis : Fabrice qui ?

Il était une fois Fabrice Guyaume ou un truc comme ça.

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Il faisait froid sur la Savoie en cette belle journée de 1992. Deux hommes, chaudement vêtus, semblent faire une randonnée dans la neige. A leurs pieds, les acolytes ont préféré deux bouts de planches à une bonne vieille paire de raquettes.

Ces deux blondinets au style très nineties, pas si efféminés qu’on a bien voulu le penser, semblent seuls au monde. Et pour cause, ils n’ont ni nom, ni prénom. Pour les identifier, de simples mots-codes, peut-être choisis par Olivier Minne et Felindra lors de leurs amusements chichement vêtus : « Fabrice, Guy, Sylvain, Guillaume. » Ces personnages vont se retrouver bien malgré eux au centre d’un des plus grands exploits du sport français en terminant premier et deuxième du combiné nordique des Jeux Olympiques d’Albertville.

L’Histoire ne retiendra ni l’un, ni l’autre, ni leur discipline, mais surtout elle oubliera complètement le premier et surtout le second, Sylvain Guillaume. Entré en équipe de France en 1984 alors que ce sport n’existait même pas, le jeune garçon, âgé de 16 ans à peine, sait ce qu’il veut. Il sera champion olympique ou rien. Vous devinez la suite.

Sylvain Guillaume n’a par la suite plus jamais voulu être numéro 2. Alors à Nagano, 6 ans plus tard, il termina troisième par équipe. Une vraie force de caractère. Sur son site Internet il n’hésite pas à déclarer, quitte à choquer, ne pas aimer « la violence sur les enfants, les hypocrites, le manque de respect, les « doppés » (sic), les gens qui prennent la nature pour une décharge publique et les abbats. » Pour se venger, l’enfant de Champagnolle a coupé sa crinière « Modern Talking« , plus talking que modern, pour devenir un incorruptible agent des douanes. Promis, il sera champion olympique ou rien.

Moscou 2013 : Des valses et du Tamgho

2008, 2009, 2010, 2011, 2012. Une médaille de bronze européenne et même pas en free fight. Bandeau l’artiste ! En 2013, comme d’hab il pète tout en qualifs. Alors ça sera quoi cette année en finale : un jour sans, une fracture ou le record du monde ? Hélas une compétition qui compte ça se gagne plus au mental qu’à la gueule. Pour l’instant on l’a pas trop entendu et il semble s’être assagi. Souvenirs

« Je vais essayer de poser des bombes aux moments importants. » Janvier 2011 n’est pas encore terminé que Teddy Tamgho menace déjà. Deux fois 17,92m la même journée, il a tenu parole. Plutôt que de les réserver pour juillet ou août comme les champions, il a choisi l’hiver, une salle, avec comme seuls rivaux Compaoré et des Italiens. L’exploit, un tour d’honneur en marchant, sans sourire et en toisant la foule comme un grand champion repu de titres. Les Jeux Olympiques d’Eaubonne, de Bondoufle, d’Aubiere et de Sotteville-les-Rouen lui ont déjà souri. Mais il ne faut pas réduire Teddy à son bandeau de travers, à ses chaussettes relevées, à ses bastons avec des meufs, à ses vies de ma mère sur le sautoir, aux dunks, au rap, à ces putains de Harlem globe trotters, à ses blessures qui le privent d’Eurostar en 2012 ou à cette médaille de bronze aux Jeux Olympique d’Europe de Barcelone 2010, à deux rangs près c’était lui l’Euro Star. Daeguté ! Mieux vaut-il avoir du talent quand ça ne compte pas ou ne pas avoir de talent du tout ? Finalement le seul truc qui n’a jamais déclaré forfait chez lui c’est sa grande gueule.

Edwards aux mains d’or

Tamgho a déjà 23 ans quasi 24, déjà 4 voire 5 de plus que l’année de son titre mondial junior, en 2008. Il avait explosé son record le bon jour, avec 17,33m. Le bon jour, c’est vite dit : trois jours plus tôt ça aurait valu Pékin. Tant pis, il verra d’autres JO, ceux de New York et Doha qui permettent de dépasser 17,80m en toute confidentialité. Entre temps, il y a eu sa première grosse compétition en 2009, des vrais Mondiaux du mois d’août, enfin. La troisième place n’est qu’à 17,36m et la deuxième à 17,55m. Teddy claque successivement 17,37m puis 17,58m mais en février. Il terminera donc onzième avec 16,79m. Avec la petite douleur au mollet qui va bien. Il y a aussi eu l’hiver 2010, le premier record du monde dans le réconfort d’une salle qatarie, titre mondial à la clé. Comme Pierre Camara. Et presque en direct sur Direct8, Christophe Pacaud au commentaire.

Aujourd’hui, il est enfin à Mosou. Dans Rocky IV  Stallone aussi y était allé. Mais le méchant c’était pas lui et le méchant avait perdu.

Mondiaux de Ski : Le petit Chenal blanc

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Il n’aimait pas le sport, ce dernier le lui rendait bien. Mais sa destination de naissance marqua durablement son destin. Le cirque blanc porta rarement aussi bien son nom.

Le slalom, c’était pas son truc, le super G encore moins, et que dire de la descente. Que foutait-il là ? Cette question taraudera longtemps ses proches qui souffaient en silence aux côtés de « ce pauvre Joël » et son slalom géant. Les années passent, il vieillit à vue d’oeil, sa carrière aussi : 8e, 21e, 22e et même 5e. Chenal connaît tous les honneurs jusqu’au slalom d’Alta Badia qu’il remporte. Un coup du sort terrible qu’il ne confirmera jamais. Ses jours sont comptés quand en 2006, le troisième Raich lui vole le titre olympique que même Vidal et Crétier sont parvenus à obtenir. L’affront est de taille. On ne lui dira pas, mais Montillet et Deneriaz aussi.

Federer-Djokovic 2013 : Le content suisse

Roger a réussi ce qu’aucun n’avait réussi avant lui : continuer à gagner sans jouer. Le reste du temps, il s’appelle Djoko et il déchire ses t-shirt sur les courts australiens. Foutus héritiers.

Six titres dont trois Masters 1000 et un Grand Chelem : il n’avait plus fait aussi bien depuis 2007. Federer serait probablement considéré comme le plus grand sportif de l’histoire, capable de retrouver son meilleur niveau une fois la limite d’âge passée, s’il y avait eu un seul grand match la saison dernière. Mais 2012 a été ainsi : le niveau a baissé, et Murray s’est bien gavé avec la bagatelle d’un titre du Grand Chelem.

Mais tout cela n’entame pas l’incroyable pouvoir de Federer sur le tennis mondial. Il avait déjà tout : une collection de Grand Chelem, une collection de Rolex, une collection de pognon, une collection de couilles de Murray, et aussi Mirka dans les tribunes, les adorables jumelles, la présidence du syndicat des joueurs et cette pilosité sur les avant-bras mais pas sur les biceps qui le placent d’office au-dessus du lot. Il lui manquait encore l’opportunisme du champion, qui jouit de toute sa puissance. Il est fini et ne tient plus physiquement en cinq sets contre les meilleurs ? Il n’a plus qu’à prier pour que Wimbledon se joue sans Nadal. Pourvu qu’il n’ait rien à voir avec la mort du papy du numéro 1 mondial, en deuil aussi de sa concentration et de son niveau. Il ne resterait alors que Murray qui a très envie d’attendre les JO pour gagner à Londres.

Bâle neuve

L’impensable se produit, aussi majestueuse qu’une terre battue bleue à Madrid qui n’a rien à voir avec de la terre battue. Un Masters 1000 n’est jamais de refus, et tant pis si sur la rouge Roger ne gagnera rien parce que quand on est fini, on est quand même fini. Sinon pourquoi perdre contre Berdych en quarts à l’US Open ? Peut-être pour affirmer de ses que tout dépend de lui. « Bien sûr, Tomas a bien joué mais je trouve aussi que je l’ai aidé à se sentir à l’aise. » Aujourd’hui, il a digéré et collera très bientôt une branlée à n’importe quel Tchèque qui passera par là. « J’espère continuer à jouer pendant plusieurs années, parce que j’aime ça, j’aime la pression que procure le fait de jouer contre une nouvelle génération qui arrive et qui progresse rapidement. » Humilité et humiliations ont la même racine latine ?

Pendant ce temps-là, Murray mène 10-9 dans leurs confrontations, Nadal 18-10 mais Djokovic lui doit encore le respect (16-13). Alors comment lui a-t-il repris la place de numéro 1 ? Peut être en faisant trois finales de Grand Chelem et une demie, après avoir sauvé des balles de match et autres conneries visant à humilier un maximum d’adversaires. Le salaud, il se prend pour qui ?

Martin Fourcade : Echec Amat

Un mec qui tire à la carabine en Russie avec une cagoule est-il forcément un indépendantiste tchétchène ?

C’est de la poursuite, mais il n’a même pas de vélo. Il a une carabine à plomb par contre et elle ne lui sert pas seulement à tirer sur des pigeons. Martin Fourcade en a même laissé un bon paquet derrière lui, l’année dernière et il veut remettre ça. Pas de chance, il y a aussi Wassim Ben Yedder qui veut rejouer. Heureusement que Lequipe.fr et  Le Vestiaire sont là.

Pas grand-chose n’a changé depuis la dernière fois que notre spécialiste d’épreuves combinées a rendu hommage à Jean-Pierre Amat. Le biathlon n’intéresse que les expatriés norvégiens abonnés à Eurosport et tout l’état major de l’armée de terre française, qui se demande bien pourquoi il n’y a plus personne dans ses casernes du Jura.

Jamel et les deux bouses

Le caporal Fourcade est un Pyrénéen, lui, comme son grand frère le caporal-chef Fourcade. La hiérarchie militaire se moque bien des palmarès. La réussite du benjamin, qui s’appelle Martin d’ailleurs, n’empêche pas non plus les « brothers » de Font-Romeu de partager leur site Internet. Ca coûte moins cher en hébergement.

Ils approcheront bientôt à eux deux le palmarès de Vincent Defrasnes, mais les JO divers sont encore loin. En attendant, ces deux fans de Brad Pitt qui n’aiment ni le racisme, ni la pollution, ni la guerre en Libye, ni la fonte des neiges à Perpignan pourront se regarder les DVDs de leur comique préféré, « Jamel Debouse » (sikh).  Les bras lui en tombent.

Lamour, c’est mieux tout seul

A la différence de la femme de Fred, il préférait donner des coups de sabre qu’en recevoir. A la différence de Ribéry, il n’avait pas besoin de payer pour le faire. Comme Wiltord en somme ? Pas tout à fait.

Il ne faut réduire personne à un fin sourire ravageur de carpe myope, paillasson de l’Elysée. Il était une fois Jeff, un sportif de haut-niveau qui aimait mettre des branlées, comme tout un chacun, aidé de son sabre. Comme tout le monde Jeff faisait Lamour, mais surtout en public aux Jeux Olympiques. Quand  la plupart des escrimeurs mettent en avant le collectif sur leur CV, voire rien du tout, Jeff se plaisait à mettre des médailles d’or sur toutes les lignes.

Sa bio Wikipedia raconte qu’il dominait le sabre français jusqu’à l’arrivée des frères Touya. Et c’est vrai, à eux deux, ils cumulent un titre mondial individuel, Jeff seulement deux titres olympique et un mondial. Et une médaille de bronze à Barcelone ? On ne va pas pinailler, l’escrime est un sport collectif on ne le dira jamais assez. Et puis tout le monde ne peut pas tout gagner. Et tout perdre ?

Roland-Garros : La coulée de Slave

Nadal n’a jamais été aussi fort, Djokovic aussi mauvais. Facile de deviner qui va gagner.

Nadal et Boetsch ont toujours su faire court. C’est donc sans trop attendre que Djokovic et Federer ont joué au jeu du plus nul, avec le concours de Brabant et Di Pasquale évidemment. Il n’est pas uniquement question de savoir qui a sa place en Coupe Davis ou non, l’orgueil compte aussi dans ces moments-là, par-delà le nombre de fautes directes, de double fautes ou de breaks blancs.

Mais Djokovic n’avait pas laissé deux sets d’avance à Seppi pour rien. Ni tenté quatre fois Tsonga pour finalement l’envoyer chez Denisot le lendemain. Mal jouer c’est une chose, ça dure d’ailleurs depuis un bon mois, mais ça n’a jamais empêché Federer de gagner. Etonnant : c’est justement contre Federer que Djokovic est devenu Federer. Et oui c’est triste, il n’a pas arrêté les tournois ATP.

Nadal gore

Djokovic en finale, c’est sans doute le plus bel exploit depuis que Boetsch a servi deux premières à plus de 160 en plein sur Kulti un dimanche soir dans un radio réveil. L’effet est le même, dévastateur. Jamais un joueur aussi chroniquement loin de son niveau n’avait réussi à avoir ces résultats. Retours de service, attaques de coup droit, défenses de revers, régularité : il a tout perdu. Sauf les trois quarts des balles de break et des balles de set et les quatre quarts des balles de match contre lui. Djokovic est essoufflé, dominé, il porte un tee shirt Uniqlo mais c’est Tsonga qui craque et Federer qui perd ses deux breaks d’avance. Pioline rêvait pourtant que Roger lui tape dans la main comme l’an dernier, ça lui rappelle les diarrhées d’avant-finale contre Sampras. Lui au moins, il ne comptait pas sur les grands-pères des autres pour redevenir numéro un.

Pendant ce temps-là, Nadal joue plus long que jamais, fait encore moins de fautes que quand il n’en faisait pas et il court comme s’il avait des genoux. Et puis Djokovic n’est plus vraiment sûr d’aimer le tennis, ni qu’il va coller trois sets à Nadal. Pourtant, un doute subsiste : Djokovic parle-t-il déjà mieux français que Monfort ne parle espagnol ?

Monfort / Montel : L’amical Nelson

Et le plus bel enfoiré ?
Le Vestiaire vous a déjà  présenté ces sympathiques personnages : Adam est hors concours, il est juste incompétent.
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Juillet 2011

L’histoire d’amour entre la Chine et France télévisions avait débuté il y a 3 ans à Pékin. Tenue de marin de rigueur, on avait écumé tous les bars à putes avec Maximy sous prétexte de visites de la Chine secrète, celle où on crève la dalle mais où on est heureux. L’histoire s’est poursuivie à Shanghaï, cette ville baptisée par le démentiel Alex Boyon : cité de la démesure. C’est ici que la vedette des tartans a traîné ses guêtres, sa raie au milieu approximative et son épi. Preuve que son coiffeur serait toujours recherché par Interpol. Mais Montel, c’est aussi et surtout un débit de parole ininterrompu digne des plus beaux flows de Jay Z. Bienvenue dans le Shanghaï interdit, celui de Monsieur Lang.

Quelques instants auparavant, Boyon nous promettait de découvrir un paysage méconnu en décalage romantique avec les gratte-ciel dont il énumérera, sans note, les 174 chantiers en cours. On retrouve donc Montel planté à 200m des maisons dans un cadre couleur locale avec une guide bonne à crever moins couleur locale. C’est pas grave, elle est surtout ici pour nous raconter que la France a laissé des traces dans cette Chine-là. Elle n’aura pas le temps d’en dire plus ; tous les 52 mots de Pat, elle en placera 3, en télévision on appelle ça les bonheurs du montage à la serpe. On vous l’a dit, la star c’est Montel, même si les érections sont moins fournies.

Chine, Chine

Patou tourne les plateaux et laisse le soin aux cadreurs de filmer l’intérieur des habitations, on ne va pas non plus se dégueulasser pour une séquence de 4 minutes. Tant pis pour Monsieur Lang. Montel ne passera pas non plus par la piscine. En revanche, il se livrera a un karaoké sur le plus grand tube d’Hélène Rollès. Le seul. Mais ça ne lui suffira pas, il faut montrer que les rockers chinois aussi connaissent leur solfège, la guide n’aura pas le temps de nous dire si c’est révolutionnaire. C’est suant à grosses gouttes que les toits de Shanghaï accueilleront notre Montel national et pour le coup international dans le Bar rouge. On recolle les ambiances au mix est le tour est joué.

On aurait tout aussi bien pu le tourner sur Direct 8, ça n’aurait pas fait plus amateur, mais cette fois Pacaud n’était plus libre. Des séquences inoubliables ponctuées de main de maître par les études anthropologiques, sociétales et architecturales de Boyon : « Pour un demi-euro vous avez un plat, c’est d’ailleurs là qu’on s’est fait péter le ventre tout à l’heure. » Sympa l’occidental et toujours généreux mais au moins il ne juge pas, il respecte. Comme quand il taille un costard en polyuréthane aux Brésiliens en utilisant l’adjectif « dubitatif » à bon escient. Ne cherchez plus le meilleur d’entre nous.


Avril 2011

Familles recomposées, c’est pas gagné : Chamoulaud le sait, expliquer que piquer dans la caisse ce n’est pas respectueux de la vie en communauté c’est aussi compliqué avec son beau-fils qu’avec Monfort.

Le public a disparu, les jingles criards aussi. Aujourd’hui, Stade 2, c’est du reportage, de l’image, moins de bling bling et davantage de Romera, président de la société des journalistes. Le coup de pinceau est avant tout moral : Nelson est toujours là. Mais il ne parle plus de ses riches amis nucléaires, juste des questions web, d’internautes et de Lille peut-il être champion de France. Quand on est un vrai patriarche, on manie le compliment aussi bien qu’on évite le coiffeur. Chamoulaud a tout compris, pour la paix des ménages un duplex avec Peyron en vacances au large de la Catalogne est parfois un compromis nécessaire. Godard et Boyon sont aussi au large, mais chaque chose en son temps.

Du Boyon plein les fouilles

Du reportage, ils en voulaient, ils en ont eu. Ouvrir sur Thomas Bouhail confirme la tendance que le public en plateau n’est plus le bienvenu. Stade 2 revient aux sources, 32 minutes d’interview rugby juste à attendre que Saint-André daigne enfin féliciter son frère, c’est le service minimum et peut-être qu’un jour les gens connaîtront même la ProD2. Lartaud a pu acquiescer, ça prouve qu’à 18 ans on peut avoir vu le LOU. Le fantôme de Salviac, lui, a versé une larme. L’absence de danseuses en string et la présence d’une enquête sur la communication des sportifs sur Internet, avec Chabal qui tente de faire une phrase, c’est remuer le pathos dans la plaie.

Août 2009

Patrick Montel a tellement aimé la performance de Philippe Delerm à Pékin, qu’il a pris Boyon pour occuper le siège en trop. A quand le commentaire à dix abbeba ?

Si Bilalian ne veut pas lui faire présenter Stade 2, Stade 2 viendra à lui. Berlin 2009, Patrick Montel a débuté son terrible dessein, rassembler toute l’équipe des sports de France télévisions dans sa cabine de commentateur. Après avoir débauché les reporters de seconde zone qui n’auront jamais droit à la cabine, la première grosse victime est Alexandre Boyon. A force de l’entendre se vanter de savoir qu’Allen Johnson avait été aligné sur 4×400 à Athènes ou de reconnaître Juantorena avec 30 ans de plus, Montel s’est dit qu’il pouvait bien venir parler de ce qui n’intéresse personne. L’heptathlon, les lancers et un peu du reste des concours quand les types sont pas connus. Une fois Tamgho éliminé, Alex le nageur a tout loisir de commenter les sauts enregistrés de Nelson Evora. En plus, on peut le bizuter jusqu’à le faire chialer.

Oh pas de télé Thomson

A part ça, Patrick a récupéré sa bouillotte et Diagana a le droit d’en placer une de temps en temps quand le patron décide qu’il peut apporter un oeil intéressant, mais jamais sur les haies, ça serait trop facile. Du coup, Montel peut se lâcher avec la certitude de ne pas être contredit. Il ressort les classiques : Jamaïque, Ethiopie, Kenya. On n’a pas la télé, on court sur les hauts plateaux et surtout on a les mêmes parents puisque l’on est tous frères. Bob et Mahiedine ne l’étaient pas depuis six mois, il le seront probablement l’année prochaine aux Europe de Barcelone grâce à l’indispensable Nelson Monfort, qui a découvert que la zone mixte ne signifiait pas que l’on pouvait mélanger les hommes et les femmes. Nelson aime les petites Ethiopiennes et n’hésite jamais à associer Montel à sa passion, les nuits n’en seront que plus animées. Personne ne reprochera à Patrick d’avoir dit « fureur » pour vendre des tee-shirts allemands, par contre les spectateurs les plus tendus pourront se plaindre de Déborah la guide, aussi sexuelle que la moustache de Jean-Pierre Durand, le photographe pote de Montel de passage dans la fameuse cabine.

Décastar ou Fréquenstar ?

Si démagogie a un sens, il ne s’applique pas à Patrick et ses autres potes, ceux de Facebook, persuadés qu’ils auront des places gratuites pour le prochain Sotteville-lès-Rouen. Il n’y ajoute pas le foutage de gueule quand il propose aux téléspectateurs plus mauvais les uns que les autres de prendre sa place, pour finir sur un gros plan de Diagana à deux doigts de l’apoplexie. Montel est encore là pour un long moment et heureusement car sa naïveté sincère nous manquerait. Quand Bolt méprise et humilie ses adversaires, ce n’est pas de l’arrogance, quand Tamgho crâne entre deux sauts mordus, ce n’est pas un frimeur et quand Fraser égale Christine Arron avec un appareil dentaire, c’est une grande championne. On ne lui en veut pas, c’est le meilleur même s’il appelle William Motti « Bill » et qu’il l’expédie en 1’30 après un mot sur l’athlétisme est-allemand et Talence. Bilou est dans la place.


Janvier 2009

Dimanche, Stade 2 n’a pas eu lieu. A la place du sport, Chamoulaud a préféré présenter Vivement Dimanche avec des intellectuels à la place de Darmon. Candeloro, Gallas, et même Alphand, le seul pilote du Dakar à rentrer vivant. Giesbert veut relancer Culture et Dépendances.

Malgré le départ de Clopeau, Bilalian n’a pas perdu la main. Lors de la séquence révolutionnaire des coulisses, qu’on n’avait pas vu depuis France 2 Foot, Chamoulaud est dans ses pantoufles. Sa chemise reste ouverte, son micro aussi pendant le premier sujet. Les centaines de téléspectateurs n’ont aucun mal à l’imaginer aller pisser, Lionel a la confidence facile. Guy Carlier est coincé dans son fauteuil, Vinoy et Lévêque tentent la désincarcération, Chamoulaud les enferme à double tour. Rien ne presse, Galthié est bourré, il fera aussi perdre Perpignan.

Surya Bonaldi

Puisqu’il n’y aura pas de pub après autant en faire pendant. C’est l’heure du live promotionnel de Candeloro, la séquence la plus longue de l’émission. Il n’y avait pas beaucoup d’actu ce week-end. Un spectacle qui n’a de sportif que les entrées payantes et Monfort, qu’on n’avait plus vu à pareille fête depuis C’est mon choix. « Franck Sinatra n’a qu’à bien se tenir », le taquine Chamoulaud. Boyon a dû se farcir la rétro. Mais pourquoi donc Sled a-t-il été viré ?  A son époque, Candeloro faisait les JO.

Le con…ducteur

Brève handball, ce n’est que le championnat du monde. Brève rugby, ça se défend. Pas de tennis, c’est Melbourne. Pas de judo, c’est les France. 18h20, le cirage de pompes hebdomadaire d’Armstrong n’attend pas. Luyat n’est donc là que pour le buffet, comme Kader Boudaoud à Nantes la veille. Il avait pourtant trouvé la question inédite pour Gourcuff : Bordeaux ou Milan ? Nicolas Geay, envoyé en Australie en première classe, prévient : « Pour le sport, il faudra attendre. » On avait remarqué. Il a raison d’être jaloux : Richard Coffin et Emmanuel Lefort se sont mélangés à Marie-Marchand Arvier et Ingrid Jacquemod dans un jacuzzi. Comme si ça ne suffisait pas, ils nous mettent la musique des Bronzés pour finir le sujet. Chapatte vient encore de mourir.

Carlier est au diapason, pas trop de second degré. Gallas n’a quand même pas tout compris. Ils ont invité Bastareaud pour l’épauler.


Aout 2008

Les Jeux sont finis et France Télévisions a pris un avantage définitif. Margotton, Galfione et Longuèvre, qui ne voit de dopage nulle part, n’y sont pas pour rien, le coup de génie de Bilalian y est pour beaucoup. Le porno soft de Canal était propre, mais trop lisse.

Fin des JO, Luyat se force à rire en voyant le seul plan off de Godard dépourvu d’insulte aux techniciens, pratique pour un bêtisier. La nostalgie, ça vient vite après les JO, mais au moins il arrêtera de lui casser les couilles avec Grenoble en L1. Ca sent le bilan, le retour des costards, mais comme Bilalian est un fin meneur d’hommes, il a aussi mis sa veste de marin. Ca ne l’empêchera pas de se réserver l’habituelle interview consensuelle de Rogge et l’honneur d’annoncer qu’à Londres, France Télé aura des caméras.

Soudain surgit Placido Domingo, même s’il chantera une heure et demie plus tard. Bilou raconte tout avant que ça se déroule, comme au cinéma. Il se moque des Chinois qui connaissent pas Led Zeppelin. Pas grave son consultant, Wang, entre deux messages de propagande, est en train de relire ses notes. Jimmy Page fait semblant de faire de la guitare, tout Lempdes est en fusion et Beckham tape dans un ballon, Bilou en chiale. Monfort, lui, se fout de la gueule du monde : c’est lui le grand gagnant des JO. La première semaine de Nelson avait été un tremplin. Il avait laissé son costume de journaliste dans le casier de Laure pour la faire parler. Rien ne dit qu’avec Baala ou Doucouré, il n’a pas été au bord de la récidive tellement les Français les aiment. Mais les relayeurs du 4×400 lui ont retrouvé sa carte de presse. Ils ont craché le morceau, Nelson est redevenu le meilleur d’entre nous même si l’ombre de son passage en cow-boy à C’est mon choix plane toujours au-dessus de la scolarité de sa fille. Il a même appris le métier à Montel. Dommage qu’il ne soit pas polyglotte. Montel a également découvert à ses dépens qu’écrire des bouquins n’apporte pas forcément à une compétition d’athlé.

Une journée en enfer

Sans sa muse, il s’est cru chez lui. Pas coiffé, refusant de porter le pyjama France TV, il a régulièrement demandé à Diagana de lui servir un café. C’est bien naturel, pour lui les Jamaïcains sont tous des « fils de Bob Marley », au moins autant que les Français des mangeurs de fromage. Bolt sur le podium du 4×100 était avec « ses frères ». Qui est le père biologique ? Jimmy Cliff peut-être, en tout cas pas Philippe Delerm, qui n’a pas repris Montel quand ce dernier se vantait d’avoir appris trois mots de la langue de Molière à Bekele dans une voiture. Et pour cause, le consultant new generation du service public était trop occupé à chercher quelque chose à dire. Sur place, il apportera une vision décalée de la compétition : « Je vais essayer d’amener un regard littéraire et passionné. » Ainsi était présenté le Jeremy Irons tricolore. Pour une fois, il ne tuera personne ou presque.

Au départ du 10.000 m féminin, il entrevoit une Ethiopienne et sans crier gare, la machine littéraire se lance : « On risque d’assister à une très belle course. » Au bout de 5 longues minutes, Diagana constate une course tactique, le rouleau compresseur décalé se remet en marche : « C’est d’autant plus étonnant qu’on a assisté à un 10.000 m rapide chez les hommes. » « En effet Philippe », lui rétorque sans cesse un Montel aux abois, torturé par l’erreur de casting qu’il devra justifier devant Bilou, qui se faisait une joie de s’emmerder, une fois mal réveillé. Parfois, le Romantique est lyrique, comme sur le 4×100 où il rappelle « qu’on est loin du relais avec Marie-Rose qui battit le record du monde en moins de 38 secondes ». Montel accepte de lui épargner que n’importe quel passionné d’athlé sait que le temps exact était de 37″79. Par contre, il lui rappelle poliment que, depuis, nombreuses ont été les perfs de très haut niveau des relais, comme un titre mondial par exemple. L’écrivain flamboyant ne lâche pas le morceau et commet l’irréparable. Il plonge l’auditoire en 1980 pour évoquer un relais avec les frères mescouilles (Barré dans l’état civil) du CA Neubourg, médaillés de bronze à Moscou. Et ça fait chier tout le monde, surtout Montel qui sévit alors et lui rappelle son vilain passé d’entraîneur d’athlé en Haute-Normandie comme pour mieux souligner l’incongruité du mutisme de son hôte.

Apocalypse now

C’est un Montel aussi désespéré que le colonel Kurtz, qui, dans un mouvement de survie dont seul l’être humain a le secret, ne se rasera pas la tête mais lancera son Delerm d’ancien ami, sur le saut en hauteur féminin: « Philippe, ça en principe ça devrait vous inspirer ! » Et le passionné de répondre qu’il aime beaucoup Fosbury. On peut lui reconnaitre le mérite d’une prononciation exacte que ne s’est pas permise Carlier avec un Fox bury de bon aloi. La suite sera du hachis-parmentier. Entre un « Bolt il déconne, mais peut être serieux, il peut finir un 200 m », « les passages sont bons » et un « il est 6e, non 8e », notre Stendhal moderne confiera dans une de ses mythiques interventions, pour justifier la domination de Bolt sur Phelps, que c’est plus dur de gagner plusieurs médailles en athlé qu’en natation, puisqu’on ne peut pas doubler 100 et 10.000. Stoppant net là, son analyse, validée par Montel d’un « vous avez raison, Philippe » dévastateur, il a laissé la tâche à son successeur Bernard Faure de nous livrer le nom de ce fameux nageur qui a remporté à la fois le 50 m nage libre et le 1.500. Si les patrons de France 2 préparaient la diffusion de l’opéra en prime time, ils ne s’y prendraient pas autrement.

Ce n’est pas Patrick Montel qui nous contredira au moment de tirer sa révérence. Tel Monte Cristo, il ourdira sa vengeance avant d’executer lui-même les basses oeuvres. Il commencera par tendre un piège à Ladji et Leslie, deux ados qui passaient par là : « Alors les seigneurs, vous en pensez quoi du seigneur Bolt? » En manque de repères, il se croit au Moyen Âge. La question est cruelle, la réponse assassine : « C’est clair que c’est énorme ce qu’il a fait. 9″69 en décélerant sur les 80 derniers mètres » suivi d’un « il ne pratique pas le même athlétisme que nous ». Pour Montel, c’est un compliment. Sa dernière victime sera son consultant lettré au moment des adieux. Celui-ci choisit habilement la flagélation en public : « J’ai été très content d’être là et je remercie France 2 malgré mon manque de professionnalisme. » Montel jamais meilleur que pour porter le coup de grâce lui assenera un « Pourquoi vous dites ça ? » inexplicable, suivi d’une hagiographie en règle : « On vous connaissait surtout pour la littérature. » Pour ceux qui n’auraient pas compris. Bilalian a jeté tous ses livres.

A bout de souffle

Non loin de là, Godart finissait lui aussi son marathon olympique par la course d’Absalon, son copain précise-t-il entre deux formidablement véritablement. Alors qu’il s’enflamme à la vue d’un pansement sur le genou d’un Autrichien (Sauser) grand rival de son Julien, qui pourtant n’a pas de rival, Leboucher, sa consultante, lui fera remarquer sans violence qu’on n’en a rien à branler : « Oui , enfin ça va pas trop l’handicaper. » Jean-René le mal aimé, au bord de l’épilepsie, expliquera alors que ça « méritait d’être dit, d’être montré ». Il faudra sans doute encore des années à sa comparse pour se convaincre de cette idée. Pour se racheter, Godart se lancera alors à son tour dans la littérature, déclamant ses liens et ses sentiments pour Absalon, s’inspirant tantôt de Tolstoï, tantôt de Dostoïevski. Flamboyant, il fait vibrer l’auditoire. C’est vrai qu’il le connaît bien Julien : « Julien Absalon, qui est né a Saint-Amé et réside à Saint-Amé » suivi d’un « Ah non, il est né à Remiremont ». Son compatriote Jean-Chri finira deuxième, Leboucher confie avoir eu un pressentiment sur la question, Godart la félicitera alors pour son judicieux conseil. Les mots ont parfois un sens caché que seuls les vrais romantiques savent leur donner. D’ailleurs, Jean-René bouclera la boucle par un « Il y en a qui pleurent, c’est compréhensif. »

La Légende JO : Dufour aboie

A quelques mois du jubilé de Laure Manaudou, Le Vestiaire se replonge dans les plus grands exploits des nageurs français aux JO. Honneur à Simon Dufour, qui en a disputé trois sans jamais rien gagner.

Comme Manaudou, il aimait rester des heures sur le dos à se demander si la douche serait chaude une fois tout ça fini. Il aimait tellement le dos, Simon, qu’il en a chopé une hernie discale. C’était en 2004, quelques mois seulement après avoir confirmé à Athènes sa médaille de bronze mondiale de 2003 avec la 6e place du 200m dos.

Quatre ans plus tôt, à Sydney, ses débuts olympiques s’étaient arrêtés dès les séries et une 17e place pleine de promesses. C’était une époque où les Français non naturalisés ne gagnaient encore rien. Alors, Simon a voulu pousser jusqu’en 2008 pour voir. 34e des séries du 200m dos, à cinq secondes de son record, il a surtout vu la Chine aux frais de la Fédé. Et comme les 550 euros de ses stages d’été, c’est toujours ça de pris.

Bruits de Vestiaire

NATATION

En (uni)forme olympique

EXCLUSIF : Laure Manaudou nue sous son treillis !

VOILE

Arthaud ou tard

Florence Arthaud avait pourtant bien suivi le conseil. Promis, la prochaine fois, elle essaiera du haut d’une falaise.

HANDBALL

Femme à lunettes…


Le hand féminin, c’était déjà Véronique Pecqueux-Rolland et Isabelle Wendling. Alors si comme Cléopâtre Darleux (c’est son vrai prénom) elles se mettent toutes à choper des abcès aux yeux, autant se remater tout de suite le best of des années italiennes de Didier Deschamps. C’est quand même dommage quand on voit ce que ça donne sans les lunettes :

RUGBY

Règles douloureuses

D’accord, la Coupe du monde est terminée et on ne reparlera plus de rugby sur Le Vestiaire avant l’automne 2015. Ca n’empêche pas de réviser les règles de base de temps en temps.

Cyclisme

Le calendrier de la roue avant

Il y a des jours, comme ça, où on aurait envie d’être une selle de vélo. La fin de l’année approche et avec elle démarre la saison des calendriers. Celui de CyclePassion laissera sur leur faim les amateurs de MILF : Jeannie Longo n’y pose même pas.

FOOTBALL

Savage garden

Pas un Bruit de Vestiaire sans sa grosse info foot anglais : Robbie Savage le Gallois a été éliminé de l’émission Strictly Come Dancing. Il était pourtant bien accompagné :

Champion du monde : And the Riner is

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C’est un club auquel Céline Lebrun n’appartiendra jamais, mais auquel Lucie Decosse et David Venditti auraient pu appartenir. Après un basketteur et un tennisman, voici le nouvel intouchable du Vestiaire. Il est judoka, même si Daniel Bilalian semble contester l’existence d’un tel sport.

Pour parvenir à entrer dans le cercle très fermé des intouchables du Vestiaire, il faut répondre à plusieurs impératifs, autres qu’une sexualité débridée et l’addiction aux galoches. Etre le meilleur au monde de façon incontestable peut y aider. Teddy Riner l’était, même lorsqu’il n’a fini que bronzé à Pékin. En cinq compétitions internationales disputées à déjà 22 ans, il n’a perdu qu’une fois, quand ça comptait vraiment, à peine moins que Brahim Asloum qui n’a perdu que deux fois en trois championnats du monde. L’avantage c’est qu’en boxe le tournoi commence en finale, ça évite de perdre du temps mais pas forcément d’être un gros nul.

Teddy vague

Au lendemain de son titre à Rio, notre spécialiste pensait Teddy invincible, il le serait encore s’il n’avait pas oublié d’attaquer Tangriev en Chine. David Douillet a pourtant encore deux longueurs d’avance avec ses deux titres olympiques. Teddy Riner est le meilleur, c’est un phénomène tout le monde le sait, tout a été dit. Cette semaine il sera encore chez Denisot, mais hélas, l’influence de Canal plus sport ne permettra pas que demain votre voisin Julien le banquier ou votre concierge Mme Lopes, pourtant de retour de vacances, aient entendu parler de son cinquième titre mondial, le quatrième qui compte vraiment. Teddy Riner va probablement devenir le plus grand champion de l’Histoire du sport français, juste derrière Patrice Martin mais on ne peut pas tout avoir. Il ne reste qu’à citer le prestigieux site du Vestiaire :

« Un physique idéal, une technique constamment perfectionnée et surtout un sens tactique inégalé. Finalement, s’il ne fait pas de moto et qu’il s’entraîne plus que Darcel Yandzi, son plus gros démon risque d’être la motivation. Sans adversaire à sa taille, il pourrait rapidement perdre le goût du haut-niveau. Et s’il peut encore y croire le temps d’effacer Douillet, qui certes prend beaucoup de place au moins dans les palmarès, on ne peut que lui souhaiter si ce n’est de perdre, au moins d’affronter autre chose que Mikhaylin, s’il veut encore être judoka à 27 ans. Yamashita et Douillet sont partis sans avoir trouvé leur maître. Inoue n’a trouvé le sien que chez les lourds, il s’appelait Teddy Riner. »

Mondiaux de Shanghaï : Montel aphone sonne

Patrick Montel a été privé de championnats de France d’athlétisme et du duvet de Lemaitre tentant d’articuler deux phrases correctes consécutivement. Épreuve autrement plus difficile que d’aligner les chronos sous les 10″. Alors Patrick s’est une nouvelle fois consolé en Chine avec une guide qui a tout tenté pour justifier son cachet. Peine perdue la star c’est Montel.



L’histoire d’amour entre la Chine et France télévisions avait débuté il y a 3 ans à Pékin. Tenue de marin de rigueur, on avait écumé tous les bars à putes avec Maximy sous prétexte de visites de la Chine secrète, celle où on crève la dalle mais où on est heureux. L’histoire s’est poursuivie à Shanghaï, cette ville baptisée par le démentiel Alex Boyon : cité de la démesure. C’est ici que la vedette des tartans a traîné ses guêtres, sa raie au milieu approximative et son épi. Preuve que son coiffeur serait toujours recherché par Interpol. Mais Montel, c’est aussi et surtout un débit de parole ininterrompu digne des plus beaux flows de Jay Z. Bienvenue dans le Shanghaï interdit, celui de Monsieur Lang.

Quelques instants auparavant, Boyon nous promettait de découvrir un paysage méconnu en décalage romantique avec les gratte-ciel dont il énumérera, sans note, les 174 chantiers en cours. On retrouve donc Montel planté à 200m des maisons dans un cadre couleur locale avec une guide bonne à crever moins couleur locale. C’est pas grave, elle est surtout ici pour nous raconter que la France a laissé des traces dans cette Chine-là. Elle n’aura pas le temps d’en dire plus ; tous les 52 mots de Pat, elle en placera 3, en télévision on appelle ça les bonheurs du montage à la serpe. On vous l’a dit, la star c’est Montel, même si les érections sont moins fournies.

Chine, Chine

Patou tourne les plateaux et laisse le soin aux cadreurs de filmer l’intérieur des habitations, on ne va pas non plus se dégueulasser pour une séquence de 4 minutes. Tant pis pour Monsieur Lang. Montel ne passera pas non plus par la piscine. En revanche, il se livrera a un karaoké sur le plus grand tube d’Hélène Rollès. Le seul. Mais ça ne lui suffira pas, il faut montrer que les rockers chinois aussi connaissent leur solfège, la guide n’aura pas le temps de nous dire si c’est révolutionnaire. C’est suant à grosses gouttes que les toits de Shanghaï accueilleront notre Montel national et pour le coup international dans le Bar rouge. On recolle les ambiances au mix est le tour est joué.

On aurait tout aussi bien pu le tourner sur Direct 8, ça n’aurait pas fait plus amateur, mais cette fois Pacaud n’était plus libre. Des séquences inoubliables ponctuées de main de maître par les études anthropologiques, sociétales et architecturales de Boyon : « Pour un demi-euro vous avez un plat, c’est d’ailleurs là qu’on s’est fait péter le ventre tout à l’heure. » Sympa l’occidental et toujours généreux mais au moins il ne juge pas, il respecte. Comme quand il taille un costard en polyuréthane aux Brésiliens en utilisant l’adjectif « dubitatif » à bon escient. Ne cherchez plus le meilleur d’entre nous.

 

« Et ça, ça nous fait très plaisir », poursuit Monfort.

Mekhissi / Baala : Mes directs du droit

C’était le 19 août 2008. L’intrépide Mehdi, qui n’a pas encore rencontré Mike Tyson termine quatrième du 1.500 m pékinois dans le retentissant chrono de 3’34″21, à peine cinq secondes au-dessus de son record personnel. Ce temps lui offrira même une médaille de bronze un an et demi plus tard. Plus que deux tricheurs à débusquer et il deviendra le premier champion olympique français du demi-fond. Le jeune homme, d’à peine 31 ans, présenté depuis 2000 comme espoir, depuis 2002 comme successeur d’El Guerrouj, depuis 2003 comme principal adversaire du même Hicham et depuis 2006 comme le patron du 1.500, est enfin à la hauteur de son statut de favori. Voici les 3 conditions sine qua non pour devenir le meilleur miler du monde et avant de se faire humilier un vendredi soir à Monaco.

Courir régulièrement au dessus de 3’30 »

Entre 2000 et 2011, Baala n’est parvenu que lors de la fameuse saison 2003 à descendre sous les 3’30 », ce que l’on pourrait arbitrairement et injustement qualifier de limite du top niveau. Poussé par un public, aspiré par un lièvre et en forme, il est donc capable de courir en 3’28″98 maxi. C’est pas mal, mais certains, grâce au dopage ou au talent, comme on veut, seraient capables d’un tout petit peu mieux, un tout petit plus souvent. Comme Morceli et El Guerrouj pour n’humilier personne, ou Lagat. Certains osaient même le faire pour gagner.
Désormais, il est 22ème performeur mondial, Florian Carvalho est devant lui et Mekhissi ne l’a pas touché une seule fois en 4 tentatives.

Ne pas remporter de titres planétaires

En Europe, Medhi Baala était le boss. Le premier continental des bilans derrière lui s’appellait Juan Carlos Higueiro, il avait le même âge et beaucoup de mal à descendre sous les 3’32 ». Sans même avoir recours à une tactique monstrueuse, Mehdi n’avait qu’à avoir la forme et courir vite, il finirait toujours premier. Lorsqu’il a fallu affronter le niveau mondial, être favori fut un statut plus difficile à assumer quand on est moins rapide que les autres et que l’on ne gagne quasiment jamais de meeting ou de compétitions officielles. Parfois, c’est la stratégie qui flanche, sans doute la faute au dopage, parfois il est en finale quand même mais le dopage le coince, parfois il peut aussi monter sur le podium, le rôle du dopage est plus difficile à circonscrire dans ce cas-là. Faut-il le montrer du doigt ou s’en réjouir ? Souvent aussi il est juste nul.

Ne pas trop réfléchir

Avant lui, Jan Ullrich et Hicham El Guerrouj, de temps en temps, usaient de la même tactique : ne pas en avoir. Après lui, Andy Schleck a repris le flambeau. Baala a professionnalisé la méthode au point de construire sa saison au diapason. Peu de meetings, impasse sur les championnats de France, quatre courses suffisent largement. La Fédé, habituée à ses non-résultats, lui fait confiance et c’est parti.  En course, il ne court donc jamais comme un favori mais davantage comme un débutant avec une confiance équivalente, ce qui lui permet de se faire parfois sortir en demi-finale. Et quand il est en finale, on cherche toujours le patron, mais le patron a pris sa retraite.

Manaudou : Laure en bar

Les anciennes nageuses n’ont pas toutes la chance d’épouser les monarques dégarnis de principautés bananières.

Tout omniscient qu’il est, Le Vestiaire doit aussi parfois faire amende honorable. Il n’avait qu’un peu plus d’un an, en août 2008, quand il écrivait après le 400 m raté de Manaudou aux JO de Pékin que seules trois options se présentaient à elle désormais. La première – « elle annonce sa retraite, fait un gosse à Stasiulis et se remet à l’eau dans deux ans pour une dernière sortie olympique, à Londres » – était vraiment loin du compte. Comment notre spécialiste de l’époque, douze fois démissionnaire depuis Laure, a-t-il pu se planter de la sorte sur le nom du futur papa ?

Rappelons, à sa décharge, que la meilleure nageuse française de l’année 2004 faisait alors plus de culbutes dans sa chambre qu’au bout des bassins. Son intimité était connue de beaucoup d’internautes et l’équipe de France de natation n’était pas assez grande pour combler tous ses désirs. Tout ça, c’était avant de montrer sa salamandre à Fred Bousquet. Le plus Américain des nageurs français qui s’entraînent en Amérique a mis le grappin sur la jeune retraitée. Il lui a donné la gamine qu’elle attendait depuis longtemps et a fait d’elle une femme mure.    

A 24 ans et une stabilité sentimentale enfin trouvée, l’appel des bassins s’est fait plus fort que celui des couches souillées.  « L’envie est revenue », assure-t-elle. Et pas seulement le soir dans le lit baldaquin de Frédo. La jeune maman avait tout simplement la nostalgie de ses grandes années et ceux qui ne voient dans son come-back qu’une affaire de pognon n’ont vraiment rien compris au sport. 

Pinault, simple fric

Qu’on se le dise, Laure Manaudou n’a « jamais nagé pour l’argent ». François Pinault, son mécène, lui filait bien un million d’euros par an et quelques tee-shirts Gucci par-ci, par-là, mais comme elle l’expliquait en 2009 en prenant sa première retraite, le plaisir était sa seule source de motivation : « Je n’avais plus envie de m’entraîner depuis que j’ai quitté Philippe Lucas en 2007. J’ai réalisé plus tard que c’était à ce moment-là que j’avais perdu le plaisir de nager. »

La sportive préférée des Français de l’avant-Chabal n’avait d’ailleurs accepté ces derniers mois de devenir l’égérie des gels douche Cadum et des poussettes Aubert que par pure philanthropie. N’allez pas y voir un moyen comme un autre d’assurer l’avenir de sa gamine. Elle aurait très bien pu faire du cinéma si c’était le cas : avoir tenu deux répliques à Richard Berry dans un film d’Olivier Doran vous ouvre toutes les portes.

Ne pas savoir lire un script sans l’aide d’un dictionnaire peut par contre en fermer quelques unes. Alors, même si elle n’aime pas beaucoup son sport, Laure Manaudou, aussi cultivée qu’un dauphin du Marineland, a décidé de replonger. Elle ne sait faire que ça. Toujours très bien entourée depuis qu’elle a quitté Philippe Lucas, la première Française de l’histoire à avoir une poupée Barbie à son effigie a choisi le coach de l’insoupçonnable Cesar Cielo pour la préparer à sa dernière barbotte médiatique. Après tout, ça vaut quand même mieux que de rester à la maison soigner les hémorroïdes de Frédo.

Route du Rhum : Un Marc ne vaut pas un copec

Si le nom de Marc Pajot vous évoque quelque chose, c’est que votre dernière heure n’est plus très loin. Car si le personnage a bien existé, c’était bien avant l’avènement de Sylvester Takac à la tête de Sochaux. Cela ne vous dira rien, mais il a participé aux JO de 1972 et en a même ramené une médaille d’argent. Il en a d’ailleurs tellement profité qu’au moment de sa vraie carrière, dans la course au large, à partir des années 1980, il décidera de laisser à ses adversaires le rugueux plaisir de gagner.

En 1978, c’est au fond de l’eau qu’il terminera la première Route du rhum. D’une volonté exemplaire, il épinglera cette même course quatre ans plus tard; il n’y avait donc pas que Florence Arthaud qui y participait. On en restera là. La suite est réservée à un public averti. Capitalisant sur son maigre crédit, Marc Pajot viendra pourrir pas moins de trois coupes de l’America. Enfin presque, puisqu’il ne franchira jamais les régates préliminaires. Depuis 1995, on lui a officiellement interdit de représenter la France. Fauché en plein vol, il n’avait que 42 ans.